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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 16:30

 

Le Monde.fr | 17.04.2012 à 11h05 • Mis à jour le 17.04.2012 à 15h34

Par Franck Johannès

 
 

Nicolas Sarkozy est revenu, mardi 17 avril sur France Inter, sur l'affaire des fadettes et le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, et ne voit toujours pas bien où il pourrait y avoir une difficulté.

Le journaliste de la radio publique, Patrick Cohen, après une question d'un "jeune auditeur" sur la moralisation de la vie publique, a rappelé au chef de l'Etat que la justice dans l'affaire Bettencourt avait été entravée et des journalistes espionnés. "Aucun journaliste n'a été espionné, a répondu Nicolas Sarkozy, il y a eu une procédure en violation du secret de l'instruction... Pourquoi espionner un journaliste pour savoir ce qu'il avait à dire le lendemain dans le journal ?" "Non, pour découvrir ses sources ", répond le journaliste.

Les factures détaillées (fadettes) de trois journalistes du Monde ont bel et bien été examinées, celles de Gérard Davet en juillet 2010 par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, le contre-espionnage), afin de découvrir ses sources. Un conseiller du ministre de la justice de l'époque, Michèle Alliot-Marie, a été aussitôt démis de ses fonctions. Les fadettes, à nouveau de Gérard Davet mais aussi de Jacques Follorou ont ensuite été requises, sur ordre du procureur de Nanterre, en septembre 2010, effectivement dans le cadre d'une plainte déposée par l'avocat de Mme Bettencourt pour violation du secret de l'enquête.

Les conversations n'ont pas été écoutées, mais il s'agissait "d'espionner" ou en tous cas d'identifier les sources des journalistes. Les fadettes de Raphaëlle Bacqué ont également été saisies, les policiers ayant confondu son numéro de téléphone avec celui de Jacques Follorou.

 

LES DÉRIVES RÉELLES DU SEPTENNAT DE MITTERRAND

Nicolas Sarkozy n'a pas mentionné ces éléments, aujourd'hui à l'instruction devant le doyen des juges à Paris. Il a contre-attaqué sur les dérives, réelles, des septennats de François Mitterrand.

-"J'ai connu une République où on faisait sauter le navire de Greenpeace et où un photographe mourait parce qu'on avait demandé aux services secrets de faire ça", a lancé M. Sarkozy.

- "Ca n'excuse pas les errements d'aujourd'hui", reprend le journaliste.

- "Il n'y a pas d'errements, assure Nicolas Sarkozy. Tant qu'il n'y a pas de condamnation, il n'y a pas d'errements".

Il y a cependant bien eu condamnation : la cour d'appel de Bordeaux a annulé le 5 mai 2011 l'enquête du procureur de Nanterre en raison de l'atteinte au secret des sources, décision confirmée, et donc définitive, par la Cour de cassation le 6 décembre 2011.

"J'ai connu une République où un président faisait écouter des centaines de personnes dans Paris, a repris Nicolas Sarkozy, parce qu'il ne voulait pas que sa vie privée soit transmise dans la presse", une allusion au scandale des écoutes de l'Elysée sous François Mitterrand. 

- "Le procureur de Nanterre Philippe Courroye s'est bien comporté ?", reprend Patrick Cohen.

- "A ma connaissance, oui, a répondu Nicolas Sarkozy. Mais moi, je ne suis pas le porte-parole du procureur de Nanterre ! M. Philippe Courroye a été pendant des années l'incarnation du juge indépendant. Je rappelle que c'est lui qui a fait mettre en prison Alain Carignon, que c'est lui qui a mis un terme à la carrière de Michel Noir. Que c'est lui à qui M. Pasqua a eu affaire. Ne présentez pas M. Courroye comme un suppôt d'un pouvoir qui serait le mien. C'est faux. La justice est indépendante et le République a beaucoup progressé, c'est la vérité et tout le monde le sait".

 

ATTEINTE AU SECRET DES CORRESPONDANCES

En réalité, les procureurs sont toujours soumis hiérarchiquement au pouvoir politique, et certains plus que d'autres, notamment Philippe Courroye. Nicolas Sarkozy n'est pas son porte-parole, mais c'est son "ami", selon ses propres mots le 24 avril 2009, lorsqu'il l'a promu officier dans l'ordre national du mérite. M. Courroye a effectivement instruit à Lyon des dossiers qui touchaient de près le RPR, mais il était alors juge d'instruction - statutairement indépendant. Le chef de l'Etat avait d'ailleurs annoncé en 2009 qu'il voulait supprimer les juges d'instruction.

Philippe Courroye a été à son tour mis en examen le 17 janvier pour atteinte au secret des correspondances, décision annulée par la cour d'appel de Paris sur un point de procédure, qui sera examiné prochainement par la Cour de cassation. Il devrait en outre comparaître dans les prochains mois devant la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature.

Enfin, Alain Carignon a bien été condamné en 1996 pour "corruption, abus de biens sociaux et subornation de témoin a cinq ans de prison, dont un avec sursis. L'ancien maire RPR de Grenoble est cependant suffisamment rentré en grâce pour avoir été le conseiller politique officieux, au ministère de l'intérieur, d'un très proche du président Sarkozy, Brice Hortefeux, de 2009 à 2011.

Franck Johannès

 

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