Pour les abstentionnistes : vous faites ce que vous voulez mais y a un bulletin blanc reconnu cette année.
Source : www.marianne.net
Françoise PROUILLAC @fprouillac Suivre
J ai bien reçu la propagande électorale et il y a pas de bulletin blanc pourtant admis désormais
Ceux qui voulaient voter blanc avaient alors trois solutions : fabriquer eux-mêmes leur bulletin, mettre une enveloppe vide ou appuyer sur la touche « vote blanc » pour ceux qui votent via une machine à voter. Et chacun de ces moyens sont sujets à discussion et incompréhensions, comme l’attestent de nombreuses réactions d’électeurs sur Twitter.
1) Fabriquer soi-même son bulletin
Un bulletin blanc n’est pas qu’une simple feuille vierge. La chose n’est pas si facile. L’électeur se doit de le découper à la même dimension qu’un bulletin officiel de candidat. Imaginez donc que celui qui a simplement plié une feuille blanche A4 a donc voté nul ! Grotesque et inapplicable pour les personnes en charge du dépouillement : comment penser qu’ils ont mesuré chacun des bulletins dépouillés ? L’appréciation de ce qu’est un vote blanc demeure un acte subjectif qui varie donc selon l’identité du dépouilleur et/ou du bureau de vote.
@remibetin Dans mon bureau de vote, l'assesseur n'a pas mentionné la possibilité de l'enveloppe vide mais de faire soit même son bulletin bl
Donc pour pouvoir voter blanc à une élection en France il faut préparer le bulletin chez soi ? #PasDePapier #JeVote #ReconnaissanceVoteBlanc
Compter les votes blancs c'est bien, mais pquoi ne pas mettre de bulletin? Au lieu de dire c est A5 sur papier blanc sinon on cpte pas..!
Vous avez bien lu, il ne s’agit pas d’une blague. L’ironie de l’histoire est que la meilleure manière de voter blanc est de ne pas mettre de bulletin. Alibi mis en avant par le gouvernement pour justifier le fait de ne pas mettre de bulletins blancs à disposition, cette modalité cultive surtout un flou artistique qui sème le doute chez l’électeur.
Marie ʕʘᴥʘʔ Julien @mariejulien Suivre
@GoulvenBARON et aussi qu'on pouvait voter blanc sans bulletin. AU SECOURS JE SUIS PERDU.
Énième ambiguïté : les machines à voter laissent la possibilité à l’électeur d’appuyer sur une touche « vote blanc ». Cela pose question sur l’égalité entre les citoyens. Cela ne date pas d’hier : la loi sur les machines à voter est en vigueur depuis 1969 ! Le Conseil d’État ayant rejeté tous les recours déposés, l’absurdité perdure… Et ce, d’autant plus que les effets sont compliqués à mesurer. Relativement muet au sujet de la liste des communes munies de machines à voter, le ministère de l’Intérieur nous empêche ainsi de savoir si le vote blanc y est plus élevé.
Par ailleurs, ces élections européennes étaient le théâtre d’un autre fait (presque) inédit : la candidature des « Citoyens du vote blanc ». L’association, qui milite pour la reconnaissance du vote blanc, avait ainsi présenté cinq listes dans tout l’Hexagone. Et, la présence de leur bulletin n’a fait qu’accroitre la confusion autour d’un geste électoral devenu — décidément — synonyme de casse-tête.
Alexandra Jabbour @alexjabbour Suivre
J'ai vu une personne confondre la liste "Vote blanc" avec le bulletin blanc. Bulletin blanc qui n'est d'ailleurs mentionné nul part #JeVote
Ma mère, toute fière : "J'ai voté blanc". Sauf que dans l'enveloppe elle a glissé le bulletin de "Citoyens pour le vote blanc"... Gros LOL
Qu'est ce que c'est que cette connerie ? Ya carrément un bulletin pour voter blanc maintenant ? #Débile #Europeennes pic.twitter.com/5yHvHqGERN
Effective depuis le 1er avril dernier, la loi sur la reconnaissance du vote blanc fait figure de poisson d’avril à retardement qui se méprend sur les réalités sociologiques des électeurs. Beaucoup de ceux qui souhaiteraient voter blanc continuent en effet de céder à la tentation de livrer des « bulletins blancs à message » : à force de ne pas être pris en compte, ils choisissent de crier (en ornant leur bulletin d'inscriptions diverses et en le rendant, de fait, nul) plutôt que de se taire (en livrant une enveloppe vide). La plupart des votes nuls sont en réalité des votes blancs « dans l’esprit » émis par des citoyens lassés de ne pas voir celui-ci être considéré comme un suffrage exprimé. Distinguer blancs et nuls n'a donc de sens que si leur valeur dans le décompte des voix diffère. Autrement, il nous sera toujours impossible de mettre un véritable chiffre sur l'ampleur du phénomène « vote blanc ».
D’ici là, nous en serons réduits à faire des additions imparfaites, comme pour ces élections européennes : 2,78% (vote blanc) + 1,26% (vote nul) + 0,58% (Listes « Citoyens du vote blanc ») = 4,62 %
Tout cela est-il bien sérieux ?
* Jérémie Moualek est doctorant-enseignant en sociologie à l’Université d’Evry (Centre Pierre Naville, Ceraps). Il prépare une thèse sur le vote blanc et nul. Retrouver ici son blog « Voter en touche ».
Source : www.marianne.net