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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 16:57

 

Jeudi 20 Juin 2013 à 14:25
Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et grand amateur de théâtre En savoir plus sur cet auteur

Il faut relire ce monument littéraire de soumission à tête reposée. Il faut examiner cette prose hors du commun, digne d’un membre d’une secte à son gourou, pour appréhender cette machine à fabriquer des esclaves mentaux.

Nicolas Sarkozy et Christine Lagarde à l'Elysée - WITT/SIPA
Nicolas Sarkozy et Christine Lagarde à l'Elysée - WITT/SIPA
On a d’abord cru à une blague, ou à un faux lié aux règlements de comptes de l’affaire Tapie. On a pensé que la lettre de Christine Lagarde à son « cher Nicolas », signée « Christine L. », était une manipulation.

On n’imaginait pas qu’une ministre de l’économie pût écrire au Président de la République : « Utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting ». De la part d’une « copine » de DSK invitée d’une soirée au Carlton de Lille, cela passe encore. Mais d'une future directrice générale du FMI, non, cela dépasse l’entendement.

Eh bien si. D’après ce que l’on sait, il s’agit bien d’un brouillon de lettre de Christine L. à Nicolas S. pour se faire pardonner un mic mac politique dont elle se sentait responsable et qui pouvait nuire à la carrière de son Maître. Elle était prête à se sacrifier. En témoigne une deuxième missive où la ministre de l’époque propose carrément sa démission. Il faut relire ce monument littéraire de soumission à tête reposée. Il faut examiner cette prose hors du commun, digne d’un membre d’une secte à son gourou, pour appréhender les troubles mentaux enfantés par le Sarkozysme, cette machine à fabriquer des esclaves mentaux. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

Sauf à remonter à l’époque de l’Ancien Régime, on n’a pas souvenir d’un homme (ou d’une femme) politique faisant acte d’allégeance à son chef en de tels termes. On aurait pu imaginer un tel scénario de la part de Jiang Qing, la femme de Mao, qui sera liquidée en même temps que les autres membres de « la bande des quatre » dont elle faisait partie, après la mort du « Grand Timonier ». Sans doute Elena Elena Ceaucescu aurait-elle pu s’adresser ainsi à son Nicolae de dictateur, du temps où ils régentaient la Roumanie d’une main de fer.

Mais dans une démocratie acquise depuis longtemps à des us et coutumes conformes aux républicains, comment est-ce possible ? Comment expliquer qu’une ministre d’Etat se comporte de manière plus servile qu’une Nadine Morano ? Comment comprendre qu’une dame de l’élite, formée dans le sérail, aujourd’hui à la tête d’une institution qui édicte le Bien et le Mal aux quatre coins du monde, ose étaler un avachissement éthique digne de l’une des femmes du roi d’Arabie Saoudite ?  

En vérité, il est impossible de comprendre ce mystère sans en revenir à l’un des fondements de l’ère Sarkozyste : le culte du chef suprême. Tous, à des degrés divers, ont dû s’y plier, quitte à y perdre leur âme. Tous, de François Fillon, ex « collaborateur » de prestige, au dernier secrétaire d’Etat, ont dû accepter de se comporter comme des soldats de 14-18 face à leur gradé. Tous y ont laissé au passage le sens des responsabilités, la liberté de penser, le droit à l’initiative, et le pouvoir de contester.

A quelques exceptions près (dont Alain Juppé, sans doute, mais c’était déjà l’époque de la défaite annoncée), les ministres de Nicolas Sarkozy n’étaient pas des ministres mais les membres d’une bande, d’un clan, ayant juré fidélité au chef. Quoi que dise et fasse l’ex Président, ils devaient obtempérer. Certains l’ont reconnu, comme Roselyne Bachelot. D’autres ont  avancé une critique a posteriori, comme Bruno Lemaire. Quant à François Fillon, il esquisse un autoportrait d’autant plus flatteur qu’il se rêve Vizir à la place de l’ex Vizir.

Mais quand ils exerçaient leurs fonctions ministérielles, tous ont agi en clones politiques de Christine Lagarde. Sommés de se soumettre ou de se démettre, ils ont préféré le déshonneur de l’humiliation au courage de la sécession. La seule différence entre la directrice du FMI et ses ex compagnons de mésaventure sadomaso, c’est qu’elle l’a écrit noir sur blanc. La faute est impardonnable. « Christine L. » portera à jamais le chapeau de la honte que les autres ont enfoui au fond de leur malle à souvenirs.  
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