Des Roms, expulsés lundi matin d'un bidonville insalubre de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), ont passé la nuit devant la mairie de cette ville, avant d'être à nouveau dispersés par la police mardi matin. "L'évacuation des populations roms se termine", a-t-on précisé à la préfecture, ajoutant qu'il n'y avait "pas d'incident".
Environ 80 Roms et militants d'associations qui les soutiennent s'étaient rassemblés lundi devant la mairie du socialiste Michel Pajon après avoir été évacués d'un bidonville insalubre où ils vivaient, sur un terrain longeant l'A4 en contrebas d'un hôtel.
Ils ont ensuite passé la nuit sur place, dormant sur des matelas à même le trottoir, devant l'hôtel de ville. La veille, leur camp très insalubre, sans accès à l'eau ni à l'électricité, et où s'empilaient des monceaux de détritus faute de poubelles à proximité, avait été démantelé par la police, à la suite d'une décision de justice en ce sens, rendue au printemps.
"UNE ESPÈCE DE CHASSE À L'HOMME"
"Ils sont en train d'errer dans la ville après avoir été évacués de la mairie", a assuré Didier Cusserne, du Collectif de soutien aux Roms de Noisy-le-Grand. "C'est une espèce de chasse à l'homme avec les policiers qui les suivent", s'est-il indigné. "La police ne veut qu'une chose, qu'ils passent sur le territoire voisin, ça ne fait que repousser le problème", a-t-il regretté.
Cet été, des habitants du bidonville où vivaient environ 200 personnes selon les associations, 80 selon la préfecture, avaient confié ne pas bien dormir la nuit à cause du bruit que faisaient les rats. "Il y a beaucoup d'enfants, des nourrissons qui sont malades et qu'on a conduits aux urgences pédiatriques il y a encore deux jours", s'était inquiétée lundi Nathalie-Marie Chantepie, de l'association Porte-B'Honneur, rappelant qu'il y avait chez les habitants "de nombreux cas de tuberculose" et que "la plupart ont interrompu leur traitement, car ce n'est pas leur priorité".