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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 22:31

 

 

Les Indignés contre l'austérité

Ils refusent de payer pour la crise du système financier.

Libération - Monde Hier à 22h06
Manifestation d'Indignados (Indignés) à la Puerta del Sol à Madrid en juin 2011.
Manifestation d'Indignados (Indignés) à la Puerta del Sol à Madrid en juin 2011. (photo Andrea Comas. Reuters)

Reportage Plusieurs marches sont organisées ce week-end pour le premier anniversaire d’un mouvement qui se diffuse dans les quartiers de Madrid, où la population bricole des solutions face à la crise.

 

Par François Musseau Correspondant à Madrid

Alvaro se définit comme un «chômeur très occupé». A 28 ans, cet informaticien ne manque pas une seule assemblée de la place Dos de Mayo, centre névralgique de Malasaña, quartier emblématique de la movida madrilène. Ce jour-là, consacré aux préparatifs des grandes marches de ce week-end qui marquera le premier anniversaire du mouvement des Indignés , le programme est particulièrement chargé : soupe populaire, harangues mobilisatrices au micro, mini-marché de troc (habits, ustensiles, livres…), joutes poétiques, lancement d’une coopérative pour défendre les chômeurs, distribution de produits écologiques issus de vergers voisins… «Les conservateurs au pouvoir veulent faire croire que nous sommes des radicaux en perte de vitesse, dit posément Alvaro. Rien de plus faux. Au contraire, nous sommes devenus plus mûrs, plus organisés, plus pragmatiques. Le mouvement a commencé par un feu d’artifice, aujourd’hui il s’infiltre dans les veines de la société.»

Banque du temps. Depuis que, un certain 15 mai 2011, Alvaro a rejoint les dizaines d’Indignados décidant de camper sur la Puerta del Sol, sa vie a changé du tout au tout. «Avant, je pensais que j’étais seul dans ma révolte contre la politique et les banques. Je me suis rendu compte qu’on était très nombreux.» Avec 650 euros d’allocations, Alvaro vit toujours sous le toit parental, mais son activité militante s’est démultipliée. Outre les assemblées, il a participé aux trois récentes marches contre la réforme du marché du travail (qui facilite les licenciements), fait des sit-in devant des sièges de banque, protesté devant le Parlement contre le cumul des mandats pour les députés, passé des soirées devant le siège de Telefonica, le géant espagnol des télécoms qui, malgré de gros bénéfices, a mis à la porte des centaines de salariés…

Au quotidien, lui et ses copains, également chômeurs, font vivre la Banque du temps, une initiative qui permet de réaliser des mini-chantiers sans avoir recours au truchement de l’argent : le menuisier installe des étagères à un étudiant qui lui enseigne l’anglais, un autre aménage une page web en échange de cours de gestion, etc. «Pour ma part, avec mes connaissances en informatique, j’ai fait plein d’économies et j’ai appris les démarches à suivre pour monter une boîte.»

Alors que l’Espagne a replongé dans la récession et subit un chômage terrible (5,2 millions de demandeurs d’emplois, soit presque un quart des actifs), une économie parallèle et souterraine s’est développée, fruit à la fois de la nécessité et d’une prise de conscience collective. Il y a un an, le 15 mai, ce pays assistait à l’éclosion d’un printemps social, l’irruption d’un réveil citoyen contre «le diktat de la finance et la démission de la politique» qui se traduisait par la bruyante et festive occupation de la Puerta del Sol madrilène, de la place de Catalogne à Barcelone, et de tous les centres urbains du pays. C’était l’heure des affrontements avec la police, des dizaines d’assemblées qui s’improvisaient, des slogans offensifs, parmi lesquels : «Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir.» L’onde de choc allait s’étendre à toute l’Europe, même à la City de Londres ou à la Banque centrale européenne à Francfort, et atteindre Tel-Aviv ou Wall Street.

Aujourd’hui, l’indignation est moins visible, davantage silencieuse, mais elle a innervé la société en s’introduisant dans la vie des quartiers. Témoin, l’essor des coopératives (comme les CASX catalanes, qui défendent les gens endettés), des groupes de chômeurs ou des collectifs de «précaires», bénéficiant d’aides juridiques. «Une façon de combler la béance laissée par des syndicats archaïques, qui ne s’occupent que de ceux ayant un emploi sûr», dit Angel, 54 ans, ingénieur industriel au chômage engagé dans cette cause.

Il suffit de consulter le principal site web des Indignados (Tomalaplaza.net) pour constater que le mouvement demeure très actif. Tous les jours, en temps réel, on y est informé des initiatives des 1 037 collectifs qui se démènent dans 51 villes espagnoles via des communiqués, des vidéos, des informations pratiques et autres comptes rendus des innombrables assemblées.

Dans les régions, qui coupent à la hache les dépenses de santé ou d’éducation, les Indignados sont aux avant-postes des manifestations. «Le mouvement du 15 M a ressuscité les associations de quartiers et, plus généralement, a réveillé la conscience politique de citoyens majoritairement amorphes», analyse le sociologue Miguel Martinez. «Sa grande force, c’est son système d’assemblées, dynamique, sans hiérarchie et horizontal, renchérit Matías Escalera, professeur à l’université d’Alcalá de Henares. Il ne doit pas se laisser instrumentaliser par un mouvement politique, sinon il périra.»

Expulsions. Malgré les espoirs suscités en mai 2011, le mouvement des Indignados n’a toutefois pas évité le tsunami électoral d’une droite rigoriste aux législatives de novembre, ni réussi à influer sur le cours des événements. Au plan politique, leur seul vrai apport concerne les desahucios, ces expulsions visant des gens qui ne peuvent plus honorer le remboursement de leur crédit immobilier. Leur mobilisation aurait évité que 250 foyers environ ne soient mis à la rue. Elle a surtout peu à peu poussé les banques à renoncer au recouvrement des dettes, voire à garder comme locataires les propriétaires ruinés.

«Nous voulons peser bien davantage, notamment en mettant un frein au pouvoir de la finance», clame l’économiste Carlos Taibo, figure du mouvement. La mobilisation de ce week-end, qu’a dit «craindre» le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, servira de baromètre au «pouvoir de nuisance» des Indignés.

 

 

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