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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 18:21

 

 

Médiapart 

 

 

Plus élitiste que le Whos’ Who, plus rare que la Légion d’Honneur, l’inscription au désormais célèbre « mur des cons » du Syndicat de la magistrature (SM) est devenue un must. Mieux, c’est une carte d’accès VIP aux grands médias, qui permet à certains de prendre un air outragé devant les caméras tout en jubilant sous cape. D'autres regrettant peut-être même, en leur for intérieur, de ne pas y figurer.

Reprenons les faits. Mercredi, le site Atlantico (marqué à droite) met en ligne un petit film amateur tourné clandestinement dans les locaux du SM, syndicat de magistrats créé en 1968, marqué à gauche, et qui pèse environ 30% des voix aux élections professionnelles.

Le film, qui dure 1 minute 30, a visiblement été pris avec un téléphone par un visiteur. Atlantico prétend qu’il a été pris par un magistrat apolitique et non syndiqué. Mais voilà, le SM ne reçoit que ses adhérents, d’autres syndicalistes, et quelques journalistes dans ses bureaux, situés dans un immeuble sans âme du XIII° arrondissement. « C’est très vraisemblablement un membre d’une équipe télé, plusieurs sont venues ici au plus fort des attaques de l’UMP contre le juge Gentil après la mise en examen de Nicolas Sarkozy, qui a pris ces images », pense-t-on SM.

Quoiqu’il en soit, le document montre un mur sur lequel sont collées des photos, avec la mention « mur des cons » et quelques inscriptions. Le personnel politique UMP y est particulièrement bien représenté, avec Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, Nadine Morano, MAM, l’ancien ministre des sports Bernard Laporte, et quelques autres.

 

Un authentique morceau du mur 
Un authentique morceau du mur

Plusieurs hauts magistrats marqués à droite, dont Philippe Courroye, y figurent aussi en bonne place. On trouve encore quelques responsables policiers, un syndicaliste policier devenu élu UMP, le criminologue Alain Bauer, le sénateur Michel Charasse, les essayistes Alain Minc et Jacques Attali, et quelques journalistes en vue, aussi.

« Avant d’ajouter un con, vérifiez qu’il n’y est pas déjà », est-il précisé sur ce mur...

« Ce mur, c’est une blague de potache, un défouloir qui remonte aux années où Nicolas Sarkozy et ses amis tapaient tous les jours sur les magistrats », explique-t-on au SM, où l’on fait référence au « mur du çon » du Canard enchaîné. Surtout, « il s’agit d’un lieu privé, et ces images volées n’avaient pas à sortir de notre local », répète-t-on.

Pour attester le côté potache de ce « mur des cons », les magistrats du SM précisent que le précédent président du syndicat y avait été épinglé lui aussi. Quant aux deux pères de victimes d’assassinats qui y figurent, ils n’ont été accrochés que parce que l’un participait à la « commission Léger » (mise en place par Sarkozy en 2009 pour supprimer le juge d’insruction), l’autre étant membre actif du droitier Institut pour la justice (IPJ), explique-t-on.

Les collègues et concurrents de l’Union syndicale des magistrats (USM, modérée et majoritaire), eux, ne sont pas sur le « mur des cons » mais sur le panneau d’à côté, qui est consacré à l’expression syndicale, explique-t-on encore au SM.

L’USM, dont le président est resté mesuré dans ses réactions, est en tout cas remontée, et attend de pied ferme les élections professionnelles de juin prochain. Surtout, l'USM s'inquiète d'un éventuel retour de bâton, au moment où les magistrats demandent plus d'indépendance et une vraie réforme du parquet.

Le revirement de Christiane Taubira

Montée en épingle, l’affaire a donné lieu à des sorties enflammées, à droite, sur le thème des « juges rouges » et des « coupeurs de tête ». Certains (au FN et à l’IPJ) demandant carrément la dissolution du Syndicat de la magistrature, d’autres (à l’UMP) la saisine du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) par Christiane Taubira.

Interpellée mercredi à l'Assemblée par des UMP trop contents de se saisir de ce prétexte, la ministre de la justice a répondu en invitant ceux qui le souhaiteraient à saisir les tribunaux.

Même position ce jeudi, dans un communiqué diffusé en début d'après-midi, dans lequel la ministre « exprime aux personnalités politiques de droite comme de gauche, aux personnalités judiciaires, magistrats, avocats, anciens cadres de l’administration centrale du ministère de la Justice, et aux personnalités publiques concernées sa consternation face à ce comportement à tout le moins déplacé de la part d’une organisation syndicale de magistrats ».

Une heure plus tard, Christiane Taubira change d'avis, et annonce aux sénateurs qu'elle a finalement saisi le CSM...

 

Christiane Taubira 
Christiane Taubira

On ignore ce que dira le CSM de cet éventuel « manquement à la déontologie ». Pour ce qui est des poursuites, en revanche, il y a un hic: s’agissant d’un local fermé, les éventuels plaignants ne pourraient soulever que l’infraction d’ « injure non publique », passible au maximum d’une amende de 38 euros.

Et encore, plusieurs juristes estiment que cette infraction n’est pas constituée, la personne n’étant pas injuriée directement - à la différence d’un certain « casse toi pov’con » lancé naguère par Nicolas Sarkozy. Enfin, les éventuels procès engagés par des épinglés du « mur des cons » risqueraient de tourner les plaignants au ridicule.

Il faut bien le dire, des murs de photos, montages et caricatures comme celui du SM existent dans de nombreux locaux syndicaux, associatifs et politiques. On peut même confier ici que de nombreuses rédactions, parisiennes ou non, ont le leur (pas Mediapart, cependant, où l’on est dans l’ensemble assez sérieux sans être forcément moustachu). On ne jurerait pas qu’il n’en existe pas aussi dans les salles de repos des commissariats et dans les salles de garde des hôpitaux. Liste non exhaustive.

Bref, le « mur des cons » du SM n’est pas forcément très intelligent, ni très raffiné, mais il est finalement assez banal. C’est un exutoire. Pas un « tableau de chasse », comme l’a lancé un syndicaliste policier. Ce mur potache ne prouve absolument pas, comme on n’a pu l’entendre ici et là, que les magistrats du SM jugent ou poursuivent avec partialité. Même si le simple doute, le seul soupçon de partialité est déjà ennuyeux.

En fait, ce mur a fourni un prétexte à la droite, et aux nombreux adversaires d'un syndicat engagé, de se refaire une petite santé médiatique à peu de frais. Ce qui était certainement le but recherché.

 

 

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