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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 17:43

 

 

Marianne - Mardi 16 Avril 2013 à 11:34

 

Philippe Murer*

 

 

De tous les grands pays européens, la France est le pays dont la conjoncture se dégrade le plus comme le suggère l’indice avancé « Markit » de l’activité des entreprises dans les services et l’industrie. Pour le deuxième trimestre de 2013, l’activité pourrait reculer en France plus qu’en Italie et en Espagne.

 

Michel Euler/AP/SIPA
Michel Euler/AP/SIPA
François Hollande, lors de son interview télévisé, expliquait qu’il ne pourrait pas tenir ses objectifs de déficits car la croissance n’est pas au rendez-vous. Oui, la croissance n’est pas au rendez-vous car le gouvernement a fait un plan de hausses d’impôts et d’économies budgétaires de 30 Milliards d’euros soit 1,5% du PIB. Et dans un contexte de récession dans toute l’Europe, cette austérité a cassé le dernier moteur de la croissance française : la consommation.

Comme le montre ce graphique, les ventes de détail commencent à reculer en France alors qu’elles ont déjà plongées de 30% en Espagne et de 12% en Italie. 

 

Ce que François Hollande ne veut pas comprendre
Comme la consommation est en baisse partout en Europe sauf en Allemagne ou elle est stable depuis 10 ans, l’Europe se retrouve bien démunie avec une demande intérieure en baisse dans tous les grands pays.

On rappellera que la croissance économique est composée de 4 termes :

                  . la consommation, facteur le plus important

                  . les dépenses publiques

                  . l’investissement des entreprises et la variation de leurs stocks

                  . le commerce extérieur

Si l’économie est parfois une science complexe car des forces contraires difficiles à quantifier s’y exercent, il est aujourd’hui limpide que la baisse de la consommation et des dépenses publiques entraînent forcément une baisse de l’investissement des entreprises. Il faut prendre les chefs d’entreprise pour des idiots pour penser qu’ils vont augmenter l’investissement quand la demande qui leur est adressée et donc leur chiffre d’affaire est en baisse.

En l’absence de forte croissance chez vos partenaires les plus importants qui sont aussi en récession, il n’y a aucune possibilité d’avoir une très forte amélioration du commerce extérieur qui permette à la fois de compenser la baisse de la consommation, des dépenses publiques et de l’investissement des entreprises.

Il était donc absolument impossible que la France ne soit pas dans une récession autoentretenue comme nous l’avions écrit dans l’article du 24 Septembre 2012 et il est surprenant qu’un gouvernement fasse ce pari. 

Car derrière ce pari insensé, il y a la vie de millions de foyers français dont un ou plusieurs membres sont au chômage et qui, outre la souffrance morale d’être déclassés et inutiles, n’ont qu’une chance minime de sortir de leurs difficultés financières.

Comme je l’avais montré dans un précédent article dans Marianne, le taux de chômage est constamment minoré par les gouvernements depuis longtemps et près de 18% des Français en âge de travailler sont touchés par ce fléau. Combien y a-t-il de foyers dans notre pays ou au moins une personne est au chômage et met en péril l’équilibre de ces ménages ? 25%, 30% ? C’est impossible à dire mais ce chiffre est considérable. 

Comment un gouvernement pense-t’il pouvoir maintenir la cohésion de la société quand il n’offre aucun espoir, aucun échappatoire à une partie aussi importante de sa population ?

Certains ministres le comprennent comme Arnaud Montebourg qui expliquait au Monde que « le sérieux budgétaire, s'il tue la croissance, n'est plus sérieux. Il est absurde et dangereux ».

Mais François Hollande refuse ce débat sur l’austérité comme le montre sa déclaration à l’agence Reuters, il refuse de chercher les pistes qui permettraient de relancer la croissance, les créations d’emplois et donc le bien le plus précieux d’un pays : la confiance et l’espoir.

Et certains hauts fonctionnaires vont plus loin comme Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, qui explique sur Europe 1  que le gouvernement n’a pas fait d’austérité, juste de la rigueur, que l’austérité, c’est la baisse des retraites, des salaires, des prestations sociales. Les Français sont bien râleurs, ils n’ont eu qu’une touche de rigueur alors qu’ils auraient pu recevoir la guillotine de l’austérité!

Pourquoi les plus hauts responsables de notre pays prennent-ils des décisions aussi irresponsables?

Beaucoup de Français sans être spécialiste de l’économie l’ont compris : cette situation est due à l’obsession de la Dette que nous impose Bruxelles, l’impossibilité de prendre des solutions alternatives comme la relance de l’économie réelle avec l’argent créée par la Banque Centrale, les banques privées toutes puissantes face aux Etats (les Etats otages des marchés financiers), l’impossibilité de se protéger même d’une concurrence déloyale (panneaux solaires chinois subventionnés) , d’aider une entreprise vitale comme Peugeot au nom de la concurrence libre et non faussée, à la concurrence fiscale entre les Etats etc.

Toutes ces règles sont plus importantes que le chômage massif en Europe du Sud, les dangers d’explosion politique et sociale de nos voisins d’Europe du Sud, la santé des Grecs et des Espagnols qui ne peuvent plus se soigner...

La construction européenne n’est plus un projet, elle s’apparente de plus en plus à une idéologie car elle avance quelles qu’en soit les conséquences pour les citoyens des pays européens.

L’idéologie a souvent engendré des crimes dans l’histoire car celui qui est touché par l’idéologie ne peut prendre des décisions qui iraient contre ses idées même lorsque la réalité devient un mur en face de lui. 

Si le seul choix que lui offre le réel est de sacrifier ses idées pour servir les autres ou de servir ses idées en sacrifiant les autres, il choisira toujours ses idées.

Les sacrifices passés justifieront les sacrifices à venir et l’idéologue préfèrera se rendre progressivement aveugle, refuser de voir la triste réalité qu’il impose à tous plutôt que de renier ses idées.

Si le pays est prêt à le suivre jusqu’au bout du fait du sens de la discipline de sa population, du conformisme, cela peut aller  jusqu’à la catastrophe absolue comme l’histoire nous l’a démontré.

Si les citoyens sont un peu râleurs ( !), ont un peu de bon sens et de courage, ils sont capables de forcer leurs responsables à ouvrir les yeux... Dans cette situation exceptionnelle, l’avenir du pays repose sur la volonté des citoyens de s’organiser afin d’imposer leur vision des choses à des responsables aveugles. La question est posée, le destin de la France et des autres pays européens est en jeu.

*Philippe Murer est professeur de finance vacataire à la Sorbonne et membre du www.forumdemocratique.fr
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