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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 12:53

 

 

Rue89

 

Syllogomanie 19/06/2013 à 09h29
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 

 

Certains pensent que l’imprimante 3D n’est qu’un gadget pour technophile utopiste ou CSP+ qui bricole dans son garage. D’autres la considèrent comme la troisième révolution industrielle.

Parmi ces derniers, beaucoup parient que la prochaine étape pour cette technologie sera le salon du particulier. Dans le monde qu’ils imaginent, chaque individu pourrait concevoir et imprimer ses propres objets directement chez lui.

Délire de geek ? L’incroyable succès de l’imprimante Buccaneer semble prouver le contraire, du moins à première vue.


Un million d’euros collectés sur le Net

En réalité, l’imprimante 3D Buccaneer n’existe encore qu’au stade de prototype fonctionnel, en attendant son industrialisation aux Etats-Unis. Pirate3D, la start-up singapourienne derrière le projet, a lancé le 30 mai dernier une campagne sur le site de financement participatif KickStarter.com.

Objectif : 100 000 dollars. A la fin de la journée, elle en avait collecté le triple. Aujourd’hui, la somme avoisine le million de dollars, et il reste encore dix jours.

La recette du succès : le prix de la machine. Si on cherche sur Amazon, les tarifs vont de 800 à 1 800 euros. Pour la RepRap, l’imprimante 3D autoréplicative et libre (sans brevet), il faut compter autour de 600 euros.

La Buccaneer, elle, est promise à un prix qui défie les projections de nombreux spécialistes : 270 euros.

 


 

Présentation de l’imprimante 3DThe Buccaneer (en anglais)

Vaisselle et animaux en plastique

Les créations issues de la technologie d’impression tridimensionnelle fourmillent sur Internet. On entend parler d’un bâtiment d’architecte entièrement imprimé en Hollande, d’une fillette équipée d’un exosquelette en plastique aux Etats-Unis, d’armes fonctionnelles et potentiellement indétectables...

Mais concrètement, dans son salon, on en ferait quoi ? Le modèle Buccaneer propose d’imprimer des objets en plastique de petite taille (15x10x12 cm maximum). Sur la page KickStarter de cette imprimante on peut ainsi trouver toute une série de contenants, allant du bol au verre à pied, en passant par le vase, les animaux ou les pièces emboîtables façon Lego.

A moins d’avoir des enfants en bas âge et particulièrement maladroits ou exigeants, il ne paraît pas vital d’investir 300 euros dans la machine (puis dix euros par bobine de plastique de 300 grammes) pour garnir sa vaisselle incassable et enrichir la collection de jouets du bambin.



Illustration promotionnelle de l’imprimante Buccaneer

 

Plus gadget que révolution ?

Ce qui fait dire à ses détracteurs que l’imprimante 3D de salon n’a finalement qu’une application très limitée et superficielle, loin de la révolution quasi communiste promise par ses promoteurs. Certains comparent même l’arrivée de l’engin sur le marché aux années 20, durant lesquelles un déferlement de gadgets inutiles s’était abattu sur les foyers américains.

Pour ses défenseurs en revanche, la pénétration de l’imprimante 3D dans le salon de « monsieur tout le monde » dépasse le cadre du joujou hi-tech qu’on montre le samedi soir à ses invités ébahis.

Par exemple, une pièce de votre machine à laver tombe en panne, le bouton du micro-onde casse, et cerise sur le gâteau, le constructeur vous annonce que ces éléments ne sont plus édités. Pas de panique, il suffit de passer une heure ou deux sur votre PC pour confectionner la pièce manquante et l’imprimer en un rien de temps.

Privilégier la réparation des objets, fin de l’obsolescence programmée, abandon de l’ultra-consumérisme, stimulation de l’inventivité et de la création artistique... les arguments pleuvent.

 

 

Vidéo de « The Creators Project » sur l’imprimante 3D (en anglais)

L’avènement de la solidarité numérique

Les « makers » – nom que se donnent les amateurs et concepteurs d’objets par impression 3D – croient surtout en l’avènement du « sharing », du partage, où tous les individus mettront en commun leurs créations, reproductions et inventions dans des bases de données communautaires.

En somme, l’imprimante 3D de salon prendra toute sa signification lorsque que les gens feront converger leur créativité et s’entraideront pour résoudre leurs problèmes.

Pour ceux qui seraient intrigués par les potentialités de la Buccaneer, les développeurs de Pirate3D proposent de tester gratuitement leur logiciel d’aide à la conception d’objets. Cet aperçu des fonctionnalités de l’engin – dont la commercialisation est prévue pour décembre – est, il faut le dire, très amusant.


Illustration promotionnelle du logiciel de conception de la Buccaneer

Difficile pourtant de ne pas penser qu’avoir une imprimante tridimensionnelle dans son salon risque surtout de transformer une partie de la population en une armée de concepteurs du dimanche, entassant des objets à ne plus savoir quoi en faire. Cela a même un nom : la syllogomanie.

 

 

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