L'air du monde. A moins que, adepte inconditionnel de la directive redressement productif, vous ne vous obstiniez à porter que de l'Armor-Lux, vous l'avez peut-être remarqué sur les étiquettes : vos vêtements sont de moins en moins "made in China" et de plus en plus souvent fabriqués au Bangladesh.
La raison en a été très simplement expliquée en janvier par Enric Casi, le directeur général de la marque espagnole Mango, à Nicole Vulser, du Monde : une partie de sa production s'est déplacée de Chine vers le Vietnam, l'Inde et le Bangladesh, en raison de la hausse des coûts du travail et d'une pénurie de main-d'oeuvre en Chine. "C'est l'une des conséquences de la politique chinoise de l'enfant unique, qui ne veut pas, comme ses parents, être ouvrier", ajoutait l'entrepreneur catalan, selon lequel ce sont d'ailleurs souvent des Chinois qui installent des usines sur ces nouveaux lieux de production.
Ainsi va la mondialisation. Grands gagnants, les Chinois passent à pas de géant de l'autre côté de la barrière pour devenir maîtres d'oeuvre. L'Europe et les Etats-Unis restent le plus grand marché de consommateurs. Ce sont donc encore nos entreprises de prêt-à-porter qui font fabriquer au Bangladesh, devenu deuxième exportateur mondial de textile, des vêtements dessinés en Europe puis portés en Europe. M. Casi sait de quoi il parle : l'usine de confection qui a brûlé en novembre 2012 au Bangladesh fabriquait des vêtements pour Mango et pour l'américain Wal-Mart. Piégés dans le brasier, 112 empl...