Ce projet suscite d’autant plus l’inquiétude des internautes qu’il est préparé dans le plus grand secret sans que ces derniers soient invités à participer au débat. Mais le texte est déjà sur Internet et certains en ont analysé le contenu, à l’exemple de Nicolas GOUON, juriste en droit social.
« Au prétexte de protéger les droits des auteurs, ACTA est un véritable cheval de Troie qui va s’imposer aux internautes et qui va organiser le contrôle de l’internet au profit des multinationales de la musique, du cinéma et même du végétal et de la santé », commente Nicola GOUON, également militant Europe Écologie les Verts.
« Le champ d’action d’ACTA va bien au-delà de la protection des droits d’auteur en mettant en danger les libertés publiques, en entravant l’accès aux savoirs, aux médicaments, aux brevets. C’est un procédé anti-démocratique, une prohibition du partage de la culture initié par Internet ». Les députés européens écologistes et notamment EELV, aux côtés d’associations citoyennes, ont été les premiers à dénoncer ce traité.
Une menace pour le principe de la présomption d’innocence
« Je suis musicien et je suis plutôt d’accord pour que les artistes puissent toucher de l’argent pour leur travail, mais pas que de grosses sociétés le fassent à leur place », explique Giad MOUAKKEH, un jeune développeur informatique. « Ce qui m’exaspère c’est que l’on nous grignote chaque jour l’espace de liberté que nous avions sur Internet au profit de quelques-uns. Avec ce traité tout sera filtré, contrôlé et ceux qui passeront outre seront pénalisés. Ce n’est pas tolérable dans une démocratie ».
Pour tous ceux qui étaient présents hier, environ une quarantaine de personnes, ACTA dont le contenu peut être modifié à tout moment, véritable « chèque en blanc », pour les opposants, est une menace qui pèse sur les internautes, le contenu de ce texte remettant même en cause « le principe fondamental de la présomption d’innocence.
« En accroissant de façon exagérée les droits des grands groupes industriels et en obligeant les fournisseurs d’accès à internet à faire la police, tous les internautes sont aujourd’hui potentiellement coupables. Les moyens mis en œuvre pour sanctionner sont disproportionnés par rapport aux méfaits constatés », dénonce Lawrence DESFORGES l’un des organisateurs du rassemblement angevin, lequel compte bien réussir à sensibiliser l’opinion, surtout en pleine période électorale. Mais ce n’est pas gagné, car si le mouvement enfle sur la toile, il peine à décoller à Angers. Et pourtant, ce samedi la météo était plutôt clémente, contrairement aux précédents rassemblements.
A noter que le candidat PS à la présidentielle française, François Hollande, appelle a rejeter ACTA selon notre confrère 20 Minutes. Mais les internautes qui sentent la récupération politique ne sont pas dupes si l'on en croit les commentaires.