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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 16:17

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

Philippe Poutou, l’irruption du réel
Par christophe Gueugneau
 
 

Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste a bousculé le débat. Considéré comme « petit candidat », il s’est montré au naturel comme le représentant de la classe ouvrière, porteur de la voix des gens normaux pour s’en prendre aux politiques professionnels.

 

Il a ramé pour avoir ses parrainages, le web a été choqué ces derniers jours du traitement qui lui a été infligé sur France 2 par Laurent Ruquier et son équipe (voir la vidéo ci-dessous), et puis il y a eu le débat mardi soir sur BFM et CNews. Philippe Poutou, candidat du NPA, a déroulé quelques « punchlines » où son naturel a fait mouche. L’autre candidate de l’extrême gauche, Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière, ne fut pas en reste, mais Philippe Poutou s’est démarqué à plusieurs reprises. Dans un long débat compliqué, parfois cacophonique, il a réussi à se distinguer.

Au début du débat, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste s’est contenté de coller au sens de sa candidature. Ouvrier à l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), Philippe Poutou a affirmé « parler au nom de millions de gens », candidat pour « exprimer cette colère d’en bas », ce « ras-le-bol » ressenti par les Français devant une « politique réactionnaire et raciste »

« À part Nathalie Arthaud autour de ces pupitres, je suis le seul à avoir un travail normal, attaque Philippe Poutou d’emblée, et justement on nous met dans la peau du petit candidat, qui ne représente rien, qui n’a pas sa place ici, eh bien, je crois qu’on peut parler, nous, au nom de millions de gens qui souffrent de la crise, de cette société, qui en ont ras-le-bol de ce rouleau compresseur capitaliste qui détruit tout sur son passage [...] exprimer cette colère-là d’en bas contre les ultrariches, des richesses indécentes [...] contre ces politiciens corrompus, y en a qui se reconnaîtront ici autour des pupitres. »

Sur l’emploi, Poutou s’est exprimé au nom des chômeurs et des précaires. « On voit qu’il y a de l’argent »« il faut prendre là où il y a de l’argent », a-t-il fait valoir. Une occasion de rappeler la ligne économique de son parti, le NPA. « Nous, on pense qu’il faut des mesures autoritaires. »

Sans chemise, à la différence des huit autres candidats masculins en costume et cravate – il n’y a que deux femmes parmi les candidats, Marine Le Pen et Nathalie Arthaud –, Philippe Poutou est le seul à avoir refusé de figurer sur la photo de groupe au début du débat. Surtout, il a compté parmi les plus offensifs politiquement. Parfois en recadrant ses concurrents au détour d’une réponse. En introduction d’une réponse sur l’Europe, Philippe Poutou précise : « On parle de charges sociales, mais ce sont des cotisations sociales. C’est le financement de la Sécurité sociale dont il est question. » Le tic de langage patronal en est pour ses frais.

Mais c’est particulièrement sur la question de la moralisation de la vie politique que le candidat anticapitaliste s’est distingué. La question avait été rapidement évacuée lors du précédent débat sur France 2 – qui n’opposait que les cinq « grands » candidats : Hamon, Mélenchon, Fillon, Le Pen et Macron. Elle a cette fois-ci donné lieu à de vrais échanges. 

« Dassault ne fait pas de prison parce qu’il est trop vieux, c’est la clause humanitaire, tant mieux », estime le candidat, qui poursuit : « À côté de ça, on a Balkany, c’est toute une œuvre, le père, le fils, tout le monde triche… Et là, depuis janvier, c’est le régal Fillon. Il est en face de moi, plus on fouille et plus on sent la corruption et la triche. En plus, c’est des bonshommes qui nous expliquent qu’il faut la rigueur et l’austérité et eux-mêmes piquent dans les caisses publiques. »

François Fillon, candidat LR, tente une timide défense : « On n’accuse pas comme ça. »

Poutou poursuit : « On a aussi Le Pen, pareil, on pique dans les caisses publiques, c’est pas ici, c’est l’Europe. Pour quelqu’un qui est anti-européen, ça gêne pas de piquer de l’argent de l’Europe. Et le FN qui est antisystème ne s’emmerde pas du tout, il se protège grâce à l’immunité parlementaire et refuse d’aller aux convocations policières, donc peinard. Quand on est convoqué par la police par exemple, on n’a pas d’immunité ouvrière. »...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

Le coup du doux Poutou

 

 

 

Le coup du doux Poutou

Chaque matin du lundi au vendredi, si possible à 9 h 15 précises, Daniel Schneidermann publie cette chronique sur les dominantes médiatico-numériques du matin. Ou parfois de la veille au soir (n'abusons pas des contraintes). Cette chronique est publiée sur le site indépendant arrêt sur images (financé par les abonnements) puis sur Rue89.

J'ai beau tenter de prendre quelques vacances de matinaute, impossible de ne pas revenir sur le moment Poutou. Impossible de ne pas le savourer, s'en délecter comme d'un bonbon qui ne devrait jamais fondre.

Impossible de ne pas se repasser la video qui, ce matin, galope partout sur Twitter, de toute l'allégresse de ses petites jambes. Impossible de ne pas se repasser "la" réplique de la soirée, à une Le Pen scotchée

 

"Nous quand on est convoqués par la police, on n'a pas d'immunité ouvrière, on y va."

 

Le moment après lequel il n'est plus nécessaire de regarder.

Tout le reste, en comparaison, sera fade. Les "petits" à l'assaut des "grands" : l'étrange bastringue lilliputien de BFMTV et CNews, que TF1 s'était évertué à éviter en n'invitant que les "grands", a rempli sa fonction, mission accomplie, le travail est fait, les cartes sont redistribuées, et Le Pen marquée au front comme elle doit l'être.

Affaire classée.

Je ne sais trop pourquoi, j'attendais Lassalle. J'ai eu Poutou, et je n'ai pas perdu au change. Le berger n'est pas descendu de ses montagnes. Il repassera à la prochaine transhumance. Ils auraient dû s'en méfier, de Poutou.

Déjà avant le début, il s'était fait remarquer en refusant de participer à la "photo de famille". Poser avec Le Pen ? Poser avec Fillon ? Non merci. Sain réflexe, d'ailleurs. Au nom de quoi "poser avec Le Pen" ? C'est une fête ? Une kermesse ? Un barbecue des voisins ? Une équipe de foot ? C'est la classe 2017 ?

Macron peut bien aller le chercher, pour lui demander de poser, non, il n'est pas de cette famille. L'absence de cravate, ensuite, aurait pu alerter. Mais ils n'ont pas dû se méfier. Le doux Poutou. Le gentil Poutou, souffre-douleur préféré de la bande à Ruquier, qui se laisse tondre, et se venge à distance, sur les réseaux sociaux. Hé hé. Les naïfs.

Fillon d'abord : "plus on sent la corruption, plus on sent la triche".Et Le Pen dans la foulée. Strike.

"Votre vrai visage"

C'est Poutou qui a raflé la mise, et qui restera. Il y aura des gifs, des memes, des détournements. En parlant de Ruquier, Poutou avait dévoilé la vraie nature de l'amuseur, quelques jours plus tôt. Revenant après une précédente séance de tonte, il s'était aussitôt vu reprocher par la bande de s'en être plaint sur Facebook. Ruquier :

"Vous avez un double visage, Monsieur Poutou. Je tiens à vous le dire. Sympathique en coulisse, et beaucoup moins sympathique sur Twitter. C'est bien que votre vrai visage ressorte".

A cet instant, c'est le vrai visage de Ruquier, qui ressortait. Pas uniquement le mépris, non.

Quelque chose de plus complexe et de plus triste, comme une profonde, sincère incompréhension, que la France ne soit pas uniquement peuplée de gens qui rient des blagues de Ruquier, sont prêts à se laisser ruquieriser, et à poser pour des photos avec la bande à Ruquier. L'éternel "mais pourquoi ne nous aiment-ils pas ?" des dominants, quand un accident de la vie les place face aux dominés.

Pour lire la chronique sur ASI.

 

Daniel Schneidermann

 

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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C’est LA séquence qui aura marqué ce débat à onze. Celle qui aura dynamité "les pudeurs de gazelle" de la première manche entre "gros" candidats. Quelques poignées de secondes durant lesquelles Philippe Poutou, le petit candidat anticapitaliste, l’ouvrier sans cravate, punching ball facile de la bande à Ruquier, a soudain dégainé l’arme fatale, le sujet qui fâche, au nez de François Fillon et de Marine Le Pen : les affaires judiciaires.

Fillon, empêtré dans les révélations à répétition : "Fillon, Il est en face de moi, que des histoires, plus on fouille, plus on sent la corruption, plus on sent la triche". Quant au cas Le Pen, rattrapée par les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires, Poutou a aussi un mot pour elle : "Pour quelqu’un qui est anti européen, ça ne la gêne pas de piquer de l’argent de l’Europe. Et le pire c’est que le FN qui se dit anti-système ne s’emmerde pas du tout, se protège grâce aux lois du système, grâce à l’immunité parlementaire et donc refuse d’aller aux convocations policières". Et lorsque la présidente du FN tente d’esquiver d’un "Ce coup-là, vous êtes pour la police...", Poutou enchaîne du tac-o-tac : "Quand nous, ouvriers, on est convoqué par la police, on n’a pas d’immunité ouvrière, désolé, on y va. Le système vous protège tant mieux pour vous".

Ces quelques secondes de télévision, aussitôt devenues virales sur les réseaux sociaux, ont fait la joie de Twitter. Notre Matinaute, lui aussi, s’est délecté ce matin du coup du doux Poutou. En revanche, sur BFM, la sortie du candidat du NPA n’a pas plu aux commentateurs chargés de "débriefer" l'événement. Dès les premières minutes de l’après-débat, journalistes et éditorialistes de BFM n'ont pas manqué de dézinguer Poutou.

"il apostrophait les uns et les autres par leur nom de famille"

Hormis la journaliste Camille Langlade qui a vu Poutou comme "le seul à parler clairement des affaires", la brochette de journalistes-éditorialistes de BFM n’a pas de mots assez durs pour qualifier la prestation du candidat ouvrier. A l’instar de l’éditorialiste politique du Journal du Dimanche Anna Cabana qui s’étrangle: "Je ne trouve pas que Philippe Poutou mérite quelque honneur que ce soit, parce qu’il s’est conduit de façon très irrespectueuse".

Même avis de l’éditorialiste de la chaîne, Bruno Jeudy (reçu il y a quelques semaines sur notre plateau). "Evidemment, il met en difficulté François Fillon et Marine Le Pen", expédie d’un revers de main le rédacteur en chef de Paris Match qui a surtout retenu de Poutou "son comportement tout au long du débat : un candidat qui a, à la fois, un pied dedans, un pied dehors, qui va voir ses supporters pendant le débat, qui refuse d’être sur la photo, qui emploie des mots… quand il parle de la police «qui fait chier les jeunes», je le cite". Verdict de l’éditorialiste : Poutou est "un candidat qui, par moment n’a pas le respect qu’il faut pour être candidat à la présidentielle".

Et ce n’est pas Thierry Arnaud, le chef du service politique de BFM, qui va contredire son collègue, lui qui a trouvé Nathalie Arthaud, "plus construite, plus cohérente, plus solide dans son argumentation". Arthaud, une candidate qui, comparée à Poutou, trouve soudain grâce aux yeux des éditorialistes de BFM. Telle Anna Cabana : "Nathalie Arthaud elle avait de la dignité, une spontanéité, une éloquence". Car Artaud, elle, "elle était dans son couloir", alors que "Philippe Poutou en revanche il apostrophait les uns et les autres par leur nom de famille, sans même mettre ni madame, ni monsieur, ni un prénom". Horrifiée, l’éditorialiste continue de distribuer les mauvais points: "il s’asseyait derrière son pupitre, se retroussait les manches, se retournait pour parler avec son public, refusait de prendre place sur la photo collective". Et l’éditorialiste d’insister encore sur "l’irrespect dans sa posture" et "l’indignité" du candidat ouvrier "par rapport à la solennité d’un moment comme ce débat présidentiel".

 

 

 

Source : http://www.arretsurimages.net

 

 

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