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1 décembre 2016 4 01 /12 /décembre /2016 15:15

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Mort de Rémi Fraisse : l’ancien chef des gendarmes poursuit un internaute pour diffamation

 

1er décembre 2016 / Marine Vlahovic (Reporterre)

 

 

 

Denis Favier était le plus haut gradé de la gendarmerie nationale au moment de la mort de Rémi Fraisse en octobre 2014. Il a ensuite été recruté au sein du groupe Total. Cette évolution a suscité l’ire d’un internaute bordelais, qui l’a vertement critiqué sur sa page Facebook. Il sera jugé en diffamation le 12 janvier prochain. Pendant ce temps, l’enquête sur la mort par les gendarmes de Rémi Fraisse piétine.

 

  • Bordeaux (Gironde), reportage

Il a gardé son habit de travail pour se présenter au tribunal, ce jeudi 24 novembre. Siglé du nom d’une grande surface, son badge « Stéphane, conseiller de vente » scintille sous les néons de la salle d’audience ultramoderne du Tribunal de grande instance de Bordeaux. Une pile de dossiers à la main, Stéphane Nouzarède s’avance fébrilement à la barre pour se voir notifier la date de son procès, fixée aussitôt au 12 janvier prochain. « Vous devriez faire appel à un avocat, vous ne pouvez pas vous représenter tout seul », lui enjoint d’une voix ferme la présidente de la 4e chambre, avant d’ajouter : « C’est une affaire particulière. »

Car le vendeur de 54 ans est poursuivi pour injure et diffamation par le général Denis Favier, ex-directeur général de la gendarmerie nationale, après la publication de commentaires sur Facebook l’été dernier. Il lui faudra revenir dans deux mois dans cette même salle pour être jugé. Sa défense était pourtant fin prête, explique-t-il en montrant son carnet de notes rempli d’une écriture fine : « Je ne peux pas faire appel à un avocat, je suis fauché », poursuit l’habitant de Mérignac (Gironde) en quittant le palais de justice.

Stéphane Nouzarède est dépassé par la situation. Faute de temps pour s’investir sur le terrain, l’ancien partisan déçu du Parti socialiste utilise depuis quelques années les réseaux sociaux comme une plate-forme militante. Jusqu’à l’automne, il publiait des liens d’articles agrémentés de commentaires à ses 2.800 amis « et des poussières » sur son compte Facebook, accessible à tous. Le 22 juin dernier, lorsqu’il apprend la nomination de Denis Favier, alors directeur de la gendarmerie nationale, à la tête de la sûreté du groupe Total, son sang ne fait qu’un tour. « Petite promotion pour un des fumiers qui a couvert la mort de Rémi Fraisse… Fumier !! » réagit-il aussitôt. Il récidive plus d’une semaine plus tard, alors que la justice annule la déclaration d’utilité publique du barrage de Sivens (Tarn) : « C’est pour éviter d’être jugé que Favier est parti chez Total ? Ce fumier a “couvert” la mort de Rémi Fraisse. Aujourd’hui, on apprend que Rémi est vraiment mort pour rien, car là où il se trouvait, non seulement il n’y avait rien à défendre, mais le projet de barrage était complètement débile », écrit Stéphane Nouzarède le 1er juillet 2016. Face aux termes employés qui lui sont aujourd’hui reprochés, le quinquagénaire pousse un long soupir : « J’aurais dû écrire “cynique personnage” au lieu de fumier. Mais, pour moi, ce n’est pas une nomination, mais une promotion, un “recasage” pur et simple par un pouvoir qui est aux abois. »

« C’est vraiment le pot de terre contre le pot de fer » 

L’employé de grande surface a reconnu être l’auteur de ces propos au commissariat de Mérignac, où il a été convoqué le 6 septembre dernier : « Je ne regrette rien, je m’exprime […] Si lui [Denis Favier] est choqué par ça, moi je suis choqué par son attitude, qui me semble plus importante que mes propos », déclare Stéphane Nouzarède à un officier de police judiciaire.

Car la machine judiciaire s’est rapidement mise en marche. Le 20 juillet, Denis Favier a déposé plainte au Parquet de Paris. Le 29 juillet, une enquête préliminaire pour « injure publique envers un fonctionnaire public » et « diffamation publique à l’encontre d’un fonctionnaire public » est ouverte. Début septembre, Stéphane Nouzarède a été entendu par les policiers. « Ensuite, je n’y ai plus pensé, je pensais que l’affaire était classée », explique-t-il. Il met cette histoire de côté jusqu’à fin octobre, lorsqu’un huissier se présente sur son lieu de travail pour lui signifier une citation à comparaitre devant le tribunal de Bordeaux, jeudi 24 novembre.

 

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Stéphane Nouzarède au tribunal de grande instance de Bordeaux.

 

« C’est vraiment le pot de terre contre le pot de fer », s’écrie le quinquagénaire en instance de divorce qui dénonce un acharnement judiciaire : « Denis Favier me demande jusqu’à 13.000 euros pour les dommages et intérêts, les frais d’avocats et la publication d’un communiqué dans la presse. Moi, je gagne 1.200 euros par mois. Je ne suis pas parano, mais là on veut m’étrangler économiquement pour me faire taire ! » Stéphane Nouzarède ne s’est jamais rendu sur la Zad de Sivens, mais à l’époque de la mort de Rémi Fraisse, tué par la grenade offensive d’un gendarme mobile en octobre 2014, il s’est senti concerné et a continué à suivre l’affaire de près. Ses yeux verts rougissent et se remplissent de larmes : « Ça aurait pu être mon fils, un gamin innocent tué comme ça, alors que les gendarmes n’avaient rien à protéger, il y a de quoi péter un plomb »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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