Brève de Yéti
Les dépêches se suivent et se ressemblent : de date limite en échéance fatale, aucun accord n’est signé entre la Grèce, la Troïka et les créanciers. Et pour cause, aucun accord n’est possible entre ceux-là, tout juste la reddition de l’un ou de l’autre.
D’ailleurs, pourquoi parler de négociations, puisqu’il ne s’agit depuis le début que d’ultimatums ? Des ultimatums qui ne tiennent pas à un rapport de force, mais à un aveu d’impuissance et d’échec total de part et d’autre.
La Grèce n’a plus les moyens de satisfaire les créanciers et leurs hommes de main de la Troïka. La Grèce est rincée depuis le début et les memorandums ont juste fini par l’achever.
Mais la Troïka aussi est rincée, au bout du rouleau. A-t-elle jamais aidé la Grèce ? Bien sûr que non, elle ne prête à ce malheureux pays que les sommes destinées à lui revenir pour combler ses propres trous abyssaux.
On dit que la Troïka a au moins réussi à transférer les créances des banques privées dans l’escarcelle publique. Foutaise, car qui prête aux États les sommes dont ils ont un besoin vital pour "aider la Grèce" [rires] ? Les banques et les créanciers privés, très bientôt rincés eux aussi !
Faire payer les contribuables européens ? De la rigolade ! Les contribuables européens sont encore plus rincés que la Grèce et les différentes parties composant la Troïka (BCE, Commission européenne, FMI).
Tout ça est d’une si implacable évidence, d’une logique si imparable qu’il faut être sacrément intoxiqué du cerveau pour ne s’en rendre point compte.
Un moment d’humour avec l’AFP : « Tsipras sous forte pression. » Ah bon, parce que les créanciers et leurs acolytes de la Troïka n’y sont pas, eux, peut-être, « sous forte pression » ? Le ridicule et l’absurdité portés à leur comble par les médias mainstream à la ramasse !
En vérité, s’il y a aujourd’hui un vainqueur — même s’ il a perdu beaucoup de temps en négociations cul-de-sac — c’est bien le gouvernement grec. Il n’a rien cédé ou presque jusqu’à présent et la Grèce a toutes les chances d’être le premier pays de l’Union européenne à devoir et pouvoir construire son monde d’après.
Car faute d’un minimum d’intelligence et de lucidité, l’avènement du monde d’après passe par l’effondrement préalable du vieux monde d’avant. Et c’est tant mieux ! L’échec inévitable des pseudo "négociations" entre la Grèce et la bande des créanciers montre juste que l’on en bonne voie.