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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 19:20

 

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MARCHÉ NOIR – Pour passer l’hiver, de nombreux réfugiés syriens au Liban vendent leurs organes

 

 

 

Un camp de réfugiés syriens situé dans l'est du Liban, en janvier 2013. (AP/Hussein Malla)

 

Alors que l'interminable guerre civile ravage leur pays depuis mars 2011, de nombreux réfugiés syriens au Liban sont tentés d'obtenir de l'argent en vendant leurs organes, révèle une enquête de l'hebdomadaire allemand Spiegel.  « Très lucratif, ce marché noir trouve de plus en plus de vendeurs chez les réfugiés, au point de concurrencer les donneurs palestiniens. Le manque à gagner leur permet tout juste de passer l'hiver avec leur famille. »

Quand Raïd, Syrien de 19 ans, a accepté de confier son histoire au Spiegel, il souffrait de douleurs atroces et maintenait le bandage encore taché de sang qui lui barrait l'estomac, sept jours après s'être fait enlever le rein gauche.

Il y a sept mois, le jeune homme a fui Alep avec ses parents et ses six frères et sœurs pour s'installer à Beyrouth, où il connaît rapidement une extrême précarité. Quand la possibilité de vendre un de ses reins pour 7 000 dollars (5 200 euros) s'est présentée à lui, il n'a pas hésité.

 

Les autorités libanaises ferment les yeux

Des connaissances l'ont mis en relation avec un homme du nom d'Abu Hussein, l'intermédiaire d'un groupe de trafiquants d'organes spécialisés dans les reins. Surnommé  « Big Man », Abu Hussein a été recruté il y a quinze mois pour trouver des « reins syriens » quand ses patrons ont compris l'aubaine que représentait l'afflux massif de réfugiés : un million d'entre eux ont trouvé refuge au Liban depuis le début de la guerre.

Comme nombre d'autres groupes de trafiquants, celui de Big Man officie, en toute discrétion, dans une clinique clandestine d'un immeuble résidentiel de Beyrouth.

 

Plus de donneurs que d'acheteurs

Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de riches portefeuilles du Moyen-Orient qui viennent à Beyrouth, réputé pour ses excellents hôpitaux, se faire greffer un nez ou un rein. Les autorités ne prêtent pas grande attention à la nature ou à la provenance des organes.  « Les conditions sont idéales pour que le marché prospère tranquillement », déplore Luc Noel, un spécialiste des greffes à l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Avant l'afflux de Syriens dans le pays, ce trafic s'alimentait surtout d'organes de donneurs palestiniens. Maintenant que les deux groupes de réfugiés se concurrencent, les prix de ce marché noir s'effondrent : « Nous avons désormais plus de vendeurs que d'acheteurs », confie Abu Hussein.

Ces douze derniers mois, ses patrons ont négocié plus de cent cinquante reins, pour la plupart sur des patients âgés de 14 à 30 ans, choisis pour leur meilleure santé. « Beaucoup de nos organes sont vendus à l'étranger, comme par exemple, dans les pays du Golfe, ou parfois les Etats-Unis et l'Europe. » Des experts estiment entre cinq mille et dix mille le nombre de reins illégalement greffés dans le monde.

 

Juste de quoi survivre jusqu'au printemps

Fort d'une bonne hygiène de vie de sportif – il était footballeur dans la jeune équipe nationale en Syrie – et de non-fumeur, Raïd a eu la « chance » d'être choisi tout de suite. Au cours de son examen, le docteur lui a menti sur les suites de l'opération pour être sûr qu'il ne recule pas : avec un peu de chance, lui a-t-il assuré, son rein repousserait et il n'y aurait aucun effet secondaire. En réalité, bien sûr, les patients qui font don d'un organe doivent être contrôlés plusieurs années après l'opération.

Les 7 000 dollars qu'a récoltés Raïd permettront à peine à sa famille de passer l’hiver, quand les trafiquants en ont tiré, eux, 15 000 dollars. Abu Hussein touche quant à lui entre 600 et 700 dollars de commission pour chaque vente qu'il arrange, soit plus que ce que gagne un professeur libanais en un mois.

« Pendant que je conduisais Raïd à la clinique, un collègue à moi à emmené son père faire du shopping », raconte Abu Hussein. Le père a ainsi acheté de quoi se nourrir, des matelas, des vêtements d'hiver et un réfrigérateur, qu'il entreposera dans l'unique pièce que la famille occupe à huit. Et après ? « Je ne sais pas », répond Raïd.

Une semaine après son opération, Raïd souffre de douleurs atroces. «  J'ai besoin de médicaments, vous m'aviez dit que vous m'en donneriez », implore-t-il Abu Hussein, qui confiait au Spiegel, quelques minutes plus tôt, que grâce à ce trafic son organisation aide les Syriens à survivre. Mais ce dernier a rembarré Raïd d'un « ta gueule, je m'en fous si tu meurs. Tu es fini de toute façon ».


Carte montrant la répartition des réfugiés syriens au Liban (Le Monde).

 

 

 

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