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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 17:49

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

Center Parcs de Roybon : l’arrêt du projet confirmé en appel

Le Monde.fr avec AFP |

 

 

La justice s’est une nouvelle fois opposée à ce projet qui entend construire mille cottages autour d’une « bulle tropicale » de 200 hectares, au cœur de la forêt de Chambaran (Isère).

 

La cour administrative d’appel de Lyon a confirmé vendredi 16 décembre en appel la suspension du chantier d’un village de vacances Center Parcs à Roybon, en Isère, conformément à la décision rendue en première instance.

C’est la dernière étape en date d’un feuilleton judiciaire qui remonte à l’été 2015, date à laquelle le tribunal administratif de Grenoble avait annulé l’arrêté préfectoral autorisant le projet porté par le groupe Pierre & Vacances au titre de la loi sur l’eau et avait validé celui relatif à la destruction des espèces protégées.

Le contentieux porte sur les dommages causés à l’environnement par le futur village vacances de 990 habitations de 54 mètres carrés à 170 mètres carrés, doté de commerces et d’un centre aquatique. Pour le construire, le promoteur immobilier a prévu d’« artificialiser » de vastes zones humides situées sur un plateau où naissent plusieurs sources, au cœur de la forêt de Chambaran.

 

Lire aussi :   Les déboires juridiques du Center Parcs de Roybon

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 15:51

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Combats écologistes

Sivens, Europacity, Roybon… Les opposants aux grands projets jugés inutiles ont-ils fait plier les bétonneurs ?

par , Simon Gouin, Sophie Chapelle

 

 

 

 

Le quinquennat de François Hollande a été marqué par l’émergence et la multiplication de mouvements contestant la pertinence de certains grands projets d’infrastructures : l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes bien sûr, mais aussi le barrage de Sivens (Tarn), le village artificiel de Roybon (Isère), le méga centre commercial Europacity en région parisienne, la décharge industrielle de Nonant-le-Pin en Normandie, ou encore la ligne grande vitesse entre Lyon et Turin. Où en sont ces projets ? Les occupations et les recours en justice ont-ils réussi à les remettre en cause, à susciter un véritable débat sur leurs pertinences, ou non, au vu de leurs coûts et des pollutions et destructions qu’ils induisent ?

Ce 26 octobre, les mouvements opposés aux grands projets jugés inutiles et polluants, commémoreront la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué il y a deux ans par une grenade offensive sur le chantier du barrage de Sivens, dans le Tarn. Parallèlement, ces mêmes mouvements se préparent à une éventuelle évacuation de la « zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, qui fait obstacle à la construction d’un nouvel aéroport international. L’occasion de faire le point sur les grands projets contestés qui ont défrayé la chronique pendant le quinquennat de François Hollande.

 

Notre-Dame-des-Landes : vers le bras de fer sur la« zad » ?

 Pays-de-la-Loire
 Lieu : Notre-Dame-des-Landes (44)
 Coût : 600 millions d’euros
 Bénéficiaire : Vinci

 

 

 

Situé à 17 km au nord-ouest de Nantes et à 80 km de Rennes, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes défraie la chronique depuis plusieurs années. Initié en 1968, le projet est ensuite rangé dans un carton pour cause de crise pétrolière... pour être relancé trente ans plus tard, afin de remplacer l’aéroport de Nantes, jugé trop étroit. En février 2008, le projet est déclaré « d’utilité publique » et l’État confie au groupe de BTP Vinci la construction et la gestion – pour 55 ans – de ce futur aéroport. La mobilisation locale se relance et une association, lAcipa, fédère agriculteurs, élus locaux et citoyens opposés au projet [1]. Des militants écologistes ou libertaires décident de venir vivre sur la « zone d’aménagement différée » – périmètre sur lequel doit être bâti l’aéroport – qu’ils rebaptisent « zone à défendre » (zad).

À l’automne 2012, l’État tente de faire évacuer la « zad » pour lancer les travaux. Les forces de l’ordre se heurtent à une très forte résistance. Elles sont obligées de renoncer à reprendre la « zad » après plusieurs semaines de violences. Sur place, les liens se resserrent entre opposants et de nombreux projets alternatifs voient le jour sur ses 1200 hectares de champs, de bocages et de bois : boulangeries, semailles, constructions, occupations des fermes abandonnées, friperie, ateliers de réparation agricoles.... le tout géré collectivement, au sein de diverses assemblées qui vivent et expérimentent une démocratie directe. De 100 à 300 personnes occupent désormais la zad en permanence, dont huit agriculteurs qui refusent leur expropriation.

Début 2016, quelques semaines après la conférence sur le climat, les agriculteurs demeurant sur la zad sont sommés d’évacuer leurs fermes. Un mois plus tard, des dizaines de milliers de personnes, venues de tout le pays se retrouvent à Notre-Dame-des-Landes, là où les travaux sont censés commencer deux semaines plus tard. Pour tenter de sortir de l’ornière, François Hollande lance une consultation, qui se déroule fin juin. Le « oui » l’emporte à 55% avec une participation de 51%. Mais les opposants dénoncent le périmètre restreint du référendum : seuls les habitants de Loire-Atlantique ont voté alors que deux autres départements – Ile-et-Vilaine et Morbihan – sont directement concernés. Ils annoncent la poursuite de l’occupation.

Alors que les travaux sont promis pour l’automne, et que les menaces d’expulsion planent à nouveau sur la zad, une nouvelle manifestation d’envergure s’est déroulée les 8 et 9 octobre dans le bocage nantais. 40 000 personnes ont défilé au « chant du bâton ». « Celles et ceux qui habitent et cultivent la Zad ne la quitteront pas ! Il n’y aura jamais d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ! » préviennent les opposants. En cas d’évacuation par la force, les comités de soutien créés dans toute la France annoncent des blocages, avec des centaines de tracteurs en renfort. Les syndicalistes CGT du groupe Vinci et ceux de l’aéroport de Nantes Atlantique ont également annoncé qu’ils se mobiliseraient en cas d’intervention policière.

Voir tous nos articles sur Notre-Dame-des-Landes.

 

L’utilité publique du barrage de Sivens finalement infondée

 Occitanie
 Lieu : Sivens, près de Gaillac (Tarn)
 Coût : 20 millions d’euros pour la collectivité
 Bénéficiaire : la CACG, une société d’économie mixte

 

 

C’est un vieux projet de retenue d’eau, envisagé depuis 1989. Il est porté par le Conseil général et la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG). Le 2 octobre 2013, la préfecture du Tarn prend un arrêté de déclaration publique. Les 1,5 millions de m3 d’eau retenus, sur deux kilomètres de long pour 250 mètres de large, permettraient d’irriguer plus de 300 hectares de cultures alentour. Pour les opposants, ce projet, qui va submerger 30 hectares de zones humides, est un « réservoir d’eau à 25 maïsiculteurs pour leur arrosage ». Alors que l’ouvrage, dont le coût est estimé à 20 millions d’euros sur 29 ans, est intégralement financé sur fonds publics, il bénéficiera principalement à des exploitants privés.

Devant le démarrage imminent des travaux, une zone à défendre est établie le 23 octobre 2013 par le Collectif « Tant qu’il y aura des bouilles ». L’occupation permet de repousser les opérations de défrichement pendant plus d’un an. Les travaux démarrent finalement le 1er septembre 2014 sous présence policière, malgré les manifestations. Rémi Fraisse, militant écologiste, est tué dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 par une grenade offensive lancée par un gendarme. La mort de ce jeune manifestant marque l’arrêt du chantier. Elle est concomitante de la publication du rapport des experts nommés par le ministère de l’Écologie qui étrillent un projet « médiocre » (projet surdimensionné, bénéficiant à peu d’agriculteurs, faiblesse de l’étude environnementale…). Des arguments développés depuis des mois par les opposants à la construction du barrage. Le 6 mars 2015, alors que le Conseil général du Tarn vote le redimensionnement du projet, la Zad est évacuée.

Finalement, la justice donne raison aux opposants le 1er juillet 2016. Le tribunal administratif de Toulouse annule trois arrêtés fondateurs du premier projet de barrage de Sivens – relatifs à la déclaration d’utilité publique, à la destruction des espèces protégées et à l’autorisation de défrichement. En clair, les travaux entrepris étaient juridiquement illégaux, les occupants avaient donc toute la légitimité pour protéger la zone humide. Saluant ces décisions, la famille de Rémi Fraisse dit constater « avec douleur que si les recours administratifs et le dialogue environnemental avaient été respectés, les travaux n’auraient pas démarré et cette tragédie ne serait jamais arrivée ». Ces annulations compliquent par ailleurs le projet de nouveau barrage redimensionné car il doit se fonder sur une nouvelle déclaration d’utilité publique et une nouvelle enquête publique. Les opposants continuent de faire valoir d’autres voies alternatives pour alimenter en eau les terres agricoles alentour.

 

Un projet de méga-décharge quasi bloqué

 Normandie
 Lieu : Nonant-le-Pin, près d’Argentan (Orne)
 Coût : 6,5 millions d’euros [2]
 Bénéficiaire : Guy Dauphin Environnement (GDE)

 

 

« Virer une multinationale est un sacré défi ! », lançait à Basta !, en juin 2014, un opposant au projet de méga-décharge de Nonant-le-Pin, dans l’Orne. Un défi en passe d’être réalisé ? En mai dernier, la Cour d’appel de Nantes a donné raison aux opposants de ce projet de décharge mené par Guy Dauphin Environnement (GDE), une filiale d’un groupe lié à la société de courtage pétrolier Trafigura. Cette dernière est tristement connue pour avoir déversé des produits toxiques dans le port d’Abidjan, il y a 10 ans, provoquant la mort de 17 personnes et l’intoxication de milliers d’autres (lire notre article).

Depuis 2006, GDE tente d’installer une nouvelle décharge en plein cœur d’un territoire réputé mondialement pour son élevage de chevaux. Au total, le site recueillerait 2,5 millions de tonnes de déchets, notamment de l’industrie automobile, sur l’équivalent de 50 terrains de football, pendant 17 ans. L’entreprise affirme que ce projet créerait 12 emplois directs, puis 90 autres grâce à une nouvelle usine de retraitement des déchets à quelques kilomètres de Nonant-le-Pin. Les riverains, eux, voient rouge : l’ouverture d’une décharge provoquerait des pertes économiques considérables pour le monde du cheval et la région, ainsi que la pollution de l’environnement et des eaux de surface.

A partir d’octobre 2013 et pendant un an, l’entrée du site est bloquée par les opposants afin d’empêcher GDE de déposer des déchets. Les procédures judiciaires se multiplient, notamment grâce à la solidarité financière du monde du cheval. La lutte est marquée par une forte mixité sociale des opposants : du propriétaire de haras jusqu’au boulanger retraité du coin, le projet de décharge rassemble des mondes sociaux qui, d’ordinaire, ne se croisent que rarement. Quand certains tiennent un barrage, distribuent des tracts ou proposent un plan alternatif de développement économique de la région, d’autres assurent un travail de lobbying au sommet de l’État, notamment auprès de Ségolène Royal.

C’est d’ailleurs la ministre de l’Environnement qui s’est rendue sur place, le 20 mai dernier, après l’annonce de la Cour d’appel de Nantes. La juridiction, qui estime que l’exploitation de cette décharge entraîne en effet des « risques pour la santé, la sécurité, la salubrité publique, et pour l’environnement », annule l’autorisation d’exploitation de la décharge. GDE affirme « ne pas comprendre un tel revirement de la part de la justice et des pouvoirs publics, qui crée une insécurité juridique défavorable à tout investissement industriel dans notre pays ». L’entreprise a déposé un recours devant le Conseil d’État, tandis que d’autres procédures, civiles, pénales et administratives, déposées par les associations d’opposants ou GDE, sont toujours en cours. « Notre mobilisation sera active tant que ces terres n’auront pas été rendues à des activités respectueuses de l’environnement », préviennent les opposants qui espèrent que la jurisprudence de cette mobilisation servira à d’autres combats.

 

Le Center Parcs de Roybon en suspens

 Auvergne-Rhône-Alpes
 Lieu : Roybon, en Isère
 Coût : 113 millions d’euros de subventions publiques
 Bénéficiaire : Pierre & Vacances

 

 

 

C’est à mi-chemin entre Lyon, Grenoble et Valence qu’un autre projet d’envergure suscite une forte opposition, jusqu’à entraîner la création d’une nouvelle « zad » depuis fin 2014. En cause ? Le groupe Pierre & Vacances, 1,18 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel, veut y implanter un Center Parcs : 1 021 cottages sur 200 hectares, au cœur du bois des Avenières, en pleine zone humide (lire notre article). Largement soutenu par la collectivité, à hauteur de 113 millions d’euros d’après les calculs de l’association Pour Chambaran sans Center Parcs (PCSCP), le projet doit entraîner l’embauche de 700 personnes pour faire tourner les installations, dont une bulle tropicale de 9 000 mètres cubes « à 29 degrés toute l’année ». Sauf qu’une grande partie des emplois s’annoncent précaires et très mal payés (notre enquête).

Décidé en 2007, ce projet a été retardé par les nombreux recours déposés par l’association PCSCP. De nombreux avis négatifs ont été rendus [3]. Mais ceux-ci n’étant que « consultatifs », le Préfet de l’Isère a décidé d’autoriser les travaux. Alors que le groupe entame le défrichement en octobre 2014, la mobilisation sur place croît rapidement (notre reportage dans la Zad). Depuis le 16 juillet 2015, les travaux sont bloqués : le tribunal administratif de Grenoble a invalidé l’arrêté préfectoral autorisant la destruction de la zone humide (voir ici). 40 hectares de forêt sur les 80 prévus ont pourtant déjà été défrichés. Pierre & Vacances a fait appel de la décision.

Alors que la Cour d’appel n’a toujours pas rendu sa décision, le Conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes a adopté le 14 avril, une subvention de 4,7 millions d’euros en faveur de ce Center Parcs. Une décision étonnante alors même que Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne - Rhône-Alpes, a promis de serrer la ceinture du budget régional, avec 75 millions d’euros d’économies annoncées. Dans l’éventualité d’une reprise des travaux, l’association PCSCP mène d’autres recours, notamment à l’échelle européenne. Les occupants de la Zad de Roybon organisent régulièrement des chantiers de construction participatifs. Une première réunion de coordination des opposants aux Center Parcs s’est par ailleurs tenue au printemps 2016 en Saône-et-Loire pour « partager expériences et idées pour la suite »

 

Le coût de la ligne grande vitesse Lyon-Turin fortement contesté

 Auvergne-Rhône-Alpes
 Lieu : Vallées de Suse, Alpes (France, Italie)
 Coût : 26 milliards d’euros
 Bénéficiaires : Réseau ferré de France, Réseau ferré d’Italie et un futur partenaire privé pour la gestion des équipements

 

 

 

Initié au début des années 90, le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin est confirmé par un accord franco-italien signé le 30 janvier 2012. La société franco-italienne Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT [4]), dont l’État français est actionnaire à 50 %, est en charge de la construction du tunnel transfrontalier sous les Alpes de 57,5 kilomètres. Côté italien, le projet suscite une vaste opposition de la part des « No Tav » (pour Treno a alta velocità, train à haute vitesse). Entre occupations de chantier, batailles rangées contre les forces de l’ordre et manifestations de milliers de personnes, ils sont parvenus à retarder de plusieurs années le lancement des travaux.

Les critiques portent notamment sur le coût pharamineux de l’ouvrage qui ne cesse d’augmenter. En 2012, la direction du Trésor estime le coût du Lyon - Turin à plus de 26 milliards d’euros, dont 11,3 milliards d’euros pour les aménagements côté français ! [5] « Pour le seul tunnel de base de 57 km, le kilomètre coûterait plus de 200 millions d’euros ! », s’insurge Daniel Ibanez, fervent opposant au projet. « Comment expliquer que ce projet sera équilibré économiquement, quand on sait que l’axe Perpignan-Figueras, dont le coût était de 25 millions d’euros par kilomètre, a fait faillite en juillet 2015 au bout de cinq ans ? » Un nouveau référé de la Cour des comptes publié le 29 août 2016 confirme que le financement du Lyon-Turin est « largement hors de portée budgétaire ». Des soupçons de corruption massive, au profit de la mafia italienne, plane également sur le chantier (lire ici).

Selon les opposants, ce projet à 26 milliards permettrait de gagner une heure seulement de trajet entre Paris et Milan (voir ici)... Les associations mobilisées regrettent l’absence de véritable débat public sur l’utilité de ce projet pharaonique, et préfèrent la modernisation de la ligne « historique » qui relie déjà les deux métropoles. Le 18 avril 2016, la majorité écologiste et citoyenne de la ville de Grenoble a voté le désengagement du protocole de financement signé par la majorité socialiste précédente. Un vote qui pourrait être suivi par d’autres collectivités.

 

Le méga complexe Europacity : une consultation publique ignorée

 Île-de-France
 Lieu : Gonesse, Val d’Oise
 Coût : 3,1 milliards d’euros (privé), 686 millions d’euros (public)
 Bénéficiaire : Alliages & Territoires – filiale d’Immochan, appartenant au groupe Auchan

 

 

 

Annoncé en 2011, ce projet qui pourrait engloutir les dernières terres agricoles de la Plaine de France, au nord de Paris. Le géant de la distribution Auchan envisage d’ouvrir en 2024 un méga-centre commercial de 80 hectares, dont 23 hectares de commerces – l’équivalent de 33 terrains de football ! –, 2 700 chambres d’hôtels, des restaurants, et même des pistes de ski et de luge (notre enquête). Le chantier du complexe EuropaCity s’inscrit dans une zone d’aménagement concertée (Zac) qui projette de bétonner 280 hectares au total.

L’investissement de 3,1 milliard d’euros est entièrement privé, assure Alliages & Territoires [6]. Mais selon le Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG [7]), les aménagements préalables de la Zac – routes et bretelles, ligne 17 du métro, gare, murs anti-bruits... – sont estimés à 686 millions d’euros par l’autorité environnementale [8]. Pour justifier l’utilité publique, les promoteurs avancent la création de 11 500 emplois directs et de 6 000 emplois indirects [9]. De quoi appâter de nombreux élus locaux malgré le manque de fiabilité de ce type d’estimations.

Une consultation publique s’est déroulée du 15 mars au 30 juin au cours de laquelle les opposants au projet ont pointé le risque de destruction du tissu économique existant. Mais la commission nationale du débat public avait à peine présenté les résultats des débats, que Alliages & Territoires annonçait la poursuite du projet [10] Cette annonce « montre que l’utilité de ce débat n’a été qu’une mascarade » ont réagi les opposants. Une initiative est prévue à Paris le 8 novembre pour « régionaliser l’opposition à Europacity » et élaborer des alternatives au projet, précise Bernard Loup du CPTG, à Basta !. Des procédures juridiques sont en cours à l’échelle nationale et européenne.

Sophie Chapelle, Simon Gouin et Nolwenn Weiler

Photos : Basta !, Laurent Guizard, Yann Guillotin

Notes

[1Au collectif d’agriculteurs et à l’Acipa, s’ajoutent des élus, des naturalistes et des occupants.

[2Coût de construction du site établi dans la demande d’autorisation d’exploitation déposée par GDE, avant le début du projet.

[3L’impact environnemental du complexe touristique a fait l’objet d’avis négatifs de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, de la Direction régionale de l’environnement et du Conseil national de protection de la nature. En juillet 2014, le projet a aussi été retoqué par la commission d’enquête publique au titre de la « loi sur l’eau ».

[4TELT a succédé en 2015 à la société Lyon-Turin ferroviaire (LTF) – filiale commune de Réseau Ferré de France (RFF) qui gère le réseau ferré national et de son homologue italien Rete Ferroviaria Italian

[5Source : dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique 2012 (page 19)

[6Ce montant intègre le coût des études et des travaux, ainsi que l’acquisition du foncier à l’aménageur public et les frais financiers. 80 % de l’investissement, soit 2,6 milliards d’euros, seraient portés par le maître d’ouvrage, en capital et par emprunt. Les opérateurs exploitants, spécialisés dans les loisirs, le commerce et la restauration, prendraient en charge des aménagements intérieurs, contribuant à hauteur de 500 millions d’euros au financement de l’opération. Voir le dossier du maitre d’ouvrage d’Europacity (page 73)

[7Le CPTG regroupe une quinzaine d’associations, dont quatre structures départementales – Les Amis de la Terre Val-d’Oise, Environnement 93, MNLE 93, Val d’Oise Environnement — et a reçu le soutien du FNE Île-de-France. Voir ici leur site internet.

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 14:37

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Grands chantiers

De Notre-Dame-des-Landes à Roybon, des grands projets créateurs d’emplois ou fauteurs de chômage ?

par

 

 

Les créations d’emploi servent d’argument ultime aux promoteurs des grands projets jugés « inutiles et imposés » par leurs détracteurs. Le nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, les centres commerciaux géants en Île-de-France, ou encore le Center Parcs de Roybon en Isère, seraient un moyen de lutter contre le chômage. Focalisé sur la quantité d’emplois créés, le débat occulte certaines questions incontournables, comme le devenir des terres agricoles, la qualité et la durabilité des emplois de demain, mais aussi et surtout la pertinence d’un modèle économique à bout de souffle. Basta ! s’est penché sur la réalité des chiffres avancés.

Dans un contexte de chômage de masse, le nombre d’emplois créés est souvent le premier argument dans les plaidoiries des promoteurs de grands projets contestés, qualifiés d’« inutiles et imposés » par leurs opposants. C’est le cas à Notre-Dame-des-Landes, où l’État et son prestataire, le géant du BTP Vinci, tiennent, plus que jamais, à installer un nouvel aéroport. Également en Isère, où Pierre & Vacances projette la construction d’un Center Parcs en pleine zone humide. Ou encore à Gonesse, en région parisienne, cible d’un projet immobilier pharaonique du groupe Auchan. Et en Savoie pour la future ligne à grande vitesse (LGV) entre Lyon et Turin. Face aux critiques et aux coûts exorbitants de ces projets, le nombre d’emplois qu’ils sont censés générer sert souvent d’argument ultime à leurs défenseurs.

La taille hors norme de ces infrastructures destinées au transport, au commerce ou aux loisirs de masse facilite il est vrai les effets d’annonce, quitte à revoir les chiffres à la baisse sous le feu des critiques déployées par leurs adversaires, au fur et à mesure que ces derniers s’approprient les dossiers et constituent leur propre expertise. Données artificiellement gonflées, emplois précaires et sous-rémunérés, destruction d’emplois chez les concurrents du même secteur..., de Notre-Dame-des-Landes à Roybon, les subterfuges dénoncés sont nombreux. Et mettent à mal la vision de grandes infrastructures nécessairement favorables au développement économique et à l’emploi. Travail illégal ou emploi de travailleurs détachés très bon marché sont monnaie courante sur ces grands chantiers, comme l’a déjà illustré ce qui s’est produit pour la construction du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (lire notre reportage « Comment Bouygues exploite ses salariés du nucléaire »).

À Notre-Dame-des-Landes, un impact incertain sur l’économie locale

Le projet d’installation d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (NDDL), en Loire-Atlantique, est un cas emblématique. Aéroports du Grand Ouest (AGO), la filiale de Vinci censée construire et exploiter l’aéroport, avance le chiffre de 5,4 millions d’heures de travail mobilisées pour réaliser le chantier. Présenté de cette manière, cela paraît beaucoup. Les opposants ont traduit les chiffres de Vinci en équivalent temps plein : 750 emplois, si l’on estime la durée des travaux à quatre ans. Des emplois provisoires, puisque limités à la durée du chantier, potentiellement précaires et mal rémunérés, d’autant plus si le recours à la sous-traitance ou au travail détaché s’avère important.

Autre facette du débat : l’impact de l’aéroport sur le dynamisme économique de la région. Un argument largement spéculatif, difficile voire impossible à démontrer, comme le reconnaît à demi-mot le rapport de la « commission du dialogue », remis le 9 avril 2013 à Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre [1]. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la construction de l’aéroport en plein bocage, sur 1 220 hectares, condamnerait des emplois agricoles. D’après la commission, qui relativise cet impact, 40 exploitations seraient touchées. Le nouvel aéroport aurait également un impact sur l’activité de ceux de Rennes et d’Angers, déjà bien à la peine.

Un aéroport low-cost ?

L’argument des emplois directement créés sur le site du nouvel aéroport peine également à convaincre. « Chaque million de passagers supplémentaire génère en moyenne 600 nouveaux emplois directs », explique volontiers AGO. Ce ratio est calculé à partir du fonctionnement de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, qui devra donc fermer. Or, « si le trafic progresse, le nombre d’emplois augmentera, que ce soit à Notre-Dame-des-Landes ou à Nantes-Atlantique », relèvent les opposants. Comme alternative au projet, ces derniers réclament, études à l’appui, une modernisation de l’actuel aéroport, opération selon eux plus adaptée et bien moins coûteuse.

Surtout, les opposants mettent le doigt sur une contradiction épineuse. Censée générer des emplois, la dernière mouture du projet d’aérogare s’avère en fait sous-dimensionnée par rapport à l’infrastructure actuelle. Exemple : tandis que les halls d’arrivées et de départs occupent 4 200 mètres carrés à Nantes-Atlantique, ils s’étaleront sur 2 600 mètres carrés sur le nouvel emplacement. « L’aéroport a été pensé pour réduire le nombre d’emplois, avec moins de passerelles d’embarquement, moins de guichets d’enregistrement, relèvent les opposants. Sa conception le rapproche d’un aéroport low cost. » Pour eux, le nombre d’emplois créés par million de passagers y serait plus proche des 250 que des 600 avancé. Autant d’arguments qui pèseront dans le débat en cas de référendum sur le projet.

 

À Roybon, emplois précaires et salaires de misère

À Roybon, en Isère, c’est un autre projet d’envergure qui suscite une forte opposition, jusqu’à entraîner la création d’une nouvelle « zone à défendre » (ZAD), depuis fin 2014. En cause ? Le groupe Pierre & Vacances, 1,18 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel, veut y implanter un Center Parc : 200 hectares et 1 000 cottages, au cœur du bois des Avenières, en pleine zone humide (lire notre article « Subventions indécentes, destruction de l’environnement, précarité de l’emploi : un “Center Parc” suscite la colère »). Largement soutenu par la collectivité, à hauteur de 113 millions d’euros d’après les calculs de l’association Pour Chambaran sans Center Parcs (PCSCP), le projet doit entraîner l’embauche de 700 personnes pour faire tourner les installations, dont une bulle tropicale de 9 000 mètres cubes « à 29 degrés toute l’année ».

Sauf qu’une grande partie des emplois s’annoncent précaires et très mal payés. Temps partiel oblige, les 700 embauches équivaudraient à 468 emplois à temps plein, dont 48 % dans le secteur du nettoyage. Une étude est souvent citée par les opposants. Menée en 2011 par l’INSEE Lorraine, elle passe au crible le Center Parc des Trois-Forêts (près de Metz), pionner du genre. « Si le nombre d’emplois créés est important, note l’institut de recherche, un sur quatre est en CDD et, surtout, les salaires offerts sont faibles. […] 60 % touchent le Smic horaire, dont près de la moitié seulement 319 euros par mois, du fait d’un contrat de travail hebdomadaire de neuf heures. […] Au final, seuls 6 % des salariés touchent un salaire supérieur de 20 % au Smic. »

240 000 euros d’argent public par emploi créé

À Roybon, la durabilité des emplois est aussi sujette à caution. La santé financière de Pierre & Vacances, déficitaire sur les quatre dernières années, paraît précaire. Crise oblige, les activités touristiques sont mises à mal par une baisse de la demande. Solution trouvée par l’entreprise : compenser le manque à gagner des activités touristiques par les bénéfices de sa filiale immobilière chargée de la construction et de la revente des cottages à des particuliers ou à des investisseurs qui les relouent ensuite à Pierre & Vacances ! Ce sont les marges réalisées dans l’immobilier, combinées aux généreuses subventions et niches fiscales dont bénéficie le groupe, qui tirent aujourd’hui son activité.

Pour combien de temps encore ? Pierre & Vacances semble engagé dans une fuite en avant : pour compenser le déficit des activités traditionnelles et se maintenir hors de l’eau, le groupe est condamné à une extension de son offre immobilière, c’est-à-dire à la construction de nouveaux Center Parcs. En attendant, à Roybon, suite à l’action des opposants, le projet est provisoirement suspendu. Le 16 juillet 2015, le tribunal administratif de Grenoble a invalidé l’arrêté préfectoral autorisant la destruction de la zone humide. Pierre & Vacances a fait appel de cette décision. Avec 240 000 euros d’argent public pour chaque emploi créé, pas très surprenant ! [2]

Europa City, ou la course au gigantisme

Sur le triangle de Gonesse, dans le Val-d’Oise, c’est le dernier grand espace agricole de la périphérie parisienne qui menace d’être bétonné au nom du développement économique. À l’horizon 2022, Immochan, filiale du groupe Auchan, compte y installer Europa City, un gigantesque complexe de 80 hectares, comptant pas moins de cinq cents boutiques, dix hôtels, un pôle culturel, un cirque, un parc à thème, et même une piste de ski d’intérieur ! Ici, outre les travaux de construction, on promet la bagatelle de 11 500 emplois directs et de 6 000 emplois indirects. De quoi faire saliver de nombreux élus locaux, du député-maire de Gonesse Jean-Pierre Blazy (PS) jusqu’au conseil régional d’Île-de-France.

Le nombre d’emplois créés a-t-il été surestimé par les promoteurs du projet, Immochan et l’Établissement public d’aménagement de la Plaine de France (EPA-PDF) ? Plus que sur les chiffres avancés, le débat porte sur le risque de destruction du tissu économique préexistant. Le projet va-t-il créer des emplois, ou les déplacer en les concentrant sur un site de plus grande taille, augmentant les temps de transport des salariés et des clients ? À ce jour, le projet n’inclut pas d’hypermarché, mais les commerces y occuperont 230 000 mètres carrés. Pour ses partisans, sa vocation internationale et la diversité de son offre, en particulier sur le plan culturel, le positionnent sur un créneau distinct des complexes voisins.

La question est décisive, car, à proximité immédiate de la zone concernée, de grands centres commerciaux se livrent déjà une à concurrence effrénée. À quelques centaines de mètres du triangle de Gonesse, O’Parinor, sur la commune d’Aulnay-sous-Bois, compte déjà 200 boutiques, dont un hypermarché Carrefour. Le complexe a fait peau neuve il y a deux ans, mis sous pression par l’ouverture en 2013 d’un autre grand temple de la consommation, Aéroville, en bordure de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, c’est-à-dire à dix minutes de Gonesse. Bref, dans les parages, bonjour les embouteillages ! Ces grands complexes pourront-ils cohabiter, et leurs emplois, perdurer ?

Les terres et les emplois agricoles, victimes collatérales des grands projets

Dans la famille des grands projets inutiles, la ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin est souvent présentée comme la sœur jumelle de Notre-Dame-des-Landes. Pour son ancienneté d’abord : initié par François Mitterrand, le projet remonte au début des années 1990. Mais aussi pour un coût faramineux au regard d’une utilité discutée : au moins 26 milliards d’euros, dont 11 milliards dépensés par l’État français ! Le tout pour gagner une ou deux heures sur un trajet entre Paris et Milan [3]. Au prix, ici encore, d’un « impact important sur l’agriculture », comme le reconnaissait en 2012 une commission d’enquête publique, concluant cependant à l’utilité du projet.

Sur le dossier Lyon-Turin, l’emploi figure pourtant en bonne place dans les arguments utilisés. Louis Besson (PS), ancien maire de Chambéry et grand artisan du projet, promettait 10 000 emplois pour la réalisation des travaux. Un chiffre manifestement peu réaliste : les bénéfices attendus ont depuis été revus à la baisse, autour de 3 000 emplois créés, et même, plus récemment, à 2 000 ! La calculatrice des défenseurs de la LGV a-t-elle connu des ratés ? Pour Daniel Ibanez, opposant historique au projet, il s’agit là encore d’une présentation optimiste : « 2 000 emplois, c’est au plus fort du chantier, c’est-à-dire s’ils construisent quatre ou cinq tronçons en même temps ! »

 

Les grands projets contre l’emploi ?

De Notre-Dame-des-Landes à Roybon, ces grands projets, au nom de la compétitivité et d’un modèle de développement tourné vers l’international – au mépris de l’impératif de réduction des émissions de CO2 – centralisent les activités sur de grosses infrastructures consommatrices de terres, tout en les concentrant sur un nombre d’opérateurs de plus en plus réduit. L’emploi peut-il en sortir gagnant ? La ferme des Mille Vaches, dans la Somme, constitue le contre-exemple parfait. Véritable usine tournée vers la recherche d’une rentabilité économique optimale, la ferme industrielle doit employer 18 salariés [4], quand un nombre équivalent d’animaux répartis sur plusieurs fermes de plus petite taille ferait vivre environ 40 personnes. Question progrès social et répartition du travail, on a vu mieux !

Alors, création d’emplois, ou « destruction créatrice » aboutissant à leur réaffectation – en nombre parfois plus restreint – sur des infrastructures générant des emplois intensifs et mal rémunérés ? La technicité du débat sur la création d’emplois dans les grands projets escamote des questions essentielles pour sortir de la crise écologique et sociale : comment protéger les terres et promouvoir une agriculture réellement écologique ? Comment développer des emplois durables et de qualité ? Que voulons-nous produire, et de quelles ressources disposons-nous pour le faire ? Après les promesses de la COP21, c’est la pertinence même de notre modèle de société qui est questionnée par les grands projets inutiles.

 

@Thomas_Clerget

Photo : © Myriam Thiébaud / Basta !

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24 octobre 2015 6 24 /10 /octobre /2015 14:37

 

Source: http://www.lemonde.fr

 

 

 
D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementaux

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par

 
 

 

Des opposants à l'aéroport Notre-Dame-des-landes, le 22 septembre.

L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la « ferme des mille vaches », le centre d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure… La lutte contre des projets d’infrastructure jugés inutiles ou destructeurs pour l’environnement reste très vive. Des groupes de contestation, souvent composés d’écologistes, de militants hostiles au système capitaliste, de riverains ou d’élus locaux, se structurent sur le terrain et s’entraident pour défendre parfois vigoureusement des espaces qu’ils considèrent en danger.

Un an après la mort de Rémi Fraisse, tué par un gendarme dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 lors d’une manifestation d’opposants à la construction d’un barrage à Sivens (Tarn), où en est-on des « zones à défendre » (ZAD) et des procédures juridiques dans les conflits environnementaux ? Tour d’horizon de huit projets emblématiques.

  1. L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
  2. Le barrage de Sivens
  3. Le Center Parcs de Roybon
  4. Le centre d’enfouissement de Bure
  5. La « ferme des mille vaches »
  6. La ligne ferroviaire Lyon-Turin
  7. La décharge de Nonant-le-Pin
  8. La ferme des Bouillons

Lire aussi : Mort de Rémi Fraisse : l’enquête bâclée de la gendarmerie

  • L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

 

Dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en 2014.

C’est le plus ancien des « grands projets inutiles imposés » contestés en France, puisque le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) est ouvert dès 1963. La « zone à défendre »  — dérivée de la « zone d’aménagement différé », décrétée en 1974 — est, depuis ses débuts, en 2009, la mère de toutes les ZAD apparues depuis en France. La zone de 1 650 hectares doit abriter la nouvelle aérogare, les deux pistes et les parkings de l’aéroport du Grand-Ouest, filiale de Vinci-Airports. Un projet qui entraînerait la disparition de terres agricoles et de zones humides. Regroupés notamment dans l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport, les opposants proposent une alternative : le réaménagement de l’actuel aéroport Nantes-Atlantique, une solution moins onéreuse, selon eux, pour l’Etat, pour les collectivités locales et pour les contribuables.

A la suite de l’échec de l’opération « César », en octobre et novembre 2012, qui devait permettre aux gendarmes mobiles d’évacuer la ZAD, le gouvernement a nommé une commission du dialogue et des experts, notamment sur les dossiers sensibles que sont les compensations pour la destruction de zones humides et le déménagement d’espèces protégées. En 2012, le gouvernement s’était aussi engagé à ne pas commencer le chantier tant que tous les recours ne seraient pas épuisés.

Lire aussi : Notre-Dame-des-Landes : la justice rejette tous les recours contre l’aéroport

Alors que le premier ministre a, à de nombreuses reprises, rappelé « l’engagement de l’Etat pour ce projet », annonçant que les travaux allaient débuter incessamment, plusieurs procédures restent en cours. Depuis avril 2014, la France est sous le coup d’une mise en demeure de l’Europe sur « l’absence de certaines évaluations d’impact environnemental ». La préfecture doit encore publier un arrêté dérogatoire pour une espèce protégée, le campagnol amphibie, que les opposants prévoient de contester. Les expropriations et les expulsions, nécessaires pour commencer les travaux, seront aussi difficiles en raison de la trêve hivernale (du 1er novembre au 31 mars). Et quand le gouvernement décidera d’évacuer la ZAD, il restera alors à « convaincre » des centaines de zadistes et des milliers de soutiens de quitter les lieux.

Lire aussi : A Notre-Dame-des-Landes, les « zadistes » bien campés dans le bocage

  • Le barrage de Sivens

 

Sculpture érigée en mémoire de Rémi Fraisse, à Lisle-sur-Tarn.

Ce projet de barrage de 8,5 millions d’euros dans la vallée du Tescou, non loin de Gaillac, dans le Tarn, n’aurait sûrement pas autant retenu l’attention nationale si un militant écologiste, Rémi Fraisse, n’avait trouvé la mort sur le site, tué par une grenade lancée par un gendarme mobile dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014.

Dénonçant le projet initial — une retenue d’eau de 1,5 million de m3 essentiellement destinée à irriguer des cultures de maïs —, les opposants se sont manifestés en occupant la forêt de Sivens durant seize mois. Les tensions sont apparues dès que les travaux de défrichement ont débuté, le 1er septembre 2014. Plusieurs dizaines de zadistes ont alors pris possession des lieux, installant chapiteau et caravanes. De leur côté, des agriculteurs emmenés en particulier par les Fédérations des syndicats d’exploitants agricoles du Tarn et de Tarn-et-Garonne, ont aussi fait monter la pression, encerclant la ZAD durant plusieurs jours, menaçant ses occupants et leurs sympathisants et faisant craindre de sévères affrontements.

En janvier 2015, des experts mandatés par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, ont préconisé notamment de réduire l’emprise du barrage à 750 000 m³, une solution retenue par le conseil départemental du Tarn, maître d’ouvrage. Mais avant d’envisager le retour des engins de chantier dans la vallée du Tescou, le conseil départemental doit définir un « projet de territoire » et réunir les protagonistes du dossier autour d’une table. Il attend aussi d’être remboursé des sommes dépensées « en pure perte » pour les travaux déjà réalisés ou encore pour le nettoyage du site, un engagement de Ségolène Royal pour inciter le conseil départemental à abandonner le projet initial.

Lire aussi : La construction du barrage de Sivens est toujours en suspens

  • Le Center Parcs de Roybon

 

La ZAD contre le Center Parcs de Roybon, en décembre 2014.

En décembre 2007, le conseil municipal de Roybon — un village de 1 300 habitants dans l’Isère — approuve le choix du promoteur immobilier Pierre et Vacances d’implanter un grand Center Parcs dans la forêt voisine. Le spécialiste de limmobilier de tourisme veut pouvoir recevoir jusqu’à 5 620 personnes dans près de 1 000 cottages répartis autour d’une infrastructure aquatique et de commerces, ainsi que 2 000 places de parking, le tout sur 202 hectares, dont une centaine d’hectares de zones humides. Mais l’opposition de pêcheurs, de riverains et d’écologistes va progressivement monter et s’exprimer. Certains prennent la défense des espèces protégées de la forêt, d’autres dénoncent l’artificialisation d’une aire d’infiltration d’eau de bonne qualité qui alimente des villes de la Drôme.

Les premiers arbres commencent néanmoins à tomber en octobre 2014, dans le chantier placé sous bonne garde. Le 30 novembre, des zadistes occupent la maison forestière proche du site.

Lire aussi : A Roybon, la guerre d'usure entre les partisans et les opposants au projet de Center Parcs

C’est la justice qui va stopper les travaux de défrichement. Le 26 novembre, la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature et l’association Pour les Chambaran sans Center Parcs déposent des recours au tribunal administratif de Grenoble. En vain. La Fédération de la Drôme pour la pêche et la protection du milieu aquatique obtient, elle, gain de cause en arguant qu’un projet de cette ampleur aurait dû être soumis à la commission nationale du débat public. Le 16 juillet 2015, après plusieurs appels jusque devant le Conseil d’Etat, le même tribunal a annulé un arrêté préfectoral autorisant la destruction de zones humides, considérant que les mesures compensatoires prévues étaient insuffisantes. Mais la bataille juridique n’est pas terminée.

Lire aussi : L’avenir du Center Parcs de Roybon à nouveau suspendu à une décision de justice

  • Le centre de stockage de Bure

 

Le laboratoire souterrain de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) à Bure, en 2013.

Le projet du Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) vise à enfouir dans le sous-sol de la commune de Bure (Meuse), les 80 000 m3 de déchets hautement radioactifs et à vie longue (des centaines, voire des millions d’années) produits par le parc électronucléaire français. Un réseau de 15 km2 de galeries doit être creusé dans l’argile, à 500 mètres de profondeur, pour abriter 240 000 « colis » radioactifs. Le coût final de l’installation, chiffré en 2005 à 16,5 milliards d’euros et réévalué en 2009 à 36 milliards d’euros, n’est toujours pas connu.

Les riverains, de nombreuses associations locales, ainsi que les mouvements antinucléaires, sont mobilisés depuis que l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a été chargée, par une loi de 1991, d’étudier « la faisabilité » d’un stockage profond et de rechercher un site d’enfouissement. Ils refusent de voir s’installer, en pleine campagne, une « poubelle nucléaire », ou encore un « cimetière radioactif ». Durant l’été 2015, les opposants ont installé à Bure un « camp anti-autoritaire et anticapitaliste ».

Lire aussi : A Bure, un campement contre « la poubelle nucléaire »

Après avoir construit un laboratoire souterrain, l’Andra veut désormais passer à la phase industrielle. Elle prévoit de déposer une demande d’autorisation de création du Cigéo en 2017, suivie d’une enquête publique, pour une mise en service en 2025. Une « phase pilote » est prévue avant le début de l’exploitation du site, qui s’étalerait sur cent ans.

Lire aussi : Les déchets radioactifs tentent de refaire surface dans la loi Macron, en vain

  • La « ferme des mille vaches »

 

La ferme des 1 000 vaches située à Drucat, à côté d'Abbeville (Somme).

Le projet de la ferme dite « des mille vaches » remonte à 2009. A cette date, un entrepreneur du Nord qui a fait fortune dans le BTP, Michel Ramery, décide de créer une exploitation laitière en rupture totale avec le modèle français d’élevage familial. Il s’associe à cinq producteurs de lait au sein de la société civile Lait Pis Carde pour constituer son cheptel. Il obtient en mars 2013 le permis de construire pour sa ferme, sise à Drucat, dans la Somme. Elle doit comprendre une étable de 1 000 vaches associée à un bâtiment pouvant abriter 750 génisses et un méthaniseur de 1,3 mégawatt. Mais la société d’exploitation de la ferme, la SCEA Côte de la justice, n’obtient une autorisation que pour un cheptel de 500 vaches.

Les riverains du projet se sont interrogés sur son impact. Ils se sont regroupés progressivement, à partir de 2011, au sein d’une association baptisée « Novissen » (Nos villages se soucient de leur environnement), créée par Michel Kfoury. Depuis plus de quatre ans, elle multiplie les démarches et les manifestations pour ouvrir le débat et faire appliquer la loi. Elle a été rejointe par la Confédération paysanne, un syndicat agricole qui a fait de la « ferme des mille vaches » le symbole d’une industrialisation de l’agriculture qu’elle dénonce.

Lire aussi : Ferme des 1 000 vaches  : la polémique continue

Le débat a été relancé par la Confédération paysanne vendredi 23 octobre. Le syndicat a publié une lettre ouverte au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll. Il s’étonne de la décision prise par la préfecture de la Somme d’ouvrir le 2 novembre une enquête publique en vue d’autoriser l’extension du cheptel à un troupeau de 880 vaches. Car les autorités publiques ont constaté, le 9 juin, que l’exploitation de M. Ramery comptait 796 vaches, soit 296 de plus que le seuil fixé, de 500. Depuis, le cheptel n’a pas été réduit malgré la mise en demeure prononcée le 1er juillet et la décision de condamner M. Ramery à verser une amende. Neuf militants de la Confédération paysanne, jugés en appel pour avoir démonté des installations sur le site, ont vu leur condamnation confirmée mais leur peine allégée le 16 septembre.

Lire aussi : « Ferme des mille vaches » : peines allégées pour les militants de la Confédération paysanne

  • La ligne ferroviaire Lyon-Turin

 

Des policiers gardent l'entrée du tunnel à Chiomonte, en mars 2013.

Né dans les années 1990, ce projet vise à relier Lyon (Rhône) à Turin, en Italie, par une nouvelle liaison ferroviaire, destinée en particulier à réduire de 40 % le fret routier en le reportant vers le rail. La partie dite transfrontalière entre Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) et le val de Suse, dans le Piémont italien, fait 65 km, dont 57 km de tunnel.

Autant dire que c’est un projet très cher. Le tronçon international est estimé par l’accord intergouvernemental franco-italien du 30 janvier 2012 à 8,5 milliards d’euros. Il doit être financé par l’Europe à hauteur de 40 %, par l’Italie (35 %) et par la France (25 %, soit 2,1 milliards d’euros). Au total, la Cour des comptes estimait le coût global du chantier, y compris les accès, à 26,1 milliards d’euros en août 2012.

Lire aussi : Pour financer le Lyon-Turin, deux parlementaires proposent une taxe régionale pour les poids lourds

L’opposition à ce mégaprojet s’est manifestée avec force du côté italien, en particulier par le mouvement No TAV (No al treno ad alta velocita, « non au train à grande vitesse »), et notamment avec la mobilisation de plusieurs dizaines de milliers de personnes en 2005. Versant français, l’opposition, plus calme et plus modeste, est emmenée par des associations écologistes et par certains élus locaux. Elle dénonce les coûts jugés exorbitants, une phase d’enquête publique altérée par les conflits d’intérêts, la présence de la mafia du côté des constructeurs italiens, la baisse du trafic de marchandises sur l’axe Est-Ouest et elle propose d’aménager la voie déjà existante. Le président de la République, François Hollande, a annoncé le début effectif des travaux « à partir de 2016 ».

Lire aussi : Lyon-Turin : un tunnel alpin « inutile »

  • A Nonant-le-Pin, la décharge qui dérange

 

Graffiti à l'entrée de la décharge contestée de Nonant-le-Pin, le 26 août.

Au pays des haras, pur-sang et déchets automobiles ne font pas bon ménage. A Nonant-le-Pin, dans l’Orne, la vie des 500 habitants a vu sa quiétude troublée par la construction d’un centre de stockage de résidus de broyage automobiles et de déchets industriels non dangereux de l’entreprise Guy Dauphin Environnement (GDE), spécialisée dans le recyclage.

Le site, qui devait être le plus grand centre de déchets automobiles en Europe, avec une capacité de 2,3 millions de tonnes, n’a ouvert que deux jours, du 22 au 24 octobre 2013. Il s’est vu bloqué par des opposants au projet : des riverains, des élus locaux et des représentants de prestigieux haras, inquiets d’une possible pollution des eaux souterraines et des terres, qui font la réputation de l’élevage. L’ouverture de ce site a fait l’objet de multiples recours juridiques.

Dernier épisode en date : après la visite de la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, à la fin d’août, le préfet de l’Orne a pris le 25 septembre 2015 en urgence un arrêté interdisant à la société d’apporter des déchets sur le site, qui présente des « malfaçons ». GDE a alors déposé un recours devant le tribunal administratif de Caen. Le 22 octobre, la justice a suspendu l’arrêté préfectoral, autorisant de fait GDE à exploiter sa décharge. Les défaillances du site, estime le juge, « ne concernent pas [le] centre de tri ». Etant donné les promesses du directeur général de GDE, Hugues Moutouh, de n’ouvrir dans l’immédiat « que le seul centre de tri », il n’y a « pas de danger grave et imminent » pour la santé publique. La société promet de ne stocker les déchets qu’à partir de janvier, après des travaux qui doivent commencer « la semaine prochaine ». La cour administrative d’appel de Nantes doit se prononcer, peut-être avant la fin de l’année, sur l’autorisation d’ouverture du site.

  • La ferme des Bouillons

 

La zone à défendre (ZAD) de la ferme des Bouillons, le 6 août, à Mont-Saint-Aignan, au nord de Rouen, le 6 août.

A Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), la vieille ferme des Bouillons a failli disparaître pour laisser la place à une grande surface de plus sur les hauteurs de Rouen. En 2012, Immochan, la filière immobilière du groupe Auchan, l’avait achetée aux héritiers d’un exploitant mort. Ses projets ont été contrecarrés par Philippe Vue, un ancien permanent des Verts, rapidement rejoint par des irréductibles décidés à ne pas une nouvelle fois laisser disparaître des terres agricoles au profit de zones commerciales, qui ne manquent pas dans l’agglomération.

L’Association de protection de la ferme des Bouillons s’est rapidement installée dans les lieux. Elle y a organisé de nombreux festivals, des débats et des ateliers d’éducation à l’environnement, s’attirant de la sympathie chez les Rouennais et un soutien de la Confédération paysanne et de la Fondation terre de liens.

En 2015, l’association cherchait à installer sur ces quatre hectares de terres un agriculteur bio professionnel. C’est alors qu’Immochan a vendu la ferme à un concurrent. Les occupants de la ferme ont été évacués manu militari le 19 août. Dans les jours qui ont suivi, les forces de l’ordre ont aussi expulsé le campement que les protestataires avaient installé à deux pas de la ferme. Depuis son assemblée générale du 17 octobre, l’association s’est mise en quête d’une autre terre agricole près de la capitale de la Haute-Normandie.

 

Lire aussi : Ferme des Bouillons : après l’expulsion des militants écologistes, un nouveau propriétaire

 

 Audrey Garric

 

 Pierre Le Hir
Journaliste au Monde
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 Laurence Girard
Journaliste au Monde
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Source: http://www.lemonde.fr

 

 

 

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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 16:23

 

Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/edouard-ville

 

Des syndicats refusent le Center Parcs ou comment supprimer 177 emplois dans protection infantile en Isère !

17 mars 2015 | Par Edouard Ville

 

 

Je poste in extenso ci-dessous le communiqué de l’Union Locale CGT Voiron publié il y a quelques jours pour montrer que les lignes bougent et dans le bon sens. Ce texte est en tout point remarquable. Lisez-le, discutez-en, faites-le circuler !

Mais avant ce texte, un autre, tout aussi confondant et émanant de SUD Sociaux Santé où l’on apprend que le Conseil Général de l’Isère (CG38) sous la houlette de son très socialiste et ancien président avant de devenir ministre et avocat d’affaires (tiens donc !), j’ai nommé André Vallini, le CG38 « a décidé de supprimer 300 places d’hébergement pour enfants et pas moins de 177 emplois, tout ça pour réaliser quelques millions d’euros d’économies. Le même a d’ailleurs également supprimé des emplois au Conseil Général de l’Isère et chez les Pompiers. Tout comme il a décidé, en refusant 30 000 € de subvention, de la fermeture de l’association "La Passerelle", lieu de médiation familiale, la "Convention Collective coûtant trop cher" selon Brigitte Périllié, vice-présidente socialiste du même Conseil Général La politique de coût moyen à la place du Conseil Général conduit à de nombreuses autres dérives parmi lesquelles le PSE (Plan de Suppression d’Emplois) à l’AFIPAEIM. » http://grenoble.indymedia.org/2015-03-16-Grand-s-projet-s-inutile-s-Stop-Ca. 177 z'emplois supprimés dans la protection infantile, soit à raison de 40 000 € par emplois, 7 millions d'euros, soit exactement la moitié de la subvention du CG38 au Center Parcs. Elle est pas bonne celle-là ???!!!!

Le CG38, l’un des départements les moins endettés de France, sabre les dépenses sociales à l’enfance (!) pour financer des emplois sous-qualifiés au profit d’une multinationale, Pierre&Vacances, la maison-mère du Center Parcs, dont la martingale, le savoir-faire majeur, la pierre angulaire, est la chasse aux subventions. Tout cela au nom de la bonne gestion des deniers publics. Et de la croissance verte ! Rappelons qu’en décembre, M. Valls a inauguré un énième Center Parcs à côté d’Eurodisney « ce "chantier vert" permettra d'allier "économie et écologie" ! Valls ministre du greenwashing et pote de Brémond, le PDg de Pierre&Vacances, fin connaisseur des arcannes de la politique nationale, de « gauche » comme de droite.

 

http://pcscp.org/IMG/pdf/cgt-voiron-contre-center_parcs-2.pdf

Communiqué de l'Union locale CGT Voiron :

L’implantation par le groupe Pierre et Vacances d’un Center Parcs, complexe aquatique, sur la commune de Roybon dans les Chambaran fait l’objet de vives contestations et d’un fort soutien.

C’est dans le bois des Avenières qui surplombe le village de Roybon au sein de la forêt des Chambaran, au sommet d’un bassin versant, que le groupe Pierre et Vacances souhaite implanter le plus grand Center Parcs d’Europe. Pour ce projet, selon les instigateurs, il suffirait de sacrifier environ 120 hectares de zones humides, de priver les populations d'un bois, de vendre du terrain au promoteur, pour 30 centimes d’euros le m2 constructible pour construire mille cottages, et une piscine tropicale chauffée à 29° toute l’année.

Selon l’association PCSCP (« Pour les Chambaran Sans Center Parcs »), entre la niche fiscale, les subventions, les nouvelles infrastructures nécessaires, chaque embauche coûterait au contribuable 239 000 Euros.

Explications :

Conseil général de l'Isère : 14 M€

Subventions de la région : 7 M€

Subventions communauté de commune de Roybon : 7 M€

Syndicat des Eaux de la Galaure : 5,4 M€

Roybon pour le contournement du village : 4 M€

Coût pour les collectivités locales et régionales ................ A= 37,4 M€

Niche fiscale Censi-Bouvard : 11% d'abattement fiscal ... B= 27,15M€

TVA reversée aux investisseurs (20% d'un montant global HT de 237,3 M€) ............... C= 47,46 M€

Coût total des aides directes ( hors routes, acheminement électricité, etc ...) ............... A+B+C= 112 M€

Nombre d’équivalents emplois à temps plein créés au Center Parc des Chambaran : 468

Coût moyen payé par le contribuable par emploi créé : 239 338 € (=112 M€/468)

Avec les sommes engagées dans ce projet, il y aurait de quoi créer et consolider les emplois supprimés dans les services publics (éducation, santé, social, culture, etc..), bref, de l’argent public au service du public !

Pour lancer ce projet, les investisseurs institutionnels comme la Caisse des dépôts et consignations pourraient, plutôt que d’acheter des bungalows du Center Parcs à des fins de spéculations financières, financer des projets de gites ruraux, des logements HLM pour les habitants en précarité ou exclus du marché immobilier privatif à cause du coût du foncier, soutenir l’implantation de commerces de proximité, des projets d’exploitations agricoles, de développement du tourisme autour du lac artificiel de Roybon, entre autres exemples.

L’Union Locale CGT Voiron préférerait la mise en place d’un projet de développement touristique rural, écologique, de proximité, à taille humaine :

- un éco musée basé sur les techniques d’exploitations du bois, sur l’existence dans le passé des verriers, des tuileries, et de la fabrication de charbon de bois.

- un musée de la chasse, l’emblème de Roybon.

- la mise en valeur de la maison des Loives. Une maison de randonnées forestières avec des guides issus du cru. La création d’une carte et l’entretien des sentiers de la forêt.

Et la liste n’est pas exhaustive.

Nous sommes attachés aux valeurs de solidarité, d’équité en opposition aux logiques de marchandisation creusant durablement les inégalités. La puissance d’enchantement de l’industrie touristique repose sur sa capacité à faire oublier son caractère précisément industriel, par conséquent soumis aux règles d’un productivisme et d’un consumérisme sans frontières.

Mais par sa présence même, le consommateur détruit ce qu’il est venu chercher.

Agir pour créer les conditions de l’accès à des droits fondamentaux pour tous comme les vacances, les loisirs, la culture, les activités sportives, c’est affirmer un choix de société dont la finalité est la satisfaction des besoins des familles et des personnes, et non le profit. C'est notre priorité car elle conditionne l’équilibre de tout individu et contribue à son épanouissement personnel, dans sa vie et dans ses rapports collectifs et sociaux.

Tourisme social parce que solidaire, voilà ce que nous défendons, fort de notre vécu, de nos expériences. Ne galvaudons pas ce qui a fait et continuera à faire le socle de notre modèle social. Pour notre part, nous continuons à agir pour que vive et se développe ici et ailleurs le tourisme social et solidaire au service des peuples.

Les perspectives d’emploi stable sont faibles dans une société où se développent les égoïsmes, l’individualisme. L’Union Locale CGT Voiron s’interroge sur les emplois promis qui, en dehors de ceux apportés ponctuellement par la mise en place des infrastructures, ne seront que précaires, à temps partiels et dans des ambiances de travail compliquées selon l’expérience des employés d’autres centres : des nettoyeurs du dimanche sur exploités.

D’autant que l’association Les jardins du Prado, la fondation des Apprentis d’Auteuil, l’association AFIPAEIM et la maison du Conseil Général de Bièvre-Valloire travaillent à l’élaboration d’un groupement d’employeur où, par un jeu de passe-passe, le Center Parcs serait inclus. Un groupement d’employeur n’est ni plus, ni moins qu’un dispositif de prêt de main d’œuvre, genre d’agence d’intérim bon marché pour employeurs peu scrupuleux des droits des salariés et des garanties collectives.

L’Union Locale CGT Voiron s’interroge aussi sur l’agitation soudaine des élus locaux qui, du FN au PS, se retrouvent derrière une même banderole. Est-ce une façon de se dédouaner de leur immobilisme passé devant cet espace inexploité, ou plus prosaïquement d’aider à ’aboutissement d’un projet qui miraculeusement épongerait la dette de Roybon? Ces mêmes élus n’ont jamais protestés avec autant d’ardeur lors des suppressions de postes dans les services publics (écoles, trésor public, collège, bureaux de poste, etc...) et ils furent moins virulents lors de la fermeture de l’usine Schaeffler à Saint Siméon de Bressieux. M Bachasson, alors maire de Roybon jouant sur

l’émotion, n’hésita pas à promettre aux salariés licenciés un futur emploi au Center Parcs. Il a simplement omis de leur préciser que le salaire y serait trois fois moins élevé !

On le voit, tout se prépare pour faire travailler les personnes fragilisées à moindre coût. Déqualifications et licenciements d’un côté et précarisation accrue de l’autre, une gestion de la misère sociale.

Concernant les commerces alentours, il n’est pas certain qu’ils soient gagnants alors que tout est prévu à l’intérieur du centre. Avec les propositions de la CGT, le ressort économique que les commerçants et les habitants attendent se ferait en un cercle vertueux ne dépendant pas d’un nouvel oligarque, exigeant subventions, abaissement des conditions sociales, mises à disposition des forces vives et des ressources.

Aujourd'hui, le choix de l’austérité, le choix de la mise en concurrence des hommes et des territoires veut nous amener à accepter des solutions qui n’en sont pas.

Le modèle économique en route pour la région de Roybon répond à la logique bien connue du « on ne peut pas faire autrement» : il est absolument nécessaire de développer l’activité économique sur des territoires qui sont durement touchés par la désindustrialisation et par la fermeture de nombreux services publics ; il n’y a plus d’emplois, vous devrez donc accepter ce qui se présentera et ce sera votre seule chance : Center Parcs ou rien.

La population doit-elle obéir aveuglément alors qu’il existe d’autres solutions ?

L’Union Locale CGT Voiron se prononce pour que les sommes allouées à cet effet soit utilisées démocratiquement pour élaborer un projet, touristique ou autre, basé sur une vraie identité locale et en concertation avec les populations concernée

 

 

 

Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/edouard-ville

 

 

 

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29 décembre 2014 1 29 /12 /décembre /2014 16:28

 

Source : www.reporterre.net

 

Un des fondateurs du mouvement Ecologie humaine aide Center Parcs à bétonner

Marie Astier (Reporterre)

mardi 23 décembre 2014

 

 

 

Pierre et Vacances a commandé une étude au cabinet de conseil Mutadis pour son projet de Center Parcs dans le Jura à Poligny. Ce cabinet est dirigé par Gilles Hériard Dubreuil, un des fondateurs du « courant Ecologie humaine », et sert à faire accepter des risques ou des projets d’infrastructure aux populations.


Qui a dit que Center Parcs n’était pas développement durable ? Le groupe choisit « les sites les moins sensibles en matière de biodiversité », utilise les énergies renouvelables, prône l’utilisation de matériaux éco-responsables et va même jusqu’à promouvoir les produits bio et locaux dans ses restaurants, affirme son site internet. Et pour son projet à Poligny, dans le Jura, il va même jusqu’à consulter les acteurs locaux !

C’est l’objet d’une étude commandée au cabinet de conseil Mutadis pour étudier « les conditions et les moyens d’une contribution effective du projet de centre de loisirs Center Parc de Poligny au développement durable de son territoire d’implantation », indique le document descriptif de l’enquête. Celle-ci consiste à interroger les acteurs locaux sur le projet, sachant que "la diffusion des conclusions du processus reste sous le contrôle du commanditaire".

- Télécharger la présentation de l’étude :

PDF - 121.3 ko

En clair, « ils veulent rendre leur projet acceptable par les écolos », dénonce Eric Durand, conseiller régional Europe Ecologie Les Verts en Franche-Comté. « On a très rapidement compris qu’ils veulent nous enfumer », ajoute Véronique Guislain, de l’association d’opposition au projet de Center Parc à Poligny.

Le cabinet Mutadis explique quant à lui qu’il intervient sur « les problématiques de développement durable et de gouvernance des activités porteuses d’enjeux complexes pour la société. » Son créateur est Gilles Hériard Dubreuil, un des co-fondateurs de « l’écologie humaine », ce mouvement dont Reporterre vous parlait il y a quelques jours. L’un de ses deux autres « co-initiateurs » n’est autre que Tugdual Derville, ex-porte-parole de la Manif Pour Tous (le mouvement d’opposition au mariage homosexuel). Interrogé sur Notre-Dame-des-Landes, cet apprenti penseur de l’écologie n’a pas su se positionner.

Désamorcer les contestations aux projets

Gilles Hériard Dubreuil, quant à lui, s’est fait un nom avec ses travaux autour de l’accident de Tchernobyl : il a coordonné le programme Ethos, étudiant dans quelles conditions les populations alentours pourraient continuer à vivre dans des zones irradiées. Une activité dénoncée par le réseau Sortir du nucléaire, pour qui ce programme était une façon d’instiller l’idée que « les conséquences de Tchernobyl n’étaient pas aussi graves que l’on avait pu le dire. »


- Gilles Hériard Dubreuil -

Pour l’association, la spécialité du cabinet Mutadis serait en fait de « développer des stratégies pour désamorcer les risques de manifestations et de refus des populations face à des projets d’activités "à risque". »

Il semble que les villages touristiques du groupe Pierre et Vacances appartiennent à cette catégorie de projets. Dans la description de sa démarche (il s’agit du même document que celui publié au début de cet article), Mutadis explique qu’il s’agit essentiellement d’effectuer des entretiens avec les acteurs locaux autour du projet de Center Parcs : agriculteurs, élus, associations, professionnels du tourisme, de la construction ou de l’énergie, etc. Le tout est ensuite compilé dans un document de synthèse, remis au commanditaire de l’étude, accompagné de propositions d’actions.

L’association le Pic Noir a carrément refusé de répondre. « Ils sont venus il y a deux mois », se rappelle Véronique Guislain, une des membres de l’association. « Ils nous ont proposé de participer à un audit dont l’objectif serait d’améliorer la pratique de Pierre et Vacances en matière de développement durable. Mais on n’avait pas envie de donner des arguments à Pierre et Vacances ! »

Elle préfère rappeler les raisons de son opposition au projet : peu d’informations sont disponibles, il aura une emprise de 150 hectares sur la forêt de Poligny, les emplois créés seront principalement des postes de femme de ménage à temps partiel, le financement est en grande partie public alors qu’il s’agit d’un projet privé, etc.

Arnaque et consultation de façade

Eric Durand, lui, a accepté de répondre à Mutadis. L’élu écolo s’est dit que ce serait l’occasion de leur donner « un avis différent sur le projet ». La première question a porté sur les conditions pour que le projet de Center Parc soit développement durable. « J’ai répondu que le projet ne respectait aucun des trois piliers : ni social, ni environnemental, ni même économique car Pierre et Vacances propose un modèle de tourisme qui ne correspond pas du tout au climat plutôt froid du Jura, on risque donc d’ici quelques années de se retrouver avec un village vacances vide sur les bras », raconte le conseiller régional de Franche Comté....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

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28 décembre 2014 7 28 /12 /décembre /2014 16:36

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/jerome-soldevil

 

 

De quoi le Center Parcs de Roybon est-il le nom ?

La suspension par le Tribunal administratif de Grenoble de l’arrêté du préfet de l'Isère du 3 octobre 2014 autorisant le projet de Center Parcs de Roybon initié en 2007 par M. Vallini président du Conseil Général de l'Isère, pour « doute sérieux » sur le respect des règles du débat public et sur la conformité avec la loi sur l'eau, outre qu'elle est un revers cinglant pour ses initiateurs, met en pleine lumière la perméabilité entre intérêts publics et intérêts privés sur ce territoire.

Voici les motifs tels qu'exposés sur le site internet du Tribunal administratif de Grenoble : « Il a considéré qu’un doute existait sur la légalité de cette décision en raison de l’absence de saisine de la Commission nationale du débat public sur le projet de « Center Parcs », laquelle est obligatoire pour les équipements touristiques dont le coût estimatif excède 300 millions d’euros. A cet égard, il a pris en compte le coût du projet dans son ensemble et non uniquement celui des seuls travaux autorisés au titre de la loi sur l’eau. Il a également estimé qu’un doute existait quant à la suffisance des mesures prévues par l’arrêté pour compenser la destruction de zones humides qu’entraînera la réalisation du projet. »

En effet, pour que le juge des référés prenne une telle décision, il fallait qu'il reconnaisse à la fois l'urgence (évitant ainsi tout « passage en force » dans l'attente d'une décision sur le fond) et l'existence très forte suspicion d'illégalité de la procédure en cours ! On trouve au cœur de cette machinerie ayant amené un préfet à prendre une telle décision, le dispositif Censi-Bouvard permettant à un contribuable de réduire son impôt sur le revenu dans la limite du prix de revient des logements d'un montant de 300 000€ HT à hauteur de 11% du prix HT pour les logements et rendant possible l'acquisition de plusieurs logements par an. Une loi qui défend les intérêts des possédants.

On sait que cette niche fiscale devait être abrogée fin 2012, mais que la loi de finances 2013 l'a prolongée jusqu'au 31 décembre 2016, grâce à un amendement en séance du ministre délégué au budget Cahuzac : or, d'après l'agenda de ce dernier, le 30 octobre 2012, Gérard Brémond, patron de Pierre et Vacances, était reçu dans son bureau, ce qui aboutissait le 14 novembre au vote d'un amendement prolongeant le dispositif Censi-Bouvard. Un exemple donc de lobbying réussi.

Pire, il faut aussi soulever la question du financement du projet par un établissement public : Stéphane Peron, ancien conseiller fiscal qui a pris la tête de l’opposition au Center Parcs de Roybon, révèle que la Caisse des Dépôts et Consignation le soutient financièrement. C'est donc l'épargne des Français, notamment à travers le livret A, qui finance la construction d'une bulle tropicale en pleine forêt des Chambaran, au lieu de contribuer à la construction de logements sociaux, et qui soutient un projet non pas d'intérêt général mais clairement d'intérêt privé.

En effet, le montant cumulé des subventions publiques directes et indirectes au projet de Center Parcs s'élèverait à 113,9 millions d’euros, soit un ratio imbattable de plus de 243 000 euros par emploi ! Dans ce contexte, l’arrêté du préfet de l'Isère du 3 octobre 2014 qui a été suspendu le 23 décembre dernier par le juge des référés prend une dimension toute particulière, celle du mélange des genres.

Il y a quelques semaines les lecteurs de Médiapart ont vu leur attention attirée par un article de Lucie Delaporte concernant un autre dossier chaud touchant le département de l'Isère : il s'agit du programme de recherche et développement sur les nanotechnologies à Grenoble, dont le budget sur 3 ans s'élève à 274 M d'€ (soit plus que le budget annuel de l'université de Grenoble1), alors que depuis deux ans les universités connaissent des difficultés de financement aiguës. Pour parvenir à ce financement colossal, Bercy a dû tailler dans plusieurs programmes jugés sans doute moins stratégiques, relevant de l’éducation nationale, de l’ « innovation pour la transition écologique et énergétique » et de « ville et territoires durables » qui ont dû être rabotés pour constituer l'enveloppe finançant le programme dit «´ Nano 2017 ». On voit que c'est bien l'intérêt général qui aura été raboté en l'occurence.

«´ Ce programme est porté par la société STMicroelectronics et par le LETI - laboratoire du CEA dédié à la nanoélectronique- ce programme de R&D combine les efforts de multiples partenaires, privés et publics, en région grenobloise. Le montant des dépenses prévues, sur la période 2013/2017, s’élève à 1,8 Md€. » , nous apprend le site du ministère de l'économie, de l'industrie et du numérique. Comme on peut le constater, les deux dossiers procèdent de la même logique : celle d'un financement public massif de projets portant des intérêts privés, grâce auquel l'Etat et les collectivités attendent certes des retombées économiques et fiscales, mais dont la finalité reste la transformation d'investissements publics en profits privés.

Ce qui pose inévitablement la question des conflits d'intérêt. Ainsi, le 1er août dernier le premier ministre Valls a été contraint - suite à l'intervention de la Haute Autorité pour la Transparence de la vie publique - de signer un décret « relatif aux attributions des ministres » qui impose à Mme Fioraso, Secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche - dont le conjoint est un des principaux cadres dirigeant du CEA - de ne pas connaître les « actes de toute nature intéressant la direction de la recherche technologique du Commissariat à l'énergie atomique », en d'autres termes de prévenir un conflit d'intérêts en rapport avec CEA Tech, une direction du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) chargée « d’innover au service de l’industrie ».

On se demande d'ailleurs comment un tel « exploit » est possible : en effet, comment méconnaître le financement d'un programme dont la secrétaire d'Etat fut l'initiatrice en tant qu'adjointe de la Ville de Grenoble, 1ère vice-présidente de la communauté d'agglomération et ... PDG de 2003 à mai 2012 de la SEM Minatec Entreprises, plateforme de valorisation industrielle du campus d'innovation Minatec, dédiée aux micro et nanotechnologies ! Cela relève de la pure magie.

Ne sommes-nous pas là au cœur de la logique de la politique de l'offre ? Plutôt que de soutenir la demande des pauvres, des classes moyennes et des PME, qui ont la propension à consommer la plus forte, un effort est consenti en faveur des plus riches et des entreprises transnationales, car ils seraient les seuls agents économiques à être capables de créer des emplois, de financer l’investissement et in fine de nourrir l'emploi et la croissance.

Ainsi, pour le Center Parcs de Roybon, les collectivités et leurs élus ont choisi de financer un grand groupe privé dans le cadre d'une stratégie de maillage du territoire national, plutôt que de financer des services publics locaux, et de soutenir les emplois précaires à moins de 400€, plutôt que l'emploi public ; de même à Grenoble, l'Etat adepte de la théorie libérale du ruissellement fait le choix du soutien à un partenariat public-privé au bénéfice des actionnaires, plutôt que de financer les investissements et les services publics au service de la population, comme le démontre la coupe considérable des dotations à la commune qui a suscité une pétition.

C'est également le ralliement à la doxa de la politique de l'offre d'une grande partie de la classe politique locale qui explique la constitution d'une « Sainte Alliance » rassemblant UMP-FN-PS autour de la défense du Center Parcs de Roybon contre les opposants instigateurs des recours, supposés « ayatollahs » du Droit ou dangereux « khmers verts », et qui invoquent la primauté d'une pseudo raison économique sur la règle de Droit. Et c'est aussi l'esprit de la Loi Macron sur « la croissance et l'activité » mise au vote au Parlement à la fin du mois de janvier et qui entend « libérer la croissance et l'emploi » retenus prisonniers par des lois.

Une logique qui conduit à la casse du Droit du travail et de l'environnement. 

 

Sur Twitter @j_soldeville

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/jerome-soldevil

 

 

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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 21:35

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Derrière Center Parcs, un groupe en difficulté qui survit grâce aux cadeaux de l’Etat

Andrea Barolini (Reporterre)

jeudi 18 décembre 2014

 

 

 

Le tribunal administratif de Grenoble dira ce matin s’il suspend les travaux du Center Parcs de Roybon.

Forêt rasée, zones humides détruites, espèces menacées... Telle est la réalité du projet Center Parcs, au nom des retombées économiques. Mais derrière Center Parcs, il y a un groupe, Pierre et Vacances, aux finances fragiles. Enquête sur un système qui survit grâce aux cadeaux fiscaux et à l’argent public.


- Grenoble, correspondance

Le groupe Pierre et Vacances, créé en 1967 et désormais l’un des leaders européens du tourisme et des résidences de vacances, déclare sur son site internet exploiter « un parc touristique de près de 50 000 appartements et maisons, situés dans 300 sites en Europe. En 2012/2013, le Groupe a accueilli 7,5 millions de clients européens ».

Un géant du secteur, géré par son fondateur, Gérard Brémond, et la SITI (Société d’Investissement Touristique et Immobilier), qui détient plus d’un tiers du capital social et plus de la moitié des droits de vote aux assemblées générales.

Toujours plus

Aujourd’hui, l’entreprise est propriétaire de plusieurs labels : Maeva, Aparthotels Adagio, Sunparks, ainsi que la société néerlandaise Center Parcs Europe, achetée en 2001 par Pierre et Vacances grâce à l’aide d’une filiale de la banque allemande Deutsche Bank.

Center Parcs gère actuellement vingt domaines : cinq en Allemagne, deux en Belgique, neuf aux Pays-Bas et quatre en France. Mais dans l’Hexagone, deux autres sites sont en construction : celui de Roybon et un autre sur le territoire des communes de Trois-Moutiers et de Marton, dans la Vienne. Et Pierre et Vacances souhaite en édifier trois autres : près de Poligny (dans le Jura), dans la forêt du Rousset (en Saône-et-Loire) et près des communes de Pindères et Beauziac, dans le Lot-et-Garonne.


- Capture d’écran du site Pierre et Vacances-

Et puis, en Seine-et-Marne, le groupe va développer un gigantesque projet, dont la première tranche de travaux doit s’ouvrir mi-2016 à six kilomètres de Disneyland Paris. Il s’appellera Villages Nature : « Ce projet est destiné à devenir l’un des plus gros sites touristiques de France. Il prévoit à terme, dans une dizaine d’années, jusqu’à 5.500 appartements et cottages et 150.000 mètres carrés d’équipements sur 500 hectares », déplore Mounir Satouri, président des élus EELV de la région Île-de-France.

La stratégie : faire venir des Chinois

Question : pourquoi un développement si rapide est-il nécessaire ? Le groupe a-t-il autant d’argent à investir ? En réalité, les résultats économiques des derniers exercices n’ont pas été brillants. Pierre et Vacances a accusé 27 millions € de pertes sur l’exercice 2011-2012, et 47 millions € sur celui de 2012-2013, soit 3,1 % du chiffre d’affaires. Le résultat net publié début décembre pour la période 2013-2014 indique pareillement une perte de 23,3 millions €.

En mai 2013, le groupe avait annoncé un plan de relance baptisé « WIN 2016 », dont l’objectif est de créer « une croissance et une profitabilité durables ». Le but : accroître de 5 à 6 % d’ici fin 2016 le taux de résultat opérationnel courant en rapport au chiffre d’affaires. Comment ? En réorganisant le modèle de business, et en misant sur les clients étrangers.

Mais l’entreprise a repoussé cet objectif de rentabilité à l’horizon 2017. Aujourd’hui, selon le quotidien online spécialisé Boursier.com, « les chiffres dévoilés montrent que le contexte est toujours difficile et les analystes maintiennent un biais prudent, notamment parce que les objectifs leur apparaissent, même décalés d’un an, ambitieux ».

Sur la période 2013-2014, le chiffre d’affaires s’élève à 1,141 milliard €, soit + 1 % par rapport à l’exercice précédent, ce qui ne peut contenter les dirigeants, qui misent sur des nouveaux partenariats.


- Des opposants sur le site du projet de Center Parcs à Roybon -

Pierre et Vacances vient en effet de signer une lettre d’intention avec la société chinoise Beijing Capital Land, afin d’établir un partenariat sur longue période. Le groupe français veut développer des sites touristiques dans le Pays asiatique, basés sur le concept des Center Parcs européens.

Les deux premiers villages de vacances pourraient être établis autour de Pékin et Shanghai, en exploitant la demande touristique des mégalopoles chinoises. Et la recette serait celle de toujours : programmes immobiliers, logements, équipements.

Une stratégie qui, espèrent les dirigeants du groupe, pourra aussi aider l’action en bourse : le titre de Pierre et Vacances reste autour de 25 € alors qu’il valait 116 € en 2007.

Le piège de la défiscalisation

Selon une enquête publiée en février 2013 par le magazine Capital, ces mauvais résultats ne sont pas dus seulement au ralentissement de l’économie : « C’est le modèle de Pierre & Vacances qui est remis en cause. Le promoteur s’est retrouvé pris à son propre piège : celui de la défiscalisation ».

La croissance du groupe a en effet été stimulée par la politique économique choisie par la France depuis les années 90 « qui a offert aux propriétaires de résidences de tourisme des réductions d’impôts : lois Périssol (1996), Demessine (1999), Scellier (2008), Censi-Bouvard (2009) », poursuit Capital.

Comment cette défiscalisation marche-t-elle ? Un résumé précis du business-system de Pierre et Vacances a été publié par le groupe Europe-Ecologie Les Verts : « La société construit, via des filiales (à chaque site, une filiale spécifique), des hébergements touristiques qui sont vendus sur plan ». Qui veut investir dans le tourisme peut donc acheter un logement « clefs en mains ».

L’étrange cadeau fiscal de... Monsieur Cahuzac

C’est Pierre et Vacances qui se charge de le louer et d’en assurer l’entretien : « Les contrats sont établis sur neuf ans, pendant lesquels la société s’engage sur un montant de loyer, donc de revenu et ce montage permet de défiscaliser 11 % de l’investissement », ajoute le parti écologiste.

Cela à cause d’un amendement à la loi de Finance 2013, déposé par Jérôme Cahuzac, à l’époque ministre du budget, et qui parait taillé sur mesure pour certains grands groupes du tourisme.

En effet, le système permet de bénéficier d’un avantage fiscal sur le prix de revient d’un investissement (plafonné à 300 000 €) et d’une récupération de la TVA (à condition de s’engager à louer son bien pendant neuf ans à un gestionnaire). Chaque investisseur peut ainsi économiser jusqu’à 33 000 € d’impôt.

Les Vert isérois avaient dénoncé l’initiative de Cahuzac, qui était arrivée « quelques jours après qu’il ait reçu en entretien le PDG de la multinationale Pierre et Vacances, très directement intéressée par ce dispositif. Coïncidence ? »

Retour de boomerang

Ce qui est sûr, c’est que nombre de personnes ont trouvé très attractives les conditions proposées par la société. Mais les surprises surviennent ensuite : au bout de neuf ans, le bail est en fait reconduit. « Pour desserrer l’étau, poursuit l’enquête de Capital, les équipes n’hésitent pas à faire des économies sur le dos des propriétaires. Depuis deux ans, ceux qui arrivent en fin de bail se voient infliger des baisses de loyer spectaculaires. “Ça a été la douche froide, j’ai eu droit à 40 % de diminution”, décrit le propriétaire d’un 50  mètres carrés aux Issambres, près de Saint-Tropez. »

En outre, le groupe leur impose parfois le paiement des charges, « qu’il prenait avant à son compte (2 000  € annuels à Saint-Tropez) », ainsi que des travaux de rénovation « facturés au prix fort. Résultat : 15 % des investisseurs préfèrent sortir du système, quitte à perdre les avantages fiscaux ».

Pour les opposants, la défiscalisation peut donc se révéler un miroir aux alouettes. Et même les emplois créés, qui allèchent les élus, risquent d’être un boomerang : « Ils disent qu’ils vont apporter localement de la prospérité, explique Stéphane Peron, président de l’association Pour les Chambarans sans Center Parcs (PCSCP), et qu’ils vont aider les gens qui sont au chômage. Mais la moitié des emplois proposés seront à 240 € par mois pour neuf heures de travail par semaine ! C’est donc un système qui ne fera qu’aggraver la misère sociale locale, déjà grandissante ».

Gabegie d’argent public

L’association de Roybon a aussi estimé le montant cumulé des subventions publiques, directes et indirectes, dont Pierre et Vacances pourra bénéficier pour le seul Center Parcs de Roybon : 113,9 millions € (37,4 pour les collectivités locales, 76,5 pour l’Etat).

« Ramené au nombre d’emplois allégué (468 équivalents temps plein) ça donne un ratio de plus de 243 000 € par emploi ! Le même traitement appliqué à l’ensemble des chômeurs de catégorie A en France représenterait une dépense totale de 779 milliards €, soit presque la moitié de la dette totale du pays », ajoute Peron...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 14:51

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Une association écologiste opposée au Center Parcs en Isère subit des pressions financières

par Sophie Chapelle 10 décembre 2014

 

 

 

 

Une association va t-elle subir une coupe de ses financements publics à cause de son opposition au projet de Center Parcs dans les Chambaran ? C’est ce que dénonce la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna), l’une des plus importantes associations environnementales de la région. Dans une lettre du 17 novembre au Conseil général de l’Isère [1], Francis Meneu, le président de la section Isère de la fédération, évoque des « pressions inacceptables ». Le département envisagerait de ne pas renouveler ses subventions en 2015. Soit environ 200 000 euros, précise le site d’informations grenoblois Gre’net. Ces subventions sont notamment accordées pour des animations de sensibilisation à la nature dans les écoles. Mais les recours menés par la Frapna Isère à l’encontre d’un projet controversé de Center Parcs semble ne pas avoir plu. D’autant que le Conseil général soutient ce Center Parcs à hauteur de 7 millions d’euros.

Dans un entretien accordé à France 3, Alain Cottalorda, président (PS) du Conseil général, affirme que le partenariat avec la Frapna ne sera pas rompu, mais « juste rediscuté ». Il estime que « le président de la Frapna de l’Isère a franchi la ligne rouge en se rangeant du côté des opposants les plus radicaux au projet de Center Parcs ». Contacté par Basta !, Francis Meneu, directement visé par les propos de l’élu socialiste, confie que « la situation évolue favorablement ». Un rendez-vous est fixé entre la fédération environnementale et les services du Conseil général le 15 décembre prochain « afin de discuter du dossier ». « Nous n’avons jamais appelé à la violence, tient-il à préciser. Ce que nous voulons, c’est que soit amélioré le débat environnemental en amont du projet. » Selon la Frapna, ce Center Parcs constitue la plus vaste opération de destruction de zone humide des quinze dernières années en Rhône-Alpes. « Dix fois Sivens » !

« On ne lâchera rien »

Le projet de Center Parcs en Isère a fait l’objet d’avis négatifs des experts consultés. « Les décisions ont été prises de manière non transparente », souligne Francis Meneu. Malgré les pressions, la Frapna a déposé un recours en référé au tribunal administratif de Grenoble, demandant la suspension des travaux autorisés par arrêtés préfectoraux. « C’est rare, mais vu l’absence de concertation, ce ne serait guère étonnant. »

Dans l’attente de l’audience au tribunal le 12 décembre, le chantier est arrêté depuis quelques jours. Suite au lancement d’une zone à défendre en lisière du site le 30 novembre, des opposants ont rendu la route d’accès au chantier inaccessible et occupent les préfabriqués construits pour les ouvriers. Le président du Conseil général de l’Isère vient de réaffirmer que « le concept même de Center Parcs est écologique » [2]. Ironie du sort, le ministère de l’Écologie rappelle dans un rapport publié le 5 décembre, que de « multiples pressions s’exercent sur la biodiversité et menacent la survie de nombreuses espèces ». Entre autres causes du déclin de la faune et de la flore, le document cite « le drainage des zones humides ». Pour Francis Meneu, c’est clair : « la qualité et la richesse même de cette zone humide [dans les Chambaran] en font un lieu incompatible pour pouvoir accueillir une ville nouvelle de plus de 5000 habitants. On ne lâchera rien. »

 

 

@Sophie_Chapelle

CC Sophie Chapelle / Basta ! (photo prise sur le chantier du Center Parcs des Chambaran, le 16 novembre 2014)

 

 

 


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Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 17:40

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Avec les zadistes de Roybon

Andrea Barolini (Reporterre)

samedi 6 décembre 2014

 

 

 

A Roybon, la Zad contre le Center Parcs est installée dans une maison forestière et s’organise. Le message des zadistes aux bétonneurs : - « Tu nous feras pas croire, mon gars, qu’on est des fous sans foi ni loi. C’est juste qu’entre nous et toi, il y a la nature qui est là » -


- Roybon (Isère), reportage

La maison forestière de la Marquise, à quelques kilomètres de Roybon, en Isère, est le cœur de la nouvelle zone à défendre (Zad) qui a été installée près du chantier du Center Parcs. Une grande banderole a été collée sur le mur : « Zad Chambaran - Center Parcs, la violence des loisirs ». Elle est occupée depuis la manifestation du 30 novembre.

Là où la société Pierre et Vacance mise sur l’édification d’un parc qui occuperait deux cents hectares, dont jusqu’à cent vingt de zones humides, une quarantaine de zadistes a occupé le petit chalet, actuellement en vente, en le rebaptisant « la Maquizad ».

Une cuisine, une salle à manger, trois chambres, un hangar, une écurie, un grenier : « On va rester ici jusqu’au but, jusqu’à l’arrêt définitif du projet », explique à Reporterre l’un des opposants. « Nous sommes détermines à mener des actions non-violentes pour défendre la nature. Parce qu’elle, la nature, est notre zone à défendre ».

Des groupes partent d’ici pour s’enfoncer régulièrement dans la forêt de Chambaran, afin de ralentir les travaux. « Dès l’aube, des opposants au projet de CenterParc sont montés sur les machines de chantier, tandis que d’autres entraient en dialogue avec les ouvriers et les services de sécurité », racontaient lundi 1 décembre les zadistes sur leur site internet.

Ensuite, les militants expliquent avoir « escorté deux engins de déboisement jusqu’à l’orée de la forêt. Les autres ouvriers n’ont tout simplement pas démarré leurs machines. Autour de 10 h 30, deux ouvriers ont repris les travaux, protégés par les gendarmes, mais toujours gênés puis bloqués à nouveau par d’autres opposants venus en renfort ».

Le lendemain, les habitants de la maison de la Marquise ont reçu la visite d’un huissier qui, accompagné de gendarmes, a constaté l’occupation. « Il nous a demandé de quitter le lieu, ce que nous avons refusé, au nom du droit au logement », expliquent les zadistes.

L’occupation de la Maquizad et les actions des opposants ont fait monter la tension. Selon les opposants, les hommes d’une société de police privée qui surveillent le site ont changé d’attitude dans les derniers jours. « Alors que les visiteurs souhaitaient s’approcher des ouvriers travaillant à la tronçonneuse pour leur parler - expliquent-ils dans un communiqué - les agents de sécurité ont sorti matraques et bombes lacrymogènes sans sommation. Trois personnes ont été blessées : arcade sourcilière ouverte, côtes endommagées ».

« Ils nous ont crié, insulté, menacé », témoigne un zadiste, tandis que deux autres viennent d’entrer dans la Maquizad. « Chaque jour, des camarades arrivent. Certains ont été au Testet, des autres à Notre-Dame-Des-Landes. Mais il y a aussi des personnes qui sont pour la première fois dans une Zad », raconte un opposant qui vit à la maison forestière depuis le début de l’occupation.

« Ici, poursuit-il, il y a des étudiants, des personnes âgées, des chômeurs, quelqu’un qui est de passage, d’autres qui vont rester jusqu’à l’arrêt du projet. On peut avoir des opinions politiques différentes, divers points de vues, mais nous sommes toutes et tous unis dans le même combat contre ce projet inutile ».

Jeudi matin 4 décembre, le jour de notre visite, le déploiement de forces de l’ordre semble plus important. Dans le village de Roybon, le va-et-vient des voitures est fréquent. Vers 8 h 30, des bûcherons ont commencé leur travail de défrichement, sous les yeux des vigiles.

Les zadistes sont arrivés sur place après quelques minutes. « Toutefois, aujourd’hui il n’y a pas eu d’affrontements », raconte l’un des opposants de retour à la maison occupée. « On a bloqué une route blanche pour empêcher les camions d’entrer dans le bois. On va continuer, on lâche rien ! »

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Plus tard, ils annoncent : « Le maire de Roybon, Serge Perraud, nous a rendu visite. Un débat, avec modération, a eu lieu. Échanges respectueux de part et d’autres ».

C’est dans la prévision d’une longue lutte que les zadistes sont en train de s’organiser. Ils ont lancé un appel à la population locale, afin d’obtenir « les choses nécessaires pour vivre au quotidien sur la zone ».

Thermos, couverts, assiettes, nourriture, matelas, tentes, médicaments : « La réponse de la population a été magnifique », se réjouit une fille. Dans la cuisine de la Maquizad, le garde-manger plein de pots, boites, fruits et légumes en témoigne.

Ce qui manque, c’est le chauffage. On est à 600 mètres d’altitude, et la nuit en hiver est très froide. Un homme de 74 ans est venu au secours des occupants, en apportant une poêle à bois. Ce matin, il est en train de l’installer, avec un garçon de 27 ans : « Je suis parti de la Savoie, où j’habite, dit l’ancien, pour aider ces jeunes dans leur bataille. Mois aussi, j’ai lutté quand j’étais moins âgé »....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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