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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 12:54

 

 Explicateur 28/07/2012 à 11h45

   Marie Kostrz | Journaliste Rue89


Un combattant de la rébellion syrienne vise avec son fusil, lors d’affrontements avec les forces loyales au président Assad, à Alep, le 25 juillet 2012 (Bulent Kilic/AFP)

 

« Le régime se battra jusqu’au bout à Alep car si la ville lui échappe, il s’effondrera. » S’il est trop tôt pour connaître l’issue de la bataille de libération d’Alep amorcée par les combattants révolutionnaires le 22 juillet, cette phrase, prononcée par un employé du ministère des Finances depuis plus de vingt ans, montre l’importance stratégique que revêt la seconde ville du pays.

Située au nord du pays, à 35 km de la frontière turque et 70 d’Idlib, Alep est située non loin de zones déjà contrôlées par l’Armée syrienne libre (ASL).

1 Alep, proche de la Turquie

Une base arrière pour l’armée libre

 

Souhaitant rester anonyme, l’employé du ministère des Finances contacté par Rue89 explique l’enjeu de l’offensive lancée ce samedi par l’armée régulière :

« Le régime a conscience que s’il ne reprend pas Alep, toute une zone allant de la frontière turque à cette ville sera hors de son contrôle. »

Ce qui permettrait à l’armée libre de disposer d’un large espace dont elle pourrait se servir comme base arrière et refuge pour les blessés et les déserteurs.

Faraj, membre du commandement révolutionnaire d’Alep, mouvement armé pro-révolutionnaire, explique que les combattants sont mieux organisés à Alep qu’à Damas :

« Les hommes qui s’y battent sont originaires de cette ville ou de ses environs. Ils connaissent bien le terrain. »

La présence d’une grande usine d’armement a également de quoi inquiéter le régime, pour qui le contrôle de l’établissement par les rebelles serait handicapant.

2 Une capitale économique marginalisée

D’importantes ressources financières

 

Alep est aussi la capitale économique de la Syrie. Difficile pour le régime syrien de se passer des ressources financières de la seconde ville du pays.

La tradition commerçante d’Alep n’est pas nouvelle : située à la jonction de plusieurs routes commerciales dont la celle de la soie, ses relations étaient initialement tournées vers la Turquie sous l’empire Ottoman, puis vers Mossoul, ville du nord de l’Irak.

Depuis les années 2000, Alep était en passe de retrouver ce rayonnement économique dont le mandat français, en élevant Damas au rang de capitale politique au détriment d’Alep, l’avaient privé au XXe siècle.

Thierry Boissière est chercheur au Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Proche-Orient (Gremmo) et ancien directeur de l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) d’Alep. Il explique que le grand mouvement de nationalisation entrepris par Hafez el-Assad a poursuivi la marginalisation de la ville :

« Il a privé les grandes familles alépines des revenus que générait le commerce du textile depuis la fin du siècle précédent, a continué à marginaliser la ville. »

Mécontents, les commerçants ont ainsi soutenu les Frères musulmans en opposition au pouvoir syrien à la fin des années 70.

Sheherazade al-Kawakibi, petite-fille de Abd al-Rahman al-Kawakibi, l’un des grands penseurs de la Nahda et originaire d’Alep, explique que jamais Hafez el-Assad n’a pardonné à Alep, qu’il a isolée jusqu’à sa mort.

3 Des commerçants qui se rallient tardivement

 

Cette punition a pris fin en 2000 avec l’arrivée de Bachar el-Assad au pouvoir, permettant au président syrien de s’assurer du soutien des grandes familles alépines.

C’est ce qui peut, en plus du souvenir cuisant de la répression du régime envers les Frères musulmans, expliquer le ralliement tardif d’Alep à la révolution.

Les grandes familles ont en effet décidé d’éloigner, dès le début de la révolution, les manifestations du centre-ville d’Alep en payant les chabihas, milices du régime, pour qu’il quadrillent la médina.

Waleed – prénom modifié –, introduit dans la communauté commerçante d’Alep, explique que les marchands, dont certains ont pâti de la libéralisation de l’économie, ne font cependant pas tous bloc autour du régime :

« Ils pestaient depuis quelques années contre Rami Makhlouf, le cousin du Président, qui s’est accaparé l’économie syrienne. »

Certains financent même la révolution en sous-main.

4 Ses étudiants de tout le pays

Une ville influencée par le reste de la Syrie

 

Les commerçants ne sont pas les seuls acteurs déterminants de la ville. Ce sont en effet les étudiants de l’université d’Alep, dont beaucoup sont originaires de Hama, Homs ou encore Raqqa à l’est du pays, qui ont les premiers manifesté en masse contre la répression du régime.

Leurs protestations, violemment réprimées par le pouvoir, ont ensuite été poursuivies depuis mai par les habitants des quartiers pauvres de la ville et de sa campagne environnante.

Thierry Boissière précise que beaucoup d’entre eux sont originaires de la Djezireh, région agricole du nord-est du pays :

« Ils ont rejoint Alep après une vague de grande sécheresse il y a environ cinq ans. Ils sont très mécontents du régime qui ne les a pas aidés à ce moment-là. »

Ce sont eux qui, une fois armés, ont entrepris de renverser le pouvoir à Alep. C’est avant tout avec eux que le régime syrien devra composer pour tenter de se maintenir.

 

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 12:47
Libération 
28 juillet 2012 à 09:25 (Mis à jour: 16:44)


Un poster de Bachar al-Assad dans un village proche d'Alep, le 24 juillet. Il est écrit: «Nous arrivons, salopard».
Un poster de Bachar al-Assad dans un village proche d'Alep, le 24 juillet. Il est écrit: «Nous arrivons, salopard». (Photo Reuters)

Les forces du régimes de Bachar al-Assad ont lancé samedi leur contre-offensive sur la deuxième grande ville du pays.

Un déluge de feu s’est abattu samedi sur Alep, bombardée et mitraillée par des hélicoptères des forces du régime de Bachar al-Assad qui tentent de déloger les rebelles de la deuxième ville de Syrie, enjeu crucial du conflit.

Selon un correspondant de l’AFP sur place, les rebelles sont parvenus à contrer les premières offensives de l’armée contre le quartier de Salaheddine, les insurgés affirmant que les forces du régime n’ont pas progressé et ont perdu des chars.

Des bombardements violents ont commencé à l’aube sur ce quartier du sud-ouest d’Alep, encerclé, et se poursuivaient avec la même intensité à la mi-journée, selon un autre correspondant. Quatre hélicoptères lançaient des roquettes et mitraillaient le quartier où l’artillerie et les chars étaient en action.

Salaheddine «compte le plus grand nombre de rebelles», a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Selon lui, l’armée régulière, qui envoyé des renforts ces derniers jours autour d’Alep, «n’a fait aucun progrès depuis le matin et a même perdu cinq chars».

«Ce sont les combats les plus violents depuis le début de la révolte» en mars 2011, a souligné cette ONG basée en Grande-Bretagne, qui s’appuie sur un réseau de militants sur place.

Au moins 29 personnes -- dix soldats, huit rebelles et onze civils -- ont été tuées depuis le début de l’assaut, d’après l’OSDH, qui a recensé plus de 20.000 morts, dont 14.000 civils, depuis le début de la révolte contre le régime Assad en mars 2011.

Une centaine de chars ont été déployés aux abords de Salaheddine, selon des militants et insurgés, qui ont fait état de combats dans plusieurs autres zones d’Alep bombardés et survolés par des hélicoptères.

L’agence officielle Sana a de son côté fait état d’accrochages dans le quartier al-Fourkane (est) avec «un groupe terroriste qui terrorisait les habitants», tuant deux terroristes et arrêtant trois autres.

 

Alep, la deuxième ville de Syrie, est la cible d'une contre-offensive des forces du régie de Bachar al-Assad samedi 28 juillet.

Les habitants «terrorisés»

«Il y a des milliers de personnes dans les rues fuyant les bombardements, elles sont terrorisées par les hélicoptères volant à basse altitude», selon Amer, porte-parole d’un réseau de militants à Alep joint par Skype.

«Un très grand nombre de civils se sont rassemblés dans les jardins publics dans des secteurs plus sûrs, mais la majorité se réfugient dans des écoles. Ils ne peuvent pas sortir de la ville», a-t-il ajouté.

Selon les correspondants de l’AFP, les habitants ont de grandes difficultés à se ravitailler en pain et de nombreux civils ont trouvé refuge dans les sous-sols des maisons.

L’assaut a été donné plus d’une semaine après l’ouverture de ce nouveau front le 20 juillet, l’armée ayant pu reprendre le contrôle de Damas où elle a livré combat pendant plusieurs jours aux rebelles.

Cette bataille est cruciale pour les deux parties. «Pour le régime, c’est une ville dans laquelle il a beaucoup d’alliés, notamment parmi les hommes d’affaires sur lesquels il compte pour financer une partie de son effort de guerre», a souligné Ignace Leverrier, ex-diplomate français en poste en Syrie, alors que les rebelles cherchent à créer une zone protégée dans le Nord.

Occidentaux contre Russes

Plusieurs pays occidentaux et l’ONU avaient exprimé leur préoccupation face à la perspective de cet assaut, Washington évoquant la possibilité d’un nouveau «massacre» dans ce pays ensanglanté par 16 mois de violences déclenchées par la répression d’un mouvement de contestation inédit contre le régime.

Cependant la Russie, allié du régime syrien, a estimé qu’il n'était pas «réaliste» d’escompter que le pouvoir reste les bras croisés alors que des rebelles «occupent» Alep, capitale économique du pays qui compte 2,5 millions d’habitants.

«Nous sommes en train de persuader le gouvernement qu’il doit faire les premiers gestes, mais lorsque l’opposition armée occupe des villes comme Alep, où une autre tragédie se prépare, il n’est pas réaliste de compter qu’il (le gouvernement) l’acceptera», a souligné le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, étalant de nouveau les divergences avec l’Occident sur la crise syrienne.

Ailleurs dans le pays, l’armée tentait de prendre d’assaut la région de Lajjate dans la province de Deraa (sud). Près de Hama (centre), la localité de Karnaz était assiégée et pilonnée par l’armée qui bombardait également des quartiers de Homs (centre), selon l’OSDH.

Avec les 29 morts à Alep, 90 personnes ont été tuées en Syrie samedi, a indiqué l’ONG.

Au Liban voisin, des accrochages ont opposé pendant la nuit des habitants de quartiers alaouites partisans du régime syrien et sunnites hostiles à Bachar al-Assad à Tripoli, la grande ville du nord, faisant neuf blessés. L’armée libanaise a rétabli le calme.

Enfin, l’Arabie saoudite a collecté plus de 72,3 millions de dollars en cinq jours lors d’une campagne en faveur du peuple syrien.

(AFP)

 

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 14:31

 

 

LE MONDE | 25.07.2012 à 14h54 • Mis à jour le 25.07.2012 à 15h28

Par Benjamin Barthe

 
A Damas, le 18 juillet, de la fumée s'élève de la ville. Une attaque attribuée aux rebelles de l'ASL aurait tué ce jour-là plusieurs responsables des services de sécurité syrien.

Ce qui n'était qu'une rumeur à laquelle peu d'observateurs n'ont accordé d'importance, est désormais une hypothèse, considérée comme crédible par plusieurs opposants. Pour eux, l'attentat du 18 juillet à Damas qui a décapité une partie de l'appareil sécuritaire syrien, ressemble davantage à une mise en scène du pouvoir qu'à une opération de l'Armée syrienne libre (ASL).

Dans leur esprit, la dictature syrienne, jamais avare en coups tordus, a cherché à maquiller la liquidation de quatre de ses membres, soupçonnés de vouloir rallier l'opposition.

"Parmi les morts, il y a Assef Chawkat [le vice-ministre de la défense et beau-frère de Bachar Al-Assad] et le général Hassan Tourkmani [chef de la cellule de crise] dont les noms circulaient pour participer à l'après-Assad, assure Ayman Abdel Nour, le patron du site d'informations All4Syria. Le régime a préféré prendre le risque que leur disparition ne démoralise l'armée plutôt que d'être poignardé dans le dos."


"AUCUNE PREUVE TANGIBLE DE CE QUI S'EST PASSÉ À DAMAS" 
 

Pour étayer la thèse de la manipulation, les partisans de cette dernière relèvent que les porte-parole de l'ASL n'ont guère fourni d'informations en appui de leurs revendications. "On n'a aucune preuve tangible de ce qui s'est passé à Damas, alors que l'attaque s'est déroulée en plein jour, dans un quartier résidentiel, estime Haytham Al-Manna, chef du Comité de coordination pour le changement démocratique, installé à Paris. La télévision syrienne n'a fourni aucune image alors que d'habitude, elle se précipite sur le lieu des attaques. On est obligés de se poser des questions."

Selon lui, la disparition des quatre hauts responsables fait l'affaire du régime, en ce qu'elle le resserre sur "un noyau dur, mû par un esprit de corps, idéal pour mener un conflit militaire de long terme, à l'algérienne".

Un analyste basé à Damas reste sceptique devant cette thèse. "Ces gens n'étaient pas dangereux pour le régime, ils n'avaient plus de pouvoir." Avant d'ajouter : "C'est vrai qu'aucun des chefs des services de sécurité n'assistait à la réunion. Et ça, c'est troublant."

Benjamin Barthe

 

 

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 17:19

 

Créé le 20-07-2012 à 08h21 - Mis à jour à 19h15

Les forces loyalistes ont tenté de reprendre les quartiers rebelles de Damas et engagé des combats sans précédent à Alep.

 

Scène de désolation à Damas. (Bassem Tellawi/AP/SIPA)

Scène de désolation à Damas. (Bassem Tellawi/AP/SIPA)

Ce qu'il faut retenir :

  • Le chef de la Sécurité, Hicham Ikhtiar, blessé dans l'attentat de mercredi, est mort.
  • Au moins 300 personnes ont été tuées jeudi, la journée la plus meurtrière depuis le début de la révolte, il y a environ 16 mois.
  • De violents combats se poursuivent à Damas, sans que l'on sache pour le moment qui a le dessus, des rebelles ou des forces loyalistes. D'autres ont éclaté à Alep.
  • Les opposants ont appelé à manifester ce vendredi sous le slogan : "Le ramadan de la victoire sera écrit à Damas".
  • L'ambassadeur russe à Paris a affirmé qu'Assad "accepte" de partir "de façon civilisée". Ce que dément formellement la télévision d'Etat syrienne. Il est finalement revenu sur ses propos. 

Washington et Londres ont fait part de leur intention d'intervenir en dehors du cadre du Conseil de sécurité de l'ONU, sans qu'il ne soit question d'une initiative militaire.

 

Des images prises ce vendredi dans le district d'Alep, au premier jour du ramadan.

 

 

Par Al-Jazeera

 

 

*La suite de l'article est visible sur le nouvel Obs :

http://tempsreel.nouvelobs.com/la-revolte-syrienne/20120720.OBS7808/en-direct-syrie-nuit-de-combats-a-damas.html

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 14:15

 

 publicsenat.fr

   Florian Bourdier - Le 20.07.2012 à 16:12
Bashar Al-Assad - AFP
© AFP
Alors que des manifestants à Damas appellent à un «ramadan de la victoire», à New York, la diplomatie essuie un nouvel échec. Russes et Chinois ont posé hier un troisième véto au Conseil de Sécurité qui étudiait de nouvelles menaces de sanctions. La tension entre Russes et occidentaux a des relents de Guerre froide.

« 3000 morts, un véto ; 6000 morts, un véto ; 17000 morts, un véto » résume Gérard Araud. En colère, l’ambassadeur de France à l’ONU voit dans le troisième refus sino-russe la preuve du « soutien inconditionnel » de la part de Moscou et de Pékin envers le « régime syrien dans son entreprise de répression sanglante ».

Les deux membres permanents du Conseil de sécurité reprochent au texte, présenté par la France, l’Allemagne, le Royaume-Unis, le Portugal et les Etats-Unis, « d’ouvrir la voie à une intervention militaire » selon l’ambassadeur Russe à l’ONU. Le Quotidien du Peuple, journal chinois, rappelle l’opposition de Pékin à « une soi-disant ‘’responsabilité de protéger’’ comme base pour le néo-interventionnisme ».

Pourtant, Gérard Araud assure que le texte était modéré : « il n’y a que des menaces de sanctions ». Le Conseil de sécurité doit en effet être réuni à chaque nouvelle étape du Chapitre VII, codifiant les moyens de coercition des Nations Unies.

Trouver une issue à une « prise en otage du peuple syrien »

« En neuf mois, trois vétos, c’est une première qui signe un retour à une logique de Guerre froide », nous explique Khattar Abou Diab. Pour le directeur du Conseil Géopolitique et Perspectives, professeur à Paris VI, les Russes prennent le contrepied du dossier libyen dans lequel ils estiment avoir été abusés. « Poutine veut jouer une carte maîtresse, il veut obliger les autres pays à le consulter systématiquement. C’est une prise en otage du peuple Syrien de la part de la Russie qui veut retrouver une place diplomatique de premier plan ».

Pourtant, la Russie a-t-elle encore les moyens de revendiquer la place qui était la sienne durant la Guerre froide ? « Probablement pas » explique Khattar Abou Diab pour qui le Kremlin cherche désormais « une porte de sortie ». Certains spécialistes évoquent la possibilité d’offrir à Poutine des garanties en matière d’assises sur le territoire, en cas de changement de régime pour assouplir la position de Moscou. On sait que la Russie a toujours souhaité un accès privilégié aux mers chaudes. Mais pour ce consultant en géopolitique du Moyen-Orient, les Russes pourraient essayer de faire se retourner des responsables syriens en faveur d’une transition démocratique. Une manière, un peu idéaliste, de conserver la face tout en aboutissant à une résolution politique du conflit.

Possible désengagement de l’ONU

Les crispations diplomatiques risquent de s’accentuer encore aujourd’hui. La Russie présente au Conseil un texte pakistanais souhaitant prolonger « sans conditions » la mission d’observation de l’ONU en Syrie pour 45 jours. Face à eux, le Royaume Uni propose une résolution visant à proroger la mission pour 30 jours mais assortie de conditions. Si Bashar Al-Assad ne tient pas sa promesse de retirer ses armes lourdes, les observateurs devront quitter le pays, ce qui pourrait bien enterrer définitivement l’option diplomatique. Ce soir, la Russie annonce qu'elle "bloquera" cette proposition.

L’impuissante diplomatie

Face à l’obstination de la Russie et de la Chine, Washington n’a pas hésité hier à accuser les deux pays de se placer « du mauvais côté de l’Histoire». La Maison Blanche menace désormais d’agir « en dehors » du cadre onusien. Une escalade dangereuse qui révèle les faiblesses du Conseil de sécurité en matière de gouvernance mondiale, et ce au prix du sang versé.

Toutefois, la situation est trop délicate dans la région pour envisager une intervention militaire unilatérale. La présence de Pasdarans iraniens (Gardiens de la révolution) et le soutien de Téhéran au régime de Bashar al-Assad complique singulièrement les choses. L’option militaire, à l’instar du dossier libyen, « aggraverait la crise » selon Mr. Abou Diab. Ce dernier préfère envisager une alternative : « une intervention sous le drapeau des Nations-Unies est indispensable, mais on pourrait imaginer qu’elle soit le fait de troupes venant de pays musulmans ou de pays plus indépendants, et non des occidentaux ». Il cite pour exemple le Brésil, l’Inde, ou tout autre Etat n’étant pas aligné directement sur une position américaine, européenne ou russo-chinoise.

Mais toute avancée prendra du temps. S’il est affaibli, le commandement central du gouvernement syrien reste fort et lourdement armé, notamment dans les grandes villes comme Damas et Alep. Hier, la répression a été sanglante, faisant près de 300 victimes. Un triste record, à la veille du Ramadan.

 

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 11:40
Marie Kostrz | Journaliste Rue89

 Révolution 15/07/2012 à 12h20

 

Des rues de Damas et Alep quasi-désertes, des magasins aux stores métalliques baissés. Le week-end dernier, les propriétaires de boutiques des deux principales villes syriennes ont refusé de travailler, en solidarité avec les victimes des attaques de l’armée syrienne.

Leur geste est loin d’être anodin : les commerçants de ces villes sont traditionnellement présentés comme des acteurs économiques alliés du pouvoir syrien.

Samedi et dimanche dernier, ils ont mis la clé sous la porte pour témoigner leur solidarité aux victimes de Douma, ville de la banlieue nord-est de Damas.

Avant cela, une grève similaire avait eu lieu le 28 mai à Damas, après le massacre de Houla. Les souks Al-Hamidiyeh, Harika et Bab Sarje avaient été désertés par les marchands.

Si les marchands avaient cessé de travailler ponctuellement dès décembre 2011 en signe de protestation, le mouvement de désobéissance civile n’avait jamais été si suivi jusqu’à présent.

« La plupart des marchands sont contre le régime »

Susan Ahmad, contactée par Rue89, est satisfaite de la réussite du mouvement de « grève ». La porte-parole pour la région de Damas du Conseil de commandement de la révolution, un mouvement d’opposition actif en Syrie, explique qu’il a été largement suivi les 7 et 8 juillet. Il se poursuit ce week-end, après le massacre de Treimsa dans la nuit de jeudi à vendredi :

« A Yarmouk, dans la banlieue de Damas, tous les magasins sont fermés ce samedi car dix hommes ont été tués par les forces du régime hier. »

Certains magasins de la campagne environnante d’Alep ont aussi fermé leurs portes ce week-end.

La semaine passée, l’initiative avait été proposée aux commerçants par des activistes de son mouvement et des comités locaux de coordination (CLL) après le bombardement de Douma.

Assad en baisse chez les commerçants

Ces grèves à répétition montre qu’une des bases solides du régime semble désormais se fissurer. Bassel Adnan est un homme d’affaire syrien introduit dans la communauté commerçante de Damas. Contacté par Rue89, il explique :

« Je me suis rendu la semaine dernière à une réunion où de nombreux commerçants étaient présents. J’ai parlé avec beaucoup d’entre eux et j’ai remarqué que la plupart étaient contre le régime. »

Il donne l’exemple de Bilal – prénom modifié –, connu pour être un fervent supporter du pouvoir syrien car, selon ses propres mots, « les commerçants ont toujours été du côté de celui qui a le pouvoir ». Bassel Adnan raconte :

« Il était très étonné du courage des jeunes manifestants de Damas et a avoué qu’en leur fort intérieur, les commerçants sont insatisfaits de la manière dont le régime gère la crise. Ils pensent que cela dure depuis bien trop longtemps. Bilal affirme que Bachar el-Assad a perdu sa popularité parmi eux, alors qu’elle était auparavant très forte. »

La peur de ne plus être payé par le régime

L’incapacité du pouvoir à apporter une solution à la crise que la Syrie traverse exaspère en effet plus d’un commerçant damascène. Jibril – prénom modifié –, qui ne participe pas aux manifestations par peur d’y être arrêté ou blessé, ne supporte pas le régime pour autant. Cet entrepreneur ne répond plus aux offres de marché diffusées par l’Etat syrien de peur de ne pas être payé.

Il explique que « 50 % des quartiers de Damas n’ont plus d’électricité et que la majorité des usines des environs de la capitale sont fermées ». Preuve que le régime s’affaiblit.

Une mobilisation plus timide à Alep

A Alep, où un avis de grève avait aussi été diffusé, la situation est un peu différente. Ameer est un activiste indépendant. Contacté par Skype, il explique :

« L’appel à la grève a été lancé tard dans la nuit et sur Internet alors que beaucoup de marchands ne sont pas du tout habitués à l’utiliser. [...]

Et il ne faut pas oublier qu’Alep est beaucoup plus timide dans la révolution car beaucoup d’habitants ont encore en effroi après la très dure répression du pouvoir qui s’est abattue sur la ville dans les années 80. »

Le mois précédent, elle a cependant été très suivie, l’appel ayant été lancé assez tôt par un homme respecté des habitants, le cheikh Ousama Rifaee.

Mais si le mouvement de grève a été très bien accueilli dans les quartiers pauvres et de la classe moyenne d’Alep, il en va différemment dans le centre de la ville. Les vidéos disponibles montrent en effet que les magasins sont fermés dans des zones très modestes d’Alep : Al-Sukkari, Mazaken Hanano, ou encore al-Hulluk.

 

 

Des magasins fermés à Alep

Le centre-ville, qui regroupe les marchands plus riches et davantage liés au régime, n’ont pas suivi les grèves. Ameer :

« Les nouveaux riches qui ont remplacé la vieille bourgeoisie commerçante dans le centre-ville ont toujours peur d’être pris en train de parler de politique, ils ne veulent rien faire qui puissent trahir leurs positions politiques. Il y a un immense signe invisible au-dessus de leur tête qui dit : “Nous savons à quel point le régime est dur envers la population, mais ne nous dérangez-pas, nous faisons de l’argent ici.” »

L’activiste explique cependant que si une partie des commerçants est très liée au régime, la plupart demeurent seulement silencieux même s’ils sont contre Bachar el-Assad. Un point de vue partagé par Khaled – prénom modifié –, originaire d’Alep et en contact avec de nombreux commerçants :

« L’un des riches marchands du souk al-Madina, dont la famille est dans le commerce depuis des générations, m’a dit qu’il souhaitait en secret que le régime tombe mais que le prix à payer allait être très cher. »

« Des hommes d’affaires financent la révolution en douce »

Selon lui, certains d’entre eux ne restent pas inactifs, tout en sachant rester discrets :

« Un riche marchand du centre de la ville qui entretient un contact étroit avec le pouvoir m’a confié que plusieurs hommes d’affaires finançent en douce la révolution. »

Malgré tout, le régime n’a pas laissé faire les commerçants du « croissant de résistance » d’Alep, constitué des quartiers modestes et pro-révolutionnaires reliés entre eux. Le week-end dernier, les forces de sécurité sont intervenues pour les obliger à rouvrir leurs échopes, comme à Al-Sukkari.

 

 

La police force les commerçants à ouvrir leurs magasins, à Al-Sukkari

Ameer affirme cependant qu’elles n’ont pas usé de violence, contrairement à Damas :

« La moitié de la population syrienne se trouve à Damas et Alep, le régime a conscience que ce serait une erreur stratégique de se mettre entièrement à dos Alep et de faire basculer toute la population de la ville dans la révolution. »

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 15:01

 

Libération

14 juillet 2012 à 13:40 (Mis à jour: 14:26)


A Deraa, le 9 juillet 2012.
A Deraa, le 9 juillet 2012. (Photo REUTERS)

 

Des observateurs de l’ONU déployés en Syrie se sont rendus samedi à Treimsa, une localité du centre du pays où l’armée syrienne a tué plus de 150 personnes jeudi, ont annoncé à l’AFP la porte-parole des observateurs, Sausan Ghosheh, et un militant dans la région. Un militant de Hama (centre), a affirmé que le groupe avait rencontré des habitants sur place et «inspecté les endroits pilonnés et les lieux tachés de sang».

Cette visite intervient alors que des centaines de soldats syriens prenaient d’assaut ce samedi Deraa, une localité du sud, au moment où les divisions internationales semblent donner au président Bachar al-Assad un «permis de massacrer» selon le patron de l’ONU.

Le régime semble déterminé plus que jamais à écraser les fiefs rebelles, notamment à Deraa, berceau de la contestation lancée il y a près de seize mois. Dans cette région, «des chars et des transports de troupes forts de centaines de soldats ont pris d’assaut Khirbet Ghazalé au milieu de tirs nourris», peu après que cette localité eut été bombardée par les hélicoptères militaires. Selon un militant de l’opposition sur place, «des chabbihas (miliciens pro-régime) ont mené des perquisitions et incendié les maisons abandonnées par leurs habitants».

Ailleurs, au moins 19 personnes, dont une femme enceinte, ont été tuées dans la répression et les combats samedi, notamment à Homs (centre) et Alep (nord), où des combats ont éclaté à la frontière avec la Turquie, au lendemain d’une nouvelle journée sanglante ayant fait 118 morts selon une ONG. Ces opérations se poursuivent à travers le pays malgré les condamnations internationales et un bilan de morts qui s’alourdit -près de 400 morts en deux jours selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Réagissant au massacre de Treimsa, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a dénoncé «une escalade scandaleuse», estimant que l’inaptitude du Conseil de sécurité à mettre la pression sur le président syrien équivaut à lui octroyer «un permis de massacrer». Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a lui aussi  vivement condamné samedi l'«effroyable massacre». «Ce crime répréhensible que nous condamnons vivement (...) devrait être un argument supplémentaire en faveur de l’abandon de la violence, des meurtres, de la revanche, du terrorisme comme moyens de résolution de différends», a-t-il ajouté. Dans le même temps, le chef du gouvernement irakien a appelé à trouver une solution pacifique à la crise dans laquelle la Syrie est plongée depuis près de 16 mois.

Le blocage reste en effet total entre les pays occidentaux et la Russie, principal soutien du régime, les deux parties s’opposant sur un projet de résolution au Conseil de sécurité. Les 15 membres du Conseil ont repris vendredi leurs discussions autour de deux textes concurrents, l’un déposé par les Occidentaux et menaçant Damas de sanctions si les armes lourdes restent dans les villes, et l’autre de facture russe qui n'évoque pas cette possibilité.

Le président français François Hollande a estimé que si la Chine et la Russie s’opposaient une nouvelle fois à des sanctions, «le chaos et la guerre» s’intalleraient en Syrie. L'émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, a estimé de son côté que Damas avait «bafoué» les résolutions de l’ONU en faisant usage d’armes lourdes à Treimsa. M. Annan, dont le plan de paix en vigueur depuis trois mois n’a eu aucun effet sur le terrain, doit se rendre lundi à Moscou, après une récente visite à Damas et à Téhéran.

Mais le médiateur est de plus en plus critiqué au sein de l’opposition pour son incapacité à faire pression sur le régime de M. Assad. Des manifestations vendredi ont appelé à «retirer Annan, valet d’Assad et de l’Iran».

L’Iran veut aider

Téhéran, le plus important allié régional de Damas, a renouvelé d’ailleurs samedi son offre de «jouer son rôle» pour essayer d'établir un dialogue entre le gouvernement et l’opposition en Syrie et éviter que la crise syrienne ne fasse «rapidement tâche d’huile dans toute la région», selon les Affaires étrangères.

Mais la guerre entre les troupes loyalistes et les rebelles ne semble pas être sur le point de se calmer, comme en témoignent les sanglants accrochages à Treimsa et ceux de samedi à la frontière turque qui ont tué au moins quatre soldats et six rebelles.

L’armée syrienne a affirmé de son côté avoir mené à Treimsa «une opération de qualité» qui s’est soldée par «la destruction des repaires des groupes terroristes, la mort d’un grand nombre de leurs membres, sans qu’aucune victime civile ne soit à déplorer». Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a parlé du plus «infâme des génocides commis par le régime» et a pressé le Conseil de sécurité d’adopter une résolution contraignante «urgente». 

Les Etats-Unis ont évoqué une vision «de cauchemar» et appelé le Conseil de sécurité à faire pression «en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et d’une transition politique».

Selon l’OSDH, qui s’appuie sur un réseau de militants et de témoins, plus de 17000 personnes ont péri depuis le début mi-mars 2011 d’une révolte populaire militarisée au fil des mois face à la répression brutale menée par le régime.

 

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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 20:31

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 03.07.2012 à 14h37 • Mis à jour le 03.07.2012 à 14h37

 

 

 

 

 

 

 

 

 


"La torture continue aujourd'hui en Syrie, et elle est le produit d'une politique nationale", rappelle le responsable de Human Rights Watch, spécialiste de la Syrie basé à Beyrouth, Nadim Houry. L'ONG publie mardi un rapport de 81 pages sur le recours systématique de la torture contre les opposants au régime de Bachar Al-Assad, intitulé "l'Archipel des tortures : arrestations arbitraires, tortures et disparitions forcées dans les prisons souterraines syriennes depuis mars 2011".

 

Basé sur plus de deux cents témoignages d'anciens détenus mais aussi d'anciens membres des forces de sécurité, le document qui figure sur le site Internet de HRW dénombre pas moins de vingt-sept centres de torture en Syrie.  "En publiant leurs localisations, en décrivant les méthodes de torture utilisées et en identifiant les commanditaires, nous mettons ces responsables face à ce à quoi ils devront répondre pour ces crimes horribles", rapporte Ole Solvang, un des chercheurs de HRW.

Si les victimes de la torture en Syrie sont dans leur majorité âgées de 18 à 35 ans, l'ONG a également interrogé des femmes, des enfants et des vieillards. HRW a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de saisir la Cour pénale internationale et d'adopter des sanctions ciblées à l'encontre des responsables syriens impliqués dans ces actes.

Quatre agences de renseignement syriennes connues sous le nom de "moukhabarat" sont à la tête de ce vaste réseau de centres de détention qui pratiquent la torture et les mauvais traitements. Il s'agit de la Sécurité militaire, la Sécurité politique, le Directoire des renseignements généraux et la Sécurité de l'armée de l'air – l'une des plus cruelles, où les prisonniers sont brûlés avec de l'eau bouillante ou de l'acide. Et ce en plus de bases militaires, stades, écoles et hôpitaux utilisés aux mêmes fins.

Des prisonniers sont maintenus "dans des positions de stress douloureuses sur de longues périodes, souvent à l'aide d'équipements spécialement conçus à cet effet", poursuit cette ONG militant pour la défense des droits de l'homme qui dénonce également "le recours à l'électricité", "les brûlures à l'acide des batteries de voitures", "les agressions et humiliations sexuelles", "l'arrachage des ongles" et "les simulacres d'exécutions". Les ex-détenus rencontrés par HRW ont en outre évoqué des centres de détention surpeuplés, une mauvaise alimentation et le refus systématique d'aide médicale. Plusieurs ont raconté avoir vu des personnes mourir sous la torture.

 

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 13:11

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 27.06.2012 à 12h24 • Mis à jour le 27.06.2012 à 12h24

 
Syrie, le 10 mai. Damas après un attentat dans le quartier Sud de la capitale.

La situation en Syrie se détériore rapidement, la crise ayant dégénéré dans certaines régions en un "conflit armé non international", avec la multiplication des violences sectaires, avertissent les experts mandatés par l'ONU dans leur dernier rapport publié mercredi 27 juin.

Ce document, couvrant la période allant de février à juin, est établi par la commission d'enquête internationale indépendante qui, depuis août 2011, agit sur mandat du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Dans leur rapport, les experts dénoncent une "nouvelle escalade de la violence" depuis mai 2012. "La situation des droits de l'homme en Syrie s'est détériorée rapidement. De flagrantes violations des droits de l'homme ont lieu dans un contexte de combats de plus en plus militarisés, indiquent-ils. Dans certaines régions, les combats ont les caractéristiques d'un conflit armé non international" malgré l'augmentation des défections de militaires ainsi que l'apparition d'une "certaine fatigue" au sein des forces régulières syriennes, poursuivent-ils.

Ils déplorent une augmentation de la "violence sectaire". "Alors qu'auparavant les victimes étaient ciblées selon qu'elles étaient pro ou anti-gouvernementales, la commission d'enquête a enregistré un nombre croissant d'incidents où les victimes semblent avoir été prises pour cible en raison de leur appartenance religieuse", expliquent les experts.

 HÉLICOPTÈRES DE COMBAT ET ARTILLERIE

Le rapport dénonce aussi l'augmentation constante de la violence malgré la présence des observateurs de l'ONU. "Des hélicoptères de combat et l'artillerie ont été utilisés dans le bombardement de quartiers entiers considérés comme anti-gouvernement, même pendant la présence des observateurs, comme cela s'est produit à Deir Ezzor et Alep en mai 2012", donnent-ils en exemple.

Ils font également le point sur le massacre de Houla, bien qu'ils n'aient pas été autorisés à se rendre sur place. Après des mois d'attente, le président de la commission, le Brésilien Paulo Sergio Pinheiro, a pu se rendre en Syrie les 23 et 25 juin mais n'a pas pu se rendre à Houla, où au moins 108 personnes ont péri le 25 mai.

Selon les interrogatoires menés par les experts, trois parties auraient participé aux violences qui ont eu lieu durant plus de 24 heures dans la localité de Taldou, à près de 6 km au sud de Houla : les chahibas ou d'autres milices pro-régime, des forces anti-gouvernementales qui voulaient accroître l'escalade de la violence ou des groupes étrangers. "Avec les éléments de preuve disponibles, la commission d'enquête n'a pu exclure aucune de ces possibilités", indique le rapport. Toutefois, la commission estime que "les forces loyales au gouvernement pourraient avoir été responsables d'un grand nombre des morts".

 "CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ"

Ils indiquent ne pas disposer en ce moment de l'identité des personnes qui ont commis ces crimes. Le 1er juin, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a donné son feu vert, malgré l'opposition russe et chinoise, à une enquête internationale indépendante sur le massacre de Houla en vue de traduire en justice les responsables qui pourraient être accusés de "crimes contre l'humanité" selon la Haut Commissaire aux droits de l'homme Navi Pillay.

Depuis, la situation sur le terrain ne cesse d'empirer, avec une centaine de morts par jour selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon le rapport de la commission d'enquête, les actes de torture, notamment sur des enfants, se poursuivent. Ces derniers sont également trop souvent victimes des tirs de francs-tireurs, selon le rapport. Les enquêteurs dénoncent également des violences sexuelles commises sur hommes, femmes et enfants par les forces du gouvernement ainsi que par les chahibas.

Lire aussi : Bachar Al-Assad : la Syrie vit une "véritable situation de guerre"


 

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 14:02

 

Doigt d’honneur 24/06/2012 à 11h58
Blandine Grosjean | Redchef adj Rue89
 

Capture d’écran allemand du site Bild.de

 

Deux photos de l’épouse du dictateur syrien Bachar el-Assad circulent depuis la nuit de samedi à dimanche dans les rédactions.

Diffusées par l’agence de photo Abaca, elles ont été prises, selon les informations lues dans Le JDD de ce dimanche (pas en ligne) et sur le site allemand du Bild, à Damas, samedi, lors d’un entraînement de l’équipe de badminton syrienne sélectionnée pour les Jeux paraolympiques de Londres.

On y voit Asma el-Assad, ex-icône glamour des magazines féminins du monde entier, souriante, en jeans, pieds nus (parfaitement manucurés) sur un cliché, et avec une raquette sur l’autre. Mais c’est l’inscription de son T-shirt qui ressemble à un doigt d’honneur :

« Toi, mon doux pays. »

Jeudi et vendredi, lors d’affrontements entre l’armée loyaliste et les milices de l’opposition et de l’armée libre, près de 250 Syriens ont trouvé la mort. Depuis le début de la révolution, en mars 2011, 15 000 personnes ont été tuées, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

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