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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 15:23

LEMONDE | 23.12.11 | 15h34   •  Mis à jour le 23.12.11 | 20h27

 
 

La Ligue arabe n'a pas peur des paradoxes. A la tête de sa mission d'observation chargée d'enquêter sur les exactions commises par les forces de sécurité du régime de Bachar Al-Assad, arrivée jeudi 22 décembre à Damas, elle a nommé... un professionnel de la sécurité, le général soudanais Mohammed Al-Dabi, un vétéran du renseignement.

Mieux : ce sexagénaire, homme de confiance du président soudanais Omar Al-Bachir, qui est censé mettre un terme aux arrestations et aux tueries d'opposants syriens a lui même été impliqué dans la guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan ainsi que dans le conflit au Darfour, qui vaut à M. Bachir, accusé de "génocide", un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

"Plutôt que de diriger une équipe chargée d'enquêter sur des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en Syrie, le général devrait faire l'objet d'une enquête de la CPI pour des crimes similaires au Soudan", écrit l'ONG Enough Project, spécialisée dans la défense des droits de l'homme en Afrique.

Interrogé sur l'improbable pedigree du chef de la mission, le porte-parole du département d'Etat américain Mark Toner a reconnu "le bilan dérangeant de l'armée et des renseignements soudanais", avant d'affirmer qu'il ne disposait pas d'informations particulières concernant M. Dabi.

De fait, son nom ne fait pas partie de ceux régulièrement cités en relation avec les atrocités perpétrées par le régime soudanais au Darfour. A ce titre, il ne fait l'objet d'aucune poursuite devant la CPI. Pour autant, le général Al-Dabi, promu chef du renseignement militaire après le coup d'Etat de M. Bachir en 1989, a rempli de nombreuses missions en lien avec cette région. Dans son ouvrage de référence sur l'histoire du Darfour (Darfur's Sorrow, Cambridge University Press, 2007), l'universitaire américain M. W. Daly explique comment ce haut gradé a contribué à réprimer la rébellion de l'ethnie Masalit, dans l'ouest du Darfour.

La milice personnelle qu'il mit sur pied à cet effet, composée exclusivement d'Arabes, est considérée comme l'un des précurseurs des janjawids, ces bandes armées esclavagistes qui ont semé la terreur au Darfour. "Des milliers de Masalit ont été tués et des dizaines de milliers ont été forcés de fuir", écrit M. W. Daly.

Interrogé sur ce choix pour le moins maladroit, qui renforce l'opposition syrienne dans l'idée que la mission d'observation ne servira qu'à faire gagner du temps à Damas, un diplomate arabe relativise la controverse. "L'idée était d'avoir un chef de mission originaire d'un pays qui ne soit pas limitrophe de la Syrie et qui n'entretienne pas de contentieux avec le régime Assad", dit-il.

Quant aux marges de manoeuvres de la mission, mises en doute par l'opposition, il tempère les critiques. "L'important, c'est d'être sur le terrain, même si l'on n'en voit que 60 %. Si le régime syrien veut mettre des bâtons dans les roues de la mission, il le fera, quelle que soit la nature de son mandat." Arrivés en exploration à Damas, les observateurs devraient être à pied d'oeuvre à la fin de l'année.

Benjamin Barthe avec Jean-Philippe Rémy (à Johannesburg)

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 13:59

LEMONDE.FR avec AFP | 16.12.11 | 13h00   •  Mis à jour le 16.12.11 | 13h21

 
 

 

Des manifestants défilent dans les rues de Homs le 13 décembre.

Des manifestants défilent dans les rues de Homs le 13 décembre.REUTERS/HANDOUT

La contestation se poursuit en Syrie. Plus de 200 000 personnes ont manifesté, vendredi 16 décembre, dans les rues de la ville de Homs, dans le centre du pays, un des hauts lieux de la mobilisation contre le régime du président Bachar Al-Assad, encerclé par l'armée depuis plusieurs semaines, a affirmé l'Obervatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
 

L'OSDH a précisé que les manifestants étaient sortis, après la prière, dans une dizaine de quartiers "opposés au régime", comme Baba Amro encerclé par un grand nombre de "chabbiha", les milices loyales au pouvoir, al-Khalidya, Deir Balaa ou Jourat al-Chiyah, où 10 000 personnes ont défilé.

Un civil a été tué par les forces de sécurité dans le quartier de Deir Balaa. Deux chars sont par ailleurs entrés dans le quartier al-Ghouta pour disperser la manifestation et plusieurs personnes ont été blessées par les forces de sécurité et des tireurs embusqués dans les quartiers de Bab Sebaa al-Qousour, toujours selon l'OSDH. Dans le quartier Hamra, plusieurs arrestations avaient eu lieu avant la prière.

"Des manifestations massives ont eu lieu également dans la province de Homs à Talbissé, Tal Kalakh, Houla" notamment, d'après l'OSDH.

INQUIÉTUDES DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Au dixième mois de la contestation, la communauté internationale ne cache plus ses inquiétudes concernant les atrocités perpétrées par le régime contre les manifestants. Lundi, la haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, avait annoncé que le bilan de la répression "dépassait probablement les 5 000 morts". Une déclaration qui avait déclenché de vives critiques diplomatiques.

A tel point que la Russie a dévoilé, jeudi, un projet de résolution au Conseil de sécurité condamnant les violences en Syrie. Des violences perpétrées par "toutes les parties", "y compris l'usage disproportionné de la force par les autorités syriennes", a déclaré Moscou.

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 13:03
| Par La rédaction de Mediapart

Par Caroline Donati

L'ONG Human Rights Watch publie jeudi un nouveau rapport sur les exactions en Syrie. Ce document traite des ordres qu'ont reçus les membres des forces de sécurité et de l'armée qui ont fait défection. Une chose est certaine: contrairement aux affirmations de Bachar El-Assad, les forces de sécurité ont des ordres très précis. La torture, le meurtre, les mutilations ne sont pas le fait d'individus ou de groupes isolés mais relèvent d'une véritable stratégie pour terroriser la population et empêcher les manifestations.

Dès son premier rapport, rendu public en juin dernier, HRW qualifiait de « crimes contre l'humanité » les meurtres et actes de torture commis dans la ville de Dera'a, assiégée et soumise à un blocus.

« Nous n'avons jamais vu pareille horreur », lançait déjà Human Rights Watch. « Passages à tabac prolongés », «torture sur des grils improvisés en métal et en bois », « viol avec matraque dans au moins un cas », « exécutions », « disparitions », les récits recueillis à Dera'a sont glaçants. Le silence des témoins et victimes, trop effrayés pour raconter « ce qu'ils ont vu à Dera'a », l'est davantage. Les habitants se murent dans le silence, non seulement en raison de ce qu'ils ont vu mais aussi de ce qu'ils redoutent de voir.

Depuis ce premier rapport, qui recensait 418 personnes tuées dans le gouvernorat de Dera'a et plus de 887 autres dans toute la Syrie, la spirale des morts et des horreurs s'est emballée. Au 1er août, Navi Pillay, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU évoquait un bilan de 2000 morts, 3000 disparus, et 13.000 détenus. Cinq mois plus tard, elle fait le constat que la répression a tué 5000 personnes. Les enfants sont devenus des cibles comme les autres : Navi Pillay a ainsi affirmé devant le Conseil de sécurité, ce lundi 12 décembre, que plus de 300 mineurs ont été tués, dont 56 pour le seul mois de novembre.

« On voit beaucoup d'enfants parmi les victimes, non seulement parce que beaucoup de jeunes âgés de 10 à 18 ans manifestent mais aussi parce que les parents les ont emmenés avec eux, pensant qu'on n'allait pas tirer sur des enfants, témoigne Michel Fournier, responsable pour la région Afrique du Nord, Moyen-Orient de la section française d'Amnesty International. C'est une forme de répression rarement vue ailleurs. »

Le décompte macabre des victimes de la répression paraît loin de refléter la situation d'autant que le travail d'enquête des humanitaires et des ONG se heurte au black-out imposé par les autorités syriennes qui ont fermé le territoire aux observateurs indépendants, ONG et presse.

« Peut-être sommes-nous trop prudents ou trop lents, mais cette lenteur s'explique par notre souci de vérification des informations, affirmait ainsi Françoise Lemelle, de la section française d'Amnesty en octobre. Nous sommes certains que la réalité est nettement plus grave que ce que nous avançons aujourd'hui. »

Les témoignages livrés par les Syriens qui ont fui le pays le laissent à penser. Certains de ces récits ont pu être corroborés par les ONG et rendus publics : à l'instar de la mort en détention sous la torture du jeune Hamza Ali al-Khatib, 13 ans, après avoir été arrêté à la suite d'une marche pacifique organisée pour briser le blocus de Dera'a, le 29 avril. « Selon des vidéos rendues publiques et des documents confidentiels obtenus par Amnesty International, son visage, sa tête et son dos portaient des blessures, et son pénis avait été coupé », lit-on dans le rapport de l'organisation consacré aux morts en détention.

http://www.youtube.com/verify_age?next_url=/watch%3Fv%3Dp_syR-jrWVg%26feature%3Dplayer_embedded

D'autres ne le seront peut-être jamais. Comme le témoignage de Rami, originaire de Lattaquié et qui vit maintenant en Turquie. Il raconte comment des centaines de manifestants, tués début avril, auraient été entassés dans des containers, avant d'être jetés à la mer... Il dit encore les pressions exercées sur sa famille en raison de son engagement pour la Révolution : « De père, je n'en ai plus», affirme le jeune activiste en mimant de ses mains la disparition de celui-ci. Son père est toujours en vie... mais il a dû, sous la pression, renier son fils, sur les registres de l'état civil.

Dans cette même ville du littoral, l'Organisation générale de la révolution syrienne rapportait le 8 octobre le témoignage de détenus, contraints à assister au viol d'une jeune femme de 23 ans par un officier syrien, devant les yeux de son mari.

A Dera'a, des témoins ont encore indiqué à HRW l'exécution d'un groupe « de plus de vingt » personnes, dans une prison improvisée sur un terrain de football. Ces récits effrayants font dire aux humanitaires que le niveau de violations des droits humains atteint est comparable à celui des pires conflits. « Ce sont les précédents de la Tchétchénie et du Kosovo qui nous viennent à l'esprit », affirme l'un d'eux.

«Tirer pour tuer»

La stratégie de terreur mise en œuvre par le régime sert un objectif : punir les « dissidents » et dissuader à tout prix la population de manifester. Le régime recourt à des méthodes en cours depuis des décennies dans les geôles syriennes, comme les nombreux coups ou les décharges électriques. Mais de nouvelles pratiques de tortures apparaissent, inédites tant pour la Syrie que l'ensemble de la région.

« Il y a un acharnement que l'on n'avait jamais vu comme ces mutilations corporelles, et les mutilations des organes génitaux, confirme Michel Fournier. On ne sait pas si les mutilations ont été commises avant ou après la mort, mais ces corps mutilés sont remis aux familles ou sont laissés sur la voie publique alors qu'auparavant, les victimes disparaissaient. Cet acharnement à montrer ces mutilations relève d'une stratégie d'intimidation.»

De cette manière, c'est l'ensemble de la société qui est tenue en joue par la machine coercitive du régime syrien, y compris dans les villes qui paraissent échapper à la contestation. Comme à Alep, où le dispositif sécuritaire y est particulièrement redoutable afin de prévenir tout basculement. Depuis les affrontements des années 1980, la métropole du Nord est particulièrement redoutée par le pouvoir. Pour s'être rendu aux Etats-Unis pour un voyage professionnel, un Alépin a été tué à son retour en Syrie. « Il n'était pas manifestant, il se rendait à un congrès professionnel, mais soupçonné par le régime d'avoir livré des informations sur ce qu'il se passait en Syrie, il a disparu à son retour : son corps mutilé a été retrouvé dans un fossé », rapporte Michel Fournier.

Non content d'utiliser la force létale contre les manifestants, tués par les forces de sécurité ou des francs-tireurs « qui tirent pour tuer », comme le démontrent les rapports de HRW et de AI, le pouvoir recourt à une stratégie de terreur éprouvée depuis des décennies : frapper pour l'exemple.

Sur les 22 millions de Syriens, un million d'agents civils ou militaires seraient engagés dans les missions de quadrillage et de répression. Auxquels viendraient s'ajouter de nouvelles recrues : des populations alaouites paupérisées, armées par le régime, et des gangs constitués par des clients du régime.

Vidéos d'Amnesty : Syrie, tirer pour tuer :

 

 

Une par une, les villes et les quartiers « rebelles » connaissent le même sort que Dera'a, tel que décrit dans le premier rapport de HRW: encerclés par les chars et blindés, les cités étant soumises à un blocus.

Les chars et les milliers de soldats qui sont envoyés pour mater la révolte ne sont pas des moyens appropriés pour mettre fin aux manifestations de rue et ce sont les unités d'élite du régime qui se chargent des campagnes d'arrestation et des opérations de fouilles systématiques, mais cette violence sans mesure vise à réveiller le traumatisme de l'écrasement du soulèvement de Hama en 1982. La ville, alors fief de la contestation emmenée par les Frères musulmans, avait été assiégée pendant plus d'un mois : les bombardements à l'arme lourde, le « nettoyage » systématique, maison par maison, avaient entraîné la mort de plus de 20.000 personnes.

Une violence «en quelque sorte contrôlée»

Devenu l'épicentre de la crise, après Dera'a, Homs vit dans un état de quasi-guerre, que décrit le second rapport de l'ONG publié en novembre dernier (à lire ici). « Depuis les grandes manifestations du 29 avril, Homs est devenu l'épicentre de la crise, explique Nadim Houry, spécialiste de la Syrie et du Liban pour HRW, si la répression y est plus intense que dans les autres villes, ce n'est pas qualitativement différent. Le déploiement des chars et des forces de sécurité, les campagnes d'arrestation s'inscrivent dans la même stratégie que l'on a vu ailleurs : arrêter à tout prix les manifestations. »

Rendu public ce jeudi, le prochain rapport de HRW, traite des ordres qu'ont reçus les membres des forces de sécurité et de l'armée qui ont fait défection. Dans une interview diffusée le 7 décembre par la chaîne américaine ABC, le président Bachar El-Assad niait toute responsabilité dans la répression en cours, affirmant que « quelques erreurs » individuelles avaient pu être commises de la part de responsables.

Si la solution militaire a échoué jusqu'à présent à faire taire « la capitale de la révolution », le régime est néanmoins parvenu à isoler les quartiers « rebelles » les uns des autres. Les blocus imposés aux fiefs de la contestation ont pour effet de fragmenter l'espace : les manifestations se déroulent désormais dans des réduits.

Vidéo ci-dessous : Homs, quartier Khaldiyé, manifestation menée par l'artiste Fadwa Soleiman, lettre à Alep pour amener la ville voisine à se solidariser avec Homs. Source : Conseil de la révolution syrienne de Homs.

 

 

Hésitant à répéter le massacre de Hama, en raison de l'étendue géographique de la contestation et parce que l'information circule malgré tout, le régime « dose » la violence et mime la répression de 1982.

« De plus en plus acculé, le régime tue davantage chaque jour, mais il n'est pas sûr qu'il répète la stratégie de Hama, de raser la ville, qui est une stratégie dangereuse, analyse Nadim Houry. Il y a un niveau intense de violence, mais elle reste en quelque sorte contrôlée. Le régime a besoin de convaincre ses soutiens qu'il combat des salafistes et des jihadistes et qu'il ne commet pas un nouvel Hama. »

Encerclés, les habitants sont privés d'électricité, de téléphone, d'eau et d'accès à la nourriture et aux soins. L'acheminement des médicaments et de la nourriture est bloqué en prévision du siège, et lors de l'assaut, les habitants qui se hasardent à sortir pour se ravitailler sont visés sans sommation.

« Il y a clairement une politique de privation d'accès aux soins, confirme un humanitaire. Ne pouvant accéder aux soins, les blessés sont quasiment laissés pour morts : on fait des blessés pour en faire des morts. » A Homs, le bilan quotidien de ces blessés est évalué entre 50 à 70 personnes depuis un mois. Mais les travailleurs humanitaires ont toutes les peines à établir des listes de victimes. « L'information remonte difficilement parce que le corps médical est occupé à soigner et à s'organiser et parce qu'il est aussi terrorisé », poursuit l'humanitaire. Car les médecins et les pharmaciens sont devenus des cibles à part entière, au même titre que les leaders du mouvement pacifistes, assassinés ou contraints à l'exil.

Se sentant menacé, le Dr Ibrahim Nahel Othman avait pris la fuite. Il a été tué le 10 décembre dernier, à la frontière turque, par des tirs des forces de sécurité de l'armée de l'air, la puissante unité des services de renseignement du régime réputée pour son allégeance au clan Assad (voir ici la page qui lui est consacrée).

Tensions confessionnelles

Surnommé « le docteur de la révolution », Ibrahim Nahel Othman était l'un des fondateurs de la coordination des médecins de Damas qui apportait des soins de manière clandestine aux blessés, contraints de fuir le dispositif officiel hospitalier. A Dera'a mais aussi dans la banlieue de Damas, les activistes racontent comment, au début du soulèvement, les manifestants s'improvisaient en boucliers humains pour empêcher l'entrée des sécuritaires dans les hôpitaux.

Les hôpitaux publics et même privés sont devenus des « outils de la répression », comme le confirme le rapport publié par Amnesty International le 25 octobre. Les blessés y sont arrêtés par les forces de sécurité, voire achevés. Pour avoir délivré des soins à des victimes de la répression, des manifestants, des personnels de santé, ont été à leur tour victime de la répression.

« Le plus choquant est de voir comment le personnel hospitalier participe à la répression, souligne Michel Fournier qui cite l'exemple d'un infirmier qui a délibérément débranché un malade placé sous appareil respiratoire. La Syrie a atteint un degré d'atrocité exceptionnel que l'on est en train de découvrir. »

Vidéo d'Amnesty International sur ce sujet :

 

 

« A Homs mais aussi dans toutes les régions, on tue les enfants, on s'attaque au corps médical ainsi qu'aux structures médicales, dans ce qui s'approche d'une logique d'éradication », conclut un autre humanitaire.

Les rapports publiés par les ONG confirment aussi que les opérations de répression sont menées par les forces de sécurité et services de renseignement, les milices loyalistes armées, la plupart issues de la communauté alaouite et engagées dans la même lutte de survie que le clan au pouvoir. Elles sont aujourd'hui désignées par les manifestants sous le terme de Chabiha, en référence à ces groupes de voyous qui sévissent dans le pays alaouite depuis les années 1980 et se livrent à des trafics et des rackets en tout genre avec la protection du clan Assad. Une désignation à forte consonance communautaire.

Largement « médiatisées » par les contestataires, leurs exactions dont les vidéos circulent sur Internet accroissent les tensions confessionnelles du pays, déjà avivées par la violence du discours officiel, qui agite la dissension confessionnelle et dénigre les contestataires en les accusant d'être des terroristes et des islamistes armés. La communication est un élément clef du dispositif répressif. Cette stratégie qui s'appuie sur des provocations réelles est particulièrement efficace car la société syrienne a en mémoire les affrontements interconfessionnels des années 1970 et 1980. Elle épuise les cadres du mouvement pacifiste et les élites, engagés dans un travail quotidien pour pacifier les tensions, éviter les dérapages et vérifier les récits.

Dans un rapport alarmant sur les derniers événements à Homs, les comités de coordination locale exhortent les réseaux sociaux à faire preuve de la plus grande retenue et intégrité lorsqu'ils rapportent ces incidents afin de ne pas aider les médias officiels à alimenter des instincts de revanche.

« Il y a des indications d'un début de tensions confessionnelles qui, dans certains cas, ont évolué en violences confessionnelles à Homs, qui est un microcosme de ce qui se passe en Syrie en raison de la composition mêlée de la ville, observe Nadim Houry. En armant des groupes alaouites, et en jouant la carte des jihadistes et des salafistes, le régime a avivé les tensions confessionnelles. Il y a eu quelques dérapages, des enlèvements des deux côtés. » Quelle est l'étendue exacte de ces dérives ? « Personne ne le sait aujourd'hui, conclut le chercheur. Ce qui est clair, c'est que le régime cherche à écraser militairement le soulèvement, reprendre l'initiative sur le terrain et faire des réformes superficielles. »

Une chose est sûre : la machine à rumeur est lancée à folle allure. Une arme redoutable dans la guerre de position que le régime syrien livre aux révolutionnaires et aux défenseurs des droits humains.

___________________

Retrouvez sous l'onglet Prolonger d'autres rapports d'Amnesty International ainsi que des vidéos.

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 22:24

Le Monde - 12 décembre 2011

Bien décidés à exprimer par des moyens pacifiques leur volonté de voir Bachar Al Assad abandonner le pouvoir et laisser la place à plus compétent que lui, puisqu'il n'a aucune autorité sur l'armée dont il est le chef suprême, les Syriens ont entamé, dimanche 11 décembre, une "Grève de la Dignité", premier pas d’un mouvement de désobéissance civile qu'ils espèrent voir aboutir dans les derniers jours de décembre.

Grève de la Dignité

L’appel a connu du succès dans les villes de Homs,  Hama, Idlib, Deïr al Zor, Raqqa, Daraa, Qamichli, Jableh..., ainsi que dans les banlieues de Damas (Daraya, Barzeh...), dans certains quartiers d'Alep et dans de nombreuses localités de moindre importance. Les commerçants se sont abstenus d’ouvrir leurs boutiques, les étudiants ne se sont pas rendus dans leurs universités et les enfants dans leurs écoles. Des manifestations de soutien à la grève ont été organisées en différents endroits, comme dans le village de Qara... à deux pas d'un fameux monastère dont la supérieure ne manquera pas de nier les faits. Des lâchers de "montgolfières de la dignité" ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la capitale (Barzeh, Midan, Mouhajirin...).

Manifestation à Binch (Idlib) en soutien à la "grève de la liberté"

Comme on pouvait s’y attendre, les moukhabarat se sont attaqués aux magasins dont les devantures étaient restées baissées, brisant les cadenas et laissant les lieux ouverts de manière à faciliter leur pillage. Dans d'autres localités, ils ont maculé de rouge les stores qui n'avaient pas été levés, de manière à repérer plus tard leurs propriétaires.

Dans certains quartiers de Lattaquié, les forces de sécurité se sont rendues de maison en maison, à la recherche des commerçants grévistes, enregistrant leurs noms et proférant des menaces au cas où, persistant dans leur mouvement, ils n’ouvriraient pas aussitôt leur commerce. Sous la protection des moukhabarat, la chaîne de télévision Al Dounya a filmé pour démontrer, contre toute évidence, que la vie était partout normale et que l’ordre de grève n’avait aucun effet.

Si les centres villes de Damas et Alep sont restés ouverts, on se gardera d’affirmer qu’ils entendaient ainsi démontrer un quelconque soutien au régime. On ne pourra en effet tirer une telle conclusion que lorsque, en montrant qu'il est prêt à respecter la décision des grévistes, le régime aura laissé les Syriens libres d’exprimer ce qu’ils pensent. Ce serait tout à fait nouveau et ce n’est pas demain la veille…

Planification de la "Grève de la Dignité"

En ordonnant au contraire aux forces de sécurité de briser le mouvement, Bachar Al Assad a confirmé que, quoi qu'il en dise, il a conscience de son impopularité. Il craint, en n'intervenant pas dès le premier jour, de voir la désobéissance civile s'étendre, paralyser chaque jour davantage le pays, atteindre le centre de la capitale et finalement camper aux portes de son palais pour lui en réclamer les clefs.

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 15:19
L'étrange pedigree du chef de la mission arabe en Syrie

LEMONDE | 23.12.11 | 15h34   •  Mis à jour le 23.12.11 | 20h27

 
 

La Ligue arabe n'a pas peur des paradoxes. A la tête de sa mission d'observation chargée d'enquêter sur les exactions commises par les forces de sécurité du régime de Bachar Al-Assad, arrivée jeudi 22 décembre à Damas, elle a nommé... un professionnel de la sécurité, le général soudanais Mohammed Al-Dabi, un vétéran du renseignement.

Mieux : ce sexagénaire, homme de confiance du président soudanais Omar Al-Bachir, qui est censé mettre un terme aux arrestations et aux tueries d'opposants syriens a lui même été impliqué dans la guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan ainsi que dans le conflit au Darfour, qui vaut à M. Bachir, accusé de "génocide", un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

"Plutôt que de diriger une équipe chargée d'enquêter sur des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en Syrie, le général devrait faire l'objet d'une enquête de la CPI pour des crimes similaires au Soudan", écrit l'ONG Enough Project, spécialisée dans la défense des droits de l'homme en Afrique.

Interrogé sur l'improbable pedigree du chef de la mission, le porte-parole du département d'Etat américain Mark Toner a reconnu "le bilan dérangeant de l'armée et des renseignements soudanais", avant d'affirmer qu'il ne disposait pas d'informations particulières concernant M. Dabi.

De fait, son nom ne fait pas partie de ceux régulièrement cités en relation avec les atrocités perpétrées par le régime soudanais au Darfour. A ce titre, il ne fait l'objet d'aucune poursuite devant la CPI. Pour autant, le général Al-Dabi, promu chef du renseignement militaire après le coup d'Etat de M. Bachir en 1989, a rempli de nombreuses missions en lien avec cette région. Dans son ouvrage de référence sur l'histoire du Darfour (Darfur's Sorrow, Cambridge University Press, 2007), l'universitaire américain M. W. Daly explique comment ce haut gradé a contribué à réprimer la rébellion de l'ethnie Masalit, dans l'ouest du Darfour.

La milice personnelle qu'il mit sur pied à cet effet, composée exclusivement d'Arabes, est considérée comme l'un des précurseurs des janjawids, ces bandes armées esclavagistes qui ont semé la terreur au Darfour. "Des milliers de Masalit ont été tués et des dizaines de milliers ont été forcés de fuir", écrit M. W. Daly.

Interrogé sur ce choix pour le moins maladroit, qui renforce l'opposition syrienne dans l'idée que la mission d'observation ne servira qu'à faire gagner du temps à Damas, un diplomate arabe relativise la controverse. "L'idée était d'avoir un chef de mission originaire d'un pays qui ne soit pas limitrophe de la Syrie et qui n'entretienne pas de contentieux avec le régime Assad", dit-il.

Quant aux marges de manoeuvres de la mission, mises en doute par l'opposition, il tempère les critiques. "L'important, c'est d'être sur le terrain, même si l'on n'en voit que 60 %. Si le régime syrien veut mettre des bâtons dans les roues de la mission, il le fera, quelle que soit la nature de son mandat." Arrivés en exploration à Damas, les observateurs devraient être à pied d'oeuvre à la fin de l'année.

Benjamin Barthe avec Jean-Philippe Rémy (à Johannesburg)

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 13:45

LEMONDE.FR avec AFP | 12.12.11 | 12h18   •  Mis à jour le 12.12.11 | 13h07

 

La fin de la toute-puissance du parti Baas est l'une des principales revendications de la contestation syrienne, avec la libération des prisonniers politiques et la levée de l'état d'urgence obtenue en avril.

La fin de la toute-puissance du parti Baas est l'une des principales revendications de la contestation syrienne, avec la libération des prisonniers politiques et la levée de l'état d'urgence obtenue en avril.AP/Amr Nabil

Les Syriens se rendaient aux urnes, lundi 12 décembre, afin d'élire leurs représentants dans les municipalités, et ce malgré les violences qui secouent le pays depuis neuf mois. Il s'agit du premier scrutin organisé depuis le début du mouvement de contestation sans précédent du régime du président Bachar Al-Assad, le 15 mars.

Le ministre de l'information syrien, Adnane Mahmoud, a affirmé que la tenue lundi des municipales montrait la détermination des autorités à mener des réformes politiques. "Ces élections se déroulent à leur date prévue conformément au programme de réformes. Cela prouve la détermination des dirigeants et du peuple syriens à avancer dans l'application du programme de réformes", a déclaré le ministre. "Ces élections surviennent alors que certains ont misé vainement sur leur arrêt, à travers des actes terroristes perpétrés par des groupes armés et en terrifiant les citoyens", a-t-il poursuivi.

Plus de 14 millions d'électeurs sont appelés aux urnes. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures, heure locale (7 heures, heure française) et doivent fermer à 22 heures, heure locale (21 heures, heure française). Il y a plus de 42 000 candidats pour 17 000 postes. Dans un bureau de Damas, l'affluence était faible en début de matinée, seuls 61 électeurs ayant glissé leurs bulletins dans l'urne en un peu plus de deux heures, selon un responsable sur place.

"J'ai voté, car nous voulons contribuer aux réformes en élisant les meilleurs", a dit Zeina, 35 ans, en sortant d'un bureau de vote place des Omeyyades à Damas. Ahmad, un chauffeur de taxi, a estimé que "tous doivent participer au vote pour répondre à ceux qui appellent à la grève". Il faisait référence aux militants en faveur de la démocratie animant les manifestants contre le régime sur place, qui ont lancé une campagne de désobéissance civile entamée dimanche par une grève générale suivie par une partie de la population.

TOUTE-PUISSANCE

Ces municipales ont été organisées en vertu de la nouvelle loi électorale adoptée pour "renforcer le principe de la décentralisation", selon les autorités. Un opposant sous couvert de l'anonymat s'est dit "étonné que des élections se déroulent dans ces circonstances. Les villes en soulèvement n'ont rien à voir avec ces élections". Le scrutin se déroule, selon lui, "dans des régions qui ne se sont pas encore soulevées contre le régime", c'est-à-dire Alep, certains quartiers de Damas, les villes de Soueida et Quneitra (sud), Tartous (nord-ouest) et certains quartiers de Lattaquié et Banias.

Le mouvement de contestation a été lancé pour réclamer des réformes démocratiques, mais, face à la détermination du régime à le mater, les manifestants ont ensuite exigé le départ de M. Al-Assad.
Ce dernier avait promis à maintes reprises des réformes susceptibles de mettre fin à l'hégémonie de son parti, le Baas, et a même promulgué, le 4 août, un décret autorisant le multipartisme, mais les forces de sécurité et l'armée ont continué à réprimer la contestation, causant plus de 4 000 morts depuis mars, selon l'ONU.

La fin de la toute-puissance du parti Baas est l'une des principales revendications de la contestation, avec la libération des prisonniers politiques et la levée de l'état d'urgence, obtenue en avril.
Alors que les municipales se déroulaient dans plusieurs régions, des affrontements opposaient des déserteurs à des forces de sécurité dans deux hauts lieux de la contestation Idleb (nord-ouest) et Deraa (sud), a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Un civil a, en outre, été tué et cinq blessés par les tirs des forces du régime lors d'une opération de perquisition à Idleb, a précisé l'OSDH dans un communiqué.

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 16:55

Libération - Monde Aujourd'hui à 15h31


Des manifestants syriens le 9 décembre 2011 à Kansafra, un village du nord. (© AFP Ricardo Garcia Vilanova)

 

Un appel à la grève générale pour accroître la pression sur le régime du président Bachar al-Assad a été bien suivi dimanche dans une partie de la Syrie, où les affrontements entre déserteurs et soldats de l'armée régulière se sont multipliés.

Les commerces sont restés fermés et les rues désertes dans plusieurs régions en réponse à un appel de l'opposition, qui entend entamer par cette grève une vaste campagne de désobéissance civile.

Les violences qui ont fait 55 morts vendredi et samedi selon les militants n'ont cependant pas cessé: deux civils ont été tués dimanche par des tirs à Kafar Takharim, dans la province d'Idleb (nord-ouest), a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Un adolescent de 16 ans a aussi été tué par les tirs de la Sécurité à Tafas dans la province de Deraa (sud), selon la même source.

Parallèlement, de violents affrontements ont opposé des déserteurs et l'armée régulière dans la province d'Idleb, où deux véhicules de transports de troupes ont été incendiés, et dans celle de Deraa, où "trois chars de l'armée ont été incendiés et plusieurs personnes blessées", selon l'OSDH.

Et la communauté internationale s'inquiète tout particulièrement pour la ville de Homs, encerclée par de nombreux chars et des milliers de soldats, selon des militants qui redoutent "un massacre" imminent.

La grève a été "très largement suivie" dans la province de Deraa ainsi que dans la plupart des localités de Jabal al-Zaouia à Idleb, près de la frontière turque, a rapporté l'OSDH, citant des militants sur place.

Près de Damas, les forces de sécurité ont tenté d'ouvrir les magasins de force les magasins à Harasta. Elles ont procédé à des arrestations dans cette ville et à Douma, où la grève était observée à 90%, selon l'OSDH et des militants.

A Homs, un bastion de la contestation dans le centre du pays, "la grève a été suivie à 100% dans les quartiers opposés au régime", selon l'OSDH. Des images vidéos diffusées par des militants ont montré des rues complètement désertes.

Des militants pro-démocratie ont signalé sur internet que la grève était suivie dans plusieurs quartiers de Damas, mais la vie suivait son cours normal dans le centre de la capitale, selon une journaliste de l'AFP.

Le dimanche est un jour ouvré en Syrie, où le repos hebdomadaire est observé le vendredi et le samedi.

"La plupart des facultés de l'Université de Damas, notamment celles de médecine, d'ingienerie informatique, et d'économie, ont observé la grève", selon les Comités locaux de coordination (LCC), un des groupes qui organisent les manifestations sur le terrain.

Selon eux, cette grève constitue le lancement d'une campagne de désobéissance civile qui doit se poursuivre sous d'autres formes: fermeture de routes, sit-in, grèves dans les universités ou les transports, coupures volontaires des téléphones portables...

Refusant toujours de reconnaître l'ampleur du mouvement, le régime de M. Assad a appelé les citoyens à voter en nombre lors des élections municipales prévue lundi, tout en continuant de tenter de faire taire la contestation par la force.

Un médecin qui soignait les militants blessés, Ibrahim Osmane, a été tué samedi par des tirs des services de la sécurité de l'air, à la frontière turque, selon l'OSDH et les LCC.

Trois hommes arrêtés il y a quelques jours dans la province de Hama (centre) ont été retrouvés morts dimanche, selon les militants.

Et un jeune homme de 27 ans qui s'était réfugié au Liban après avoir été touché à la tête par un tir, a succombé à ses blessures dimanche, selon des sources médicales libanaises.

Le président du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la plupart des courants de l'opposition du pays, Burhan Ghalioun, a déclaré vouloir préserver les institutions du pays.

"L'opposition n'est plus prête à négocier avec des assassins", a-t-il rappelé dans un entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel daté de lundi. "Mais elle est prête à parler aux fonctionnaires civils et militaires qui ne représentent pas le régime mais les institutions", a-t-il poursuivi.

"Nous ne voulons pas refaire les erreurs qui ont été commises en Irak, nous voulons que les institutions publiques, et avec elles l'ordre et la paix social, soient conservées", a-t-il insisté.

La répression en Syrie a déjà fait selon l'ONU au moins 4.000 morts depuis mars.

(AFP)

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 13:09

LEMONDE.FR avec AFP | 09.12.11 | 09h20

 
 

 

Un blindé de l'armée syrienne à Homs.

Un blindé de l'armée syrienne à Homs.AP

Le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants de l'opposition syrienne, accuse le régime du président Bachar Al-Assad de se préparer à commettre une répression violente à Homs, un important foyer de la contestation.

"Toutes les informations, les vidéos, ainsi que les militants sur le terrain affirment que le régime se prépare à commettre un massacre collectif pour faire taire la révolution dans cette ville, et en faire un exemple pour les autres régions" de Syrie, affirme le CNS dans un communiqué. "Le régime prétexte des incidents confessionnels pour justifier son éventuel crime. Il pousse dans cette direction par tous les moyens en incendiant des mosquées, en tuant des jeunes et en les torturant, en enlevant des femmes et des enfants. Hier le régime a mis le feu à un oléoduc dans le quartier de Baba Amro [à Homs], afin d'en accuser ce qu'il appelle 'des groupes armés'", indique le CNS.

 

Un oléoduc a été incendié dans le quartier de Baba Amro, à Homs, indique le Conseil national syrien.

Un oléoduc a été incendié dans le quartier de Baba Amro, à Homs, indique le Conseil national syrien.REUTERS/SANA

"Le régime tente de faire taire les insurgés pacifiques en prétextant vouloir livrer une guerre contre le terrorisme", ajoute le communiqué. Le CNS a enfin fait état de la présence d'"importants renforts militaires qui encerclent actuellement Homs, dont des milliers de soldats, et un nombre incalculable d'engins militaires lourds. Les forces du régime ont érigé plus de soixante barrages à l'intérieur de Homs", a-t-il ajouté.

La ville rebelle de Homs est le théâtre d'opérations sécuritaires depuis plusieurs semaines. Jeudi, au moins dix civils y ont péri, sous les tirs des forces du régime, de francs-tireurs ou dans des attaques à l'artillerie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Huit autres civils ont été blessés par les agents de sécurité qui "ont tiré aveuglément sur les habitants à Houla", dans la province de Homs, surnommée "capitale de la révolution" et qui compte le plus grand nombre de "martyrs" depuis le début à la mi-mars de la révolte populaire, selon la même source.

Les militants pro-démocratie en Syrie ont annoncé jeudi le lancement d'une campagne de désobéissance civile pour accroître la pression sur le régime Assad.

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 13:07

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 05.12.11 | 10h35   •  Mis à jour le 05.12.11 | 10h52

 
 

 

Des véhicules blindés ont été engagés dans les combats contre les déserteurs.

Des véhicules blindés ont été engagés dans les combats contre les déserteurs.AFP/-

Une blogueuse syrienne, Razan Ghazzawi, a été arrêtée dimanche 4 décembre alors qu'elle se rendait à Amman pour assister à un forum sur la défense du droit de l'information, annonce, lundi 5 décembre, le Centre syrien d'information et du droit d'expression. La blogueuse a été arrêtée à la frontière syro-jordanienne, selon cette organisation dans laquelle Mme Ghazzawi, diplômée en anglais de la faculté de lettres de Damas, occupe une fonction de coordination.

Depuis 2009, Razan Ghazzawi anime son propre blog, Razaniayat, et participe à des activités littéraires et d'information, a expliqué le centre, pressant les autorités de la libérer et de cesser "la répression des blogueurs et les journalistes". Les réseaux sociaux jouent un rôle de premier plan dans la mobilisation depuis le début du soulèvement populaire contre le régime du président Bachar Al-Assad, à la mi-mars, dont la répression a fait selon l'ONU plus de quatre mille morts. Les autorités syriennes interdisant à la plupart des journalistes étrangers de couvrir le soulèvement, les médias internationaux dépendent en grande partie des vidéos de manifestants postés sur YouTube et d'autres sites Internet. Ces vidéos ont évolué depuis le début des manifestations et affichent désormais la date et le lieu des manifestations filmées, malgré les risques encourus. Les activités en ligne des opposants au régime de Damas font l'objet d'une vive répression.

DÉFECTION D'AGENTS DES MOUKHABARAT

Une dizaine d'agents des moukhabarat, la police secrète syrienne, ont fait défection dans la nuit de samedi à dimanche à Idlib, 280 km au nord-ouest de Damas, près de la frontière turque, rapporte l'opposition. C'est la première fois depuis le début des troubles, en mars dernier, qu'un nombre aussi important de membres des forces spéciales, pilier du régime de Bachar Al-Assad, changent de camp. Des fusillades ont éclaté lorsque les transfuges ont quitté les locaux des services de renseignement de l'armée de l'air en pleine nuit. Une dizaine de morts et de blessés a été signalée dans les deux camps.

Selon un opposant sur place, la fuite des agents de la police secrète d'Idlib a été planifiée et facilitée par des déserteurs venus de la région voisine du Djebel al Zaouïa. Des véhicules blindés ont été engagés dans les combats et les tirs ont duré jusqu'à l'aube, a-t-il ajouté. Sur le front diplomatique, le nouvel ultimatum lancé samedi par la Ligue arabe est resté lettre morte. La Ligue exige la mise en œuvre d'un plan de sortie de crise qui prévoit notamment le retrait des forces syriennes déployées dans les centres urbains et l'envoi d'observateurs internationaux. Damas estime qu'il s'agit d'une atteinte à sa souveraineté.

PRESSION DE DJIHADISTES IRAKIENS

Des militants djihadistes sunnites irakiens appellent à dépêcher combattants et armes pour appuyer l'opposition et renverser le régime. Des sites militants irakiens tels que Al-Hanein ou Ansar Al-Moujahidine affichent de nombreux articles et commentaires critiques envers Damas, illustrés de vidéos de violences tournées selon eux lors de la répression de la révolte. Une source de sécurité syrienne a déclaré la semaine dernière qu'environ "quatre cents djihadistes irakiens" s'étaient rendus en Syrie.

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 12:48

LEMONDE.FR avec AFP | 21.11.11 | 11h21   •  Mis à jour le 21.11.11 | 11h22

 
 

 

Manifestation lors de l'enterrement d'une victime des forces de sécurité syriennes à Kafr Zetan, non loin de Hama, le 20 novembre 2011.

Manifestation lors de l'enterrement d'une victime des forces de sécurité syriennes à Kafr Zetan, non loin de Hama, le 20 novembre 2011.AFP/-


Quatre personnes ont été tuées, lundi 21 novembre au matin, par des tirs des forces de sécurité syriennes lors de perquisitions menées dans la province de Homs, indique l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "Deux personnes ont été tuées et sept autres ont été blessées à Homs alors que deux autres ont péri à Qousseir et huit ont été blessées par balle lors de perquisitions menées lundi matin par l'armée et les forces de sécurité", indiqué l'OSDH.

Par ailleurs, dans la province de Hama, l'armée a investi les localités de Karnaz, Lataminah et Kafar Naboudé où elle s'est déployée massivement. Dans la province d'Idleb, dans le Nord-Ouest, des dizaines de véhicules militaires sont présents et des tirs de mitrailleuses lourdes étaient entendus dans le village d'Ehseen, où le courant et les lignes téléphoniques ont été coupés.

DES PÈLERINS TURCS BLESSÉS PAR DES TIRS

Deux passagers d'un autocar transportant des pèlerins turcs revenant de La Mecque ont été blessés, tard dimanche, par des tirs de soldats, rapportent des chaînes de télévisions turques. Le bus, qui se serait égaré et aurait pris une mauvaise route près de la ville de Homs, aurait été arrêté par des soldats qui ont tiré des coups de feu contre le véhicule, selon la chaîne d'information CNN-Türk.

Le conducteur ainsi qu'un pèlerin turc ont été blessés, selon cette chaîne, qui a précisé qu'ils avaient été hospitalisés en Turquie, dans la ville d'Antakya, située à la frontière syrienne. De nombreux pèlerins turcs empruntent la voie routière via la Syrie pour rentrer en Turquie après avoir effectué le rituel du hadj en Arabie saoudite.

La Turquie a coupé les ponts avec Damas, son ancien allié, pour protester contre la répression opérée par le régime et qui a fait depuis mars plus de 3 500 morts, selon l'ONU. Des missions diplomatiques turques en Syrie ont été la cible récemment d'attaques de la part de manifestants favorables  au gouvernement, provoquant la colère d'Ankara, qui a déconseillé aux ressortissants turcs tout voyage non essentiel en Syrie.

PRESSION CONJOINTES AVEC LA LIGUE ARABE

William Hague, chef de la diplomatie britannique, a exhorté, lundi 21 novembre, la communauté internationale à faire le nécessaire pour faire plier le président Bachar Al-Assad. "J'en ai parlé hier avec le secrétaire général de la Ligue arabe et je pense qu'ils [les Etats membres] vont souhaiter le faire lors de leur prochaine rencontre", a-t-il déclaré au micro de la BBC. William Hague devait rencontrer dans la journée les représentants de divers groupes d'opposition, intensifiant ainsi les contacts avec eux. "Nous ne sommes pas sur le point de les reconnaître formellement (...) notamment parce qu'il existe différents groupes", a toutefois indiqué M. Hague. "Il n'y a pas un conseil national unique comme en Libye (...) et la communauté internationale n'en est pas encore arrivée à ce stade." "Nous prévoyons de travailler cette semaine sur un nouveau train de sanctions et j'espère que nous pourrons conclure un accord", a-t-il ajouté.

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