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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 13:54

Le Monde - 26 janvier 2012

 

Communiqué de la formation de l'unité Khawla Bint Al-Azwar pour les femmes à Deraa, province du Hauran, le 25 janvier 2012.


Vêtues de noir, le visage masqué et la Kalachnikov à la main, six femmes se présentent devant la caméra dans une posture guerrière. Originaires de Deraa, une ville de la province du Hauran située au sud-ouest de la Syrie, elles ont annoncé mercredi 25 janvier la formation de leur unité. L'unité Khawla Bint Al-Azwar, du nom d'une combattante des premiers temps de l'ère islamique. La première unité féminine à rejoindre l'Armée syrienne libre, composée des déserteurs des forces de sécurité syriennes qui protègent les manifestants et mènent la lutte armée contre le régime de Bachar Al-Assad.

L'image peut faire sourire. Et pourtant, le rôle des femmes dans la révolte qui fait rage en Syrie depuis le 15 mars 2011 n'est plus à démontrer. Et ce, même si elles sont moins visibles que les manifestantes des révoltes tunisienne, égyptienne ou même yéménite. Pour éviter les arrestations, les tortures et les viols, elles sont souvent cantonnées à l'arrière : à organiser les manifestations, s'occuper des blessés, préparer les banderoles et les drapeaux ( en vidéo). Elles forment des cercles de solidarité pour collecter de l'argent, des kits médicaux, de la nourriture et d'autres biens pour les familles victimes de la répression. Certaines organisent de petites manifestations chez elles, qu'elles diffusent sur la Toile pour exprimer leur pleine solidarité au mouvement ( en vidéo). D'autres vont au devant des observateurs de la Ligue arabe pour les intimer à venir à la rencontre des habitants.

Militantes, épouses, mères, sœurs, connues ou anonymes, elles sont de plus en plus nombreuses à participer au soulèvement, note Rima Allaf, chercheur à la Chatham House à Londres, sur le site Bitterlemons. De toute manière, poursuit-elle, "la répression meurtrière ne fait aucune distinction entre femmes et hommes, enfants et adultes. Il y a égalité dans l'oppression comme dans la souffrance". Les Syriens gardent en mémoire ces trois femmes abattues froidement début mai 2011 à Banias. Des manifestations avaient été organisées en leur mémoire et celle des femmes victimes de la répression.

 

Marche des femmes de Daria, le 14 janvier 2012


En dépit des risques, les femmes continuent à organiser leurs manifestations pour soutenir les victimes et réclamer la libération des prisonniers. A l'instar de cette marche (ci-dessus) organisée par des femmes à Daria, dans la région de Damas, pour réclamer la libération de leurs proches détenus par les forces de sécurité. Le visage masqué derrière un voile et des lunettes noires, elles ont organisé une procession silencieuse, avec pour seules armes des pancartes et des photos de leurs proches. Sur l'une d'elles, on peut lire en français, "Gilles Jacquier est dans nos coeurs".

LES ICÔNES DE LA RÉVOLUTION

Aux côtés de toutes ces Syriennes anonymes, certaines personnalités politiques et culturelles se sont également engagées dans la lutte contre le régime. Publiquement, de gré ou par la force des choses. Certaines figures traditionnelles de l'activisme politique, comme Souheir Al-Atassi, Catherine Al-Talli ou Razan Zeitouneh, ont toujours ouvertement défié le régime. Elles ont ainsi naturellement été en première ligne du soulèvement.

 

Souheir Al-Atassi s'adresse aux manifestants de Homs le 11 décembre 2011 (Al Jazira, en arabe)


Un engagement qui a un coût. Après sept mois passés dans la clandestinité, Souheir Al-Atassi a choisi de fuir la Syrie. Fille d'un opposant nationaliste arabe de renom, le Dr Jamal Atassi, elle accueillait à son domicile depuis 2000 les réunions du "Forum Jamal al-Atassi pour le dialogue démocratique", un cercle d’opposition initié par les socialistes arabes, partisans de l'Union arabe. Dès le début de la révolte syrienne, elle va jouer un rôle actif dans la structuration du soulèvement. Ce qui lui vaudra d'être condamnée à mort par le régime en avril 2011 et traquée par ses services de renseignement. Récemment réfugiée en France, elle a accordé un long entretien au site Mediapart (article en édition abonnés).

C'est aussi en France que s'est réfugiée l'écrivaine et journaliste syrienne, Samar Yazbek. Son ralliement aux manifestations de Damas en février 2011 a marqué les esprits, notamment du fait de son appartenance à la communauté alaouite, majoritairement soudée derrière la famille Assad. Le texte qu'elle publie alors "En attendant ma mort" fait le tour des blogs :

"La mort est partout ! Au village ! A la ville ! Au bord de la mer ! Les assassins s'emparent des humains et des lieux (...). Je n'ai plus peur, non parce que je suis téméraire - étant de nature très fragile -, mais par habitude. Je n'ai plus peur de la mort, je l'attends sereinement avec ma cigarette et mon café. Je crois que je peux regarder dans les yeux un franc-tireur sur la terrasse voisine. Je le regarde fixement. Je sors dans la rue et je scrute les terrasses des immeubles. J'avance posément."

Au journal Le Monde, elle raconte comment, en mars, elle est arrêtée et interrogée cinq fois de suite par les moukhabarat, les services secrets. Ils veulent qu'elle se désolidarise des opposants et pour cela l'emmènent dans une prison où ils torturent les manifestants. Une expérience de "l'enfer" qu'elle décrit également au quotidien britannique The Guardian. Cellule après cellule, ses geôliers la rendent témoin du dernier souffle de jeunes hommes défigurés par les tortures et suspendus nus en pleine agonie. Elle n'oubliera pas l'odeur du sang et de l'urine, les cris effrayants des hommes torturés.

 

Déclaration de Fadwa Souleiman, le 10 novembre 2011 (en arabe). Une traduction en anglais est disponible sur le blog de Abu Kareem, Levantine Dreamhouse.


L'engagement féminin qui a le plus marqué les esprits en Syrie est celui de la célèbre actrice, Fadwa Souleiman. Elle soutient depuis le début les manifestations, organisant des manifestations de femmes et appelant à planter des oliviers en mémoire des victimes. Mais, elle "sort du bois" en novembre, exaspérée par le loyalisme affiché du monde du spectacle au régime syrien. Le 7 novembre, elle fait une apparition publique au milieu des manifestants de Homs et se met en grève de la faim pour dénoncer les "mensonges du régime". Dès lors, le régime est à ses trousses.

Le discours de soutien à la contestation qu'elle prononce le 10 novembre va susciter sur la Toile de nombreuses réactions, de soutien comme de haine. Razan Ghazzawi, une célèbre blogueuse, va exprimer sur son blog Razaniyyat son soutien à cette "actrice alaouite, qui a fait le premier discours adressé par une femme à son peuple et débuté une grève de la faim". Depuis, Fadwa Souleiman défie le régime depuis Homs, chantant parmi la foule des manifestants. Le 12 janvier, elle s'est à nouveau adressé à la foule ( en vidéo) pour demander au Conseil national syrien (CNS), qui représente une partie de l'opposition au régime, de soutenir l'Armée syrienne libre politiquement et financièrement. Cette armée qui possède désormais son unité féminine.

 

 

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 13:47

LEMONDE.FR avec AFP | 26.01.12 | 12h04   •  Mis à jour le 26.01.12 | 19h46

 
 

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ONG basée à Londres, fait état d'une nouvelle journée sanglante en Syrie, jeudi 26 janvier, où au moins trente-quatre civils, dont dix enfants, ont été tués dans des combats.

Les victime sont situées "notamment à Homs", ville du centre du pays, à Hama, où l'armée a lancé une offensive, mardi, et dans la banlieue de la capitale, Damas. En outre, ajoute l'ONG, sept déserteurs et huit soldats de l'armée régulière sont morts dans les violences, dont un colonel tué à Homs.

Jeudi, des affrontements ont également eu lieu à Douma, à 20 kilomètres de Damas, sans qu'aucun bilan ne soit communiqué. L'OSDH avait affirmé que les déserteurs avaient pris le contrôle de la ville le 21 janvier, à l'issue de violents combats avec les forces de sécurité, avant de s'en retirer.

 

 


A Douma, le 25 janvier

 

Ces nouvelles victimes viennent s'ajouter à un bilan qui devient de plus en plus incertain. La haute commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a affirmé que l'ONU avait "des difficultés" à obtenir désormais un bilan fiable, car "certaines zones sont totalement fermées" dans le pays. Selon les dernières données des Nations unies, le bilan de dix mois de répression en Syrie avoisine les cinq mille morts.

Paralèllement, les observateurs de la Ligue arabe encore présents en Syrie ont repris leur travail, jeudi, pour la première fois en une semaine. Mais la crédibilité de la mission, engagée fin décembre, a été entamée par la décision des pays du Golfe, Arabie saoudite en tête, qui ont retiré leurs 55 observateurs en se disant persuadés que "les effusions de sang et les meurtres d'innocents allaient se poursuivre".

La Ligue arabe, tout en reconduisant pour un mois le mandat de ses observateurs, initialement au nombre de 165, a appelé le président Bachar Al-Assad à se démettre de ses fonctions dans le cadre d'un plan de transition politique dont l'organisation panarabe espère qu'il obtiendra le soutien des Nations unies. Dans la capitale syrienne, des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté pour exprimer leur soutien au régime et faire part de leur refus de toute ingérence étrangère dans les affaires internes.

 

 

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 13:00

LEMONDE.FR avec AFP | 26.01.12 | 12h04

 
 

Les forces syriennes ont lancé, jeudi 25 janvier, une offensive contre la ville de Douma, à 20 km de la capitale, Damas, indique l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
 

L'information ne peut être confirmée de source indépendante en raison des restrictions imposées par les autorités à la libre circulation des journalistes étrangers pour couvrir le conflit dans le pays où une révolte contre le régime depuis plus de dix mois est réprimée dans le sang.

L'OSDH avait affirmé que les déserteurs avaient pris le contrôle le 21 janvier de Douma après de violents combats avec les forces de sécurité, avant de s'en retirer. Sans expliquer les raisons de ce retrait, l'OSDH avait ensuite évoqué une éventuelle "tentative des troupes de prendre d'assaut Douma". Les affrontements avaient éclaté après que des membres des forces de sécurité eurent tué quatre civils en tirant sur des gens qui participaient aux funérailles de victimes.

 

REPRISE DE LA MISSION DES OBSERVATEURS DE LA LIGUE ARABE

Les observateurs de la Ligue arabe encore présents en Syrie ont repris leur travail jeudi pour la première fois en une semaine. Mais la crédibilité de la mission, engagée fin décembre, a été entamée par la décision des pays du Golfe, Arabie saoudite en tête, qui ont retiré leurs 55 observateurs en se disant persuadés que "les effusions de sang et les meurtres d'innocents allaient se poursuivre".

La Ligue arabe, tout en reconduisant pour un mois le mandat de ses observateurs, initialement au nombre de 165, a appelé dimanche le président Bachar Al Assad à se démettre de ses fonctions dans le cadre d'un plan de transition politique dont l'organisation panarabe espère qu'il obtiendra le soutien des Nations unies.

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 21:18

 

LEMONDE | 12.01.12 | 11h51   •  Mis à jour le 12.01.12 | 20h01

 
 

 

Gilles Jacquier a été tué dans ce quartier de Homs, mercredi 11 janvier, par un obus de mortier ou une roquette, alors qu’il allait sortir d’un immeuble d’où il prenait des photos.

Gilles Jacquier a été tué dans ce quartier de Homs, mercredi 11 janvier, par un obus de mortier ou une roquette, alors qu’il allait sortir d’un immeuble d’où il prenait des photos.AFP/JOSEPH EID


Gilles Jacquier, reporteur à France 2, était arrivé samedi 7 janvier à Damas, avec un cameraman, Christophe Kenck, et sa compagne, Caroline Poiron, photographe. Il a trouvé la mort mercredi 11 janvier, entre 15 et 16 heures, heure locale, dans la ville de Homs, où il a été fauché par un obus de mortier ou une roquette.

Selon le récit livré par Christophe Kenck sur le site de France Télévisions, rien ne laissait prévoir cette attaque. "On nous a baladés dans la ville. On est tombés sur une micro-manif sur une avenue, on est sortis, on a commencé à faire des plans. Et là, un premier mortier est tombé à 500 mètres de la manifestation. Ça a été la panique à bord. Après, il y a eu un deuxième coup de mortier qui est tombé sur une école, mais qui était vide. Et il y a eu un troisième coup de mortier. J'ai senti le souffle parce que c'était à 10 mètres de moi. J'ai été légèrement blessé mais tout va bien. Et puis le quatrième coup de mortier est tombé sur un immeuble où Gilles Jacquier s'était réfugié. (…) On a sorti Gilles dans un taxi pour l'emmener à l'hôpital. Mais quand j'ai vu Gilles sortir, avec sa femme en pleurs, j'ai compris qu'il était mort sur le coup."

Quelques secondes avant le tir fatal, Gilles Jacquier était monté avec plusieurs confrères sur le toit d'un immeuble pour faire des photos, selon le témoignage des photographes Eric Fauvet (indépendant) et Joseph Eid (AFP), présents sur les lieux. C'est en redescendant, au moment de sortir de l'immeuble, que Gilles Jacquier a été fauché par un obus ou une roquette selon les sources. Six ou huit Syriens ont aussi été tués par le troisième obus. Un photographe néerlandais, Steven Wassenaar, a également été blessé aux yeux.

LA "NARRATION" QUE LE POUVOIR CHERCHE À DIFFUSER

La petite manifestation à laquelle assistaient Gilles Jacquier et ses confrères était le fait de militants pro-régime, dans le quartier de Nouzha, un quartier entièrement alaouite, la confession du président Bachar Al-Assad. La zone est totalement contrôlée par l'armée et les chabiha, les milices civiles armées à la solde du pouvoir.

Bien que l'origine des tirs mortels soit inconnue, l'agence officielle syrienne SANA s'est empressée de les attribuer à "un groupe terroriste armé", sans attendre le résultat d'une enquête. La nature des tirs (RPG ou obus de mortier) est également incertaine pour le moment : elle n'est pas sans importance, dans la mesure où les déserteurs de l'Armée syrienne libre (ASL) sont équipés de lance-roquettes, plus rarement de mortiers, dont le maniement est plus compliqué.

Une chose est sûre en revanche : l'attaque dans laquelle Gilles Jacquier a trouvé la mort correspond parfaitement à la "narration" que le pouvoir syrien cherche à diffuser, celle de groupes armés qui attaquent une population acquise au régime de Bachar Al-Assad. Ce dernier continue de nier l'évidence, à savoir les manifestations pacifiques tout comme la répression de ses propres forces de sécurité, qui a causé plus de cinq mille morts en dix mois. La veille de l'attaque de Homs, deux observateurs koweïtiens de la Ligue arabe ont été légèrement blessés à Lattaquié, par des manifestants non identifiés, très probablement des chabiha.

Plusieurs pays arabes ont suspendu l'envoi d'observateurs, tandis que la mission est de plus en plus contestée. Incapable de mettre fin à l'effusion de sang, elle a été dénoncée comme une "mascarade" par un observateur algérien, Anouar Malek, qui a préféré démissionner plutôt que couvrir "le massacre" : "Ils n'ont pas retiré les chars des rues, ils les ont juste cachés et redéployés après notre départ, a-t-il déclaré sur la chaîne Al-Jazira. Les snipers sont partout et tirent sur les civils. Les gens sont enlevés, les prisonniers sont torturés et personne n'est libéré. Ceux qui sont censés être libérés et qui sont montrés à la télévision sont en fait des personnes qui ont été prises au hasard dans les rues."

Au bord du point de rupture, le régime syrien semble avoir décidé de profiter de la mission de la Ligue arabe pour jeter toutes ses forces dans une bataille de propagande destinée à convaincre la communauté internationale qu'il reste solidement accroché au pouvoir. Un mélange de communication et d'intimidation, qui a amené Bachar Al-Assad, quasi invisible et muet depuis le début de la crise, à faire deux interventions publiques en deux jours.

VISITE DE PROPAGANDE

Mardi, il prononçait un long discours plein de déni et de défi à l'université de Damas. Mercredi, il est apparu en public à un meeting organisé place des Omeyyades, à Damas, devant des supporteurs. Difficile d'en évaluer le nombre : la télévision syrienne a montré une marée humaine agitant drapeaux et portraits de son dirigeant ; l'opposition dénonce la mobilisation de force de fonctionnaires et de militaires en civil ; enfin des vidéos amateurs sur YouTube montrent l'immense place des Omeyyades aux deux tiers vide… Détendu, le col de chemise ouvert, Bachar Al-Assad, accompagné de membres de sa famille, a assuré du haut de sa tribune : "Je suis venu pour puiser la force auprès de vous. Grâce à vous, je n'ai jamais ressenti la faiblesse. Nous allons triompher sans aucun doute du complot. Leur complot approche de sa fin, qui sera la leur aussi."

Quelques heures plus tard, Gilles Jacquier mourait à Homs, capitale de la révolte syrienne, tandis que treize personnes étaient tuées dans une opération de ratissage à Hama. Ce mercredi, deux équipes de journalistes se sont rendues à Homs, toutes deux sous escorte des autorités syriennes. La première, encadrée par le ministère de l'information syrien, était composée d'une douzaine de journalistes de la BBC, de CNN, de CBS, du Guardian, de l'AFP, etc. Selon le récit de Nic Robertson, de CNN, le groupe dont il faisait partie a refusé de couvrir la manifestation pro-Assad comme l'y invitaient ses accompagnateurs : il voit dans le bombardement une "opération militaire".

Le groupe dans lequel se trouvaient Gilles Jacquier, Caroline Poiron et Christophe Kenck comptait aussi deux journalistes suisses, des Belges, des Néerlandais et des Libanais. Il était sous la "responsabilité" de sœur Marie Agnès, une religieuse libanaise vivant en Syrie et très engagée dans la propagande pour le régime. C'est elle qui a débloqué les visas pour ce groupe de journalistes qui, depuis le début de son séjour, était sous surveillance permanente des services de renseignement. Ainsi, Gilles Jacquier avait tenté de sortir pour tourner dans le quartier damascène de Midan. En vain, selon une source en contact régulier avec lui. Il se serait plaint auprès de son interlocuteur d'être embarqué dans une visite de propagande à Homs, le matin même de sa mort.

Le corps de Gilles Jacquier a été transporté dans un dispensaire chrétien de Homs. Ses proches ont dû empêcher les services de renseignement syriens de s'en emparer, jusqu'à l'arrivée de l'ambassadeur de France, Eric Chevallier, qui est rentré à Damas avec le corps du reporteur de France 2 et les autres journalistes. Le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a condamné "cet acte odieux" en demandant aux autorités syriennes "d'assurer la sécurité des journalistes internationaux sur leur territoire et de protéger cette liberté fondamentale qu'est la liberté d'information".

Dans la soirée, Nicolas Sarkozy a demandé dans un communiqué que les autorités syriennes "fassent toute la lumière sur la mort d'un homme qui ne faisait que son métier : informer", exprimant sa "peine" et son "émotion". Il a également évoqué, devant les parlementaires, "la difficulté du métier de journaliste, les dangers qu'ils encourent et en même temps l'importance, dans des régimes qui sont ce qu'ils sont, dans les situations qui sont ce qu'elles sont, d'avoir des hommes courageux pour dire la vérité de ce qui se passe". Une défense de la profession qui contraste avec les remontrances qui avaient suivi la prise en otage de Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier en Afghanistan.

Gilles Jacquier, âgé de 43 ans, était un reporteur aguerri ayant couvert de nombreux conflits. Il avait obtenu le prix Albert-Londres en 2003 pour un reportage à Naplouse (Cisjordanie), réalisé lors de l'opération "Rempart".

Christophe Ayad


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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 13:41

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 01.01.12 | 18h53   •  Mis à jour le 02.01.12 | 14h28

 
 

 

Manifestation à Idlib pour accueillir les observateurs de la Ligue arabe, vendredi 30 décembre.

Manifestation à Idlib pour accueillir les observateurs de la Ligue arabe, vendredi 30 décembre.REUTERS/HANDOUT

Alors que les observateurs de la Ligue arabe sillonnent depuis une semaine la Syrie, le secrétaire général de la Ligue, Nabil Elarabi, a déclaré, lundi 2 janvier, que l'armée s'était retirée des villes, mais que les tireurs embusqués demeuraient une menace pour les manifestants.

Un civil a ainsi été tué, lundi, dans le quartier Bayyada à Homs (Centre) par des tirs des forces de sécurité, et un agriculteur a été tué d'une balle perdue lors de perquisitions menées dans le village de Chaffounié, près de Damas, à la recherche de militants, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

De leur côté, des groupes d'observateurs effectuaient lundi des tournées à Homs, Hama (Centre) et à Deraa (Sud), où le mouvement de contestation a débuté, pour rendre compte de la situation, selon l'agence d'information officielle SANA (Syrian Arab News Agency). Une semaine après leur arrivée sur le terrain, les appels au retrait des observateurs déployés en Syrie par la Ligue arabe se multiplient.

VERS UN RETRAIT DES OBSERVATEURS DE LA LIGUE ARABE ?

Malgré la poursuite des visites, la mission des observateurs, qui fait partie d'un protocole prévoyant l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs et la presse, semble s'acheminer vers un constat d'échec, moins d'une semaine après son arrivée.

Dimanche, un organisme de la Ligue arabe a ainsi appelé au retrait immédiat des observateurs du pays, estimant que leur présence n'avait aucun effet sur la répression de la révolte par les forces du régime. Les agissements du régime "sont une violation claire du protocole arabe qui prévoit de protéger le peuple syrien. Nous assistons à une escalade de la violence, davantage de personnes sont tuées y compris des enfants et tout cela en présence des observateurs", a dénoncé Salem Al-Diqbassi, le président du Parlement arabe, comité consultatif formé de parlementaires issus des vingt-deux Etats membres de la Ligue arabe.

Les Comités locaux de coordination qui organisent la mobilisation sur le terrain, ont fait état dimanche soir de la mort de 315 civils, dont 24 enfants, et de l'arrestation de 125 personnes dont sept enfants, depuis l'arrivée des observateurs.

 POSITIONS CONTROVERSÉES DU CHEF DE LA MISSION

La mission des observateurs arabes est également contestée par les opposants syriens qui accusent le régime de l'entraver et expriment des inquiétudes des "positions adoptées" par son chef, le général Mohammed Ahmed Moustapha Al-Dabi.

Le chef de la mission a notamment démenti, samedi, des propos attribués à l'un des observateurs qui faisait état sur une vidéo de la présence de tireurs embusqués à Deraa. "Il n'a pas vu de snipers, il a dit que s'il en voyait, il le signalerait", a-t-il dit à la BBC. Une version différente de ce que l'enquêteur avait déclaré dans une vidéo diffusée sur YouTube : "Nous avons vu des snipers de nos propres yeux. Nous allons demander au gouvernement de les retirer immédiatement."

"Les observateurs sont restés trop longtemps dans leurs hôtels avant d'être autorisés à sortir sur le terrain et leurs visites se font sous la surveillance des agents de sécurité du régime", a affirmé Jabr Al-Choufi, membre du Conseil national syrien, principal mouvement de l'opposition syrienne au régime de Bachar Al-Assad.

 NOUVEL AN SANGLANT

Dimanche, les militants pour la démocratie ont célébré la nouvelle année en défilant par milliers dans le pays, lors de manifestations violemment réprimées par le régime. A Hama, un enfant de 7 ans a été tué par des tirs des forces de sécurité qui visaient la voiture de son père, a indiqué l'OSDH, parlant du "premier martyr de 2012". Trois autres civils ont été tués à Homs, dont deux par les milices favorables au régime. Dans la province de Damas, vingt manifestants qui avaient levé le drapeau syrien de l'indépendance ont été blessés par les tirs des troupes, a précisé l'OSDH.

 

 

 

A Alep, deuxième ville du pays, peu touchée jusque-là par le mouvement de contestation, des jeunes ont crié des slogans de soutien aux villes rebelles de Homs et de Deraa. "Assad est l'ennemi de Dieu", ont-ils scandé également. "Nouvel An sans fers ni chaînes. Nous souhaitons une bonne année aux frères chrétiens. Vive la Syrie libre", lisait-on sur une pancarte. A Zabadani, à 50 kilomètres de Damas, autour d'un sapin orné de guirlandes vertes, des centaines de personnes dansaient au son des pétards. "Le peuple veut le départ de l'assassin", criaient-ils sans relâche.

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 18:12

LEMONDE.FR avec AFP | 31.12.11 | 13h58   •  Mis à jour le 31.12.11 | 14h23

 
 

 

Burhan Ghalioun, chef du Conseil national syrien, le 26 décembre à Paris.

Burhan Ghalioun, chef du Conseil national syrien, le 26 décembre à Paris.AFP/PIERRE VERDY

Deux importants groupes d'opposition syriens ont annoncé samedi 24 décembre leur décision de s'unir pour se préparer à la chute du régime de Bachar Al-Assad. Le Comité national pour le changement démocratique (CNCD) a annoncé avoir signé un accord avec le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement de l'opposition, en vue d'une "transition" vers un état démocratique.

REJET DE "TOUTE INTERVENTION MILITAIRE"

Le texte a été signé au Caire après "plus d'un mois de discussions entre des dirigeants des deux groupes, pour l'édification d'un Etat civil et démocratique". L'accord entre les deux groupes de l'opposition "rejette toute intervention militaire qui porte atteinte à la souveraineté et à l'indépendance du pays", selon le CNCD. Il "définit les principes de la lutte démocratique pour la période de transition", a indiqué le CNCD dans un communiqué ajoutant que cette "période de transition débutera à la chute du régime" réclamée par les contestataires depuis la mi-mars.

Le CNS est une coalition des plus importants partis de l'opposition dont la Confrérie des Frères musulmans, des libéraux et nationalistes. Le CNCD regroupe des partis "nationalistes arabes", kurdes, socialistes et marxistes ainsi que des personnalités indépendantes comme l'économiste Aref Dalila.

POURSUITE DES MANIFESTATIONS

Sur le terrain, la situation est toujours critique malgré la présence des observateurs de la Ligue arabe qui poursuivent leurs visites. Les forces de sécurité ont tiré en l'air samedi pour disperser des milliers de manifestants à Douma, près de Damas, pour participer à des funérailles de personnes tuées jeudi, selon l'observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

 

Manifestation à Binsh, près d'Adlb, vendredi 30 décembre.

Manifestation à Binsh, près d'Adlb, vendredi 30 décembre. REUTERS/HANDOUT

Vendredi, des centaines de milliers de personnes, profitant de la présence des observateurs arabes censés rendre compte de la situation sur le terrain, ont organisé des manifestations massives contre le régime. Les comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation, ont recensé quelque 382 villes et villages syriens où se sont déroulées des manifestations.

 VERS UN TRANSFERT DU DOSSIER SYRIEN À L'ONU ?

Les observateurs arabes, arrivés lundi en Syrie, mènent une mission qui fait partie d'un plan de sortie de crise de la Ligue arabe, prévoyant l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse. Le dossier de la crise syrienne "sera transféré" au Conseil de sécurité de l'ONU en cas d'échec de la mission des observateurs, ont mis en garde des analystes.

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 13:36
| Par La rédaction de Mediapart

Moscou a jugé ce vendredi, selon un communiqué publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères, que les premiers commentaires fournis par les délégués de la Ligue arabe, en mission d'observation en Syrie, montrent que la situation est «rassurante» dans le pays après neuf mois de contestation contre Bachar al Assad. Le ministère précise que Moscou compte sur «le professionnalisme et l'impartialité» de l'équipe d'observateurs dépêchés par la Ligue arabe. La mission est conduite par le général soudanais Mohammed al-Dabi, dont ressurgit le passé fâcheux: il aurait participé à la création de milices au Darfour, à la fin des années 1990.

Âgé de 63 ans, ce général est un personnage central du système de sécurité soudanais. Nommé chef des services de renseignement le jour du coup d'État de 1989, il fut dès lors en première ligne de la lutte contre l'opposition interne, sous l'influence de l'idéologue islamiste Hassan al-Tourabi. C'est l'époque des prisons secrètes, des lieux de détention non répertoriés où les opposants sont torturés. Mohammed al-Dabi occupera ensuite plusieurs fonctions, dont l'une au Darfour, la province rebelle, théâtre d'une guerre ethnique qui a valu au président soudanais Omar el-Béchir, toujours en fonction, des inculpations de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide. Le fait que ce dernier soit passible de la Cour pénale internationale paraît avoir rassuré Bachar el-Assad sur les intentions de la Ligue arabe...

Chercheur au CNRS et spécialiste du Soudan, Marc Lavergne avait coordonné le groupe d'experts du Conseil de sécurité de l'ONU pour le Darfour en 2006. Pour RFI, il a relaté sa rencontre avec Mohammed al-Dabi: «Quand je l'ai connu au Soudan, il avait la fonction exactement inverse puisqu'il était chargé d'empêcher qu'on enquête sur les crimes contre l'humanité qui se déroulaient au Darfour. On a donc là quelqu'un qui passe lui-même pour un tortionnaire aux yeux des opposant soudanais. Ce monsieur a eu pour principales tâches au cours des années passées de combattre les rebelles du Darfour, mais aussi tous les opposants politiques, à Khartoum ou ailleurs dans le pays.»

Après la visite à Homs, berceau de la révolte populaire syrienne, le général Mohammed al-Dabi avait affirmé mercredi que la situation sur le terrain lui paraissait «rassurante». Cette prise de position avait provoqué une méfiance de la part des opposants mais aussi de la France qui avait noté que la brièveté de la visite accomplie par les observateurs ne leur permettait sans doute pas de se faire une idée précise de la réalité.

L'opposition syrienne affiche sa déception mais se garde bien de prononcer un jugement trop tranché sur l'initiative de la Ligue arabe. Celle-ci s'est donnée une semaine pour se faire une opinion sur la faisabilité d'une médiation. Le temps pour ses observateurs de convaincre l'opposition syrienne de leur indépendance sans pour autant indisposer le régime.

La Chine s'est, de son côté, félicitée jeudi de la mission «objective» de la Ligue arabe.

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 12:45

LEMONDE.FR avec AFP | 30.12.11 | 08h11   •  Mis à jour le 30.12.11 | 13h26

 
 

 

Image extraite d'une vidéo amateur, montrant un militaire frappant un homme arrêté à Douma, le 29 décembre.

Image extraite d'une vidéo amateur, montrant un militaire frappant un homme arrêté à Douma, le 29 décembre.AFP/-

Les militants pro-démocratie ont appelé à de nouvelles manifestations vendredi, invitant les Syriens à "marcher vers les places de la Liberté", la répression ne faiblissant pas, même dans les villes où sont déployés les observateurs de la Ligue arabe.

Plus de 60 000 manifestants se sont dirigés vers la mairie à Douma, dans la banlieue de Damas, où des observateurs de la Ligue arabe étaient censés se trouver, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des heurts ont alors éclaté, les forces de sécurité faisant notamment usage de bombes à clous pour disperser la foule, selon l'organisation ( basée en Grande-Bretagne), qui a fait état de 24 blessés.

LES FORCES DE SÉCURITÉ TIRENT À BALLES RÉELLES

A Deraa, dans le sud du pays, berceau de la contestation, un manifestant de 32 ans est mort et quatre autres ont été blessés lorsque les forces de sécurité ont tiré à balles réelles près de la mosquée Al-Omari.

Dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, les manifestants se sont dirigés depuis des mosquées vers la place de la Liberté à Maaret Al-Noman. Selon l'OSDH, ils seraient plus de 250 000. En prévision d'une visite des observateurs vendredi à Idleb, "des chars de l'armée syrienne ont été retirés" des villes de Khan Cheikhoune et de Saraqeb, alors que des véhicules de transport de troupes, repeints en bleu, étaient déployés dans ces régions, a affirmé à l'AFP le chef de l'OSDH.

 

Dans la région de Homs, au centre du pays, deux civils et deux soldats dissidents ont été tués vendredi dans une embuscade tendue par les forces armées près de la ville de Tal Kalakh, à la frontière libanaise, a indiqué l'OSDH.

 

"Nous vous demandons de faire la distinction entre l'assassin et la victime. Notre révolution qui a commencé voilà neuf mois est pacifique", ont écrit les militants sur leur page Facebook Syrian Revolution 2011, à l'adresse des observateurs.

Depuis l'arrivée, lundi, des observateurs arabes, chargés de surveiller la situation dans le cadre d'un plan visant à mettre fin aux violences, "130 civils, dont six enfants, ont été tués en Syrie", déplorent les comités de coordination locale. Tout en exprimant des doutes sur son efficacité, des opposants syriens ont jugé que la présence des experts arabes "assurait en quelque sorte une protection" aux manifestations réprimés dans le sang par les forces du régime.

La Russie s'est dite satisfaite vendredi des débuts de la mission d'observation de la Ligue arabe en Syrie, son allié de longue date. Le ministère des affaires étrangères russe a précisé que les premiers rapports sur la situation étaient rassurants. Et s'appuie sur les déclarations du général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, qui s'est rendu à Homs, bastion de la révolte contre le régime, pour qui "la situation là-bas est rassurante et aucun conflit n'a été rapporté".

Le chef de l'Armée syrienne libre, composante de l'opposition armée, a donné l'ordre de cesser toutes les attaques contre les troupes régulières pendant la visite des observateurs de la Ligue arabe en Syrie.
"J'ai donné l'ordre de cesser toutes les opérations à partir du jour où la commission est entrée en Syrie vendredi dernier. Toutes les opérations ont été stoppées à l'exception des cas d'auto-défense", a déclaré le lieutenant-colonel Riad Al Assad.

MORTS À DOUMA, HAMA ET PRÈS DE DAMAS

Les forces de sécurité ont tué au moins 25 personnes en Syrie jeudi 29 décembre, y compris dans des villes où les observateurs de la Ligue arabe étaient en mission pour surveiller la situation dans ce pays secoué par la révolte populaire, alors que de nouvelles manifestations sont prévues vendredi.

Des observateurs se sont rendus dans des foyers de la révolte, à Deraa (sud), Hama (centre), Idleb (nord-ouest) et près de Damas. Les autorités syriennes était sous pression pour accorder libre accès à cette mission.

A Douma, à 20 km au nord de Damas, quatre civils ont été tués et plusieurs autres blessés, dont certains grièvement, par les forces de sécurité qui ont tiré sur des dizaines de milliers de manifestants rassemblés sur la place de la Grande Mosquée, au moment où un groupe d'observateurs arabes arrivait à la mairie de Douma, non loin de là, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

A Hama, où se trouvait également un groupe d'observateurs, des manifestations "massives" ont eu lieu jeudi, et six civils ont été tués par les forces de sécurité, qui ont, en outre, arrêté des blessés soignés dans un hôpital privé, ont indiqué l'OSDH et des militants sur place. Quatre civils ont été tués à Homs, et cinq autres dans le nord-ouest du pays, dans la province d'Idleb, selon l'OSDH.

Dans la province de Damas enfin, six civils ont péri sous les balles, notamment à Irbine et à Kessoué. A Damas, des agents de la sécurité étaient déployés en masse près du quartier historique de Midane, quasiment fermé en raison d'une manifestation prévue, selon l'OSDH et des habitants. Toujours dans la capitale, cinq personnes ont été blessées dans le quartier de Kafar Soussé lorsque les agents de la sécurité ont tiré sur des manifestants.

"SEULE LUMIÈRE DANS CETTE NUIT SOMBRE"

Cette mission des observateurs de la Ligue arabe – qui fait partie d'un plan de sortie de crise prévoyant également l'arrêt des violences, la libération des détenus et le retrait de l'armée des villes – est de plus en plus décriée, manquant de temps et de liberté de mouvement, pour la France ou les Etats-Unis.

Doutant de son efficacité, le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement d'opposition, a demandé à l'ONU d'envoyer ses propres observateurs. Son dirigeant, Burhan Ghalioun, a rencontré jeudi au Caire le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, a rapporté l'agence officielle égyptienne Mena. Ils ont discuté de la conférence nationale sur la Syrie que doit accueillir la Ligue arabe début janvier au Caire.

En dépit de la difficulté de leur tâche, le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a quant à lui jugé que leur mission était toutefois "la seule lumière dans cette nuit sombre". "La présence des observateurs à Homs a brisé la barrière de la peur", a-t-il dit à l'AFP, tout en précisant ne pas vouloir "exprimer de jugement avant que les observateurs terminent leur mission".

La présence des observateurs aide les opposants, même si elle n'a pas permis de faire cesser la répression, a estimé de son côté la diplomatie américaine. L'opposition et les pays occidentaux accusent le régime de réprimer dans le sang les manifestations alors que les autorités syriennes imputent les troubles à des groupes "terroristes". Selon l'ONU, plus de 5 000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte, à la mi-mars.

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 14:44

LEMONDE.FR avec AFP | 29.12.11 | 10h53   •  Mis à jour le 29.12.11 | 15h28

 
 

 

Cette image tirée d'une vidéo amateur diffusée par Shaam News Network montre des tirs de gaz lacrymogène envoyé sur les manifestants à Hama, le 28 décembre.

Cette image tirée d'une vidéo amateur diffusée par Shaam News Network montre des tirs de gaz lacrymogène envoyé sur les manifestants à Hama, le 28 décembre.AP

Les forces de sécurité syriennes ont tiré jeudi 29 décembre sur des manifestants à Douma, tuant trois personnes et en blessant une vingtaine, alors que les observateurs arabes sont arrivés dans cette ville proche de Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Trois civils sont également morts à Hama, où les forces de l'ordre ont en outre procédé à des arrestations de blessés dans un hôpital privé. Dans la province de Damas, ce sont trois personnes qui ont péri sous les balles de la sécurité.

Ces violences interviennent alors que les observateurs de la Ligue arabe doivent poursuivre, jeudi, leur mission dans les régions insurgées d'Idleb, de Hama et de Deraa. Ils ont pu visiter mercredi des quartiers rebelles de Homs malgré les craintes occidentales de voir leur mission entravée par manque de temps ou de liberté de mouvement. Mercredi, le département d'Etat américain a pressé la Syrie de leur permettre d'assister à toutes les manifestations contre le régime.

Le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha Al-Dabi, chef de la mission des observateurs, a qualifié de "bonne" leur première visite à Homs. Une analyse jugée peu convaincante par le ministère des affaires étrangères français, qui a estimé mercredi que la Ligue arabe est restée trop peu de temps dans la ville pour pouvoir "apprécier la réalité de la situation". "Leur présence n'a pas empêché la poursuite de la répression sanglante dans cette ville où des manifestations importantes ont été violemment réprimées,  faisant une dizaine de morts", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère.

De son côté, la Chine a pris le contre-pied de la France et des Etats-Unis, louant jeudi "les enquêtes objectives des observateurs de la Ligue arabe en Syrie". Allié de la Syrie, la puissance asiatique a usé de son veto à l'ONU – comme la Russie – pour empêcher le vote d'une résolution condamnant le régime.

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 15:28

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 26.12.11 | 06h52   •  Mis à jour le 27.12.11 | 15h45

 

 

 

 
 

Les observateurs de la Ligue arabe sont arrivés à Homs, bastion de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad. Ils ont été reçus par le gouverneur Ghassane Abdel Al, a indiqué la télévision privée Dounia, proche du pouvoir.

Pendant leur visite et alors qu'ils discutaient avec des habitants, une fusillade a éclaté à quelques mètres du rassemblement.

L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH) a annoncé que 30 000 manifestants s'étaient rassemblés à Khalidiya, un des quatre quartiers de Homs, après l'arrivée des observateurs (voir vidéo ci-dessus). Quelques heures plus tard, l'Observatoire en évoquait 70 000. Ceux-ci auraient tenté de pénétrer sur une grande place de la ville avant d'être dispersés par des gaz lacrymogènes.

Toujours selon l'OSDH, onze chars se sont retirés vers 8 heures (heure de Paris) du quartier Baba Amro, au lendemain d'intenses bombardements par les forces gouvernementales, qui ont fait trente morts dans la ville. Un retrait qui pourrait être directement lié à l'arrivée de la délégation d'observateurs dans la ville.

Par ailleurs, selon l'agence d'information officielle SANA, un gazoduc a été saboté à l'aube par un "groupe terroriste" dans la province de Homs.

TRENTE MORTS À HOMS, LUNDI

Burhan Ghalioun, président par intérim du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité de l'opposition, avait affirmé la veille à Paris que des observateurs de la Ligue arabe se trouvaient déjà à Homs, mais qu'ils "ne pouvaient pas aller là où les autorités ne veulent pas qu'ils aillent", ajoutant qu'ils "travaillent dans des conditions que la Ligue arabe dit ne pas être bonnes. Le CNS a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU "d'adopter" le plan de la Ligue arabe sur la Syrie afin de lui donner "plus de force", estimant que l'organisation n'avait "pas les moyens de le faire appliquer".

Le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha Al-Dabi, qui doit diriger les observateurs, est quant à lui arrivé dimanche soir à Damas. Son équipe et lui-même doivent se rendre à Damas et à Edleb dans les jours prochains afin de rencontrer divers protagonistes de la crise issus de l'armée comme des rangs de l'opposition. La Ligue arabe espère envoyer cent cinquante observateurs au total d'ici la fin de l'année.

La mission des observateurs fait partie d'un plan de sortie de crise de la Ligue arabe qui prévoit l'arrêt des violences en Syrie, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse. Les opposants restent cependant persuadés que Damas ne respectera pas les termes de l'accord.

>> Lire le zoom sur Mohammed Al-Dabi : "L'étrange pedigree du chef de la mission arabe en Syrie "

Une vidéo amateur tournée par des opposants – vraisemblablement lundi – et diffusée sur YouTube témoigne en effet de la violence qui règne dans le pays. Dans l'un des extraits, quatre corps, apparemment des civils, apparaissent, baignant dans leur sang dans une allée de Bab Amro. Leurs visages sont balafrés, leurs corps disloqués et leur cervelle se répand sur le sol. "Bab Amro, 26 décembre 2011, les bombardements à l'aveugle se poursuivent dans le quartier", commente la voix off, couvrant des cris de femmes.

Attention la vidéo ci-dessous contient des images violentes.

 

 

Dix-huit personnes sont mortes dans ce seul quartier lundi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "Ils procèdent à des tirs surprise presque toutes les heures depuis ce matin. Je ne pense pas que les observateurs de la Ligue arabe pourront faire quelque chose, ils ne nous aideront pas," a indiqué un habitant du quartier Tamir, à l'agence Reuters, par téléphone.

Par ailleurs, selon SANA, qui n'a pas donné plus de précisions, un étudiant a tiré mardi à l'université de Damas, faisant un mort et quatre blessés. L'OSDH a annoncé pour sa part que "quatre étudiants avaient été blessés, dont un grièvement, par d'autres étudiants favorables au régime qui ont ouvert le feu à l'intérieur de la faculté". Les comités locaux de coordination (LCC), qui organisent les manifestations sur le terrain, ont annoncé en outre la mort de trois étudiants, "tués par les tirs des forces de sécurité dans la faculté".

UN EXIL DE BACHAR AL-ASSAD EN RUSSIE ?

Malgré les pressions le régime n'a jamais interrompu ses exactions, mais l'étau se resserre autour de Bachar Al-Assad, qui, selon le journal israélien Maariv, envisagerait l'exil en Russie. Citant des sources israéliennes, le quotidien assure que le vice-président Farouk Al-Charaa s'est rendu à Moscou le 15 décembre pour y rencontrer le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, afin de discuter de cette éventualité et proposer de remplacer Al-Assad après son départ. Une information à laquelle Damas n'a pas réagi.

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