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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 14:26

 

LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 07.02.12 | 07h57   •  Mis à jour le 07.02.12 | 14h54

 

 

 

 

Au lendemain de violences qui ont fait près de cent morts dans le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la ville de Homs, haut lieu de la contestation, était à nouveau la cible de tirs nourris et de bombardements, mardi 7 février. Au moins quinze civils ont été tués dans la ville au cours de la journée, portant à 21 le nombre de victimes dans l'ensemble du pays, a précisé l'organisation basée en Grande-Bretagne.

Le ministère de l'intérieur s'est engagé mardi à poursuivre ses "opérations" contre les "groupes terroristes" à Homs, jusqu'au rétablissement de "la sécurité et de l'ordre dans tous les quartiers de la ville de Homs et sa province et que toute personne armée qui terrorise les citoyens et met leur vie en péril soit vaincue", selon un communiqué diffusé par l'agence officielle d'information SANA.

Le Conseil national syrien (CNS) et l'Armée syrienne libre (ASL) ont appelé les hommes d'affaires syriens et arabes à financer les opérations menées par les rebelles contre le régime de Bachar Al-Assad, selon un communiqué commun diffusé mardi.

 

 SITUATION HUMANITAIRE

 

 


 

Des tirs nourris mais sporadiques de kalachnikov et de mitrailleuse lourde, ainsi que des tirs d'obus étaient entendus dans le quartier de Baba Amro, à Homs, selon des images fixes et du son diffusés en direct par une caméra installée sur un toit par des opposants. "Les bombardements n'ont pas cessé de la nuit. Toutes les cinq minutes, on entend près de quatre explosions", a affirmé à l'AFP Abou Rami, un habitant de la ville joint par téléphone de Beyrouth mardi matin. "Ce matin, les tirs se concentrent sur les quartiers de Baba Amro, Inchaat et Joubar", a-t-il ajouté. "La situation humanitaire est terrible et personne n'ose se déplacer, les snipers sont partout", s'inquiète-t-il.

Neuf civils, dont une femme, ont été tués dans "des tirs, des bombardements et la tentative d'assaut sur le quartier de Khalidiyé" à Homs, tandis que six civils sont morts dans des violences similaires à Baba Amr, a précisé l'OSDH. Un adolescent de 15 ans a été tué à Houla près de Homs. Quatre militaires qui tentaient de prendre d'assaut Khaldiyé ont été tués par un groupe de déserteurs, selon l'OSDH.

Par ailleurs dans la province de Damas, à Zabadani, cinq civils ont péri dans le bombardement par l'armée qui encercle depuis plusieurs jours cette ville, située à 40 km au nord ouest de Damas, a indiqué l'OSDH.

Le bilan de lundi, selon l'Observatoire, s'est élevé à quatre-vingt-dix-huit civils tués, dont soixante-neuf dans des bombardements des quartiers de la ville de Homs et des localités de Rastane, Qousseir et Houla. Treize civils ont par ailleurs été tués dans les localités de la province d'Idleb (nord-ouest), quinze dans la province de Damas et un dans la province d'Alep (nord), toujours selon l'OSDH.

 

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 14:21

LEMONDE.FR avec AFP | 07.02.12 | 11h49

 
 

 

Un enfant en tête d'une manifestation hostile au régime de Bachar Assad, le 3 février 2012, à Al-Qsair, non loin de Homs.

Un enfant en tête d'une manifestation hostile au régime de Bachar Assad, le 3 février 2012, à Al-Qsair, non loin de Homs.AFP/Alessio Romenzi


Quatre cents enfants, au moins, ont été tués en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar Al-Assad, en mars 2011, a indiqué le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), mardi 7 février.

"Selon les chiffres dont nous disposons, décembre a été le mois le plus violent pour les enfants" en Syrie, a déclaré une porte-parole de l'Unicef, Marixie Mercado, lors d'un point presse. Elle a indiqué qu'au moins quatre cents enfants avaient été tués en plus de dix mois de révolte. Au moins quatre cents autres ont été détenus durant cette période, a-t-elle dit. "Il y a des rapports faisant état d'enfants arrêtés arbitrairement, torturés et abusés sexuellement lors de leur détention", a déploré Mme Mercado.

L'Unicef est particulièrement inquiet de la situation à Homs, haut lieu de la contestation en Syrie. "Au cours des derniers jours, (...) le bombardement intense par les forces gouvernementales des quartiers civils dans la ville de Homs cause sans aucun doute de nouvelles souffrances aux enfants", a relevé la porte-parole de l'agence onusienne.

Elle a par ailleurs précisé que l'Unicef n'avait pas accès à cette zone et ne pouvait donc pas y évaluer le nombre de victimes. "Mais il y a des rapports crédibles, émanant notamment de médias  internationaux qui sont à Homs, indiquant que des enfants sont pris dans la violence", a insisté Mme Mercado. "Cela doit cesser. Un enfant de plus tué (...) est un enfant mort de trop", a déclaré pour sa part le directeur exécutif de l'Unicef, Anthony Lake, cité dans un communiqué. "Nous exhortons les autorités syriennes à permettre de venir en aide à ceux qui en ont besoin", a-t-il dit. "Les blessés doivent avoir un accès immédiat et inconditionnel aux soins médicaux spécialisés", a insisté Mme Mercado.

 

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 12:06

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 06.02.12 | 07h57   •  Mis à jour le 06.02.12 | 12h04

 
 

 

Lundi 6 fevrier au matin, les forces syriennes bombardaient de nouveau Homs, haut lieu de la contestation du régime, dans le centre de la Syrie. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a évoqué quinze morts civils et des dizaines de blessés, quand le Conseil national syrien comptait, lui, cinquante morts selon le Guardian. Les groupes de l'opposition ont exhorté la communauté internationale à réagir pour éviter un nouveau "massacre" dans cette ville où samedi, le pilonnage aux obus a fait plus de deux cent trente morts, selon les opposants.

 

>> Lire le reportage : "A Homs, des témoins parlent d'un des 'plus grands massacres' depuis le début du soulèvement en Syrie"


Le régime syrien a de nouveau accusé des "gangs terroristes" de se tenir derrière les violences à Homs. "Les forces pourchassent les terroristes dans plusieurs quartiers de la ville", a indiqué la télévision d'Etat syrienne, en accusant ces "gangs" de s'attaquer à des civils et aux forces de sécurité.

Les télévisions arabes montraient en direct, lundi matin, des images de la ville avec des colonnes de fumée s'élevant dans le ciel, sur fond d'appels à la prière des mosquées. Le bruit des bombardements était également entendu. Selon le groupe des Comités locaux de coordination, le bombardement qui vise notamment depuis l'aube les quartiers de Baba Amr et Inchaat à Homs, a fait "un grand nombre" de morts et blessés. "C'est le plus violent bombardement de Baba Amr depuis le début de la révolte en mars 2011", a-t-il ajouté.

Le Conseil national syrien (CNS), plus important mouvement de l'opposition syrienne, a affirmé que le régime avait déployé ses chars et ses forces autour de Homs pour une "offensive de grande envergure", et appelé "la communauté internationale, les organisations internationales et les médias à agir rapidement pour empêcher un nouveau massacre dans cette ville sinistrée".

 

VETO SINO-RUSSE

Ce nouveau bombardement survient au surlendemain d'un veto de la Chine et de la Russie à l'ONU contre une résolution condamnant la répression par le régime de la révolte populaire en Syrie, et à la veille d'une visite du chef de la diplomatie russe à Damas pour évoquer la mise en place rapide de "réformes démocratiques indispensables". Le veto sino-russe a provoqué dimanche une vague d'indignation dans le monde arabe, en Occident et au sein de l'opposition syrienne, les violences dans le pays ne montrant aucun signe d'essoufflement.

La Chine a tenu à justifier sa position lundi, par la voix du porte-parole du ministère des affaires étrangères – "Sur la question de la Syrie, la Chine ne favorise aucun camp et nous ne soutenons volontairement personne", a-t-il déclaré , mais aussi dans un éditorial du Quotidien du peuple, l'organe du Parti communiste chinois. Si Pékin y reconnaît que "la situation en Syrie continue de se détériorer et (que) le nombre de victimes civiles continue de croître", il se défend de s'être rangé derrière le régime de Bachar Al-Assad. "Actuellement, la situation en Syrie est extrêmement complexe. Soutenir de manière simpliste un camp et réprimer l'autre peut apparaître comme une manière salutaire de changer le cours des choses, mais aurait en fait pour effet de planter de nouvelles graines menant à une catastrophe."

Le journal prend pour exemple la Libye, l'Afghanistan et l'Irak pour démontrer l'erreur, selon lui, que constituerait un changement forcé de régime à Damas. L'éditorial révèle ainsi les inquiétudes de la Chine face aux interventions soutenues par l'Occident, et notamment celle qui a abouti à la chute de Mouammar Kadhafi. "La Libye constitue un cas d'étude négatif, souligne le Quotidien du peuple. L'OTAN a abusé de la résolution du Conseil de sécurité sur l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne et a fourni une aide militaire directe à une partie engagée dans la guerre de Libye."

Côté russe, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a quant à lui dénoncé, lundi, la réaction "indécente et hystérique" de l'Occident. "Les déclarations hystériques ont pour but de dissimuler ce qui se passe, à savoir le fait qu'il y a plusieurs sources de violences en Syrie", a-t-il poursuivi en citant notamment des "groupes extrémistes armés" proches de l'opposition.

 

>> Lire l'analyse "La Russie, alliée intangible de la Syrie"


RENFORCER LES SANCTIONS

Après l'échec des efforts diplomatiques à l'ONU, les Etats-Unis ont annoncé leur volonté de renforcer les sanctions contre Damas afin d'assécher les sources de financement et les livraisons d'armes du régime du président Bachar Al-Assad. "Nous démasquerons ceux qui financent encore le régime et envoient des armes qui sont utilisées contre des Syriens sans défense, dont des femmes et des enfants", a prévenu la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qualifiant le vote à l'ONU de "parodie".

A Paris, son homologue français, Alain Juppé, a assuré que l'Union européenne n'allait pas "rester les bras croisés" après cet échec diplomatique. "Nous allons aider l'opposition syrienne à se structurer, à s'organiser, l'Europe va encore durcir les sanctions qui sont imposées au régime syrien et puis nous allons essayer de faire monter cette pression internationale et il y a bien un moment où le régime sera obligé de constater qu'il est totalement isolé et qu'il ne peut pas continuer", a-t-il insisté. Le ministre de la défense français, Gérard Longuet, s'est, lui aussi, indigné du double veto russe et chinois, lundi sur Europe 1 : "C'est une honte pour les pays qui refusent d'assumer les responsabilités. Franchement, il y a des cultures politiques qui méritent des coups de pied au cul, a-t-il déclaré. Accepter qu'un dictateur puisse fonctionner tranquillement, c'est honteux pour les gouvernements qui l'acceptent."


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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 16:53

 

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 04.02.12 | 08h38   •  Mis à jour le 04.02.12 | 16h14

 

 

 

Le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la plupart des courants de l'opposition, affirme,  samedi4 février, que 260 civils avaient été tués à Homs dans la nuit, l'un des "plus terrifiants massacres" depuis le début de la révolte contre le président Bachar Al-Assad en mars 2011. La France n'a pas hésité à parler de "crime contre l'humanité". Une nouvelle résolution doit être examinée, samedi à l'ONU, mais un probable veto de la Russie rend son vote peu vraisemblable à l'heure actuelle.

"Les forces d'Assad ont bombardé (...) des zones résidentielles à Homs, dont Al-Khalidiya et Qoussour, faisant au moins 260 morts, des civils, et des centaines de blessés, dont des hommes, des femmes et des enfants", indique le CNS dans un communiqué. "Lors de l'attaque, des bâtiments résidentiels et des maisons ont été bombardés très fortement et au hasard. Dans le même temps, les forces d'Assad ont aussi bombardé Jisr Al-Choughour, les banlieues de Damas, et l'est de Ghouta dans ce qui semble être une préparation à des massacres similaires".

Le régime de Damas a démenti ces informations, indique l'agence officielle Sana, affirmant que les civils qui y avaient été tués dans la nuit l'avaient été par des hommes armés. L'agence accuse les hommes armés de "vouloir exploiter ces informations pour (faire pression) au Conseil de sécurité" de l'ONU qui tente de mettre au point une résolution condamnant la répression en Syrie.

 

Un membre de l'Armée syrienne libre monte la garde pendant que des manifestants prient, le 4 février 2012.

Un membre de l'Armée syrienne libre monte la garde pendant que des manifestants prient, le 4 février 2012.REUTERS/STRINGER


PLUSIEURS AMBASSADES PRISES POUR CIBLE

Plusieurs personnes ont été arrêtées samedi quand des centaines de Syriens et de militants koweïtiens en colère ont tenté de prendre d'assaut l'ambassade de Syrie à Koweït, selon des militants et une source de sécurité. La manifestation a eu lieu après que des Syriens et des militants koweïtiens eurent appelé sur Twitter à un rassemblement à la sortie de la prière musulmane de l'aube, à la suite d'informations sur un massacre à Homs.

Au Caire, des dizaines d'opposants au régime du président Bachar Al-Assad ont envahi l'ambassade de Syrie samedi à l'aube, saccageant le bâtiment et mettant le feu au rez-de-chaussée. Une cinquantaine de personnes, pour la plupart des Syriens, ont fait irruption dans les locaux de l'ambassade située dans le quartier de Garden City vers 3 heures du matin (2 heures à Paris). Après avoir arraché la grille d'entrée, ils ont saccagé l'intérieur du bâtiment puis mis le feu à plusieurs pièces au rez-de-chaussée.  Des opposants avaient déjà attaqué la mission diplomatique syrienne la semaine dernière, avant d'être repoussés par les forces de sécurité égyptiennes.

Cinq manifestants ont été arrêtés dans la nuit de vendredi à samedi à Londres pour avoir pénétré dans l'ambassade de Syrie au Royaume-Uni, a indiqué la police. Environ 150 personnes s'étaient rassemblées devant la représentation diplomatique pour dénoncer la répression. Les cinq manifestants ont été interpellés pour trouble à l'ordre public après la dispersion du rassemblement, a indiqué un porte-parole de la police.

A Berlin, une vingtaine de personnes avaient également pénétré vendredi dans l'ambassade de Syrie en Allemagne et occasionné quelques dégradations matérielles, avant d'être évacuées par la police.

 

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 13:36

LEMONDE.FR Avec AFP | 03.02.12 | 12h32

 
 

 

Des enfants syriens lors d'un rassemblement de protestation contre le régime de Bachar Al-Assad à Jerjenaz près d'Idlib, le 27 janvier dernier.

Des enfants syriens lors d'un rassemblement de protestation contre le régime de Bachar Al-Assad à Jerjenaz près d'Idlib, le 27 janvier dernier.REUTERS/HANDOUT


Selon l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), des enfants ayant à peine 13 ans font l'objet de tortures de la part de l'armée et des forces de sécurité en Syrie où le régime réprime dans le sang une révolte populaire.

"L'armée et les officiers de la sécurité ont arrêté et torturé des enfants l'année dernière sans être inquiétés. Au moins 12 cas ont été recensés d'enfants détenus dans des conditions inhumaines, torturés ou tués par balle dans leur maison et dans les rues", dénonce l'organisation basée à New York.

HRW accuse le gouvernement syrien d'avoir "transformé des écoles en lieux de détention et en bases militaires, et d'avoir posté des tireurs embusqués sur ces bâtiments, où des enfants ont également été arrêtés".

"La répression n'a pas épargné les enfants", a souligné Lois Whitman, directrice des droits des enfants à HRW. "Des enfants ayant à peine 13 ans ont rapporté à Human Rights Watch que des officiers les avaient placés en confinement solitaire, brutalement battus et électrocutés, les avaient brûlés avec des cigarettes, et les avaient suspendus avec des menottes métalliques, parfois pendant des heures, à quelques centimètres du sol", poursuit le rapport.

 

 DES PINCES POUR ARRACHER LES ONGLES DE PIED

Les parents d'un garçon de 13 ans à Lattaquié (nord ouest) ont affirmé qu'il avait été détenu pendant neuf jours après avoir été accusé de brûler des portraits du président Bachar Al-Assad, d'inciter à manifester contre le régime et de détruire des véhicules des forces de sécurité. Les membres de la sécurité "ont brûlé le cou et les mains du garçon avec des cigarettes et ont jeté de l'eau bouillante sur son corps", affirme HRW, citant les parents.

Un autre garçon de 13 ans a raconté à HRW que les forces de sécurité l'avaient torturé pendant trois jours en mai dans un bureau militaire. Il a affirmé qu'il avait perdu connaissance après avoir été électrocuté à l'estomac. "Quand ils m'ont interrogé une deuxième fois, ils m'ont électrocuté de nouveau. La troisième fois, ils avaient des pinces avec lesquelles ils m'ont arraché les ongles des pieds", a-t-il dit.

HRW appelle "le Conseil de sécurité de l'ONU à demander d'urgence au gouvernement de Damas de mettre fin à toutes ces violations et à coopérer avec la commission d'enquête formée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU".
La répression de la révolte contre le régime, débutée en mars 2011, a fait plus de 6 000 morts, et des milliers de personnes ont été arrêtées, selon des militants syriens.

 

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 13:55

LEMONDE.FR avec AFP | 01.02.12 | 13h54   •  Mis à jour le 01.02.12 | 14h36

 
 

 

Alors que les puissances occidentales et la Ligue arabe se heurtent à l'intransigeance de la Russie et de la Chine à l'ONU pour mettre fin aux violences en Syrie, les combats se poursuivent sur le terrain, entre l'armée régulière et des déserteurs toujours plus téméraires.

 

Un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organisation basée à l'étranger, fait état de 8 civils et 15 soldats tués dans des combats à Homs, mercredi. Depuis une semaine, au moins 400 personnes ont péri et les combats ont redoublé d'intensité dans les provinces d'Idleb, Homs et Damas, selon l'OSDH.

 

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 14:57

LEMONDE | 30.01.12 | 11h16

 
 

La guerre civile est en train de gagner les faubourgs de Damas. L'armée syrienne a déployé, dimanche 29 janvier, quelque 2000 militaires, arrivés à l'aube à bord de convois d'autocars et de véhicules de transport de troupes, en plus d'au moins 50 chars dans la banlieue proche de la capitale. Le but de cette opération sans précédent est de reprendre le contrôle de quartiers tombés aux mains des insurgés, à quelques kilomètres seulement du centre de Damas.

Le régime syrien semble avoir lancé, depuis la semaine dernière, une vaste offensive contre les places fortes de la contestation dans la province de Damas-campagne, mais aussi à Hama et à Homs, où Le Monde a pu rendre compte du massacre d'une famille, jeudi 26 janvier, dans le quartier de Nasihine. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les violences ont causé 80 morts dimanche, dont la moitié sont des civils.

 

>> Voir les images du reportage Au centre de santé de Karam Al-Zaitoun, après la tuerie

Cette offensive sécuritaire vise à endiguer la montée en puissance des milices rebelles, réunies sous l'appellation d'"Armée syrienne libre" (ASL). Composées de civils armés et de déserteurs de l'armée régulière, ces cellules manquent d'à peu près tout, à commencer par une chaîne de commandement. Néanmoins, avec l'accélération des défections et la multiplication des saisies d'armes, les insurgés gagnent en efficacité.

Les quartiers des banlieues Est et Nord de Damas où des affrontements ont lieu depuis samedi.

Il y a une dizaine de jours, dans la ville de Zabadani, à l'ouest de Damas, des combattants ont tenu tête pendant cinq jours aux soldats venus les déloger. La présence des observateurs de la Ligue arabe n'est peut-être pas étrangère à la trêve consentie alors par les autorités syriennes, qui a permis à l'ASL de se retirer en bon ordre de Zabadani. Reste un fait indéniable: la fréquence des attaques contre les loyalistes ne cesse de croître, de même que leurs pertes.

Dimanche 29 janvier, 16 militaires ont été tués dans deux attaques distinctes: 10 dans l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi à Kansafra (nord-ouest); 6 autres tués à Sahnaya, près de Damas, dans une embuscade.

Pour Haytham Al-Manna, un responsable du Comité national de coordination pour le changement et la démocratie (CNCD), la plateforme d'opposition rivale du Conseil national syrien (CNS), cette militarisation mène à une impasse. "On voit actuellement la réponse militaire à Zabadani, dit-il. La présence d'hommes armés parmi les manifestants, au lieu de les protéger, ne fait qu'accroître le nombre de victimes. Le régime profite du fait que l'attention est tournée sur New York et que les observateurs sont réfugiés dans leur hôtel. Même s'ils ne peuvent pas faire grand-chose, il est urgent qu'ils se redéploient. Quand ils étaient sur le terrain, il y avait des tirs de snipers, des confrontations isolées, mais pas d'attaques aussi massives."

La recrudescence de la violence a, en effet, poussé la Ligue arabe à suspendre samedi sa mission d'observation commencée le 26 décembre. Damas a "regretté" cette décision visant à "augmenter les pressions en vue d'une intervention étrangère", alors que des pays européens et arabes ont l'intention de présenter un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU cette semaine. Le texte reprend le plan de la Ligue arabe, refusé par Damas, prévoyant un transfert du pouvoir du président Assad au profit de son vice-président, Farouk Al-Chareh, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale et l'organisation d'élections libres.

 

 

e chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait été le premier à évoquer un règlement de la crise syrienne "à la yéménite".

e chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait été le premier à évoquer un règlement de la crise syrienne "à la yéménite".AP/Misha Japaridze


Après des mois de blocage dus aux veto de la Russie surtout, et de la Chine, fermement opposées à toute intervention étrangère en Syrie, c'est une tentative de trouver une solution négociée. "Demander le départ de Bachar Al-Assad comme préalable était une erreur, concède un diplomate européen. Sa démission ne peut qu'être l'aboutissement du processus." La France a été à la pointe de cette stratégie offensive, qui n'a pas donné de résultats: Alain Juppé, qui avait évoqué en novembre des corridors humanitaires, a reconnu qu'il n'avait aucune idée sur les moyens de les mettre en œuvre.

Encouragés par la France, la Turquie et le Qatar, dont l'émir a appelé à l'envoi de troupes arabes en Syrie pour protéger les civils, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a lui aussi tout misé sur une internationalisation. En vain. Il faut probablement chercher la raison de ce maximalisme dans le défaut de légitimité de l'opposition en exil, qui répercute les demandes des manifestants plus qu'elle ne les dirige. Le président du CNS, Burhan Ghalioun, est parti à New York afin de tenter de convaincre Moscou de ne pas s'opposer au nouveau projet de résolution.

Les diplomates arabes et occidentaux se perdent en conjectures sur les intentions réelles de Moscou. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait été le premier à évoquer un règlement de la crise syrienne "à la yéménite", c'est-à-dire par une mise sur la touche en douceur du président. C'est ce que propose le plan de la Ligue arabe. Mais Moscou, qui a condamné la suspension de la mission des observateurs arabes, fait aujourd'hui savoir qu'un appel à des "sanctions" et à un "changement de régime" étaient des lignes rouges. La Russie cherche-t-elle à gagner du temps pour son dernier allié au Proche-Orient ?

Christophe Ayad et Benjamin Barthe


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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 19:02
| Par La rédaction de Mediapart

La Ligue arabe a décidé de suspendre sa mission d'observation en Syrie en raison de la «recrudescence des violences», a annoncé aujourd'hui un responsable de l'organisation panarabe. «Il a été décidé d'interrompre avec effet immédiat les travaux de la mission de la Ligue arabe en Syrie, en l'attente de l'exposé de la situation devant le conseil de la Ligue», a déclaré le secrétaire général de l'organisation, Nabil Elarabi.

Depuis mardi, les violences en Syrie ont fait au moins 193 morts, en grande majorité des civils. Les 165 observateurs de la Ligue arabe ont été déployés à partir du 26 décembre avec l'accord de Damas pour surveiller l'application d'un plan de sortie de crise prévoyant l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers avant l'ouverture de négociations.

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 18:12

LEMONDE.FR avec Reuters | 28.01.12 | 09h01   •  Mis à jour le 28.01.12 | 18h07

 
 

 

Un policier syrien est pris à partie par des manifestants dans la banlieue de Damas, à Saqba, lors des funérailles d'un opposant récemment tué dans une manifestation.

Un policier syrien est pris à partie par des manifestants dans la banlieue de Damas, à Saqba, lors des funérailles d'un opposant récemment tué dans une manifestation.REUTERS/AHMED JADALLAH


Les forces de sécurité syriennes ont tué une cinquantaine de personnes, vendredi en Syrie, a-t-on appris auprès de militants et d'habitants, tandis qu'à Homs se déroulaient les obsèques de quatorze membres d'une famille sunnite massacrés la veille par des miliciens fidèles à Bachar Al-Assad. Selon un habitant, quinze personnes ont été tuées à Hama, dont les quartiers rebelles sont soumis depuis quatre jours à des tirs de blindés et de mortiers.

L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, fait état de vingt-deux morts dans d'autres parties du pays, dont douze dans la seule ville de Nowa, où les forces de sécurité sont accusées d'avoir ouvert le feu sur un cortège funèbre. Selon des militants, dix personnes ont été tuées dans la ville d'Alep, d'ordinaire calme. Un nouveau décès a été signalé à Homs, ville majoritairement sunnite du centre de la Syrie.

 AFFRONTEMENTS ENTRE SUNNITES ET ALAOUITES

Les violences interreligieuses entre la majorité sunnite et la minorité alaouite, dont est issu le régime en place, ont commencé il y a quatre mois à Homs mais le bilan de ces deux derniers jours est apparemment un des plus lourds jamais enregistrés. Cinq enfants figurent parmi les onze membres de la famille Bahadour, tués jeudi dans un immeuble d'un quartier mixte de Homs, Karm al Zeitoune. Les miliciens, connus sous le nom de "chabiha", ont pénétré dans le quartier après son bombardement au mortier par les forces loyalistes, qui a fait seize morts.

>> Lire le témoignage du photographe Mani sur ce massacre

"Les alaouites qui habitaient encore Karm Al-Zeitoun ont mystérieusement disparu il y a quatre jours et le bruit a circulé qu'ils étaient partis sur ordre des autorités. Aujourd'hui, on comprend pourquoi, a déclaré un médecin souhaitant rester anonyme. Nous avons également soixante-dix blessés."

Hamza, un militant de Homs, suppose que l'attaque des chabiha était un acte de vengeance après des embuscades menées par les déserteurs regroupés au sein de l'Armée syrienne libre. Les tensions interreligieuses à Homs ont déjà donné lieu à des attaques contre des minibus transportant des alaouites vers leurs villages, ou contre des quartiers sunnites.

Contrairement à la plupart des autres villes syriennes, Homs compte une importante population alaouite venue chercher des emplois dans le secteur public et le secteur de la sécurité à l'époque d'Hafez Al-Assad, le père de Bachar mort en 2000. Mais d'après des habitants, des milliers d'alaouites ont quitté la ville pour leurs villages d'origine dans les montagnes au nord-ouest de Homs après les premières violences intercommunautaires. Des milliers de familles sunnites ont également quitté la ville d'un million d'habitants pour d'autres régions du pays, ou encore pour le Liban ou la Jordanie.

 

 

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 18:07

LEMONDE | 28.01.12 | 13h17   •  Mis à jour le 28.01.12 | 13h17

 
 

 

Dans la cour du centre de santé de Karam Al-Zaltoun sont étendus les corps de la famille syrienne massacrée.

Dans la cour du centre de santé de Karam Al-Zaltoun sont étendus les corps de la famille syrienne massacrée.MANI POUR "LE MONDE"


Homs Envoyé spécial - Voici le récit du photojournaliste Mani, présent à Homs le jour du massacre du 26 janvier :

"A 16 h 30, Abou Bilal, un opposant syrien me fait part de l'appel téléphonique qu'il vient de recevoir : un massacre a eu lieu dans le quartier de Nasihine. On parle de 12 personnes dont plusieurs enfants exécutés dans leur maison. Je viens tout juste de rentrer après une journée éprouvante dans une petite structure médicale de fortune installée dans un quartier contrôlé par l'opposition, débordée par l'afflux de blessés graves et de morts, tous civils, victimes des snipers loyalistes et de bombardements. Une heure et demi après la nouvelle du massacre, à 18 heures, une première vidéo est mise en ligne sur YouTube qui montre les corps de la famille assassinée.

Des tirs de snipers ne cessent de claquer dans les alentours. On entend des tirs nourris de mitrailleuses, ainsi que plusieurs explosions venant des positions des forces du régime. La nuit est tombée et plusieurs groupes de soldats de l'Armée libre de Syrie (ALS) partent dans des véhicules banalisés pour contre-attaquer. Le groupe des opposants chargés de l'information sont rivés à leurs ordinateurs pour transmettre tous les documents récoltés dans la journée.

Il est 19 heures lorsque j'aperçois un responsable de l'ALS, Abou Layl. Il propose de me conduire au centre de santé où ont été transportées les victimes du massacre. Quatre opposants, dont trois soldats de l'ALS, se joignent à nous. Nous grimpons à bord d'une voiture qui parcourt à grande vitesse des ruelles obscures. Nous éteignons tous les feux du véhicule dès que nous nous approchons d'un barrage tenu par les forces loyalistes. J'apostrophe un soldat qui continue de consulter l'écran lumineux de son portable. Aucune lumière ne doit nous trahir. Un des soldats à l'avant de la voiture masque de sa main la montre lumineuse du tableau de bord tandis que nous traversons une première avenue dangereuse : l'avenue Wadi, rebaptisée "Charia Al-Maout", "avenue de la mort". Plié en deux sur mon siège, j'entends les prières psalmodiées par mon voisin de gauche. A peine arrivé de l'autre côté de l'avenue, on entend le claquement d'une balle qui nous était destinée.

Le conducteur rallume les codes et poursuit sa route en zigzaguant dans les ruelles. Quelques centaines de mètres plus loin, on éteint à nouveau tous les feux. Abou Layl demande au conducteur de ralentir car dans le noir complet, nous risquons l'accident. Nous empruntons une nouvelle avenue dangereuse, puis nous bifurquons. Obscurité, lumière, à droite, à gauche, tout droit, nous arrivons enfin au centre de santé de Karam Al-Zaitoun. Là, dans la cour, une foule entoure les cadavres de la famille suppliciée : cinq corps d'enfants en bas âge sont alignés entre le cadavre de leur père et celui de cinq femmes de la famille. Une petite fille a la moitié du crâne emportée, vraisemblablement par un tir à bout portant. Un petit garçon a aussi pris une balle derrière la tête et la balle est sortie par l'orbite gauche. Un infirmier desserre les linceuls de trois enfants pour me montrer leurs gorges tranchées. Je photographie les corps.

>> Voir le portfolio : Après la tuerie au centre de santé de Karam Al-Zaitoun

J'entre ensuite dans la salle des soins et on me conduit auprès des deux seuls enfants qui ont survécu au massacre. Ali, trois ans, tremble et gémit d'effroi. Ghazal, une petite fille de quatre mois, cesse de pleurer quand on l'embrasse. Elle a survécu avec une balle dans la jambe.

Un voisin du bâtiment où vivait la famille, un homme âgé d'une soixantaine d'années, raconte. Lorsque les habitants de ce quartier ont compris qu'un massacre était en cours dans la rue Al-Ansar. Trois d'entre eux, dont le narrateur, ont décidé de rejoindre la maison visée en perçant des trous dans les murs des maisons contiguës. Il assure avoir pu voir, à travers des ouvertures pratiquées dans les murs, le massacre des enfants. Il déclare que les assaillants étaient sept hommes en uniforme militaire, appartenant aux forces loyalistes. Il affirme enfin que ces hommes ont pu quitter les lieux couverts par des tirs nourris provenant de positions de l'armée avant de monter dans un véhicule blindé et de disparaître.

Les onze personnes tuées appartenaient à la famille Bahadour, installée dans deux appartements voisins. Deux autres membres de cette famille ont échappé au massacre car ils étaient absents au moment du drame. La rue Al-Ansar, théâtre de la tuerie, est un lieu où cohabite une population mixte d'alaouites - une dissidence du chiisme dont est issue la famille du président Bachar Al-Assad - et de sunnites. Les alaouites sont majoritaires et la zone, tenue par les barrages du régime, se trouve à proximité du quartier Zahra, peuplé d'alaouites, acquis au régime. Le sexagénaire assure que des menaces ont été proférées contre les sunnites de la rue pour qu'ils quittent les lieux, et qu'ils sont pris pour cible aux barrages pour les terroriser et provoquer leur exode.

Sur le chemin du retour, nous avons failli percuter une voiture dans un virage alors que nous circulions à nouveau tous feux éteints. Enfin, au passage de la dernière avenue contrôlée par les forces loyalistes, un tireur embusqué a tiré une dernière fois sur notre véhicule."

Mani

 


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