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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 14:17

LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 09.03.12 | 08h20   •  Mis à jour le 09.03.12 | 11h21

 
 

 

Des membres de l'Armée syrienne libre, le 6 mars, à Jussiyeh, à proximité de la frontière libanaise.

Des membres de l'Armée syrienne libre, le 6 mars, à Jussiyeh, à proximité de la frontière libanaise.AFP/-


Quatre généraux ont déserté pour rejoindre l'insurrection qui combat le régime de Bachar Al-Assad, ont annoncé jeudi 8 mars deux groupes rebelles. Ces militaires hauts gradés ont gagné un camp dans le sud de la Turquie qui regroupe des déserteurs, explique le lieutenant Khaled Al-Hamoud, porte-parole de l'Armée libre syrienne (ASL). Leur identité n'a pas été révélée, et ils sont entendus par les autorités turques.

D'après la même source, ce sont sept généraux de brigade qui ont en tout déserté les rangs de l'armée régulière. Le grade de général de brigade est le cinquième plus haut dans la hiérarchie militaire syrienne. "Nous avons six généraux de brigade qui sont désormais en Turquie et un autre, qui est resté en Syrie pour commander des bataillons", a déclaré Hamoud. "Nous allons former un conseil consultatif pour incorporer ces généraux, mais aussi tous les déserteurs de haut rang, et ce groupe va mener des opérations pour le compte de l'ASL", a-t-il poursuivi. Selon Le Figaro, le pouvoir aurait aussi désarmé les unités sunnites de l'armée "la confession des milliers de manifestants anti-Bachar".

L'ASL compterait 20 000 combattants, en majorité des déserteurs de l'armée gouvernementale. L'armée régulière syrienne est composée de 300 000 soldats.

 

 EXODE VERS LA TURQUIE

Près de douze mille Syriens ont traversé la frontière pour se réfugier en Turquie depuis le début du mouvement de contestation du régime de Bachar Al-Assad en mars 2011, a déclaré un responsable du ministère turc des affaires étrangères. Le nombre total des réfugiés syriens en Turquie s'élève désormais à 11 876 contre environ 9 000 il y a un mois et demi. Des centaines de Syriens ont ainsi récemment traversé la frontière avec la Turquie de peur d'une aggravation de la situation sécuritaire dans la province d'Idleb où l'armée a envoyé de nouveaux renforts jeudi.

L'armée a pris vendredi d'assaut Chaghourit, Al-Laj, Hamimat et As-Sahn quatre villages de la province d'Idleb, où les militants craignent une offensive d'envergure, semblable à celle de Homs, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Un nombre important de chars et de soldats sont rassemblés dans le district de Jabal Al-Zaouia, dans la province d'Idleb, selon Milad Fadl, un militant de la Commission générale de la révolution syrienne.

De nombreux habitant de huit villages de Jabal Al-Zaouia ainsi que de la ville d'Idleb ont fui. Comme ils l'avaient fait pour Homs, les médias officiels concentrent leur couverture sur Idleb, "affirmant qu'il y a des gangs terroristes qui terrorisent la population, pour préparer le public" à une éventuelle offensive, a estimé M. Abdel Rahmane.

 

 

Capture d'écran d'un homme courant dans le village de Bab Tadmur, à proximité de Homs, le 7 mars 2012.

Capture d'écran d'un homme courant dans le village de Bab Tadmur, à proximité de Homs, le 7 mars 2012.AFP/-


ÉMISSAIRE CHINOIS, ACCUSATIONS RUSSES

Pékin, très critiqué pour son soutien au régime de Damas, annonce, vendredi, dépêcher Zhang Ming, un nouvel émissaire en Arabie saoudite, en Egypte et en France (14 au 16 mars) pour expliquer la position chinoise sur la Syrie.

La Russie est opposée au nouveau projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie qu'elle juge "déséquilibré", notamment car il ne contient pas d'appel à un cessez-le-feu de toutes les parties impliquées, a indiqué vendredi le vice-ministre des affaires étrangères, Guennadi Gatilov, cité par l'agence Interfax. "Le problème principal est l'absence d'appel simultané à tous les parties [rebelles et forces gouvernementales] afin de prendre des mesures pratiques dans le contexte d'un cessez-le-feu", a-t-il ajouté.

Le président Assad lutte contre des "terroristes" soutenus par Al-Qaida, dont au moins 15 000 combattants étrangers qui n'hésiteront pas à s'emparer des villes si l'armée s'en retire, a déclaré jeudi Mikhaïl Lebedev, représentant adjoint de la Russie à la mission de l'ONU, lors d'un forum humanitaire consacré à la Syrie.

 

 

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 12:42

LEMONDE | 08.03.12 | 13h00

 
 

Tripoli (Liban), Envoyée spéciale - "Il n'y a plus de Baba Amro. Le quartier est à terre, détruit par le régime. Il n'y a plus ni eau, ni électricité, ni même un peu de riz", déclare Abou Bakr, 25 ans. Le jeune homme est originaire du bastion rebelle d'Homs, comme la plupart des blessés arrivés au Liban depuis la fin février.

Appuyé contre un épais oreiller, dans la chambre d'un hôpital de Tripoli (dans le nord du Liban), Abou Bakr, à la barbe soigneusement entretenue, écrit "ses pensées", tout en regardant une émission religieuse diffusée par la chaîne privée saoudienne Al-Majd Al-Ilmiya. A le voir si posé, on en oublierait presque qu'il a été blessé au genou droit par des éclats d'obus, fin février. Soigné sommairement à Baba Amro, il est arrivé au Liban lundi 5 mars, après des jours à progresser lentement vers la frontière, en se cachant des forces régulières.

"UNE VASTE MAISON OÙ LA MORT SÉVIT"

"Homs est comme une vaste maison où la mort sévit. La plupart des habitants de Baba Amro ont fui vers les quartiers voisins", raconte Abou Bakr. Le jeune homme n'est pas un civil, comme il l'a d'abord avancé, sur les conseils de Syriens qui coordonnent l'aide aux blessés et assisteront aux différents entretiens. Sa robustesse et sa détermination le trahissent, avant qu'il ne l'admette : il est un combattant de la brigade Al-Farouk. Le plus puissant groupe à Homs, relié à l'Armée syrienne libre (ASL), était présent à Baba Amro jusqu'à son "retrait tactique", le 1er mars, et la prise du quartier par le régime. Une grande partie des patients de l'hôpital sont d'ailleurs des combattants.

Hussein, 20 ans, est un civil. Et un survivant, à l'esprit hanté par les images terribles collectées sur le terrain, durant plus de vingt jours de bombardements intensifs. Originaire de Baba Amro, il faisait partie des volontaires qui évacuaient les blessés dans les rues du quartier insurgé vers les maisons, lors des frappes. Fin février, un couple et leur nourrisson montent dans une voiture. Quelques minutes plus tard, un obus tombe. Les trois passagers sont tués. Hussein, qui s'avance vers le véhicule, est touché par une nouvelle déflagration, au dos, au bras droit et aux poumons.

Cette scène, tel un guet-apens, est rapportée par de nombreux Syriens soignés au Liban : un premier obus ou tir de mortier s'abat. Quelques minutes passent. Quand s'approche une silhouette pour porter secours, une deuxième salve est alors tirée. Arrivé à Tripoli le 1er mars, Hussein continue de sourire malgré ses graves blessures. "Je veux retourner en Syrie pour aider les autres. Après la révolution, je reprendrai ma vie d'avant : étudiant et employé dans la boutique familiale", explique-t-il.

 

"VOUS NOUS LAISSEZ MOURIR"

Abou Bakr, lui, ne cache pas sa ferveur religieuse : "Mais si vous nous voyez comme des islamistes parce que nous portons la barbe, voyez notre humanité ! Nous aimons la paix. Nous avons tout fait pour les journalistes étrangers. Nous refusons de rentrer dans une logique confessionnelle. Moi, je ne veux pas d'un régime religieux en Syrie, mais d'un pouvoir qui respecte la liberté de culte." "Les courants islamistes émergeront peut-être après la chute du régime. Mais ce pour quoi nous nous battons, ce n'est pas ça, c'est la liberté !", ajoute un autre combattant de l'ASL originaire de Qusair (bourgade à la frontière libanaise), blessé à la jambe et soigné dans un autre hôpital de Tripoli.

Abou Khaled, 40 ans, n'a plus qu'une idée : "Donnez-nous des armes lourdes, pour que nous attaquions la famille Assad ! Je veux venger ma fille !" Originaire des environs de Qusair, ce civil a perdu deux doigts de la main gauche, et son tympan gauche a été percé par un tir de mortier. Sa fille, âgée de 7 ans, est morte sur le coup. "Nous étions sortis acheter du pain, à l'aube, rien d'autre !, dit-il en tremblant. Pourquoi avez-vous aidé les Libyens, et vous nous laissez mourir ?" "Nous aussi, on a du pétrole et du gaz !", renchérit son voisin de chambre, Abou Mohammed, civil de 39 ans. Son oeil droit, perdu, est recouvert d'un pansement.

Il n'y a ni femmes ni enfants, dans ces hôpitaux. A l'exception de Khaled, 15 ans. L'adolescent a le regard triste, lucide, de celui qui sait qu'une partie de sa vie est derrière lui. Il a été amputé, à hauteur du genou droit, après avoir sauté sur une mine en tentant d'évacuer un blessé vers le Liban. Khaled ne parle pas, il tourne la tête vers le mur, dans cette chambre où il y a trop de lits, trop de patients, faute de place, où l'on fume, pour tuer le temps. Nul n'a pu parler à ses proches, ni parmi les réfugiés de Baba Amro, ni à Qusair, car les lignes téléphoniques ne fonctionnent pas.

Pour ces quelque 2 000 Syriens, arrivés au Liban depuis le 2 mars, la trêve au Liban prendra fin dès que les blessures seront cicatrisées. Si leurs opérations sont prises en charge par Beyrouth, c'est en effet dans la plus grande discrétion. Le retour, les jeunes hommes disent l'attendre. Même s'ils redoutent de découvrir les exactions à l'encontre de civils, dans la région d'Homs, dont les rumeurs bruissent dans les couloirs des hôpitaux. Ils ne croient plus aux initiatives politiques. "Il faut armer l'ASL !", répètent-ils, unanimes.

Laure Stephan

 


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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 12:23

 

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 08.03.12 | 06h31   •  Mis à jour le 08.03.12 | 10h52

 

 

 

 

Le vice-ministre du pétrole syrien, Abdo Hussameddine, a annoncé, dans la nuit de mercredi à jeudi 8 mars, sa démission et qu'il rejoignait l'opposition, devenant le plus haut cadre du régime de Bachar Al-Assad à faire défection depuis le début des violences.

Dans un message vidéo posté sur le site Youtube par des opposants, le vice-ministre du pétrole annonce rejoindre "la révolution du peuple qui rejette l'injustice et la campagne brutale du régime". Rami, le militant qui a tourné la vidéo et l'a postée sur YouTube, a indiqué à l'AFP à Beyrouth que l'opposition avait aidé à organiser la défection du vice-ministre. Invoquant des raisons de sécurité, il n'a pas révélé l'endroit où le message a été enregistré.

"BATEAU QUI COULE"

Dans son message, Abdo Hussameddine affirme avoir servi le gouvernement pendant trente-trois ans et ne pas souhaiter terminer sa vie "au service d'un régime criminel". "C'est pourquoi j'ai pris le droit chemin, sachant que ce régime brûlera ma maison, traquera ma famille et fabriquera des mensonges", ajoute-t-il en appelant les autres membres du gouvernement à abandonner "un bateau qui coule".

Il s'en prend également à la Russie et à la Chine, accusant leurs deux gouvernements de ne pas "être des amis du peuple syrien mais des partenaires des assassinats" de Syriens. La Russie comme la Chine ont bloqué à deux reprises des résolutions de l'ONU condamnant la répression en Syrie.

La responsable des opérations humanitaires de l'ONU est arrivée mercredi en Syrie où elle a pu visiter des quartiers de Homs "totalement dévastés" alors que la répression a fait mercredi de nouvelles victimes, à Homs même et dans sa province, dans les provinces d'Alep (nord), d'Idleb et de Deraa (sud). Au moins 27 personnes, dont 7 déserteurs, ont été tuées par l'armée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon un nouveau bilan de l'OSDH, les violences ont fait plus de 8 500 morts, en majorité des civils, depuis le début de la révolte il y a près d'un an.

 

 

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 14:28

LEMONDE.FR avec AFP | 07.03.12 | 12h20   •  Mis à jour le 07.03.12 | 14h11

 
 

 

Le 30 octobre, à Homs, les funérailles de six "martyrs".

Le 30 octobre, à Homs, les funérailles de six "martyrs".MANI / ZEPPELINNETWORK


Près de 8 500 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans les violences depuis le début de la révolte en Syrie en mars 2011, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Parmi les victimes figurent 6 195 civils et 2 263 soldats et membres des services de sécurité, dont 428 déserteurs ayant rejoint les rebelles, soit un total de 8 458 morts, a ajouté le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

 

 "CARNAGE"

Fin février, le secrétaire général adjoint de l'ONU, Lynn Pascoe, avait estimé que la répression en Syrie avait fait "certainement beaucoup plus que 7 500 morts". "Nous ne pouvons pas donner de chiffres précis mais il y a des informations crédibles selon lesquelles le bilan désormais excède souvent les cent morts civils par jour, dont beaucoup de femmes et d'enfants", avait-il affirmé. "La communauté internationale a échoué dans sa mission de mettre fin au carnage", et cet échec "semble avoir encouragé le régime (syrien) à croire en son impunité", avait-il ajouté.

 

MOUVEMENTS DE TROUPES

"Le Conseil national syrien (CNS) [la plus importante coalition de l'opposition dominée par les Frères musulmans] a constaté depuis quelques heures 42 chars et 131 véhicules de transport de troupes quittant Lattaquié en direction de la ville de Saraqeb", dans la province d'Idleb, "ainsi que des colonnes militaires se dirigeant vers la ville d'Idleb", précise le texte. Par ailleurs, "plusieurs martyrs ont été tués" lors d'un bombardement à Maaret Al-Noomann, une petite ville de la province, selon le communiqué.

Le CNS a appelé "la communauté internationale, la Ligue arabe et les organisations internationales à agir de manière urgente à tous les niveaux afin d'éviter la réédition du massacre de Baba Amro", quartier de la ville de Homs (centre) repris le 1er mars par les forces gouvernementales, "où des centaines de martyrs sont tombés".

 

Lire aussi >> Syrie : poursuite des violences, Moscou inflexible


La situation humanitaire est de plus en plus préoccupante en Syrie, où les organisations d'aide n'ont pas accès aux villes dévastées par les bombardements, notamment à Homs où un convoi d'aide d'urgence est bloqué depuis six jours aux portes du quartier de Baba Amro.

Selon l'ONG Human Rights Watch, les bombardements sur Homs ont fait 700 morts et des milliers de blessés. Les Nations unies ne donnent plus de bilan officiel précis de la répression en Syrie depuis la fin janvier faute de pouvoir recueillir des informations fiables sur le terrain.

Valerie Amos, responsable des opérations humanitaires des Nations unies, est arrivée mercredi à Damas où elle s'est entretenue avec des responsables du ministère syrien des affaires étrangères avant de prendre la route de Homs, annonce l'ONU à Genève. Elle s'était vu refuser l'entrée en Syrie la semaine dernière, devrait rester trois jours dans le pays pour tenter de convaincre le régime de Bachar Al-Assad de permettre aux travailleurs humanitaires d'avoir un accès sans réserve aux populations civiles.

Plus de 25 000 réfugiés sont actuellement recensés par l'ONU dans les pays voisins de la Syrie et les violences ont déplacé entre 100 000 et 200 000 personnes à l'intérieur du pays.

 

 

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 13:03

 

Torture 06/03/2012 à 10h33
Pascal Riché | Redchef Rue89


Une vidéo secrètement tournée dans un hôpital militaire à Homs, en Syrie, montre que certaines salles servent à torturer les « patients » au lieu de les soigner. C'est la chaîne britannique Channel 4 qui a rendu publiques ces images [vidéo ci-dessous] tournées par un des employés de l'hôpital. L'auteur des images accuse une partie du personnel médical de participer à ces atrocités.
Le sujet de Channel 4 (en anglais) sur un hôpital de Homs

On y voit des patients blessés et les yeux bandés, attachés à leurs lits, avec des traces de torture sur le corps. Des câbles électriques ou des « nerfs de bœuf » en caoutchouc sont à portée de main, sur des tables médicales.

Les autorités syriennes ont donné ordre de soigner tous les rebelles blessés à Homs dans cet hôpital. Des centaines de personnes ont été blessées dans la bataille du quartier de Bab Amro, bombardé sans relâche par l'armée régulière de Bachar el-Assad.

L'employé qui a tourné les images a déclaré à Mani, le photographe français qui travaille aussi pour Le Monde, dans une interview réalisée dans un endroit sûr :

« J'ai vu des détenus se faire torturer par électrocution, le fouet, les bâtons, et se faire casser les jambes. Ils tordent les pieds jusqu'à ce que la jambe craque. [...] Je les ai vus cogner la tête de détenus contre les murs. Ils les attachent aux lits, les privent d'eau. D'autres se font lier le pénis pour les empêcher d'uriner. »

Le témoin déclare avoir vu un civil, des chirurgiens militaires et des infirmiers s'adonner à ces tortures. S'il a tourné ce film, dit-il, c'est pour que cette situation cesse.

 

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 12:43

LEMONDE.FR avec AFP | 06.03.12 | 11h25   •  Mis à jour le 06.03.12 | 12h24

 
 

 

"Plusieurs dizaines de familles sont entrées ces dernières 48 heures (au Liban) à travers la Békaa et se trouvent à el-Qaa et Aarsal avec des proches ou des connaissances", a confirmé le porte-parole du comité pour les réfugiés syriens au Liban.

"Plusieurs dizaines de familles sont entrées ces dernières 48 heures (au Liban) à travers la Békaa et se trouvent à el-Qaa et Aarsal avec des proches ou des connaissances", a confirmé le porte-parole du comité pour les réfugiés syriens au Liban. REUTERS/MOHAMED AZAKIR


Les forces syriennes ont lancé un assaut majeur sur la ville d'Hirak, dans la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), mardi 6 mars. Au même moment, une localité de la province d'Hama dans le centre était également assiégée.

Après la prise de Baba Amro, quartier rebelle de la ville d'Homs, le 1er mars,  les forces du régime mettent la pression sur d'autres bastions de l'Armée syrienne libre (ASL), notamment à Rastane, à 20 km d'Homs, déclarée ville "libre" depuis le 5 février et bombardée régulièrement depuis. "Le régime va tenter d'accentuer la pression sur Rastane, il y a des préparatifs pour tenter un assaut, car il est clair que la ville n'est pas sous son contrôle", avait affirmé, lundi, Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH. "Ce qui se passe à Rastane est identique à ce qui s'est passé à Baba Amro : blocus, tirs d'artillerie et au lance-roquettes", a affirmé de son côté Hadi Abdallah, militant à Homs de la Commission générale de la révolution syrienne. "Les combattants de l'ASL sont encore à Rastane, ils ne céderont pas facilement, car personne ne veut d'un deuxième Baba Amro", a-t-il ajouté.

Rastane est située sur l'autoroute qui relie la capitale, Damas, au nord du pays. Une autre ville de la province d'Homs, Qousseir, contrôlée en majorité par les reblles, est également visée par des bombardements, selon Anas Abou Ali, un responsable de l'ASL. "Nous résisterons (...) c'est une question de vie ou de mort, nous allons résister de toutes nos forces. Le monde entier nous a lâchés, mais nous ne lâcherons pas la révolution", a-t-il déclaré.

 1 500 RÉFUGIÉS AU LIBAN EN 48 HEURES

Dans la matinée de mardi, l'armée syrienne aurait également bombardé un pont emprunté par les réfugiés pour fuir au Liban. Une responsable de l'ONU et un militant syrien ont affirmé que plus de quinze cents Syriens, en majorité des femmes et des enfants, se sont réfugiés dans le pays voisin ces dernières quarante-huit heures pour fuir les violences.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a confirmé, mardi, qu'environ deux mille Syriens sont arrivés depuis le week-end au Liban. "Nous étions à la frontière hier avec nos partenaires, et on leur a distribué de la nourriture et de l'aide", a indiqué une porte-parole de l'agence onusienne, qui devrait faire un point plus complet de la situation au cours de la journée. Selon elle, les réfugiés ont été hébergés par des familles sur place.

Selon le HCR, 7 058 réfugiés syriens sont enregistrés au Liban depuis l'éclatement, il y a un an, de la révolte matée dans le sang par le régime en Syrie.

 

 

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 14:57

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 04.03.12 | 10h03   •  Mis à jour le 04.03.12 | 12h02

 
 

 

Les forces syriennes ont commencé à bombarder violemment dimanche matin des positions rebelles dans la ville de Rastan, à 20 km de Homs, indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Depuis l'aube, des positions de groupes de déserteurs dans le nord de la ville de Rastan subissent de violents bombardements", a déclaré le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Le 5 février, un officier déserteur avait annoncé que Rastan était une ville libre", a précisé M. Abdel Rahmane de l'OSDH. Rastan se situe sur l'autoroute liant la capitale Damas au nord du pays.

Avec la reprise jeudi du quartier rebelle de Baba Amro dans la ville de Homs, beaucoup de militants s'attendent à ce que l'armée concentre désormais son offensive sur Rastane et sur la ville de Al-Koussair, à 15 km de Homs, contrôlée en grande partie par les rebelles. Les forces syriennes bombardent aussi la ville de Kousseir, située non loin de la frontière avec le Liban, dans l'ouest du pays, rapporte un journaliste de Reuters. Des explosions pouvaient être entendues de la frontière libanaise, a-t-il ajouté. "Il s'agit des deux villes qui concentrent le plus de rebelles dans le centre de la Syrie et on s'attend à ce que ça soit la prochaine étape dans l'attaque du régime contre les déserteurs", a indiqué M. Abdel Rahmane.

LA MAIN DE L'IRAN

Selon le Washington Post, les Etats-Unis voient la main de l'Iran derrière l'accélération de la répression en Syrie. Plusieurs officiels cités par le quotidien indiquent que l'Iran fournit des conseillers, des équipements, des armes, des outils de surveillance et une assistance technique au régime de Bachar Al-Assad. Selon le Post, un agent iranien aurait été blessé par les opposants syriens. D'autres rumeurs font état de l'aide du Hezbollah libanais au régime syrien, sans en apporter la preuve.

Fin janvier, le New York Times avait évoqué le sort de plusieurs ingénieurs iraniens capturés par l'Armée syrienne libre en décembre et présentés comme des membres des forces spéciales iraniennes.

 

 

SECOURS À HOMS

Les équipes de secours du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant-rouge ont commencé à distribuer dimanche de l'aide humanitaire dans un village près de Homs, a déclaré le porte-parole de l'organisation humanitaire Hicham Hassan à Genève, précisant qu'il s'agissait de vivres, de couvertures et de trousses de secours. "L'objectif est ensuite [de distribuer de l'aide] dans les faubourgs d'Al Inchat et d'Al Taouzi à Homs pour prêter assistance aux populations qui ont fui Bab Amro", dit-il. "Les choses vont dans le bon sens. Mais nous voulons entrer dans Bab Amro aujourd'hui", ajoute-t-il.

La révolte déclenchée depuis près d'un an contre le régime de Bachar Al-Assad devient de plus en plus militarisée, alors que la répression a fait plus de 7 500 morts, selon l'ONU.

 

 

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 22:45

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 03.03.12 | 09h23   •  Mis à jour le 03.03.12 | 19h13

 
 

 

Manifestation à Homs après la prière du vendredi. "Nous demandons la protection de la communauté internationale et de l'aide humanitaire", peut-on lire sur cette banderole tenue par un enfant.

Manifestation à Homs après la prière du vendredi. "Nous demandons la protection de la communauté internationale et de l'aide humanitaire", peut-on lire sur cette banderole tenue par un enfant.REUTERS/HANDOUT

La Chine demande au gouvernement et aux rebelles syriens de mettre immédiatement fin à tous les actes de violences, en particulier contre les civils, a fait savoir samedi 3 mars le ministère des affaires étrangères dans un communiqué cité par l'agence Chine nouvelle.

"Le gouvernement syrien et toutes les parties concernées devraient immédiatement, totalement et inconditionnellement mettre fin à tous les actes de violence, en particulier la violence contre des civils innocents", écrit le ministère. Le communiqué appelle également à l'ouverture d'un dialogue "sans condition préalable" sous la médiation de l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, l'ancien secrétaire général de l'Onu Kofi Annan.
 

HOMS SOUS LES BOMBES

Les forces du président Bachar Al-Assad ont bombardé samedi le quartier résidentiel de Djobar, dans les faubourgs de Homs, où des milliers de civils ont trouvé refuge, indique, un communiqué diffusé par le Réseau syrien pour les droits de l'homme. Djobar jouxte le quartier de Bab Amro. Toujours selon des sources de l'opposition, des tirs de mitrailleuse ont été entendus dans les quartiers de Al Khalidiya et Al Koussor, toujours à Homs. Les images satellite révèlent l'ampleur de la répression :

Image suivante
Vue satellite du quartier de Baba Amro, à Homs, le 25 février 2012. En rouge, des immeubles détruits ou endommagés. HRW affirme avoir dénombré 640 bâtiments endommagés. En jaune, des impacts sur des zones à découvert. HRW affirme en avoir décompté 950.
Crédits : DigitalGlobe, Analysis provided by Human Rights Watch / DigitalGlobe, Analysis provided by Human Rights Watch
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Les équipes du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant rouge arabe syrien (CRAS) ne sont pas entrées vendredi à Baba Amro, quartier rebelle de Homs repris par l'armée syrienne, a indiqué samedi le porte-parole du CICR à Damas, Saleh Dabbakeh. "Aucune équipe n'est entrée vendredi à Baba Amro et [les autorités] n'ont pas autorisé l'entrée de l'aide. Nous sommes toujours en négociation", a-t-il affirmé. Vendredi, le président du CICR Jakob Kellenberger avait jugé "inacceptable que des gens qui attendent de l'aide d'urgence depuis des semaines n'aient toujours reçu aucun soutien". Il avait ajouté que le convoi allait "rester cette nuit à Homs dans l'espoir de pouvoir entrer très prochainement à Baba Amro".

MASSACRE ET EXÉCUTIONS SOMMAIRES

Le ministre des affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, accuse le régime de Bachar Al-Assad de commettre des crimes de guerre et contre l'humanité dans la répression du soulèvement qui dure depuis près d'un an en Syrie. "Le régime syrien commet chaque jour un crime contre l'humanité", a-t-il dit, samedi, lors d'une conférence de presse à Istanbul avec son homologue italien Giulio Terzi. "Je le dis clairement : après tous ces massacres et ces crimes, qui présentent les caractéristiques de crimes de guerre, le régime syrien ferme toutes les portes au dialogue", a ajouté le chef de la diplomatie turque.

Le photographe britannique Paul Conroy, évacué cette semaine de Baba Amro, a dénoncé sur Sky News "un massacre aveugle". "C'était presque une attaque psychologique. J'ai travaillé dans plusieurs zones de guerre. Je n'ai jamais vu ou vécu des bombardements comme ceux-là. C'était systématique", a-t-il dit, évoquant "des munitions utilisées sur les champs de bataille".

 

 

Signe de l'intensité de ce pilonnage, l'organisation Human Rights Watch a annoncé vendredi avoir analysé une photo satellite de Baba Amro prise le 25 février et avoir dénombré au moins 950 cratères dans les rues et les champs, ainsi que 640 bâtiments dont les dommages étaient visibles d'au-dessus. HRW fournit aussi la vidéo d'habitants de Baba Amro montrant des projectiles de 120,  122 et 240 mm utilisés pour bombarder le quartier.

 

 

 

 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé Damas à laisser entrer l'aide humanitaire "sans condition" et le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme s'est inquiété d'éventuelles "représailles" à Baba Amr, après avoir reçu des informations non confirmées de 17 exécutions sommaires.

Vendredi, 10 personnes ont encore été tuées à Baba Amro et 37 autres dans le reste du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une roquette tirée par l'armée sur une manifestation à Rastane, dans la province de Homs, a ainsi fait au moins 12 morts, dont cinq enfants, selon l'OSDH. Dans une vidéo diffusée par des militants, on entend une forte explosion, puis on voit les manifestants se précipiter vers des corps déchiquetés en criant "Venez voir les crimes de Bachar Al-Assad".

LE RÉCIT D'EDITH BOUVIER ET WILLIAM DANIELS

Edith Bouvier et William Daniels, bloqués à Baba Amro depuis un bombardement qui a tué deux de leurs confrères le 22 février, sont arrivés en France après avoir été exfiltrés par l'ASL, et ont été accueillis par le président Nicolas Sarkozy. Dans des déclarations publiées samedi par Le Figaro, les deuxs journalistes font part de leur sentiment d'avoir été "directement visés" par les bombardements de l'armée syrienne. "Il y a eu au moins cinq explosions successives, très proches. On avait vraiment l'impression que nous étions directement visés", ont expliqué les deux journalistes à propos du bombardement de la maison de Baba Amro qui servait de centre de presse.

Dans la soirée de vendredi, les dépouilles de l'Américaine Marie Colvin et du Français Rémi Ochlick ont été identifiées à Damas. Elles doivent désormais être remises à leurs pays.

 

Edith Bouvier, le 2 mars 2012.

Edith Bouvier, le 2 mars 2012.AFP/JACQUES DEMARTHON

 MANŒUVRES DIPLOMATIQUES

Réunis à Bruxelles, les dirigeants européens ont haussé le ton, souhaitant "que les responsables des atrocités syriennes répondent de leurs actes" devant la justice internationale. Cela nécessite cependant un feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, où Damas bénéficie du soutien de la Russie et de la Chine. Moscou a toutefois pris ses distances vendredi, les Etats-Unis saluant un "mieux". "Les réformes proposées [par le régime] auraient évidemment dû être menées depuis longtemps", a estimé le premier ministre Vladimir Poutine.

La Maison Blanche a qualifié les violences à Homs de "scandaleuses" et "horribles", estimant que "quiconque a vu une seule minute de vidéo de l'attaque brutale perpétrée par le régime Assad comprend qu'il n'y a que d'un côté que l'on a la gâchette facile".

 

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 14:06

LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 02.03.12 | 11h34   •  Mis à jour le 02.03.12 | 14h27

 
 

 

Des membres de l'Armée syrienne de libération, ç quelques kms de Homs le 24 janvier 2012.

Des membres de l'Armée syrienne de libération, ç quelques kms de Homs le 24 janvier 2012.STR/AFP

Après la prise de contrôle du quartier rebelle de Baba Amro, jeudi, l'opposition ne désarme pas. Dans ce quartier d'Homs, coupé du monde depuis un mois, sans électricité, sans nourriture et sans moyens de communication, selon les militants, l'Armée syrienne libre (ASL), qui compte une vingtaine de milliers de déserteurs, continue de faire face à l'armée régulière. Tandis que des milliers de manifestants réclament, dans la répression, l'envoi d'armes de l'étranger, un convoi humanitaire est arrivé à Homs. Dans le même temps, la France a annoncé la fermeture de son ambassade en Syrie et rapatrie les deux journalistes français, qui ont pu être évacués au Liban la veille.

  • Manifestations dans la violence

Vendredi 2 mars, des milliers de personnes sont descendues dans la rue, notamment à Damas et à Alep, deuxième ville du pays. Dans la province d'Homs, une dizaine de personnes ont été tuées par un obus de mortier tiré par les forces de sécurité, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

L'opposition a appelé à manifester pour  réclamer que l'Armée syrienne libre (ASL) puisse recevoir des armes de l'étranger. "Le vendredi de l'armement de l'Armée syrienne libre... pour défendre nos familles", lit-on sur la page Facebook The Syrian Revolution 2011, qui choisit le slogan des manifestations organisées après la prière chaque vendredi depuis l'éclatement de la révolte, en mars 2011. Depuis le début de la répression, les violences ont fait plus de sept mille cinq cents morts, selon l'ONU.

  • Un convoi humanitaire à Homs

Le convoi de sept camions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) se prépare à entrer dans le district de Baba Amro, à Homs, a indiqué un porte-parole de l'organisation basée à Genève. Ces camions transportent de la nourriture, des médicaments, des couvertures, du lait pour bébé et d'autres équipements.

Pour sa part, le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé, jeudi, aux autorités syriennes "d'autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire à toutes les populations qui ont besoin de secours". L'ONU a par ailleurs annoncé, vendredi, la tenue, le 8 mars au siège des Nations unies, à Genève, d'un "forum humanitaire" sur la situation en Syrie, rassemblant organisations humanitaires, Etats et organisations régionales.

  • La France va fermer son ambassade en Syrie

Sur le plan diplomatique, la France a pris la décision de fermer son ambassade en Syrie pour dénoncer le "scandale" de la répression conduite par le régime de Bachar al-Assad contre sa population, a annoncé le président Nicolas Sarkozy.

Interrogé sur une éventuelle fourniture d'armes à l'opposition, le président français s'est déclaré "favorable à passer un cran supplémentaire s'agissant de l'aide aux démocrates en Syrie", mais a précisé que rien ne serait fait sans une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Qatar a plusieurs fois formulé son souhait de livrer des armes à l'opposition. Le Parlement koweïtien a également appelé, jeudi, à armer l'opposition. Une idée à laquelle Washington est réticent de crainte qu'Al-Qaida ne profite des violences.

Les dirigeants des pays de l'UE ont en outre averti le régime syrien qu'il allait devoir répondre de ses actes et des "atrocités" commises dans le cadre de la répression des mouvements de contestation dans le pays.

  • Les journalistes français rapatriés

Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels, bloqués pendant plus d'une semaine à Homs sous les bombardements, ont quitté vendredi l'hôpital de Beyrouth. Arrivée jeudi soir au Liban avec William Daniels, Edith Bouvier était grièvement blessée à la jambe, elle a été examinée à l'Hôtel-Dieu-de-France, à Beyrouth, avant de décoller en début d'après-midi pour Paris. Ils doivent arriver "en début de soirée" selon les ministre des affaires étrangères.

 

 

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 20:08

Pour l'écrivain Abdelhak Serhane, «l’emploi de la force est la seule réponse possible de la part d’une communauté internationale qui s’agite avec de bonnes intentions, des paroles de compassion creuses pour un peuple pacifique qui se fait massacrer au nom de la liberté et de la démocratie par une armée de métier».

 

«L’histoire n’avait-elle pas toujours été un maçon inhumain et sans scrupules, faisant son mortier d’un mélange de mensonge, de sang et de boue.» A. Koestler

«Il y a deux histoires. L’histoire officielle, mensongère, qui nous est enseignée et l’histoire secrète où se trouvent les vraies causes des événements, une histoire honteuse.» H. de Balzac

Déjà près de 7 000 morts, sinon plus… Et le regard ahuri du monde face au carnage et aux décombres. Et dire que «les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient irremplaçables!»

Bachar al-Assad est en train de détruire un pays qui ne lui appartient pas et massacre un  peuple qui ne veut plus de lui. Hommes, femmes et enfants descendent dans la rue, de jour comme de nuit, pour sommer le Monstre froid de dégager. L’armée, c’est-à-dire les enfants issus du même peuple, avance avec ses blindés sur les cadavres et tire à boulets rouges sur les pierres, les morts, les vivants et les déserteurs. Répression aveugle, meurtre à grande échelle, arrestations massives, torture systématique même sur les mineurs, disparitions, exécutions sommaires…

Cette main armée du président se perd chaque jour dans la dégradation de l’éthique du devoir guerrier, s’abaissant à ce niveau de cruauté irrationnelle et lâche qui transforme le soldat en criminel de guerre. L’abime de la barbarie immorale et de l’indignité, dans lequel plongent chaque jour un peu plus les assassins en treillis de Bachar, montre combien il s’agit là d’une armée de vils mercenaires sans réelle déontologie militaire et dont la veulerie consiste à tirer à bout portant sur des civils innocents au lieu d’affronter l’ennemi authentique, l’ennemi réel, l’ennemi commun.

Et pour quelle raison cette armée de fous assassine de sang froid des jeunes désarmés, des femmes, des vieillards et des enfants? Ils ont osé revendiquer la liberté et la démocratie! Ils ont eu l’audace d’affronter le chef de l’Etat et de lui dire irhal! Dégage! Grâce au Printemps arabe, les serfs rêvent enfin de liberté face à des maîtres qui se croyaient incontestés et tout puissants! Or, nos chefs d’Etat arabes ignorent ce que signifie le mot démocratie. Face au cri libérateur de la masse ils répondent par l’unique langage qu’ils ont appris, la répression, installés comme ils le sont dans un rapport de force et de domination avec leurs peuples.

Grandis dans le giron d’autocrates avérés, nourris au sein de la tyrannie, ils deviennent tout naturellement des monstres d’égotisme et des despotes insensibles, totalement coupés du quotidien concret des gens ordinaires. Elevés dans le culte de la personnalité et de la possession, ils sont comme ces enfants blasés et narcissiques qui refusent de partager leurs jouets avec leurs camarades. Nos tyrans ne veulent rien céder des pouvoirs qu’ils ont hérités de Papa et pensent pouvoir continuer à sévir en toute impunité.

Adorateurs du pouvoir absolu, ils s’accrochent à leur gouvernail vermoulu à coups de despotisme, de manipulation, de répression, de corruption à grande échelle, d’arrestations massives et abusives, de procès montés de toutes pièces et de violences. A force d’obséquiosité réitérée matin et soir à leur égard, les vils courtisans qui les entourent les transforment en gourous, évoluant dans un monde en dehors du monde réel, hors du temps commun, vivant en sectes comme des insectes et s’agitent autour d’une flammèche qui risque, à tout moment, de leur griller la cervelle.

La génération Internet, jeune et moderne, fait face au péril de la rue avec la même férocité que ses Ancêtres. Ils sont prêts à risquer leur vie pour préserver leur absolutisme, barbotant jusqu’au cou dans le sang de leurs crimes. Le père Hafez al-Assad a fait entre 10 000 et 20 000 morts en 1982 pour mater l’insurrection des frères musulmans à Hama dans une indifférence quasi générale. Sans état d’âme, il a liquidé tous ses opposants et fait assassiner ses adversaires, même ceux en exil. Bilan de ses boucheries inconnu avec précision jusqu'à nos jours. Soutenu par Pékin et Moscou, le fils Bachar est en train de faire pire que papa. Son noir palmarès compte pas moins d’une vingtaine ou trentaine de victimes par jour. Et le massacre continue, systématique, pervers, sauvage. Les images qui nous parviennent de Syrie sont intolérables; nouveau-nés éventrés, enfants massacrés à coups de crosse, adultes ou mineurs torturés jusqu'à la mort, jeunes hommes abattus à bout portant, femmes violées, bâtiments éventrés à coups de canons… à l’heure où la communauté internationale comptabilise le nombre de morts, sème des protestations verbales à tout vent et se cache derrière le veto russe et chinois pour se laver les mains de ce génocide à huis clos.

Comment le Conseil de sécurité de l’ONU peut-il négocier la vie de milliers d’innocents arabes avec des dictatures qui ont le sang des Tchétchènes et des Tibétains sur les mains? La Chine et la Russie sont membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui respecte l’exigence du vote démocratique. En dehors de leur propre peuple, qui oserait imposer la démocratie à la Chine ou à la Russie comme on a prétendu le faire pour les Irakiens et les Afghans? Quel crédit donner à ce Conseil qui compte en son sein des pays mafieux, des pays voyous, des pays de non droit qui pèsent négativement de tout le poids de leur veto sur des résolutions qui cherchent à sauver des vies, à défendre la dignité des peuples et leur liberté, bloquant ainsi toute action de nature à mettre fin à la folie meurtrière de certains chefs d’Etat? Et que dire des nombreuses résolutions de ce même Conseil jamais respectées par l’Etat hébreu depuis la résolution 181 du 29 novembre 1947? Face aux blindés du président syrien qui pilonnent sans relâche Homs, Bab Amro, Al Waer, Hama, Dei ez-Zohr, Deraa, Idlib, Zabadani… la diplomatie piétine, reste impuissante, sans effet sur la détermination de l’homme résolu à exterminer son peuple au vu et au su du monde entier. Face à sa guerre globale, l’emploi de la force est la seule réponse possible de la part d’une communauté internationale qui s’agite avec de bonnes intentions, des paroles de compassion creuses pour un peuple pacifique qui se fait massacrer au nom de la liberté et de la démocratie par une armée de métier.

Incapables de faire pression sur le régime syrien, les pays membres de la Ligue arabe tergiversent, font des déclarations fracassantes, prennent des positions courageuses face au régime de Bachar al-Assad. Ils ont envoyé une mission des observateurs à Damas qui s’est soldée par un flagrant fiasco et la démission de son chef, le très controversé Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi. Par ailleurs, la Ligue a appelé à «rompre toutes les formes de coopération diplomatiques avec les représentants du régime de Damas dans les Etats, les instances et les conférences». Elle a également salué la Tunisie favorable à l’organisation de la «conférence des amis de la Syrie» le 24 février à Tunis… Le ton de la Ligue arabe monte d’un cran chaque jour. Jusqu’où? Au lieu d’envoyer une armée de coalition pour aider les rebelles à mettre fin à l’hystérie de cet homme, les Arabes bavardent et leurs fumeuses ordonnances n’ont aucun résultat concret sur le terrain. Ils attendent toujours que l’Occident prenne l’initiative et envoie ses armées au secours des victimes de la répression comme en Lybie.

Les chefs d’Etat arabes ont perdu leur présumée virilité guerrière après la guerre des six jours. Levi Eshkol et Moshe Dayan se sont chargés d’enterrer le reste de leur volonté dans le désert du Sinaï. Après le désastre de juin 1967, on a assisté à une dégradation des principes de moralité chez les dirigeants arabes qui n’ont plus relevé la tête ni même essayé de récupérer la vieille ville de Jérusalem, la cité des trois religions, malgré les innombrables sommets islamiques où ils se retrouvaient comme dans un club VIP, dilapidant des sommes folles en vacuité et prenant des résolutions courageuses pour libérer Al Qods charif. Depuis le temps, ils ont soliloqué sans jamais pouvoir effectuer une seule génuflexion à Jérusalem comme ils l’ont souvent promis. En fait, depuis 1967 ils ont troqué le code d’honneur arabe contre le masque du déshonneur, ont tourné le dos au bien-être collectif pour se consacrer à ce qu’ils savent mieux faire; corruption, détournement et lapidation des richesses des pays qu’ils gouvernent, vie de débauche, édification de fortunes colossales sur la pauvreté des peuples qu’ils manipulent et maintiennent sous le joug de leur tyrannie…, ne devant la longévité de leur règne qu’à la complicité, au silence coupable des puissances occidentales dont ils défendent les intérêts, exécutent sans rechigner les aménagements et les décisions même quand ils vont à l’encontre de l’intérêt général de leurs pays respectifs.

Le mépris et la haine nourris par les chefs d’Etat arabes à l’encontre de leurs propres communautés les transforment en bourreaux sans cœur, sévissant contre elles à la moindre protestation, leur déniant le droit à la liberté, considérant qu’elles ne sont pas mûres pour vivre en démocratie. Pour continuer à dominer sans partage, Ils ont falsifié l’Histoire, infantilisé leurs peuples qu’ils ont réduit à l’esclavage, tirant vers le bas ce qu’il y a de meilleur en eux, transformant les bassesses égoïstes en valeurs de succès et leurs échecs en victoires. Ibn Khaldoun disait: «Tout ce qui est arabe est voué à la ruine.» L’aveuglement de Bachar al-Assad est en train de mener son pays à la ruine, comme Saddam Hussein l’a fait pour l’Irak. Ben Ali, Moubarak, Ali Abdallah Saleh et Kadhafi n’ont lâché le pouvoir qu’une fois le carnage consommé.

A chaque crise, il a fallu que les Etats-Unis interviennent pour que cessent les expéditions meurtrières. Tant que les Américains n’ont pas pris une décision ferme contre le président syrien, les dirigeants arabes continueront longtemps leur palabre pléthorique et vain. Avec leur nombre et leurs pétrodollars, ils n’ont jamais été capables d’infléchir, un tant soit peu, la politique répressive d’Israël vis-à-vis des Palestiniens. Depuis la guerre des Six jours, ils n’ont plus jamais été à la hauteur des grands ni même des petits défis de l’Histoire. Qu’ils économisent leur salive, personne ne les croit en mesure de prendre un quelconque engagement décisif et collectif contre l’un des leurs dont ils sont les sosies. Ils doivent tous dégager pour que les peuples arabes retrouvent la dignité que ces dirigeants de désastre leur ont confisquée depuis les indépendances! Ces dirigeants de pacotille, schizophrènes et paranoïaques, pitoyables agents du Mossad, du CIA et du FBI, ont fait de nous des peuples vaincus et des civilisations décadentes.

Déjà près de 7 000 morts sinon plus… Et le regard ahuri du monde face au carnage et aux décombres.

Avec Bachar al-Assad, l’Histoire est en train de répéter le méprisable scénario de Kadhafi (avec moins de chance que la Libye). Le président syrien joue son va-tout dans cette guerre abjecte qu’il mène contre son peuple. Il se sait perdu car il est allé trop loin dans le crime pour faire marche arrière. Son obstination acharnée est une fuite en avant vers sa propre destruction. Il finira dans une bouche d’égout, comme Saddam et Kadhafi avant lui, pour avoir voulu priver le peuple syrien de sa liberté. L’homme est déjà fini sur le plan international. Il est mort le jour où le premier martyr de la révolution syrienne est tombé sous les balles de sa soldatesque.

L’Armée Syrienne Libre (l’A.S.L.) sait qu’elle ne peut compter que sur elle-même. Ne pouvant plus reculer, elle n’a d’autre choix que d’aller jusqu’au bout de sa résistance. Le jour où elle fera tomber le régime de Damas, la honte ignominieuse s’abattra sur Moscou et Pékin qui ont soutenu le Monstre froid par leur blocage diplomatique, mais aussi sur les autres capitales du monde qui ont laissé faire, abandonnant le peuple syrien seul face aux bombardements d’une armée d’assassins ayant perdu son âme. Cette armée, bras-tueur du président, joue sans le vouloir, un rôle moteur dans le processus, déjà en route, qui aboutira fatalement à la chute de Bachar al-Assad.

Et après? Une instance internationale se réveillera enfin de son coma et réclamera une commission d’enquête pour s’assurer que la mort de Bachar ne fut pas un crime de guerre!

Puis, quand tout sera fini, les démocraties occidentales et les théocraties arabes reconnaîtront, l’une après l’autre, le nouveau gouvernement syrien de transition. Les multinationales et les prédateurs de tout bord accourront pour rafler les contrats de reconstruction des infrastructures détruites par la guerre. On étalera sur la scène publique les crimes de l’ancien dictateur ainsi que les milliards de dollars qu’il aura détournés à son profit comme le font tous ses frères arabes. On ouvrira les portes de ses prisons secrètes. On dénombrera ses charniers. On déterrera des milliers de squelettes. Et on passera des images et des témoignages à la télévision.

Ce jour-là, on dira de lui, dans un soupir de soulagement hypocrite: «Quel grand criminel c’était!»

Il sera alors trop tard… et le feu de la révolution arabe aura embrasé un autre pays!

 

 

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