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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 15:33

 

Source : blogs.mediapart.fr

 

Les autres visages de la Russie

 

 

Déjà moins de trois mois avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Sotchi. On nous promet des installations sportives exemplaires, on construit pour l’occasion et au pas de course des autoroutes, des hôtels de luxe... Mais sitôt que nous passons de l’autre côté du miroir, saute aux yeux une autre réalité, celle que le discours officiel ne nous montrera jamais ! Allons à la rencontre de Nikolai, Ilya, Sergueï, Svetlana et de tous les autres.

Allons à la rencontre de ces citoyennes et citoyens de la Russie d’aujourd’hui. Artistes, journalistes, écologistes, juristes, professeurs, militants ou tout simplement citoyens…, ils sont l’Autre visage de la Russie. Celui d’une Russie qui refuse de se plier à la loi de l’arbitraire, d’une Russie riche de ses esprits libres, de ses militants déterminés à défendre la liberté, d’une Russie qui fait vivre au quotidien la flamme des droits de l’Homme. Ils forment un peuple qui ne se contente pas de pain et de Jeux pour exister. Harcelés, stigmatisés, emprisonnés, torturés, mais tout autant déterminés, opiniâtres, engagés, ce sont eux que nous devons aujourd’hui écouter et encourager. Nous parlerons ici de ceux que le Président Vladimir Poutine voudrait à tout prix nous faire oublier. Nous dénoncerons le racisme, les nouvelles lois liberticides, l’homophobie, l’enfermement systématique des opposants, la condamnation des manifestants, la torture des prisonniers, les attaques contre les associations...

Parce qu’il est encore temps de faire de ces Jeux Olympiques d’hiver une fête universelle, parce qu’il est encore temps de libérer les prisonniers d’opinion, d’entendre la voix de la rue, de rendre justice aux victimes, de mettre la loi au service de la justice. Parce que derrière l’apparat artificiel des cérémonies officielles, ces femmes et ces hommes nous donnent une vraie leçon de courage. Parce que leur dignité exemplaire nous invite à briser leur isolement.

Ainsi va la Russie d’aujourd’hui. C’est celle-ci que nous vous proposons de découvrir ensemble.

 

Signataires :

Amnesty International France (AIF),
Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT),
FIDH (Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme),
LDH (Ligue des Droits de l’Homme),
Inter-LGBT,
l’association Russie-Libertés
Reporters sans Frontières (RSF).

 

 


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30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 16:17

 

 

mediapart.fr

Russie: et s’il se passait enfin quelque chose?

|  Par François Bonnet

 

 

À une centaine de jours des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, Vladimir Poutine est confronté à des contestations inédites venues de la société et à des oppositions politiques durables. La simple répression, via une justice aux ordres, ne paraît plus suffire. Le pouvoir hésite sur les ouvertures à faire avec une crainte : que Sotchi ne se transforme en un exercice de dénonciation de son régime.

Au sommet de la « verticale du pouvoir » qu’il a forgée depuis maintenant quatorze ans, Vladimir Poutine se trouve aujourd’hui cerné. C’est une situation tout à fait nouvelle pour le président russe : son autoritarisme brutal ne semble plus suffire pour endiguer une société avide de mouvements et de changements. « Cet automne, le paysage politique russe devient étonnamment vivant. La monotonie d’un autoritarisme vengeur est en train de laisser la place à un mirage de pluralisme », note l’écrivain Victor Erofeïev dans un texte publié dans la presse russe et américaine. « Cela bouge, il y a quelques signes qui peuvent donner espoir à tous ceux qui veulent que cela change », dit en écho Zoïa Svetova, journaliste et militante des droits de l'homme.

Le régime Poutine n'est pas encore menacé. Et l'ancien agent du KGB, nommé premier ministre par Eltsine en 1999 avant d'accéder à la présidence en mars 2000, peut même espérer demeurer au pouvoir jusqu'en 2024 (comme la constitution l'y autorise s'il est réélu en 2018) ! Mais la nouveauté russe est la suivante : ce pouvoir doit désormais apprendre à vivre avec une opposition multiforme, un réveil de la société et une jeunesse mobilisée demandant réformes et libertés. Du jamais vu depuis plus de dix ans.

Jusqu'alors, le Kremlin avait toujours su écraser par la force ou la menace toute velléité de contestation. Un homme, Mikhaïl Khodorkovski, a pris soin, ces jours-ci, de rappeler à l'opinion russe et internationale ce qu'est la nature de ce régime : la confiscation par un clan des principales ressources de l'économie et de l'appareil d'État. Khodorkovski, l'oligarque un temps honni, a ce 25 octobre « fêté » ces dix années d'emprisonnement (lire ici un précédent article sur son deuxième procès et ici son texte « Dix ans prisonnier »).

 

Khodorkovski lors de son premier procès. 
Khodorkovski lors de son premier procès.

Arrêté le 25 octobre 2003 sur ordre de Poutine, condamné à l'issue de deux procès grotesques sur la base de dossiers fabriqués, Khodorkovski n'est plus seulement ce symbole du « capitalisme de voleurs » des années Eltsine. L'acharnement du pouvoir à son encontre, les longues années passées dans les camps de travail et ses nombreux écrits publiés dans la presse russe ou à l'étranger lui ont donné une tout autre dimension. Le voilà devenu pour une partie – certes limitée – de la société russe une « conscience », celui qui a payé très cher une opposition à un pouvoir sans principe et qui juge désormais « inévitable une crise politique ».

Dans un petit livre qui vient de paraître en français (Un prisonnier russe, éditions Steinkis), Khodorkovski ne parle pas de Poutine mais raconte par petites touches l'univers carcéral russe (environ 800 000 prisonniers). Celui-là même que décrit la condamnée des Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova dans sa « Lettre du camp 14 de Mordovie », que Jeanne Moreau a choisi de lire sur Mediapart et France Culture pour marquer son soutien aux jeunes femmes des Pussy Riot (à regarder et écouter ici).

Un univers où rien n'a véritablement changé depuis le Goulag soviétique, les camps demeurant étroitement imbriqués à l'appareil d'État et à un système judiciaire soumis. Évoquant un enquêteur brisé par sa hiérarchie parce qu'il refusait la corruption et la « fabrication de dossiers », Khodorkovski résume ce qu'est aussi le système russe : « Les pires restent dans le système, certains faute d'intelligence, d'autres faute de courage. Des idiots et des salauds, voilà un bon matériau pour construire la machine étatique. Et c'est de notre État dont je parle...»


Manifestation, dimanche 27 octobre à Moscou, pour la libération des prisonniers politiques.Manifestation, dimanche 27 octobre à Moscou, pour la libération des prisonniers politiques.

C'est bien de l'État, d'un État despotique et pas seulement de Vladimir Poutine, que parlent aujourd'hui les jeunes Russes, les classes moyennes urbaines éduquées, ouvertes au monde et s'informant massivement sur Internet, via des médias ou des réseaux sociaux que le pouvoir ne peut plus contrôler. Dimanche 27 octobre, des milliers de personnes ont à nouveau manifesté au centre de Moscou, cette fois pour demander « la libération de tous les prisonniers politiques », dont ils estiment le nombre à 3 000.

Il y a plus d'un an, dans la foulée des manifestations massives provoquées par des élections législatives truquées et juste avant la réélection de Vladimir Poutine, cette évolution en profondeur faisait dire à l'écrivain Boris Akounine que « l'époque Poutine, c'est déjà terminé ! » (lire ici notre entretien). Vladimir Poutine est toujours là, mais affaibli et soudain confronté à une avalanche de contestations qu'il ne sait comment maîtriser. Et semaine après semaine, la liste s'allonge.

La nouvelle affaire Greenpeace

Car il n'y a pas seulement le cas Khodorkovski. L'affaire des Pussy Riot, ce groupe de jeunes femmes qui avait chanté une prière punk contre Poutine dans la cathédrale orthodoxe Saint-Sauveur de Moscou, se poursuit de plus belle. Depuis septembre, le Kremlin a sur les bras un nouveau scandale, celui de trente militants de l'ONG Greenpeace arrêtés et jetés en prison pour avoir tenté d'arraisonner une plateforme pétrolière du groupe Gazprom dans l'Arctique.

Un nouveau front est ouvert, cette fois avec les associations russes et internationales de défense des droits des homosexuels. L'adoption voilà quelques mois d'un loi réprimant toute « propagande de l'homosexualité auprès des mineurs » a ressuscité les vieux clichés soviétiques et orthodoxes considérant l'homosexualité comme une déviance ou une maladie... Autre front encore, et cette fois plus directement politique : la popularité sans précédent de l'opposant Alexeï Navalny qui a réussi, malgré harcèlements et condamnation judiciaire, à réunir 27 % des voix lors des élections municipales à Moscou en septembre (lire ici un portrait de Navalny).

 

Vladimir Poutine à Sotchi. 
Vladimir Poutine à Sotchi.© (dr)

Ces contestations diverses, ayant comme seul point commun de demander un élargissement des libertés et un État de droit, interviennent au pire moment pour Vladimir Poutine. Dans une centaine de jours, doivent s'ouvrir les Jeux olympiques d'hiver à Sotchi (du 7 au 23 février). Et de cette manifestation, Vladimir Poutine a toujours été déterminé à faire une vitrine de la nouvelle puissance russe. « Ça va être un immense moment de propagande, le régime veut qu'un maximum de chefs d'État étrangers soient présents... », note Zoïa Svetova.

Mais le Kremlin a aussi pris la mesure du danger. Car ces JO pourraient être très différents, l'occasion de raconter l'envers du régime. Une corruption inouïe d'abord : le budget du chantier olympique est passé de 6 milliards à près de 40 milliards de dollars ! Une violence institutionnalisée ensuite : pour tenir les délais des chantiers, des dizaines de milliers d'ouvriers du Caucase et d'Asie centrale ont été embauchés, peu ou pas payés et brutalement expulsés une fois le travail achevé. Enfin des risques terroristes avérés qui viendraient rappeler la politique de répression menée par le Kremlin dans tout le Nord-Caucase depuis quinze ans : Sotchi, station balnéaire devenue ville olympique, est toute proche de la Tchétchénie, du Daguestan et de petites républiques où les attentats, enlèvements, disparitions sont monnaie courante.

Ci-dessous, la vidéo d'un attentat suicide dans un bus, à Volgograd, dans le sud de la Russie, le 21 octobre :

 

 

En plus de ces risques directs liés aux Jeux olympiques, Vladimir Poutine peut-il se permettre de voir grandir un « hiver de la contestation » qui culminerait en février prochain à l'occasion des épreuves olympiques ? Les Russes se souviennent des JO d'été de Moscou, en 1980 : le régime soviétique avait alors entrouvert les portes et les fenêtres et la population s'était précipitée pour profiter à plein de ce court moment de libération. Pour certains experts et historiens, ce fut l'amorce d'un processus qui devait s'achever avec la fin de l'URSS en 1991...

Le calendrier olympique comme les échéances politiques et judiciaires expliquent pour partie les inflexions données ces dernières semaines par Vladimir Poutine au cours d'ordinaire brutalement prévisible de sa politique. Dans un premier temps, la riposte du Kremlin à toute contestation est judiciaire. Un parquet aux ordres et des juges « compréhensifs » se chargent d'exécuter les vœux de l'exécutif. C'est ainsi qu'après Khodorkovski, qu'après l'abandon de toute poursuite visant à sanctionner les meurtriers de l'avocat Sergueï Magnitski (lire notre article ici), les juges furent chargés de condamner à deux ans de prison deux des trois jeunes femmes du groupe Pussy Riot.

Il en a été de même pour l'opposant Alexeï Navalny, condamné à cinq de prison pour crime économique mais qui vient d'être dispensé d'effectuer sa peine. Le voilà pour le moment neutralisé, interdit de quitter Moscou, devant « pointer » tous les quinze jours au commissariat et à la merci de la découverte, par les autorités, d'une infraction qui l'enverrait cette fois derrière les barreaux.

Il en est de même pour les trente membres de Greenpeace, arrêtés en septembre et aussitôt accusés d'actes de piraterie, un crime susceptible de quinze ans de prison. Après une crise diplomatique avec les Pays-Bas, les interventions d'Angela Merkel, des protestations internationales (Jean-Marc Ayrault devrait évoquer leur situation lors d'un voyage à Moscou en fin de semaine), les accusations ont été requalifiées en « hooliganisme » ou vandalisme la semaine dernière, ce qui reste tout de même punissable de sept ans de prison. Au vu des protestions grandissantes, il n'est pas impossible que le pouvoir décide de régler discrètement cette affaire.

Loi d'amnistie et questions sans réponse

La requalification des charges visant les militants de Greenpeace « est à analyser comme une ouverture, un pouvoir qui se soucie du mouvement de protestation », estime Zoïa Svetova. Même infléchissement concernant la dénonciation de l'homosexualité et la fameuse loi : sous la menace d'appels au boycott des JO faits par de nombreuses associations et personnalités, de manifestations d'athlètes durant les épreuves sportives, de Jeux Gays organisés à Moscou par des associations, Vladimir Poutine a tenté en début de semaine une ouverture. La président a exclu toute discrimination : «Nous ferons tout pour que les sportifs, les supporteurs et les invités se sentent à l'aise à Sotchi, quelles que soient leur nationalité, leur appartenance raciale ou leur orientation sexuelle. » Il y a deux mois, le même menaçait des foudres de la loi tout sportif étranger qui aurait revendiqué son homosexualité...

L'instrumentalisation d'une justice aux ordres ne suffit donc plus à mater les contestataires. D'autant qu'un autre débat s'est imposé depuis quelques semaines : la prochaine loi d'amnistie qui devrait être signée par le président d'ici la fin de l'année pour célébrer les vingt ans de la nouvelle constitution russe. Le Conseil des droits de l'homme, instance rattachée au Kremlin, a voulu souligner l'importance de cet anniversaire en proposant une amnistie très large qui aurait pu concerner jusqu'à 200 000 personnes actuellement détenues. Les députés du parti présidentiel ont bloqué le texte, l'estimant trop généreux mais le débat continue dans les coulisses du Kremlin.

Car au-delà des personnalités connues de l'opposition et des personnalités dont les affaires ont été largement médiatisées, des dizaines de milliers de personnes croupissent actuellement dans les camps. Condamnées officiellement pour délit ou crime économique, elles sont très souvent les victimes de règlements de comptes, de jugements achetés, de racket ou d'« appropriation » de leur entreprise ou commerce par des structures proches des pouvoirs locaux ou des services de sécurité.

Vladimir Poutine sait que cette « insécurité juridique » liée à une corruption endémique de l'appareil judiciaire est aujourd'hui le principal cauchemar d'une large partie des classes moyennes. Il sert de carburant aux contestations qui ne s'expriment plus seulement à Moscou mais dans de nombreuses villes de province.

 

Nadedja Tolokonnikova, des Pussy Riot. 
Nadedja Tolokonnikova, des Pussy Riot.© (dr)

Cette loi d'amnistie pourrait ainsi être un signe donné à la société. Mais cela ne réglera pas un calendrier beaucoup plus politique. D'abord celui des Pussy Riot, devenues aujourd'hui un symbole pour une grande partie de la jeunesse russe. La lettre puis la grève de la faim de Nadejda Tolokonnikova ont remobilisé le mouvement de solidarité à leur endroit. Depuis plusieurs jours, Nadedja Tolokonnikova n'est plus détenue dans un camp de Mordovie et les autorités refusent de donner de ses nouvelles. Des rumeurs font état de son transfert à Tchéliabinsk, dans l'Oural. Du coup, et par solidarité, la deuxième jeune femme condamnée a renoncé à demander sa liberté anticipée.

Les Pussy Riot sont libérables en mars 2014. Le seront-elles, ou le seront-elles avant ? Les mêmes interrogations concernent Mikhaïl Khodorkovski : il aura purgé la totalité de sa peine en août 2014. Sera-t-il libéré ? À quelles conditions ? Que décidera-t-il de faire ? Ou, au contraire, comme le disent des rumeurs à Moscou, un troisième procès est-il en préparation qui viserait à le condamner une fois encore ? Aleksei Navalny, même condamné mais dispensé de peine, peut-il se présenter à une élection ? Toutes ces réponses ne sont nullement des questions de droit : les errements judiciaires de Navalny n'ont été que la traduction des différents rapports de force entre les conseillers et proches de Vladimir Poutine, divisés sur la meilleure manière de neutraliser l'adversaire.

C'est à cette foule de questions nouvelles que le régime Poutine doit désormais faire face. Depuis les élections législatives massivement truquées de décembre 2011, le pouvoir ne peut que constater que de nouveaux secteurs de la société entrent en dissidence. « Dissidence », le mot est d'ailleurs revenu à la mode à Moscou, note la journaliste et essayiste Zoïa Svetova. Les jeunes redécouvrent ces formes anciennes de contestation. Et si le premier réflexe du Kremlin est une répression immédiate et brutale, Vladimir Poutine est aujourd'hui en recherche de nouvelles réponses. C'est une course inédite qui est ainsi engagée entre un pouvoir inquiet et une société de plus en plus vivante et dynamique.

Lire également sous l'onglet Prolonger de cet article

 

 

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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 21:03

 

rue89.com

 

Tribune 16/10/2013 à 12h15
En Russie, une parodie de justice pour coincer des manifestants
Natalia Morozova | journaliste

 

 

« Il m’a assené un coup sur le torse, j’ai éprouvé de la douleur et j’ai reculé d’un pas. » Ce seul témoignage d’un policier a envoyé Sergueï Krivov, 52 ans, docteur ès sciences, en prison. Arrêté le 18 octobre 2012, il est accusé de participation à des troubles à l’ordre public et des violences contre des agents des forces de l’ordre. Il risque huit à dix ans en prison.

Il y a déjà passé une année. Ses coaccusés croupissent dans une cellule depuis plus de quinze mois parce qu’ils ont « saisi des policiers par la main » et leur ont ainsi « fait mal ».

6 mai 2012 : matraquage place Bolotnaya

Le 6 mai 2012, une manifestation autorisée se déroule au centre de Moscou. L’opposition et la mairie de Moscou se mettent d’accord sur un itinéraire, publié la veille sur le site officiel de la mairie et diffusé sur nombre d’autres sites.

Malgré l’accord conclu, les manifestants se heurtent à un cordon d’agents et des grilles métalliques bloquant les accès au lieu prévu pour ce rassemblement, la place Bolotnaya.

L’arrière du cortège fait pression sur l’avant. Pour « rétablir le calme », les policiers, casqués et munis de gilets pare-balles, commencent à matraquer les manifestants.

Russia Today (agence gouvernementale RIA Novosti)

Place Bolotnaya, 6 mai 2012

Plusieurs centaines de personnes sont alors arrêtées puis libérées le même jour. Pourtant, quelques semaines ne se sont pas écoulées que les arrestations recommencent.

Dix-sept mois après ces événements :

  • quinze personnes se trouvent en prison ;
  • trois sont retenues à leur domicile ;
  • six sont assignées à résidence ;
  • deux sont déjà condamnées à des peines de deux ans et demi et quatre ans et demi de prison.

Des vidéos amateurs confisquées

La plupart des détenus ne sont ni des militants, ni des combattants, ils ont simplement participé à une manifestation autorisée et face à l’usage disproportionné de la force par la police, ils ont essayé de se protéger et de protéger les autres.

Au mois de juin dernier a débuté le procès des prévenus, à Moscou sous la présidence de la juge Natalia Nikichina, dont on ne peut que souligner la ressemblance avec la professeur Dolores Ombrage de « Harry Potter et l’Ordre du Phénix ». Pendant les audiences, les prévenus (à l’exception de trois d’entre eux, retenus à leur domicile) sont enfermés dans des cages en plexiglas, étroites et disposant d’un vasistas, à un mètre du sol, les obligeant à se courber en deux pour parler à leurs avocats.

La manifestation a été largement filmée par des amateurs ou des journalistes. Ces vidéos, confisquées par la police, sont devenues des éléments à charge utilisé par le parquet sous une forme inédite et originale.

« On le voit agitant les mains vers la police »

La magistrate du parquet lit les procès-verbaux décrivant des extraits de ces vidéos :

« Entre 12’56’’ et 12’59’’, on voit le prévenu Vladimir Akimenkov agitant les mains vers la police. »

Puis cet extrait vidéo est projeté : une personne, ressemblant à l’accusé, marche calmement dans la foule.

Le magistrat lit ensuite un autre procès-verbal :

« On voit ici l’accusé Beloussov, dos à la caméra, portant une barbe. »

Un autre procès-verbal décrit « la tâche de couleur rouge, sur la partie gauche de dos » de l’accusé Denis Loutskevitch. On voit alors son dos couvert d’ecchymoses, après des coups des matraques.

Le prévenu Krivov, indique le procès-verbal, s’est opposé aux actions de la police : on le voit essayer d’empêcher un policier de matraquer une personne gisant au sol.

Le prévenu Artiom Savielov, qui bégaie de façon prononcée, est accusé de scander des slogans antigouvernementaux.

Un policier : « Je propose d’oublier tout cela »

Vient l’audition des policiers, « victimes de ces violences ». Ils sont 76 en tout. Tous nient l’usage de la force, alors qu’une vidéo a montré des agents matraquant les manifestants et les frappant avec leurs pieds. Les deux procureures suggèrent aux policiers les réponses qu’ils doivent donner aux questions des avocats en hochant ou en secouant la tête. Elles envoient parfois directement ces réponses par texto.

Certains des policiers ne veulent même pas identifier leurs agresseurs présumés. Igor Tarassov, qui selon la version policière « a éprouvé de la douleur » lorsque le prévenu Alexeï Polikhovitch l’a pris par la main, a dit en s’adressant aux prévenus et au tribunal :

« Je vous propose d’oublier tout cela. On ne m’a causé ni préjudice matériel, ni moral, ni physique. Je n’ai pas de griefs à exprimer envers les accusés. »

La présidente du tribunal refuse pourtant de donner suite à la demande des avocats de la défense de changer son statut de « victime » en celui de « témoin ».

Condamné à un traitement psychiatrique

Le prévenu Mikhaïl Kossenko n’a pas été reconnu par ses deux prétendues victimes. Pourtant, la présidente refuse de le laisser sortir de prison pour aller aux funérailles de sa mère, tant il serait dangereux pour la société. Son cas a été examiné de manière dissociée de celui des autres prévenus car il suivait un traitement psychiatrique avant la manifestation.

Lundi, malgré tous les témoignages qui démontraient qu’il n’avait frappé aucun policier durant la manifestation, la juge l’a condamné à un traitement psychiatrique. Cela signifie qu’il est condamné à vie, car l’amnistie potentielle, que Vladimir Poutine n’a pas exclue pour les accusés, ne le touchera pas.

Tous les dissidents de l’époque soviétique ont toujours dit qu’un traitement forcé en hôpital psychiatrique est plus violent que n’importe quelle prison ou colonie pénitentiaire. On reviendrait ainsi, aujourd’hui, à ces vieux standards soviétiques d’une psychiatrie punitive.

 

 

 

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 21:32

 

 

lemonde.fr

 

En Russie, "un discours raciste débridé"

Le Monde.fr | 14.10.2013 à 15h59 • Mis à jour le 14.10.2013 à 19h37

 
 

 

Une opération de police visant des travailleurs migrants, le 14 octobre à Moscou.

 

Le meurtre d'un jeune Russe par un homme présumé "d'origine non slave" a déclenché une vague de colère ultranationaliste à Biriouliovo, une banlieue du sud de Moscou, où des émeutes ont éclaté, samedi 12 et dimanche 13 octobre. Ces événements n'ont suscité qu'une faible réprobation en Russie, et les autorités de Moscou ont annoncé lundi de vastes opérations policières de contrôle des immigrés. Marie Jégo, correspondante du Monde à Moscou, décrit le climat xénophobe qui règne dans le pays.

Lire aussi Emeute xénophobe dans une banlieue de Moscou après un meurtre

Visiteur : Que s'est-il passé hier ? Une éruption de colère spontanée ou une "simple" manifestation des ultranationalistes ?

Marie Jégo : A partir d'une simple manifestation d'habitants d'un quartier dortoir de Moscou, les ultranationalistes ont exploité ce qui se passait pour lancer le hallali contre des commerces détenus soi-disant par des ressortissants d'Asie centrale ou du Caucase. En fait, le mécontentement de la population de Biriouliovo a été ignoré par les autorités qui ont été prises de court par l'arrivée d'ultranationalistes et de supporters de football.

Phil : La réaction des autorités montre-t-elle une forme de complaisance ?

La mollesse de la police peut être aussi mise sur le compte de la peur, parce que la foule, entre 2 000 et 3 000 personnes hier, était très violente, jetant des bouteilles et renversant des voitures. Certains ont sorti des couteaux lorsque des gens avec un "faciès non slave" ont été forcés de descendre d'un bus.

On voyait bien que les policiers n'étaient pas très enclins à agir fermement. Moins que lorsqu'il s'agit de manifestations de l'opposition. Le caractère spontané de la manifestation explique leur relative mollesse.

Tigre : Les émeutiers, et plus largement les nationalistes, dénoncent la criminalité des ressortissants du Caucase et d'Asie centrale. Y a-t-il une réalité dans ce discours ?

Ici, le thème de la "criminalité ethnique" est vraiment l'expression la plus utilisée du moment. Les candidats à l'élection à la mairie de Moscou y ont eu abondamment recours, y compris le maire Sergueï Sobianine, qui a déclaré que les migrants étaient statistiquement les principaux auteurs de crimes. C'est faux. Ils sont en effet les premiers au palmarès des crimes, mais lorsque l'on regarde la nature de ces crimes, il s'agit d'infractions aux règles de séjour dans la Fédération de Russie.

Alphonse : Quelle forme prend le racisme en Russie ? On parlait beaucoup à une époque des étudiants africains tués ou agressés, cela a-t-il cessé ?

Olive : Pouvez-vous donner des exemples concrets du climat de xénophobie que vous décrivez ? Le sent-on dans les mots ou dans les actes ?

Le racisme est caractérisé en Russie par une grande expression de violence. On tue des migrants, ou des étrangers au "faciès non slave". L'organisation SOVA, qui recense ces crimes dans une vingtaine de régions seulement, sur les 83 que compte la Fédération, évoque entre 30 et 50 assassinats racistes par an. En moyenne, un assassinat tous les dix jours. Il y a eu une amélioration, car les autorités se sont enfin décidées à opérer des arrestations chez les extrémistes responsables de crimes. Toutefois, comme ce recensement n'est pas assuré sur l'ensemble du pays, la statistique est incomplète.

Pour les Africains, c'est une habitude de rester enfermés dans les foyers universitaires le 4 novembre (le jour de la "Marche russe" avec saluts nazis) et le jour anniversaire de la naissance d'Hitler, le 20 avril.

GroBill : La parole raciste "banale" semble aussi plus libre et plus répandue qu'ailleurs en Europe. Diriez-vous que les Russes sont plus racistes ou qu'ils sont simplement moins gênés d'exprimer leurs idées ?

Je ne peux pas dire que les Russes soient plus racistes. Je pense que cette banalité de la haine intervient dans un contexte socio-économique donné. En effet, le discours raciste est débridé. On peut rappeler l'article écrit au mois de mai par la journaliste Ouliana Skoibeda, du journal Komsomolskaïa Pravda. Elle a écrit en sous-titre de son article qu'elle était désolée que les nazis n'aient pas transformé les ancêtres des libéraux russes d'aujourd'hui en "abat-jour". Elle faisait allusion à l'homme politique libéral Leonid Gozman. Ce sous-titre incroyable n'a pas vraiment été remis en cause. Et la journaliste a continué à travailler comme si de rien n'était.

C'est dans les stades que la violence raciste, verbale et gestuelle, atteint son paroxysme, surtout entre le Zenit, le club de Saint-Petersbourg financé par Gazprom, et le club daghestanais Anji. Les joueurs "basanés" reçoivent des bananes et des banderoles racistes injurieurses sont déployées. Récemment, les supporteurs du Zenit ont redigé un manifeste dans lequel ils demandent au club de ne plus recruter de joueurs à la peau noire. Les slogans sont les mêmes qu'au XIXe siècle. Récemment, la députée Irina Rodnina a publié sur son blog une photo de Barack Obama et de sa femme Michelle, représentés avec des mimiques de singes devant une banane. Elle n'a pas été condamnée pour cette photo.

Visiteur : Et les plus anciens, qui ont connu la guerre contre le nazisme, comment réagissent-ils à de tels mots ou à une telle éruption de violence ?

Il y a en Russie aujourd'hui une forme de consensus entre les jeunes et les anciens, entre l'extrême droite et les libéraux, sur la présence des migrants dans toute la Fédération. D'après Emil Pain [directeur de l'Institut d'études ethno-politiques, à Moscou], le socle commun des principaux courants politiques russes (communistes, nationalistes, libéraux, pro-poutine) est la xénophobie. Pour l'homme de la rue, le Caucasien ou le migrant d'Asie centrale sont à l'origine de tous les maux. Et en l'absence d'institutions d'Etat fiables – police, justice, administration – les gens ressentent une grande injustice. Et ils sont prêts à suivre le premier discours populiste venu sur le "péril" représenté par les immigrés.

Lulu : Vladimir Poutine ne tient pas lui-même de discours xénophobes, si ?

Vladimir Poutine n'a pas de discours xénophobe, mais parfois, pour s'inscrire dans le courant majoritaire, il caresse l'idée de la grande nation russe. Avec une ambiguïté, parce que la Fédération de Russie est un melting-pot ethnique où vivent, par exemple, 20 millions de musulmans. Il y a quatre ou cinq ans, les députés avaient souhaité introduire la notion de "peuple russe principal pilier de la Fédération", puis ils s'étaient ravisés face aux protestations des autres ethnies. Le problème aujourd'hui est celui de la corruption omniprésente et de la faiblesse de la police et de l'administration. Le taux d'élucidation des enquêtes pour meurtre est très faible. Pour ma part, j'ai rencontré à plusieurs reprises des gens dont un proche avait été tué et pour lesquels l'enquête avait été prestement refermée.

John : Même les héros de l'Occident que sont les libéraux ou Alexeï Navalny sont donc racistes...

Il ne faut pas oublier que Alexeï Navalny est un des fondateurs, en 2006, de la marche russe qui rassemble chaque année plusieurs centaines d'extrémistes faisant le salut nazi à Moscou. Il a pu évoluer depuis...

Toutefois, à chacun de ses meetings, pendant la campagne pour l'élection du maire de Moscou, il ne manquait pas lui aussi de parler de "criminalité ethnique". Le libéral Sergueï Mitrokhine, le candidat du parti Iabloko (libéral), s'était lui prononcé contre "la transformation de Moscou en une province d'Asie centrale".

Suffren : Quel est le poids électoral des ultra-nationalistes ?

Ils ne doivent pas peser plus de 10%. Le problème, c'est que leur discours est récupéré par tout le spectre politique.

Camille : Quelle est la position de l'Eglise orthodoxe face à cette xénophobie ambiante ?

Officiellement, l'Eglise orthodoxe défend l'œcuménisme. Il n'y a pas de condamnation particulière des assassinats de migrants. Mais on peut dire avec certitude que de nombreux mouvements extrémistes de droite sont parrainés par des représentants de l'Eglise. Certains de ses représentants, tel Vsevolod Tchapline, haut-dignitaire du patriarcat orthodoxe, ne craint pas d'appeler, dans certains de ses discours, à une forme de "djihad" pour la défense des fondements de la culture russe.

L'intolérance s'est développée non seulement envers les migrants mais aussi envers les homosexuels (des vidéos de tabassages et de tortures de jeunes homos circulent sur Internet) et envers les "déviants" de la morale, comme les Pussy Riot, qui purgent deux ans de prison pour avoir chanté une chanson critique de Poutine et du patriarche Kirill dans la Cathédrale du Christ-Sauveur (construite sous les tsars, dynamitée sous Staline, reconstruite sous Eltsine). Parlant des Pussy Riot (Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina), Vsevolod Tchapline a dit à une journaliste du quotidien Moskovski Komsomolets (édition du 27 septembre) : "Nous devons pardonner à nos ennemis personnels comme le veut traditionnellement l'Eglise, mais cette même tradition, en réalité la voix de Dieu, nous dit de défendre la sainte foi les armes à la main s'il le faut. Ce n'est pas un hasard, l'Eglise bénit et continuera de bénir des armes. (...) Car la bénédiction divine renforce l'arme et celui qui s'en sert pour défendre la parole du Christ."

Serge : Ce climat constitue-t-il une nouveauté ou bien cette xénophobie existait déjà à l'époque de l'Union soviétique ?

Cette xénophobie n'était pas aussi violente au temps de l'URSS. Bien sûr, il y a eu toute la répression organisée par l'Etat contre les peuples du Caucase du Nord, déportés en 1944 vers l'Asie centrale, mais dans la vie quotidienne, il n'y avait pas autant de haine et de violence entre les ethnies. A l'heure actuelle, par exemple, les Russes confient souvent qu'ils ne considèrent pas les peuples du Caucase du Nord (Tchétchènes, Ingouches, Daghestanais) comme des Russes à part entière, alors qu'ils sont, au même titre que les Russes, ressortissants de la Fédération. Ce qui est extrêmement troublant aujourd'hui, c'est que les Russes parlent de ces Caucasiens comme s'ils étaient des illégaux. Et un des effets des émeutes de Biriouliovo, va être à coup sûr de conduire à des interpellations de masse d'individus au "faciès non slave".

L'intégration était possible à l'époque soviétique. Elle a même fonctionné, mais aujourd'hui une ligne de fracture apparaît. Avec les guerres de Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2004), les Russes ont quitté le nord du Caucase. On a maintenant des régions ethniquement homogènes où l'extrêmisme islamiste attire des jeunes révoltés par la corruption et la violence des forces de l'ordre et de sécurité (les seuls Russes présents sur le terrain).

 

 

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 17:22

 

lemonde.fr

 

Russie : inquiétude sur le sort des militants de Greenpeace

LE MONDE | 08.10.2013 à 11h26 • Mis à jour le 08.10.2013 à 15h09 | Par Rémi Barroux et Marie Jégo (à Moscou)

 
 
Le centre de détention de d'Apatity, à 2 000 kilomètres au Nord de Moscou, où certains militants de Greenpeace sont détenus.

 

L'inquiétude grandit sur le sort des militants de Greenpeace incarcérés à Mourmansk (Russie) après avoir tenté d'aborder la plate-forme pétrolière de Gazprom, Prirazlomnaya, qui devrait dès 2014 exploiter du pétrole dans des eaux glacées, au-delà du cercle polaire. Les témoignages font état de conditions de détention difficiles.

Le 19 septembre, un commando héliporté des gardes-frontières russes, dépendant des services de sécurité placés directement sous les ordres du président Vladimir Poutine, avait arraisonné le navire Artic-Sunrise de Greenpeace battant pavillon néerlandais en mer de Barents (Arctique russe). Les vingt-huit membres de l'organisation écologiste et deux journalistes ont été arrêtés et placés pour deux mois en détention préventive dans un centre de rétention de Mourmansk. Ils ont été inculpés de "piraterie en groupe organisé" et encourent jusqu'à quinze ans de prison. Aucune précision n'a encore été fournie quant au calendrier judiciaire.

Plusieurs militants détenus "n'ont pas d'accès à l'eau potable" et tous font l'objet "d'une vidéosurveillance permanente" jusque dans les toilettes, a relaté un avocat de Greenpeace, Sergueï Goloubok, à Mourmansk, lundi 7 octobre. Il envisage de déposer plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme. "Sur une journée, ils passent vingt-trois heures en cellule et n'ont le droit qu'à une heure de promenade", confirme au Monde Ben Ayliffe, de la direction internationale...

 

L’accès à la totalité de l’article est protégé (*disponible aux abonnés du journal " Le Monde")

 

 

 

                                                                          ***************************************

 

 

lemonde.fr

Les militants de Greenpeace détenus en Russie dans des conditions "inhumaines"

Le Monde.fr avec AFP | 07.10.2013 à 18h58

 

 

Le centre de détention de d'Apatity, à 2 000 kilomètres au Nord de Moscou, où certains militants de Greenpeace sont détenus.

 

Surveillance permanente, insalubrité... les 30 militants de Greenpeace arrêtés fin septembre pour avoir tenté d'aborder une plateforme pétrolière russe seraient détenus dans des conditions "inhumaines", selon un avocat de l'organisation, Sergueï Goloubok.

Plusieurs militants détenus "n'ont pas d'accès à l'eau potable", et tous font l'objet "d'une vidéosurveillance permanente" jusque dans les toilettes, a-t-il souligné.

"Personne ne reçoit de soins médicaux appropriés", a-t-il ajouté. La situation des militants détenus est d'autant plus compliquée que la plupart d'entre eux sont des ressortissants étrangers et ne parlent pas russe, a souligné l'avocat, avant de préciser :

"Ils ne peuvent pas parler à leurs proches par téléphone, car ils doivent parler une langue que les employés des centres de détention sont capables de comprendre."

Ces derniers ne peuvent donc pas remplir un formulaire en russe pour pouvoir retirer de l'argent de leur compte bancaire, ou tout simplement demander la permission aux gardiens d'ouvrir la fenêtre, a indiqué M. Goloubok.

 

"PIRATERIE EN GROUPE ORGANISÉ"

Fin septembre, les garde-côtes russes avaient arraisonné le navire de Greenpeace Arctic Sunrise en mer de Barents, dans l'Arctique russe, une immense zone regorgeant de ressources en hydrocarbures dont le pays a fait une priorité stratégique.

Les militants ont été placés en détention pour deux mois à Mourmansk, à environ 2 000 kilomètres au nord de Moscou. La semaine dernière, les 30 membres de l'équipage, dont 26 ne sont pas russes, ont été inculpés de "piraterie en groupe organisé". Un chef d'accusation qui leur fait encourir jusqu'à 15 ans de détention.
 

L'Arctic-Sunrise comprenait des ressortissants de 18 pays différents, notamment, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, l'Argentine, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la France.

Regarder le portfolio : "Greenpeace mobilise des milliers de personnes dans le monde pour ses militants détenus en Russie"

 

 

 

 


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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 16:00

 

 

lemonde.fr

Piraterie : "La douteuse inculpation des militants de Greenpeace"

Le Monde.fr | 02.10.2013 à 12h59 • Mis à jour le 02.10.2013 à 16h10 | Propos recueillis par Audrey Garric

 
 
L'"Arctic Sunrise" à Mourmansk, le 1er octobre 2013.

La sentence est tombée : la justice russe a prononcé, mercredi 2 octobre, des premières inculpations pour "piraterie en bande organisée" à l'encontre des trente militants de Greenpeace, un crime passible d'une peine de dix à quinze ans de prison.

Lire l'article : Inculpations de militants de Greenpeace pour "piraterie" en Russie

En cause : plusieurs d'entre eux avaient tenté d'escalader une plateforme pétrolière du géant russe Gazprom pour en dénoncer le risque écologique. Les militants ont nié avoir créé un danger pour la sécurité de la plate-forme et rétorqué que la Russie avait pris d'assaut illégalement leur bateau battant pavillon néerlandais dans les eaux internationales, en mer de Barents (Arctique russe), le 19 septembre. Jean-Marc Thouvenin, professeur de droit à l'université Paris Ouest-Nanterre-La Défense et directeur du centre de droit international (Cedin) analyse cette notion de droit maritime complexe.

 

Comment la notion de piraterie est-elle définie en droit international ?

Jean-Marc Thouvenin : La piraterie est définie par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, aussi appelée Convention de Montego Bay, signée en 1982. D'après l'article 101, elle regroupe, en substance, tout acte illicite de violence ou de détention ou toute déprédation commis par l'équipage ou des passagers d'un navire ou d'un aéronef privé, agissant à des fins privées et dirigé contre un autre navire ou aéronef, ou contre des personnes ou des biens à leur bord, en haute mer. Il s'agit d'un acte criminel, un crime grave.

Cette notion a été prévue par la Convention afin de définir les types d'actes que les Etats peuvent réprimer en haute mer. Il s'agit de l'une des exceptions au principe de libre navigation dans les eaux internationales, selon lequel aucun Etat ne peut arraisonner un navire battant pavillon tiers.

La Convention ne prévoit par contre pas de répression de la piraterie. Ce sont donc les Etats parties de la Convention (la Russie l'a ratifiée en 1997) qui mettent en œuvre cette répression en application de leurs lois internes. Le problème est que certains peuvent abuser de cette notion, tandis que d'autres ne se dotent pas des lois nécessaires à la répression de la piraterie – la France a, elle, mis à jour son propre arsenal législatif en 2012.

 

Peut-on parler de "piraterie" concernant l'action de Greenpeace ?

J'ai des doutes sérieux sur cette qualification. Tout d'abord, une plate-forme pétrolière fixe peut difficilement être qualifiée de navire ; l'idée de piraterie à son encontre est par conséquent pour le moins étonnante. Le texte juridique qui pourrait plutôt s'appliquer en la matière est la Convention de 1988 pour la répression d'actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime, et surtout son protocole qui concerne la sécurité des plateformes fixes situées sur le plateau continental. Ce texte, qui ne prévoit pas de notion de piraterie, traite essentiellement d'actes de violence criminelle graves, y compris terroristes.

Or, si l'on ne connaît pas exactement la teneur de la prise d'assaut de la plate-forme, il est peu probable que Greenpeace ait commis de tels actes de violence de même que ceux visés au titre de la piraterie. L'ONG n'en a pas l'habitude.

Mais surtout, l'interprétation de la notion de "fins privées" prévue dans la définition de la piraterie pose question. Cette notion a été définie à l'origine par opposition aux actes de course commis par des corsaires jusqu'au XIXe siècle : ces derniers agissaient à des fins publiques dans la mesure où ils étaient mandatés par des Etats pour détériorer des navires d'Etats concurrents. La difficulté est aujourd'hui de donner une définition aux "fins privées". L'action des militants de Greenpeace peut-elle être qualifiée de fins privées alors que l'ONG défend l'intérêt général en dénonçant des projets de forage au milieu de réserves naturelles ? Cet élément peut remettre en cause l'inculpation.

 

Cette inculpation est-elle une première pour une ONG ?

Il semble que c'est une première. Les "pirates" qui ont fait parler d'eux ces dernières années sont ceux qui demandent des rançons après avoir capturé des bateaux, essentiellement au large du Cameroun, du Nigeria ou de la Somalie. On se rappelle notamment des affaires du Ponant et du Carré-d'As, entre autres.

 

Quels sont les recours juridiques dont dispose Greenpeace ?

Il en existe plusieurs. En échange de la remise en liberté du navire et de son équipage, Greenpeace peut payer une caution aux autorités russes qui garantit que les militants inculpés comparaîtront à leur procès. Si la Russie refuse, ce qui est probable, les Pays-Bas, l'Etat du pavillon de l'Arctic-Sunrise, peuvent alors envisager d'engager une procédure judiciaire internationale en saisissant le Tribunal international pour le droit de la mer, qui siège à Hambourg. Il s'agit de la procédure dite de la prompte mainlevée de l'immobilisation du navire. Le tribunal décidera ou non de l'obligation pour la Russie de relâcher l'équipage et le navire.

Dans la mesure où 26 des 30 militants de Greenpeace détenus sont étrangers, les Etats concernés (Pologne, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis, Canada, Danemark, Italie, France, etc) peuvent également exercer leur protection diplomatique au profit de leurs ressortissants si ces derniers ont vu leurs droits violés, et dans le cas où ils ont épuisé toutes les voies de recours interne en Russie.

 Audrey Garric
Journaliste au Monde

 


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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 15:44

 

mediapart.fr

  Russie : les militants de Greenpeace restent en prison

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Les 30 militants de Greenpeace bloqués en Russie après leur action sur une plateforme pétrolière de Gazprom sont maintenus en détention.

 

Les membres de l'équipage du brise-glace l'Acrtic Sunrise, quatre Russes et 26 ressortissants de 18 autres pays - dont un Français - sont accusés de piraterie. Le 18 septembre, ils ont tenté d'aborder une plateforme de Gazprom, dans l'Arctique, pour protester contre leurs projets d'exploitation pétrolière dans cette zone. Le navire de Greenpeace a été arraisonné puis remorqué jusqu'à Mourmansk par des militaires russes. La détention de la majorité d'entre eux a été prolongée vendredi à deux mois, huit militants seront en revanche à nouveau entendus dans trois jours, a annoncé Greenpeace dans un communiqué.. Ils encourent jusqu'à 15 ans de prison.

Le capitaine de l'Artic Sunrise n'est autre que l'Américain Peter Willcox. En 1985, il était le commandant du Rainbow Warrior, le bateau de Greenpeace coulé par des commandos français lors d'une opération contre les essais nucléaires en Polynésie.

Certains pays dont sont originaire les militants emprisonnés ont commencé à faire pression sur le gouvernement russe. Les Pays-Bas ont exigé la libération de l'équipage et menacé d'engager une procédure devant le Tribunal international de l'ONU.

 

 

 

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 22:17

 

 

liberation.fr

 

 

Un photographe de Greenpeace condamné pour «piraterie» en Russie
AFP 26 septembre 2013 à 13:37 (Mis à jour : 26 septembre 2013 à 17:49)
Un militant de Greenpeace escaladant une plateforme pétrolière Gazprom, au large de Mourmansk, le 18 septembre, photographié par Denis Sinyakov avant son arrestation.Un militant de Greenpeace escaladant une plateforme pétrolière Gazprom, au large de Mourmansk, le 18 septembre, photographié par Denis Sinyakov avant son arrestation. (Photo Denis Sinyakov. AFP)

Denis Siniakov a été arrêté en même temps que 29 militants de l'ONG après une action contre une plateforme pétrolière.

 

Un tribunal de Mourmansk (nord-ouest de la Russie) a ordonné jeudi la mise en détention pour deux mois d’un membre de l’équipage de l'ONG Greenpeace, un photographe accusé de «piraterie» avec 29 autres militants de l’organisation écologiste.

 

Selon l'agence de presse russe Interfax, Denis Siniakov a insisté lors de sa comparution sur le fait qu’il avait seulement pris en photo l’action de Greenpeace et de fait pas pris part aux événements. Mais le tribunal a justifié sa décision en expliquant que ce photographe, travaillant régulièrement pour Greenpeace, se rendait souvent à l’étranger et risquait de quitter la Russie. 

Les 30 militants, issus de 18 pays dont les Etats-Unis, la France, la Suisse, la Finlande, la Grande-Bretagne, la Pologne et la Russie, avaient été emmenés à terre après avoir tenté la semaine dernière d’escalader une plateforme de Gazprom en Arctique pour mener une action de protestation contre ses projets d’exploitation pétrolière. Ils ont été placés dans des centres de détention provisoire de Mourmansk et de la région, après le remorquage de leur brise-glace, l’Arctic Sunrise, par les forces de sécurité russes. 

Intervention des Pays-Bas

L’affaire, qui implique de nombreux ressortissants étrangers, pourrait par ailleurs tourner à l’affrontement diplomatique. Invoquant le droit maritime, les Pays-Bas ont déjà demandé aux autorités russes de libérer l’équipage. Le gouvernement néerlandais envisage même d’engager une «procédure légale (contre l’arrestation de l’équipage) y compris devant le Tribunal international de l’ONU pour le droit de la Mer», a annoncé mercredi le chef de la diplomatie néerlandaise Frans Timmermans.

S’exprimant pour la première fois sur cette affaire, le président russe, Vladimir Poutine, a reconnu mercredi que les militants n’étaient pas des «pirates» mais il s’en est pris aux méthodes de Greenpeace. «Ces gens ont enfreint le droit international», a déclaré Poutine au cours d’un forum sur l’Arctique à Salekhard (Grand Nord). «Nos forces de l’ordre, nos garde-côtes ne savaient pas qui tentait de s’emparer de la plateforme sous couvert de l’organisation Greenpeace», a-t-il ajouté.

Kumi Naidoo, directeur de Greenpeace International, qui a qualifié les accusations de piraterie d'«absurdes», s’est dit très sceptique sur le fait que les garde-côtes n’aient pas su que l’opération était réalisée par Greenpeace. «Ils nous ont suivis pendant près de vingt-quatre heures avant le début de la protestation. Nous avons une longue histoire de militantisme pacifique en Russie et sommes bien connus des autorités», a-t-il souligné dans un communiqué.

 

Sur le même sujet

 

 

AFP

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 16:42

 

 

actualites-news-environnement.com

 

La Russie saisit un navire de Greenpeace en Arctique et ouvre une enquête pour piraterie

 
La Russie saisit un navire de Greenpeace en Arctique  


La Russie a saisi un navire de Greenpeace en Arctique dans le cadre d’une enquête pour piraterie, alors que l’organisation avait pris pour cible une plateforme pétrolière dans la région.

Le Service de Sécurité Fédérale de la Russie a annoncé vendredi qu’il avait saisi un bateau international de Greenpeace et son équipage après une série de manifestations dans une plateforme pétrolière au large dans l’Océan Arctique, et qu’il bloquerait le navire au port de Murmansk pour mener une enquête.

  

La saisie du navire jeudi soir, qui a été réalisée par des gardes-frontières armés, menace de se transformer en confrontation diplomatique, dans la mesure où l’équipage comprend des citoyens de plusieurs pays, y compris un américain.

 

 

 

Le Ministère des Affaires Etrangères de la Russie a déjà porté plainte contre l’ambassadeur néerlandais car le navire, l’Arctic Sunrise, est enregistré aux Pays-Bas et le siège de Greenpeace se trouve à Amsterdam.

 

Le navire a été saisi dans les eaux internationales près de la plateforme de Prirazlomnaya dans la mer de Pechora

  

Le Service de Sécurité Fédérale, qui supervise les gardes-frontières de la Russie, a déclaré dans un communiqué que le navire a été saisi dans le cadre des lois régissant la zone économique exclusive de la Russie et que ses activités seront rapportées au Comité d’Enquête du pays pour des poursuites criminelles possibles.

  

La branche régionale du comité a déclaré qu’elle envisageait des poursuites pour cause de piraterie.

  

Le navire a été saisi dans les eaux internationales près de la plateforme de Prirazlomnaya dans la mer de Pechora, près de l’île de Novaya Zemlya. La plateforme, propriété du géant russe Gazprom, est la première plateforme pétrolière au large dans l’Arctique. Elle a été terminée l’an dernier et devrait commencer à pomper du pétrole au printemps prochain. Greenpeace a envoyé son navire dans la zone le mois dernier pour protester contre les risques du forage dans un environnement si fragile et une région préservée jusqu’alors.

  

Mercredi, deux des militants du navire ont réussi à monter sur la plateforme et ont été arrêtés, suscitant la première réaction diplomatique de la Russie. Les troupes de la frontière ont aussi tiré plusieurs tirs d’avertissement pendant les manifestations, mais personne n’a été blessé pendant la prise du navire jeudi soir, d’après Greenpeace et le service de sécurité.

  

Pourtant, le directeur de la campagne Arctique de Greenpeace, Ben Ayliffe, a déclaré que la saisie était sans précédent.

  

« Nous n’avons aucune idée de pourquoi ils sont retenus » a-t-il déclaré à propos de l’équipage du navire. « Sont-ils accusés de quelque chose ? Pourquoi retiennent-ils notre navire dans les eaux internationales ? ».

  

Le service de sécurité a déclaré que 27 personnes se trouvaient à bord, y compris 4 russes. Greenpeace a déclaré que l’équipage totalisait 30 personnes. La raison de cet écart n’est pas encore claire.

  

Les responsables de Greenpeace à Moscou, qui ont surveillé les activités du navire dans les bureaux de l’organisation, ont déclaré qu’il n’y avait eu aucun contact avec l’équipage depuis jeudi soir, et aucune réponse officielle de la part des autorités au-delà du communiqué du service de sécurité vendredi, confirmant la saisie.

  

D’après Greenpeace, à sa vitesse actuelle, le navire arrivera à Murmansk lundi.

  

Avant l’interruption des communications, les militants ont signalé que les troupes qui avaient abordé le navire « se comportaient correctement, mais de manière bureaucratique, soviétique »  a déclaré Vladimir Chuprov, un leader de Greenpeace Russie.

  

Dans son communiqué, le service de sécurité a déclaré qu’une fouille du navire avait découvert une « grande collection » d’équipements photographiques et vidéo et de petits navires, suggérant des activités nuisibles pour la sécurité nationale russe.

  

« Ce que fait le service de sécurité ce n’est pas protéger l’intérêt national » a déclaré Vladimir Chuprov.

 

 

 


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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 18:55

 

 

Le Monde.fr avec AFP

26.08.2013 à 14h01 • Mis à jour le 26.08.2013 à 16h10

 

 
La mine de Berezniki (Russie) en mai.

Le directeur général du géant russe des engrais Uralkali, Vladislav Baumgertner, a été arrêté à Minsk et placé en détention dans le cadre d'une enquête des autorités biélorusses pour "abus de pouvoir", a-t-on appris lundi 26 août auprès des enquêteurs.

Cette arrestation intervient moins d'un mois après l'annonce fracassante par le groupe minier russe qu'il rompait ses liens commerciaux avec son concurrent biélorusse Belaruskali, provoquant un choc sur le marché de la potasse, le minerai utilisé pour la production des engrais.

Lire l'enquête : Poker menteur entre Russes et Biélorusses sur le marché de la potasse

M. Baumgertner est soupçonné par les autorités biélorusses d'abus de pouvoir, a indiqué un porte-parole du comité d'enquête, Pavel Taroulko, qui a refusé de donner des détails sur le lieu de sa détention. Les accusations visant M. Baumgertner peuvent lui valoir jusqu'à dix ans de détention.

 

 EFFONDREMENT BOURSIER EN JUILLET

Uralkali a annoncé le 30 juillet qu'il rompait ses liens avec Belaruskali, avec lequel il effectuait jusqu'à présent ses exportations par leur coentreprise BPC. Le groupe, basé dans l'Oural, accuse son partenaire d'avoir réalisé des exportations en dehors de ce cadre, après avoir reçu l'autorisation du président de cette ex-république soviétique, Alexandre Loukachenko.

Il a prévenu qu'il doperait, pour s'adapter à ce renforcement de la concurrence, sa production, alors qu'il la limitait jusqu'à présent, comme ses concurrents, pour maintenir les cours à un niveau permettant de dégager d'importantes marges.

Ces annonces ont été interprétées comme un bouleversement du marché de la potasse et ont entraîné l'effondrement boursier de tout le secteur, touchant ses concurrents canadien Potash ou allemand K+S. Les analystes s'attendent en effet à une chute des prix qui va plomber la rentabilité des producteurs. Belaruskali, de son côté, a accusé Uralkali de vouloir le déstabiliser pour en prendre le contrôle.

 

 

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