Un député du parti d'opposition Québec Solidaire, Amir Khadir, a été interpellé et menotté lors de la manifestation de mardi soir à Québec avec une cinquantaine d’autres manifestants, selon des images diffusées par la chaîne publique RDI.
Il a ensuite été emmené, toujours menotté, à bord d’un autobus de la police de Québec, avec les autres manifestants interpellés, avant d'être relâché peu de temps après.
«Il m’a dit être très étonné de l’arrestation, puisque la manifestation était pacifique» a déclaré Christian Dubois, le responsable de la communication de Québec Solidaire au journal La Presse.
«Ce n’est pas la première fois qu’il participait à une manifestation étudiante dans ce conflit, mais c’est la première fois qu’il se fait arrêter» a précisé Christian Dubois.
De son côté, la porte-parole de la police de la ville de Québec, Marie-Ève Painchaud, a expliqué que les manifestants avaient été arrêtés parce qu’ils avaient «entravé la circulation en n’empruntant pas les trottoirs, en marchant sur la voie publique» malgré de «nombreux avertissements et de nombreuses demandes de dispersion» a-t-elle affirmé au quotidien.
La manifestation avait été déclarée illégale par les forces de l’ordre parce que les manifestants n’avaient pas fourni leur itinéraire à l’avance.
À Montréal, une centaine de personnes ont défilé, dans le calme, pour la 43ème soirée consécutive dans les rues du centre-ville.
Solidarité à Toronto
Au même moment, quelques centaines d'étudiants et de syndicalistes manifestaient dans le centre de Toronto pour exprimer leur soutien aux étudiants québécois.
Entre 250 et 300 personnes se sont retrouvées devant le collège universitaire George-Brown avant d’entamer une brève marche vers l’université Ryerson ou' ils ont tenu un rassemblement.
«Nous avons tous été fortement inspirés par l’exemple du mouvement étudiant québécois et nous pensons : pourquoi pas ici ?», a dit l’un des organisateurs, Hugh Goldring.
Fred Hahn, président du syndicat des fonctionnaires CUPE de l’Ontario, a marché avec les étudiants et a encouragé d’autres syndicalistes à les rejoindre.
«Nous avons ici non seulement des employés universitaires, mais quelques personnes de Toronto Hydro (compagnie d'électricité), de jardins d’enfants, d’autres services sociaux, de toutes les branches de notre syndicat», a-t-il dit.
«Ce qui se passe au Québec concerne la justice sociale, ce sont des gens qui défendent le genre de communauté que nous méritons d’avoir», a encore affirmé le leader syndical.
Son organisation a offert récemment 10 000 dollars aux associations étudiantes québécoises pour soutenir leurs actions en justice.
Plusieurs manifestants portaient des carrés rouges, symbole du mouvement québécois. Certains arboraient des chemises ou des bandeaux de la même couleur.
«En ce moment précis, les étudiants sont en colère, ils sont conscients de ce qui se passe et veulent trouver le moyen de passer à l’action pour qu’il n’y ait pas chez nous la même politique rétrograde qu’au Québec», a dit Sarah Jayne King, présidente ontarienne de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.
La manifestation était pacifique, avec moins de participants que ce qu’avait prévu la police.
Elle s’est terminée sur un appel des organisateurs aux dons de soutien à la Classe, un syndicat étudiant québécois considéré comme le plus radical.
Une autre manifestation est programmée le 22 juin, pour coincider avec une action similaire au Québec.
(AFP)