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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 17:06

 

Le Monde.fr avec AFP | 01.01.2013 à 19h56


 
Des villageois de Tamoun jettent des pierres sur les soldats israéliens, le 1er janvier

Plusieurs dizaines de Palestiniens ont été blessés, dont au moins un par balle, mardi 1er janvier, lors d'affrontements avec l'armée israélienne dans un village du nord de la Cisjordanie, selon des sources sécuritaires palestiniennes et des témoins.

L'émeute a éclaté lorsque des soldats israéliens, déguisés en Palestiniens, ont procédé à l'interpellation d'un militant local de l'organisation radicale Djihad islamique dans le village de Tamoun, entre Naplouse et Jénine. L'intervention de ce commando appartenant à une unité spécialisée dans l'infiltration en zone palestinienne a déclenché une manifestation de villageois qui ont lancé des cailloux sur les soldats, selon des témoins.

Une trentaine de Palestiniens ont été légèrement blessés par des balles caoutchoutées tandis qu'un autre a été touché à une main par une balle réelle, ont déclaré à l'AFP des sources sécuritaires palestiniennes. Des "dizaines" d'autres personnes ont souffert de suffocation à la suite de tirs de gaz lacrymogène, ont ajouté ces sources.

Les Israéliens ont répliqué en tirant des gaz lacrymogènes.

Le membre du Djihad islamique a été arrêté et emmené par les soldats du commando après l'arrivée de renforts militaires. L'armée israélienne s'est refusée à tout commentaire dans l'immédiat. Selon la radio militaire, trois soldats ont été légèrement blessés par des jets de pierre. Les actes de violence se sont récemment multipliés en Cisjordanie, les médias israéliens évoquant une "mini-intifada" depuis l'accession de la Palestine au rang d'Etat observateur à l'ONU fin novembre. Dans le sud de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse et de Hébron,  les affrontements entre Palestiniens et colons juifs sont quotidiens. 

Lire : L'ONU demande instamment" à Israël de renoncer à ses projets de colonies"


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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 00:18

 

 

La campagne électorale israélienne tourne pour l'instant assez nettement à l'avantage de la droite. Les familles de cette dernière ont en partage une vision négative des relations avec les Palestiniens : au mieux de la défiance, au pire une franche hostilité à l'établissement d'un Etat sur des territoires considérés comme bibliquement certifiés juifs. La majorité confortable promise à cette droite israélienne est-elle le reflet exact de l'état de l'opinion publique ? Dans une large mesure, mais pas totalement selon des sondages auxquels on se réfère ici fréquemment : ceux de la Anwar Sadat chair for peace and development de l'université du Maryland et le Peace index du Israel democracy institute.

Le premier (conduit du 21 au 25 novembre auprès de 600 personnes) témoigne ainsi qu'une majorité (52%, 50% pour les Israéliens de confession juive) reste ouverte à l'Initiative arabe de 2002 : l'échange d'une normalisation globale des pays arabes avec Israël contre un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, ce que rejette la totalité des partis de droite:

De même, la perspective des négociations reste donc globalement plébiscitée, comme l'atteste le Peace index (effectué du 28 novembre au 2 décembre auprès de 598 personnes) dans lequel seul un tiers des personnes interrogées (34,7%) affiche son hostilité :

Il n'en reste pas moins qu'une minorité (24,4%, mais 48% d'Israéliens non juifs c'est à dire Arabes israéliens) imagine une traduction "dans les prochaines années" comme le montre le dernier extrait ci-dessous. Il manque donc un "accoucheur de paix" qui dans le contexte actuel, il faut bien le dire,  aurait tout d'un deus ex machina.

 

 

À propos de Gilles Paris

Le conflit qui oppose Israéliens et Palestinien est au coeur des crises qui secouent le Proche et le Moyen Orient. Considéré comme central par les diplomates et les analystes, il est sans doute l’un des plus suivis par la presse internationale. Cette surmédiatisation, paradoxalement, constitue souvent un obstacle à sa compréhension. Les informations égrénées sur la situation à Gaza, comme en Cisjordanie, les raids, attaques et représailles masquent les processus politiques en cours, leurs enjeux, leurs succès comme leurs échecs. En décryptant régulièrement une actualité éclairée par les documents de références, qu’il s’agisse des textes, des portraits des principaux acteurs ou des dates clefs, Guerre ou paix se propose de rendre cette actualité plus lisible. Il vous permet de vous exprimer sur le Forum du Monde.fr consacré au Proche Orient.


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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 15:24

 

 

PALESTINE - GAZA, ON N’OUBLIE PAS 
Mardi 18 décembre 2012 à 17h30 devant Carré d’Art à Nîmes 
Veillée pour dénoncer le blocus de Gaza
et la politique criminelle de l’Etat d’Israël contre le peuple palestinien

 

  

 

-        Gaza est sous blocus israélien depuis juin 2007

 

-        Le 27 décembre 2008 commence l’offensive militaire israélienne « plomb durci » qui s’est soldée par plus de 1400 morts et 4000 blessés,    principalement des civils, dont de nombreux enfants

 

-        Le 14 novembre 2012 l’offensive militaire israélienne « pilier de défense » a fait plus de 160 morts et plus de 1400 blessés, là encore principalement dans la population civile

 

-        En Novembre 2012 l’armée israélienne a mené plus de 300 inva­sions dans des villes, vil­lages et camps de réfugiés pales­ti­niens et kid­nappé 650 Pales­ti­niens dont 85 femmes et 7 enfants, y compris 12 pêcheurs kid­nappés dans les eaux ter­ri­to­riales pales­ti­niennes près de la côte de Gaza…
  
Nous exigeons :

 

  

 

-        la levée du blocus illégal

 

-        la fin de l’impunité et des sanctions contre Israël
 
A l’appel de :  Association France Palestine Solidarité, Union Juive Française pour la Paix, Femmes en Noir, …
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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 15:21

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 05.12.2012 à 16h01

 

 

Un projet de construction controversé dans une colonie israélienne près de Jérusalem a franchi une nouvelle étape après avoir reçu l'aval, mercredi 5 décembre, d'une commission du ministère de la défense. Ce feu vert gouvernemental a été annoncé par les radios militaire et publique israéliennes. Selon ces médias officiels, la population du secteur E1, entre Jérusalem et Maalé Adoumim, dispose d'un délai de deux mois pour présenter des objections, avant que les discussions sur le programme ne reprennent.

Le quotidien israélien Haaretz rapporte que le plan a été "ajouté à la dernière minute à l'ordre du jour" de la commission du ministère de la défense, affirmant qu'il porte "sur la construction de 3 400 logements".

 

 LA CISJORDANIE COUPÉE EN DEUX ?

Le projet E1, s'il était mené à bien, relierait Maalé Adoumim à des quartiers de colonisation juive à Jérusalem-Est. Il couperait en deux la Cisjordanie et l'isolerait de Jérusalem, compromettant la viabilité d'un futur Etat palestinien.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou est attendu mercredi en Allemagne, où il tentera de calmer les inquiétudes et protestations soulevées, notamment en Europe, par sa décision de relancer la colonisation, y compris dans le projet E1, à titre de sanction contre l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur à l'ONU le 29 novembre.

 

Lire l'éditorial du Monde sur les inutiles et improductives représailles d'Israël

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 18:30

 

 

Cela n'a pas tardé! Confirmant à l'AFP un tweet du journaliste du Haaretz @BarakRavid, une source officielle israélienne a annoncé la construction de 3 000 nouveaux logements dans les territoires occupés palestiniens, à Jérusalem-Est. Le réflexe israélien est à la mesure du camouflet enregistré le 29 novembre aux Nations unies et à l'alacrité de l'intervention de Mahmoud Abbas comme de la réponse un peu plus tard dans la soirée de Benyamin Nétanyahou. Dans une large mesure, elle était anticipée par les Palestiniens.

 

 

Extrait du compte twitter de Barak Ravid

 

Les autorités israéliennes ne peuvent pas en effet interrompre le versement du produit des taxes collecté au profit de Ramallah sur les importations palestiniennes, ce qui constituait l'une de leurs représailles par le passé. L'Autorité palestinienne est au bord de la faillite et Israël n'a aucun intérêt à précipiter sa déconfiture, au risque de devoir prendre en charge, comme avant Oslo, la population de la Cisjordanie.

Construire plus encore dans les territoires occupés semble donc la riposte choisie. Le nombre annoncé de logements supplémentaires s'inscrit dans une continuité. Du 29 octobre au 29 novembre, l'organisation non-gouvernementale israélienne Shalom Arschav a recencé un total de 2 003 nouveaux logements. Avec la dimension supplémentaire qu'implique l'hypothèse d'une relance du projet E1, une zone stratégique située à l'est de Jérusalem. Selon une note de l'ONG pacifiste israélienne Ir Amim, les Etats-Unis et l'Union européenne considèrent ce projet comme une ligne à ne pas franchir pour préserver la solution des deux Etats. 

 

Extrait du compte twitter de Barak Ravid

 

 Ce projet, comme le montre la carte ci-dessous, peut potentiellement, avec l'aide du relief, couper le nord du sud de la Cisjordanie et achever l'encerclement oriental de Jérusalem-Est en coupant les quartiers palestiniens de leur hinterland.

 

Le projet E1, en rose au centre de la carte (source OCHA)

 

Benyamin Nétanyahou a-t-il pris la décision définitive de lancer un dossier aussi sensible? Egalement sur twitter, un autre journaliste du Haaretz, @Alufbenn, en doute et opte plutôt pour la gesticulation:

 

Extrait du compte twitter d'Aluf Ben

 

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 19:02

 

 

C'est plutôt oui, mais toujours pas un « oui » franc. Après plusieurs semaines de tergiversations, la France pourrait approuver la reconnaissance de la Palestine lors de l'assemblée générale de l'Onu jeudi 29 novembre. « C'est la position de François Hollande dont il a souligné qu'il s'agit d'une constante de la politique étrangère de la France. L'objectif d'une reconnaissance de deux États est au cœur de notre position au Proche-Orient », explique-t-on à la cellule diplomatique de l'Élysée.

Sans être affirmatif, le ministre des affaires étrangères a également indiqué, jeudi au Sénat, « une direction ». « Le gouvernement actuel inscrit son action dans la perspective de l’engagement no 59 du candidat François Hollande, aujourd'hui Président de la République, en faveur d’une reconnaissance internationale de l’État palestinien », a expliqué Laurent Fabius.

 


 

Mais, à trois jours du vote, les discussions sont toujours en cours entre la France, l'Autorité palestinienne et les autres pays européens, dont la Grande-Bretagne qui hésite, comme Paris, entre un « oui » et l'abstention. Elles portent notamment sur la possibilité de saisine du tribunal pénal international (TPI) prévue par le statut d'État non-membre des Nations unies – un statut spécial que détient par exemple le Vatican. Or Israël, vent debout contre la reconnaissance de la Palestine, craint tout particulièrement une plainte auprès de la justice internationale et la France tente d'obtenir des Palestiniens qu'ils renoncent à poursuivre Israël pour des faits antérieurs à une reconnaissance comme État non-membre de l'Onu.

« Les Palestiniens travaillent encore sur la résolution. L'important, c'est que la démarche palestinienne ne compromette pas une reprise des négociations de paix », explique un diplomate français, sous couvert d'anonymat. Des négociations, au point mort depuis deux ans, auxquelles François Hollande n'a eu de cesse de marquer son attachement, notamment lors de sa récente rencontre avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. « Le statu quo actuel de blocage des négociations pour une paix durable n'est pas tenable. Il est impératif que les négociations reprennent », insiste la cellule diplomatique de l'Élysée.

 

« Il faut tout faire pour aider le président Abbas »

Ces dernières semaines, François Hollande a semblé revenir sur sa promesse de reconnaître un État palestinien (lire notre précédente enquête), sous la pression continue des États-Unis et d'Israël, et menaçait de s'abstenir à l'Onu le 29 novembre. Plusieurs personnalités, comme Stéphane Hessel ou l'ancien ambassadeur de France en Tunisie Yves Aubin de la Messuzière, s'en étaient émues, une délégation de parlementaires socialistes avait été reçue à l'Élysée (lire leur lettre à François Hollande sous l'onglet Prolonger), une quarantaine de députés ont signé un appel.

Ces derniers jours, le député PS des Français de l'étranger Pouria Amirshahi a aussi lancé une campagne sur le réseau social Twitter et son camarade de Lorient, Gwendal Rouillard, très proche du ministre de la défense Jean-Yves Le Drian et partisan « historique » de François Hollande, a publié un communiqué pour rappeler à ce dernier sa promesse de candidat. Même le maire de Paris, Bertrand Delanoë, s'en est mêlé : « Il faut que la Palestine obtienne le statut d’État observateur à l'ONU et que la France soutienne les Palestiniens dans cette démarche », a-t-il écrit sur Twitter.

Le PS avait voté l'an dernier, à l'unanimité, une résolution favorable à la reconnaissance internationale de la Palestine et le groupe à l'Assemblée, alors présidé par Jean-Marc Ayrault, avait déposé un texte en ce sens.


G. Rouillard 
G. Rouillard

« Contrairement à la mi-novembre, on est plus proche d'un vote pour de la France que de l'abstention », se réjouit Jean-Claude Lefort, ancien député communiste, président de l'Association France Palestine Solidarité. Mais, nuance le député Gwendal Rouillard, « si le ministre des affaires étrangères l'a clairement sous-entendu et que le quai d'Orsay plaide très clairement pour un vote “oui”, François Hollande est toujours en réflexion ». « À 72 heures du vote, il faut tout faire pour aider le président Abbas. D'autant que le Hamas prétend sortir victorieux de la dernière confrontation avec Israël. Je demande à François Hollande de la cohérence avec 50 ans de politique étrangère française et par rapport à ses propres engagements », explique-t-il.  

« Il est temps que la France prenne sa décision ! Reconnaître enfin l’État palestinien constitue la seule issue pour éviter le chaos, les violences et l’injustice », s'exclame également le député Front de gauche François Asensi. Il a prévu de poser une question au gouvernement mardi à l'Assemblée. Laurent Fabius pourrait alors rendre le verdict de la France.

 

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 19:08

 

C’est triste à constater, surtout au moment où la bande de Gaza résonne de nouveau des bruits de guerre (lire les dernières informations ici), mais le commentaire le plus réaliste sur l’implication des États-Unis dans la recherche d’un compromis entre Israéliens et Palestiniens est venu de l’adversaire défait à la présidentielle américaine, Mitt Romney. Dans la fameuse vidéo cachée où il estimait que 47 % des Américains ne voteraient pas pour lui car ils étaient des « profiteurs », il déclarait également : « Nous espérons un certain niveau de stabilité, mais il faut reconnaître que cela restera un problème non résolu. Nous connaissons cela avec la Chine et Taïwan. Bien sûr la situation reste tendue, mais nous vivons avec… Et nous remettons la résolution du problème à demain en espérant qu’au final, d’une manière ou d’une autre, quelque chose se produira qui le résoudra. »

Pour l’homme qui se présentait comme le leader qu’Obama n’était soi-disant pas, cet aveu d’impuissance, voire cette revendication de désintérêt, représente le signe que l’ère des grands discours sur la paix prochaine dans le conflit israélo-palestinien est aujourd’hui enterrée. Car ce point de vue n’est pas seulement la parole privée d’un candidat conservateur : il est celui de l’administration Obama et de la plupart des dirigeants et analystes du Proche-Orient. En dépit des exhortations publiques et des professions de foi, l’heure est à la résignation. 


Obama reçoit Netanyahou, Moubarak et Abbas à la Maison-Blanche le 1er septembre 2010. 
Obama reçoit Netanyahou, Moubarak et Abbas à la Maison-Blanche le 1er septembre 2010.© Pete Souza/Maison-Blanche

 

Lorsqu’il est arrivé au pouvoir début 2009, Barack Obama semblait avoir appris des erreurs de ses deux prédécesseurs : ne pas tenter de faire la paix au dernier moment de son mandat, quand on n’a plus de capital politique (façon Clinton), ne pas appuyer trop fortement Israël, qui n’a alors plus d’incitation à faire des concessions (façon Bush), ne pas s’engager plus que ce que l’on est prêt à tenir (les deux). C’était en tout cas ce qu’il disait avoir compris. Ainsi, dès le deuxième jour de son mandat, il nommait l’ancien sénateur George Mitchell pour lui servir d’émissaire dans la région et, très vite, Hillary Clinton au Département d’État comme Joe Biden à la vice-présidence faisaient savoir au premier ministre israélien qu’il fallait appliquer le gel des colonies.

Cependant, tout aussi vite, l’engagement Obama est retombé dans les mêmes impasses qu’auparavant : « navette » improductive de son émissaire, baladé d’un camp à l’autre, intransigeance israélienne accrue (avec l’arrive de Benyamin Netanyahou au pouvoir en mars 2009), poids du lobby israélien à Washington, divisions palestiniennes entre Hamas et Fatah. De plus la situation internationale s’est vite focalisée sur d’autres tensions qui ont fait passer le conflit israélo-palestinien au second plan : le nucléaire iranien, puis les révolutions arabes.

Ces deux derniers « fronts » géopolitiques ont également montré qu’il existe d’autres enjeux au Moyen-Orient, sur lesquels les États-Unis peuvent peser sans que le conflit premier ne s’aggrave. « C’est un peu comme le parent d’un enfant très turbulent, qui découvre qu’en son absence, sa progéniture ne s’est pas assagie, mais n’a pas mis le feu à la maison non plus », ose un diplomate américain en poste en Europe. Les Américains ont également pris note du fait que la question palestinienne n’avait pas du tout été au cœur des révoltes arabes, et que la mort de Ben Laden avait éliminé un outil de propagande, certes hypocrite, mais influent. Quant aux populations israéliennes et palestiniennes en Cisjordanie, elles ont en partie baissé les bras ou se désintéressent des initiatives et impasses diplomatiques.

Un second mandat aux États-Unis est rarement l’occasion d’initiatives audacieuses

Ainsi, Obama a eu beau déclarer à une chaîne de télévision américaine que le plus gros échec personnel de son premier mandat avait été « de ne pas avoir été capable de faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient comme je l’entendais », il y a peu de chance que cela soit une priorité de son second mandat. Au lendemain de la réélection du président américain, les analystes et éditorialistes, dressant leurs « liste de vœux » pour la politique étrangère dans le cadre d’un second mandat, ont relégué bien bas la solution du conflit israélo-palestinien.

« Il ne faut pas se le cacher : Obama a une très mauvaise relation avec Netanyahou et si celui-ci est réélu en janvier, les choses resteront en l’état », explique le professeur d’histoire nord-américaine Jacques Portes. « Obama a découvert qu’il y avait plus de coup à prendre en intervenant dans ce conflit que de médailles à récolter », poursuit en privé un diplomate français qui a passé ces dernières années aux États-Unis. « Y compris de coups à prendre venant de ceux que les États-Unis considèrent comme leur allié, Israël. Netanyahou a littéralement fait campagne contre Obama sur le sol américain ! » Avec un succès relatif, faut-il ajouter, puisque Romney a été défait et que les juifs américains ont voté, comme d’habitude, massivement pour les démocrates.

Contrairement ce que l’on dit souvent, un second mandat aux États-Unis est rarement l’occasion d’initiatives audacieuses. C’est davantage la tentative de bâtir un héritage, une réputation pour l’Histoire. Or c’est sur les affaires domestiques qu’Obama a jusqu’ici imprimé sa marque, et c’est sur ce terrain qu’il essaiera de construire sa statue. « En matière de politique étrangère, un geste à l’égard de l’Iran ou l’accompagnement des démocraties arabes émergentes offrent des perspectives plus alléchantes que de remettre le doigt dans le conflit israélo-palestinien », estime le diplomate américain, qui parle à titre personnel.

Ce qui se passe en ce moment à Gaza est-il susceptible de faire sortir les États-Unis de leur réserve ? À moins d’un embrasement général, ce n’est guère probable. Cette situation se joue évidemment au détriment des Palestiniens. Mais, à vouloir congeler ce conflit, ou à l’écarter de ses sens comme les trois petits singes, les États-Unis – et le reste de la communauté internationale – vont devoir faire face à des questions auxquelles il est difficile de répondre. C’est le spécialiste américain des relations internationales Stephen Walt qui les pose le mieux : « Si la solution “Deux États pour deux peuples” est abandonnée, que se passe-t-il ? Abandonnons-nous le principe “une personne, une voix” et entérinons-nous l’apartheid ? Abandonnons-nous notre engagement à l’égard d’un État juif en soutenant un État démocratique pour tous les habitants d’Israël et de Palestine ? Ou encourageons-nous discrètement le nettoyage ethnique ? »


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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 19:54

 

 

L'opération «Pilier de défense» lancée mercredi par l'armée israélienne a causé la mort de vingt Palestiniens ce dimanche, journée la plus meurtrière. Il s'agit en majorité de femmes et d'enfants. Dix d'entre eux, dont quatre femmes et quatre enfants, ont été tués dimanche après-midi dans le quartier de Nasser, situé au nord de la ville de Gaza. Huit de ces dix personnes faisaient partie de la même famille. Leur mort a été provoquée par une frappe aérienne sur leur immeuble. Le bâtiment a été totalement rasé par l'explosion, et les sauveteurs tentaient de dégager les décombres en début de soirée. Le correspondant d'Al-Jazira sur place :

 

 


La mort de ces enfants et de la famille entière à Nasser ont fait réagir les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas au pouvoir à Gaza. « Le massacre de la famille Dallou ne restera pas impuni », ont indiqué les brigades en fin de journée. « Ce massacre prouve que l'occupant se venge sur les civils de son échec militaire. Les Israéliens vont payer », a renchéri Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas.

 

Immeuble détruit par un raid israélien à Rafah 
Immeuble détruit par un raid israélien à Rafah© Reuters

Une série de raids israéliens dans le centre et le nord du territoire palestinien a causé la mort de cinq hommes. Plus tôt dans la journée, six Palestiniens, dont quatre enfants, ont été tués dans le centre. Parmi ces trois enfants se trouvaient un frère et une sœur de 3 et 1 an.
Carte de situation 
Carte de situation© Bing Maps

 

A Tel Aviv, en Israël, les sirènes ont à nouveau retenti plusieurs fois dans la journée pour signaler de nouvelles attaques à la roquette. Deux roquettes ont été interceptées par le système antimissile déployé par Israël et nommé «Iron Dome», selon la police. Un immeuble de quatre étages a tout de même été touché et plusieurs appartements ont subi d'importants dégâts. Sept Israéliens ont été blessés.

Dans la nuit de samedi à dimanche, l'aviation israélienne a par ailleurs bombardé deux centres de presse à Gaza, blessant au moins huit journalistes palestiniens. RSF a condamné ces bombardements. « Ces attaques représentent une obstruction à la liberté de l’information. Nous rappelons aux autorités israéliennes que les médias disposent, selon le droit humanitaire, des mêmes protections que les civils et ne sauraient être considérés comme des objectifs militaires », a déclaré Christophe Deloire, directeur général de l’organisation, dans un communiqué.

Voir une vidéo de la chaîne al-Arabiya sur l'un de ces immeubles :

 


Samedi, le siège du Hamas avait déjà été totalement détruit par les avions israéliens.

Improbable trêve

L'opération « Pilier de défense » est la plus importante dans la bande de Gaza depuis l'opération de décembre 2008-janvier 2009. Cette opération a début mercredi avec l'assassinat par un raid d'avion du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari. On décompte 69 morts depuis ce jour : 66 Palestiniens, dont au moins la moitié de civils, et trois Israéliens, tous civils.

Israël ne semble toujours pas évacué la possibilité d'une intervention terrestre : le gouvernement a mobilisé des milliers de réservistes et des transports de troupes blindés, des bulldozers et des chars ont été déployés près de la barrière qui sépare la bande de Gaza du territoire israélien.

Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a d'ailleurs prévenu qu'Israël était prêt à « étendre significativement » ses opérations:

 

Solution faiblement critiquée par le président américain Barack Obama et le ministre britannique des affaires étrangères William Hague. Obama a certes indiqué qu' « Israël est en droit d'attendre que des missiles ne soient pas tirés sur son territoire », mais il a ajouté : «  Si cela peut être accompli sans l'accroissement des activités militaires à Gaza, c'est préférable ». De son côté, William Hague a estimé qu'une intervention terrestre pourrait « coûter une grande partie » de son soutien international à Israël et « menacerait de prolonger le conflit ».

La déclaration de Barack Obama :

 

 

La diplomatie tentait en tout cas de réunir les conditions d'une trêve dimanche. Un responsable israélien s'est ainsi rendu au Caire pour en discuter avec les autorités égyptiennes. Le président égyptien, Mohamed Morsi, avait évoqué samedi des contacts entre les deux parties et affirmait avoir « quelques indications sur la possibilité d'un cessez-le-feu bientôt ».

De son côté, Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, est arrivé dimanche en Israël pour tenter de jouer le médiateur. «  La guerre doit être évitée et peut être évitée », a-t-il déclaré sur place. Il a rencontré à Ramallah le président palestinien Mahmoud abbas, qui ne contrôle absolument pas la bande de Gaza. Le ministre israélien Avigdor Lieberman a affirmé que les conditions qui permettraient à Israël d'accepter une trêve sont que « tous les groupes armés palestiniens de Gaza stoppent leurs tirs ». Dans le même temps, un responsable du Hamas à Gaza demandait lui « la levée du blocus injuste de Gaza et l'arrêt des fréquentes agressions et assassinats israéliens ». Autant de déclarations qui semblent rendre toute trêve impossible en l'état.


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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 13:33
GAZA URGENCE GAZA!
Rassemblement samedi 17/11 à 15h Carré d'Art à Nîmes Association France Palestine Solidarité


Une offensive israélienne préméditée contre Gaza

Sergio Yahni - AIC



L’assassinat du chef militaire du Hamas, Ahmed Jabari, mercredi, était le début d’une opération militaire israélienne contre la bande de Gaza. L’opération, « Pilier de Défense », n’est pas une réponse à cinq jours d’escalade militaire à la frontière de Gaza, mais une offensive préméditée, préparée plusieurs mois auparavant par l’armée et les services de Sécurité générale (GSS) d’Israël.


(JPG)
Après l’assassinat extrajudiciaire par Israël d’Ahmed Jabari, à Gaza.
Press TV
L’offensive israélienne a été déclenchée alors qu’à l’évidence, l’Égypte avait réussi à négocier une trêve entre Israël et les factions palestiniennes, trêve qui aurait mis fin à la flambée de violences de la semaine passée.
Durant la semaine qui a précédé l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, l’armée de l’air israélienne a attaqué des bâtiments civils de même que plusieurs sites d’entraînement de la résistance palestinienne. De plus, les forces israéliennes ont tué six civils palestiniens, dont trois enfants, et deux membres de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza. La même semaine, 53 civils, dont 12 enfants et 6 femmes, ont été blessés par les attaques israéliennes à Gaza.
Le 8 novembre, les forces israéliennes ont tué un enfant en entrant dans le village d’‘Abassan, à l’est de Khan Yunis. Vers 8 h du matin, le même jour, ces mêmes forces se sont déplacées à l’est d’al-Qara, village au nord-est de Khan Yunis, saccageant les terres au milieu de tirs aveugles. L’opération de nivellement des terres s’est étendue au village d’‘Abassan quelques heures plus tard, les soldats israéliens continuant de tirer à l’aveuglette. Un hélicoptère israélien, en soutien des troupes israéliennes, a lui aussi fait feu sur la zone.
16 h 30, conséquence de ces tirs indiscriminés, Ahmed Abu Daqqa, 13 ans, est gravement blessé d’une balle dans le ventre, alors qu’il joue au foot avec ses copains, devant sa maison.
Mohammed Abu Daqqa, 14 ans, qui jouait avec Ahmed, dit que celui-ci était en tenue de sport et qu’il jouait comme goal. Mohammed ajoute qu’ils se sentaient en sécurité malgré l’incursion de l’armée israélienne, « car nous étions relativement loin de la zone attaquée ».
« A quatre heures et demie, j’ai vu qu’une balle avait touché la porte de la maison d’Ahmed. J’ai vu bientôt Ahmed tomber à terre. Il s’est relevé, en serrant ses mains sur son ventre et il criait ».
Ahmed Abu Daqqa est mort de ses blessures pendant qu’on l’évacuait vers l’hôpital.
Un obus de mortier palestinien a blessé légèrement un soldat israélien le long de la frontière, plus tard dans la journée.
Le lendemain, 9 novembre, les Palestiniens ont tiré un missile antichar sur une jeep israélienne qui patrouillait le long de la frontière avec Gaza, blessant quatre soldats. Immédiatement après, des chars d’assaut israéliens tiraient sur le quartier d’al-Shoja’iya, à l’est de Gaza ville, tuant cinq Palestiniens, dont deux enfants, et en blessant 38 autres. Les Palestiniens ont tiré ensuite plusieurs roquettes Qassam sur le sud d’Israël. L’un des blessés palestiniens est décédé le 13 novembre.
Le 11 novembre, un membre de la résistance palestinienne a été tué dans l’attaque d’un drone. Un civil a été blessé par des tirs d’obus d’artillerie israéliens sur l’aéroport international de Gaza, au sud-est de Rafah.
Le 13 novembre, onze civils, dont cinq femmes et deux enfants, ont été blessés par des obus d’artillerie israéliens à Khuza’a, village à l’est de Khan Yunis. Un combattant palestinien, des Brigades Al-Quds, a été tué dans le nord de la bande de Gaza dans l’attaque d’un drone israélien contre des membres des Brigades Al-Quds (la branche armée du Jihad islamique) dans le nord de la bande de Gaza.
Plus tard le même jour, l’Égypte réussissait dans sa médiation pour un cessez-le-feu entre Israël et les factions palestiniennes, garanti par le Hamas. Les deux parties conditionnaient leur silence par la fin des agressions de la partie d’en face.
Dans la bande de Gaza, Mohammed Jabari, chef militaire du Hamas, ordonnait à ses troupes de s’opposer à toute tentative de tirs de missiles sur le territoire israélien. Et lee Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu met en garde contre de nouvelles frappes, disant « Je suis chargé de choisir le bon moment pour exiger le prix le plus élevé possible - et il en sera ainsi. »
Le lendemain, 14 novembre, dans l’après-midi, Israël assassine Mohammed Jabari, lançant ainsi une offensive d’importance contre la bande de Gaza. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barack, affirme, « les frappes de mercredi marquent le début, et non la fin, des opérations militaires ».
15 novembre 2012 -

AIC : http://www.alternativenews.org/english/index.php/news/news/5640-israeli-premeditated-offensive-against-gaza.html]
Sergio Yahni : http://sergioyahni.wordpress.com/2012/11/15/israeli-premeditated-offensive-against-gaza/] - traduction : JPP

 

 

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 17:34

 

 

Le Monde.fr | 06.11.2012 à 17h11 Par Laurent Zecchini, Jérusalem, Correspondant

 

 

 

Est-le fait du hasard ? Toujours est-il que la concomitance de l'élection présidentielle américaine et l'annonce, mardi 6 novembre, par le gouvernement israélien, de la construction de 1213 nouveaux logements de colons à Jérusalem-Est, assure à ce dernier une large immunité en termes de réprobation internationale. Il n'y a pas si longtemps, une telle relance du programme immobilier dans les territoires censés constituer un jour l'Etat palestinien, aurait provoqué une avalanche de condamnations, tant à Washington que dans les capitales européennes.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, n'aura pas manqué de remarquer que l'annonce, fin octobre, de la construction de quelque 1500 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, n'avait suscité aucune réaction d'une administration Obama immergée dans la campagne électorale américaine, pas plus que celle de la création – pour la première fois en sept ans –, de deux nouvelles colonies juives non autorisées.

Tout se passe comme si les dirigeants israéliens avaient décidé de mettre les bouchées doubles avant l'annonce des résultats d'un scrutin peut-être susceptible de changer la tonalité des relations israélo-américaines : s'il est réélu, Barack Obama exercera-t-il davantage de pressions sur Israël, afin de l'amener à une attitude plus conciliante vis-à-vis des Palestiniens ? Sans surprise, ceux-ci ont dénoncé, mardi, cette fuite en avant vers la colonisation, laquelle justifie, selon eux, leur démarche politique aux Nations unies.

 

CHRONIQUE D'UN AFFRONTEMENT ANNONCÉ ?

"Cela nous motive à réclamer tous nos droits en allant à l'ONU pour obtenir le statut d'Etat non membre", a commenté Nabil Abou Roudeina, porte-parole de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. Chronique d'un affrontement annoncé ? Alors que M. Nétanyahou réunissait mardi son cabinet de sécurité afin d'envisager une série de sanctions pour répliquer à l'initiative palestinienne, son ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, mobilise les ambassadeurs israéliens en Europe, avec pour objectif de les inciter à délégitimer la démarche de M. Abbas auprès de l'ONU.

Les Israéliens sont d'autant plus encouragés dans cette voie qu'ils ont successivement obtenu le soutien des "grands" pays de l'Union européenne, tels la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France et l'Italie, lesquels font de facto chorus avec la position des Etats-Unis (et d'Israël). En substance : la reconnaissance d'un Etat palestinien ne peut être que l'aboutissement de négociations directes israélo-palestiniennes.

Le cas de la France est à cet égard exemplaire. Lors de la visite de M. Nétanyahou à Paris, le 31 octobre, le président François Hollande avait repris presque mot pour mot les propos de son hôte : la France souhaite "la reprise – sans conditions – des négociations" entre Israéliens et Palestiniens, et constate "la tentation de l'Autorité palestinienne d'aller chercher à l'Assemblée générale des Nations unies ce qu'elle n'obtient pas dans la négociation".

 

 CONFORTÉ DANS SA DÉTERMINATION

C'était là un double camouflet pour les Palestiniens : d'abord parce qu'ils demandent l'arrêt de la colonisation pour reprendre des négociations avec Israël (ce que M. Nétanyahou qualifie de "conditions") ; ensuite, parce que M. Hollande semblait signaler ainsi son opposition à la démarche onusienne. A l'aune de l'une des propositions du candidat socialiste à la présidence de la République – "je soutiendrai la reconnaissance internationale de l'Etat palestinien" -, on mesure le chemin parcouru...

Les Palestiniens ont tiré de cet aggiornamento diplomatique de l'Europe, et de la détermination israélienne, la conclusion qu'ils n'ont plus rien à perdre. "Peu importe les pressions auxquelles nous faisons face, nous ne reviendrons pas sur notre décision", a assuré Saëb Erakat, principal négociateur palestinien, ajoutant : "nous ne cherchons pas la confrontation avec l'Amérique ou à isoler Israël, mais à isoler les colonies et l'occupant israélien, et à affirmer le principe de deux Etats".

Mahmoud Abbas ne peut que se sentir conforté dans sa détermination par la réaction de M. Nétanyahou aux propos qu'il a tenus à la chaîne 2 de la télévision israélienne. Au cours de cette interview, qualifiée d'"ouverture politique" par de nombreux observateurs et responsables politiques israéliens, M. Abbas a pris deux engagements, l'un clair, l'autre plus ambigu : le premier est qu'il ne laissera pas se développer une troisième Intifada et un retour à la violence tant qu'il présidera l'Autorité palestinienne ; le second est qu'il ne peut envisager de revenir vivre dans sa maison d'enfance de Safed (au nord d'Israël), puisque celle-ci est aujourd'hui située en Israël.

 

M. ABBAS NE RENONCERA "JAMAIS AU DROIT AU RETOUR" 

Cette remarque, trop vite interprétée comme un renoncement au droit au retour des réfugiés palestiniens – l'un des principaux enjeux du conflit –, a déclenché une cascade de réactions contradictoires : le président israélien Shimon Péres, ainsi que le ministre israélien de la défense, Ehoud Barak, ont salué les déclarations "courageuses" de M. Abbas. M. Nétanyahou et le Hamas, pour des raisons différentes, les ont au contraire fustigées, le premier ministre dénonçant la duplicité du président de l'Autorité palestinienne, et le second l'accusant de brader un droit historique du peuple palestinien.

En Israël, l'ancien premier ministre, Ehoud Olmert, et l'ancienne présidente du parti Kadima (centre-droit), Tzipi Livni, ont immédiatement accusé M. Nétanyahou de torpiller, une fois de plus, les chances de relancer le processus de paix. Mahmoud Abbas a été obligé de faire une mise au point, assurant qu'il ne renoncera "jamais au droit au retour". L'incident doit être ramené à sa juste proportion : MM. Barak et Olmert, ainsi que Mme Livni, cherchent à marquer des points contre M. Nétanyahou, dans le cadre de la campagne électorale israélienne.

De même, Mahmoud Abbas ne cache pas qu'il souhaite peser, à sa manière, sur l'issue du scrutin : lorsque, le 14 octobre, il a assuré qu'en 2008 deux mois de négociations supplémentaires avec M. Olmert (alors premier ministre) auraient suffi pour conclure un accord de paix, il n'ignorait pas qu'il donnait un coup de pouce à l'intéressé, qui hésite toujours à se lancer dans la campagne électorale pour tenter de reconquérir son poste de premier ministre. Quant au droit au retour des réfugiés palestiniens, il ne peut être abandonné à ce stade, pour une raison simple : c'est un élément essentiel de l'inévitable marchandage politique qui se déroulera lorsque les négociations israélo-palestiniennes auront repris.

Laurent Zecchini, Jérusalem, Correspondant

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