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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 15:23

 

 

Le Monde.fr | 28.09.2012 à 13h59

Par Jean-Pierre Berlan, ancien directeur de recherches à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA)

 

 

Au complexe génético-industriel et à ses scientifiques qui ont intérêt au succès industriel des organismes génétiquement modifiés (OGM) s'oppose une opinion publique dont le bon sens lui dit que si les scientifiques sont dans leur laboratoire, ce n'est pas parce qu'ils savent, mais bien parce qu'ils ne savent pas, et qu'il est dangereux de s'en remettre à des ignorants, même si, en bons dialecticiens (là aussi, qui s'ignorent), ils se font passer pour des "savants".

Les OGM sont-ils scientifiquement dangereux ? Plutôt que se laisser piéger par une expression qui implique que la modification génétique est le problème (ce qui conduit à le confier aux experts sous influence), il faut s'intéresser à ce que nous ingurgitons. Les lois et règlements exigent que les plantes semées soient "homogènes" – identiques ou presque – et "stables" – la même plante doit être vendue année après année. Un semencier fait donc des copies d'un modèle de plante. Personne ne niera que, pour les désigner, le terme "clone" est préférable à celui, usuel, de "variété" – le caractère de ce qui est varié, diversité !

Ces clones sont "pesticides". Lors de son discours de clôture du Grenelle de l'environnement le président Nicolas Sarkozy avait condamné les "OGM pesticides" – 99,6 % des OGM vendus. Le pourcentage est le même cinq ans plus tard.

Ces clones pesticides soit produisent une toxine insecticide, soit absorbent un herbicide sans mourir. De plus en plus, ces deux traits se retrouvent simultanément. La toxine insecticide est produite par toutes les cellules de la plante. L'herbicide, lui, pour agir doit pénétrer dans la plante. La construction génétique y neutralise son action. La plante survit et l'herbicide reste. C'est le cas du Roundup de Monsanto. Dans les deux cas, le pesticide entre dans l'alimentation. Les industriels agrotoxiques sont donc en train de changer le statut des pesticides : de produits toxiques à éliminer autant que possible de notre alimentation, ils en font des constituants de notre alimentation.

C'est sans danger. Il suffit de s'assurer "scientifiquement" que "dans l'état actuel des connaissances scientifiques", on ne peut pas "scientifiquement" démontrer une toxicité éventuelle. L'absence de preuve devient la preuve de l'absence. Or l'état de ces connaissances est balbutiant. Par exemple, on ne sait pas grand-chose du "développement" de l'œuf fécondé à l'organisme adulte avec sa complexité tissulaire, spatiale, hormonale, physiologique, physique, etc.

Tout plonger dans un bain de perturbateurs hormonaux et autres produits chimiques est d'autant imprudent que ces molécules peuvent entrer en synergie et être plus toxiques encore à des doses non mesurables. Pour résumer, l'Italie nous a offert un plat sublime de simplicité, la pasta al pesto. Le cartel agrotoxique veut nous imposer désormais la pasta al pesticida. Ce n'est pas à ces "experts" de décider de notre appétit.

Enfin, ces clones pesticides sont brevetés. L'enjeu ? Les êtres vivants se reproduisent et se multiplient gratuitement. La loi de la vie s'oppose à la loi du profit. La vie a donc tort. En 1998, Terminator, cet OGM qui permet de stériliser les plantes, a révélé le secret le mieux gardé de la génétique agricole: séparer ce que la vie confond, séparer la production de la reproduction.

Mais il est plus simple, discret et gratuit d'opérer cette séparation légalement avec la directive 98/44 du Parlement européen et du Conseil "de brevetabilité des inventions biotechnologiques", transposée en France et adoptée à l'unanimité par le Parlement (sauf le groupe communiste) à la fin 2004. Au nom de l'innovation. Mais le brevet – un monopole renforçant un cartel – est exactement opposé à la doxa économique qui, depuis Adam Smith, enseigne que la concurrence est source de l'innovation.

Une société démocratique doit-elle se laisser dicter sa loi par les experts – ces "hommes compétents qui se trompent en suivant les règles" (Paul Valéry) – pour évaluer les clones pesticides brevetés (ou tout autre problème) ? Pas besoin d'experts pour se rendre compte que nous courons au désastre. Des clones, alors que la diversité biologique cultivée est à l'agonie. Des clones pesticides qui permettent d'éviter les tests coûteux imposés aux agrotoxiques chimiques et nous enfoncent dans l'addiction à des poisons qui créent leur propre marché et l'élargissent, car les ravageurs et les pathogènes les contournent. Des clones pesticides brevetés qui confient notre avenir biologique aux fabricants de produits en "cide", aux fabricants de mort.

L'expression OGM et les débats qu'elle impose révèlent l'état de notre démocratie. Appeler les choses par leur nom ouvre un possible renouveau démocratique : démonter une législation semencière dépassée qui impose les clones et condamne des associations qui, comme l'association Kokopelli, luttent pour sauvegarder la diversité. Lutter sérieusement contre l'addiction aux pesticides. En finir, enfin et surtout, avec le brevet du vivant. Le Parti socialiste n'a-t-il pas dit qu'il en demanderait la renégociation ?

Bien entendu, les thuriféraires annoncent l'avènement d'OGM philanthropiques et verts. Les OGM vont nourrir la planète et protéger l'environnement. Mais nous n'avons toujours que des clones pesticides brevetés. Comment ces OGM philanthropiques et verts pourraient-ils être ceux d'une société où la maximisation du profit est la seule règle, où les scientifiques sous influence remplacent la démocratie, où les fabricants de mort ont toute liberté pour confisquer la vie.

Les OGM philanthropiques et verts sont ceux d'une société démocratique et libre, donc philanthropique et verte qui, pour ces raisons, n'en aura pas besoin.

Jean-Pierre Berlan, ancien directeur de recherches à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA)

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 15:02

 

 

 

Pour répondre à l'article de médiapart intitulé "OGM : une étude fait beaucoup de bruit pour presque rien " voici un article du site "Basta !".

Par Sophie Chapelle (21 septembre 2012)

La contre-attaque de Monsanto à l’étude sur les OGM de Gilles-Eric Séralini et du Criigen ne s’est pas faite attendre. C’est un courriel envoyé par un dirigeant de Monsanto, Jaime Costa, ingénieur agronome et directeur technique de Monsanto en Espagne. Il conseille à ses interlocuteurs d’aller consulter plusieurs réactions de scientifiques critiquant l’étude. Des scientifiques loin d’être indépendants...

Traduction de l’espagnol : « Objet : Au sujet des recherches indépendantes sur les OGM.

Sur cette page (lien), vous pouvez lire l’opinion de quelques scientifiques indépendants sur cette nouvelle publication qui n’a pas été revue par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) » [1].

Le courriel a été révélé par l’Observatoire européen des entreprises (CEO). Le lien préconisé par le cadre de Monsanto renvoie vers le site du Science Media Centre, basé à Londres et présenté comme une source d’informations indépendante. Le centre publie huit réactions de scientifiques. Tous rejettent l’étude du Criigen.

Se présentant comme une entreprise indépendante « qui travaille à promouvoir les opinions de la communauté scientifique au Royaume-Uni pour les médias », le Science Media Center est en réalité financé à 70 % par les grands noms de l’industrie de la biotechnologie. BASF, Bayer, Novartis, CropLife International sont autant de bailleurs de fonds de cette entreprise.

Malgré le conflit d’intérêt évident, l’opération semble bien fonctionner. Trois des huit experts mentionnés sur le Science Media Center ont été repris par l’agence de presse Reuters. C’est le cas de Tom Sanders, directeur du département des sciences nutritionnelles au King’s College de Londres, qui note que « cette race de rat est particulièrement sujette aux tumeurs mammaires lorsque les ingestions de nourriture ne sont pas contrôlées ».

Mais aussi de Mark Tester, professeur à l’université d’Adelaïde en Australie qui s’est étonné que les précédentes études n’aient pas soulevé les mêmes inquiétudes. « Si les effets sont aussi importants que rapporté et que l’étude est vraiment pertinente concernant l’homme, pourquoi les Nord-Américains ne tombent-ils pas comme des mouches ? » interroge t-il. « Les OGM font partie de la chaîne alimentaire depuis une décennie là-bas et la longévité continue de s’accroître inexorablement ».

Le groupe de lobby des biotechnologies Europabio a également publié un communiqué de presse citant ces mêmes experts et énumérant un ensemble d’arguments pour tenter de discréditer la recherche. Pour le CEO, ce n’est « probablement que le début des tentatives de l’industrie des biotechnologies pour miner la crédibilité de cette nouvelle étude ». L’équipe du Criigen répond à ces critiques sur le site du Nouvel Observateur.

Notes

[1] Le CEO précise avoir changé des éléments pour protéger la source.

 

Les 3 commentaires les plus recommandés

 

Dans une version de ce soir de son article cité plus haut, Hervé Kempf semble avoir repris en partie cette idée de base de notre résumé  :

 

Malheureusement, lorsque Hervé Kempf soulève la question de savoir « pourquoi, donc, les autorités publiques n'ont pas demandé à des chercheurs publics des études approfondies et neutres sur la nocivité des OGM », ayant en vue des organismes publics comme le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ou l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), la réponse n'est guère compliquée. Depuis trois décennies, et de plus en plus ouvertement après l'accession de Jacques Delors à la présidence européenne en janvier 1985, tous les gouvernements français de « droite » comme de « gauche » ont progressivement poussé les chercheurs à dépendre du secteur privé pour financer leurs recherches.

(fin de l'extrait de notre résumé)

 

Nous ne pouvons que l'en remercier. Malheureusement, il ne semble pas que l'actuel gouvernement ait l'intention d'inverser cette tendance.

 

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 14:59

 

http://www.dailymotion.com/video/xtqx6j_ogm-le-moment-de-verite_news

 

 

 

Par Wakeup-

Des chercheurs français ont étudié secrètement, pendant deux ans, 200 rats nourris au maïs transgénique. Tumeurs, pathologies lourdes… une hécatombe. Et une bombe pour l'industrie OGM.
http://tempsreel.nouvelobs.com/ogm-le-scandale/20120918.OBS2686/exclusif-oui-les-ogm-sont-des-poisons.html

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 14:14

 

http://www.dailymotion.com/video/xexa1e_nos-enfants-nous-accuseront-1-6_news

 

 









 

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 12:32

 

Les OGM par Olivier Ranson

Les OGM par Olivier Ranson

Maintenant qu'on a des images de rats complètement déformés et malades qui prouvent à quel point les OGM ne sont pas bons pour la santé, on fait comment ? C'est quoi les enjeux ? C'est difficile de s'en passer ? Je vous propose quelques éléments de réponse.

 

Bové avait raison

"C'est une hécatombe. Et c'est à pleurer" affirme le professeur Séralini dans son ouvrage Tous Cobayes (Flammarion, en librairie le 26 septembre) qui raconte les détails de l'expérience qu'il a menée avec son équipe pendant deux ans sur les effets de l'ingestion de maïs OGM parfumé au pesticide Roundup.

Pour celles ou ceux qui auraient loupé l'info : une "bombe à fragmentation scientifique, sanitaire, politique et industrielle" a été révélée en exclusivité par un article de Guillaume Malaurie dans le Nouvel Obs le 20 septembre 2012. On y apprend les détails de l'étude menée en secret par l'équipe du Criigen (Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le Génie génétique). Le Nouvel Obs revient sur les 15 ans de guerre sans merci entre pro et anti-OGM et explique le débat français en 5 vidéos.

Photos des rats testés par le Criigen

Ce qu'il faut retenir de ces travaux ? Que les OGM ont des effets sur la santé. Que les pesticides ont des effets sur la santé. Qu'il vaut mieux s'en passer si on veut pas crever ou déclarer un cancer prématurément.

Je retiens aussi que l'étude a été financée par la fondation Charles Léopold Mayer ainsi que des patrons de la grande distribution (Carrefour et Auchan notamment) qui veulent se prémunir de scandales alimentaires. Et je me joins à la surprise de plusieurs amis qui sur la toile approuvent cette étude et s'interrogent : Baptiste Rabourdin, sur le blog des EcoSapiens, estime à juste titre qu'"on est obligé de se demander à quoi rime cette science qui doit se faire dans le secret." Même si les résultats ont été publiés initialement dans la revue scientifique Food and Chemical Toxicology, c'est dingue d'avoir à le faire en secret !

Christophe Magdelaine, sur Notre Planète Info, a des doutes sur le rôle de l'INRA, du CNRS et des agences sanitaires censées contrôler et protéger les citoyens. "La réponse se trouve sans doute encore dans la recherche de business... M. Allègre l'a très bien exprimé dans un éditorial récent : "on ne provoquera pas la croissance si on est hostile au progrès scientifique, au nucléaire, aux OGM, aux nanotechnologies, aux cellules souches... et aux gaz et huile de schiste !". Advienne que pourra" affirme-t-il.

Bref, en attendant de voir Tous Cobayes, le film de Jean-Paul Jaud qui a suivi les travaux menés par le professeur Séralini (bande-annonce ci-dessous), sachez qu'il n'est pas trop compliqué de se passer d'OGM dans son alimentation.

 

 

Pas d'OGM ni de pesticides dans mon assiette

Label Agriculture Chimique - EcoSapiens

Cela fait plusieurs années que je mange bio et local, et je vous assure qu'il ne s'agit pas là d'un luxe de bobo: juste pas envie de passer trois fois en caisse - avec les subventions agricoles, avec mon caddy, avec ma santé pour payer des produits issus d'une agriculture chimique. Et puis je préfère investir dans la bouffe que dans un écran plat, aussi.

Je suis déjà revenue à plusieurs reprises sur ce blog sur les raisons qui poussent à manger local et sur la façon dont on peut apprendre à manger bien et pas cher quand on est étudiant.

Si on peut douter de ceux qui affirment qu'il est impossible d'ingérer des OGM, comprenez bien qu'il ne s'agit pas seulement des OGM dont il faut se méfier. Les produits modifiés génétiquement le sont pour être aspergés de pesticides, et donc on peut facilement avaler clairement de la m... au carré.

Sur Terra Eco, Thibaut Schepman fait le point sur les produits qui contiennent ou non des OGM tout en soulignant à quel point l'étiquetage "sans OGM" est alambiqué. Ben oui, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ?

Logo Agriculture Bio

Pour ma part, je consomme essentiellement des produits certifiés par l'agriculture biologique, je consulte le guide anti-OGM de Greenpeace en cas de doute et j'ai mes habitudes sur les marchés de producteurs bio et locaux, dont je connais bien les produits.

Forcément, faire attention à son alimentation demande d'adopter de nouveaux réflexes, ce n'est pas toujours facile. On nous apprend plus à vivre pour consommer qu'à consommer pour vivre, donc le tout est de changer progressivement, de trouver de nouveaux repères et de s'informer sur les initiatives existantes auprès de sa mairie, des associations locales, ou de sites internet comme MonPanierBio.com.

Les grands groupes comme Auchan ou Carrefour agissent aussi de plus en plus pour garantir la provenance de leurs produits. S'ils ont participé au financement de l'étude du Criigen, sachez que Carrefour est conseillé depuis longtemps par Greenpeace afin de supprimer les OGM de ses produits. Les choses progressent donc peu à peu, et on ne peut qu'espérer que le gouvernement prenne une décision ferme à ce sujet maintenant.

Et vous, ça vous inquiète les OGM ? Essayez-vous de les éviter ?

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 13:07

 

Le nouvel Obs - Créé le 18-09-2012 à 00h19 - Mis à jour le 20-09-2012 à 11h27

Des chercheurs français ont étudié secrètement, pendant deux ans, 200 rats nourris au maïs transgénique. Tumeurs, pathologies lourdes… une hécatombe. Et une bombe pour l'industrie OGM.

 

Nouvel Observateur

Photo du film "Tous cobayes ?". (Jean-Paul Jaud / ©J+B Séquences)

Photo du film "Tous cobayes ?". (Jean-Paul Jaud / ©J+B Séquences)
Sur le même sujet
Les vidéos Les photos

(Cet article paraît dans le "Nouvel Observateur" daté du 20 septembre 2012) 

 

C’est une véritable bombe que lance, ce 19 septembre à 15 heures, la très sérieuse revue américaine "Food and Chemical Toxicology" - une référence en matière de toxicologie alimentaire - en publiant les résultats de l’expérimentation menée par l’équipe du français Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen. Une bombe à fragmentation : scientifique, sanitaire, politique et industrielle. Elle pulvérise en effet une vérité officielle : l’innocuité du maïs génétiquement modifié.

Lourdement toxique et souvent mortel

Même à faible dose, l’OGM étudié se révèle lourdement toxique et souvent mortel pour des rats. A tel point que, s’il s’agissait d’un médicament, il devrait être suspendu séance tenante dans l’attente de nouvelles investigations. Car c’est ce même OGM que l’on retrouve dans nos assiettes, à travers la viande, les œufs ou le lait. 

En 2006, c’est comme un véritable thriller que commence cette recherche, dont le maître d’œuvre, Gilles-Eric Séralini, divulgue lui-même les conclusions dans un ouvrage à paraître la semaine prochaine ("Tous cobayes !", Flammarion, en librairie le 26 septembre).

Nom de code In Vivo

Jusqu’en 2011, les chercheurs ont travaillé dans des conditions de quasi-clandestinité. Ils ont crypté leurs courriels comme au Pentagone, se sont interdit toute discussion téléphonique et ont même lancé une étude leurre tant ils craignaient un coup de Jarnac des multinationales de la semence.

Le récit de l’opération – nom de code In Vivo - évoque la très difficile récupération de semences de maïs OGM NK 603, propriété brevetée de Monsanto, par le truchement d’un lycée agricole canadien. Puis la récolte et le rapatriement des "gros sacs de jute" sur le port du Havre fin 2007, avant la fabrication de croquettes dans le secret le plus total et la sélection de deux cents rats de laboratoires dits "Sprague Dawley". Bilan ? Glaçant : "Après moins d’un an de menus différenciés au maïs OGM, confie le professeur Séralini, c’était une hécatombe parmi nos rats, dont je n’avais pas imaginé l’ampleur".

 


Dans l’Obs : Oui, les OGM sont des poisons par LeNouvelObservateur

 

Pathologies lourdes, tumeurs mammaires

Tous les groupes de rats, qu’ils soient nourris avec le maïs OGM traité ou non au Roundup, l'herbicide de Monsanto, ou encore alimentés avec une eau contenant de faibles doses d’herbicide présent dans les champs OGM, sont frappés par une multitude de pathologies lourdes au 13e mois de l’expérience. Chez les femelles, cela se manifeste par des explosions en chaine de tumeurs mammaires qui atteignent parfois jusqu’à 25% de leur poids. Chez les mâles, ce sont les organes dépurateurs, le foie et les reins, qui sont atteints d’anomalies marquées ou sévères. Avec une fréquence deux à cinq fois plus importante que pour les rongeurs nourris au maïs sans OGM. 

Comparaison implacable : les rats nourris au maïs OGM déclenchent donc de deux à trois fois plus de tumeurs que les rats nourris sans OGM quel que soit leur sexe. Au début du 24e mois, c’est-à-dire à la fin de leur vie, de 50% à 80% des femelles nourries aux OGM sont touchées contre seulement 30% chez les sans-OGM.

Surtout, les tumeurs surviennent nettement plus vite chez les rats nourris aux OGM : vingt mois plus tôt chez les mâles, trois mois plus tôt chez les femelles. Pour un animal qui bénéficie de deux ans d’espérance de vie, l’écart est considérable. A titre de comparaison, un an pour un rongeur, c’est à peu près l’équivalent d’une quarantaine d’années pour un homme…

 

Exiger des comptes

C’est forte de ces conclusions que Corinne Lepage, dans un livre qui paraît vendredi 21 septembre ("La vérité sur les OGM, c’est notre affaire", Editions Charles Léopold Mayer), entend bien exiger des comptes auprès des politiques et des experts, français et européens, des agences sanitaires et de la Commission de Bruxelles, qui se sont si longtemps opposés et par tous les moyens au principe d’une étude de longue durée sur l'impact physiologique des OGM.

Cette bataille, l’ex-ministre de l’Ecologie et première vice-présidente de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire à Strasbourg, la mène depuis quinze ans au sein du Criigen (Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le Génie génétique) avec Joël Spiroux et Gilles-Eric Séralini. Une simple association 1901 qui a pourtant été capable de réunir de bout en bout les fonds de cette recherche (3,2 millions d’euros) que ni l’Inra, ni le CNRS, ni aucun organisme public n’avaient jugé judicieux d’entreprendre.

Une étude financée par Auchan et Carrefour

Comment ? Autre surprise : en sollicitant la Fondation suisse Charles Léopold Mayer. Mais aussi les patrons de la grande distribution (Carrefour, Auchan..), qui se sont réunis pour l'occasion en association. Depuis la vache folle, ces derniers veulent en effet se prémunir de tout nouveau scandale alimentaire. A tel point que c’est Gérard Mulliez, fondateur du groupe Auchan, qui a débloqué les premiers financements.

L’étude du professeur Séralini laisse donc présager une nouvelle guerre meurtrière entre pro et anti-OGM. Les agences sanitaires exigeront-elles de toute urgence des études analogues pour vérifier les conclusions des scientifiques français ? Ce serait bien le moins. Monsanto, la plus grande firme mondiale de semences transgéniques, laissera-t-elle faire ? Peu probable : sa survie serait en jeu. Pour une seule plante OGM, il y a une centaine de variétés. Ce qui impliquerait au moins une dizaine d'études de 100 à 150 millions d’euros chacune !

Le temps de la vérité

Sauf que, dans cette nouvelle confrontation, le débat ne pourra plus s’enliser comme par le passé. Dés le 26 septembre, chacun pourra voir au cinéma le film choc de Jean-Paul Jaud, "Tous Cobayes ?", adapté du livre de Gilles-Eric Séralini, et les terribles images des rats étouffant dans leurs tumeurs. Des images qui vont faire le tour de la planète et d’internet, puisqu'elles seront diffusées sur Canal+ (au "Grand Journal" du 19 septembre) et sur France 5 (le 16 octobre dans un documentaire). Pour les OGM, l’ère du doute s’achève. Le temps de la vérité commence.

Etude publié par la revue américaine "Food and Chemical Toxicology" :

 

> A lire : l'interview de Gilles-Eric Séralini, ainsi que des extraits de son livre "Tous cobayes!" (Flammarion), dans "Le nouvel Observateur" du 20 septembre.

 

 

 

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 10:37

 

 

Le Monde.fr | 19.09.2012 à 11h19 • Mis à jour le 19.09.2012 à 12h19

 

Un maïs OGM de Monsanto soupçonné de toxicité

 

Par Stéphane Foucart

 
Photos du film "Tous cobayes ?" de Jean-Paul Jaud, qui sortira le 26 septembre en même temps que le livre "Tous cobayes !" de Gilles-Eric Séralini.

Tumeurs mammaires chez les femelles, troubles hépatiques et rénaux chez les mâles, espérance de vie réduite sur les animaux des deux sexes... L'étude conduite par le biologiste Gilles-Eric Séralini (université de Caen) et à paraître dans la prochaine édition de la revue Food and Chemical Toxicology fait grand bruit : elle est la première à suggérer des effets délétères, sur le rat, de la consommation d'un maïs génétiquement modifié – dit NK603, commercialisé par la firme Monsanto – associé ou non au Round-Up, l'herbicide auquel il est rendu tolérant.

 

Les auteurs ont mis en place un protocole expérimental particulièrement ambitieux. Ils ont testé – sur un total de plus de 200 rats, et pendant deux ans – les effets d'un régime alimentaire composé de trois doses différentes du maïs transgénique (11 %, 22 % et 33 %), cultivé ou non avec son herbicide-compagnon.

Trois groupes ont également été testés avec des doses croissantes du produit phytosanitaire seul, non associé à l'OGM. Au total, donc, ce sont neuf groupes de 20 rats (3 groupes avec OGM, 3 groupes avec OGM et Roundup, 3 groupes avec Roundup) qui ont été comparés à un groupe témoin, nourri avec la variété de maïs non transgénique la plus proche de l'OGM testé, sans traitement à l'herbicide.

 

 MORTALITÉ ACCRUE


La mortalité a été accrue dans l'ensemble des groupes traités.

 

Sur l'ensemble des groupes traités, les différences les plus significatives avec le groupe témoin apparaissent au bout d'environ un an. Chez les mâles, les congestions et les nécroses du foie sont 2,5 fois à 5,5 fois plus fréquentes. Ces derniers souffrent également 1,3 fois à 2,3 fois plus d'atteintes rénales sévères. Les tumeurs mammaires ont été également plus fréquemment observées dans tous les groupes traités, mais pas toujours de manière statistiquement significative.

Quant à la mortalité, elle a également été accrue dans l'ensemble des groupes traités. Dans le groupe témoin, la durée de vie des mâles a été en moyenne de 624 jours et de 701 jours pour les femelles. "Une fois la période moyenne de survie écoulée, toute mort a été largement considérée comme due au vieillissement, écrivent les auteurs. Avant cette période, 30 % des mâles et 20 % des femelles du groupe témoin sont morts spontanément, alors que jusqu'à 50 % des mâles et 70 % des femelles sont morts [prématurément] dans des groupes nourris avec l'OGM."

 Les auteurs de ces travaux notent que la majorité des effets détectés ne sont pas proportionnels aux doses d'OGM ou d'herbicide auxquelles ont été exposés les animaux. Cette absence de proportionnalité entre la dose et la réponse biologique – une petite dose peut produire des effets plus importants que des doses plus fortes –, est désormais bien documentée dans le cas des substances qui perturbent le système hormonal.

Selon les auteurs, le Round-Up pourrait donc se comporter comme un perturbateur endocrinien. Cependant, cela n'explique pas les effets mesurés sur les animaux nourris à l'OGM seul. Pour les auteurs, la construction génétique de l'OGM entraîne la modification d'une enzyme (dite ESPS synthase) impliquée dans la synthèse d'acides aminés aromatiques ayant un effet de protection contre la cancérogénèse. Le fait que la production de ces acides aminés soit réduite pourrait expliquer, selon les auteurs, les pathologies plus fréquemment observées chez les rats exposés à l'OGM seul.

 

Les tumeurs mammaires ont été plus fréquemment observées dans tous les groupes traités.

 

FINANCEMENT PAR DES FIRMES AGROCHIMIQUES

La publication de M. Séralini va sans nul doute relancer l'affrontement entre pro et anti-OGM. Et ce d'autant plus qu'elle est publiée dans une revue importante, ne publiant qu'après "une relecture par les pairs" (ou peer review), c'est-à-dire une expertise technique sur les résultats présentés. Cependant et de manière inhabituelle, Le Monde n'a pu prendre connaissance de l'étude sous embargo qu'après la signature d'un accord de confidentialité expirant mercredi 19 septembre dans l'après-midi. Le Monde n'a donc pas pu soumettre pour avis à d'autres scientifiques l'étude de M. Séralini. Demander leur opinion à des spécialistes est généralement l'usage, notamment lorsque les conclusions d'une étude vont à rebours des travaux précédemment publiés sur le sujet.

Or jusqu'à présent, de nombreuses études de toxicologie ont été menées sur différents OGM et sur différentes espèces animales, sans montrer de différences biologiquement significatives entre les animaux témoins et ceux nourris avec les végétaux modifiés. Cependant, la plupart de ces travaux, rassemblés dans une récente revue de littérature conduite par Chelsea Snell (université de Nottingham, Royaume-Uni) et publiée en janvier dans Food and Chemical Toxicology, ont été menés sur des durées très inférieures à deux ans, et avec un plus faible nombre de paramètres biologiques contrôlés chez les animaux. De plus, tous ou presque ont été financés ou directement menés par les firmes agrochimiques elles-mêmes.

Les travaux de M. Séralini – dont le budget s'est élevé selon lui à plus de 3 millions d'euros – ont, pour leur part, été financés par la Fondation Charles-Léopold Mayer, par l'association CERES (qui rassemble notamment des entreprises de la grande distribution), le ministère français de la recherche et le Criigen (Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique), une association qui milite contre les biotechnologies.

En tout état de cause, cette nouvelle publication sera placée sous l'attention soutenue de l'ensemble de la communauté scientifique et des agrochimistes, qui y chercheront les biais possibles et les faiblesses expérimentales. Interrogé par Le Monde, M. Séralini s'engage à fournir à la communauté scientifique l'ensemble des données brutes de son expérience – ce que ne font pas les agrochimistes qui mènent ce type d'études –, afin qu'elles puissent être réanalysées par ses contradicteurs.

Stéphane Foucart

 

 

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 20:57

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 19.06.2012 à 17h14 • Mis à jour le 19.06.2012 à 17h14

Un champ de colza génétiquement modifié.

Des militants anti-OGM, condamnés pour avoir fauché en 2010 une parcelle de vigne transgénique de l'Institut national de recherche agronomique (INRA) à Colmar (Haut-Rhin), ont annoncé mardi 19 juin avoir déposé une plainte contre l'institut, lui reprochant d'avoir mené ses essais dans l'illégalité.

Cette plainte a été déposée à Colmar, où doit s'ouvrir mercredi le procès en appel d'une soixantaine de "faucheurs volontaires". En première instance, ils avaient été condamnés à verser quelque 57 000 euros à l'INRA et, pour la plupart, à deux mois de prison avec sursis.
 

"La plainte contre l'Inra a été déposée formellement par la Confédération paysanne et par une association alsacienne, et les faucheurs seront partie civiles", a expliqué Guillaume de Crop, un porte-parole des faucheurs, qui sont 55 à avoir fait appel de leur condamnation en octobre 2011.

 

 ILS ONT NUI À LEUR PROPRE CAUSE, SELON L'INRA

Les militants anti-OGM, qui avaient entièrement détruit une parcelle de plusieurs dizaines de pieds de vignes OGM le 15 août 2010, estiment que l'INRA a mené dans l'illégalité ses essais, non couverts par une autorisation de l'Etat pendant plusieurs mois, selon eux.

Ils avaient déjà développé cet argument, sans succès, lors de leur procès en première instance, en septembre 2011. Lors du procès en appel, qui se tiendra sur deux jours, ils comptent une nouvelle fois présenter leurs arguments contre les OGM et faire valoir que l'essai de l'INRA était inutile et dangereux pour l'environnement.

L'institut menait à Colmar une expérimentation en plein air, pour tester la résistance de porte-greffes de vignes génétiquement modifiés à une maladie virale de la vigne, le court-noué. "Nous allions conclure que des transgènes pouvaient passer dans le sol et que le recours aux OGM ne permettait pas aux vignes de résister à la maladie du court-noué", a affirmé Jean-François Launay, porte-parole de l'INRA, pour qui les faucheurs ont nui à leur propre cause.

 

 

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 17:16

lefigaro.fr - Par Yves Miserey  - Mis à jour le 25/05/2012 à 22:31 | publié le 25/05/2012 à 20:22

 

 

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Les agriculteurs américains ont l'impression d'avoir été floués par les semenciers qui leur avaient dit qu'avec les OGM résistants aux herbicides ils n'auraient plus jamais de problèmes avec les mauvaises herbes. Crédits photo : DERRICK CEYRAC/AFP

Aux États-Unis, des millions d'hectares sont infestés par des plantes sauvages résistantes au Roundup, l'herbicide produit par Monsanto.

L'Académie américaine des sciences organisait le 10 mai un sommet sur les plantes génétiquement modifiées résistantes aux herbicides. Une réunion de crise. Les agriculteurs américains ont l'impression d'avoir été floués par les semenciers qui leur avaient dit qu'avec les OGM résistants aux herbicides ils n'auraient plus jamais de problèmes avec les mauvaises herbes. Il leur suffisait de pulvériser du glyphosate - une molécule créée par Monsanto aujourd'hui dans le domaine public - pour être tranquilles. Un seul passage était nécessaire pour tout détruire sauf les cultures dotées d'un gène de résistance. Les agriculteurs ont bénéficié de ce système au début: les rendements étaient meilleurs, le temps de travail et les coûts réduits. Aujourd'hui, ils déchantent.

Les mauvaises herbes deviennent résistantes elles aussi au Roundup, elles se multiplient très vite et envahissent les champs de soja, de maïs, de coton et de colza. Près de 8 millions d'hectares sont d'ores et déjà infestés. «Avec les herbicides, il se passe la même chose qu'avec les antibiotiques. À les utiliser trop souvent et systématiquement, ils perdent leur efficacité car les plantes développent des résistances», explique Xavier Reboud, de l'Inra de Dijon. La crise actuelle ne le surprend pas ; il l'attendait même plus tôt. Les OGM ont fait exploser la consommation de glyphosate: elle est passée dans les champs de maïs de 1,8 million de tonnes en 2000 à 30 millions de tonnes l'an dernier.

Chaque année, de nouvelles plantes sauvages développent des résistances. Leurs mécanismes de défense sont efficaces et, une fois sélectionnés, ils sont transmis à leur nombreuse descendance. L'organisation internationale chargée de leur contrôle (ISHRW) a déjà recensé 23 espèces sauvages résistantes. «Mais ce chiffre sous-estime le problème car il ne prend en compte que les plantes résistantes à une dose quatre fois supérieure à celle couramment appliquée, explique Bill Freese, du Centre américain de sécurité alimentaire, dans une interview à la revue The Scientist. Quantité d'autres mauvaises herbes tolèrent des doses plus basses de glyphosate et ce sont elles qui ont un gros impact dans les cultures.» Il y en aurait en fait plus de 380, selon Harold Coble, du ministère américain de l'Agriculture.

En Alabama, l'amarante de Palmer, une grande plante buissonnante qui pousse très vite et produit des millions de graines minuscules, infeste 80 % des champs de coton OGM et 61 % des champs de soja OGM. Le préjudice pour les agriculteurs est estimé en tout à 82 millions de dollars.

Graves conséquences

Pour faire face à la situation, les industriels projettent d'associer d'autres herbicides, ce qui accroîtra la pollution, et d'ajouter un nouveau gène de résistance dans les plantes cultivées. «Ils abusent les gens en disant que c'est une solution. Les plantes vont devenir résistantes aux deux herbicides», estime Henri Darmency, de l'Inra de Dijon, qui a participé à l'expertise collective sur le sujet publiée par l'Inra en novembre 2011. «Dans les mélanges, les doses sont moins importantes, ce qui accroît les risques de développement de résistance. C'est une fuite en avant», ajoute Xavier Reboud. En attendant, Monsanto offre gratuitement aux agriculteurs un deuxième herbicide. L'utilisation d'un même herbicide sur d'énormes surfaces comme c'est le cas avec le glyphosate aux États-Unis, en Amérique du Sud ou en Australie peut avoir de graves conséquences, comme l'abus des antibiotiques. «La sensibilité des plantes aux herbicides est un bien commun et l'agriculture industrielle est en train de le détruire, estime Xavier Reboud. On va dans le mur.»

Des alternatives aux OGM sont d'ores et déjà recherchées. Des moissonneuses-batteuses capables de trier à part les graines des mauvaises herbes et de les broyer sont testées en Australie. La maîtrise des mauvaises herbes demandera sûrement plus de travail. «Les OGM résistants aux herbicides ont apporté tellement de confort aux agriculteurs américains qu'ils ne sont pas prêts à les abandonner», souligne le chercheur.

 

LIRE AUSSI:

» OGM: l'UE pourrait annuler l'interdiction du MON 810

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 13:57

 

http://lesmoutonsenrages.fr/2012/05/06/monsanto-condamne-au-bresil-devra-rembourser-des-milliards-aux-paysans/

6 mai 2012 - Posté par dudul

 

 

Après avoir été condamné le 13 février en France, pour Intoxication à l’herbicide dun agriculteur. Monsanto vient d’être condamné le 4 avril dernier au Brésil, à rembourser  les frais de licence payés depuis la campagne culturale de 2003 ainsi qu’à stopper la collecte des Royalties.  Soyons franc, le fait que Monsanto s’en prenne plein la gueule, nous fait bien plaisir…

 

Le 4 avril 2012, le juge Giovanni Conti, du tribunal de l’Etat du Rio Grande do Sul, a ordonné de suspendre la collecte des redevances (royalties) sur les semences génétiquement modifiées de soja pour Monsanto  . La décision prévoit également le remboursement des frais de licence payés depuis la campagne culturale de 2003/2004, en soulignant que les pratiques commerciales des entreprises transnationales semencières comme Monsanto ont violé la loi brésilienne sur les variétés  . Si Monsanto ne respecte pas ce jugement, une pénalité de 400 000 euros par jour sera alors appliquée.

Au niveau de l’Etat fédéral, Monsanto envisage de faire appel de cette décision, mettant en cause notamment la recevabilité de la plainte déposée par des organisations puisqu’elle n’a de relations commerciales qu’avec des individus. Mais surtout, la Cour suprême du Brésil va maintenant déterminer si cette décision a ou non une portée nationale.

 
L’enjeu n’est pas mince puisque cette décision pourrait impliquer un remboursement par Monsanto de près de 6,2 milliards d’euros pour plus de cinq millions d’agriculteurs au Brésil.

Le recours collectif  avait été initié par les associations d’agriculteurs de Passo Fundo, Santiago et Sertão en 2009. Se sont jointes à la plainte l’organisation des travailleurs agricoles du Rio Grande do Sul et les associations des agriculteurs de Giruá et Arvorezinha. Ces organisations se plaignaient de l’obligation faite aux agriculteurs de payer des royalties sur les semences achetées mais également sur les semences conservées des récoltes des années précédentes. Un tel système les empêchaient donc, d’une part de pouvoir ressemer les années suivantes et, d’autre part, de donner ou échanger leurs semences. En clair, ces organisations d’agriculteurs brésiliens refusent de payer quelque redevance que ce soit sur des semences récoltées, triées et ressemées.

Sur la situation juridique des brevets au Brésil, Inf’OGM expliquait dans un article publié en 2006  que « au Brésil, les inventions biotechnologiques sont réglées par les articles 10 et 18 de la loi 9.279 (1996). La loi établit, a priori, la brevetabilité de toutes les inventions. L’article 10 exclut de la définition de l’invention [...] “tout ou partie d’êtres vivants naturels et des matériels biologiques trouvés dans la nature, ou encore qui en sont isolés, y compris le génome ou germoplasme de tout être vivant naturel et les processus biologiques naturels”. [...] Les êtres vivants trouvés dans la nature ne sont pas considérés comme une invention dans leur tout ou en parties. L’article 18, lui, définit la matière non-brevetable. Il dit expressément que les êtres vivants et parties d’êtres vivants ne sont pas brevetables, à l’exception des micro-organismes transgéniques. Pour éviter, aussi, des imprécisions par rapport à ce que serait un micro-organisme transgénique, le paragraphe unique, très discuté pendant le processus législatif, a apporté une solution consensuelle, excluant de la brevetabilité tout ou partie de plantes ou d’animaux. Il dit explicitement : “Aux fins de cette Loi, des micro-organismes transgéniques sont des organismes qui, à l’exception de tout ou partie de plantes ou d’animaux, expriment, par l’intervention humaine directe dans leur composition génétique, une caractéristique qui, normalement, n’est pas réalisable par l’espèce dans des conditions naturelles’’ ».

Mais Monsanto avait réussi à contourner cette loi, notamment en signant des accords avec producteurs et négociants qui, en bout de course, leur imposaient le paiement des royalties. Ce que les organisations contestaient donc en justice.

Brésil, Argentine… et France : même combat ?

Une situation similaire s’était présentée en Argentine où Monsanto avait cherché aussi à « négocier » des royalties, mais après les mises en cultures ! Les négociations ayant échoué, Monsanto avait alors cherché à attaquer les entreprises européennes qui importaient du soja GM. A plusieurs reprises, les tribunaux européens ont dénié à Monsanto ce droit de récupérer ses royalties sur le soja GM importé sous forme de farine ou de tourteaux pour alimentation animale.

Au Brésil, Monsanto entendait introduire, pour la campagne 2012/2013, une nouvelle variété de soja GM, « intacta RRpro », autorisée au Brésil en 2010, et souhaitait aussi augmenter les royalties de 48 euros/hectares, passant ainsi à 145 euros/hectares. Monsanto justifiait cette augmentation par l’assurance de meilleurs rendements avec cette variété et des épandages moindres.

Rappelons qu’en France, les brevets ne peuvent être déposés sur les variétés. Le système du Certificat d’Obtention Végétale a été adopté en lieu et place et vient d’ailleurs d’être modifié fin 2011. La nouvelle loi impose maintenant aux agriculteurs de payer des royalties sur leurs semences de ferme (pour 21 plantes), c’est-à-dire lorsqu’ils conservent une partie de leur récolte et qu’ils la ressèment l’année suivante. Ce même dispositif que les organisations agricoles viennent de faire annuler pour le soja transgénique au Brésil…

source: Inf’OGM


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