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27 février 2017 1 27 /02 /février /2017 15:22

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

Agriculture

Comment le coton OGM de Monsanto s’est transformé en fléau pour les paysans du Burkina Faso

 

par , Mien De Graeve, Wouter Elsen

 

 

Au Burkina Faso, les jours de Monsanto sont comptés. La multinationale se retire du pays. L’introduction de son coton OGM en 2009 ne s’y est pas vraiment passée comme prévu : présentée comme une solution miracle aux attaques de ravageurs, la nouvelle variété a surtout fini par ravager la qualité et la réputation du coton burkinabè. Mais le géant agro-chimique n’est pas seul en cause : à l’heure d’établir les responsabilités, les autorités locales sont en première ligne. Basta ! publie en exclusivité une enquête en trois parties sur la filière du coton transgénique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Première étape : comment la firme américaine a-t-elle réussi à y vendre son coton transgénique.

« Monsanto est parti, mais mes problèmes restent. » Mohamed Traoré est cultivateur de coton dans la région de Houndé, dans le sud-ouest du Burkina Faso. Dans son pays, les yeux sont tournés vers la moins appréciée des multinationales : Monsanto. Quelques semaines après la reprise du géant de la chimie par son concurrent allemand Bayer, le magazine Jeune Afrique, au mois d’octobre 2016, publiait un mail interne de la société, annonçant son départ prochain du Burkina Faso. En cause ? Un gigantesque fiasco agro-industriel qui a fait tanguer toute l’économie agricole du pays. Quelques années après son introduction massive, présentée comme une solution miracle aux difficultés de la filière locale, la variété OGM commercialisée par Monsanto a été à l’origine d’une dégradation dramatique de la qualité du coton burkinabè, dont les propriétés – en particulier la longueur de fibre – étaient jusqu’alors très prisées des pays importateurs de cet « or blanc ».

Importé afin de résister aux attaques des insectes, qui avaient coutume de ravager les cultures du pays, le coton OGM a pour effet secondaire d’entraîner, d’année en année, une réduction progressive de la taille de la fibre. Problème : plus la fibre est longue, plus le travail sur les machines de tissage est efficace. Confronté à cette situation, Monsanto semble avoir opté pour un repli stratégique du pays.

La nouvelle du départ de la multinationale n’est cependant pas encore officiellement confirmée, et les responsables du secteur cotonnier burkinabè déclarent que des tractations sont en cours. Mais plusieurs personnes proches de Monsanto confirment que l’entreprise ne veut plus rester. Les groupes d’action locaux et internationaux anti-OGM s’en réjouissent. Ils comparent cet événement aux manifestations de courageux burkinabè qui ont chassé le dictateur Blaise Compaoré, le 31 octobre 2014. Sur les réseaux sociaux, le peuple se congratule d’avoir dit « non » à Monsanto.

De la crise du coton à l’introduction des OGM

Pour comprendre les causes de ce fiasco, il faut revenir en 1996. Toute la région de l’Afrique de l’Ouest est alors touchée par une invasion massive de chenilles s’attaquant aux récoltes. Les pesticides que les pays producteurs ouest-africains utilisent depuis des années sont devenus inefficaces. Le secteur lance alors le « Programme fenêtre » pour un traitement plus pointu et plus différencié dans le temps des plants de coton. Le programme semble efficace mais au bout de deux ans, les cultivateurs de coton burkinabè subissent à nouveau un coup dur. En septembre 1998, un insecte jusque-là inconnu, la mouche blanche, provoque des dégâts sévères alors que les champs sont blancs comme neige.

La panique est totale. Le coton est un secteur très stratégique au Burkina Faso, représentant 4 % du produit national brut et environ deux tiers des bénéfices d’exportation. Le secteur crée de manière directe et indirecte au moins 25% des emplois du pays. Il se raconte que l’introduction des cotons OGM au Burkina Faso est liée au fait que l’ancien président, Blaise Compaoré, entretenait une relation difficile avec les États-Unis. En 2000, les américains menace le pays de sanctions parce que Compaoré entretenait un trafic illégal d’armes et de diamants pendant la guerre civile au Sierra Leone. Il aurait accepté les OGM de Monsanto en échange de leur silence vis-à-vis de ces trafics.

« Un coton anti-ravageurs, c’était comme un rêve »

Une autre histoire est avancée par le professeur Roger Zangre, responsable à la fin des années 90 de l’Agence nationale de valorisation des résultats de recherche (ANVARR). « En 1999, je participais avec quelques collègues à une conférence au Cameroun. C’est là-bas que nous avons rencontré Monsanto. La démonstration de leur coton contenant le gène Bt (Bacillus thuringiensis) a été pour nous une vraie révélation. Un coton qui pouvait se défendre contre les ravageurs, pour nous c’était comme un rêve. Nous avons invité Monsanto au Burkina Faso ».

Cyr Payim Ouedraogo, journaliste scientifique, affirme lui aussi que les cotons OGM n’ont pas été imposés au Burkina Faso : « A la base, ce sont les cultivateurs de coton qui ont constaté qu’il existait un sérieux problème. Le gouvernement a demandé aux scientifiques de trouver une solution et celle-ci a été trouvée auprès de Monsanto. Nous n’avons pas pris de décision du jour au lendemain : les Burkinabè ont même voulu être prudents, et ils ont également sollicité la société suisse Syngenta. Mais cette dernière a disparu des négociations, parce que leur produit n’était pas assez performant. Finalement ils ont décidé de travailler avec Monsanto. C’est le business, c’est tout. »

La récolte du coton est très intensive et demande beaucoup de main d’œuvre. Ce sont surtout les femmes qui passent des longues journées dans les champs pendant la récolte. Elles gagnent environ 1 000 FCFA (1,5 euros) par jour. © Wouter Elsen

Le coton OGM a probablement été efficace dans un premier temps. Le secteur du coton était sous pression à cause des invasions successives d’insectes. S’il n’avait rien fait, le gouvernement risquait de faire face à des mouvements sociaux, car de nombreuses familles dépendent du coton pour leur survie. Le secteur génère beaucoup d’emplois secondaires : usines d’égrenage, transport, huileries... et a longtemps constitué la seule activité rapportant des devises étrangères au pays [1]. Sur le rôle des États-Unis, Cyr Payim Ouedraogo explique : « Si cela permettait de calmer un peu les tensions entre Washington et Ouagadougou, pourquoi pas ? »

 

Contournement de la réglementation, avec l’appui du gouvernement

Une des conditions pour que Monsanto introduise des OGM dans un nouveau pays est le respect du règlement national sur la biosécurité. Encore faut-il que ce règlement existe. Le professeur Roger Zangre de l’ANVARR était aussi président du Comité provisoire de la biosécurité qui, en 2000, commence à rédiger la loi burkinabè sur le sujet.

Le groupe travaille pendant deux ans sur cette réglementation validée début 2003. Zangre maintient que toutes les étapes légales ont été respectées. Le Burkina Faso a-t-il subi des pressions pour accepter les OGM ? « En juillet 2003, Sofitex, qui était à cette époque la seule société cotonnière nationale, a organisé une conférence internationale sur les biotechnologies. Tout le monde était représenté : les entreprises, les chercheurs, les consommateurs, les chefs coutumiers. Quelqu’un dans le public a raconté qu’il était en mission à Dakar et qu’il avait appris là-bas qu’on cultivait du coton OGM au Burkina Faso. Les gens étaient furieux, ils ont posé des questions et devant tout le monde Monsanto a été obligé de reconnaître qu’on était en effet en train de faire des essais en milieu contrôlé. Moi j’étais le président du Comité, mais je n’étais pas informé », raconte-t-il.

Comité de façade

Pourtant Monsanto a bien reçu une autorisation pour réaliser ces essais, un décret présidentiel même. Le journaliste Cyr Payim Ouedraogo tempère : « Les autorités n’ont pas su bien communiquer. Que voulez-vous ? Dans pas mal d’institutions du pays, même aujourd’hui, il n’y a pas de bons communicants. »

Le professeur Zangre a une autre opinion : « A la sortie de la conférence, quelqu’un de Monsanto est venu me demander d’écrire que le Comité était au courant des essais. J’ai refusé, il a insisté. Deux semaines plus tard, j’ai écrit un document que Monsanto n’a pas pu exploiter parce que considéré comme trop superficiel. Depuis, on m’a écarté de la présidence du Comité. » Il semble que ce comité provisoire n’était qu’une opération de façade. Les décisions avaient vraisemblablement déjà été prises au plus haut niveau. Le soi-disant débat démocratique qui aurait dû avoir lieu auparavant a en fait été réalisé en toute hâte par la suite.

Détérioration rapide des plants OGM

Bien que Zangre soit un défenseur des OGM, il est globalement d’accord avec son collègue Didier Zongo, également professeur mais opposant notoire aux OGM, lorsqu’il évoque les énormes bévues réalisées suite à l’introduction du coton OGM. 
Pour le professeur Zongo, « le coton OGM est au Burkina Faso le résultat du croisement entre une variété américaine contenant le gène Bt, et une variété locale burkinabè. La caractéristique la plus importante de la variété burkinabè était la fibre longue. La nouvelle variété obtenue après croisement contenait donc le gène Bt et la fibre longue. »

« Tous les chercheurs savent qu’on ne peut pas se contenter de cela. On doit faire des rétro-croisements et à chaque fois sélectionner la plante qui contient les bonnes caractéristiques, c’est-à-dire la fibre longue et le gène Bt [2]. Normalement on doit effectuer jusqu’à sept rétro-croisements afin de fixer à la fois la résistance contre les insectes, que procure le gène Bt, et toutes les caractéristiques de notre variété locale. Dans les faits, la variété commercialisée au Burkina Faso n’était le résultat que de deux rétro-croisements. » La variété a commencé à se détériorer rapidement, alors même que la qualité du coton burkinabè était reconnue comme la meilleure dans le monde du fait de sa fibre exceptionnellement longue​. « Cette négligence a fait que notre pays, qui à l’époque n’avait pas d’égal avec d’autres pays cotonniers, a perdu son label de qualité. »

Un ancien employé de Monsanto : « On n’a pas fait ce qu’on aurait dû faire »

Depuis que le Burkina Faso a annoncé un « arrêt provisoire » du coton génétiquement modifié, en avril 2016, Monsanto se refuse à tout commentaire et communiqué officiel. Un ancien employé de la société a pourtant bien voulu parler avec nous. Ses révélations ne sont rien de moins qu’un aveu. « L’analyse sur les rétro-croisements est correcte. On aurait dû continuer. On a commis de grandes erreurs. On n’a pas fait ce qu’on aurait dû faire. »

Il semble que Monsanto ait habilement utilisé le désarroi qui régnait à ce moment-là dans le secteur du coton pour introduire son produit. Le contrat avec Monsanto promettait une solution immédiate aux problèmes des insectes dans les champs de coton, ainsi qu’une augmentation de la production par hectare et du nombre de graines par capsule de coton.

Le coton transgénique a répondu pendant plusieurs années à ces conditions. Mais dans le contrat, rien n’était stipulé sur la longueur de la fibre de coton. Les chercheurs de Monsanto et leurs collègues burkinabè savaient pourtant qu’une négligence dans les rétro-croisements amènerait des problèmes. « Personne n’a réfléchi aux conséquences, confirme l’ancien employé. Il n’y a pas d’excuses pour cela, c’est du laxisme, les acteurs de la filière s’en fichent de l’agriculteur, ils ont un mépris total pour les paysans. C’est pénible mais c’est comme ça. »

« Aucune promesse tenue »

A la question de savoir pourquoi les rétro-croisements n’ont pas été poursuivis alors que le raccourcissement de la fibre est constaté dès 2010, et que tout le monde savait que la solution était là, l’ancien employé de Monsanto répond : « Oui, c’est grave. Pour une entreprise comme Monsanto, le marché dans un pays comme le Burkina Faso n’est pas assez important ; il ne représente pas assez de dollars. Ça ne valait pas la peine d’investir encore plus. »

Chez l’INERA (Institut National d’Expérimentation et de Recherche Agricole), l’institut burkinabè qui a travaillé avec Monsanto, personne n’est habilité à faire un commentaire. Même s’ils l’avaient voulu, les scientifiques burkinabè n’auraient pas pu manipuler cette variété. « Quand on a la technologie de quelqu’un, on ne peut pas l’utiliser et la changer à sa guise. Il y a un contrat qui décrit la collaboration et les implications. C’est du business », explique Cyr Payim Ouedraogo.

La déception chez les scientifiques est grande comme en atteste le professeur Roger Zangre : « Ce qui était essentiel dans le contrat avec Monsanto c’était le renforcement des capacités. On pensait que nos chercheurs allaient apprendre comment isoler des gènes et comment les introduire dans d’autres plantes. On aurait pu être les maîtres de la biotechnologie en Afrique de l’Ouest. Aucune de ces promesses n’a été tenue. »

Mien De Graeve, Wouter Elsen, Abdul Razac Napon

Traduction du néerlandais : Jos Mestdagh

Photo de Une : Mohamed Traore contemple le travail de récolte dans son champ. En ce moment le coton est le seul produit agricole qu’il peut commercialiser. Il en dépend pour pouvoir payer la scolarité de ses enfants. Mais s’il avait le choix, il arrêterait la culture de coton. © Wouter Elsen

 

Cette enquête a pu être réalisée grâce au soutien de Journalismfund (Flanders Connecting Continents). Les auteurs remercient chaleureusement les deux jeunes chercheurs, Edouard Idrissa Sanou et Lodewijk van Dycke, pour leurs points de vue précieux et innovants ainsi que pour leurs conseils scientifiques. L’article a été publié initialement en néerlandais sur le site www.mo.be.

 

 

Notes

[1L’exportation de l’or par le Burkina Faso a désormais dépassé celle du coton.

[2En génétique, un rétro-croisement, aussi appelé « croisement en retour », est le croisement d’un hybride avec l’un de ses parents ou avec un individu similaire sur le plan génétique à l’un de ses parents, de manière à obtenir un descendant ayant une identité génétique plus proche de celle du parent.

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 14:56

 

Source : https://www.francebleu.fr

 

 

Climat – Environnement

Les faucheurs volontaires arrachent du Colza à Messigny vers Dijon

Par Victoria Koussa, France Bleu Bourgogne vendredi 13 janvier 2017 à 12:44 Mis à jour le vendredi 13 janvier 2017 à 15:04

 

 

 

 

La culture du colza

La culture du colza © Radio France

 

Près d'un hectare de colza a été arraché dans le hameau des Herbuottes par les faucheurs volontaires de Côte-d'Or la nuit dernière.

Nouvelle action. Le collectif écologiste de la Confédération paysanne qui prône la désobéissance civile, les Faucheurs Volontaires, a arraché tous les pieds de colza sur une plateforme d'essai la nuit dernière. Elle est située au hameau des Herbuottes à Messigny-et-Vantoux, au nord de Dijon.

 

Près d'un hectare

Précisément 7 000 mètres carrés, soit trois-quart d'un hectare de plants de colza sont concernés par la nouvelle action des Faucheurs Volontaires. C'est presque deux mois après une action similaire sur une parcelle de Dijon Céréales pour dénoncer des herbicides présents dans ces plateformes d'essai.

 

 

 

Source : https://www.francebleu.fr

 

 

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23 décembre 2016 5 23 /12 /décembre /2016 16:15

 

 

Source : http://positivr.fr/ogm-coton-monsanto-burkina-faso/

 

 

Le Burkina dit stop au coton OGM de Monsanto.. et fait une super récolte

 

Dans certains cas, la marche arrière s'avère être le meilleur des choix. La preuve avec ces agriculteurs burkinabé qui renouent enfin avec le succès !

 

 

Pour booster leur activité, les producteurs de coton burkinabé ont eu une idée : en finir avec les semences OGM de Monsanto. Est-ce que ça a marché ? Oh que oui ! Non seulement la récolte est bonne mais, en plus, le produit est d’excellente qualité… et se vend bien plus cher ! Gros plan sur un retour en arrière heureux et salvateur.

Le mariage entre Monsanto et le Burkina Faso remonte à 2009. À l’époque, ce pays (qui compte parmi les plus pauvres de notre planète) avait mis tous ses espoirs dans un coton OGM aux promesses extraordinaires : moins de travail, davantage de rendements, plus de profits. En gros, Monsanto allait changer la vie du pays…

 

Crédit photo : Gilles Paire / Shutterstock.com

Crédit photo : Gilles Paire / Shutterstock.com

 

Seulement voilà, les producteurs ont très vite déchanté : le coton issu de ces semences n’était pas de bonne qualité et se revendait très mal. D’où le divorce récent entre la firme américaine et le Burkina.

Pour assister à la première récolte de coton sans OGM, les journalistes de France 2 se sont rendus sur place. Résultat ? Enthousiasmant ! Regardez plutôt…

 

Alors, « mauvaise utilisation du produit » (comme l’affirme Monsanto) ou produit décevant ? Chacun se fera son idée.

 

Quoi qu’il en soit, les agriculteurs burkinabé n’ont pas du tout l’air de regrette leur choix d’un retour aux semences traditionnelles. Inspireront-ils d’autres cultivateurs dans d’autres pays ? À suivre…

 

 

Lire aussi : Monsato annonce une chute spectaculaire de ses profits : les temps changent !

 

 

Source : http://positivr.fr/ogm-coton-monsanto-burkina-faso/

 

 

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 13:17

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

La recherche sur les OGM est minée par les conflits d’intérêts

 

Selon une étude menée par l’INRA, une importante proportion d’articles scientifiques consacrés aux OGM est entachée de conflits d’intérêts. 

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

 

Pas moins de 40 % de conflits d’intérêts. Le chiffre, frappant, caractérise tout un corpus d’articles scientifiques portant sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Voilà la première conclusion d’une étude publiée par une équipe de chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) dans la revue scientifique PLOS ONE, le 15 décembre. Seconde conclusion : ces conflits d’intérêts ont une influence patente sur les résultats de ces publications. Quand conflit d’intérêts il y a, « les conclusions ont 49 % de chances d’être plus favorables aux intérêts des industries semencières », écrivent les chercheurs.

Ce n’est pas l’intégralité de la littérature scientifique sur les OGM qui a été ici analysée, mais un ensemble de 672 articles publiés entre 1991 et 2015 sur une question bien précise. Ils concernaient l’efficacité et la durabilité de l’efficacité de certains OGM qui produisent les protéines d’une bactérie, Bacillus thuringiensis (Bt). Toxiques contre des insectes qui les infestent, les plantes OGM Bt sont principalement utilisées pour les cultures de maïs, de coton et de soja. Comme il est rare que ce type de revues systématiques inclue un aussi grand nombre d’articles, les conclusions en sont d’autant plus significatives.

Fait notable, c’est la première étude de cette importance portant sur les conflits d’intérêts dans le domaine des OGM. Directeur de recherche à l’institut Sophia Agrobiotech, Thomas Guillemaud travaille sur la chrysomèle des racines du maïs. Ancien membre du Haut Conseil des biotechnologies, Denis Bourguet est quant à lui un spécialiste de la pyrale du maïs au Centre de biologie pour la gestion des populations (CBGP) de Montpellier. Chacun d’eux se heurtait régulièrement à la question du biais dans les publications sur les OGM. « En dépit de l’ampleur extraordinaire des enjeux financiers, politiques et idéologiques liés aux cultures génétiquement modifiées », seules deux études s’étaient penchées sur la question, ont-ils constaté. Mais l’une d’elles posait aussi un problème de conflit d’intérêts. « C’est pour cette raison que nous avons décidé de faire cette analyse », a expliqué Thomas Guillemaud au Monde.

 

Lire aussi :   La discrète influence de Monsanto

Cause ou conséquence ?

Comment les chercheurs de l’INRA ont-ils eu connaissance de ces conflits d’intérêts ? Tout simplement en relevant ceux déclarés dans les articles par les auteurs eux-mêmes. Ainsi, ils ont retenu deux types de relations avec les fabricants d’OGM : soit une affiliation directe (les auteurs étaient des employés des groupes), soit un financement total ou partiel des travaux d’au moins un des auteurs. Il est donc ici principalement question de liens avec Monsanto – en cours de fusion avec l’allemand Bayer –, le suisse Syngenta, et les firmes américaines Dow AgroSciences et DuPont Pioneer – également en train de fusionner. Des groupes qui représentent aujourd’hui 60 % du marché des semences.

Par conflit d’intérêts, les chercheurs entendent « un ensemble de circonstances qui créent un risque que le jugement professionnel ou les actions concernant un intérêt principal soient indûment influencés par un intérêt secondaire » – ainsi que les définit l’Académie nationale des sciences américaine. En raison de ces « intérêts secondaires », donc, « les résultats étaient à 104 % plus susceptibles d’être favorables pour les articles consacrés à l’efficacité que pour ceux explorant la durabilité ». Cela s’explique par le fait que « les groupes ont plus intérêt à financer des études qui montrent que leurs produits tuent effectivement les insectes », analyse Thomas Guillemaud, tandis que les études de durabilité nécessitent davantage de temps pour une issue plus incertaine.

Impossible, en revanche, d’établir si les conflits d’intérêts financiers sont la cause ou la conséquence de résultats favorables aux sponsors. En d’autres termes, de déterminer avec certitude si les résultats sont favorables à un industriel parce qu’il a financé l’étude, même seulement en partie. Pour mettre cela en évidence, développe M. Guillemaud, il faudrait disposer de trois éléments : « Le projet avant qu’il ne commence, l’étude avant qu’elle ne soit publiée et l’étude après publication. »

 

Lire aussi :   Bayanto, DowPont et ChemGenta : vers un oligopole agrochimique

« Système de soutien financier indirect »

Quand les chercheurs de l’INRA soulignent les limitations de leur propre travail, ils montrent en fait que leur conclusion ne représente que le sommet de l’iceberg. Car seuls 7 % des articles contenaient une déclaration d’intérêts des auteurs. Quid des autres ? Par ailleurs, certains liens avec les industriels, susceptibles d’avoir un impact notable, sont rarement déclarés et n’ont pas pu être pris en compte. Comme par exemple le fait d’être membre du conseil scientifique d’une firme, consultant ou détenteur de brevets. Difficile d’enquêter sur chacun des 1 500 auteurs du corpus… Tout comme il était irréalisable d’explorer les conflits d’intérêts non financiers, dits intellectuels.

Cette étude sur les OGM Bt vient renforcer le domaine de recherche consacré à l’influence des sponsors sur les résultats des études scientifiques, un phénomène connu sous le nom de « biais de financement » (funding effect). Produits pharmaceutiques, tabac, sodas, sucre, certains pesticides, nucléaire et maintenant OGM : les études ont quatre à huit fois plus de chances d’atteindre des conclusions favorables au sponsor que celles financées par des fonds de source non industrielle.

Soucieux de préserver l’intégrité de la recherche, les scientifiques de l’INRA proposent une solution de plus en plus souvent évoquée pour la surveillance des médicaments, des produits chimiques ou des pesticides. Il s’agirait d’« un système de soutien financier indirect de la recherche par l’industrie : les groupes producteurs d’OGM et d’autres parties prenantes (gouvernements, organisations non gouvernementales) feraient une contribution financière à un pot commun géré par une agence indépendante ».

 

Lire aussi :   Les chefs ne digèrent pas la fusion Monsanto-Bayer

 

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

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Source : http://www.lemonde.fr

 

 

L’évaluation de la toxicité des OGM remise en cause

 

Une nouvelle étude conteste les mesures utilisées pour estimer l’innocuité des OGM avant leur mise sur le marché.

 

LE MONDE | | Par

 

Manifestation contre Monsanto, le 23 mai 2015 à Lyon.

 

Les analyses effectuées sur les OGM avant commercialisation seraient-elles insuffisantes ? C’est la question que pose l’étude publiée lundi 19 décembre dans la revue Scientific Reports. Celle-ci montre en effet des différences significatives entre un maïs OGM et son équivalent non modifié, qui ne sont pas prises en compte dans les évaluations du risque conduites par les autorités sanitaires.

De fait, l’autorisation des OGM est basée sur un présupposé : le « principe d’équivalence en substance ». Ce principe, controversé, implique que, si un produit est considéré comme substantiellement équivalent à l’organisme à partir duquel il a été fabriqué, aucune étude poussée n’est nécessaire avant sa mise sur le marché. « Il est généralement considéré que les maïs OGM et non OGM sont similaires, à l’exception du gène modifié », explique Robin Mesnage, chercheur en toxicologie moléculaire et coauteur de l’étude. Les OGM ne sont alors pas testés de manière approfondie avant leur commercialisation, comme il est d’usage de le faire pour de nouveaux médicaments ou de nouveaux additifs alimentaires. « Les analyses réalisées sur les OGM afin de les déclarer équivalents en substance sont très restreintes et consistent généralement en des analyses nutritionnelles », explique Robin Mesnage.

 

Lire aussi :   La recherche sur les OGM est minée par les conflits d’intérêts

D’autres analyses nécessaires

L’étude, publiée par une équipe de chercheurs internationale, remet en cause l’utilisation de ce principe d’équivalence en substance en montrant qu’un OGM n’a pas, en descendant à l’échelle moléculaire, la même composition que son équivalent non modifié. Pour ce faire, les auteurs ont utilisé deux techniques de pointe : la protéomique et la métabolomique. La première permet de cartographier l’ensemble des protéines qui composent le maïs ; la seconde identifie les petites molécules issues du métabolisme de la plante (c’est-à-dire la manière dont elle dégrade les nutriments qu’elle utilise).

Les scientifiques ont conduit leur étude sur un maïs génétiquement modifié – dit NK603, commercialisé par la firme Monsanto –, associé ou non au Roundup, l’herbicide auquel il est rendu tolérant – et son équivalent conventionnel. « Dans cette étude, les chercheurs sont allés beaucoup plus loin que ce qui a été fait jusqu’à présent », explique Bernard Salles, directeur de l’unité de toxicologie alimentaire de l’Institut national de recherche agronomique (INRA), qui n’a pas participé à l’étude. En effet, les méthodes d’analyse utilisées ne sont pas mises en œuvre par l’industrie agroalimentaire ou les agences publiques de régulation pour évaluer les cultures OGM. « Notre nouvelle étude décrit la composition du maïs OGM NK603 à un niveau jusqu’ici inconnu, confirme Robin Mesnage. Cette analyse nous a permis de mesurer 840 protéines et 314 petites molécules. »

Et grâce à cette analyse poussée, les chercheurs ont trouvé de grandes différences de composition entre le maïs OGM et sa contrepartie non modifiée. « Nous avons ici de nombreuses molécules – protéines, vitamines, antioxydants – présentes en quantités différentes entre la plante OGM et non OGM, explique Robin Mesnage. Et certaines de ces molécules sont connues pour avoir des effets toxiques ou bénéfiques sur la santé. » Les résultats montrent par exemple que certaines substances dites polyamines – qui, écrivent les chercheurs, sont « selon le contexte protectrices ou toxiques » – peuvent être entre deux et près de trente fois plus présentes dans l’OGM que dans son homologue conventionnel. Les analyses effectuées par les autorités sanitaires utilisant le principe d’équivalence en substance ne prennent donc pas en compte ces différences.

 

Lire aussi :   La discrète influence de Monsanto

Quels effets sur les consommateurs ?

Mais pour Bernard Salles, avant de remettre en question l’utilisation du principe d’équivalence en substance, des recherches supplémentaires sont nécessaires car « une différence statistiquement significative n’est pas forcément biologiquement significative », explique-t-il. En effet, il est possible de trouver des différences moléculaires entre des organismes, comme c’est le cas de l’étude publiée dans Scientific Reports, sans pour autant qu’il y ait de conséquence biologique ou toxicologique sur les consommateurs.

« On observera probablement – ne serait-ce que pour des raisons épigénétiques – des différences entre variétés, voire entre plantes d’une même variété, car les semences auront par exemple été produites à des endroits différents, confirme Yves Bertheau, chercheur (INRA) au Muséum national d’histoire naturelle, qui n’a pas participé à l’étude. Reste à identifier si ces différences sont biologiquement importantes. » En effet, précise le toxicologue Jean-Pierre Cravedi, chercheur à l’INRA, « les techniques utilisées par les auteurs sont extrêmement sensibles et sont par exemple susceptibles de détecter des modifications subtiles des conditions dans lesquelles les plantes ont été cultivées ». La question est donc de savoir quels effets ces changements à l’échelle moléculaire peuvent avoir sur les consommateurs, humains comme animaux.

« Les conséquences potentielles sur la santé restent incertaines, admet Robin Mesnage. Cependant, ce qui est certain, c’est que la création des OGM est faite à l’aveugle. Aujourd’hui, il est nécessaire d’établir une meilleure évaluation des effets non désirés des modifications génétiques. » Pour le chercheur, ce nouveau type d’analyse en profondeur pourrait être considéré comme une première phase de l’évaluation des risques qui justifieraient ensuite une étude toxicologique plus poussée.

 

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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14 novembre 2016 1 14 /11 /novembre /2016 16:01

 

EZLN - NATURE Versus BAYER

 

Ajoutée le 5 nov. 2016

"Plus d'une centaine d'animaux de l'Ensemble zoologique de Libération de la Nature (EZLN) ont envahi, vendredi à 15h30, le siège belge de la multinationale Bayer à Diegem.#WeAreNatureDefendingItself #stopTTIP #stopCETA #stopBayer
Outre les activités de Bayer dans l'industrie pharmaceutique et son rachat de Monsanto, l'EZLN veut dénoncer le lobbying intensif que l'entreprise exerce en faveur des traités de libre-échange tels que le Ceta et le TTIP, via le financement de l'Association européenne pour la protection des cultures (ECPA). "Nos actions cherchent à mettre la lumière sur ceux qui réussissent dans l'ombre à convaincre les élites politiques de ne pas suivre l'avis de leurs électeurs et électrices", explique le sous-commandant putois . "Il faut que cesse l'ingérence du secteur privé sur les politiques publiques si nous voulons défendre nos droits sociaux mais aussi lutter efficacement contre le réchauffement climatique."

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 14:34

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

Le rachat de Monsanto par Bayer : un jour noir pour l’alimentation mondiale

15 septembre par Coalition against BAYER-Dangers

 

Le mariage parfait, par Miguel Villalba Sánchez (Elchicotriste)

 

Le pire des scénarios s’est réalisé : Bayer rachète Monsanto pour 66 milliards de $ [=58 Mds €]. Ceci donne naissance à celle qui est de loin la plus grande entreprise d’agrobusiness dans le monde. Sur la base des résultats financiers de 2015, les deux sociétés ont un chiffre d’affaires combiné de 23,1 milliards de dollars. Personne dans la branche ne peut les égaler. Les couples de jeunes mariés SYNGENTA / ChemChina et DUPONT / DOW suivent de loin (respectivement 14,8 et 14,6 milliards), et BASF se trouve ravalé au quatrième rang avec 5,8 milliards.

Pour les pesticides BAYER et MONSANTO ont une part de marché cumulée d’environ 25 pour cent, pour les semences agricoles génétiquement modifiées et conventionnelles une part d’environ 30 pour cent. Si on considère seulement les plants OGM, les deux entreprises combinées, avec plus de 90 pour cent, atteignent même une claire position de monopole.

« Avec l’acquisition de Monsanto par BAYER la concentration sur l’agro-marché atteint un nouveau sommet. Les éléments clés de la chaîne alimentaire sont maintenant entre les mains d’un seul groupe. Les agriculteurs doivent maintenant se préparer à des prix plus élevés et auront aussi moins de choix. En outre, le blocus de l’innovation dans ce secteur, en particulier pour les herbicides, devrait s’aggraver encore plus », a critiqué Toni Michelmann du bureau de la Coalition contre les méfaits de Bayer (CBG). L’organisation de défense des consommateurs SumOfUs prend aussi position contre l’achat de Monsanto. « Cette prise de contrôle est une menace pour notre approvisionnement alimentaire et pour tous les agriculteurs dans le monde », a déclaré Anne Isakowitsch. « Il n’est donc pas étonnant que plus de 500 000 de nos membres aient signé une pétition contre la prise de contrôle. D’autant plus choquant que l’acquisition, à l’encontre de tous les intérêts des consommateurs, semble désormais être dans le sac ».

Michelmann a annoncé que la CBG mettrait à profit le Tribunal Monsanto prévu en octobre à La Haye pour se concerter avec les différentes initiatives Monsanto pour réorienter désormais la résistance critique en la recentrant sur Bayer. La première action commune prévue par la coordination aura lieu à la prochaine assemblée générale de la multinationale de Leverkusen le 28 avril 2017, au Parc d’expositions de Cologne. « La liste des orateurs devrait difficilement être épuisée en une seule journée. Bayer peut par précaution réserver la journée du 29 avril », conseille Michelmann à l’acteur mondial. Il a aussi évoqué une « March against Bayer » qui aboutirait à Leverkusen.

« Le groupe peut d’ores et déjà s’attendre à voir monter la pression contre lui. La pression contre une politique commerciale qui prétend lutter contre la faim, mais mise surtout sur les monocultures de soja et de maïs pour mangeoires d’élevage industriel et qui avec ses pesticides met en danger d’aussi importants pollinisateurs pour les cultures arables que les abeilles, une politique commerciale qui mise sur des technologies à risque comme les manipulations génétiques, une politique qui apporte de plus en plus de poisons dans les champs, au lieu de chercher des alternatives », affirme le chimiste.

Selon la Coalition, les politiciens doivent agir. Et il ne faut pas se contenter de quelques procédures cosmétiques de la part de la Commission européenne à la Concurrence. Quelques mesurettes, comme se séparer du secteur cotonnier ou se débarrasser de certains pesticides, ne suffisent pas, en particulier vu que BASF lorgne déjà sur ce genre de produits. Le personnel politique doit aussi tenir compte de l’impact sur l’emploi et la fiscalité. Il ne faut pas que Bayer effectue des déductions fiscales pour son acquisition et que donc des villes de sites industriels se retrouvent encore plus dans la mouise. Toute tentative par l’entreprise de réduire les dettes entraînées par l’opération d’achat par des suppressions d’emplois ou des mesures de rationalisation, est également exclue d’emblée.

Axel Köhler-Schnura, du CA de la CBG conclut : « La cynique partie de poker autour de Monsanto, animée par la cupidité pure, montre une fois de plus que l’alimentation du monde est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux géants de l’agrobusiness. La Coalition contre les méfaits de Bayer préconise donc de mettre ces entreprises sous contrôle social ».


Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

 

Source : Tlaxcala

Auteur.e
 
 

Coalition against BAYER-Dangers

Coordination contre les méfaits de Bayer

Postfach 15 04 18 D-40081 Duesseldorf Allemagne

tél : 00 49 2 11 33 39 11 fax : 00 49 2 11 33 39 40 Courriel : CBGnetwork@aol.com

Plus d’informations ici

 

 

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 16:02

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Agrochimie

En achetant Monsanto, Bayer contrôlera près d’un tiers du marché mondial des semences

par

 

 

 

 

C’est un mariage redouté par les militants écologistes qui vient d’être officialisé. Le 14 septembre, le groupe chimique et pharmaceutique allemand Bayer a annoncé la signature d’un accord de fusion définitif avec la multinationale américaine Monsanto pour 66 milliards de dollars (59 milliards d’euros) [1]. Soit l’acquisition la plus chère jamais payée par un groupe allemand. La fusion de ces deux mastodontes – d’un côté Bayer, fabricant des très décriés néonicotinoïdes, de l’autre Monsanto, spécialiste des semences génétiquement modifiées et fabricant de l’herbicide RoundUp – consolide leur main mise sur l’agriculture. Cette opération fait de Bayer le numéro un mondial des semences et des pesticides, contrôlant respectivement 30 % et 24 % de chacun de ces secteurs [2].

D’autre fusions sont en cours dans le secteur de l’agrochimie. La multinationale chinoise ChemChina projette de racheter pour 43 milliards de dollars l’entreprise suisse Syngenta. Les groupes américains Dow et DuPont ont également entrepris de fusionner leurs activités. La concentration sans précédent du marché des semences dans les mains d’une dizaine de firmes se resserre en conséquence autour de trois conglomérats. L’enjeu : accompagner la vente des semences de blé, de maïs, de riz ou de soja par des herbicides, insecticides et autres fongicides adaptés. Ces firmes se lancent aussi dans les prévisions météo pour les récoltes ainsi que dans les polices d’assurance spécialisées en cas de sécheresse ou d’inondation... [3]

L’approbation de cet accord de fusion entre Bayer et Monsanto doit encore être soumis aux actionnaires de la multinationale américaine, et au feu vert des autorités de la concurrence américaine et européenne. Signe de sa confiance, Bayer précise dans un communiqué qu’il s’engage à verser deux milliards de dollars à Monsanto s’il n’obtient pas toutes les autorisations réglementaires nécessaires. L’échéance est fixée à fin 2017.

Dessin : © Rodho

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6 août 2016 6 06 /08 /août /2016 20:23

 

Vu sur facebook

 

 

Communiqué de presse des Faucheurs Volontaires d'OGM

 

Les Faucheurs Volontaires d'OGM ont procédé à la destruction d'une parcelle de plus de 3ha, de semences de tournesols rendus tolérants aux herbicides ( Variété rendue Tolérante aux Herbicides : VrTH), située dans le département des Pyrénées Orientales, sur la commune d'Elne, route du Bocal du TECH.

Depuis 2013, l'entreprise NIDERA loue des terres aux agriculteurs pour y cultiver des semences de tournesols préparant des hybrides VrTH destinés à être semés dans toute la France.

Dès le printemps 2013, différentes entités opposées aux VrTH ont alerté les autorités sur la caractère nocif de ces cultures : réunions avec la Chambre d'Agriculture, le GNIS, le Conseil Général, les responsables locaux de NIDERA.

Les media locaux se sont faits l'écho de ces préoccupations.

La population a été invitée à manifester son opposition, en plantant des graines de tournesols bio : 3000 sachets de graines ont été distribués.

Malgré cela, les Faucheurs Volontaires constatent la persistance de cultures de semences de tournesols, dans l'opacité la plus totale.

Les Faucheurs Volontaires dénoncent les conséquences des cultures de tournesols VrTH, identiques à celles des transgéniques :

l'atteinte à l'environnement par multiplication des résistances à l 'herbicide Imazamox, et, par conséquent, l'augmentation des doses d'herbicides déversés dans les champs de tournesols,

l'atteinte à la santé puisque l'herbicide se retrouve dans la plante et donc, dans l'huile,

l'absence de réglementation de ces cultures : pas d'autorisation de mise sur le marché, pas d'information, pas de traçabilité : le consommateur doit subir sans pouvoir choisir,

la mainmise sur le vivant par dépôt de brevets, ayant pour but d'empêcher à terme, la libre circulation de toutes les semences.

 

Les Pyrénées Orientales où sont cultivées les semences de tournesols sont un maillon à l'origine des cultures d'hybrides de tournesols VrTH.

Même si le département ne subit pas directement toutes les conséquences néfastes de ces cultures, les Faucheurs Volontaires ne peuvent rester passifs face à leur dissémination : ils doivent faire ce qui est en leur pouvoir pour les empêcher :

Prenant acte de l'indifférence des autorités et des entreprises semencières quant aux conséquences inacceptables des VrTH, les Faucheurs Volontaires ont procédé à leur destruction.

 

Les Faucheurs Volontaires demandent :

un moratoire sur les VrTH cultivés en France : colza et tournesol, en attendant que leurs conséquences sociales et environnementales soient évaluées par un organisme indépendant.

 

Perpignan, le 2 août 2016

 

 

 

 

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31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 15:33

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Une conseillère du ministre de l’Agriculture rejoint le lobby des semenciers

28 juillet 2016 / Barnabé Binctin (Reporterre)
 

 

 

Anne-Laure Fondeur, après deux années passées au cabinet de Stéphane Le Foll, où elle a notamment cherché à promouvoir les « nouveaux OGM », rejoint le Groupement national interprofessionnel des semences (Gnis). Un organisme chargé de défendre « les intérêts de la filière semences ».

 

Après Philippe Mauguin, l’ex-directeur de cabinet de Stéphane Le Foll devenu président de l’Inra mardi 19 juillet, c’est au tour d’une autre conseillère du ministre de l’Agriculture de la quitter. Chargée de la sécurité sanitaire et du cheval (sic), Anne-Laure Fondeur officiait depuis deux ans dans le cabinet ministériel.

Elle rejoint le Gnis, le Groupement national interprofessionnel des semences, où elle prend la direction du Soc, le Service officiel de contrôle et de certification, pour un mandat de 5 ans, sur nomination du ministère de l’Agriculture. Le Gnis, créé en 1941 sous le régime de Vichy, est une structure hybride, publique et privée : placé sous tutelle du ministère de l’Agriculture, le groupement est officiellement chargé « d’organiser la production et la commercialisation des semences et plants ».

 

« Nouveaux OGM » ou « OGM cachés » 

Mais s’il est qualifié « d’entité indépendante », le Gnis a pour objectif de « défendre les intérêts de la filière semences ». De quoi engendrer une situation de « conflit d’intérêts ». Contacté par Reporterre, le Gnis se présente comme une « structure tout à fait privée avec délégation de service public ».

Or Anne-Laure Fondeur était, au sein du cabinet de M. Le Foll, chargée des nouvelles techniques de modification génétique, que d’aucuns qualifient de « nouveaux OGM » ou d’« OGM cachés ». Au prétexte qu’elles ne sont pas issues de la transgénèse, ces « nouvelles techniques de modification génétiques » échapperaient donc à la législation OGM : un point de vue que contestent plusieurs scientifiques et associations.

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Anne-Laure Fondeur.

« C’est Anne-Laure Fondeur qui a porté cette position au ministère, parfois contre le ministère de l’Environnement. Elle quitte donc un exécutif qui a fait avancer le dossier pour rejoindre l’un des plus importants lobbyistes de ces mêmes positions », observe un connaisseur privilégié de ces dossiers, qui décrit « une serviteur zélée des entreprises, quelqu’un qui ne défend absolument pas l’intérêt des agriculteurs »....

 

Un phénomène de « porte-tambour » 

Statutairement, le SOC, dont la fonction première est le contrôle de la qualité et de la certification des semences, reste pourtant une mission régalienne de l’État. « C’est une fonctionnaire qui est nommée par le ministère de l’Agriculture, où est le problème ? » interroge Delphine Guey, responsable des affaires publiques du Gnis. La Confédération paysanne évoque cependant un phénomène de « porte-tambour » — terme désignant des politiques quittant leur fonction de régulation pour rejoindre des postes dans une industrie affectée par ces mêmes régulations. Avec le risque d’« allocation de privilèges au détriment de l’intérêt de la nation », selon la définition donnée par Wikipedia.

 

*Suite de l'article sur reporterre.net

 

 

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 21:00

 

 

Source : http://www.lefigaro.fr

 

 

Une usine Monsanto occupée dans l'Aude

 

 

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Une centaine de militants anti OGM s'est installée dimanche en fin d'après-midi sur un parking dans l'enceinte de l'usine Monsanto de Trèbes (Aude), où ils ont improvisé un concert.

Cette action a été décidée à l'issue d'une assemblée générale du collectif d'anti-OGM en solidarité avec "les paysans et les citoyens argentins", qui occupent actuellement le site de Malvinas, près de Cordoba en Argentine, pour s'opposer à la construction de "la plus grosse usine Monsanto du monde", ont expliqué les organisateurs dans un communiqué.

 
 
HK & les Saltimbanks (officiel)

dimanche

En direct de l'usine Monsanto de Trêbes avec les faucheurs volontaires en soutien à la lutcha por la vida fuera Monsanto...SOUTIEN À LA LUTTE À MALVINAS (Argentine ). Concert à partir de 20h !

 

 

L'occupation de ce parking, sur lequel ils ont fait pénétrer leur bus associatif en forçant un portail, devait se poursuivre durant la nuit afin d'empêcher l'ouverture du site lundi matin, ont ajouté les organisateurs.  Deux formations musicales, HK et les Saltimbanques, accompagnaient le rassemblement, ainsi que Leïla, une militante argentine.

Grégory Lecru, directeur de cabinet du préfet, qui est venu sur place a souligné "l'indécence et l'incongruité" d'un tel rassemblement pendant la période de deuil national. Il a également rappelé l'ordre du préfet d'annuler les événements festifs jusqu'à lundi. "Nous menons une revendication non violente", a répondu une militante, avant de gratifier l'entreprise visitée de "criminelle".

 
 

 

 

Source : http://www.lefigaro.fr

 

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