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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 17:20

 

Le Monde.fr avec AFP | 25.10.2012 à 18h13

 

 

Un opposant fait face aux gendarmes sur le site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 24 octobre.

 

Onze organisations nationales, dont Greenpeace, Les Amis de la Terre, Réseau action climat, la Confédération paysanne et Attac ont interpellé le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, jeudi 25 octobre, au sujet du projet d'un nouvel aéroport à Nantes et ont dénoncé la "brutalité" des expulsions en cours.
 

"Nous appelons le premier ministre à remettre en cause ce projet d'aéroport qui aura une incidence significative sur le budget de l'Etat, un impact irréversible sur plus de 2 000 hectares de zones humides et terres agricoles et sur nos émissions de gaz à effet de serre", ont déclaré les onze organisations lors d'une conférence de presse à Paris.

Elles apportent "un soutien plein et entier" aux opposants au projet de nouvel aéroport, qui doit voir le jour en 2017 et remplacer l'actuel aéroport, et veulent en faire "un enjeu national".

 

 "CESSER LES EXPULSIONS DES OPPOSANTS"

"Nous appelons avec la plus grande fermeté le gouvernement à cesser les expulsions des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes", ont-elles poursuivi, ajoutant que "le déploiement de force auquel nous assistons actuellement à Notre-Dame-des-Landes ne fait que renforcer notre détermination à contester ce projet d'infrastructure".

Depuis une semaine, les forces de l'ordre procèdent sur le terrain destiné au futur aéroport à des expulsions de maisons illégalement occupées et à des destructions de ces habitations.

 

Lire : A Notre-Dame-des-Landes, la bataille continue


Une lettre ouverte a été adressée jeudi à Jean-Marc Ayrault par les onze organisations (Agir pour l'environnement, Attac, Réseau action climat, Générations futures, Les Amis de la Terre, Confédération paysanne, Greenpeace, Solidaires, Fnaut, Paysages de France, Droit au logement).

M. Ayrault, ex-maire de Nantes, a soutenu ce projet de nouvel aéroport, qui est poussé par les dirigeants locaux socialistes et UMP. Aux niveaux local et national, EELV, le Parti de gauche et le Modem y sont opposés.

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 15:35

 

http://7seizh.info - 23 octobre 2012

les associations de protection de la nature demandent l'arrêt immédiat du projet

Dans un récent article,7seizh.info dénonçait le massacre de salamandres occasionné par les opérations militaires à Notre-Dame-des-Landes. Des associations de protection de la nature réagissent et communiquent ce matin, dans un contexte particulier. Ce dossier est définitivement… “exceptionnellement dérogatoire” selon un terme qui est utilisé dans les dossiers techniques sur l’environnement présentés lors de la dernière enquête publique.
Les informations sur la destruction en grand nombre de salamandres tachetées sont toutefois très cohérentes avec les informations dont nous disposons : cette espèce est effectivement présente d’une manière exceptionnellement importante à Notre Dame des Landes. La fin de la nuit, en automne, est pour les petits amphibiens une période de déplacement. Les autorités qui sont intervenues la semaine dernière avaient ces informations à leur disposition et ont agi en les méprisant.

  Communiqué de presse  

Bretagne-Vivante, FNE Pays de la Loire, LPO 44, SOS Loire-Vivante
- Communiqué de presse -
22 octobre 2012

 
Notre Dame des Landes ; le gouvernement doit stopper ce projet : il a provoqué, par les expulsions, la destruction d’espèces naturelles protégées

Dans le cadre des expulsions menées manu-militari depuis le 16 octobre 2012 sur le site du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, les forces de l’ordre ont détruit de nombreuses espèces protégées. Les associations de protection de la nature dénoncent la gestion environnementale d’ores et déjà catastrophique de ce projet absurde et destructeur contre lequel elles restent mobilisées.

Expulsions, un recours à la force mal venu

Les associations de protection de la nature (1) estiment que le recours à la force pour expulser les dizaines de personnes occupant des logements de façon irrégulière est mal venu. A quinze jours de la trêve hivernale, dans un contexte déjà difficile et où les acteurs recherchent plutôt le dialogue et la construction d’un climat de respect mutuel, c’est un bien mauvais signe qui est envoyé. Les associations de protection de la nature déplorent que l’État ait décidé d’agir de la sorte.

Des espèces naturelles protégées détruites

D’importantes destructions d’espèces naturelles protégées se sont déroulées lors des opérations d’expulsion (piétinements par les forces de l’ordre et leurs véhicules, en plus pendant le déplacement de ces espèces). Il s’agit en l’occurrence d’amphibiens et en particulier de salamandres tachetées qui sont protégées par l’arrêté du 19 novembre 2007. Cette destruction souligne l’importance du site en termes de biodiversité : il s’agit d’un véritable réservoir de biodiversité, ce que nous ne cessons de répéter depuis de longues années. Nous rappelons que les dossiers, soumis aux enquêtes publiques « loi sur l’eau » et faisant l’objet d’une demande de dérogation pour destruction d’espèces, appréhendent mal cet enjeu en prévoyant des mesures compensatoires totalement déconnectées de la réalité écologique du territoire.

Les associations dénoncent

 Bretagne-Vivante, FNE Pays de la Loire, la LPO Loire-Atlantique et SOS Loire-Vivante – ERN France dénoncent ces destructions d’espèces protégées et rappellent au gouvernement la règlementation en vigueur s’agissant du respect de la biodiversité. Il n’est pas acceptable que les comportements des pouvoirs publics aient des conséquences négatives sur les milieux dont l’importance a été soulignée lors de la conférence environnementale. Les opérations policières ne sont pas exclues du champ des règles de protection de la nature.

Arrêtons tout de suite ce projet anti-environnemental

Les associations doutent de plus en plus de la capacité du porteur de projet et des pouvoirs publics à prendre en compte la protection des espèces protégées dans le cadre du projet d’aéroport, dont elles contestent l’opportunité. Elles demandent de nouveau l’arrêt de toutes les opérations en cours et la recherche d’une alternative à ce projet anti-environnemental, coûteux et inutile.

Contacts presse :
Yves Lepage, Président de FNE Pays de la Loire – Tél : 06 88 81 16 27
Hervé Le Strat, Vice-président de Bretagne-Vivante – Tél : 06 82 83 27 97
Guy Bourlès, Vice-président de la LPO 44 – Tél : 06 20 70 11 37
Séverine Gibet- Gabillard, SOS Loire Vivante – Tél : 06 01 45 47 01

(1) Bretagne-Vivante, FNE Pays de la Loire, LPO 44, SOS Loire-Vivante

Télécharger le communiqué de presse du 22 octobre 2012 au format PDF

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 15:22

 

http://www.reporterre.net/spip.php?article3373

 

Ecologie

 

Collectif des Irradiés. Deux jeunes paysans. Bretagne-Vivante, FNE Pays de la Loire, LPO 44, SOS Loire-Vivante. Attac France. Collectif havrais d’objecteurs de croissance.

- 23 octobre 2012

 


 


Strasbourg, collectif des irradiés, 23 octobre

En solidarité avec les courageux résistants au projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes près de Nantes, sur les communes de Notre-Dame-Des-Landes, Grandchamp des Fontaines, Vigneux de Bretagne et Treillières, nous vous proposons de nous rassembler le vendredi 26 octobre à 17h, Place Kléber, à STRASBOURG pour montrer notre soutien et dénoncer un projet scandaleux, coûteux et destructeur !!!

Nous invitons toutes les ASSOCIATIONS qui souhaitent s’associer à se faire connaitre afin de vous ajouter comme soutien. L’UNION FAIT LA FORCE ! NOUS DEVONS DE NOUS MONTRER SOLIDAIRES AU DELÀ DE NOS DIFFÉRENCES POUR APPORTER UN SOUTIEN A CEUX QUI LUTTENT !!!

Il est inacceptable de voir une opération militaire d’une telle ampleur sur notre sol français contre des compatriotes qui défendent leur terre face à une aberration écologique et économique. L’Etat exproprie des paysans installés là depuis toujours et des néo ruraux venu les rejoints depuis plusieurs années en détruisant des lieux de vie, des maisons, des jardins, pour permettre à VINCI de s’enrichir avec un projet inutile. La ville de Nantes possède déjà un aéroport.

Et l’écologie dans toute cette affaire ?

Ce projet d’aéroport sacrifie une terre de bocage comme il n’en reste plus beaucoup en France avec pour conséquence, tout un bouleversement sur l’habitat naturel d’une multitude d’espèce sans compte l’aberration lié à la transition énergétique avec la sortie de l’ère du pétrole et des nuisances engendrées par le transport aérien ...

Notre pays possède déjà trop d’aéroports, beaucoup plus que nos voisins européens. L’actuel aéroport de Nantes est largement en capacité d’accueillir le trafic aérien actuel et futur dans un avenir où, paradoxalement, il risque de diminuer de par la transition énergétique.

par Christo Miche, éco-résistant et Bruno Dalpra, militant EELV et toutes les bonnes volontés, ...


Var et Morbihan, mardi 23 octobre

Si on réfléchit à ce qui se passe à Notre Dame des Landes depuis une semaine, il y a un fait vraiment inquiétant : le silence du « mouvement social français ».

Depuis mardi matin, plus de 500 gardes mobiles ont envahi la campagne tranquille du Nord de Nantes, ils ont chassé les gens de leur habitat, détruit des maisons et enlevées les pierres une par une pour s’assurer qu’elles ne seraient pas rebâties. Depuis six jours, environ 200 personnes dorment chaque nuit sur des barricades, respirent des gazs lacrymo, organisent le ravitaillement des copains en première ligne, tout cela dans une non-violence exemplaire (sinon, il n’y aurait pas cet assourdissant silence médiatique !). Depuis quelques jours, des gros ballots de vêtements, de bottes, de chaussettes, de piles, de pommes, de pâtes, de légumes, de café, de jus de fruits, de barres de céréales, affluent dans le hangar qui sert de QG à la résistance, témoignant que si peu de gens osent s’aventurer dans le « territoire en guerre » qu’est devenu ce beau bocage, il existe une véritable indignation dans la population.

Et enfin bon, des raisons de s’indigner il y en a tout de même : il n’a rien d’autres à faire ce gouvernement que de mobiliser des centaines de flics pendant des semaines pour chasser des gens de leur maison alors qu’il semble qu’il y ait une crise du logement dans ce pays, rien de plus urgent comme dépense que de construire un aéroport pour en remplacer un autre loin d’être saturé alors qu’on nous dit que la priorité c’est de réduire les déficits, rien de plus important que de développer le trafic aérien alors qu’il paraît qu’il y a un truc qui s’appelle le changement climatique ???

Alors pourquoi ce silence ?
- Soit, ce qui est une possibilité réelle, le mouvement social est bien mal en point, tué par la « crise », asphixié par l’arrivée de la gauche au gouvernement,

- Soit ce combat n’est pas celui du mouvement social, car ceux qui luttent pied à pied à Notre Dame des Landes ne sont pas très présentables, un peu trop boueux, avec en prime des têtes un peu trop jeunes et que donc certainement ils sont violents, donc peu fréquentables,

- Soit encore vous ne savez pas quoi faire.

Si c’est cette dernière option qui prime, quelques idées :

La résistance à Notre Dame des Landes est incroyable. Il est incroyable que quelques centaines de personnes sans moyen financier, sans soutien logistique aucun à part celui de quelques habitants et paysans des alentours, logeant dans des abris de fortune, sans eau, sans électricité, aux vêtements détrempés, aient résisté une semaine derrière des barricades de bric et de broc face à une véritable armée. Ils sont encore là et ne vont pas lâcher, même si il leur faudra probablement se replier à un moment ou à un autre.

Il ne manque pas de courage ni de détermination à Notre Dame des Landes. Il manque de la légitimité.

Et cela, vous, vous qui savez écrire, qui avez les arguments en tête, qui êtes reconnus socialement comme des gens « sérieux », qui avez de l’audience auprès des militants de vos organisations, qui connaissez des journalistes, qui êtes en contact avec des politiques, vous qui êtes respectés, vous pouvez le donner à la lutte de Notre Dame des Landes : de la légitimité.

Ce sont des choses que vous savez faire : écrire aux pages débat des journaux, organiser des conférences de presse, passer des coups de fil à droite à gauche, signer des tribunes collectives, intervenir lors de conférences, convaincre des gens connus d’aller à Notre Dame des Landes, ne serait-ce qu’une demi-heure, pour qu’ils puissent dire leur indignation devant les médias, puisque ces médias n’ont rien à faire de l’indignation des gens ordinaires.

Vous savez faire cela et c’est vraiment le moment de le faire maintenant.

Cette lutte est exemplaire et c’est aujourd’hui à chacun-e d’entre vous de permettre au mouvement social dans son ensemble de faire preuve d’une solidarité exemplaire.

Deux jeunes paysans de la Confédération paysanne

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 15:13

 

ouest-france.fr

  Transports mardi 23 octobre 2012

En ce moment, au lieu-dit la Gaité, sur le site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, une ancienne ferme squattée est en cours de démolition. Un cordon de gendarmes mobiles encadre les bâtiments et fait face aux opposants à l’aéroport. Les opérations de désamiantage ont commencé d’abord dans le calme. Vers midi, les opposants ont dirigé un troupeau de vaches vers les forces de l’ordre. Elles ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes. Un champ à proximité est actuellement entièrement plongé sous les gaz pour repousser les résistants dont le nombre grossit.

 

 

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Quatre opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en garde à vue

Le Monde.fr avec AFP | 23.10.2012 à 11h02

 

Des forces de l'ordre lors d'une opération de délogement de squatteurs militant contre l'aéroport Notre-Dame des Landes, le 16 octobre au nord de Nantes.

Quatre opposants au projet d'aéroport ont été interpellés et placés en garde à vue, lundi 22 octobre, après des jets de pierre sur les forces de l'ordre sur le site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a-t-on appris mardi auprès de la préfecture de la Loire-Atlantique. Une cinquième personne qui avait été interpellée lundi a été relâchée, a-t-on ajouté de même source.

Les opposants ont été appréhendés lors de heurts avec les forces de l'ordre, arrivées massivement sur place depuis le 16 octobre pour procéder aux expulsions de squatteurs opposants installés dans de vieilles fermes ou des cabanes qu'ils ont construites pour s'opposer au projet. Au fur et à mesure des expulsions, le groupe Vinci, concessionnaire de l'aéroport, fait procéder aux destructions des fermes ou des cabanes, sous la protection des forces de l'ordre.

Le projet d'aéroport Grand Ouest, au nord de Nantes, destiné à remplacer en 2017 l'actuel aéroport de Nantes Atlantique, situé au sud de l'agglomération, a été déclaré d'utilité publique par l'Etat et il est soutenu par les collectivités locales socialistes. Il est contesté sur place par les agriculteurs et les anticapitalistes. Sur le plan national EELV, le Parti de gauche ou le Modem y sont opposés.

 

 

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 21:47

 


Les militants qui squattaient le bocage recouvrant le site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont été expulsés mardi 16 octobre, à grand renfort d’hélicos, de CRS et de gendarmes. Plus de 500 agents ont été engagés sur cette opération de grande ampleur qui a débuté aux petites heures du jour. Sept maisons et plusieurs campements constitués de cabanes, dont certaines arrimées aux arbres, de caravanes et d’habitats autoconstruits ont été évacués par la force.

Toutes ces habitations doivent être détruites afin d’en empêcher la réoccupation, a annoncé le préfet de Loire-Atlantique et de la région Pays de la Loire Christian de Lavernée. Ces démolitions pourraient prendre plusieurs jours. « On va changer de squatteurs », ironise Sylvain Fresneau, un agriculteur menacé d’expropriation.

 

Entrée des "Cent chênes", un des squats de la ZAD, novembre 2011 (JL) 
Entrée des "Cent chênes", un des squats de la ZAD, novembre 2011 (JL)

 

Une partie du campement dit La Bellish, où Mediapart avait réalisé un reportage l’automne dernier, a brûlé lors de son évacuation. « Cette opération se justifie par la préparation des travaux qui doivent s’engager fin 2012, début 2013, notamment les premiers défrichages et les sondages archéologiques du terrain », explique le préfet.

Plusieurs dizaines de personnes sont concernées par cette expulsion – jusqu’à 150 en comptant les renforts de ces derniers jours, selon une militante. Toute la matinée et une partie de l’après-midi, des barricades ont flambé et quelques lacrymos ont été lâchées mais aucune arrestation n’était signalée en fin d’après-midi. Les occupants de la zone d’aménagement différé (ZAD) ont réussi à hacker la fréquence locale d’autoroute FM, sur 107.7, rebaptisée « Radio klaxon », pour y diffuser en direct des informations sur l’avancée des policiers (retrouver ici le récit de l'expulsion par les militants).

La semaine précédente, de premières évacuations, beaucoup plus discrètes, avaient déjà eu lieu. « C’est dur, c’est une défaite, réagit Geneviève Coiffard–Grosdoy, opposante de longue date, membre d’Attac et du comité d’organisation du Forum des projets inutiles et imposés (voir notre reportage à son sujet). Depuis le temps qu’on dit qu’on va contrer les forces de l’ordre par la résistance aux expulsions, on n’a pas pu. »

 

Potager du "Sabot", squat évacué par la police (JL) 
Potager du "Sabot", squat évacué par la police (JL)



C’est l’approche de la trêve hivernale, qui débute le 1er novembre, qui a décidé de la date de cette opération policière de grande ampleur, coordonnée au niveau national, et en accord avec Matignon. Longtemps député-maire de Nantes et soutien historique de ce projet de nouvel aéroport, Jean-Marc Ayrault a quitté la veille Nantes où il avait passé le week-end pour un séjour privé. « Je vous corrige, ce n’est plus un projet, c’est une certitude », explique Jacques Auxiette, président de la région Pays de la Loire et président du syndicat mixte de l’aéroport.
Le chantier de l’aéroport stricto sensu n’est pas prévu avant fin 2015, début 2016, car toute une série de travaux doivent avoir lieu au préalable, notamment la construction de voiries.

"Agressivité manifeste", "militarisation"

À la suite d’une grève de la faim de plusieurs semaines d’agriculteurs refuzniks (voir ici notre reportage), un accord politique a été signé en mai entre les opposants et les collectivités locales impliquées. Il gèle les expulsions d’habitants présents sur le site avant la déclaration d’utilité publique (en 2008) tant que courent quatre recours juridiques (voir ici notre article sur ce dossier). Deux ont été jugés cet été ; celui qui conteste le refus d’abrogation de la déclaration d’utilité publique (DUP) devant le Conseil d’État devrait être jugé d’ici la fin de l’année. Ne resteront plus alors que des pourvois en cassation des propriétaires fonciers dénonçant les conditions d’expropriation, mais ils ne menacent pas la crédibilité du contrat de concession, insiste Jacques Auxiette. Les squatteurs de la ZAD avaient été exclus de cet accord, car ils occupent illégalement les lieux.

 

Pendant le forum des grands projets inutiles, à Notre-Dame-des-Landes, juillet 2012 (JL) 
Pendant le forum des grands projets inutiles, à Notre-Dame-des-Landes, juillet 2012 (JL)



Sur le terrain, plusieurs personnes décrivent un durcissement des rapports avec la police depuis l’élection présidentielle. « Le changement est indéniable, ils ne tolèrent plus nos rassemblements et leur agressivité est manifeste, on sent une détermination à briser toute résistance », décrit Julien Durand, agriculteur retraité et pivot du mouvement. Un autre parle de « militarisation » de la zone.

Ce projet d’aéroport, vieux de plusieurs décennies (retrouver ici notre enquête)

Mais pour Jacques Auxiette, le financement public engagé est au contraire très raisonnable : 40 millions d’euros seulement pour la région entre 2011 et 2017, alors qu’elle en investit chaque année 600 millions. « Entretenir l’idée que ce aéroport peut être remis en cause, c’est de l’agitation inutile. » Porte-parole d’EELV, et vice-président de la région Pays de la Loire, Jean-Philippe Magnen n’en démord pas : ces expulsions marquent une volonté « d’accélération alors que l’on va rentrer dans un débat national sur les comptes publics et la révision du schéma national d’infrastructures de transport. Il y a la volonté d’imposer ce projet par l’évidence ». En août dernier, Delphine Batho, la ministre de l’écologie et de l’énergie, a manifesté son soutien à l’aéroport : « Je pense que c'est une infrastructure dont nous avons besoin. »

 

La "vache rit", lieu d'opposition à l'aéroport, juillet 2012 (JL) 
La "vache rit", lieu d'opposition à l'aéroport, juillet 2012 (JL)


Le mouvement d’occupation a débuté il y a un peu plus de trois ans, initié par des militants d’inspiration libertaire opposés à l’aéroport et avides de terres cultivables libres pour y créer des communautés écologistes, autogérées et anti-autoritaires. Au fil du temps, des liens s’étaient tissés entre une partie d’entre eux et les riverains, essentiellement des agriculteurs. « Nous soutenons tous les occupants de la ZAD, ajoute Dominique Fresneau, porte-parole de l’ACIPA, l’association historique des opposants. Ils sont tous légitimes même s’ils ne sont pas légaux. »

Alors que les expulsions étaient toujours en cours, des opposants à l’aéroport tentaient de préparer le coup d’après : une campagne pour empêcher les démolitions, et pourquoi pas ensemencer de blé 250 hectares de parcelles. Certains rêvent déjà d’en récolter le foin au printemps prochain.

 

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 21:40

 

 

Le Monde.fr | 16.10.2012 à 14h12 • Mis à jour le 16.10.2012 à 14h53

Par Audrey Garric (Propos recueillis)

 
Pascal Durand, secrétaire national d'EELV, le 22 juin 2012 à Paris.

L'opération est d'envergure : pas moins de 500 gendarmes et CRS et plusieurs hélicoptères ont évacué des maisons squattées par des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, mardi 16 octobre au petit matin. Pour Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, l'évacuation est aussi inutile et critiquable que le projet d'aéroport lui-même. Il souhaite que les ministres écologistes restent au gouvernement, mais demande l'arrêt des évacuations et l'abandon du projet.

Comment réagissez-vous à l'évacuation des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ?

Pascal Durand : Cette évacuation, qui s'apparente à une quasi-provocation policière, s'avère totalement incompréhensible. C'est un passage en force inutile sur un projet inutile. Nous ne voyons pas la logique qui conduit à des expulsions maintenant alors que des recours et des procédures judiciaires sont en cours, notamment contre les expropriations ou la concession accordée pour les travaux à Vinci. Le rapport des commissaires enquêteurs sur la loi sur l'eau, pour évaluer l'impact de l'aéroport et de sa desserte routière sur l'eau et sur les milieux aquatiques, doit en outre être rendu très prochainement. Nous nous interrogeons donc sur l'urgence à procéder à ces évacuations et sur leur but.

Par ailleurs, cette accélération dans ce dossier intervient au moment où le gouvernement doit faire des arbitrages, en raison d'un budget contraint, parmi les grands chantier qu'il faut mener à bien dans le pays. Pourquoi, alors, se lancer dans la construction d'un aéroport fondamentalement inutile et coûteux, en plus d'être polluant ?

Que reprochez-vous exactement à ce projet ?

Le projet est en opposition absolue avec les grands discours du président de la République et du premier ministre, et les engagements pris lors de la conférence environnementale en septembre. Le gouvernement s'est notamment engagé à l'arrêt de l'artificialisation des terres, la préservation de la biodiversité et le changement de modèle économique.

Or, le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes va détruire des terres agricoles situées dans un bocage remarquable, lieu de biodiversité et d'équilibre exceptionnels. Sa construction et son fonctionnement vont par ailleurs contribuer à la hausse des émissions de gaz à effet de serre alors que nous devons les limiter. Et la construction d'un nouvel aéroport à Nantes, qui en possède déjà un, s'oppose à la logique de renforcement du transport ferroviaire, en déficit de passagers et de fret. C'est au final un projet totalement absurde et inutile.

Quelles sont vos attentes désormais ?

Dans un premier temps, nous demandons l'arrêt immédiat de l'opération d'évacuation. Puis, dans un second temps, nous souhaitons que le chantier de l'aéroport soit définitivement abandonné. Nous allons échanger avec les associations et élus locaux pour voir comment cette nouvelle situation va être gérée. Nous essayerons aussi de discuter avec François Hollande et Jean-Marc Ayrault afin de leur demander des explications.

Vous n'appelez donc pas à une démission des deux ministres écologistes du gouvernement, mis en porte-à-faux par ce projet ?

La question n'est pas la démission des ministres Cécile Duflot [ministre du logement] et Pascal Canfin [ministre délégué au développement] mais d'essayer de comprendre ce qu'il s'est passé. Nous devons lancer un débat public, et ne surtout pas cacher nos divergences. Nous devons donc être dans le gouvernement pour peser dans le débat.

En participant au gouvernement, nous avons pris un engagement de responsabilité : nous ne pouvions pas attendre d'être majoritaires dans le pays pour agir. Nous savons très bien que nous avons de grandes divergences avec les socialistes sur certains sujets mais nous avons une responsabilité à agir, par exemple, en ce moment, sur le logement ou la question d'une expertise scientifique indépendante. Nous ne pouvons pas tout remettre en cause en raison de ce projet.

D'autant que nous ne pouvons pas reprocher au gouvernement de manquer à sa parole, puisque la question de l'arrêt du projet d'aéroport ne faisait pas partie de l'accord PS-EELV. Les socialistes s'étaient seulement engagés à ne pas expulser les agriculteurs sur leur propre terrain. Or, ce sont des militants qui ont été évacués. C'est en revanche la question des moyens policiers et de l'inutilité du projet que nous ne pouvons pas laisser passer.

Audrey Garric (Propos recueillis)

 

 

                                                                         **********************************

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 16.10.2012 à 08h26 • Mis à jour le 16.10.2012 à 14h05

 
 
Evacuation par la police de maisons squattées par des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, mardi 16 octobre.

Importante opération d'évacuation de maisons squattées par les opposants à l'aéroport de Nantes

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 17:08

 

 Document 15/10/2012 à 12h37

Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89

 

« Aéroport Notre-Dame-des-Landes : un ministre du gouvernement Ayrault partisan d’une remise à plat du dossier. » C’est la banderole qu’avaient prévu de brandir les opposants à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, venus ce lundi matin à la rencontre d’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif.

Ressortant les promesses qu’il leur avait faites lorsqu’il était candidat à la primaire socialiste (voir la lettre ci-jointe), les membres de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa) ont ressorti sa position d’octobre 2011 :

« Je vous le dis avec netteté : il faut tout reprendre depuis le début. »

« C’est exactement ce que l’on demande : tout remettre à plat et refaire le débat public puisqu’il y a de nouveaux éléments depuis que le projet a été déclaré d’utilité publique », clame Françoise Verchère, conseillère générale et ex-maire de la ville.

 

« Les gardes mobiles nous ont dégagés »

Avec une poignée de militants, l’élue a tenté d’interpeller le ministre ce lundi matin.

« Cinq minutes avant que le cortège officiel n’arrive, les gardes mobiles nous ont dégagés manu militari de manière à ce qu’on ne les voie pas. »

Un peu plus tard, des membres de l’Acipa se sont vu répondre par le ministre, devant la mairie de Bouguenais, que « le Premier ministre a tranché ce dossier » (selon sa conseillère communication ; et non « le débat démocratique a eu lieu », comme nous l’avions rapporté initialement).

Le cabinet du ministre a téléphoné à Rue89 pour préciser :

« Il ne s’est pas défilé -d’ailleurs il a reçu des membres de la CGT qui en avaient fait la demande. Mais ce n’est pas un dossier qu’il instruit, si un ministre doit recevoir les militants, c’est Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports ».

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault visitait, en compagnie de quatre ministres, l’Institut de recherche technologique (IRT) Jules-Verne, spécialisé dans les techniques avancées de production dans l’aéronautique, la navale, l’automobile et l’énergie.

 

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 16:14
fr.reuters.com
Condamnation "légère" pour un opposant à l'aéroport de Nantes
mardi 11 septembre 2012 15h39
 

SAINT-NAZAIRE, Loire-Atlantique 11 septembre (Reuters) - Un opposant au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) a été condamné mardi à un mois de prison avec sursis pour "violences aggravées" après avoir reculé sur un barrage de gendarmes avec son tracteur lors d'une manifestation. 

 

Le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire n'a suivi que partiellement les réquisitions du procureur, qui avait réclamé le 28 août une amende de 800 euros et un an d'interdiction de manifester sur la commune à l'encontre de Sylvain Fresneau.

 

"Cette interdiction de manifester est un cas unique, absolument incompatible avec une grande démocratie", avait alors estimé la coordination des opposants au projet d'aéroport, pour qui le droit de manifester était alors "en danger".

 

Bien que jugeant la peine "clémente", son avocat a annoncé mardi son intention de faire appel du jugement du tribunal correctionnel. "Quand on est innocent, on ne peut se satisfaire d'être reconnu coupable", a déclaré Erwan Le Moigne.

 

Sylvain Fresneau, 50 ans, s'était défendu en disant que la man÷uvre au volant de son tracteur - qui n'avait pas fait de blessé - avait été "mal comprise". Les faits s'étaient produits le 21 juin dernier, à Notre-Dame-des-Landes, en marge de la tenue de l'enquête publique relative à la loi sur l'eau.

 

Plusieurs centaines de manifestants - parmi lesquels l'eurodéputé José Bové - étaient venus le soutenir le 28 août, accompagnés de quelque 150 tracteurs.

 

La construction et la concession du futur aéroport, situé à 30 km au nord de Nantes, ont été confiées au groupe Vinci, qui évalue son coût à 560 millions d'euros. Il en déboursera 320, le reste étant payé par l'Etat (125,5 millions d'euros) et les collectivités locales (115,5 millions d'euros).

 

Le projet, dont les écologistes réclament l'abandon, est porté par l'Etat et soutenu par les élus socialistes locaux, dont le Premier ministre et ancien député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault.

Présenté par ses promoteurs comme un "transfert" de l'actuel aéroport Nantes-Atlantique, situé en périphérie immédiate de la ville et menacé selon eux de "saturation", le futur équipement vise à réduire les nuisances en termes de bruit et le "sentiment d'insécurité" d'une partie des habitants de l'agglomération survolés par les avions.

Sa construction, qui "a pour ambition l'excellence environnementale", doit démarrer en 2014. (Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 22:13

 

 

 

En contournant la loi, la construction de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes « sacrifierait une zone humide d’exception et un écosystème unique et entier», relèvent Sophie Bringuy, vice-présidente (EELV) du conseil régional des Pays de la Loire en charge de l’environnement, et Christophe Dougé, conseiller régional (EELV) en charge des politiques de l’eau, qui en appellent à la population et au préfet.



Depuis le début, les promoteurs du nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (la société Aéroport du grand ouest, l’État avec la complicité de certaines collectivités) revisitent différents pans du droit pour tenter de faire accoucher leur projet aux forceps.

Dernière étape en date: les dossiers relatifs au droit sur l'eau, pour obtenir les autorisations afin d'aménager la plate-forme aéroportuaire et le barreau routier. Le droit européen et français impose la protection des zones humides, essentielles à la préservation de l’eau et des milieux aquatiques. Précisons pour repère que plus des deux tiers des zones humides françaises ont été détruites lors du siècle dernier! Bref : seule une raison d’intérêt public supérieur justifie de porter atteinte à une zone humide, à condition que le projet en cause se réalise à bilan écologique neutre, en intégrant des mesures «compensatoires». Un vrai challenge en l’occurrence, vu le caractère exceptionnel du bocage humide de Notre-Dame-des-Landes…

Et hop! En un tour de bras, ce que les spécialistes et juristes du domaine de l’eau qualifient de mission impossible semble plié. Comment n’y avions-nous pas pensé? En effet, pour obtenir ces autorisations, il suffit d’inventer une nouvelle doctrine afin de contourner le droit, de proposer des mesures compensatoires fantaisistes, non budgétisées, sans planifier leur réalisation, et, enfin, de stimuler l’imaginaire des instances devant émettre un avis sur ces mesures compensatoires.

La nouvelle doctrine, c’est qu’au bout du compte, le droit n’est pas si pertinent que ça, et qu’il vaut mieux l’écarter. Et oui, l’heure serait venue d’innover et de balayer du revers de la main les textes règlementaires: exit l’esprit et la lettre de la loi sur l’eau; bye-bye la directive européenne cadre sur l’eau; holà au code de l’environnement, et surtout haro sur le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux!

A partir de là, devenir «prestidigitateur environnemental» semble autorisé, tout comme détourner le principe des mesures compensatoires dont le but est de préserver l’intérêt d’une zone particulière et les services qu’elle rend au collectif: on peut envisager, par exemple, une mesure de gestion sur un autre site ne présentant pas les mêmes caractéristiques! Et, en effet, la construction de ce nouvel aéroport sacrifierait une zone humide d’exception et un écosystème unique et entier. De par l’imbrication des têtes de bassin, de ses multiples cours d’eau, l’importance des connexions étroites des sols, du sous-sol et du bocage dans la circulation et la fourniture de l’eau des rus, des ruisseaux, des rivières et des fleuves, la zone humide de Notre-Dame-des-Landes est presque unique en France, riche de ses liens naturels et corridors biologiques entre les deux grands bassins fluviaux que sont la Loire et la Vilaine. On nous propose de détruire le «château d’eau» de la Loire-Atlantique et de faire quelques travaux compensatoires ailleurs. Envisageons le autrement: si un projet était amené à détruire le Château de Chambord, accepterait-on de compenser cette destruction en retapant les huisseries et les peintures du château voisin de Chenonceau?

Pour finir, les collectivités de notre région ont lancé des démarches de prospective pour stimuler les imaginaires: «Nantes à l’horizon 2030», «Saint-Nazaire Destination 2030», la Région «Perspective 2040». Aujourd’hui, avec la société aéroport du grand ouest (AGO) et l’Etat, elles vont encore plus loin, en nous faisant miroiter des mesures compensatoires projetées… vers l’infini! Et oui, quand le droit impose que tout projet ayant un impact sur la ressource en eau, s’il est indispensable, doit être compensé de manière claire et sérieuse et préalablement avant tous travaux, on nous propose ici des mesures hypothétiques, dont on ne connaît ni le lieu, ni le mode de mise en œuvre, ni le coût de réalisation. Autant dire, rien!

Ce que nous espérons aujourd’hui, c’est que le dossier soit sérieusement repris en main. Jusqu’au 7 août, dans le cadre de la consultation des enquêtes publiques, la population est invitée à donner son avis sur les soi-disant mesures proposées pour compenser les effets du projet de nouvel aéroport sur cet espace naturel remarquable.

Nous l’appelons à se mobiliser, car nous ne pouvons laisser s’installer un passe-droit sur l’eau. Nous l’appelons à s’exprimer pour éviter de voir saccagé notre patrimoine naturel dont la perte ne sera pas compensée. Et nous appelons monsieur le préfet à prendre au final une sage décision pour ne pas créer un précédent qui aurait pour conséquence le déshabillage de la loi sur l’eau.

 

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 21:09

LE MONDE | 09.05.2012 à 10h52 • Mis à jour le 09.05.2012 à 11h32

Par Anne-Sophie Mercier

 
Manifestation à Nantes d'opposants à la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le 3 mai 2012.

Après des décennies de lutte, les opposants au projet d'aéroport du grand-ouest (AGO), dit aéroport de Notre-Dame-des-Landes, viennent de marquer un point. En grève de la faim depuis près d'un mois, les paysans qui s'opposent aux expropriations et aux expulsions ont signé un accord, mardi 8 mai, avec une délégation du PS de Loire-Atlantique et décidé dans la foulée de se réalimenter.

Depuis qu'ils se sont lancés dans cette nouvelle action, les opposants au projet ont eu l'intelligence politique de limiter leurs revendications. Sans aborder la question de fond, c'est-à-dire l'arrêt des travaux, ils demandaient que les expulsions s'arrêtent, le temps, comme ils le disent, de "laisser parler le droit", c'est-à-dire d'avoir épuisé tous les recours judiciaires en cours. But atteint. 

LES CARACTÉRISTIQUES D'UN NOUVEAU LARZAC

Des recours, il y en a plusieurs, déposés contre la concession accordée pour les travaux au groupe Vinci, d'autres contre les expropriations, sans oublier une QPC (question prioritaire de constitutionnalité), qui devrait être examinée, le 15 juin, par le Conseil constitutionnel.

Dès le 30 avril, François Hollande, interrogé par le quotidien Ouest-France, leur tendait une perche en estimant qu'il fallait attendre que la justice se prononce pour lancer les travaux. Les recours déposés devant la Cour européenne des droits de l'homme, ne font pas partie de l'accord signé entre les deux camps, mais il sera difficile aux défenseurs du projet, mairie de Nantes, conseil général de Loire-Atlantique et conseil régional des Pays de la Loire, d'ignorer les décisions européennes.

Pourquoi ce déblocage, et pourquoi maintenant ? Désireux, selon des rumeurs persistantes, de nommer Jean-Marc Ayrault, député socialiste de Loire-Atlantique et maire de Nantes, à un poste ministériel important, le nouveau président de la République ne pouvait laisser pourrir un dossier qui avait toutes les caractéristiques d'un nouveau Larzac.

Lire : Un "nouveau Larzac" sous les pieds de Jean-Marc Ayrault

L'affaire Notre-Dame-des-Landes, laissée en l'état, aurait été politiquement complexe à gérer pour M. Hollande. "Difficile de dire qu'on va incarner une présidence "normale", en se montrant autiste sur un dossier aussi conflictuel", analyse le député européen José Bové, qui a beaucoup œuvré pour une sortie de crise.

UN ENJEU NATIONAL

Géraud Guibert, un des conseillers de François Hollande sur les questions environnementales, qui a toujours défendu l'idée d'un moratoire, a tiré aussi la sonnette d'alarme côté socialiste : "François Hollande a fait comprendre à Jean-Marc Ayrault qu'un compromis était nécessaire." Ce qu'il faut bien appeler un moratoire est le résultat d'un travail acharné de certains écologistes.

José Bové et Daniel Cohn-Bendit ont longuement discuté au Parlement européen avec le socialiste Stéphane le Foll, très proche de M. Hollande. M. Cohn-Bendit et son frère Gabriel ont mobilisé l'ensemble de leurs réseaux. "Dany" a appelé Michel Sapin, "Gaby" a contacté son ami Vincent Peillon. Ils ont contacté Louis Joinet, fondateur du syndicat de la magistrature après 1968, et qui fut un des grands organisateurs de la bataille juridique des paysans du larzac contre l'Etat dans les années 1970. M. Joinet, a, raconte M. Bové, "donné quelques coups de fil".

Les écologistes de Loire-Atlantique n'ont jamais non plus baissé les bras. "Notre stratégie, qui consiste à avoir un pied dans les luttes, et un autre à l'épreuve du pouvoir, montre son efficacité", dit Jean-Philippe Magnen, vice-président (EELV) du conseil régional Pays de la Loire.

Les opposants au projet ont réussi à faire de leur dossier un enjeu national, sur lequel tous les candidats à l'élection présidentielle se sont prononcés. Ils ont obtenu le soutien de François Bayrou, celui, évidemment, d'Eva Joly, celui, à titre personnel, de Jean-Luc Mélenchon, sans oublier Marine le Pen. Plus de mille élus locaux les soutiennent désormais.

Anne-Sophie Mercier

 

 

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