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19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 19:00

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Le gouvernement prépare une répression de masse sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes

19 octobre 2016 / Nicolas de La Casinière (Reporterre)
 

 

 

 

Effectifs redoublés de magistrats, mobilisation des douanes, antennes mobiles de garde à vue… Dans une circulaire, le ministère de la Justice édicte les dispositifs spéciaux mis en place pour une répression rapide lors des opérations prévues sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes et à Calais.

Le ministère de la Justice a publié début octobre une circulaire adressée à tous les procureurs et aux présidents des tribunaux. Ce texte, que révèle Reporterre, édicte nombre de mesures spécifiques pour accélérer le traitement des « infractions » constatées. Il traite spécialement des « zadistes », mais aussi de la situation à Calais, où le démantèlement du grand campement des migrants est prévu à partir de lundi 24 octobre.

- Télécharger la « Circulaire du 20 septembre 2016 relative à la lutte contre les infractions commises à l’occasion des manifestations et autres mouvements collectifs » :

 

 

 

 

 

 

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Circulaire du ministère de la Justice du 20 septembre 2016.

Les zadistes et les militants ayant des velléités de manifestation ainsi que les jeunes des quartiers populaires sont clairement dans le collimateur du ministère, qui envisage un « nombre conséquent d’interpellations ». La circulaire prévoit des tribunaux d’urgence par la « création d’audiences spécifiques lorsqu’elles n’existent pas, ou le dédoublement de celles déjà prévues » et avec diffusion à l’audience des vidéos retenues pour preuves contre les manifestants, « y compris les extraits des enregistrements de vidéoprotection [vidéo surveillance] ». Il faudra juger sans attendre, prévoir plus de magistrats, plus d’audiences, et des procédures qui tiennent debout pour étayer cet abattage judiciaire. Les douaniers seront réquisitionnés pour contrôler les véhicules avant les manifestations, ce qui ne leur est jamais arrivé.

Juger sans attendre

Le ministère de la Justice a adressé cette circulaire aux procureurs, maîtres des poursuites, afin d’anticiper le traitement expéditif de nombreuses personnes arrêtées et de parer aux « débordements », « compte tenu des difficultés engendrées par le traitement, dans l’urgence, de faits qui relèvent d’un phénomène de masse, et de l’articulation malaisée entre les opérations nécessaires de maintien de l’ordre et les impératifs d’efficacité judiciaire ». Ces « orientations de politique pénale » ciblent les « manifestations sur la voie publique proches de celles constatées lors de violences urbaines » et « le traitement des infractions commises par certains mouvements dits “zadistes” », qui mènent des occupations illicites de terrains « afin de s’opposer à un projet d’aménagement au motif qu’il porterait atteinte à l’environnement ».

La circulaire rappelle ainsi l’article 433-11 du Code pénal, « l’opposition à l’exécution de travaux publics », mais aussi « l’entrave à la liberté de travail » ou « l’entrave à la circulation routière » qui a déjà servi à Nantes pour condamner les opérations escargot en janvier 2016 (amende de 200 à 600 euros, ferme ou avec sursis, pour chacun des conducteurs).

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La Justice et sa balance.

Publiée par le site Legifrance le 5 octobre, signée par le directeur des Affaires criminelles et des grâces, Robert Gelli, la « Circulaire du 20 septembre 2016 relative à la lutte contre les infractions commises à l’occasion des manifestations et autres mouvements collectifs » tombe pile avant des évacuations prévues de la Zad de Notre Dame-des-Landes et de la « jungle » de Calais.

Le texte prévoit de nombreux dispositifs de répression rapide :

  • Magistrats en renfort

Pour que la machine de cette vaste entreprise ne subisse aucun retard, il y aura des renforts en magistrats dépêchés des cours d’appel : « En cas d’important surcroît d’activité, les procureurs généraux apprécieront l’opportunité de déléguer des magistrats du parquet général auprès des juridictions du premier ressort concernées, conformément aux dispositions de l’article R.122-2 du code de l’organisation judiciaire. »

  • Justice expéditive

La circulaire prévoit un délai court entre l’arrestation et le passage devant un juge. Le défèrement est le terme juridique indiquant qu’au terme de la garde à vue, le prévenu est traduit directement en justice sans être libéré : « Pour les faits les plus graves ou qui s’inscrivent dans une démarche délibérée d’affrontement avec l’État (notamment pour l’ensemble des violences commises à l’encontre des forces de l’ordre), les parquets privilégieront le défèrement des mis en cause et la comparution immédiate. Il doit en être de même pour les faits commis par les récidivistes ou réitérants. »

  • Antenne mobiles de garde à vue
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Antenne mobile de garde à vue.

Le recours systématique à des geôles roulantes sur les lieux d’interpellation doit fluidifier les procédures et les rendre plus fiables en justice : « Certains des officiers de police judiciaire pourront se tenir à proximité des lieux d’interpellation dans des véhicules adaptés susceptibles de constituer des antennes mobiles pour la notification immédiate des droits aux personnes placées en garde à vue. » Ces réactualisations du panier à salade ont déjà servi lors des arrestations durant les manifestations contre la loi travail.

  • Confrontation rapide

...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 13:30

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

L’Etat veut lancer le défrichage de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
14 octobre 2016 | Par Lénaïg Bredoux et Jade Lindgaard
 
 
 

L’État prévoit « quelques travaux » de défrichage dans les prochaines semaines sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Cette annonce intervient une semaine après un rassemblement massif où des milliers d’opposants ont prêté le serment de revenir défendre la zone à la moindre amorce de travaux.

Une semaine après l’afflux de plusieurs milliers de personnes (40 000 selon les organisateurs, 12 800 selon la préfecture) contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et pour défendre la zone occupée par ses opposants, la ZAD, l’État annonce vouloir démarrer le défrichage du terrain. « Quelques travaux de défrichage doivent être réalisés au cours des prochaines semaines », indique l’Élysée, confirmant une information de Libération. L’enjeu, explique à Mediapart l’entourage de François Hollande, c’est de « ne pas faire tomber les expropriations ».

Sur les 1 650 hectares de terre déclarés d’utilité publique en 2008 pour y ériger l’aérogare et les routes devant y conduire, environ 650 hectares ont fait l’objet de mesures d’expropriation : les propriétaires de ces parcelles, une cinquantaine de personnes, ont refusé de les vendre à Aéroport du Grand Ouest (AGO), la société concessionnaire du projet où Vinci est très largement majoritaire. La puissance publique s’est alors saisie de leurs terres par le biais d’ordonnances d’expropriation, entre janvier et février 2012.

Mais si au bout de cinq années aucuns travaux substantiels n’ont lieu, les expropriés peuvent en réclamer la rétrocession, au titre de l’article L. 12-6 du code de l’expropriation. Rien n’assure que les juges accorderaient à ces personnes le retour de leurs biens. Mais cela initierait une nouvelle salve de procédures juridiques alors que la déclaration d’utilité publique (DUP) expire, elle, en 2018. C’est tout le fondement juridique du projet d’équipement qui risque de devenir obsolète. Parmi les expropriés, se trouvent les paysans historiques de la zone. Ils ont refusé d’encaisser l’indemnisation d’expropriation, consignée sur un compte de la Caisse des dépôts et consignation, précise Julien Durand, agriculteur à la retraite et opposant de longue date.

 

La forêt de bâtons plantés à Notre-Dame-des-Landes le 8 octobre par des opposants (JL) La forêt de bâtons plantés à Notre-Dame-des-Landes le 8 octobre par des opposants (JL)
 
Rien ne filtre sur la date ou l’ampleur du défrichage envisagé. Sur d’autres chantiers récents comparables par la topographie des lieux à Sivens (Tarn) – une zone humide – et à Bure (Meuse) – une forêt –, des talus, des taillis et des souches d’arbres ont été arrachés lors des opérations de défrichement. Ces interventions pourraient avoir lieu sur le tracé du projet de barreau routier, au sud de la ZAD, où des fouilles archéologiques préventives ont déjà eu lieu et qui est plus facile d’accès que le cœur de la zone occupée par quelque 250 à 300 personnes. Fin 2015, l’État avait publié des appels d’offres pour le défrichement de la ZAD. Mais les résultats n’ont jamais été publiés.


Sur le papier, ce scénario d’intervention se distingue de celui d’une évacuation de la zone. Mais comme Manuel Valls l’a annoncé mardi dans Ouest France : « L’évacuation, c’est pour cet automne. Ça se fera. Il ne peut pas y avoir d’autre voie. La DUP (Déclaration d’utilité publique) dure jusqu’en janvier 2018. Les grands travaux d’aménagement de l’aéroport, c’est à partir de 2018. Avant, il faut que les travaux de défrichement aient été lancés. Engager des travaux nécessite des moyens, des forces mobiles pour tenir ensuite le terrain et protéger Nantes et Rennes. Si ça ne se fait pas avant mars 2017, ça ne se fera jamais. »...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 14:02

 

Source : http://zad.nadir.org

 

ZAD : Valls sans retour. Depuis Notre-Dame-des-Landes par le collectif Mauvaise Troupe

mercredi 12 octobre 2016, par zadist

 

 

 

Alors que nous écrivons ces lignes, le bruit de l’hélicoptère tente de briser notre concentration. Il tourne, désormais quotidiennement, là-haut où les avions ne volent pas, répandant sa rumeur de guerre et de reconquête. César1 guette et cherche à impressionner. Parfois il se met légèrement sur le flanc, pour nous mieux observer. Est-il surpris par la ronde des tracteurs qui depuis quelques jours déposent des balles de foin aux carrefours ? Par ces comités de soutien qui viennent repérer les lieux les plus stratégiques où ériger leurs barricades ? Par les formations qui chaque fin de semaine regroupent plus de cent personnes venues se préparer aux expulsions annoncées ? Peut-être l’est-il davantage encore de tous ces gestes qui perdurent. Sylvie et Marcel qui soignent leur troupeau, les moissons du sarrasin, un fest-noz célébrant la récolte de patates, quatre-vingt charpentiers bâtissant l’ossature d’un gigantesque hangar ou une bibliothèque tout juste inaugurée. Son regard peut-il embrasser avec les 2000 hectares toute la richesse de la vie qui les peuplent ? Celle qu’il prétend détruire dans le mois à venir...

 

Les préparatifs d’une nouvelle opération d’occupation et de destruction du bocage à sept mois des élections présidentielles ont quelque chose d’irréel. Après un printemps de grèves, de blocages économiques, d’agitation de rue contre la loi travail, en plein état d’urgence, quel serait l’enjeu de transformer ce coin de campagne mais aussi la ville de Nantes en véritables poudrières ? Ce n’est certes pas seulement pour construire un aéroport de plus et ainsi honorer les « accords public-privé » avec la multinationale Vinci. S’il est vital pour les gouvernants d’écraser la zad, c’est qu’elle constitue une démonstration insolente d’une vie possible sans eux. Et d’une vie meilleure. À l’heure où la seule prise politique qui nous est proposée consiste à choisir, le nez bouché, le moins pire des affairistes en mesure de battre le FN (mais d’en appliquer le programme), le surgissement d’un territoire hors et contre le principe même de gouvernement leur est insupportable.

 

Car ici, l’expression « zone de non droit », qu’ils voudraient effrayante, a pris une acception radicalement positive. Contrairement à ce qui a lieu dans les rues des villes « policées », à la zad, personne ne dort dehors et chacun mange à sa faim. De grands dortoirs accueillent les arrivants, un « non-marché » hebdomadaire propose les légumes, la farine, le lait, le pain et les fromages produits sur place, sans qu’un prix ne vienne en sanctionner la valeur. Dans les nombreuses infrastructures collectives, mais aussi dans les échanges ou les travaux collectifs, les relations se basent sur la confiance et la mise en commun, à l’envers des logiques ayant cours qui s’appuient sur le soupçon et l’individualisme. Ce que les cyniques de tous bords taxent d’utopie irréalisable est éprouvé dans les gestes et la matière. Même l’absence de police et de justice - les gendarmes ne fréquentant plus la zone depuis 2013 - n’a pas produit le chaos que d’aucuns auraient imaginé et souhaité. Les opposants à l’aéroport ont démontré qu’ils étaient capables de vivre ensemble sans aucune tutelle les surplombant. Une communauté de lutte a donc patiemment vu le jour, nouant des liens tissés pour résister aux attaques comme au pourrissement. Tout ceci ne va pas sans heurts, évidemment, si déshabitués que nous sommes à décider nous-mêmes de nos devenirs. Nous réapprenons, nous apprenons, et rien n’est plus joyeux et passionnant que de se plonger dans cet inconnu.

 

C’est pour toutes ces raisons que la zad représente une véritable expérience révolutionnaire, de celles qui redessinent radicalement les lignes de conflit d’une époque. Le mouvement anti-aéroport s’étend aujourd’hui dans des pans de la société habituellement plus sensibles au chantage à l’emploi et à la crise qu’à la défense d’un bocage. Les salariés de Vinci, mais aussi de l’actuel aéroport, ont clairement exprimé, via leurs sections CGT, qu’ils rejoignaient la lutte et ne seraient jamais des « mercenaires ». De même, les lycéens et étudiants mobilisés au cours du mouvement contre la loi travail s’apprêtent à bloquer leurs établissements dès l’arrivée des troupes. Trop d’espoirs sont condensés ici pour que nous puissions être vaincus, il en va de notre avenir, de nos possibilités d’émancipation. Nombreux sont ceux qui le pressentent, se tenant prêts à transformer la bataille de Notre-Dame-des-Landes, si elle a lieu, en véritable soulèvement populaire, capable de rabattre l’arrogance d’un État qui pense pouvoir impunément casser les travailleurs, précariser la population, mutiler les manifestants, tuer Rémi Fraisse, Adama Traoré et tant d’autres, donner un blanc-seing à sa police et continuer allègrement sa chasse aux migrants.

 

Face à leurs fusils semi-létaux, face à leurs blindés à chenilles, nous aurons les armes séculaires de la résistance : nos corps, des pierres, des tracteurs et des bouteilles incendiaires, mais surtout notre incroyable solidarité. Peu importe que la partie soit inégale, elle l’était tout autant en 2012, quand après des semaines dans la boue, derrière les barricades, nous leurs avons finalement fait tourner les talons. Il y a quelques semaines déjà, alors que sous le hangar de la Vacherit l’assemblée du mouvement touchait à sa fin, un octogénaire se lève, un éclat de malice dans le regard et des cartons plein les bras. Il déballe fièrement les mille lance-pierres qu’il a fabriqués avec quelques complices pour projeter des glaçons de peinture. Tous rient, mais en essaient l’élastique. Car s’il faut à nouveau prendre les sentiers de la guerre pour défendre ce bocage, nous serons nombreux à le faire, ici, partout. C’est ce que nous avons affirmé ensemble une fois de plus lors de la grande manifestation du 8 octobre. Brandissant nos bâtons, nous avons scellé ce serment : nous défendrons ce bocage comme on défend sa peau ; policiers, soldats, politiciens, vous pouvez venir raser les maisons, abattre le bétail, détruire les haies et les forêts, ne vous y trompez pas : la fin de votre mandat ne suffirait pas à éteindre ce que vous embraseriez à Notre-Dame-des-Landes.

Collectif Mauvaise Troupe

 

Collectif auteur de "Contrées, histoires croisées de la zad de Notre-Dame-des-Landes et de la lutte No TAV dans le Val Susa"

 

 

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

 

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10 octobre 2016 1 10 /10 /octobre /2016 12:54

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes, des milliers de bâtons enracinent la résistance

10 octobre 2016
 


 

 

40.000 personnes se sont retrouvées samedi 8 octobre à Notre-Dame-des-Landes. Munis de bâtons symbolisant la détermination, elles ont montré que la résistance au projet d’aéroport reste toujours aussi forte.

 

- Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage

Chacun plante son bâton sur le cordon de terre, formant vite une longue haie hérissée de piques sur une butte. On dirait un système gaulois de défense contre des légions romaines. Dès midi, samedi 8 octobre, ce bosquet rectiligne a commencé à se coiffer de branches de châtaigner, bambous, manches à balai, et même quelques tringles à rideau.
Autour de 40.000 personnes sont venues ce jour piquer leur bâton que symboliquement, ils et elles reviendront chercher en cas d’attaque de la Zad par la police.

 

 

Tout un symbole, des jacqueries de paysans sous l’Ancien régime à la marche du Larzac à Paris en décembre 1978, scandée par le rythme des bâtons de bergers du Causse martelant l’asphalte. Un texte rappelant cette symbolique a été lu devant la butte piquetée de tous ces morceaux de bois, "Le serment des bâtons".

Le matin, trois cortèges de ce peuple à bâtons ont convergé des extérieurs de la zone vers la ferme de Bellevue, occupée depuis janvier 2013. Le départ a été donné sous un joli soleil apparu pour réchauffer ce matin d’automne frisquet démarré à 9°C. Ces bâtons, de simples branches de châtaignier ou de frêne, bien droites ou pas, émondées, taillées. Certains ont été bichonnés, sculptés, gravés des classiques « Vinci dégage », ou peints comme des totems bariolés, ornés de rubans, de perles, de pompons ou de plumes, coiffés de drapeaux ou de ballons de baudruche. Des piquets solides dépassent au-dessus des têtes. Le long du fossé, à chaque point de départ, des stocks de bambous et de branches de bois brut attendent ceux qui n’ont rien prévu.

Le top départ est donné, la troupe démarre à travers champs. Un des bâtons levé à bout de bras sert d’antenne à un poste de radio qui diffuse Radio Klaxon, la radio pirate officielle de la ZAD qui depuis l’opération César squatte la fréquence de Vinci Autoroute et diffuse en direct dans le bocage. Au fil de l’onde des marcheurs, des bribes de discussion évoquent semences paysannes, flics, soupe d’ortie, histoires d’amour. Des baguettes de pain pointent de plusieurs sacs à dos. Les enfants adorent cette histoire de bâtons : « Mais m’man, on pourrait pas le garder, il est trop beau ? » Au détour d’un chemin, une buvette sauvage sur une carriole, puis un stand de crêpes cuites au bord de la haie sur une plaque en fonte, le fameux bilig breton.

Deux hangars pour le présent et le futur
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Montage du hanger

Mais la marque de ce week-end, prévu pour montrer la détermination face à la menace de Manuel Valls d’évacuer la Zad cet automne, ne se limite pas aux forêts de bâtons. Deux solides hangars de belles charpentes blondes, toutes en tenons et mortaises, ont été montés, l’un dénommé le « hangar de l’avenir », qui sera confié à un atelier de menuiserie, et l’autre « hangar de la défense », en bordure de la Zad, voué à l’accueil des gens venus en soutien en cas d’opération policière massive. D’ailleurs le slogan vient le rappeler « Nous sommes là, nous serons là ! ». Le comité anti-aéroport de Redon a fait imprimer des autocollants en forme de cœur « J’aime la Zad » que tout le monde porte sur le cœur, forcément.

 

Un monde contre un autre

Ficelé à une haie d’épineux, un panneau : « 17 oct 1961 : la police jette les manifestant-e-s algérien-nes dans la Seine. 17 oct 2006 (?) la police expulse les migrant-es de Calais ». Sur le mur d’une ferme : « Ici comme ailleurs, riposte féministe contre les violences sexistes ». A Vinci « et son monde », la Zad oppose son propre monde, fort de valeurs, de solidarités et de revendications.

 

 

Le long du parcours qui mène à l’aire centrale du rassemblement, petite surprise à la ferme occupée de Saint Jean du Tertre : un trio vocal féminin juché sur des buses de béton entonne « La Semaine sanglante », en hommage à la Commune, et « La Grève des mères » de Montéhus, « dédiée à la mère de Rémi Fraisse ».

Dans les trouée des haies, des vaches regardent, étonnées de tout ce monde de bon matin. Sur le fil barbelé de leur clôture, une pancarte porte une citation de Michel Tarin, paysan et militant historique de la lutte contre ce projets d’aéroport, engagé dès les premiers jours pour défendre le Larzac, décédé l’an dernier : « Je ne suis pas propriétaire, je suis passeur de terre. »

 

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Sophie Hoarau : « Ici, on est à un tournant de l’histoire »

Une formule qui parle à Sophie Hoarau, formatrice en permaculture dans son village de Roquevaire (Bouches-du-Rhône) : « La terre ne nous appartient pas. On ne peut pas se l’approprier, mais on peut la gérer sur une base de consensus. Les gens qui sont venus se greffer sur ce patrimoine naturel des terres ont développé des techniques locales, résilientes, dans la sobriété et l’autonomie. Ici on passe à l’acte, ça ne reste pas dans des théories intellectualistes. » Si elle a traversé la France, venue en car de Marseille, c’est pour elle exceptionnel : « En général je n’aime pas les manifestations, la foule et je ne viens jamais à ce genre de rassemblement, que j’ai du mal à supporter. Mais j’ai l’impression qu’ici, on est à un tournant de l’histoire et que c’était ma place. Il y a une cohérence, une énergie, l’autogestion, l’acceptation des différences. On retrouve l’esprit original du communisme, de la mise en commun. La symbolique du bâton, sa simplicité, me font penser au "jō", l’arme de l’aïkido, un art martial, science de l’harmonie, qui n’est pas violent. Je l’ai pratiqué il y a une vingtaine d’années, sans trop comprendre la philosophie à l’époque, mais ça me parle bien aujourd’hui. C’est curieux, d’ailleurs, beaucoup de permaculteurs font de l’aïkido... »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

 

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 16:45

 

Source : https://vimeo.com/184826227

 

 

Le 8 octobre tou.te.s à Notre-Dame-des-Landes

de Attac Play

 

 

Convergeons vers Notre-Dame-des-Landes le 8 octobre 2016, RDV à 10 h dans le bocage, à pied, en tracteur ou à vélo. Que chacun·e apporte son bâton, sculpté, décoré et le mette dans les roues du projet.
Tous et toutes ensemble, empêchons l’aéroport ! - Plus d’infos sur les sites acipa-ndl.fr et zad.nadir.org.

 

 

Réalisation et images: Alexis Rodriguez
Voix et son: Florian Lopez
Musique: Gilles Rézard > gillesrezard.com/
Production: Attac Play

 

 

 

Source : https://vimeo.com/184826227

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5 octobre 2016 3 05 /10 /octobre /2016 17:41

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

a bouge ! Résistances

Mobilisation à Notre-Dame-des-Landes : « Que résonnent les chants de nos bâtons ! »

par

 

 

 

 

Face aux menaces d’évacuation formulées par Manuel Valls, les défenseurs de Notre-Dame-des-Landes appellent à un rassemblement le 8 octobre. Ils invitent les citoyens à venir faire « résonner le sol de milliers de bâtons. Nous les laisserons sur place, en nous engageant ensemble à venir les reprendre, en cas d’intervention, et à défendre la ZAD, ses habitants, paysans et l’avenir qui s’y construit ». Un chantier participatif de construction d’un hangar agricole est également prévu. Voici leur appel.

Acculé par les mobilisations massives des 9 janvier et 27 février, le gouvernement a organisé en juin une consultation biaisée. Se croyant forts du résultat de cette mascarade, les pro-aéroport et le premier ministre ont confirmé leur intention de procéder cet automne à l’évacuation et à la destruction de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, de ses cultures, de sa faune et de sa flore, de ses habitats et activités ainsi que des liens entre toutes celles et ceux qui se sont attachés à ce bocage. Ces déclarations font fi de la situation juridique du dossier puisque, entre autres, les autorisations de travaux ne sont toujours pas accordées.

Les porteurs du projet ne semblent pas avoir non plus mesuré la détermination de celles et ceux qui habitent ce bocage, des militants engagés à leurs côtés, le soutien dont ce mouvement bénéficie dans la région et bien au-delà, ainsi que l’implication des comités locaux. Ces 2000 hectares de bocage et ce qui s’y vit sont aujourd’hui porteurs d’espoirs indéracinables face au saccage du vivant, des terres agricoles et à la marchandisation du monde. Il est impensable qu’ils disparaissent !

 

« S’engager à défendre l’avenir qui se construit sur la Zad »

A l’initiative de l’ensemble du mouvement d’opposition au projet d’aéroport, nous marquerons donc le 8 octobre notre volonté commune d’empêcher toute agression contre la ZAD et tout démarrage des travaux. En écho à bien d’autres luttes paysannes, comme au Larzac, nous ferons résonner le sol de milliers de bâtons. Nous les laisserons sur place, en nous engageant ensemble à venir les reprendre, en cas d’intervention, et à défendre la ZAD, ses habitants, paysans et l’avenir qui s’y construit.

Nous monterons également ensemble un hangar dont les éléments ont été fabriqués durant l’été sur la ZAD par des dizaines de charpentiers. Cette œuvre collective concrétisera notre volonté de nous organiser pour la résistance en créant un lieu qui sera une base d’appui en cas de tentative d’expulsion, autant qu’une structure commune pour le futur.

Convergeons vers Notre-Dame-des-Landes le 8 octobre 2016.

Rendez-vous à 10h dans le bocage, à pied, en tracteur ou à vélo.
Que chacun apporte son bâton, sculpté, décoré et le mette dans les roues du projet.
Tous et toutes ensemble, empêchons l’aéroport !

 

Pour se rendre sur place (bus, covoiturages...) : annonces-ndl.org/

Plus d’infos sur les sites acipa-ndl.fr et zad.nadir.org

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25 septembre 2016 7 25 /09 /septembre /2016 15:37

 

Source : https://reporterre.net

 

 

À Notre-Dame-des-Landes, calmes et déterminés, les occupants de la Zad se préparent à une éventuelle expulsion

22 septembre 2016 / par Hervé Kempf (Reporterre)
 


 

Une expulsion des paysans et habitants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes semble maintenant juridiquement possible. Ils se préparent activement à toute éventualité, et préparent le grand rasssemblement du 8 octobre.

 

- Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage

 

« Oui, on est stressé, en ce moment.  » Aucun zadiste de Notre-Dame-des-Landes ne dissimule ces jours-ci son inquiétude. Depuis que le préfet a publié un arrêté de destruction des campagnols amphibies, le 14 septembre, les rumeurs d’expulsion de la Zad par la police se multiplient dans les journaux, sur internet et dans les conversations. Et on entend presque les mêmes mots d’un zadiste à l’autre : « Ça serait terrible, une expulsion, ça casserait la vie qu’on a faite ici, et ça casserait une magnifique expérience collective qui se poursuit depuis des années », dit par exemple Camille (prénom changé), aux Cent Noms. Mais l’inquiétude palpable chez tous — alors qu’un hélicoptère de la gendarmerie vient régulièrement faire entendre son vrombissement sur le bocage — ne paralyse pas, bien au contraire, la formidable énergie collective qui se déploie ici. « Les relations entre les gens sont particulières, dit Joan (prénom changé), à La Rolandière, ils se donnent de l’énergie les uns aux autres, c’est comme quand on souffle sur le feu, ça ranime les flammes. »

L’activité est intense d’un bout à l’autre des 1.650 hectares occupés par près de 60 cabanes ou maisons et par quatre exploitations paysannes : ici, on peaufine les pièces d’un grand hangar en bois prêt à être monté, là on installe boîtes de livres et de semences chez des habitants amis vivant au pourtour de la zone, plus loin, on inspecte les lieux possibles de repli ou de refuge, dans cette maison, on stocke du matériel médical. Partout, des réunions se tiennent, pour préparer tel ou tel aspect logistique (hébergement, restauration, communication, coordination…) à mettre en place si gendarmes et CRS tentaient d’envahir la zone. Et mardi 20 septembre, tout le monde est sorti ragaillardi de l’assemblée générale, tenue le soir à La Vache Rit, le centre géographique et moral de la ZAD. Elle rassemblait les zadistes, mais aussi les paysans de Copain 44 et les opposants de l’Acipa, l’association historique de résistance : « C’était très beau, l’unité de toutes les composantes du mouvement », dit un zadiste. « On a reconfirmé l’accord pour le respect mutuel de toutes les pratiques de lutte », dit une autre.

 

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Peinture sur le portail de La Vache Rit, le lieu central de la Zad

Tout ceci n’empêche pas les activités normales de se poursuivre sous un soleil qui baigne ces jours de fin septembre d’une tonalité paradisiaque : achever ici un chantier de rénovation en terre et paille, donner là à manger aux moutons, réparer les vélos, préparer le pain, consulter internet, accueillir les uns pendant que d’autres partent à Nantes, à Paris ou ailleurs participer à des soirées de popularisation de la lutte.

 

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Un chantier terre et paille pour rénover une maison de la Zad

Pour les paysans installés sur ces terres, pas question non plus de flancher sous la menace : « On est jusqu’au-boutistes, dit Sylvain Fresneau, dont l’exploitation de 85 vaches est aussi sous le coup d’une expulsion. On ira jusqu’au bout, parce qu’on a raison et parce qu’il y a du monde derrière pour nous soutenir. » « Nous, on défend nos tripes, dit son épouse, Brigitte. Eux, les promoteurs de l’aéroport, que défendent-ils ? Les intérêts d’une société privée. » Et Sylvain de rebondir : « Il y a autre chose à faire aujourd’hui qu’expulser des paysans alors qu’il y a la menace djihadiste. »

Des éleveurs laitiers qui, sur cette zone humide, pratiquent une agriculture environnementale et efficace ; ils n’ont pas souffert de la crise laitière : « On pratique un système herbager qui nous permet de limiter les intrants et de ne pas dépendre de l’extérieur. » La sécheresse aussi a été surmontée : les agriculteurs de la Zad prévoient d’envoyer du foin en solidarité à des collègues de la Manche. Une preuve que détruire les terres de Notre-Dame-des-Landes serait un vrai gâchis...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 14:53

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Notre-Dame-des-Landes: peu à peu, l’Etat prépare l’évacuation
17 septembre 2016 | Par Jade Lindgaard et Ellen Salvi
 
 
 

Depuis la déclaration d’utilité publique en 2008, et en dépit des mensonges et des conflits d’intérêts qui truffent le dossier de l’aéroport, l’État poursuit la mise en œuvre du projet. Après la consultation de juin, plusieurs scénarios d'évacuation sont à l'étude.

Le sujet de Notre-Dame-des-Landes avait disparu de la politique nationale depuis l’été et la victoire du oui lors de la consultation du mois de juin sur la construction de l’aéroport. Aucune déclaration de François Hollande ni de Manuel Valls, le ministre le plus résolu à faire évacuer la ZAD de ses occupants. Ce silence ne valait pas indifférence. Petit à petit, l’État prépare les conditions nécessaires à une expulsion manu militaride la zone d’occupation.

Mardi 13 septembre, une étape décisive a été franchie avec la publication par le préfet de Loire-Atlantique de l’arrêté autorisant la destruction du campagnol amphibie, petit rongeur inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de disparition. C’était le dernier obstacle administratif à lever avant que les travaux ne puissent être légalement entamés. Présent sur la zone du projet d’aéroport, ce mammifère protégé doit faire l’objet de mesures de compensation en cas de démarrage du chantier de construction. Des animaux doivent être prélevés et déplacés vers des emplacements en dehors de la ZAD. Mais tous ne pourront être sauvés. D’où l’obligation légale d’obtenir une dérogation à sa protection avant de lancer les pelleteuses sur la zone humide.

L’arrêté précise le calendrier possible pour l’intervention : concernant le campagnol amphibie, les secteurs d’habitat seront détruits « si possible » entre le 1er juillet et le 31 octobre, période d’absence de sol humide ou inondé (« l’assec »). Plus précisément, le maître d’ouvrage a jusqu’au 15 octobre pour missionner un expert afin de constater l’absence de sol humide. Il a ensuite quinze jours « pour réaliser les travaux, afin de limiter le risque que de nouvelles pluies rendent le milieu favorable à l’espèce ». Pour les autres espèces à protéger sur le site – notamment des arbres où niche la faune –, les mois de septembre et octobre sont les seuls à ne connaître aucune restriction d’intervention au nom de la sensibilité des espèces. La fenêtre de tir pour l’expulsion semble correspondre à la seconde quinzaine d’octobre.

 

tarte

 

Avocat des opposants, Thomas Dubreuil s’étonne de l’absence de périodes interdisant la destruction du campagnol amphibie. L’arrêté fait peser peu de contraintes sur le maître d’ouvrage, la société AGO, filiale de Vinci. Il porte la marque d’une priorité accordée à la logique économique sur la préservation du milieu, l’une des plus grandes zones humides de France.

Le texte de la préfecture prend le temps, en introduction, de dérouler tous les arguments des porteurs du projet d’aéroport : il « répond à des raisons impératives d’intérêt public majeur, notamment pour assurer le développement socioéconomique de la métropole Nantes/Saint-Nazaire, dans une logique d’anticipation sur les besoins de déplacement induits par l’évolution démographique, l’activité économique et touristique du Grand Ouest pour pallier la saturation du site aéroportuaire de Nantes-Atlantique et ses risques pour la santé liés aux nuisances sonores ».

Au passage, il contredit la position du ministère de l’écologie, fondée sur le rapport rendu par ses trois experts, au printemps dernier : « Il n’existe pas d’autre solution alternative satisfaisante. » Ségolène Royal avait pourtant affirmé le contraire. Mais depuis la consultation de juin, elle a déclaré ne plus vouloir s’opposer au projet d’aéroport et laisse les mains libres à Manuel Valls. L’arrêté préfectoral reflète en tous points la position de Matignon sur le dossier. Depuis la parution de la déclaration d’utilité publique en 2008, et en dépit des faiblesses argumentaires, des mensonges et des conflits d’intérêts qui truffent le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’État poursuit inéluctablement la mise en œuvre du projet. 

Le gouvernement s’apprête-t-il à expulser la ZAD ? En milieu de semaine, la position de l’Élysée était double : respect du vote des citoyens (favorable à 55 % à la construction), détails opérationnels entre les mains du premier ministre. Une réunion s’est tenue à l’Élysée en juillet, après la consultation. Manuel Valls y a réaffirmé sa volonté d’évacuer la zone occupée au nom de l’État de droit, Bernard Cazeneuve a dit sa réticence à affecter plusieurs milliers de gendarmes pour plusieurs semaines ou mois alors que la France vit sous une menace terroriste aiguë.

Jeudi 15 juin, le quotidien Presse Océan a publié ce qui ressemble à un plan d’intervention : le ministère de l’intérieur prévoit selon eux de mobiliser jusqu’à 3 000 gendarmes pour une action progressive, secteur par secteur. Un large périmètre de sécurité serait établi autour de la ZAD pour en bloquer l’accès. Environ 600 gendarmes pourraient être requis pour la première phase.
 

aste-rix

Mais selon d’autres sources, tous les scénarios seraient sur la table de Manuel Valls...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 20:34

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Grand projet

Forte mobilisation à Notre-Dame-des-Landes malgré la consultation locale défavorable

par

 

 

 

Ils sont près de 25 000 personnes à avoir fait le déplacement ces 9 et 10 juillet à Notre-Dame-des-Landes pour marquer leur détermination contre toute construction à un nouvel aéroport. Quinze jours après la consultation où une majorité d’électeurs de Loire-Atlantique ont approuvé le transfert de l’aéroport actuel (55,17 % ont dit oui), des riverains, paysans, occupants de la zone à défendre et citoyens venus de toute la France ont témoigné de leur volonté de « défendre la zone et sa beauté fragile ». « On ne pouvait espérer meilleure réponse à la consultation que cette mobilisation exceptionnelle et déterminée », se réjouissent les coordinateurs de ce seizième rassemblement estival.

Les participants voient dans la consultation voulue par François Hollande « une étape » dans leur combat contre l’aéroport. Voire même un « camouflet » pour le gouvernement estiment-ils, malgré le résultat défavorable aux opposants... D’une part, parce que le raz-de-marée en faveur du « oui » n’a pas eu lieu, alors même que le périmètre de la consultation choisi par le gouvernement pouvait le laisser redouter [1]. D’autre part, parce qu’en dépit de « la campagne ordurière du président de Région concernant les "zadistes" qu’il fallait "dégager" », le non l’emporte dans les communes entourant le site d’implantation de l’aéroport en projet [2].

 

 

Deux résultats marquent les esprits : ceux de la ville de Bouguenais, où se situe l’aéroport actuel, qui ne « souhaite pas autant qu’on veut bien le dire le départ de son aéroport », avec 50,65 % voix pour le transfert et 49,35 % contre. Mais aussi Nantes, où le vote s’est joué à cent voix d’écart sur 80 710 votes exprimés. De quoi inquiéter le Parti socialiste dont le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, a annoncé l’annulation de son université d’été, prévue fin août à Nantes...

Sous les chapiteaux placés sous le thème « Semailles de démocratie », la colère monte contre « ces élus qui détériorent le commun » et qui « abiment la politique ». Le sentiment de désillusion est prégnant. « On a cru au bon sens des décideurs », appuie Sylvie Thébault, paysanne sur la zone, menacée d’expulsion (son témoignage). « Notre démocratie est bien malade. Les dernières salves sont tirées pour tenir un système à bout de souffle. » Mais certains veulent encore croire en la démocratie représentative. « Nous sommes encore très nombreux à être avides d’honnêteté », souligne la conseillère régionale Geneviève Lebouteux, membre du Collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport (CéDpa). « Il n’y a pas de démocratie basée sur les mensonges, et ces mensonges nous ne cesserons pas de les dénoncer. »

 

 

« L’action citoyenne et militante continuera de s’articuler avec l’occupation, le combat politique, juridique et l’expertise citoyenne », assure Thomas Dubreuil de la coordination juridique. « Nous ferons tout pour éviter une destruction irréversible du milieu alors que les juges n’ont toujours pas statué (le procès en appel relatif à la loi sur l’eau et la destruction des espèces est toujours en cours, NdlR). » Sur place, c’est aussi la pratique qui oriente le devenir de la zone, avec mille et un projets fourmillant aux quatre coins du bocage.

 

 

Ces deux jours ont aussi été marqués par la convergence des luttes, en particulier avec les militants de Bure opposés au projet d’enfouissement de déchets nucléaires dans la Meuse (notre enquête). « Parmi les multiples manières de défendre la ZAD, nous devons travailler aux solidarités translocales », affirme Nicolas Haeringer, membre de l’ONG 350.org pour la justice climatique. Dès le week-end prochain, une manifestation de ré-occupation aura lieu dans le bois communal de Mandres-en-Barrois, près de Bure, pour empêcher les travaux initiés par l’Agence nationale de déchets radioactifs. Un appel à une nouvelle mobilisation les 8 et 9 octobre à Notre-Dame-des-Landes a également été lancée, face aux menaces d’évacuation à l’automne 2016 formulées par Manuel Valls.

 

texte et photos : Sophie Chapelle

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8 juillet 2016 5 08 /07 /juillet /2016 21:20

 

 

 

Source : http://www.bastamag.net
 

 

 

ça bouge ! Grand projet

Rassemblement à Notre-Dame-des-Landes : « A nous de définir les alternatives »

par

 

 

 

Les 9 et 10 juillet, les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes appellent à un rassemblement sur le thème « Semailles de démocratie », alors que la consultation locale, en Loire-Atlantique, a donné un résultat favorable aux partisans de la construction du futur aéroport. Loi sur l’eau bafouée, absence d’évaluation globale des conséquences environnementales du projet, « consultation » court-circuitant les procédures en cours... « C’est le moment de réinventer la démocratie que nous voulons, pas celle des actionnaires de Vinci et des politiques à leur service », estiment les opposants. Voici leur appel.

Jamais la Démocratie n’a été une exigence plus impérieuse qu’en cette période où nous lançons notre rassemblement 2016 !

Comme les années précédentes, la Coordination des Opposants* s’adresse à toute la population de la région, comme à tous les militants, toutes les organisations locales, nationales… et au-delà, engagés avec elle dans la lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Elle les invite à partager ce moment fédérateur et convivial, démonstration et point d’appui d’une mobilisation intacte, et plus que jamais nécessaire, pour que vivent ce territoire et les alternatives qui se développent sur la ZAD.

Dans la période actuelle, le thème de la démocratie s’est imposé à nous de manière évidente, bien que nous travaillions sur cette exigence depuis plus de 15 ans maintenant.

Un déni constant de démocratie de la part des porteurs du projet : mensonges, manipulations, faux semblants...!

Les citoyens ont mis à jour et démonté les différentes arnaques, sans que soient troublés le moins du monde les politiques porteurs du projet qui les fomentent (cf La fabrication d’un mensonge d’Etat, F Verchère, Editions Tim Buctu).

La loi sur l’eau est ouvertement bafouée par les propositions de « compensation » de la société Aéroports du Grand Ouest : la méthode a été retoquée par toutes les autorités scientifiques locales et nationales. Peu importe, ils n’en tiennent pas compte car ces avis sont purement consultatifs, mais alors pourquoi les avoir demandés ?

La Commission Européenne demande l’évaluation globale des conséquences environnementales du projet mais elle semble accepter de se contenter d’un document annexe au Schéma de Cohérence Territoriale (actuellement en révision) qui serait peu contraignant et qui relèverait de la préconisation....

La machine administrative continue à jouer son rôle de rouleau compresseur pour permettre, parait-il, les expulsions à l’automne, tandis qu’une improbable « consultation » surgie de nulle part court-circuiterait les procédures en cours, légitimerait le projet et exonérerait Hollande de tenir sa parole !

C’est le mouvement d’opposition qui porte l’exigence démocratique : alors STOP à leur « pseudo-démocratie » !

Comme répété mille fois, nous voulons pouvoir décider de nos véritables besoins, pas seulement locaux, des différentes alternatives capables de les satisfaire, de l’usage de nos fonds publics, de la préservation de nos cadres de vie. Nous en avons montré la capacité, nous avons fait des propositions d’alternatives, par le biais de l’Atelier Citoyen et d’autres manières.

La démocratie que nous voulons, nous la mettons déjà en œuvre lorsque nous travaillons sur les dossiers, lorsque nous faisons des propositions à la Commission Nationale de Transition Écologique pour l’amélioration des procédures de débat public, propositions louangées... et immédiatement ignorées.

Et plus largement, nous posons la question de nos Droits humains fondamentaux (Santé, Éducation, Logement, etc ), alors que la triste actualité nous démontre que leur déconstruction est en marche. La lutte de Notre-Dame-des-Landes, comme d’autres contre des Grands Projets Inutiles Imposés, sont autant de catalyseurs pour un retour aux valeurs de justice et de solidarité qui sont les nôtres.

Il y a cinq ans, à l’été 2011, nous avions placé notre rassemblement sous l’égide « Pour un autre choix de société ». C’est encore à mettre au présent.

Partageons nos travaux et réflexions sur l’avenir !

Tout ce que nous avons appris à partir de cette lutte, tout ce que nous avons découvert ensemble tels d’autres moyens de fonctionner, d’avancer, nous vous invitons à le partager et l’enrichir les 9 et 10 juillet

À nous de définir les alternatives que nous voulons mettre en place ! Imaginons collectivement et faisons le savoir ! C’est le moment de réinventer la démocratie que nous voulons, pas celle des actionnaires de Vinci et des politiques à leur service !
Ni expulsions, ni travaux, ni aéroport !

* La Coordination des Opposants est constituée de plus de 50 groupes : associations, collectifs, syndicats et mouvements politiques qui travaillent ensemble mensuellement.

Télécharger le programme

Plus d’informations sur notredamedeslandes2016.org

 

                                                                            ***************************  

 

 

Source : http://www.notredamedeslandes2016.org

 

 

 

 

Jamais la Démocratie n'a été une exigence plus impérieuse qu'en cette période où nous  lançons notre rassemblement 2016

Comme les années précédentes, la Coordination des Opposants* s’adresse à toute la population de la région, comme à tous les militants, toutes les organisations locales, nationales… et au-delà, engagés avec elle dans la lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Elle les invite à partager ce moment fédérateur et convivial, démonstration et point d'appui d'une mobilisation intacte, et plus que jamais nécessaire, pour que vivent ce territoire et les alternatives qui se développent sur la ZAD.

Dans la période actuelle, le thème de la démocratie s'est imposé à nous de manière évidente, bien que nous travaillions sur cette exigence depuis plus de 15 ans maintenant.

Un déni constant de démocratie de la part des porteurs du projet : Mensonges, manipulations, faux semblants...!

Les citoyens ont mis à jour et démonté les différentes arnaques, sans que soient troublés le moins du monde les politiques porteurs du projet qui les fomentent (cf La fabrication d’un mensonge d’Etat – F Verchère – Editions Tim Buctu).

La loi sur l'eau est ouvertement bafouée par les propositions de « compensation » de la société Aéroports du Grand Ouest : la méthode a été retoquée par toutes les autorités scientifiques locales et nationales. Peu importe, ils n’en tiennent pas compte car ces avis sont purement consultatifs, mais alors pourquoi les avoir demandés ?

La Commission Européenne demande l'évaluation globale des conséquences environnementales du projet mais elle semble accepter de se contenter d'un document annexe au Schéma de Cohérence Territoriale (actuellement en révision) qui serait peu contraignant et qui relèverait de la préconisation....

La machine administrative continue à jouer son rôle de rouleau compresseur pour permettre, parait-il, les expulsions à l'automne, tandis qu'une improbable « consultation » surgie de nulle part court-circuiterait les procédures en cours, légitimerait le projet et exonérerait Hollande de tenir sa parole !

C'est le mouvement d'opposition qui porte l'exigence démocratique  : Alors STOP à leur « pseudo-démocratie » !

Comme répété mille fois, nous voulons pouvoir décider de nos véritables besoins, pas seulement locaux, des différentes alternatives capables de les satisfaire, de l'usage de nos fonds publics, de la préservation de nos cadres de vie. Nous en avons montré la capacité, nous avons fait des propositions d'alternatives, par le biais de l'Atelier Citoyen et d'autres manières.

La démocratie que nous voulons, nous la mettons déjà en œuvre lorsque nous travaillons sur les dossiers, lorsque nous faisons des propositions à la Commission Nationale de Transition Écologique pour l'amélioration des procédures de débat public, propositions louangées... et immédiatement ignorées.

Et plus largement, nous posons la question de nos Droits humains fondamentaux (Santé, Éducation, Logement, etc ), alors que la triste actualité nous démontre que leur déconstruction est en marche. La lutte de Notre-Dame-des-Landes, comme d'autres contre des Grands Projets Inutiles Imposés, sont autant de catalyseurs pour un retour aux valeurs de justice et de solidarité qui sont les nôtres.

Il y a cinq ans, à l'été 2011, nous avions placé notre rassemblement sous l'égide « Pour un autre choix de société ». C'est encore à mettre au présent.

Partageons nos travaux et réflexions sur l'avenir !

Tout ce que nous avons appris à partir de cette lutte, tout ce que nous avons découvert ensemble tels d'autres moyens de fonctionner, d'avancer, nous vous invitons à le partager et l'enrichir les 9 et 10 juillet

À nous de définir les alternatives que nous voulons mettre en place ! Imaginons collectivement et faisons le savoir ! C'est le moment de réinventer la démocratie que nous voulons, pas celle des actionnaires de Vinci et des politiques à leur service !

Ni expulsions, ni travaux, ni aéroport !

* La Coordination des Opposants est constituée de plus de 50 groupes : associations, collectifs, syndicats et mouvements politiques qui travaillent ensemble mensuellement.

 

 

Source : http://www.notredamedeslandes2016.org

 

 

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