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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 21:42

 

 

Source : http://www.batiactu.com

 

 

Vinci, piraté par des hacktivistes, a brièvement dévissé en Bourse
Publié le à 19:14

 

Hacking

Image d'illustration © Grégoire Noble

 

Le groupe de BTP et concessions a été victime d'un faux communiqué de presse, relayé par l'agence Bloomberg, qui annonçait le licenciement de son directeur financier et la découverte d'erreurs comptables d'un montant astronomique. Un piratage, revendiqué par des personnes hostiles à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a fait chuter momentanément le titre Vinci en bourse.

C'est une action coup de poing 2.0 qu'auraient mené des opposants à l'aéroport Notre-Dame-des-Landes. En envoyant un faux communiqué de presse, évoquant le licenciement du directeur financier, Christian Labeyrie, ainsi que la découverte d'erreurs d'écritures comptables sur les exercices 2015 et de la première moitié de 2016, évoquant la somme de 3,5 Mrds € et des comptes qui seraient révisés, les pirates ont réussi à berner l'agence Bloomberg, spécialisée dans les services aux professionnels des marchés financiers et l'information économique. A 16h05, l'information est reprise par ce média, ce qui met le feu aux poudres : en quelques minutes, l'action de Vinci a perdu plus de 18 % de sa valeur.

 

 

Faux communiqué Vinci
Le faux courriel émanant d'une adresse en "@Vinci.group" reçu à la rédaction de Batiactu © Capture d'écran

 

 

La cotation du titre a été suspendue pendant 30 minutes, le temps que le groupe de BTP et concessions publie un démenti. "Vinci vient de subir une très grave tentative de désinformation à caractère diffamatoire. Au travers d'un faux communiqué de presse usurpant l'identité de Vinci et renvoyant à un faux responsable de la communication du groupe, des personnes malveillantes ont porté atteinte à notre groupe", précise un courriel signé de Pierre Duprat, le directeur de la communication. De son côté, l'AFP, qui n'a pas été abusée par la fausse rumeur, indique la réaction d'un autre porte-parole du groupe : "Nous avons été hackés, et nous allons saisir l'AMF", l'autorité des marchés financiers. L'action a repris des couleurs, puisqu'à 17 heures, elle avait récupéré environ 15 % sur les 18 % qu'elle avait perdus. Il n'en reste pas moins que, dans un marché en hausse (+0,68 %), elle affiche une baisse de -3,14 % sans réelle raison. Le groupe, qui a démenti l'ensemble des "informations", explique désormais étudier toutes les actions judiciaires à donner suite à cette publication.

 

"Un nouvel acte de sabotage"

 

La première étape consistera à trouver les auteurs. Ces derniers ont toutefois laissé un indice en adressant un courriel de revendication à 17h35, grâce à une adresse e-mail "@vincigroup.com" (non officielle contrairement au suffixe "@vinci-group.com"). Dans un texte émaillé de fautes, on découvre : "Vinci vient de faire une dégringolade financière vertigineuse, ceci est un nouvel acte de sabotage à l'encontre de cette entreprise. La forêt de notre-dame-des-landes a elle-même sentie (sic) le béton reculer et ces occupants ont fêté se nouveau coup (sic) porté directement dans la bourse de ce monstre de béton". Il évoque également les coups que porteraient Vinci aux ouvriers népalais ou indiens "qui meurent chaque jour sur leurs chantiers au Quatar" (sic) et "des meurtres de journalistes en Russie pour s'être intéressé de trop près à la corruption autour d'un chantier d'autoroute". Les hacktivistes concluent : "Même si son empire économique semble solide, il y aura toujours des failles dans le béton pour l'éclater. Si l'argent est leur motivation, ils continueront d'en perdre, si leur but est de garder une bonne image, ils perdront la face. Car la vie est plus forte que l'oppression, les pelleteuses et l'exploitation".

 

 

Source : http://www.batiactu.com

 

 

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19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 18:32

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=N5IH6Y8v_IM

 

 

Le lapsus de Sarkozy sur l'aéroport de "Notre-Dame des Champs"

 

Le lapsus de Sarkozy sur l'aéroport de "Notre-Dame des Champs"

Ajoutée le 16 nov. 2016

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=N5IH6Y8v_IM

 

 

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19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 18:28

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

 

NDDL : stages d'auto-défense et lignes de tracteurs, la résistance s'organise

 

 

 

NDDL : stages d'auto-défense et lignes de tracteurs, la résistance s'organise

Démonstration de force des "Tracteurs vigilants" organisées par Copains 44 le 10 novembre à Notre-Dame-des-Landes (DAMIEN MEYER / AFP)

 

Après la décision du tribunal administratif de Nantes de valider les arrêtés autorisant le démarrage des travaux, les opposants sont plus que jamais prêts à faire face à une tentative d'évacuation de la ZAD.

 

 

 

 

"Pour nous, le message est clair : c'est aucun travaux !", prévient Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, association anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes, "que ce soit juridiquement ou par la présence humaine, nous ferons tout pour les empêcher". La mobilisation est remontée d'un cran après l'annonce de la décision, lundi, de la cour administrative de Nantes.

A la surprise générale, les juges ont validé les arrêtés autorisant le démarrage du chantier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Une surprise puisque Christine Piltant, rapporteur public, avait recommandé début novembre l'annulation de quatre arrêtés préfectoraux dits "loi sur l'eau" et espèces protégées". L'avis du rapporteur public est généralement suivi par la justice administrative mais, cette fois, ça n'a pas été le cas.

Pour les opposants au projet d'aéroport qui espéraient un coup d'arrêt du chantier, il s'agit d'un sérieux revers même si, comme l'affirme l'association Acipa, "cette décision n'entame en rien la légitimité de notre combat face à la destruction du vivant et à la marchandisation du monde".

Le mouvement anti-aéroport se prépare à entrer en résistance et annonce dans un communiqué qu'"il ne laissera place à aucun début de travaux ni d'expulsion sur la ZAD (zone d'aménagement différé renommée zone à défendre par les opposants)".

 

Le fiasco de l'opération César dans tous les esprits

Du côté du gouvernement, Manuel Valls a répété mardi que le chantier débuterait "dès que possible" mais le Premier ministre est resté flou sur le calendrier. Les autorités veulent en effet tout faire pour éviter que se répète le fiasco de l'opération César en 2012.

Cette tentative musclée d'évacuation de la ZAD s'était soldée par un blessé grave du côté de la police et 200 blessés plus ou moins graves du côté des manifestants. Lancée par un certain Manuel Valls - alors ministre de l'Intérieur -, qui jugeait "hors de question de laisser un kyste s'organiser" – l'opération avait finalement abouti à un vaste mouvement de mobilisation de soutien sur le site.

 

Notre-Dame-des-Landes : "C'est la guerre ici"

 

Cette fois, pour limiter l'affrontement, il ne serait pas question d'expulsion ou de destruction globales de la ZAD. Le gouvernement prévoit ainsi une première phase de "travaux préparatoires", déplacement d'espèces protégées, construction de ronds-points et protection du site. Mais les opposants ont déjà prévenu, pour eux, "il n'y a aucune différence entre expulsion et début des travaux". Ils appellent à des "réactions immédiates et massives".

"S'ils viennent, ce sera dur et long. Le gouvernement se retrouverait alors confronté à plusieurs mois de guérilla", prévient Julien Durand qui se dit prêt à affronter les envies d'un Premier ministre qui chercherait à renforcer son aura politique autour de l'autorité et de la sécurité :

"Depuis deux ans, on voit le degré de répression des forces de l'ordre qui est monté d'un cran, mais nous sommes préparés."

Comment les opposants comptent-ils protéger la zone ? "On ne va certainement pas dévoiler maintenant ce qui est prévu", signifie Julien Durand qui se limite à rappeler les grandes lignes et précise que "tout le monde est mobilisé". Pour le moment, les organisateurs ne veulent rien laisser filtrer des différents plans envisagés, ni des barrages ou protections prévus pour bloquer l'avancée des forces de l'ordre.

 

Les comités de soutien

La mobilisation passe d'abord par les comités de soutien, plus d'une centaine à travers la France. De Quimper à Morlaix, de Lille à Strasbourg ou de Bordeaux à Lyon, tous les comités locaux sont prêts à se rassembler le jour même en cas d'intervention des forces de l'ordre sur la ZAD. Des manifestations devant les "lieux de pouvoir" dans les régions mais aussi des convois pour venir gonfler les forces présentes sur place.

"En 2012, personne n'était préparé à l'opération César. Aujourd'hui, tout le monde est vigilant", insiste un membre d'un comité breton basé à Lorient : "Et mon sac est déjà prêt pour partir rejoindre les autres sur place."

Julien Durand, lui, est persuadé que le mouvement peut dépasser le seul cadre des opposants au projet d'aéroport :

"Il  y a en France de plus en plus de gens révoltés par ce qui se passe. Beaucoup viendront à Notre-Dame-des-Landes pour exprimer un ras-le-bol général bien plus large."

 

Les tracteurs vigilants

Avec le collectif d'agriculteurs Copains 44, les paysans opposés au projet font régulièrement la démonstration spectaculaire des forces en présence.

 

Notre-Dame-des-Landes : le retour en force des paysans

 

Jeudi dernier encore, les "tracteurs vigilants" se sont exercés à la défense de la ZAD. Les organisateurs affirment que 150 tracteurs étaient présents. Les engins ont encerclé la ferme de Sylvain Fresneau, un agriculteur de la ZAD, militant de la première heure, pour la protéger.

Avec les tracteurs, les paysans ont apporté des bottes de paille et des rondins de bois pour édifier des "lignes de défenses" sur le site. De quoi freiner l'avancée des pelleteuses.

 

Les formations à l'auto-défense

Pendant cinq week-ends, autour du mois de septembre, les opposants ont organisé des formations à l'auto-défense pour renforcer la résistance. Plusieurs centaines de personnes ont participé à ces sessions.

L'objectif était d'apprendre à mener des actions en sécurité, avec quelques principes de base comme "ne pas être seul" ou "connaître ses droits".

Au programme : résister aux forces de l'ordre, se protéger des flashballs et des lacrymogènes, préparer des actions, se déplacer sans bruit, se former aux premiers secours... Le tout couronné par une course d'orientation géante à travers le bocage.

Président LR de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau a qualifié ces formations "Prêt-e-s à défendre la ZAD" de "camps d'entraînement anti-flics". Inquiet face à "cette école de la violence à ciel ouvert", il avait alors demandé à Bernard Cazeneuve de les interdire. Mais à quel titre interdire l'organisation d'une course en forêt ?

 

Une logistique bien rodée

Sur la ZAD, toutes les équipes se sont organisées. Selon les occupants, quelque 300 personnes vivent actuellement sur le site. Les différents lieux de vie se sont coordonnés à l'échelle du mouvement, avec les cantines, la bibliothèque, la radio, les antennes médicales...

Des espaces d'accueils sont mis en place, à l'intérieur et à l'extérieur de la ZAD pour le couchage des opposants qui vont rejoindre Notre-Dame-des-Landes en cas de début des travaux. L'occasion aussi de construire des hangars pour stocker du matériel et de la nourriture.

 

Tenir sur la durée

L'opération César a déjà prouvé la possibilité d'un enlisement :

"En 2012, personne n'imaginait qu'on allait tenir aussi longtemps. Et personne n'imaginait que cela se terminerait par un départ de la police en avril 2013. Nous avons vécu six mois sous occupation", rappelle Julien Durand

Sur place, en régions, la résistance est prête. Tous ceux qui étaient déjà présents en 2012 savent que les journées qui s'annoncent seront difficiles et épuisantes. Chacun se dit pourtant préparé à tenir sur la durée, heureux presque de revivre une expérience collective, avec toutes les contraintes et toute la richesse qu'implique un mouvement autogéré. Avec un mot d'ordre : "Préparons ensemble l'après projet !"

Louis Morice

 

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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14 novembre 2016 1 14 /11 /novembre /2016 16:21

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

À Notre-Dame-des-Landes, le tribunal autorise la destruction des espèces

 

 

14 novembre 2016 / Nicolas de La Casinière (Reporterre)

 

 

 

 

Douche froide lundi 14 novembre : la cour administrative d’appel de Nantes autorise la destruction des espèces protégées sur le site du projet d’aéroport.

 

 Nantes, correspondance

 

 

Cour administrative d’appel de Nantes, lundi 14 novembre, 14h10. Tous les recours sont rejetés. L’espoir, allumé par les trois heures et dix minutes d’argumentation du rapporteur public une semaine avant, s’est éteint en moins de deux minutes. Des sept magistrats qui ont jugé, il n’en reste qu’un, le président, qui explique qu’une audience de lecture ne fera pas entendre l’énoncé oral de toutes les considérations. Seul le « sens des décisions retenues par la cour » aura sa place. De fait, c’est extrêmement court, et lapidaire. Il fait l’inventaire des requêtes contre le déclaration d’utilité publique : « rejetées ». Les requêtes au titre de la loi sur l’eau : « rejetées ». Les requêtes concernant les espèces protégées : « rejetées ».

Stupéfaction dans la salle. Les opposants sont abasourdis, les sourires même retenus par prudence, sont remplacé par des yeux ronds. « Ça veut juste dire qu’on a tout perdu », lâche Françoise Verchère, une des opposantes historiques.

L’audience de lundi dernier et celle-ci, exposant le résultat, avaient adopté des formes extraordinaires. Jamais habituellement la date de délibéré n’est annoncée, et jamais elle n’est jamais aussi proche de l’audience. Ce qui fait dire à Me Erwan Lemoigne que « le jugement était peut-être déjà rédigé à l’avance ».

Surprise aussi, les trois sièges vides des avocats de l’État et de Vinci qui ne sont pas venus écouter le résultat. Comme s’ils savaient à l’avance. Les partisans du projet, qui ne s’étaient pas montrés la semaine précédente, sont là, aux premiers rangs de la petite salle bondée. Ils ne parlent pas de droit de l’environnement, se contentant de réclamer l’évacuation de la Zad et le début des travaux. Air connu.

« Les risques n’étaient pas établis compte tenu des mesures prises par les arrêtés préfectoraux »

Un résumé en quatre pages des attendus du jugement a été remis à la presse à l’issue de la lecture des arrêts de la Cour rejetant tous les recours.

Concernant la loi sur l’eau, sur laquelle le rapporteur public a appuyé ses préconisations demandant d’annuler les arrêtes préfectoraux, « la cour a d’abord relevé que les projets en cause étaient susceptibles d’avoir des incidences sur les masses d’eau des bassins versants de l’Isac, du Gesvres et de l’Hocmard [trois cours d’eau au sein du périmètre de la Zad] ainsi que sur leurs affluents », mais quant aux déversements de produits de dégivrage des avions (glycol) et les produits jetés pour les pistes et les routes contre le verglas, la cour estime que « les risques n’étaient pas établis compte tenu des mesures prises par les arrêtés préfectoraux », à savoir une « aire réservée, isolée et entourée de caniveaux étanches en périphérie permettant de diriger les eaux de ruissellement soit vers des cuves de stockage soit vers un bassin de rétention ».

 

 

JPEG - 321.6 ko
 
 

 

Les avocats des opposants à l’aéroport.
 

Tout aussi écartée par l’arrêt de la cour d’appel, la question de compatibilité du projet avec le Sdage, le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Loire-Bretagne. Normalement, un porteur de projet doit veiller à « éviter de dégrader une zone humide » en « imposant de rechercher en priorité une autre implantation au projet », comme le rappellent les attendus. Le rapporteur avait dit que l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique constituait une « alternative avérée ». La cour a estimé que, « compte tenu des travaux très importants devant être effectués en vue de faire face à l’augmentation du trafic et du nombre de passagers, de la localisation de l’aéroport de Nantes-Atlantique à proximité de zones très densément urbanisées, de l’importance de la question des nuisances sonores et des conséquences en matière d’urbanisme du réaménagement de cet aéroport, celui-ci ne constituait pas, à la date de ses arrêtes, une solution alternative présentant un caractère avéré qu’exige le Sdage ». L’exact contraire des conclusions du rapporteur public une semaine avant.

Idem pour le Sage, le schéma d’aménagement et de gestion des eaux du Bassin de la Vilaine, l’autre côté du bassin versant. La cour admet que « la réalisation de la plateforme aéroportuaire entraînait la modification de la morphologie de quatre cours d’eau » et que, dans trois d’entre eux, « l’absence d’apport en eau par les sources empêchait l’établissement d’un peuplement piscicole », mais que néanmoins, les arrêtés préfectoraux n’étaient pas incompatibles.

Une défaite sur tapis vert, diraient les sportifs. Reste le match sur le terrain

Quant aux espèces protégées, la cour d’appel note que, pour déroger aux systèmes de protection stricte, il faut répondre à « trois conditions distinctes et cumulatives » :

  • une raison impérative d’intérêt public ;
  • l’absence de solution alternative satisfaisante ;
  • l’absence de nuisance au maintien des population des espèces concernées.

La notion d’intérêt public voit rejaillir des notions langue de bois, comme « le développement économique du Grand-Ouest », le fait d’« améliorer l’aménagement du territoire », et de « développer les liaisons aériennes nationales et internationales » tout « en réduisant les nuisances sonores subies par la population de l’agglomération nantaise ».

 

 

 

L’aéroport existant, une alternative crédible ? Pour le rapporteur public, oui, à l’évidence. Pour les juges de la cour d’appel, non. Quant aux espèces affectées par les destructions liées aux travaux, la cour d’appel croit viables et crédibles les mesures prises qui « n’étaient pas de nature à nuire au maintien dans un état de conservation favorable des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle qui s’apprécie aux échelles locales et supralocales ». Les tritons n’ont qu’à déménager avec une échelle supralocale sur le dos.

« On est très déçu, évidemment. La cour n’a pas pris position sur les compensations environnementales ni sur le droit communautaire, qui normalement prime sur le droit français », note Me Thomas Dubreuil un des trois avocats des opposants au projet.

C’est une défaite sur tapis vert, diraient les sportifs. Reste le match sur le terrain, le rapport de force, mais aussi le dernier recours contre ces arrêtés, devant le Conseil d’État, à déposer dans un délai de deux mois. Reste aussi la procédure d’infraction ouverte par l’Europe. Avec le handicap du droit à l’environnement, la faiblesse de son « effectivité », les éventuelles sanctions, minimes, tardives, souvent a posteriori, que dénoncent bien des juristes.


POUR LES OPPOSANTS, LA BATAILLE N’EST PAS FINIE

Dans un communiqué publié après l’annonce de la décision de la cour d’appel adminstrative, le Mouvement anti-aéroport écrit : « La décision de la cour administrative d’appel n’entame en rien la légitimité de notre combat. L’ensemble du mouvement anti­aéroport réaffirme qu’il ne laissera place à aucun début de travaux ni d’expulsion sur la Zad de Notre­-Dame­-des­-Landes. »

- Télécharger le communiqué :

PDF - 49.4 ko
Communiqué du mouvement anti-aéroport, 14 novembre 2016

 

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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11 novembre 2016 5 11 /11 /novembre /2016 21:53

 

Source : http://www.20minutes.fr

 

 

Notre-Dame-des-Landes: Une centaine de tracteurs positionnés pour protéger la ZAD

 

 

PROJET D'AÉROPORT Les véhicules agricoles forment depuis jeudi matin une barricade autour d'une ferme expulsable...

 

 

Près de 150 tracteurs «vigilants» se sont installés autour de la ferme Fresneau à Notre-Dame-des-Landes, le 10 novembre 2016.

Près de 150 tracteurs «vigilants» se sont installés autour de la ferme Fresneau à Notre-Dame-des-Landes, le 10 novembre 2016. - D.Meyer/AFP

Couverture

 

 

Plus d’une centaine de tracteurs « vigilants » appartenant à des agriculteurs membres du collectif anti-aéroport Copain 44 se sont positionnés ce jeudi matin sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes afin de constituer une « barrière aux forces de l’ordre » en cas de « tentative d’expulsion ». Ce dispositif défensif, déjà organisé plusieurs fois ces dernières années, protège cette fois plus particulièrement une ferme expulsable au lieu-dit Les Domaines.

« Nous, paysans, ne pouvons absolument pas accepter que des milliers d’hectares de terres nourricières, des fermes en activité ou en cours d’installation, des lieux de vie ou des espaces d’expérimentation d’une autre conception de la société, soient sacrifiés sur l’autel d’un autoritarisme forcené », clame le collectif.

 

Rassemblement de dizaines de "tracteurs vigilants" pour créer une grande barricade autour de la

 

« Aujourd’hui, on est plus de 150 tracteurs. C’est deux à trois fois plus qui se mobiliseront », en cas d’intervention des forces de l’ordre sur la Zad, prévient Vincent Delabouglise, membre de Copain 44.

Un revers pour les pro-aéroport lundi ?

La cour administrative d’appel doit rendre lundi une décision de justice très attendue. Si la cour suit les recommandations du rapporteur public, les arrêtés environnementaux (loi sur l’eau et transfert des espèces protégés) adoptés par le préfet afin d’autoriser le coup d’envoi des travaux de l’aéroport seraient annulés. Ce qui serait un revers de taille pour les partisans du projet.

« Les juges n’ont encore rien décidé. Ça ne change rien pour nous. La menace persiste », se méfie le collectif d’agriculteurs anti-aéroport.

 

 

Source : http://www.20minutes.fr

 

 

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 20:56

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

A Notre-Dame-des-Landes, le sol ne pourrait pas supporter les pistes de l’aéroport

 

Le chercheur Luc Brohan a compilé cinq thèses de doctorat consacrées au traitement des sols argileux. Il conclut à l’impossibilité de constuire des pistes assez solides.

 

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

 

 

Manifestation contre  l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre.

 

 

Et si le sol du bocage était inapte à la construction des pistes du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? C’est l’argument développé par Luc Brohan, chercheur au CNRS de Nantes en physique et chimie des matériaux, qui a compilé cinq thèses récentes de doctorat consacrées « aux traitements des sols argileux par liants hydrauliques ». Ces cinq thèses, conduites entre 2010 et 2012, avaient pour objet de rechercher l’efficacité des traitements par liants hydrauliques (chaux et mélange chaux-ciment) dans la consolidation des sols argileux, tel celui de Notre-Dame-des-Landes. Elles étaient produites dans le cadre de projets de recherche pilotés par des établissements publics.

Il a fallu alors plusieurs mois à Luc Brohan pour se pencher sur ces résultats. Sa conclusion est sans appel : la méthode choisie par le concessionnaire du futur aéroport, AGO-Vinci, pour consolider le sol de Notre-Dame-des-Landes, est inefficace. Il a décidé d’alerter le ministère de l’environnement, auquel il a écrit le 6 novembre, et de rendre public son travail de synthèse.

Pour durcir le sol argileux et humide de la zone où doit être construit l’aéroport, AGO-Vinci a prévu un traitement aux liants hydrauliques (chaux et mélange chaux-ciment). Or, explique Luc Brohan, la zone retenue pour le projet d’aéroport est majoritairement constituée d’altérite, composée de micaschistes, de kaolinite et de quartz. Cette composition minérale, avec près de 50 % de mica, peut avoir des « effets délétères » sur la consolidation du sol.

Fin décembre 2015, l’Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (IDDRIM), rattaché au ministère de l’environnement, concluait : « Certains minéraux particuliers, comme les micas, peuvent réduire l’efficacité du traitement voire l’annuler complètement. »

La piste va s’affaisser

L’une des thèses de doctorat s’intéressait plus spécifiquement à comprendre la « réponse physico-chimique et mécanique des sols traités aux liants lors d’une circulation d’eau ». En pleine zone humide, alors que la présence d’eau dans le sol est importante, cette question est primordiale, souligne Luc Brohan. « La présence d’eau dans le sol finira par annihiler tous les effets du traitement dans un délai rapide : la piste va donc s’affaisser », explique-t-il. Elle pourrait certes être construite, mais elle ne résisterait pas au temps, se mettant à gondoler, alors que « l’exigence de planéité d’une piste est rédhibitoire ».

Certains éléments de ces thèses avaient déjà été soumis à Vinci par un journaliste du site Reporterre en 2014. Le concessionnaire avait alors affirmé avoir pris en compte la nature du sol de Notre-Dame-des-Landes, avançant un « traitement spécifique avec des liants hydrauliques, sur une épaisseur de 60 cm ».

Pour Jean-Marie Ravier, ingénieur de l’Ecole centrale de Paris et PDG d’une entreprise de mécanique, qui s’est associé à Luc Brohan pour faire la synthèse de ces différents travaux : « Il est possible de construire ces pistes, mais on sait aujourd’hui que cela ne tiendra pas. » Cet homme, qui s’est engagé dans le combat contre le futur aéroport, estime qu’une autre solution devra nécessairement être trouvée. « On peut envisager de planter des pieux qui encaisseraient la charge de la piste et des avions, à raison de un tous les 4 m², qui iront jusqu’à la roche mère, soit à un minimum de 25 mètres de profondeur, mais le coût serait considérable », avance Jean-Marie Ravier.

50 à 70 jours de brouillard annuels

On peut aussi, selon lui, construire la piste avec des plaques de béton armé, comme cela se fait aux Etats-Unis – la piste de l’actuel aéroport Nantes-Atlantique a été construite ainsi par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale. Mais là encore, les coûts seraient augmentés considérablement. « De plus, Vinci sait faire des enrobés bitumineux, comme pour ses autoroutes, mais ne fait pas de plaques de béton », dit-il.

Pour les deux hommes, la géologie du sol de Notre-Dame-des-Landes n’est donc pas compatible avec la construction des pistes, telle qu’envisagée par AGO-Vinci. La météorologie non plus, s’amuse Jean-Marie Ravier, qui rappelle que la zone humide de Notre-Dame-des-Landes se traduirait par 50 à 70 jours de « brouillard métérologique » annuels – « le brouillard météorologique correspond à une visibilité horizontale inférieure à 1 000 mètres pendant au moins quelques minutes », explique Météo France –, contre 52,2 pour l’actuel aéroport de Nante-Atlantique à Bouguenais et 42,7 pour celui de Saint-Nazaire, selon Météo France (dans une étude sur le « Projet d’aéroport du Grand Ouest, Notre-Dame-des-Landes » de 2005).

 

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 17:39

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Notre-Dame-des-Landes: le procès de l’aéroport tourne au réquisitoire
 
Par Jade Lindgaard

 

 

Pour la rapporteuse publique de la cour administrative d’appel de Nantes, le projet d’aéroport causerait trop de dommages à l’environnement alors qu’il existe une alternative avérée à sa construction.

Nantes, de notre envoyée spéciale.-  D’emblée, le ton est posé : « Si des personnes pensent que le rapporteur public peut être influencé par des pressions du gouvernement, elles connaissent mal le rapporteur public. » Christine Piltant a tenu sa promesse, lundi 7 novembre, pendant près de quatre heures et demie, lors de l’audience de la cour administrative d’appel de Nantes, dans une salle surchauffée où les visages devenaient plus rouges au fil des heures. Elle a présenté, sans ciller, trébuchant à peine sur quelques formulations administratives, les arguments juridiques de fond justifiant l’annulation de quatre arrêtés préfectoraux autorisant les travaux de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Alors que s’ouvre l’audience, bondée, une réunion démarre à la préfecture de Loire-Atlantique : le comité de pilotage doit informer les élus locaux des suites du chantier. Jusqu’au bout, les autorités politiques agissent comme si le projet d’aéroport ne pouvait souffrir aucune contestation, pas même du pouvoir judiciaire. Le week-end précédent, Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères mais ancien maire de Nantes, a déclaré que le projet « continuera sa route quelles que soient les vicissitudes ». François Fillon, lui, a comparé l’avis de la rapporteuse publique à « une opération montée ».

 

Les avocats des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 7 novembre 2016. (JL) Les avocats des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 7 novembre 2016. (JL)
 
 
 
 

 

Pas moins de dix requêtes sont inscrites à l’ordre du jour de la séance. D’abord, les recours déposés par les opposants contre la déclaration d’utilité publique (DUP) du programme viaire, c’est-à-dire l’ensemble des projets routiers (4 voies, contournements, aménagements de voies communales…) devant accompagner la construction de la plateforme aéroportuaire. La magistrate les rejette un à un, tout en critiquant les insuffisances de sa méthode : l’impact des destructions de l’environnement qu’ils vont causer « n’est pas à négliger ». Elle déclare valider la DUP « plus par discipline que par conviction ».

Vers 17 heures, vient le temps de son exposé au sujet des cinq requêtes demandant l’annulation des arrêtés préfectoraux de décembre 2013 autorisant les travaux au titre de la loi sur l’eau – ainsi que de la décision du tribunal administratif de juillet 2015 rejetant en première instance les recours des opposants. Dans la salle, les nombreux opposants au projet sourient. Ils savent que la rapporteuse publique va demander l’annulation des arrêtés.

Mais sa démonstration se transforme en réquisitoire contre le projet d’aéroport. Le site, réservé il y a 40 ans pour y construire l’aéroport, comprend plus de mille hectares de zone humide, en tête de trois bassins versants, dotée de 59 mares, décrit-elle. La zone humide de la zone d’aménagement différé de Notre-Dame-des-Landes joue donc « un rôle important pour les milieux aquatiques et l’écosystème en aval ». Or la directive européenne-cadre sur l’eau demande aux États membres de s’opposer à tout projet pouvant détériorer les masses d’eau. Hausse des températures, salinité, manque d’oxygène : Christine Piltant détaille les dommages attendus sur la ressource en eau du territoire si l’aéroport est construit et exploité. « Les fonctionnalités biogéochimiques de la plateforme seraient impactées. »

Le maître d’ouvrage du chantier, AGO Vinci, propose bien des mesures de compensation, mais elles n’offrent aucune garantie de réussite. Surtout, « la destruction est immédiate alors que recréer des fonctions naturelles perdues peut prendre des décennies ». La masse d’eau menacée par l’aéroport ne représente que 1,44 % de la zone impactée. « Si 1,44 % de la population française contractait la rage, cela ferait 1 million de personnes. On ne dirait pas que c’est insignifiant. »...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 19:41

 

 

Source : http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN12Z2J8

 

 

Possible coup d'arrêt judiciaire pour Notre-Dame-des-Landes
vendredi 4 novembre 2016 20h36

 

 

Photo

 

NANTES, Loire-Atlantique (Reuters) - Le rapporteur public de la cour administrative d'appel de Nantes a indiqué vendredi qu'elle demanderait l'annulation de deux des trois arrêtés préfectoraux autorisant le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), lors du procès en appel prévu lundi.

La magistrate, dont les avis sont souvent suivis en matière de justice administrative, a dévoilé le sens de ses conclusions dans l'application accessible aux seuls avocats et requérants et fera connaître ses arguments à l'audience.

En première instance, en juillet 2015, le tribunal administratif de Nantes avait rejeté les recours des opposants au projet.

Lundi, le rapporteur public devrait préconiser de leur donner raison sur les dérogations en matière de respect de la loi sur l'eau et des espèces naturelles protégées.

Elle devrait toutefois pencher en faveur de Vinci, concessionnaire du projet d'aéroport, sur la déclaration d'utilité publique de l'aménagement des routes et de la plate-forme aéroportuaire.

Si la cour administrative d'appel de Nantes venait à suivre ses conclusions, et que les motifs d'annulation retenus étaient régularisables, une nouvelle enquête publique sur le respect de la loi sur l'eau et des espèces protégées prendrait "deux, voire trois ans", évalue Me Thomas Dubreuil, l'un des avocats des opposants au projet d'aéroport.

"C'est un signal positif pour nous, mais cela ne reste qu'un signal : on sait que rien n'est fait et que la question sera très débattue par les six juges", a déclaré l'avocat à Reuters.

"En tous cas, cela démontre la crédibilité de l'argumentation des opposants, qui ont souvent été accusés d'être procéduriers."

La cour administrative d'appel de Nantes, qui mettra sa décision en délibéré, devrait rendre son arrêt sous deux à trois semaines.

 

(Guillaume Frouin, édité par Yann Le Guernigou)

 

 

 

 

Source : http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN12Z2J8

 

 

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 18:06

 

 

info reçue par mail

 

 

Source : http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/montebourg-nddl-doit-etre-mis-en-oeuvre-sans-plus-attendre-4587896

Montebourg : NDDL « doit être mis en œuvre sans plus attendre »

Modifié le 02/11/2016 à 15:09 | Publié le 01/11/2016 à 23:56

L'ex-ministre du redressement productif, candidat à la présidentielle, est en Loire-Atlantique mercredi et jeudi. Il nous a accordé un entretien. Voici un extrait.

Que pensez-vous de la cacophonie gouvernementale autour de Notre-Dame-des Landes ? Un second référendum, comme le propose Ségolène Royal, est-il envisageable ?

Partout où je suis allé, j'ai entendu les citoyens me décrire un paysage politique national discrédité, incapable de représenter correctement les aspirations de la population, incapable de prendre des décisions courageuses qui rehaussent notre pays.

S'agissant du projet Notre-Dame-des-Landes, quelles que soient les convictions initiales de chacun, et les miennes étaient très réticentes sur ce projet, une fois que le référendum local voulu et organisé par la République a eu lieu, le résultat s'impose à tous. Le projet d'aéroport doit donc désormais être mis en œuvre sans plus attendre. C'est par cette attitude de respect collectif des urnes qu'on rehaussera le sens du bien public.

NDDL. Les pro-aéroport vont porter 270 000 bulletins « oui » au préfet

Action de trois associations pro-aéroport, samedi 5 novembre, à Nantes. Les Ailes pour l'Ouest, l'Association contre le survol de l'agglomération et le Collectif de citoyens favorables au transfert apporteront 270 000 bulletins "oui" au préfet pour lui rappeler le vote de la consultation en juin.

En juin, 270 000 électeurs de Loire-Atlantique ont dit « oui » au transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Samedi matin, comme un clin d'œil, les militants pro-aéroport apporteront, dans des cartons, 270 000 bulletins de vote au préfet. « C'est une action voulue calme, non violente, sans provocation. C'est un rassemblement, pas une manifestation », indique Alain Mustière, président des Ailes pour l'Ouest.

Cette action est une piqûre de rappel. « Parmi toutes les intox et rumeurs qui circulent en ce moment, nous, notre rôle, est juste de rappeler à l'État qu'il a organisé une consultation avec la promesse d'en respecter le résultat. Nous avons voté, le  »oui«  a gagné, donc maintenant on exige l'évacuation de la Zad et le démarrage des travaux », argumente Alain Mustière.

Les trois associations, Les Ailes pour l'Ouest, l'Association contre le survol de l'agglomération et le Collectif de citoyens favorables au transfert, vont demander au préfet à être reçues samedi.

 

Notre-Dame-des-Landes. José Bové appelle à la désobéissance

Modifié le 02/11/2016 à 17:10 | Publié le 02/11/2016 à 17:01

une tribune, l'eurodéputé écologiste José Bové appelle les Français à "bloquer" le chantier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, "de façon non-violente et à visage découvert".

« Face à l'entêtement du Premier ministre, Manuel Valls, nous, parlementaires, incitons à désobéir à l'article 433-11 du Code Pénal qui condamne à 1 an de prison et 15 000 euros d'amende le fait de s'opposer à l'exécution de travaux publics », estime l'eurodéputé José Bové.

Il signe une tribune avec trois autres parlementaires : Yannick Jadot, député européen du Grand-Ouest ; Joël Labbé, sénateur du Morbihan et Noël Mamère, député de Gironde.

 « Les bulldozers ne passeront pas »

« Le Ministre de la Justice s'assoit donc sur le droit de l'environnement, sur l'Accord de Paris pour le Climat et cherche à imposer un aéroport inutile à Notre-Dame-des-Landes, au nom de l'autorité de l'Etat. Calibré pour faire atterrir le Concorde, le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est obsolète », ajoute José Bové, qui conclut : « Les bulldozers ne passeront pas (...). L'heure n'est plus à sacrifier 2000 hectares de zones humides et de terres agricoles, que la ZAD - installée depuis les années 70, en même temps que le Larzac ! - contribue fort heureusement à préserver. »

NDDL. Les paysans opposants ressortent leurs "tracteurs vigilants"

Modifié le 01/11/2016 à 17:19 | Publié le 01/11/2016 à 17:14

Devant la menace d'intervention à Notre-Dame-des-Landes, les paysans du collectif Copain 44 démarrent à nouveau leurs "tracteurs vigilants". Pour mettre en garde le gouvernement contre une tentative d'expulsion cet automne, ils montreront leurs muscles dans une action préventive, le jeudi 10 novembre, dans la zad.

Les « tracteurs vigilants » des paysans anti-NDDL sont de retour ! Les mêmes qui s'étaient enchaînés en 2012 autour des cabanes de la forêt de Rohanne. Les mêmes qui ont bloqué les routes du département ce début d'année et le pont de Cheviré après un long défilé sur le périphérique nantais. Les mêmes qui promettent de faire barrage à l'intervention des forces de l'ordre dans la zad en encerclant les fermes et maisons habitées ou occupées.

Le collectif Copain 44 remobilise les troupes alors que Manuel Valls a confirmé une évacuation « progressive » cet automne pour permettre un démarrage des travaux de l'aéroport. "Nous, paysannes et paysans de Copain du 44 et de toute la France, nous n'acceptons pas que des milliers d'hectares de terres nourricières, des fermes en activité ou en cours d'installation, des lieux de vie, des espaces d'expérimentation d'une autre conception de la société soient sacrifiés sur l'autel d'un autoritarisme forcené, écrivent-ils dans un communiqué, ce mardiNous, paysannes et paysans du Copain 44, déclarons que nous ne laisserons pas détruire les terres de la zad et expulser ceux qui la font vivre pour le seul intérêt des actionnaires de Vinci."

Copain 44 lance donc un appel à un grand rassemblement des « tracteurs vigilants », en soutien "aux paysans et habitants de la zad", le jeudi 10 novembre, à 11 h.

Cette démonstration de force se fera à la Vache-Rit, à Notre-Dame-des-Landes, le QG historique de l'opposition.

 

NDDL. Accusée de vouloir faire des "martyrs", la Zad répond à Valls

Modifié le 31/10/2016 à 15:51 | Publié le 31/10/2016 à 11:07

La semaine dernière, Manuel Valls accusait les zadistes de "vouloir créer les conditions d'un drame, avec des victimes et des martyrs". Les zadistes lui répliquent qu'ils "ne plieront pas devant ses menaces" et son "cynisme", promettant de multiples moyens de se défendre.

C'est l'escalade des mots entre le Premier ministre et les occupants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes. La semaine dernière, Manuel Valls se disait persuadé que "les zadistes veulent créer les conditions d'un drame, avec des victimes et des martyrs". Répétant qu'en cas d'intervention, la violence ne viendrait pas des forces de l'ordre mais des zadistes.

"Cynisme"

La Zad lui répond ce lundi dans un communiqué. "Nous ne serons pas les martyrs de Valls. Selon lui, nous serions donc en train de planifier la mort de l'un-e des nôtres au profit d'une stratégie de lutte. (...) Le cynisme de M. Valls est le signe d'un gouvernement en mal d'arguments pour tenter de diminuer le soutien massif dont la lutte contre l'aéroport et son monde fait l'objet, en diabolisant les habitant-e-s de la Zad. (...) Nous ne plierons pas devant ses menaces", rétorque le mouvement d'occupation.

"Sabotages"

Les zadistes promettent d'être des "dizaines de milliers à défendre la Zad, sur place et ailleurs", par une diversité d'actions : "Occupations des arbres et des lieux de pouvoirs, sit-ins, affrontements, manifestations, blocages de la police et des flux économiques, sabotages…"

 

 

 

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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 15:51

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Combats écologistes

Sivens, Europacity, Roybon… Les opposants aux grands projets jugés inutiles ont-ils fait plier les bétonneurs ?

par , Simon Gouin, Sophie Chapelle

 

 

 

 

Le quinquennat de François Hollande a été marqué par l’émergence et la multiplication de mouvements contestant la pertinence de certains grands projets d’infrastructures : l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes bien sûr, mais aussi le barrage de Sivens (Tarn), le village artificiel de Roybon (Isère), le méga centre commercial Europacity en région parisienne, la décharge industrielle de Nonant-le-Pin en Normandie, ou encore la ligne grande vitesse entre Lyon et Turin. Où en sont ces projets ? Les occupations et les recours en justice ont-ils réussi à les remettre en cause, à susciter un véritable débat sur leurs pertinences, ou non, au vu de leurs coûts et des pollutions et destructions qu’ils induisent ?

Ce 26 octobre, les mouvements opposés aux grands projets jugés inutiles et polluants, commémoreront la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué il y a deux ans par une grenade offensive sur le chantier du barrage de Sivens, dans le Tarn. Parallèlement, ces mêmes mouvements se préparent à une éventuelle évacuation de la « zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, qui fait obstacle à la construction d’un nouvel aéroport international. L’occasion de faire le point sur les grands projets contestés qui ont défrayé la chronique pendant le quinquennat de François Hollande.

 

Notre-Dame-des-Landes : vers le bras de fer sur la« zad » ?

 Pays-de-la-Loire
 Lieu : Notre-Dame-des-Landes (44)
 Coût : 600 millions d’euros
 Bénéficiaire : Vinci

 

 

 

Situé à 17 km au nord-ouest de Nantes et à 80 km de Rennes, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes défraie la chronique depuis plusieurs années. Initié en 1968, le projet est ensuite rangé dans un carton pour cause de crise pétrolière... pour être relancé trente ans plus tard, afin de remplacer l’aéroport de Nantes, jugé trop étroit. En février 2008, le projet est déclaré « d’utilité publique » et l’État confie au groupe de BTP Vinci la construction et la gestion – pour 55 ans – de ce futur aéroport. La mobilisation locale se relance et une association, lAcipa, fédère agriculteurs, élus locaux et citoyens opposés au projet [1]. Des militants écologistes ou libertaires décident de venir vivre sur la « zone d’aménagement différée » – périmètre sur lequel doit être bâti l’aéroport – qu’ils rebaptisent « zone à défendre » (zad).

À l’automne 2012, l’État tente de faire évacuer la « zad » pour lancer les travaux. Les forces de l’ordre se heurtent à une très forte résistance. Elles sont obligées de renoncer à reprendre la « zad » après plusieurs semaines de violences. Sur place, les liens se resserrent entre opposants et de nombreux projets alternatifs voient le jour sur ses 1200 hectares de champs, de bocages et de bois : boulangeries, semailles, constructions, occupations des fermes abandonnées, friperie, ateliers de réparation agricoles.... le tout géré collectivement, au sein de diverses assemblées qui vivent et expérimentent une démocratie directe. De 100 à 300 personnes occupent désormais la zad en permanence, dont huit agriculteurs qui refusent leur expropriation.

Début 2016, quelques semaines après la conférence sur le climat, les agriculteurs demeurant sur la zad sont sommés d’évacuer leurs fermes. Un mois plus tard, des dizaines de milliers de personnes, venues de tout le pays se retrouvent à Notre-Dame-des-Landes, là où les travaux sont censés commencer deux semaines plus tard. Pour tenter de sortir de l’ornière, François Hollande lance une consultation, qui se déroule fin juin. Le « oui » l’emporte à 55% avec une participation de 51%. Mais les opposants dénoncent le périmètre restreint du référendum : seuls les habitants de Loire-Atlantique ont voté alors que deux autres départements – Ile-et-Vilaine et Morbihan – sont directement concernés. Ils annoncent la poursuite de l’occupation.

Alors que les travaux sont promis pour l’automne, et que les menaces d’expulsion planent à nouveau sur la zad, une nouvelle manifestation d’envergure s’est déroulée les 8 et 9 octobre dans le bocage nantais. 40 000 personnes ont défilé au « chant du bâton ». « Celles et ceux qui habitent et cultivent la Zad ne la quitteront pas ! Il n’y aura jamais d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ! » préviennent les opposants. En cas d’évacuation par la force, les comités de soutien créés dans toute la France annoncent des blocages, avec des centaines de tracteurs en renfort. Les syndicalistes CGT du groupe Vinci et ceux de l’aéroport de Nantes Atlantique ont également annoncé qu’ils se mobiliseraient en cas d’intervention policière.

Voir tous nos articles sur Notre-Dame-des-Landes.

 

L’utilité publique du barrage de Sivens finalement infondée

 Occitanie
 Lieu : Sivens, près de Gaillac (Tarn)
 Coût : 20 millions d’euros pour la collectivité
 Bénéficiaire : la CACG, une société d’économie mixte

 

 

C’est un vieux projet de retenue d’eau, envisagé depuis 1989. Il est porté par le Conseil général et la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG). Le 2 octobre 2013, la préfecture du Tarn prend un arrêté de déclaration publique. Les 1,5 millions de m3 d’eau retenus, sur deux kilomètres de long pour 250 mètres de large, permettraient d’irriguer plus de 300 hectares de cultures alentour. Pour les opposants, ce projet, qui va submerger 30 hectares de zones humides, est un « réservoir d’eau à 25 maïsiculteurs pour leur arrosage ». Alors que l’ouvrage, dont le coût est estimé à 20 millions d’euros sur 29 ans, est intégralement financé sur fonds publics, il bénéficiera principalement à des exploitants privés.

Devant le démarrage imminent des travaux, une zone à défendre est établie le 23 octobre 2013 par le Collectif « Tant qu’il y aura des bouilles ». L’occupation permet de repousser les opérations de défrichement pendant plus d’un an. Les travaux démarrent finalement le 1er septembre 2014 sous présence policière, malgré les manifestations. Rémi Fraisse, militant écologiste, est tué dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 par une grenade offensive lancée par un gendarme. La mort de ce jeune manifestant marque l’arrêt du chantier. Elle est concomitante de la publication du rapport des experts nommés par le ministère de l’Écologie qui étrillent un projet « médiocre » (projet surdimensionné, bénéficiant à peu d’agriculteurs, faiblesse de l’étude environnementale…). Des arguments développés depuis des mois par les opposants à la construction du barrage. Le 6 mars 2015, alors que le Conseil général du Tarn vote le redimensionnement du projet, la Zad est évacuée.

Finalement, la justice donne raison aux opposants le 1er juillet 2016. Le tribunal administratif de Toulouse annule trois arrêtés fondateurs du premier projet de barrage de Sivens – relatifs à la déclaration d’utilité publique, à la destruction des espèces protégées et à l’autorisation de défrichement. En clair, les travaux entrepris étaient juridiquement illégaux, les occupants avaient donc toute la légitimité pour protéger la zone humide. Saluant ces décisions, la famille de Rémi Fraisse dit constater « avec douleur que si les recours administratifs et le dialogue environnemental avaient été respectés, les travaux n’auraient pas démarré et cette tragédie ne serait jamais arrivée ». Ces annulations compliquent par ailleurs le projet de nouveau barrage redimensionné car il doit se fonder sur une nouvelle déclaration d’utilité publique et une nouvelle enquête publique. Les opposants continuent de faire valoir d’autres voies alternatives pour alimenter en eau les terres agricoles alentour.

 

Un projet de méga-décharge quasi bloqué

 Normandie
 Lieu : Nonant-le-Pin, près d’Argentan (Orne)
 Coût : 6,5 millions d’euros [2]
 Bénéficiaire : Guy Dauphin Environnement (GDE)

 

 

« Virer une multinationale est un sacré défi ! », lançait à Basta !, en juin 2014, un opposant au projet de méga-décharge de Nonant-le-Pin, dans l’Orne. Un défi en passe d’être réalisé ? En mai dernier, la Cour d’appel de Nantes a donné raison aux opposants de ce projet de décharge mené par Guy Dauphin Environnement (GDE), une filiale d’un groupe lié à la société de courtage pétrolier Trafigura. Cette dernière est tristement connue pour avoir déversé des produits toxiques dans le port d’Abidjan, il y a 10 ans, provoquant la mort de 17 personnes et l’intoxication de milliers d’autres (lire notre article).

Depuis 2006, GDE tente d’installer une nouvelle décharge en plein cœur d’un territoire réputé mondialement pour son élevage de chevaux. Au total, le site recueillerait 2,5 millions de tonnes de déchets, notamment de l’industrie automobile, sur l’équivalent de 50 terrains de football, pendant 17 ans. L’entreprise affirme que ce projet créerait 12 emplois directs, puis 90 autres grâce à une nouvelle usine de retraitement des déchets à quelques kilomètres de Nonant-le-Pin. Les riverains, eux, voient rouge : l’ouverture d’une décharge provoquerait des pertes économiques considérables pour le monde du cheval et la région, ainsi que la pollution de l’environnement et des eaux de surface.

A partir d’octobre 2013 et pendant un an, l’entrée du site est bloquée par les opposants afin d’empêcher GDE de déposer des déchets. Les procédures judiciaires se multiplient, notamment grâce à la solidarité financière du monde du cheval. La lutte est marquée par une forte mixité sociale des opposants : du propriétaire de haras jusqu’au boulanger retraité du coin, le projet de décharge rassemble des mondes sociaux qui, d’ordinaire, ne se croisent que rarement. Quand certains tiennent un barrage, distribuent des tracts ou proposent un plan alternatif de développement économique de la région, d’autres assurent un travail de lobbying au sommet de l’État, notamment auprès de Ségolène Royal.

C’est d’ailleurs la ministre de l’Environnement qui s’est rendue sur place, le 20 mai dernier, après l’annonce de la Cour d’appel de Nantes. La juridiction, qui estime que l’exploitation de cette décharge entraîne en effet des « risques pour la santé, la sécurité, la salubrité publique, et pour l’environnement », annule l’autorisation d’exploitation de la décharge. GDE affirme « ne pas comprendre un tel revirement de la part de la justice et des pouvoirs publics, qui crée une insécurité juridique défavorable à tout investissement industriel dans notre pays ». L’entreprise a déposé un recours devant le Conseil d’État, tandis que d’autres procédures, civiles, pénales et administratives, déposées par les associations d’opposants ou GDE, sont toujours en cours. « Notre mobilisation sera active tant que ces terres n’auront pas été rendues à des activités respectueuses de l’environnement », préviennent les opposants qui espèrent que la jurisprudence de cette mobilisation servira à d’autres combats.

 

Le Center Parcs de Roybon en suspens

 Auvergne-Rhône-Alpes
 Lieu : Roybon, en Isère
 Coût : 113 millions d’euros de subventions publiques
 Bénéficiaire : Pierre & Vacances

 

 

 

C’est à mi-chemin entre Lyon, Grenoble et Valence qu’un autre projet d’envergure suscite une forte opposition, jusqu’à entraîner la création d’une nouvelle « zad » depuis fin 2014. En cause ? Le groupe Pierre & Vacances, 1,18 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel, veut y implanter un Center Parcs : 1 021 cottages sur 200 hectares, au cœur du bois des Avenières, en pleine zone humide (lire notre article). Largement soutenu par la collectivité, à hauteur de 113 millions d’euros d’après les calculs de l’association Pour Chambaran sans Center Parcs (PCSCP), le projet doit entraîner l’embauche de 700 personnes pour faire tourner les installations, dont une bulle tropicale de 9 000 mètres cubes « à 29 degrés toute l’année ». Sauf qu’une grande partie des emplois s’annoncent précaires et très mal payés (notre enquête).

Décidé en 2007, ce projet a été retardé par les nombreux recours déposés par l’association PCSCP. De nombreux avis négatifs ont été rendus [3]. Mais ceux-ci n’étant que « consultatifs », le Préfet de l’Isère a décidé d’autoriser les travaux. Alors que le groupe entame le défrichement en octobre 2014, la mobilisation sur place croît rapidement (notre reportage dans la Zad). Depuis le 16 juillet 2015, les travaux sont bloqués : le tribunal administratif de Grenoble a invalidé l’arrêté préfectoral autorisant la destruction de la zone humide (voir ici). 40 hectares de forêt sur les 80 prévus ont pourtant déjà été défrichés. Pierre & Vacances a fait appel de la décision.

Alors que la Cour d’appel n’a toujours pas rendu sa décision, le Conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes a adopté le 14 avril, une subvention de 4,7 millions d’euros en faveur de ce Center Parcs. Une décision étonnante alors même que Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne - Rhône-Alpes, a promis de serrer la ceinture du budget régional, avec 75 millions d’euros d’économies annoncées. Dans l’éventualité d’une reprise des travaux, l’association PCSCP mène d’autres recours, notamment à l’échelle européenne. Les occupants de la Zad de Roybon organisent régulièrement des chantiers de construction participatifs. Une première réunion de coordination des opposants aux Center Parcs s’est par ailleurs tenue au printemps 2016 en Saône-et-Loire pour « partager expériences et idées pour la suite »

 

Le coût de la ligne grande vitesse Lyon-Turin fortement contesté

 Auvergne-Rhône-Alpes
 Lieu : Vallées de Suse, Alpes (France, Italie)
 Coût : 26 milliards d’euros
 Bénéficiaires : Réseau ferré de France, Réseau ferré d’Italie et un futur partenaire privé pour la gestion des équipements

 

 

 

Initié au début des années 90, le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin est confirmé par un accord franco-italien signé le 30 janvier 2012. La société franco-italienne Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT [4]), dont l’État français est actionnaire à 50 %, est en charge de la construction du tunnel transfrontalier sous les Alpes de 57,5 kilomètres. Côté italien, le projet suscite une vaste opposition de la part des « No Tav » (pour Treno a alta velocità, train à haute vitesse). Entre occupations de chantier, batailles rangées contre les forces de l’ordre et manifestations de milliers de personnes, ils sont parvenus à retarder de plusieurs années le lancement des travaux.

Les critiques portent notamment sur le coût pharamineux de l’ouvrage qui ne cesse d’augmenter. En 2012, la direction du Trésor estime le coût du Lyon - Turin à plus de 26 milliards d’euros, dont 11,3 milliards d’euros pour les aménagements côté français ! [5] « Pour le seul tunnel de base de 57 km, le kilomètre coûterait plus de 200 millions d’euros ! », s’insurge Daniel Ibanez, fervent opposant au projet. « Comment expliquer que ce projet sera équilibré économiquement, quand on sait que l’axe Perpignan-Figueras, dont le coût était de 25 millions d’euros par kilomètre, a fait faillite en juillet 2015 au bout de cinq ans ? » Un nouveau référé de la Cour des comptes publié le 29 août 2016 confirme que le financement du Lyon-Turin est « largement hors de portée budgétaire ». Des soupçons de corruption massive, au profit de la mafia italienne, plane également sur le chantier (lire ici).

Selon les opposants, ce projet à 26 milliards permettrait de gagner une heure seulement de trajet entre Paris et Milan (voir ici)... Les associations mobilisées regrettent l’absence de véritable débat public sur l’utilité de ce projet pharaonique, et préfèrent la modernisation de la ligne « historique » qui relie déjà les deux métropoles. Le 18 avril 2016, la majorité écologiste et citoyenne de la ville de Grenoble a voté le désengagement du protocole de financement signé par la majorité socialiste précédente. Un vote qui pourrait être suivi par d’autres collectivités.

 

Le méga complexe Europacity : une consultation publique ignorée

 Île-de-France
 Lieu : Gonesse, Val d’Oise
 Coût : 3,1 milliards d’euros (privé), 686 millions d’euros (public)
 Bénéficiaire : Alliages & Territoires – filiale d’Immochan, appartenant au groupe Auchan

 

 

 

Annoncé en 2011, ce projet qui pourrait engloutir les dernières terres agricoles de la Plaine de France, au nord de Paris. Le géant de la distribution Auchan envisage d’ouvrir en 2024 un méga-centre commercial de 80 hectares, dont 23 hectares de commerces – l’équivalent de 33 terrains de football ! –, 2 700 chambres d’hôtels, des restaurants, et même des pistes de ski et de luge (notre enquête). Le chantier du complexe EuropaCity s’inscrit dans une zone d’aménagement concertée (Zac) qui projette de bétonner 280 hectares au total.

L’investissement de 3,1 milliard d’euros est entièrement privé, assure Alliages & Territoires [6]. Mais selon le Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG [7]), les aménagements préalables de la Zac – routes et bretelles, ligne 17 du métro, gare, murs anti-bruits... – sont estimés à 686 millions d’euros par l’autorité environnementale [8]. Pour justifier l’utilité publique, les promoteurs avancent la création de 11 500 emplois directs et de 6 000 emplois indirects [9]. De quoi appâter de nombreux élus locaux malgré le manque de fiabilité de ce type d’estimations.

Une consultation publique s’est déroulée du 15 mars au 30 juin au cours de laquelle les opposants au projet ont pointé le risque de destruction du tissu économique existant. Mais la commission nationale du débat public avait à peine présenté les résultats des débats, que Alliages & Territoires annonçait la poursuite du projet [10] Cette annonce « montre que l’utilité de ce débat n’a été qu’une mascarade » ont réagi les opposants. Une initiative est prévue à Paris le 8 novembre pour « régionaliser l’opposition à Europacity » et élaborer des alternatives au projet, précise Bernard Loup du CPTG, à Basta !. Des procédures juridiques sont en cours à l’échelle nationale et européenne.

Sophie Chapelle, Simon Gouin et Nolwenn Weiler

Photos : Basta !, Laurent Guizard, Yann Guillotin

Notes

[1Au collectif d’agriculteurs et à l’Acipa, s’ajoutent des élus, des naturalistes et des occupants.

[2Coût de construction du site établi dans la demande d’autorisation d’exploitation déposée par GDE, avant le début du projet.

[3L’impact environnemental du complexe touristique a fait l’objet d’avis négatifs de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, de la Direction régionale de l’environnement et du Conseil national de protection de la nature. En juillet 2014, le projet a aussi été retoqué par la commission d’enquête publique au titre de la « loi sur l’eau ».

[4TELT a succédé en 2015 à la société Lyon-Turin ferroviaire (LTF) – filiale commune de Réseau Ferré de France (RFF) qui gère le réseau ferré national et de son homologue italien Rete Ferroviaria Italian

[5Source : dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique 2012 (page 19)

[6Ce montant intègre le coût des études et des travaux, ainsi que l’acquisition du foncier à l’aménageur public et les frais financiers. 80 % de l’investissement, soit 2,6 milliards d’euros, seraient portés par le maître d’ouvrage, en capital et par emprunt. Les opérateurs exploitants, spécialisés dans les loisirs, le commerce et la restauration, prendraient en charge des aménagements intérieurs, contribuant à hauteur de 500 millions d’euros au financement de l’opération. Voir le dossier du maitre d’ouvrage d’Europacity (page 73)

[7Le CPTG regroupe une quinzaine d’associations, dont quatre structures départementales – Les Amis de la Terre Val-d’Oise, Environnement 93, MNLE 93, Val d’Oise Environnement — et a reçu le soutien du FNE Île-de-France. Voir ici leur site internet.

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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