Paris 22S, indignados waking up in front of the Stock Exchange
Dear people,
After we slept there, we occupied the square of the Stock Exchange for most of the day. We put up signs, we wrote slogans in chalk and we held an internal assembly under the watchful eye of massive police presence. The bus which has taken us away twice already was right around the corner.
It was a great day, especially because there was an event in the stock exchange which attracted many suits and ties. It was priceless to see them parading by the signs accusing the financial system and inviting the people to rise up, while our colourful bunch was holding an assembly.
Looking back on these days we made great progress. When we arrived we walked straight into a police ambush at the Bastille and had to retreat to the Marne in the early morning. In subsequent days we went on a crazy march through the city, we occupied Bercy, and finally we conquered the Stock Exchange. But the repression has been exhausting for many people, both physically and mentally.
Today, the police would not let us leave the square to walk to St. Denis in group. Some of us managed to break the barrier in small numbers. I walked alone.
When I left the city of Paris, it was like I could breath again. I was back in the real world, with real people of all races and ages leading real lives. The pressure from the authorities on everything different seemed to have lifted.
"If the people would understand the banking system, I think there would be a revolution before the day is over." Henry Ford.
But that was all imagination. In St. Denis there are half a dozen of police present in civilian outfit. As long as we are in the greater Paris area, the police will not leave us alone. They will continue their repression and their intimidation.
Today it turned out that not all the detenidos have been freed. On the contrary. Eleven of them are still in custody. They are almost exclusively French, they are charged with damaging or degrading public property (the police bus), and resistance to arrest. But rumours are also going around that they are accused of ‘terrorism’.
It’s a dirty tactic by the authorities. They catch the French in our movement, and they fry them a couple of days to dissuade other indignés to speak up or to act. We are cooperating with a local lawyer and we have created a working group to have them liberated as soon as possible. This will prolongue our presence in the Paris area even more. Saturday a peaceful concentration has been called for to protest against police repression. Every day that passes, our daily marches to Brussels will grow longer and longer.
L'étape parisienne mouvementée des marcheurs indignés
Les Inrocks - 22/09/2011 | 18H28
Crédits photo: (capture d'écran)
Les marcheurs indignés sont à Paris depuis le 17 septembre. Ils ont souvent trouvé les forces de l'ordre sur leur chemin. Un retour sur quatre jours plutôt animés.
Une cinquantaine de marcheurs a quitté fin juillet la capitale des indignés, Madrid, avec pour objectif de rallier Bruxelles en octobre. Des membres européens du mouvement se sont depuis agrégés au cortège, qui avoisinait les 80 personnes à son arrivée à Paris ce samedi 17 septembre.
Samedi soir, l’entrée en matière
Dès le premier soir, un rassemblement est organisé à Bastille, au pied des marches de l’opéra. "On essaie d’être le plus transparent possible donc on l'avait déclaré à la préfecture, mais vers minuit, la police est quand même venue nous déloger", raconte Fredéric, un indigné parisien.
Les services de la préfecture sont intervenus quand ils ont compris que les marcheurs et leurs soutiens prévoyaient de camper à Bastille. Les indignés l’avaient bien mis noir sur blanc dans la déclaration, mais du côté de la préfecture, on insiste : "la déclaration ne vaut pas autorisation, il n’est pas possible de camper dans Paris."
Les forces de l’ordre ont donc procédé à la "dispersion" du rassemblement sous une pluie battante, malgré les résistances pacifiques des indignés.
Les marcheurs se sont ensuite dirigés en RER vers Champigny-sur-Marne, seule municipalité à leur avoir ouvert les portes d’un gymnase pour la nuit.
Toutes les démarches entreprises au début du mois de septembre auprès de la mairie de Paris ont échoué, se désole Sophie, elle-aussi indignée parisienne. Mais là encore, la police (nationale et la BAC, selon un témoin présent sur place) se trouve sur le chemin des marcheurs harassés et trempés.
"Ils nous ont empêché d’accéder au gymnase alors qu’on avait les clés", rapporte Jean-Baptiste, un autre indigné. Avant d’ajouter :
"Ils étaient particulièrement provoquants et agressifs, portant ostensiblement matraque et flashballs, et se moquant de certains d’entre nous, sous-entendant qu’on avait pu voler les clés."
La situation ne sera finalement débloquée qu’après l’intervention d’une ancienne élue de la ville, les forces de l’ordre justifiant leur action par d’énigmatiques "instructions venues d’en haut". A la préfecture de police, aucune trace de cet incident.
Lundi soir, le dérapage
Lundi, en fin d’après-midi, quatre-vingt personnes sont sur les marches de Bercy. Bien que non déclaré, "le rassemblement ne produisait aucune gène, donc n’avait donc aucune raison d’être embêté", explique la préfecture.
Aux alentours de 19h, le groupe se met en branle, avec un important dispositif policier au train. Après plusieurs tergiversations, les marcheurs s’engagent sur le boulevard St-Germain.
"Le but était de chercher un parc qui puisse accueillir un campement pour se reposer et dormir," précise Fredéric.
"L’une de nos revendications est la réappropriation par les citoyens de l’espace public, ajoute-t-il, et jusque là l’ambiance était bon enfant." Plus pour longtemps.
Les services de police décident de stopper la centaine de marcheurs au niveau du 140 boulevard St-Germain, plutôt par la manière forte, à grand renfort de bombes lacrymogène. Si la préfecture n’a relevé qu’un seul tir de gaz lacrymogène et aucun incident, les témoins présents décrivent en revanche des forces de police "sur les dents", et "énervés d’avoir été baladés" depuis Bercy.
Bilan des opérations : près de 120 interpellations pour "vérifications d’identité", dispatchées entre divers commissariats parisiens (5e, 6e, 11e, 18e). Trois personnes ont par ailleurs dû passer par la case hopital : une jeune fille évanouie et un jeune marcheur espagnol à la suite d’une crise d’asthme, conséquences des gaz lacrymogènes, ainsi qu’un indigné dont l’épaule était déboitée.
Me Breham, l’un des deux avocats du mouvement, s’insurge contre une manoeuvre "illicite" :
"Quand vous avez vos papiers en règles, les agents de police ne peuvent pas vous forcer à venir les vérifier au poste."
Aux environs de 23h, l’immense majorité des personnes embarquées est relachée, cinq d’entre elles avec une convocation pour « dégradations de véhicules publics » (les bus de la police).
Mardi soir, l’accalmie
Les marcheurs souhaitaient passer la nuit de mardi à Bercy. Les membres de l’assemblée générale organisée dans la soirée vont être témoins d’une scène étrange : un policier en civil, qui dit appartenir à la DCRI, tente d’intervenir dans les débats afin de faire valoir le point de vue de la préfecture.
L’homme explique que les marcheurs ont l’autorisation d’établir leur campement dans le parc de Bercy, derrière le Palais Omnisports, ce que refusent ces derniers, de peur d’ "être délogés dans la nuit".
Un accord sera finalement trouvé et le campement toléré devant Bercy, à la vue de tous. Interrogée à ce sujet, la préfecture explique sobrement que la négociation a été conduite par "les services compétents", et l’autorisation "tout à fait informelle et exceptionnelle."
Ce changement de ton de la préfecture peut surprendre en l’espace de 24h. Dans les rangs des indignés, le bruit circule que l’ambassade espagnole serait intervenue auprès de la préfecture afin que la question des marcheurs indignés, espagnols pour la plupart, soit abordée avec plus de délicatesse.
Si la préfecture reconnaît des "contacts" avec l’ambassade ibère, ses services sont formels : aucune instruction ou mise en garde n’a été transmise par cette dernière. Contactés par Les Inrocks, les services de la chancellerie espagnole confirment "suivre l’affaire de près", mais le ministère des Affaires Etrangères ibère ne confirme pas être intervenu auprès de Paris.
La reprise de la marche vers Bruxelles différée
Les marcheurs devaient continuer leur périple dès ce jeudi matin. Mais l’assemblée générale initialement prévue mercredi soir devant la cathédrale de Notre-Dame, s'est tenue au dernier moment sur la Place de la Bourse.
"Le but était de contourner le dispositif policier qui nous attendait à Notre-Dame, et puis la Bourse c’est aussi un des lieux symboliques des dérives financières", justifie Sophie.
A quelques mètres de l’immeuble de l’AFP, dont des journalistes étaient présents, les services de police entreprennent de déloger les indignés qui s’ "enchaînent" et font des "tortues". De l’aveu d’une indignée présente lors de l’intervention policière du Boulevard St-Germain quelques jours plus tôt, l’atmosphère est "sans commune mesure".
Un des indignés parisiens interpellés affirme qu’il y a eu malgré tout des "violences", et plusieurs autres évoquent un cameraman du mouvement qui s’est fait plaquer violemment au sol, et qui a mis plusieurs minutes à s’en remettre, avant d’être embarqué à son tour.
Près de cinquante personnes seront une nouvelle fois embarquées vers plusieurs commissariats du Nord parisien et onze étaient encore en garde-à-vue ce jeudi en fin de journée pour "dégradation de véhicule public", une vitre du bus qui les transportait ayant été cassée.
Problème : les onze personnes en garde-à-vues ne seraient pas celles qui étaient dans le camion dégradé, selon Me Bréham, qui y voit "la marque de l’impréparation, et de la volonté manifeste de forcer le droit qui ont accompagné cette dernière opération".
Le départ des marcheurs vers la Belgique a donc été décalé et le prochain rassemblement est prévu pour ce samedi.
Ils marchent depuis des semaines à travers l'Europe pour une démocratie réelle. Non violents et pacifistes, ils subissent pourtant la répression à travers les pays qu'ils parcourent. Depuis le 15 mai dernier, le peuple espagnol se soulève et s'oppose aux mesures d'austérité appliquées par les principaux partis au service des pouvoirs financiers. Le vent des révolutions arabes a soufflé sur l'Europe toute entière et la nécessité de mettre fin au système oligarchique se fait plus pressante.
Ce que ces Indignés revendiquent ? Une réelle démocratie. Juste cela. Dans toutes les assemblées générales, les mêmes mots, les mêmes révoltes, les mêmes rages et ce même constat : la base même de la démocratie est bafouée chaque jour dans nos pays. La réponse des Indignés ? Des rassemblements. Partout. En reprenant l'espace public, ils entendent reprendre la parole. Et en reprenant la parole, ils entendent faire bouger les lignes et rappeler à ceux qui détiennent aujourd'hui le pouvoir, qu'ils existent et peuvent eux aussi faire entendre leurs voix. Enfin presque. Car leurs voix, ces jours derniers, sont de plus en plus étranglées. Entre le silence radio et l'intox des grands médias, la marche vers Bruxelles aurait bien besoin d'un haut-parleur qui ne déformerait pas les propos des marcheurs !
Samedi 17 septembre, ce ne sont pas 300 mais 1 000 personnes qui se sont retrouvées entre la Cité universitaire et Bastille pour fêter la convergence des deux marches espagnoles (celles venant de Madrid et Barcelone). Durant cinq heures, les Indignés européens ont arpenté les rues parisiennes, en donnant de la voix à leurs idées. Pas de dégradation, comme les médias aimeraient le faire croire... juste des mots tracés à la craie dans nos rues... Des mots contre le capitalisme, des mots contre les banques, des mots contre leur abus de pouvoir. Juste des mots que l'on étrangle qui rendent plus forte encore l'exigence d'une démocratie réelle. En reprenant en main leur outil démocratique, ils sont persuadés qu'ils auront une réelle opportunité de changer la donne et éviter le suicide social de leur peuples. Utopique ? Insuffisant ? Beaucoup reprocheront au mouvement le manque de contenu politique. Certes, les Indignés n'ont pas de programme et accueillent en leur sein des personnes très diverses, pas toujours politisées. Cette diversité, ils la considèrent comme une force et martèlent qu'ils ne veulent que l'outil démocratique.
Et, visiblement, cela fait peur à nos dirigeants. Car l'accueil des forces de l'ordre a été fort impressionnant ces derniers jours. Samedi soir, en nombre considérable place de la Bastille, les CRS n'ont cessé de jouer l'intimidation, allant jusqu'à « accueillir » les marcheurs espagnols devant le gymnase mis à leur disposition afin de les empêcher d'y accéder. Alors que ces marches sont non violentes, les Indignés se retrouvent régulièrement encerclés, encagés, isolés, repoussés et malmenés par la police et la gendarmerie. Lundi soir, boulevard Saint-Germain, la répression a franchit un nouveau seuil avec au moins 80 interpellations et trois blessés graves (dont une personne inconsciente). Une répression policière intolérable, quel que soit le regard que l'on porte sur le mouvement. Cette semaine, la France a fait une démonstration de plus : nous ne sommes plus en démocratie. Prochain rendez-vous : le 15 octobre à Bruxelles.
LES FAITS Ce soir la marche des indignés se dirigeant vers Bruxelles, passait son troisième jour à Paris et empruntait le boulevard Saint-Germain, quand vers 21 heures sont arrivés plusieurs fourgons de la police nationale. Rappelons puisque ceci n'est plus une évidence que la police est sensée servir le peuple et le protéger. Or, sans aucun avertissement préalable et sans aucune raison, ils ont gazé avec des lacrymogènes les marcheurs qui évoluaient sur le trottoir et les ont dirigé vers le boulevard Saint-Germain, dans lequel ils les ont encerclé. Sous le prétexte d'un contrôle d'identité, ils les ont gazé une seconde fois et ont utilisé la violence (coups de poings, de pieds et insultes) sur les citoyens des différents pays présents (Français, Espagnols, Grecs, Allemands, Anglais...).
Pour toute réponse sur la raison de cette interpellation violente de citoyens pacifiques dans leurs droits : "ce sont les ordres que nous avons reçu". Rappelons qu'un policier a le devoir de ne pas exécuter un ordre allant contre les lois françaises et européennes et de surcroît de dénoncer la personne donnant cet ordre et les agents qui l'exécute. Les citoyens utilisaient ici leur droit à la liberté d'expression et d'opinion et ne troublaient en aucun cas l'ordre public, puisqu'ils empruntaient les espaces réservés aux piétons. Une personne a été gravement blessée, inconsciente lors de son départ avec les pompiers et deux autres personnes plus légèrement (l'une d'entre elle a eu une épaule déboitée), ils sont actuellement hospitalisés.
Plusieurs personnes se sont opposées à l'interpellation en se plaçant devant les bus de CRS amenant les 80 indignés au commissariat de police pour le contrôle de leur identité. Ils ont également été violentés, mais cette fois-ci, de manière plus particulière. Maitrisés par la force, certains d'entre eux ont été éloignés de la vue des gens, derrière les fourgons de police, ils ont été insultés et ont reçu des gifles et des coups de pied de la part des CRS, les policiers ont rempli leurs gants de gaz lacrymogène et les leur ont passé sur le visage, leur mettant au passage des doigts dans les yeux, pour enfin les embarquer dans un fourgon, qu'ils avaient au préalable également rempli de gaz lacrymogène.
Finalement les trois quart des personnes ont été relâchées rapidement, puisque aucun chef d'inculpation concret n'existait, les derniers interpellés ont été relaché entre 1h et 2h du matin. Cette interpellation est symbolique de la dictature dans laquelle nous vivons et est très grave. C'est la manière que le gouvernement français utilise pour accueillir ses confrères européens et pour répondre à leur aspiration d'une démocratie participative et horizontale.
Chaque jour nous vivons l'oppression et la répression de cette société oligarchique. C'est une urgence de se soulever pour reprendre nos droits. C'est même un devoir. Nous voulons reconstruire ce monde que nos dirigeant détruisent jour après jour. Mais nous ne pourrons le faire qu'avec vous et votre parole. Un peuple uni va de l'avant.
La reconquête de l'espace public face à la tolérance zéro
Arrivée des marches à Paris les 17,18,19 et 20 septembre
Il nous tardait de pouvoir plaquer ces mots sur vos murs. Un buvard imbibé des couleurs feu de notre escapade parisienne. Car l’expérience humaine que nous avons vécue ensemble, avec bien d’autres qui avaient aussi fait le voyage vers Paris, est tout sauf anodine. Nul besoin de nous torturer pour que l'on vous livre ce morceau de vie. En vous confiant que nous y avons vu une lumière que les yeux ne peuvent voir.
Partis samedis de la Place Flagey à Bruxelles sur le coup de 6h du mat’, nous étions équipés du matériel nécessaire et résolument décidés à couvrir l’arrivée à Paris des marches espagnoles et française. Une étape importante avant l'objectif final : Bruxelles, du 8 au 15 octobre. Cette première journée parisienne du 17 septembre coïncidait avec l’Anti-Banks Day. Nous apprendrons d'ailleurs quelques heures plus tard la mobilisation simultanée de plusieurs dizaines de milliers de personnes de l’autre côté de l’Atlantique, au cœur même de Wall Street. Quasi au même moment chez nous, plus de 2000 personnes se réunissaient à Thiange pour dénoncer la politique belge en matière de nucléaire ainsi que l’omerta qui règne sur la catastrophe humaine de Fukushima...
Mise en jambes
Mais peu avant tout cela, nous voici donc enfin parvenus au point de rencontre annoncé par les protagonistes parisiens du Mouvement, la Cité Universitaire, dans le 14ème arrondissement. Durant plus de 4 heures, nous avons pu discuter, faire connaissance et préparer ensemble banderoles et pancartes, certains n'hésitant pas à se faire maquiller comme des guerriers avant la bataille. Pendant ce temps, un buffet de fortune était dressé sur une des allées de la Cité U, posé sur des cartons eux même posés sur des poubelles publiques. Il est à noter qu’après le départ des Indignés, l’endroit était aussi propre qu’à leur arrivée.
Les participants n’étaient autres que des femmes, des hommes et des enfants, citoyens venus d’Espagne, de Grèce, de Belgique et d’ailleurs. Ils n’étaient autres que l’aveugle qui marchait vers la Bastille parmi les voyants ; ils n’étaient autres que des inconnus unis, en marge d’un monde déshumanisé et désuni. De la Cité Universitaire à la Bastille, à la reconquête de l’espace public, nous avons pu resentir dans les jambes et les tripes ce qui faisait l’essence de cette longue Marche. La journée était belle, ensoleillée, jalonnée de rencontres et de bonne humeur. De place en place, d'une banque à l'autre, les marcheurs ont su marquer leur passage intelligemment. Un véritable happening. Les uns rebaptisaient les rues - "rue du Capitalisme", puis "rue de la Vraie Liberté", ou encore "place de la Dignité" - les autres recouvraient les vitrines des banques de messages à la craie, barraient les distributeurs de billets par des bandes adhésives, tandis qu'autours d'eux les autres marcheurs pointaient un doigt accusateur en scandant : "coupables, coupables !". Devant eux, des groupes de gendarmes se postaient systématiquement devant chaque banque sur le parcours, démontrant symboliquement à quel point leur rôle de gardiens de la paix s’était étrangement transformé en celui de défenseurs des banques. Un des moments les plus surréalistes de la journée fut marqué par une course-poursuite absolument étonnante. Dans un moment d'hilarité générale, les Indignés se sont mis à courir derrière les CRS qui tentaient d’atteindre la banque suivante avant l'arrivée du cortège. Exquis, pour un peu on en redemanderait. Ces heures de marche à travers Paris étaient rythmées à la guitare, au sax ou au chant par de joyeux musiciens saltimbanques, certains affublés d’un nez rouge. Une marche pour les 7 à 77 ans, tous indignés, tous anonymes.
Paris gagné
Autour d’une centaine de marcheurs principalement venus d’Espagne mais aussi de Toulouse, l’affluence internationale de ce 17 septembre a démontré qu’il était possible de mobiliser un nombre important de citoyens sans pour autant déployer les calicots traditionnels des organisations syndicales et partisanes. Non pas que leurs adhérents ne soient pas les bienvenus, que du contraire ! Mais l’heure n’est décidément pas à la défense des intérêts d’un groupe particulier, il s'agit aujourd'hui d’appeler ensemble à une convergence générale de tous les acteurs de la société civile.
Tout va bien se passer...
Après cette traversée de la Ville Lumière, de la Banque de France aux Halles en passant par Notre-Dame, nous voici arrivés place de Bastille, peu après 20h, sous une pluie battante. Et là il y eut comme un froid. Le comité d’accueil était particulièrement impressionnant. Un dispositif répressif composé d'au moins 300 CRS et gendarmes, spectaculairement alignés devant les fourgons tels des soldats prêts à intervenir au moindre clignement de paupière de leur supérieur hiérarchique. Emmurés dans leur harnachement façon Robocop, ils nous apparaissaient soudainement comme de sinistres exécutants décérébrés à la solde du Ministère de l’Intérieur. De dialogue il ne pouvait être question. "Tout va bien se passer" qu'ils disaient... Il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre que le but de la manoeuvre consistait tout simplement à nous encercler sur une recoin de la place. Ainsi rassemblés sur les pavés ruissellants de la place, certains des Indignés se sont assis en un groupe compact, accrochés les uns aux autres, les coudes serrés, conscient que leurs sorts individuels étaient liés au sort du groupe. L'un de nous deux était alors lui-même au beau milieu de ce petit groupe d'irréductibles et peut témoigner de l’émotion et de la force qu’une telle union a généré en lui. Nous avons vu des femmes et des hommes pleurer. Certains chantaient alors que d’autres se faisaient traîner par terre, dans les flaques, comme de vulgaires sacs de sable.
Ces confrontations, sous la drache de surcroît, ont empêché une grande Assemblée Générale sur la place. Elle a néanmoins pu se tenir le lendemain après-midi, au même endroit, sous la surveillance étroite de nombreux gendarmes postés comme des épouvantails sur les marches de l’Opéra Bastille.
Contrastes
Certains médias traditionnels ont relayé ces évènements, le plus souvent en les minimisant. Ce positionnement nous semble révélateur de l’intérêt disons sélectif de ces bourreaux de la médiation. En revanche, du côté des réseaux de renseignement citoyens, des millions de tweets et des centaines de retransmissions en streaming depuis les différents théatres d’opération ont permis aux internautes du monde entier de suivre les faits en direct.
Vous avez dit non-violence ?
Lundi 19 septembre vers 20h, plus de 200 marcheurs qui parcouraient ensemble les rues de Paris (sans bloquer la circulation, se limitant à marcher sur les trottoirs) se sont fait littéralement agresser par la police, sans avertissement, à coup de flashballs et de gaz lacrymogènes, pris en étau sur le boulevard Saint-Germain, alors qu’ils se dirigeaient vers l’endroit où ils comptaient camper et tenir une Assemblée Populaire. Une personne est tombée inconsciente et des blessés sont à déplorer, ils ont été emmenés en ambulance par les pompiers. Habilement mis à l'écart, isolés des regards extérieurs par les fourgons de police, une centaine de marcheurs ont ainsi été molestés, arrêtés puis entassés dans un bus, drivés à toute allure vers un poste de police où ils ont été parqués plusieurs heures comme des animaux, faisant l'objet d'une vérification d'identité, pour ne pas parler d'un fichage en bonne et due forme. Malgré la violence policière, il est à noter que l'attitude non-violente des Indignés n’a jamais été prise en défaut. Ils ont ensuite été relaxés au compte-gouttes jusqu'aux petites heures du matin, seuls ou par petits groupes, sans doute pour éviter qu’ils ne se rassemblent à nouveau. C’est cependant mal les connaître, car il y a de grandes chances que ces porteurs de dignité soient encore plus nombreux la prochaine fois !
Ils ont le coeur sur la main
Nous sommes encore marqués par les images de ces coeurs dessinés au marqueur rouge sur les paumes de nos mains, ouvertes vers le ciel. Et par ces messages adressés sur le bitume de Paris aux forces de l’ordre gouvernemental : "Ceci est notre seule arme!" ou encore "Libérez nos camarades!". La disproportion des effectifs policiers déployés et leur contreproductive inutilité expriment mieux que des mots l'attitude crispée des autorités face à la tentative des marcheurs de se réapproprier l’espace public. Cette attitude porte pourtant un nom: la tolérance ZERO.
Autorisation de respirer
Mardi 20 septembre, 22h - toujours à Paris. Dernières infos. Les marcheurs ont décidé de poser leurs tentes à Bercy. Une quinzaine de tentes ont été installées à l'heure qu'il est. D'après des sources fiables sur place, un représentant de la police est passé les voir lors de l'assemblée qui se tenait là, pour leur signifier oralement qu'ils avaient l'autorisation de passer la nuit à cet endroit. Après lecture de la presse espagnole, qui ce matin se faisait largement l'écho des événements de Paris, il y a de quoi se demander si ce revirement de situation n'est pas le signe de la crainte des autorités de voir les multiples bavures se retourner contre elles, sur le plan médiatique.
Bruxelles : du 8 au 15 octobre
Au regard de ce que nous avons vécu ici à Paris ces quatre derniers jours, nous ne pouvons que vous encourager à nous rejoindre et à participer à cette extraordinaire aventure humaine. Soyez avec nous tous, à Bruxelles, pour l'arrivée des marcheurs le 8 octobre. Femmes, hommes et enfants de tous bords, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, ouvriers, employés, fonctionnaires, indépendants, artistes, féministes, humanistes et activistes, pères ou mères de famille, retraités ou étudiants, que vous soyez syndiqués, membres d’une association ou même d’un parti. Car aujourd’hui les choses sont claires : c’est à tous mais donc à chacun qu'il revient de joindre les actes aux paroles.
This is what I was talking about yesterday. A surprise action, planned in secret, and executed to perfection by the entire group. We are an army.
Acampadaparis @ Bercy, in the morning.
At ten in the morning the tents at Bercy had to be folded. Police were present in a small number to see to it that we did. After breakfast, people start assembling, most probably for the rest of the day. I go to the Communication squat – more commonly known as ‘Media Center’ – to upload information and to the start planning the road to Brussels with the Route commission.
Media Center
When we’re done, the rest goes back to the assembly in Bercy. Only comrade Roberto and me, the Intelligence commission, we stay around to do some investigative tourism in Paris. We walk towards the Opéra, looking for traces of the Paris that was. We don’t find any of it, but what we do find is much more interesting. La Place de la Bourse.
Yours truly on reconnaissance
The rectangular square is big enough to hold an acampada. It’s dominated by the immense temple of commerce in greco-roman style. On the opposite side there are two major banks and a luxury bar. In an angle there is the seat of the Financial Markets Authority. And on the far side, the headquarters of the Agence France Press. There is not a single police officer to be seen. The site is perfect.
“This is where we must hold our popular assembly”, I say, “it can only be here.”
We hide away in a boulangerie, we tear out the standard tourist map of the city, and we start making a plan. The idea is very simple, it’s brilliant. We decide to return to Bercy to make preparations.
At Bercy, the assembly has reached a decision in less than seven hours. The idea is to hold a popular assembly in Notre Dame, and to go there in silent march, everyone in line, so as to avoid any accusions of us holding an illegal demonstration.
The idea is good. But ours is better. We start talking to the right people, and in short the word gets around that we have a plan B. Four people know the details. The others will have to confide.
Walking off in line to Notre Dame
At six o’ clock people start moving silently in a long line towards the center of town. It’s impressive to see. Unfortunately, many of our communications comrades are absent. At Gare de Lyon, I don’t know from whom, we receive a message saying that Notre Dame is full of police and that the bus is already there to take us away.
This is it. We can act. The game is on again.
Once the entire line has passed the entrance of the Gare de Lyon subway station we stop. In five persons we spread word. We go for plan B. Everybody turns around. The tail becomes the head and starts marching into the subway.
Now all has to go right. We can’t take any wrong turns, we have to keep everyone together, and we have to move fast. Divided over two trains we go to the end of line, the Saint Lazare station. When everyone is out on the platform, we move to take the number three metro line going back. Four stops and we are at Bourse.
When we are all assembled, each of us raising a hand to signal their presence, I head to the exit, a bit worried to find the place crawling with police. But no, the word didn’t get out. The square is ours for the taking. I give a shout of joy as we pour out into the daylight. “Assemblee populaire! Ici! Maintenant! Put the word out on twitter, facebook and whatever! We are here, in front of the Stock Exchange!”
Surprise assembly in front of the Stock Exchange
It takes five minutes, we are getting ready to sit down in a circle, when we hear the police sirens. Two vans drive up. They immediately surround us. Within moments there’s a police officer behind every single one of us. I move to the center of the circle to start filming.
Police arriving
Jesus Christ, one of the four people who knew about the plan, together with me, Roberto and Geraldo, moderates the assembly. He keeps his cool, we all keep our cool. We continue as if nothing is happening. The people at Agence France Press only need to look out of the window to gather news. I’m overjoyed, the move worked out as I planned. The rest is out of my hands.
We are informed that this assembly constitutes an illegal manifestation, because it was not announced to police. We respond that we are peaceful citizens gathering in a public square, not to demonstrate, but to hold an assembly.
Other people start to arrive. They want to join in, so they start to sit down outside the police perimeter, beginning to surround them. The police retreats to break the siege and let the people join in on our assembly. From behind their windows, the people at AFP look down curiously.
As police prepare to clear the square, we all move to the center, locking arms and legs together. It takes time and a lot of effort for them to drag us away. Outside the circle, sympathisers are cheering us one, someone is singing Schillers “Ode to Joy”. Curiously, the police respect the people who are filming. We are allowed to shoot it all from the beginning to the end, close up. We are the last to be rounded up. While they take me away, someone starts singing the “Marseillaise.” I can’t resist. I sing along.
“Allons enfants de la patrie / Le jour du gloire est arrivé / Contre nous de la tirranie / L’étendard sanglant est levé”
And so, yet again, they take us away in one big bus and various vans. Eighty people in total. But this time they don’t bring us to some vulgar police station. We got a huge promotion in just two days. They take us to an office of the French Intelligence.
In the police bus
They check all they need to check. Hours pass by, they don’t interrogate anyone. At midnight, once again, we’re free.
So what do we do now? We go back to the Stock Exchange for our rendez-vous. We can sleep there if we want, but without tents, or we can go back to Bercy and camp.
We stay. As I put out a piece of cardboard to sleep on, I smile. We conquered the square today, and we will hold it through the night. French intelligence was outsmarted by our own intelligence today, and I’m proud of it. Now we can leave Paris with our head up high.
Reconquest of the Stock Exchange Square after midnight
La reconquête de l'espace public face à la tolérance zéro
Arrivée des marches à Parisles 17,18,19 et 20 septembre
Il nous tardait de pouvoir plaquer ces mots sur vos murs. Un buvard imbibé des couleurs feu de notre escapade parisienne. Car l’expérience humaine que nous avons vécue ensemble, avec bien d’autres qui avaient aussi fait le voyage vers Paris, est tout sauf anodine. Nul besoin de nous torturer pour que l'on vous livre ce morceau de vie. En vous confiant que nous y avons vu une lumière que les yeux ne peuvent voir.
Partis samedis de la Place Flagey à Bruxelles sur le coup de 6h du mat’, nous étions équipés du matériel nécessaire et résolument décidés à couvrir l’arrivée à Paris des marches espagnoles et française. Une étape importante avant l'objectif final : Bruxelles, du 8 au 15 octobre. Cette première journée parisienne du 17 septembre coïncidait avec l’Anti-Banks Day. Nous apprendrons d'ailleurs quelques heures plus tard la mobilisation simultanée de plusieurs dizaines de milliers de personnes de l’autre côté de l’Atlantique, au cœur même de Wall Street. Quasi au même moment chez nous, plus de 2000 personnes se réunissaient à Thiange pour dénoncer la politique belge en matière de nucléaire ainsi que l’omerta qui règne sur la catastrophe humaine de Fukushima...
Mise en jambes
Mais peu avant tout cela, nous voici donc enfin parvenus au point de rencontre annoncé par les protagonistes parisiens du Mouvement, la Cité Universitaire, dans le 14ème arrondissement. Durant plus de 4 heures, nous avons pu discuter, faire connaissance et préparer ensemble banderoles et pancartes, certains n'hésitant pas à se faire maquiller comme des guerriers avant la bataille. Pendant ce temps, un buffet de fortune était dressé sur une des allées de la Cité U, posé sur des cartons eux même posés sur des poubelles publiques. Il est à noter qu’après le départ des Indignés, l’endroit était aussi propre qu’à leur arrivée.
Les participants n’étaient autres que des femmes, des hommes et des enfants, citoyens venus d’Espagne, de Grèce, de Belgique et d’ailleurs. Ils n’étaient autres que l’aveugle qui marchait vers la Bastille parmi les voyants ; ils n’étaient autres que des inconnus unis, en marge d’un monde déshumanisé et désuni. De la Cité Universitaire à la Bastille, à la reconquête de l’espace public, nous avons pu resentir dans les jambes et les tripes ce qui faisait l’essence de cette longue Marche. La journée était belle, ensoleillée, jalonnée de rencontres et de bonne humeur. De place en place, d'une banque à l'autre, les marcheurs ont su marquer leur passage intelligemment. Un véritable happening. Les uns rebaptisaient les rues - "rue du Capitalisme", puis "rue de la Vraie Liberté", ou encore "place de la Dignité" - les autres recouvraient les vitrines des banques de messages à la craie, barraient les distributeurs de billets par des bandes adhésives, tandis qu'autours d'eux les autres marcheurs pointaient un doigt accusateur en scandant : "coupables, coupables !". Devant eux, des groupes de gendarmes se postaient systématiquement devant chaque banque sur le parcours, démontrant symboliquement à quel point leur rôle de gardiens de la paix s’était étrangement transformé en celui de défenseurs des banques. Un des moments les plus surréalistes de la journée fut marqué par une course-poursuite absolument étonnante. Dans un moment d'hilarité générale, lesIndignés se sont mis à courir derrière les CRS qui tentaient d’atteindre la banque suivante avant l'arrivée du cortège. Exquis, pour un peu on en redemanderait. Ces heures de marche à travers Paris étaient rythmées à la guitare, au sax ou au chant par de joyeux musiciens saltimbanques, certains affublés d’un nez rouge. Une marche pour les 7 à 77 ans, tous indignés, tous anonymes.
Paris gagné
Autour d’une centaine de marcheurs principalement venus d’Espagne mais aussi de Toulouse, l’affluence internationale de ce 17 septembre a démontré qu’il était possible de mobiliser un nombre important de citoyens sans pour autant déployer les calicots traditionnels des organisations syndicales et partisanes. Non pas que leurs adhérents ne soient pas les bienvenus, que du contraire ! Mais l’heure n’est décidément pas à la défense des intérêts d’un groupe particulier, il s'agit aujourd'hui d’appeler ensemble à une convergence générale de tous les acteurs de la société civile.
Tout va bien se passer...
Après cette traversée de la Ville Lumière, de la Banque de France aux Halles en passant par Notre-Dame, nous voici arrivés place de Bastille, peu après 20h, sous une pluie battante. Et là il y eut comme un froid. Le comité d’accueil était particulièrement impressionnant. Un dispositif répressif composé d'au moins 300 CRS et gendarmes, spectaculairement alignés devant les fourgons tels des soldats prêts à intervenir au moindre clignement de paupière de leur supérieur hiérarchique. Emmurés dans leur harnachement façon Robocop, ils nous apparaissaient soudainement comme de sinistres exécutants décérébrés à la solde du Ministère de l’Intérieur. De dialogue il ne pouvait être question. "Tout va bien se passer" qu'ils disaient... Il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre que le but de la manoeuvre consistait tout simplement à nous encercler sur une recoin de la place. Ainsi rassemblés sur les pavés ruissellants de la place, certains des Indignés se sont assis en un groupe compact, accrochés les uns aux autres, les coudes serrés, conscient que leurs sorts individuels étaient liés au sort du groupe. L'un de nous deux était alors lui-même au beau milieu de ce petit groupe d'irréductibles et peut témoigner de l’émotion et de la force qu’une telle union a généré en lui. Nous avons vu des femmes et des hommes pleurer. Certains chantaient alors que d’autres se faisaient traîner par terre, dans les flaques, comme de vulgaires sacs de sable.
Ces confrontations, sous la drache de surcroît, ont empêché une grande Assemblée Générale sur la place. Elle a néanmoins pu se tenir le lendemain après-midi, au même endroit, sous la surveillance étroite de nombreux gendarmes postés comme des épouvantails sur les marches de l’Opéra Bastille.
Contrastes
Certains médias traditionnels ont relayé ces évènements, le plus souvent en les minimisant. Ce positionnement nous semble révélateur de l’intérêt disons sélectif de ces bourreaux de la médiation. En revanche, du côté des réseaux de renseignement citoyens, des millions de tweets et des centaines de retransmissions en streaming depuis les différents théatres d’opération ont permis aux internautes du monde entier de suivre les faits en direct.
Vous avez dit non-violence ?
Lundi 19 septembre vers 20h, plus de 200 marcheurs qui parcouraient ensemble les rues de Paris (sans bloquer la circulation, se limitant à marcher sur les trottoirs) se sont fait littéralement agresser par la police, sans avertissement, à coup de flashballs et de gaz lacrymogènes, pris en étau sur le boulevard Saint-Germain, alors qu’ils se dirigeaient vers l’endroit où ils comptaient camper et tenir une Assemblée Populaire. Une personne est tombée inconsciente et des blessés sont à déplorer, ils ont été emmenés en ambulance par les pompiers. Habilement mis à l'écart, isolés des regards extérieurs par les fourgons de police, une centaine de marcheurs ont ainsi été molestés, arrêtés puis entassés dans un bus, drivés à toute allure vers un poste de police où ils ont été parqués plusieurs heures comme des animaux, faisant l'objet d'une vérification d'identité, pour ne pas parler d'un fichage en bonne et due forme. Malgré la violence policière, il est à noter que l'attitude non-violente des Indignés n’a jamais été prise en défaut. Ils ont ensuite été relaxés au compte-gouttes jusqu'aux petites heures du matin, seuls ou par petits groupes, sans doute pour éviter qu’ils ne se rassemblent à nouveau. C’est cependant mal les connaître, car il y a de grandes chances que ces porteurs de dignité soient encore plus nombreux la prochaine fois !
Ils ont le coeur sur la main
Nous sommes encore marqués par les images de ces coeurs dessinés au marqueur rouge sur les paumes de nos mains, ouvertes vers le ciel. Et par ces messages adressés sur le bitume de Paris aux forces de l’ordre gouvernemental : "Ceci est notre seule arme !" ou encore "Libérez nos camarades !". La disproportion des effectifs policiers déployés et leur contreproductive inutilité expriment mieux que des mots l'attitude crispée des autorités face à la tentative des marcheurs de se réapproprier l’espace public. Cette attitude porte pourtant un nom : la tolérance ZERO.
Autorisation de respirer
Mardi 20 septembre, 22h - toujours à Paris. Dernières infos. Les marcheurs ont décidé de poser leurs tentes à Bercy. Une quinzaine de tentes ont été installées à l'heure qu'il est. D'après des sources fiables sur place, un représentant de la police est passé les voir lors de l'assemblée qui se tenait là, pour leur signifier oralement qu'ils avaient l'autorisation de passer la nuit à cet endroit. Après lecture de la presse espagnole, qui ce matin se faisait largement l'écho des événements de Paris, il y a de quoi se demander si ce revirement de situation n'est pas le signe de la crainte des autorités de voir lesmultiples bavures se retourner contre elles, sur le plan médiatique.
Bruxelles : du 8 au 15 octobre
Au regard de ce que nous avons vécu ici à Paris ces quatre derniers jours, nous ne pouvons que vous encourager à nous rejoindre et à participer à cette extraordinaire aventure humaine. Soyez avec nous tous, à Bruxelles, pour l'arrivée des marcheurs le 8 octobre. Femmes, hommes et enfants de tous bords, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, ouvriers, employés, fonctionnaires, indépendants, artistes, féministes, humanistes et activistes, pères ou mères de famille, retraités ou étudiants, que vous soyez syndiqués, membres d’une association ou même d’un parti. Car aujourd’hui les choses sont claires : c’est à tous mais donc à chacun qu'il revient de joindre les actes aux paroles.
Littéralement,
Badi Baltazar & Roland Nasky
Montage vidéo de la journée du Samedi 17 Septembre par Vincent Laurent (BX Art)
Apres les violences policières illégales de la veille sur les indignés espagnols entre autres, la préfecture a finalement accordée l'autorisation de camper a 2 pas du ministère des finances! Il semblerai que les autorités espagnoles n'ai pas apprécié de voir ses concitoyens violentés, gazés et arrêtés au seul motif qu'il marchaient dans la rue! comme la veille, les médias n'ont rien dit et surtout pas rectifier la vérité sur les mensonges que leurs avaient souffler la préfecture. > > http://youtu.be/-iuxL9Fmz-k > > On ne lache rien!