Pressenza Bruxelles, 10/10/11 En ce lundi midi, le bâtiment universitaire néerlandophone ouvre ses portes pour devenir un lieu de vie communautaire et engagé. Les locaux sont attribués, les gens s’affairent et l’intelligence humaine teinte les activités aussi variées que la cuisine, l’atelier Economie ou l’activité théâtrale. Après de nombreuses et parfois tragiques péripéties, place à la Dignité de la lutte pour une démocratie réellement participative, en espagnol, en français, en anglais, en néerlandais. Nous reprenons ici le déroulement des évènements.
Samedi dans la soirée, les marcheurs « Indignados » arrivent à Bruxelles. Dans la pénombre du coucher de soleil, sous la pluie mais surtout, sous les crissements d’appareils photos et caméras, ils sont bien là, fatigués mais lumineux. Tout à coup, la pluie, l’attente, le froid n’ont plus d’importance. Les 500 belges et les marcheurs partagent une émotion commune. Un moment unique d’allégresse, l’énergie joyeuse et forte de ces 2000 km parcourus par delà les villes et les villages.
Il est déjà vingt heures quand l’assemblée commence au parc Elizabeth, avec pour seul ordre du jour : où s’installer ?
Dans les locaux d’une université flamande vide et réquisitionnée pour l’occasion ? Ou sur le parc, malgré l’interdiction du bourgmestre ? Les arguments autour des deux options s’expriment et ont leur sens : - Installons-nous dans le parc ! le symbole du mouvement, c’est le campement ! là où on arrive, c’est la base d’une « nouvelle politique », celle de la démocratie participative, avec les gens, dans les espaces publics, visibles et accessibles par tous. - Allons dans le bâtiment universitaire ! Avec la pluie et le froid de la nuit, avec la fatigue, certains marcheurs sont bien heureux de pouvoir se poser sous un toit pour la nuit. L’essentiel de cette semaine, ce sont les ateliers, pour réfléchir et préparer une démocratie internationale. Il faut pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Il est convenu que le parc est accessible pendant la journée et donc, visible. Des tentes, la nuit, ce n’est pas très visible finalement !
A 22h, pas de consensus possible. La plupart est déjà à l’université et 48 se font arrêter brutalement et mettre en prison.
Le dimanche à 11h, ils arrivent en bus, épuisés, certains avec des éraflures. Ils sont contents : au moins, il est clair qu’ils sont partis, forcés et contraints par les représentants d’un système qui ne permet pas au citoyen d’occuper l’espace public.
Doucement, le « campement » se met alors en place à l’université. La cuisine s’installe, d’énormes casseroles se remplissent de légumes récupérés au marché, les thermos de café distribuent le liquide réconfortant, les balais circulent régulièrement, la friperie gratuite permet de se changer, et les journalistes arrivent, prennent le temps de mieux comprendre le mouvement, les engagements, le sens.
Dans les superbes auditoires, les premiers ateliers s’organisent autour des thèmes de l’eau et des femmes en Europe avec des idées novatrices, des expériences et beaucoup de futur.
Le soleil semble lui aussi décidé à se réconcilier avec la Belgique et il est à espérer qu’il nous offrira le parc pour continuer les ateliers avec les gens du quartier !
A suivre !!
Infos : www.walktobrussels.eu