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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 14:13

Publié par Poetes Indignes le 06/11/2011 à 15:09

Lors de mon voyage à Londres, j’ai eu la chance de me trouver tout près des occupants de la City de Londres, en face de la cathédrale St Pauls.

C’est un sujet d’actualité qui m’intéresse beaucoup. Ces «Indignés» (ou «Protesters» en anglais) ont fait de nombreuses actions que j’ai prises en photos…

 

Indigné - We are the 99 percents

Indigné- Hedge funds make profits off GreeceAnother world is possible / Un autre monde est possible

Capitalism is Crisis

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 13:09

 

 

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 13:01
euronews, 05-11-2011

 



Environ 1200 manifestants du mouvement "Occupy Francfort" ont défilé samedi 5 novembre dans les rues de la capitale économique de l'Allemagne. Ils appellent à une distribution plus juste des richesses dans le monde. No Comment | euronews: watch the international news without commentary | http://www.euronews.net/nocomment/

 

 

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 12:57

 

 

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 12:51

Le Point.fr - Publié le 06/11/2011 à 11:22

 

Une quarantaine de personnes ont passé une deuxième nuit dans le quartier d'affaires de la capitale.

Les indignés français restent à la Défense

Le 4 novembre, à la Défense, les indignés tentent d'occuper le parvis. © Olivier Hoffschir / DR

 

Click here to find out more!

Près de quarante indignés ont passé la nuit de samedi à dimanche dans le quartier d'affaires de la Défense, près de Paris, après y avoir pour certains déjà dormi la veille. Vers 9 h 30, au pied de la Grande Arche de la Défense, des manifestants étaient encore emmitouflés dans des sacs de couchage pendant que d'autres devisaient avec des badauds, sous les yeux de quelques membres des forces de l'ordre. À quelques mètres de là, huit véhicules de gendarmerie étaient parqués et, dans un bistrot situé à proximité, des gendarmes mobiles prenaient un café.

Les traits tirés, Jean-Marie, 31 ans, explique avoir passé la nuit près du monument du quartier d'affaires. "La nuit a été calme et, heureusement, il n'a pas plu", explique-t-il en précisant qu'un nouveau rassemblement est prévu à 15 heures.

La veille, les manifestants s'étaient rassemblés en début d'après-midi à l'appel des mouvements Démocratie réelle Paris, Indignés de la Bastille, Uncut France, Occupy Paris et les Pas de Noms. Vers 19 h 30, ils étaient environ 250 sur place, certains chantant et dansant pendant que d'autres participaient à un débat. Dans la nuit de vendredi à samedi, lors de la première action des indignés à la Défense, deux manifestants ont été légèrement blessés. Les organisateurs avaient appelé à l'occupation de la Défense "pour que cesse l'austérité, pour que vive la démocratie réelle et pour construire un autre monde".

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 12:31
Entretien Rue89 -  05/11/2011 à 10h24

Yishaï Sarid est peu connu en France. Son deuxième roman, « Le Poète de Gaza » (le premier traduit en France), vient pourtant de se voir décerner le Grand Prix de littérature policière 2011.

La vie de ce romancier israélien croise de près la politique. Lui-même est le fils de Yossi Sarid, fondateur du Meretz, (parti politique israélien laïc et socialiste), ministre de l'Environnement puis de l'Education dans les gouvernements de Yitzhak Rabin et Ehud Barak, et grande figure de la gauche pacifiste.

Son épouse, elle, est la petite-fille de Moshé Dayan, militaire et homme politique israélieb, et la fille de la maire-adjoint de Tel-Aviv, Yael Dayan. L'auteur est lui un sioniste de gauche, moins engagé que son père mais à la conscience civique revendiquée.

Devant notre caméra, lui qui a manifesté avec les « indignés » de Tel-Aviv, réagissait aux récents événements politiques israéliens. Pour lui, ce qui s'est passé cet été « mènera à la paix avec les Palestiniens ».

 

 

C'est avec cet inconscient familial chargé d'Histoire que Sarid, par ailleurs avocat après avoir été procureur, devint romancier. C'est avec toutes ces voix dans la tête qu'il a crée celle qui guide « Le Poète de Gaza », qui se déroule entre la bande éponyme, Tel-Aviv et Limassol.

Le narrateur est un agent du Shin Bet (le contre-espionnage israélien), dont on ne connaîtra jamais le nom. Sa mission : attirer le responsable d'un réseau terroriste palestinien. Un jeune homme dont le père, Hani est poète, mais est atteint d'un cancer du pancréas en phase terminale. En exfiltrant le père pour le faire soigner, il espère attirer le fils. Et pour approcher les deux hommes, il doit au préalable manipuler une poétesse amie d'Hani, Dafna. Un jeu de dupes à plusieurs bandes, où il n'y a aucune vérité. C'est dire le rôle tenu ici par le langage. Entretien avec Yishaï Sarid.

« En Israël, tout ce que nous vivons est politique »

Rue89 : Pourquoi le choix du genre policier ?

Yishaï Sarid : Parce que je décris une réalité noire [rires] ! Plus sérieusement, nous lisons tous de la littérature, et les codes du polar nous sont devenus évidents, aussi grâce aux films noirs. Nous en sommes imprégnés. De plus, j'ai été plusieurs années durant dans l'armée, puis ai été procureur avant de devenir avocat. A chaque fois, j'ai vu ou me suis occupé de choses très sombres…

Votre narrateur, justement. Pour ses interrogatoires, il a parfois recours à des méthodes psychologiques, parfois à des méthodes brutales. Votre roman pose clairement la question de la légitimité de la violence. Question qui trouve un écho plus grand encore en Israël…

La violence arrive lorsque le narrateur sort de ses gonds. Il est en état de crise, de frustration. Il n'arrive alors plus à rien faire avec les mots. Or, c'est le propos du livre : retourner à la parole, retourner à la négociation, réfréner la violence. La violence en Israël, c'est un terrible cercle vicieux. De part et d'autre on ne sait comment en sortir. Nous, les habitants, essayons de créer quand même une atmosphère de normalité, mais la violence s'y infiltre malgré tout, jusque dans nos vies privées. C'est d'ailleurs ce que montre mon livre.


« Le Poète de Gaza » de Yishaï Sarid

Comment vivez-vous cette situation ?

La violence est une situation qui a fini par devenir une habitude, en Israël. Mais dans le contexte juif, elle vient de choses profondes : lorsque quelqu'un se retrouve en situation de faiblesse totale, sans pouvoir du tout se défendre comme ce fut le cas pendant la Shoah, alors survient le complexe de devenir absolument fort, afin de ne plus jamais se retrouver dans la même situation.

Dans un contexte aussi politique que cette violence, comment vous vient l'idée d'un roman : un personnage ? Un thème ? Une enquête ?

Le sujet de ce livre est politique, on ne peut pas y échapper : en Israël, tout ce que nous vivons l'est en permanence. Mais je n'écris pas pour exprimer une idée politique. Pour ça, on peut écrire un article dans un journal.

Pour vous dire à quel point nous vivons dans un endroit qui ne ressemble à aucun autre : lorsque Gilad Shalit a été libéré il y a quelques jours, il n'est pas un Israélien qui n'a regardé cet évènement, toute la journée à la télévision, sans être ému jusqu'aux tréfonds de lui-même. Ce fut une expérience politique d'une grande force.

Il se passe toujours quelque chose, en Israël. Comment écrit-on, dans ces conditions ?

J'aurais bien aimé que, durant l'écriture de ce livre, la paix advienne… [Rires] Je n'aurais pas eu besoin d'écrire la suite ! J'essaie d'écrire autrement, de construire mes livres autour de dilemmes humains. La situation politique ne change rien à ces dilemmes. C'est pourquoi l'intrigue est secondaire, il ne s'agit pas ici de transmettre une information politique. Même le terroriste, qui est l'objectif de la mission dans mon livre, je n'en ai pas fait un « grand » terroriste, parce que je ne voulais pas qu'il devienne le sujet principal du livre.

De quoi parle votre premier roman, non publié en France ?

Il s'agit d'un roman-enquête sur un viol au sein de l'armée. Le violeur est un officier, la victime une soldate. Il se déroule dans une base au nord du Negev, que je connais bien, et à Tel-Aviv.

Comment vous situez-vous politiquement, par rapport à votre père ?

Je suis aussi un homme de gauche, j'ai toujours voté pour son parti. Mais je ne suis pas un homme politique, je peux me permettre de n'être ni tout noir, ni tout blanc.

Quelles seraient les caractéristiques typiques d'un auteur de polars israélien, par rapport à des auteurs de polars d'autres pays ?

Je ne prétends pas le savoir. Je peux juste dire que la réalité israélienne procure beaucoup de matériau. L'intelligence consiste justement à ne pas trop puiser dans ce matériau à disposition. Car on ne peut entrer en concurrence avec ce que racontent chaque jour les journaux.

Interview réalisée à Paris le 20 octobre. La traduction des propos de l'auteur était assurée par Rosie Pinhas-Delpuech, directrice de la collection « Lettres hébraïques » aux éditions Actes Sud. Nous la remercions.

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 12:23

 

 

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 19:23

Le Buvard Bavard - 5 novembre 2011

 

Lis moi avec webReader


Des centaines d'Indignés ont répondu à l'appel et se sont réunis ce vendredi 4 novembre en fin d'après-midi sur le parvis de La Défense, à Paris, siège des plus grosses multinationales du CAC40 et centre névralgique de la finance française. 
 Bien que les forces de l'ordre aient tenté de virer les premières tentes qui avaient été plantées, ils ont finalement du faire marche arrière, la préfecture ayant autorisé le rassemblement jusqu'à 21h. 

Une vingtaine de tentes ont été installées dans la foulée et une assemblée populaire a pu se tenir dans des conditions acceptables. Les citoyens qui le souhaitaient ont pu prendre la parole à tour de rôle pour exprimer les raisons de leur présences et partager publiquement leurs indignations et leurs aspirations.
Les CRS, les policiers et les gendarmes ne se sont pas eclipsés pour autant. Ils ont attendu bien sagement que l'heure fatidique arrive et que les ordres d'intervenir leur soient donnés par leurs supérieurs hiérarchiques. 
 Vers 21h30, un impressionnant dispositif représsif s'est déployé. Les images retransmises (ici et ici) par quelques streamers sur place ainsi que les fils de tweets ont pu permettre à des milliers de personnes de suivre les évènements en direct. Inutile de vous faire un dessin, vous connaissez le modus operandi des gardiens de la paix : les citoyens sur place ont subi de multiples charges violentes. On dénombre un blessé grave parmi les nombreux blessés "légers", tant est que l'on puisse encore parler de légèreté dans le cas présent. Ce dernier a été emmené par les pompiers. La quasi totalité des tentes ont été arrachées et embarquées. 
Comme ils l'avaient pressenti et annoncé lors de l'assemblée populaire et après deux longues heures de pressions policières, de replis et de charges successives, les Indignés encore sur place ont appelé à se remobiliser de plus belle le lendemain. Notons que des manifestants présents ces derniers jours à Nice et à Cannes contre le sommet du G20 et son illégitimité ont annoncé qu'ils seraient présents, eux aussi, demain dès 14h, sur le parvis de la Défense. 

Par ailleurs, de nombreux messages de soutien ont été envoyés depuis les Etats-Unis et divers pays européens.
Sur les prompteurs, la dernière édition du Soir 3 relaie ceci : "Quelques Indignés avaient entrepris d'occuper la Défense ce soir, mais ils ont rapidement été délogés". Je vous laisse seul juge de la pertinence de cette dépêche. 

 23h10 : Les lumières de l’Arche viennent de s’éteindre. Indignés et gendarmes sont dans le noir. 

 2‎3h15 : Les indignés chantent "la lumière c’est nous!"

Vers minuit, le dispositif des forces de l'ordre s'est allégé. On pouvait encore dénombrer quelques 200 citoyens sur place, groupés, déterminés et encore bien vivants. D'après les fils de tweets, des arrestations auraient eu lieu. 

On ne sait pas encore s'ils passeront la nuit sur place, mais ils ont d'ors et déjà annoncé qu'ils seraient là demain.
En ce qui me concerne, ma position est claire : si les Indignés veulent arriver à cristalliser les consciences, ils doivent continuer. Encore et encore. Ils doivent être visibles. Et leur visibilité doit être bien choisie. Pour que le plus grand nombre puisse enfin voir les vrais visages de leurs bourreaux. Je me réjouis de constater que suite à de multiples tentatives avortées, les Indignés parisiens ont manifestement réfléchi et ont changé leur fusil d'épaule. OWS n'y est certainement pas étranger. A la Défense, ils touchent le coeur de la Bête. Et ils doivent continuer à appuyer sur ce point sensible, encore et encore, jusqu'à ce qu'il s'arrête de battre et de pomper le sang des peuples.
L'action d'aujourd'hui, c'est le spectre d'Occupy Wall Street qui plane sur Paris. Et ça, les oligarches feront tout pour l'éviter. Les prochaines heures s'avèrent donc cruciales et nul doute qu'elles devraient donc nous donner la tendance quant à la pérennité de cette plus que légitime occupation citoyenne. 

Vous l'aurez compris : ils n'ont pas dit leur dernier mot et ils reviendront demain, dès 14h.

Et vous? Vous serez là?

 Pour suivre le déroulement de l'action "Occupons La Défense" : voici les principaux hachtags : #occuponsladefense #occupyladefense #parisnofear #tousaladefense 

 Notons que le hachtag #occupyDefense était en tête des tendances Twitter en France. C'est bon signe!


Littéralement,

Badi Baltazar

 


 

 

 

 

 

 

 

 

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 19:02
Libération - Aujourd'hui à 11h42
«On est capable, nous la population, de décider»

308 commentaires

Recueilli par Cordélia Bonal

Vendredi à la Défense. (CB)

Qui sont les Indignés venus occuper la Défense ce vendredi ? Comment ont-ils rejoint le mouvement ? Contre quoi s'indignent-t-ils, que défendent-ils ? Nous avons posé la question à quelques uns d'entre eux.

Jonathan, 23 ans, étudiant en communication.


«J'ai rejoint le mouvement le 19 juin. J'avais repéré sur Facebook qu'il y avait une AG à Bastille. Depuis je n'ai pas lâché. Cet été j'ai marché huit jours avec les Indignés espagnols, de Barcelone au Perthus. Ce qui m'a attiré dans ce mouvement c'est son horizontalité. On discute d'abord des idées, pas des personnes qui les portent. C'est comme ça que la politique pourra redevenir un débat d'idées.

Aujourd'hui les politiques ne sont plus légitimes. Ce que l'on cherche, c'est ramener le débat au peuple. Une République du bon sens ! Pourquoi pas en appelant à la constitution d'Etats généraux ? On reproche aux Indignés de ne pas avoir de projet construit, mais on n'est pas là pour proposer des solutions clés en main. Cette occupation de La Défense, ce n'est qu'une première phase, pour dire qu'une alternative est possible. Après il faudra construire, fédérer autour d'un projet commun.»

 

Delia, 46 ans, sans emploi.


«J'ai rejoint le mouvement dès ses premiers jours, en mai, à Bastille. J'étais en vacances, je suis rentrée exprès pour ça. J'avais vu l'exemple espagnol, je me suis dit c'est ça qu'il faut qu'on fasse. Je suis indignée contre le chômage, auquel je suis confrontée depuis longtemps. Contre le fait que je ne puisse pas aider mes enfants, étudiants, et qui n'ont pas d'argent. Contre la corruption. Contre l'idée, finalement, qu'une seule personne décide pour tout le monde.

On est capable, nous la population, de décider. Il faut créer des assemblées dans chaque ville, dans chaque quartier. Se saisir des problèmes un par un, comme le logement, proposer des solutions, évaluer le coût… C'est ça la démocratie réelle. Il faut mettre en avant l'intelligence collective, la sagesse des foules.»

 

Raphaël, 33 ans, webmaster dans une société d'immobilier.


«Je suis rentré dans ce mouvement par un ami qui y est depuis le début. On a été à Bruxelles ensemble le 15 octobre pour la journée mondiale d'action des Indignés, on a campé là-bas. Ici c'est plus compliqué, la police a des instructions plus strictes.

Ce qui m'indigne ? On n'arrête pas de nous dire que la crise est due au fait que le peuple dépense trop, alors que c'est d'abord une arnaque monétaire. Je suis indigné contre ça : la création monétaire, les paradis fiscaux, la course à la rentabilité, l'argent comme valeur morale… La finance est devenue un suprapouvoir. Les Indignés, pour moi, c'est un mouvement qui reflète vraiment une prise de conscience planétaire et globale. C'est le début de quelque chose, un déclencheur.»

 

Bertrand, 38 ans, postier en reconversion pour être enseignant.

«Cette notion des 99%, tandis qu'1% seulement de la population possède la moitié des richesses de la planète ["Nous sommes les 99%" est le slogan des Indignés, ndlr], je trouve ça très intéressant. Quelque part, ça rappelle la Révolution française. Tout est décidé sans nous. Il s'agit de résister. Ça touche tout le monde, pas seulement les encartés à gauche, les militants.

Etre ici avec les Indignés, c'est dire qu'on ne peut pas se limiter aux solution trouvées au G20. Il faut réinventer, se remettre à rêver. Il y a d'autres motifs de vie que notre seule valeur sur le marché du travail. Ce qui m'indigne, c'est que si peu de gens se sentent concernés. Il y a un certain fatalisme, un écrasement. Alors qu'il faut au moins essayer. Les Indignés, c'est ça : on essaie. On montre qu'on est nombreux à vouloir changer les choses. Et plus on sera nombreux, plus on atteindra une masse critique qui pourra faire basculer le rapport de forces.»

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 18:07
| Par Jade Lindgaard

Ce ne sont pas les coups de matraques mais la confiscation de bâches par les CRS qui a mis fin la nuit dernière, vers 2 heures du matin, à l'éphémère occupation du parvis de la Défense à l'appel de plusieurs collectifs : les «indignés», Uncut France, Occupy France... Sous les gouttes de pluie de plus en plus drues, la quarantaine de manifestants encore en action tentent de se protéger vaille que vaille de l'humidité sous des sacs en plastique et des morceaux de toile. Mais toute forme d'abri, aussi précaire soit-il, est aussitôt arraché par les forces de l'ordre, tournant sans fin autour des « indignés », des lambeaux de plastique à la main. « Ils nous prennent les tentes, ils nous prennent toujours tout ! C'est le capitalisme. »

 

Les tentes d'Occupons la Défense, au pied de l'Arche, dans la nuit du 4 au 5 novembre (JL) Les tentes d'Occupons la Défense, au pied de l'Arche, dans la nuit du 4 au 5 novembre (JL)

 Quelques heures plus tôt, il y eut des coups de poing et de bouclier mais contre les tentes – environ une trentaine – que le groupe des campeurs avaient réussi à déployer au pied des marches de la Grande Arche. Cette installation suscita plusieurs charges des policiers, dont certaines assez musclées, pour les arracher des dalles. En fin d'après-midi, l'un deux avait prévenu : « Si vous ouvrez cette tente, ce sera considéré comme une occupation. » Si bien que les occupants passent une partie de leur nuit à la belle étoile, éclairés par les sigles lumineux des tours Areva, EDF, GDF-Suez et Ernst&Young. Au plus fort, de la soirée, on compte environ 700 personnes, maigre effectif pour prendre un si vaste espace. 

Mais cela ne semble pas atteindre le moral des militants qui chantent, et dînent malgré la confiscation du caddie de ravitaillement – les sacs de fruits secs, de noix de cajou, les quartiers d'oranges et même des parts de pizza circulent non-stop. Les joints et les canettes de bière aussi. Vers minuit, sur un ton triomphal, une double annonce retentit au haut-parleur : « les Américains » visionnent le «live stream» (la diffusion vidéo en direct sur le Net) en masse ! Et le fil #occupydefense est le plus suivi de Twitter ! Applaudissements de joie dans la foule. Un voisin vérifie aussitôt sur son smartphone, et sourit, satisfait.

 

Une "Indignée" à l'approche des gendarmes (JL) Une "Indignée" à l'approche des gendarmes (JL)

Tout autour, pas mal de masques du mouvement cyber activiste Anonymous, avec leur sourire démoniaque. Sans chef, sans structure instituée, sans grande expérience et sans beaucoup de troupes jusqu'ici, les «indignés» made in France vivent d'Internet – où ils communiquent et en partie s'organisent – et, les mauvaises langues diront pour Internet. Ce n'est pas tout à fait vrai vendredi soir : une foule est bien présente. Dans la lumière déclinante du crépuscule, la diversité générationnelle saute aux yeux. Il y a des jeunes, comme ce lycéen en arts appliqués dans le XVIIIe arrondissement qui connaît les «indignés» depuis une semaine, ou cette apprentie coiffeuse au chômage, à peine plus âgée. Mais on voit aussi des visages plus marqués et des têtes grisonnantes. « Je suis un indigné de 1968, proclame un orateur, regardez, sous vos yeux, le monde que construit le capitalisme. Indignez-vous! Les anciens sont avec vous.»

« Le pouvoir, c'est nous »

C'est une drôle d'AG qui se tient sur les marches de l'Arche: pas d'ordre du jour, mais une litanie de témoignages personnels et de propos décousus sur la crise économique, le micro-crédit, l'écologie, les révolutions arabes, la Grèce. Aucune proposition d'action ni même de concertation tactique sur le déroulé de la soirée (faut-il rester jusqu'à l'arrestation...), aucune discussion sur les actions à mener dans la foulée. Les propos sont cantonnés à un niveau très général. Eva, 28 ans, intermittente du spectacle, apprécie ce registre qui permet à beaucoup de s'y retrouver. Familière des rassemblements d'Indignés à la Bastille, elle n'y a jamais entendu quelqu'un se présenter comme de droite ou de gauche. Elle aimerait que le mouvement devienne « un lobby », comme aux Etats-Unis, « pour avoir du poids ».

 

"Angela Merkel" pendant l'occupation de la Défense (JL) "Angela Merkel" pendant l'occupation de la Défense (JL)

Le slogan emblématique d'Occupy Wall Street est : « Nous sommes les 99% ». A la Défense, au soir de la clôture du G20, un homme s'écrie : « Je déclare ouvert le G99% !» La preuve, une fausse Angela Merkel est en train de lire Le Figaro assise sur les marches. Quand quelqu'un demande à tous ceux « qui veulent rêver » de lever la main, une forêt de doigts se dressent. Des panneaux demandent : « Qu'est-ce qui fait battre votre cœur ? ». Un homme prend la parole : « Nous n'avons pas à avoir de revendications. Le pouvoir, c'est nous. La démocratie réelle. » Une critique en règle de la démocratie représentative et du principe de délégation des pouvoirs qui va si loin qu'elle prend le pas sur l'énonciation de propositions de politiques alternatives. C'est à la fois naïf, ou simpliste, et radical. Personne ne parle de « démocratie directe » mais beaucoup disent vouloir la « démocratie réelle ». Le style général fleure bon le XVIIIe siècle: on interpelle les « citoyens » et « citoyennes », quelqu'un cite la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. A deux reprises, les manifestants chantent la Marseillaise

« Il y a un refus du conflit », regrette un étudiant parisien, spécialiste de Marx. « J'ai participé à plusieurs AG place de la Bastille, c'était radicalement merdique », décrit un manifestant, « du genre à se retrouver à discuter avec deux SDF. Ça m'a appris, cela dit, que les SDF ont des choses à dire ». Pour le philosophe Patrick Viveret, présent en tout début de soirée, « le conflit central entre la logique financière et la logique démocratique va s'accentuer. Il est à l'origine des Indignés et des Occupy. Et il va s'accroître car il n'y a pas de plan B en situation de catastrophe financière. Les réponses officielles destinées à rassurer les gens ne tiennent qu'à moitié. Personne ne comprend plus rien à ce qui se passe. Ce mouvement va finir par prendre en France. » 

 

Pendant l'occupation de la Défense, le 4 novembre 2011 (JL) Pendant l'occupation de la Défense, le 4 novembre 2011 (JL)

 En attendant, chacun rêve des accomplissements politiques des autres. Aux traditionnels « Bella Ciao » et « El pueblo unido... » s'ajoutent désormais des slogans entendus pendant les révolutions arabes.

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