France24 -11/11/2011 / Etats Unis
We ask a OPD officer why he had his name badge covered.... from BLK PXLS on Vimeo.
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France24 -11/11/2011 / Etats Unis
We ask a OPD officer why he had his name badge covered.... from BLK PXLS on Vimeo.
Vendredi 4 novembre, un millier d'indignés se sont réunis sur l'esplanade de la Défense à Paris. Utilisant les marches comme tribune, les intervenants se sont succédé pour partager leurs références, de Muhammad Yunus, prix nobel d'économie fondateur d'une des premières sociétés de microcrédit, aux indignés de Wall Street. Toute la soirée, certains indignés se sont confiés à notre micro, expliquant leurs motivations, et commentant le cours des évènements.
La manifestation n'avait rien d'agressive. Poubelles, tags à la craie déguisements, ... les organisateurs n'avaient rien négligé pour protéger les lieux. Mais, peu après 21 heures, les CRS sont intervenus pour déloger manu militari les tentes des indignés, blessant au passage deux personnes. Aux alentours de minuit; la manifestation était terminée. Quelques dizaines d'irréductibles sont restés dormir à la belle étoile, et occupent les lieux depuis.
actuchomage.org - Mercredi, 09 Novembre 2011 13:00
Judith Bernard, professeure de lettres modernes et chroniqueuse d'Arrêt sur Images, est passée hier soutenir les valeureux Indignés de La Défense, leur prodiguant couvertures et thé bouillant. Elle les a quittés plus indignée qu'avant, puis rédigé ce billet rempli de honte...
J’écris dans le RER qui me ramène de la station «Grande Arche de la Défense», où résiste tant bien que mal la mobilisation des Indignés de France. Enfin disons d’Ile-de-France. Et puis disons esquisse de mobilisation : à peine un commencement, peut-être déjà la fin, et surtout l’impression d’un immense écart, douloureux, pathétique, entre la grandeur du principe, de l’enjeu, du propos, et les dimensions dérisoires de l’événement…
Bref, disons plutôt la vérité : j’écris dans la honte.
La honte d’être de France
La honte d'être de ce pays jamais las d’arpenter les boulevards entre République et Bastille, en cortèges inoffensifs qui ne font plus frémir personne — pas la police, et pas même ceux qui manifestent et ne le font (sans enthousiasme, encore) que pour la forme, forme d’ailleurs infiniment impropre puisque aucun des lieux réellement stratégiques n’est visé par ce parcours obsolète.
Honte d’être de France, ce pays incapable de passer à l’action et d’imiter — ne serait-ce que d’imiter ! À quoi en est-on réduit ? — ... les Indignados d’Espagne, ... les Américains d’Occupy Wall Street, ... et ceux de la City, ... tellement plus nombreux et plus courageux que nous autres les râleurs professionnels, tout occupés de maudire la finance mondialisée sur les forums internautiques où nous noyons par milliers notre colère dans l’abyssal océan de la toile, tandis que sur le parvis de La Défense ils sont aujourd’hui cinquante à peine, debout, mais gelés et fatigués, à attendre — en vain ? Pour combien de temps encore ? — que nous les rejoignions.
J’en reviens de ce parvis où j’ai porté couvertures, bonnets, gants et thé bouillant à des jeunes gens un peu perplexes, qui s’inquiétaient : où sont les gens ? Où sont les Indignés de France dont on entend partout la colère, mais une colère sans bras ni jambes, où sont-ils et qu’ont-ils fait de leurs forces, les Parisiens si prompts à défiler dans les manifs, à remplir les métros bondés et les magasins les jours de soldes, les petits trottoirs des jolis quartiers de promenade quand vient le dimanche et l’envie de prendre l’air ?
Tandis que souffle le vent de l'Histoire
Ah ça, le vent souffle sur le parvis, c’est un lieu dur, austère, ingrat pour une occupation, mais c’est une dureté qui fait symbole pour celle du monde économique, et d’autant mieux voir la détermination de ceux qui viennent d’y passer quatre nuits.
Figurez-vous cela : quatre nuits sur le béton, sous la méchante petite pluie glacée, et sans tentes puisque les Forces de l’ordre les leur ont dès le premier soir arrachées — ah ces images (voir plus bas) : des CRS robocopiés, l’humain dissout dans l’armure, tiraillant sur les toiles de tentes jusqu’à les déchirer — «trouble à l’ordre public» ? Mais quel trouble ? Le parvis est immense et fussent-ils deux mille, les Indignés n’empêcheraient pas encore qu’on y circule, qu’on s’y presse, pour foncer tête baissée vers les longues tours où l’on travaille toujours plus pour toujours moins de sens, sinon celui de la pente dégringolant droit dans le mur.
Faut-il donc que la France le manque, ce rendez-vous historique ? Tandis que les mois passés ont vu, aux quatre coins du monde, se réveiller les peuples, les faire prendre la rue et parfois le pouvoir, il faudrait que ce soit là, dans le berceau des Lumières dont tous les mouvements d’émancipation du monde peuvent encore se réclamer, qu’on soit les plus résignés, les plus inertes et les moins ambitieux ? C’est à nous, les enfants de Voltaire et de Montesquieu, que revient l’indigne tâche d’enterrer le mouvement dans le désarroi de sa faiblesse ? On la voit venir, depuis un moment, cette basse besogne qui nous incombe, à nous qui n'avons pas encore assez mal. Car c'est la seule hypothèse qui tienne pour expliquer la faiblesse du mouvement Indigné en France : la jeunesse française, comparée à l'espagnole par exemple (et apparemment à l'américaine et à l'anglaise, aussi), ne souffre pas encore assez.
[...] Ce qu'en termes grossiers on pourrait traduire comme suit : les Français ne sont pas encore assez dans la merde pour en avoir plein le cul au point d'aller se les geler sur le parvis de La Défense.
Il faut donc avoir atteint le dernier degré du tragique pour entrer sur la scène de l'Histoire ? Etre vraiment au désespoir pour oser enfin embrasser l'espérance de l'action ? Il faudrait donc souhaiter qu'on en arrive là pour que ça bouge ?!
=> Lire la suite de l'article sur @si
Pourtant, vendredi soir, ça semblait bien parti :
Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'une poignée... Explication :
Dès le premier soir...
Et le cinquième...
Le Journal des Indignés => www.occuponsladefense.net
Le 11/11/11 – Tous à La Défense !
Dans le cadre de la journée d’action mondiale du 11 novembre 2011, nous lançons un appel à tous les citoyens : Rejoignez les Indignés qui occupent La Défense depuis le 4 novembre et qui subissent les agressions répétées des forces de l’ordre et la dureté du climat.
Pour nous rejoindre, 2 possibilités :
• Soit participer à la “Marche des 99%” qui partira du Mur pour la Paix (Champ de Mars, au pied de la Tour Eiffel) à 11h11 et se dirigera vers La Défense,
• Soit rejoindre le camp à n'importe quelle heure, devant la Grande Arche de La Défense.
Une grande assemblée populaire sera organisée à La Défense à partir de 14 heures. Venez nombreux !
Publié par Poetes Indignes le 10/11/2011
Source: http://bambuser.com
Les indignés ont bien l'intention de rester au square Victoria, malgré les avis de la Ville de Montréal. Mercredi, les protestataires n'ont observé aucune des demandes formulées la veille par la Ville.
Ils n'ont non seulement pas l'intention de démonter les cabanes de bois installées au square Victoria, dans le centre-ville, mais ils ont même construit une nouvelle cabane dans la journée. Ils ont également prévu installer deux abris Tempo de plus, jeudi soir, là où se trouve la cuisine des protestataires.
Le maire Gérald Tremblay a qualifié la position des indignés « d'irresponsable et d'inacceptable » mais il ne leur a pas lancé d'ultimatum, comme l'a fait, en Ontario, la Ville de London. Le maire dit qu'il veut toujours s'entendre avec eux.
Les indignés disent pour leur part que la Ville est hypocrite et que tout ce qu'elle veut, s'est de s'assurer de leur faire quitter l'endroit avant l'hiver.
Mardi, la Ville de Montréal a affirmé qu'elle ne tolérerait pas les abris permanents au square Victoria, et a demandé aux indignés d'enlever ceux qu'ils sont en train de construire. Montréal a aussi demandé aux indignés de retirer les objets inutilisés, dont les vieux meubles, et de démanteler les tentes qui ne sont pas utilisées pour minimiser les risques d'incident.
Résumé : Depuis vendredi, les Indignés occupent le parvis de la Défense à Puteaux. Malgré la destruction systématique par la police de leurs tentes et même des bâches, ils entendent poursuivre leur action.
J’écris dans le RER qui me ramène de la station «Grande Arche de la Défense», où résiste tant bien que mal la mobilisation des Indignés de France. Enfin disons d’Ile de France. Et puis disons esquisse de mobilisation : à peine un commencement, peut-être déjà la fin, et surtout l’impression d’un immense écart, douloureux, pathétique, entre la grandeur du principe, de l’enjeu, du propos, et les dimensions dérisoires de l’événement…
Bref, disons plutôt la vérité : j’écris dans la honte.
La honte d’être de France
La honte d'être de ce pays jamais las d’arpenter les boulevards entre République et Bastille, en cortèges inoffensifs qui ne font plus frémir personne – pas même ceux qui manifestent, et ne le font (sans enthousiasme, encore) que pour la forme, forme d’ailleurs infiniment impropre puisque aucun des lieux réellement stratégiques n’est visé par ce parcours obsolète.
Honte d’être de France, ce pays incapable de passer à l’action, et d’imiter – ne serait-ce que d’imiter! à quoi en est-on réduit? –
... tellement plus nombreux et plus courageux que nous autres les râleurs professionnels tout occupés de maudire la finance mondialisée sur les forums internautiques où nous noyons par milliers notre colère dans l’abyssal océan de la toile, tandis que sur le parvis de La Défense ils sont aujourd’hui cinquante à peine, debout, mais gelés et fatigués, à attendre – en vain? pour combien de temps encore? – que nous les rejoignions.
J’en reviens de ce parvis où j’ai porté couvertures, bonnets, gants et thé bouillant, à des jeunes gens un peu perplexes, qui s’inquiétaient : où sont les gens? Où sont les Indignés de France, dont on entend partout la colère, mais une colère sans bras ni jambes, où sont-ils et qu’ont ils fait de leurs forces, les Parisiens si prompts à défiler dans les manifs, à remplir les métros bondés et les magasins les jours de soldes, les petits trottoirs des jolis quartiers de promenade quand vient le dimanche et l’envie de prendre l’air?
Tandis que souffle le vent de l'Histoire
Ah ça, le vent souffle sur le parvis, c’est un lieu dur, austère, ingrat, pour une occupation, mais c’est une dureté qui fait symbole pour celle du monde économique, et d’autant mieux voir la détermination de ceux qui viennent d’y passer quatre nuits. Figurez-vous cela : quatre nuits sur le béton, sous la méchante petite pluie glacée, et sans tentes puisque les Forces de l’ordre les leur ont dès le premier soir arrachées – ah ces images : des CRS robocopiés, l’humain dissout dans l’armure, tiraillant sur les toiles de tentes jusqu’à les déchirer – «trouble à l’ordre public»? Mais quel trouble? Le parvis est immense et fussent-ils deux mille, les Indignés n’empêcheraient pas encore qu’on y circule, qu’on s’y presse, pour foncer tête baissée vers les longues tours où l’on travaille toujours plus pour toujours moins de sens, sinon celui de la pente dégringolant droit dans le mur.
Faut-il donc que la France le manque, ce rendez-vous historique? Tandis que les mois passés ont vu, aux quatre coins du monde, se réveiller les peuples, les faire prendre la rue et parfois le pouvoir, il faudrait que ce soit là, dans le berceau des Lumières dont tous les mouvements d’émancipation du monde peuvent encore se réclamer, qu’on soit les plus résignés, les plus inertes et les moins ambitieux ? C’est à nous, les enfants de Voltaire et de Montesquieu, que revient l’indigne tâche d’enterrer le mouvement dans le désarroi de sa faiblesse? On la voit venir, depuis un moment, cette basse besogne qui nous incombe, à nous qui n'avons pas encore assez mal. Car c'est la seule hypothèse qui tienne, pour expliquer la faiblesse du mouvement Indigné en France : la jeunesse française, comparée à l'espagnole par exemple (et apparemment à l'américaine et à l'anglaise, aussi), ne souffre pas encore assez. C'est en tout cas ce qui était ressorti du débat qu'Arrêt sur images avait consacré en juin au mouvement espagnol... Ce qu'en termes grossiers on pourrait traduire comme suit : les Français ne sont pas encore assez dans la merde pour en avoir plein le cul au point d'aller se les geler sur le parvis de La Défense.
Il faut donc avoir atteint le dernier degré du tragique pour entrer sur la scène de l'Histoire ? Etre vraiment au désespoir pour oser enfin embrasser l'espérance de l'action ? Il faudrait donc souhaiter qu'on en arrive là pour que ça bouge ?! Je songe à cet entêtant problème, ce bourbeux paradoxe, en faisant les cent pas parmi les cinquante debout là, ça me plombe et ça me fait baisser la tête, et par terre il y a ça :
Ça m'arrache un rire triste : vieux slogan, vieux boulot - depuis le temps qu'on le dit, à Arrêt sur images, qu'il faut se méfier de la télé... Mais à la place de la télé, qu'on a éteint bien sûr, on mit l'écran d'ordi, qui nous englue tout autant (combien d'entre vous ont transformé les colères-analyses-indignations draînées par écran interposé en acte bien concret fermement posé dans le réel ?) Et pour la fenêtre, si elle donne sur le parvis, ce n'est pas joli joli. Non que le mouvement soit laid : il est superbe, et ses acteurs sont héroïques. Mais de les voir si seuls, si rares, ça me fait mal au bide. Et mal à la gueule de le dire - Oh dis donc, est-ce que tu ne joues pas contre le mouvement en montrant qu'il est fragile ? Tu crois que ça donne envie de venir si tu montres le côté glauque ? Je ne sais pas. Je n'ai pas envie de mentir : j'ai envie de comprendre. De comprendre pourquoi on n'est presque rien, là, alors que presque tout devrait se jouer là.
Nous sommes les 99%... d'immobiles ?
Pourtant, sur le diagnostic, en France il semble qu’on soit désormais assez nombreux et assez d’accord : le néolibéralisme et «l’efficience des marchés» se sont révélés pour ce qu’ils sont – d’énormes machines à creuser les inégalités, s’emballant démesurément au péril de l’humain. L’hypothèse de travail, formulée depuis quelques années, commence à être audible sur les grands médias : la marche du monde ne saurait être laissée aux desiderata des seuls marchés, et le politique (au sens noble: l’élaboration du bien commun) doit pouvoir reprendre la main sur les règles économiques. Dans les conversations de comptoir, et de plateaux télévisés, on tombe à peu près d’accord, et sur l'idée aussi qu'il faudrait que les politiques en prennent acte, et donc que nous les y poussions. Mais quand ils s’agit de le montrer – qu’on n’est pas très contents, qu’on est nombreux («nous sommes les 99%», disent les indignés) et qu’on est légitimes à réclamer d’être traités en êtres humains plutôt qu’en agents asservis au profit du capital, alors plus personne? Juste cinquante gamins, deux ou trois chiens et parfois un SDF – d’ailleurs, il faut leur dire, aux SDF, d’aller là-bas, sur le parvis de la Défense : les dons en nourriture excèdent les besoins des mobilisés, trop peu nombreux pour consommer tout ça ; qu’au moins le stock serve à tous ceux qui traînent leur estomac creux sur les trottoirs parisiens.
Mais surtout il faut dire aux autres, les intégrés, les fixés, les immobiles, ceux qui comme moi, comme vous, ont toit et travail, et peut-être aussi des enfants, qu’il y a mille et une manières de soutenir le mouvement sans forcément abandonner les siens et se geler le cul toute la nuit, par exemple en leur amenant des casseroles, c’est tout bête. Des casseroles, pour pouvoir préparer des repas chauds ; car la mobilisation, c’est du concret, c’est tout bête, il faut des trucs comme ça:
Filer le coup de main, amener un thermos de café, rester une heure pour faire nombre, ça prend quoi pour un Parisien, un Francilien : deux heures ? Deux heures pour donner geste à nos colères, soutien à nos semblables, concret à nos analyses et consistance à nos espoirs – c’est encore trop pour les intégrés, les fixés, les immobiles ? Deux heures, est-ce trop pour laver un peu de la honte française et de son indigne résignation ?
Alors, les colibris, combien sommes-nous? Et de nos petits becs, pouvons faire un autre usage que la sempiternelle râlerie vaine et passive qui nous vaut les sarcasmes de la planète entière? On me dit, par écran interposé, que la Défense n'est pas le bon endroit, que c'est trop dur, que ça ne prendra pas, qu'il faut changer de stratégie ; fort bien. Allez leur dire : ils y sont, eux, ouverts à l'action, au dialogue, aux idées, à la mobilité, dotés de bras et de jambes, d'oreilles pour vous écouter et de voix pour vous faire entendre - allez-y, c'est le moment. Ou : jamais (mais qu'on n'aille pas se plaindre après).
| ... les Indignados d’Espagne,
... les Américains d’Occupy Wall Street
... et ceux de la City, |
Deux heures, pourtant, c’est bien assez pour faire le colibri : souvenez-vous du colibri, dont Patrick Chamoiseau nous avait parlé. Comment le colibri, si petit, prend sa part, une minuscule goutte d’eau dans le bec contre l’immense incendie – et l’emporte à la fin car il n’est pas tout seul et que chacun a pris sa part. |
Le plan d’austérité annoncé lundi par François Fillon, dans le rôle du clown blanc, est supposé endiguer la crise économique qui frappe actuellement la France, comme la Grèce et le monde entier. Ce qui ne résoudra rien mais qu’importe, puisque ce n’est pas à nous d’en payer les conséquences.
Cependant notre incapacité à nous unir et à construire massivement devant cette crise avant tout démocratique et morale, nous poussent, en réaction à l’individualisme ambiant, et au principe même d’austérité, à mettre en commun les moyens de subsversion d’un soulèvement globalisé, et à populariser une nouvelle forme d’action : pour rallumer la flamme, inventons les Jeux Olympiques des Indignés.
Saluons au passage la courageuse décision de Georges Papandréou, et afin de donner plus de voix encore aux humiliés et aux insoumis – ou ceux qui le deviennent – voici les bases d’un projet à développer ensemble.
Les motifs de l’indignation et les idéaux alternatifs sont nombreux, et ceux qui les défendent le sont également de plus en plus. Mais où se trouve ce qui reste véritablement de dignité et de fierté pour beaucoup d’entre nous ? Et que nous voyons devenir omniprésent, et cependant divisionnaire, vénal et déshonorant : je veux parler du loisir, et notamment du sport, qui porte originellement un espoir de fraternité, ainsi qu’une confrontation des conceptions de l’homme et de ses valeurs : une énergie profondément spirituelle.
Pourtant le sport, et par extension, disons le divertissement, est vécu, par la plupart de manière passive. De même que l’imposture des médias en général, qui n’est surmontable qu’individuellement. Difficile à concevoir pour la jeune génération, et le même problème est là, béant : où sont les alternatives aux loisirs malsains qu’on nous assène (TV, jeux vidéos, réseaux sociaux, hédonisme forcené,etc.), et que guident les désillusions et la peur de l’autre ? Où sont nos jeux de société ?
L’alternative à visage humain réside principalement dans la manif, qui comme d’autres formes semblables d ‘engagement politique, sont marginalisées car ennuyeuses et quasi-inutiles. De fait, la jeunesse se désolidarise. On s’aperçoit qu’on tourne en rond : il nous faut faire du neuf avec du neuf. Quelquefois des chants, des pique-niques ou des actions symboliques sauvent la face, cela va dans le bon sens.
Une bonne ambiance est nécesaire au bon déroulement de notre mouvement, mais n’en est-elle pas même la finalité ? Mettons donc l’accent sur des évènements populaires (sportifs, concerts de soutien, actions originales, etc.) aux endroits symboliques des aberrations que nous rejetons, c’est-à-dire les hauts-lieux de la finance ostentatoire.
Les Jeux Olympiques des Indignés proposent de nouvelles formes d’actions, basées sur notre droit le plus fondamental : le plaisir. Il importe de nous le réapproprier, d’en devenir les démiurges : en un mot ré-apprendre à s’amuser. De façon constructive certes, mais comprenons bien que le monde que nous voulons passe par l’unité d’une ferveur solidaire, d’une dynamique venue d’en bas : ce contre quoi toute diabolisation et toute opposition est vaine. Nous ne prétendons pas ici avancer nos solutions, mais s’en donner les moyens.
En glorifiant nos propres idées originales, en élevant nos aspirations au rang (en élevant notre quartier, notre ville, ou quelque soit le foyer d’indignation), il s’agit de rendre les gens fiers d’être indignés, en exposant au grand jour et en confrontant notre différence aux mensonges d’une bureaucratie destructrice.
Ayons la volonté d’une dénonciation efficace d’un monde où les relations entre êtres humains sont devenues tristement protocolaires, au sein même de ce système dit de ’libre-échange’. Les moyens que nous prônons sont la démonstration en actes du refus de l’austérité qu’on nous prédit, qui est elle-même une atteinte au droit inaléniable de l’homme de jouir de sa vie, et un affront de la part des institutions telles qu’elles sont, à savoir les garantes de la liberté des spéculateurs parasites (à la fois initiateurs et bénéficiaires de la crise). Tandis que nous regardons ailleurs, vers nos distractions préfabriquées par le profit et trop souvent addictives, dégradantes, homophobes, misogynes ou paternalistes.
En proclamant ces jeux de manière autonome, nous exprimons notre défiance à l’égard d’une politique à double mesure : libérale et liberticide. Le boycott de ces valeurs par des jeux olymiques alternatifs confère à la subversion militante une nouvelle signification, populaire et créatrice. Que l’on puisse mesurer la portée d’un lancer de trader comme celle d’une oeuvre d’art, mais plus seulement par la performance, qui empêche toute émergence qualitative.
Prenons exemple sur le mouvement pour les droits des homosexuels. Qu’est-ce qui a le plus oeuvré à bouleverser l’opinion publique en leur faveur ? Non pas des AG à répétition, des tracts, et encore moins des processions funéraires : c’est la Gay Pride, qui est une manifestation populaire et festive, et par conséquent médiatique.
Il importe également que les indignés s’inspirent des idées de tous les peuples qui s’insurgent actuellement - mais trop isolés - contre un ordre injuste. Nous proposons donc de rassembler et mettre à la disposition de tous, les outils propres à la protestation pacifique, artistique et militante, sous forme d’affiches, de brulôts, de chansons, de slogans, etc., ainsi qu’à en proposer et en démocratiser de nouveaux, qui, une fois réalisés, seront eux-mêmes retransmis sur un éventuel site internet à vocation internationale. Quitte à considérer ce mouvement comme le levier primitif de l’entrée dans le XXIe siècle, autant s’en donner les moyens.
Ce n’est pas de la démagogie, mais une forme de discipline (ce dont nous manquons cruellement, ne serait-ce que pour faire la fête), vers une mise en commun des expériences et une convergence des efficacités, tout en permettant un regard lucide et panoramique sur l’état des luttes dans le monde.
Observons le mouvement d’occupation de la Défense qui a débuté le 4 novembre. Le symbole qui est attaqué est judicieux, mais y en ajoutant un véritable esprit d’équipe et l’abstraction de l’imagination, on constate que le sombre édifice qui y trône constitue les plus grandes cages de foot du monde, et ainsi jusqu’à s’apercevoir que la statue de la liberté en est le gardien de but : il suffit de viser loin.
Les Jeux Olympiques oeuvreront sans limitation de durée, et dans tous les endroit où l’enthousiasme humaniste a encore pied. Et puisqu’on peut construire de belles choses sans démolir la chaussée, par la truculence de la désobéissance civile et le truchement de la non-violence.
C’est notre faculté à nous constituer de manière spontanée en équipes de foot, en collectifs de traducteurs, d’artistes et de performeurs, à nous approprier le théâtre de la rue, en organisant des concerts à l’improviste ou des actions réfléchies, qui déterminera si par la volonté du peuple dans l’expression enthousiaste de ce qu’il porte en lui de plus imprévisible, si oui ou non nous sommes réelllement une force d’initiative et de volontariat, capables de présider bientôt à notre propre destinée.
Indignés de France et d’ailleurs, suite à la dernière tentative de nos sangsues gesticulantes pour camoufler leur incompétence, et après les 5 années de règne du capitalisme carnivore, oserons-vous le renvoyer aux annales les plus sombres de notre histoire ? En proclamant à la date symbolique du 11.11.2011, l’ouverture des Jeux Olympiques des Indignés, et à agir en conséquence, sur la toile et dans les rues, dans l’esprit d’une indignation populaire et originale, globale et salutaire.
Parce que l’inaptitude des gouvernements n’a d’égal que leur insolence. Parce qu’ils ne veillent plus à nos intérêts : ni eux, ni leurs médias corrompus, ne nous représentent plus.
Parce que le circuit politique n’est pas ouvert aux gens comme nous.
Parce que la haine et la peur ne rendent pas plus intelligents.
Parce que nous avons tout à gagner, à refuser l’austérité en s’amusant à changer le monde.
Parce que le jeu ne doit pas être un divertissement, mais bien un moyen et une fin en soi. Soyons organisés et ostentatoires, et comprenons-le bien : notre capacité à prendre du plaisir sera notre lutte finale.
"Nous sommes 99 pourcent d'Epicure, 99 pur-sangs lancés à toute allure !"
‘Chaque jeu contient l’idée de la mort.’ Jim Morrison
‘N’aspire pas, ô mon âme, à la vie éternelle, mais épuise le champ du possible.’ Pindare, dans un hymne aux Jeux Olympiques de Delphes.
cyberpresse.ca - Publié le 09 novembre 2011 à 07h43 | Mis à jour le 09 novembre 2011 à 07h43
Des installations de fortune qui avaient été érigées dans un parc de London, en Ontario, par des indignés locaux ont été retirées dans la nuit de mercredi par des agents de police.
Le maire de London, Joe Fontana, avait sommé les manifestants de retirer leurs tentes du parc Victoria avant 18h00, mardi, mais ceux-ci n'ont pas obéi. Des policiers et des représentants municipaux de London se sont donc présentés sur les lieux à 1h00, mercredi, pour procéder au démantèlement qui a duré environ une heure.
Le maire Fontana a déclaré mardi que les indignés pourraient continuer de manifester au parc Victoria s'ils le voulaient mais qu'aucune présence ne serait tolérée entre 22h00 et 6h00. Il a promis que tout contrevenant serait chassé.
Or, une quarantaine de manifestants sont demeurés sur place après 22h00 mardi mais l'agent Kelly O'Callaghan a refusé de dire si la police ferait usage de force pour les évacuer. Aucun incident n'a été rapporté. Plus tôt en journée, environ 1000 personnes avaient été comptées au parc Victoria.
Par ailleurs, à Vancouver, le chef de la police municipale a averti les indignés qu'ils devraient cesser leur occupation après que des protestataires masqués aient bousculé des pompiers et frappé des policiers. Deux agents de police ont d'ailleurs été hospitalisés après avoir été mordus par des manifestants.
La Presse Canadienne |
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