Pour marquer ses deux mois d'existence, le mouvement "Occupy Wall Street" a prévu une nouvelle journée d'action ce jeudi. En fonction de la mobilisation, cette journée pourrait marquer un tournant, alors que les militants refusent de se laisser abattre par leur expulsion du square de New York, berceau de la contestation qui s'est étendue dans plusieurs villes américaines. Après l'impressionnante opération policière qui a démantelé mardi leur village de toile en pleine nuit, les manifestants new yorkais ont confirmé qu'il y aurait des manifestations à New York "et dans des centaines de villes". Sur leur site internet, outre New York, des actions sont annoncées à Portland, dans l'Oregon, mais aussi, de l'autre côté de l'Atlantique, à Madrid, Gand en Belgique et dans une dizaine de villes en Allemagne. Les protestataires d'Occupy Washington DC, Atlanta et Detroit, ont également prévu de se mobiliser.
Parmi les opérations les plus spectaculaires, "Occupy Wall Street" a prévu d'organiser une fête populaire devant le New York Stock Exchange pour tenter de le contraindre à la fermeture. Les autorités new-yorkaises s'attendent déjà à de plusieurs milliers de manifestants. "Nous prenons la situation très au sérieux", indique un des adjoints au maire de New York, Howard Wolfson. "Nos forces seront déployées en conséquence."
"Empêcher les banquiers de se rendre au travail"
Les organisateurs ont admis que cette journée d'action risquait, par son côté provocateur, de se traduire par des arrestations massives et d'aggraver les relations déjà tendues avec la municipalité. "L'idée est d'empêcher les banquiers de Wall Street de se rendre au travail et non de blesser quiconque. Nous respectons le principe de non-violence", a commenté Mark Bray, un porte-parole du mouvement contestataire.
Le mouvement "Occupy Wall Street", qui entend dénoncer un système financier profitant essentiellement aux entreprises et aux individus les plus riches (ses membres se présentent eux-mêmes comme les "99% qui ne tolèrent plus l'avidité et la corruption du 1% restant") est parti à l'origine de New York. Mais depuis septembre, le mouvement a essaimé dans de nombreuses villes américaines et donné lieu parfois à de vives échauffourées entre militants et policiers venus les évacuer. L'opération choc de la police new-yorkaise a représenté un brutal coup d'arrêt : après le démantèlement de leur campement par des centaines de policiers dans la nuit de lundi à mardi, les militants ont été autorisés à revenir dans le parc Zuccotti... à condition de respecter les nouvelles règles, notamment l'interdiction d'y déployer des sacs de couchage et des tentes. Résultat : mercredi soir, ils n'étaient qu'une vingtaine de militants sur place.