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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 12:59

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 04.09.11 | 11h04

 
 

 

Manifestants à Tel-Aviv, le 3 septembre 2011.

Manifestants à Tel-Aviv, le 3 septembre 2011.Reuters/NIR ELIAS

La contestation sociale a atteint samedi un nouveau pic quand des centaines de milliers d'Israéliens ont déferlé dans le centre de Tel Aviv et dans une quinzaine de localités pour dénoncer le coût de la vie, selon les médias. La vaste Place de l'Etat à Tel-Aviv était noire de monde : cette plus grande manifestation dans l'histoire d'Israël a rassemblé plus de 450 000 personnes selon les organisateurs, au moins 300 000 d'après la police, un chiffre à rapporter aux 7,7 millions d'habitants que compte l'Etat juif.

 

"On nous a dit que le mouvement marquait le pas. Ce soir, nous avons démontré le contraire", a proclamé à la tribune l'une des figures du mouvement, Itzik Shmuli, secrétaire général de l'union des étudiant israéliens. "Nous les nouveaux Israéliens sommes déterminés à poursuivre le combat pour une société plus juste et meilleure, en sachant qu'il sera long et difficile", a-t-il martelé.

Par cette nouvelle démonstration de force, les organisateurs de la vague de contestation sociale ont estimé avoir prouvé la vitalité d'un mouvement populaire sans précédent, qui avait pourtant semblé donner des signes d'essouflement, huit semaines après son déclenchement. Selon les trois chaînes de télévision, le nombre total de manifestants dépassait le pic enregistré le 6 août, lorsque 300 000 Israéliens étaient descendus dans les rues pour ce qui avait alors été la plus grande manifestation sociale de l'histoire du pays.
 

Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient un grand nombre de jeunes, presque exclusivement laïcs, et comprenant de petits groupes d'Arabes israéliens, ont scandé "Le peuple exige la justice sociale", dans une atmosphère de kermesse. Ils brandissaient des pancartes avec le portait du premier ministre Benjamin Nétanyahou barré de l'inscription "Limogé" et des pancartes dénonçant "Un pays de lait et de miel... pas pour tous".

A Jérusalem, plus 30 000 manifestants se sont rassemblés devant la résidence du premier ministre et le même nombre de manifestants a été comptabilisé à Haïfa. Bien que le pays connaisse un faible taux de chômage (5,5 %) et un taux de croissance élevé, les disparités salariales inspirent des frustrations à beaucoup d'Israéliens. Une forte proportion de manifestants viennent des classes moyennes, qui supportent un lourd fardeau fiscal. Les contestataires prônent l'instauration d'un "Etat-providence" et critiques la politique de privatisation des différents gouvernements israéliens depuis plusieurs décennies au détriment des services public : enseignement, santé, habitat. Ils dénoncent tout particulièrement que la construction publique de logements bon marché ait pratiquement cessé dans le pays depuis une vingtaine d'années, ce qui a provoqué une hausse brutale des loyers, en particulier à Tel-Aviv. En réponse, M. Nétanyahou a créé une commission pour examiner un train de réformes. Mais les protestataires le soupçonnent de ne pas vouloir remettre en cause son credo ultra-libéral et de miser sur un essoufflement de la contestation.

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 14:06

carteindignes270511

L’émission de la petite radio < knowledge-tv.com>[i] du 23 juillet 2011 à 20h30, regroupant les témoignages d’Indignés de Metz, d’Avignon et d’Aix-en-Provence, ainsi que des organisateurs de la grande marche [ii], va servir de base à cet article qui se propose d’aller plus largement à la rencontre de cet incroyable mouvement, arrivé en France il y a maintenant trois mois.Grâce aux témoignages de l’émission précitée et  à notre expérience aixoise, ainsi qu’aux témoignages qu’on trouve sur les sites internets qui accompagnent et commentent la grande marche, les bases et les lignes de force de ce mouvement se dessinent et se révèlent de plus en plus clairement au fil des rencontres, des interviews et des actions menées. Qu’est-ce qui fait se dresser à nouveau les Indignés, qu’est-ce qui les pousse à se mettre en route ? Quels sont leurs espoirs, leurs analyses, leurs valeurs ? D’où tirent-ils leur force ?

 

 

* Ce contre quoi les Indignéss’élèvent prioritairement, c’est tout ce qui représente l’argent et l’exploitation du peuple par la finance. Leur préférence va vers des actions de ridiculisation  des banques et del eur souci d’argent.

« Toutesl es libertés sont démantelées au nom de la liberté du marché »

« Les États  empruntent et sont notés pardes agences privées. La Grèce, par exemple, berceau de la Démocratie, se retrouve maintenant sous tutelle. Ce qu’elle vote n’a plus aucune valeur ».

Ils insistent sur le fait que l’argent doit être un moyen, un outil, mais en aucun cas une fin. Amasser de l’argent ne doit servir à rien.

«Ce n’est rien de plus qu’un couteau de cuisine, on ne passe pas sa vie à essayer de se procurer de nouveaux couteaux de cuisine !!! » Dans l’immédiat, il faudrait établir une limite supérieure de richesse.

Ladette, « elle est prévue pour nous maintenir en esclavage »

La croissance :«  C’est l’assassinat du peuple. On n’a jamais eu autant de richesses,de pognon, mais les gens sont mis à la porte »

« Il faut enlever à la richesse et à l’oligarchie, le politique et lejuridique. »

Et lesIndignés de donner des exemples : « Une fête de quartier au Panierà Marseille ? À une heure du matin, les flics tapent sur les jeunes pour les disperser » ;« Quand on gaze les Indignés pour les déloger, alors qu’ils se contentent de parler, quel est l’espoir dans ce contexte, quel type de résistance opposer ?

Mais lesIndignés sont déterminés :

« C’est eux qui cèderont, pas nous » «Il faut résister. Un jour, les flics seront à nos côtés,car ils ont beaucoup de désillusion et ne sont pas heureux si on en croitleur taux de suicide » 

Et ils ne se laissent pas déstabiliser pour si peu : « Si on met tant de soins à repousser les Indignés, c’est donc que ce mouvement a un poids et qu’il représente un danger. »  « L’autre soir, un mec est arrivé, il a sauté sur un bout de pain. Ce n’est pas possible de voir ça !Les gens, quand ils auront faim, ils seront là ! »

 

 

 

* Au cœur de leur combat, défendre le bien commun pour tous : eau, énergie, services publics On parle beaucoup de Santé, (la santé aujourd’hui à x vitesses…) , de l’Éducation, priorité au logement, une place de choix doit être donnée à l’Éducation Populaire … Ils sont accueillantspour tous : « il n’est pas question pour eux d’exclure, mais d’inclure » (selon la formule de Jeremy  Rifkin). Les vieux sont sur un pieds d’égalité avec les jeunes, les étrangers avec les natifs.

 

* Au point de vue politique, ils remettent fortement en cause la représentativité des élus et veulent une DémocratieRéelle Maintenant     (c’est un de leurs premiers slogans) 

En France, nous raconte un Indigné Parisien, s’est dessinée  une cause commune autour d’une structure nationale enautogestion avec un fondement de style anarchiste et un slogan « Prends ta place » (qu’onretrouve souvent dans les écrits des marcheurs, de Toulouse à Berlin, en passant par l’Italie et sans oublier Buxelles dont les Indignés   « préparent » l’accueil des marcheurs)

« On ne veut pas un gouvernement, mais une gouvernance, un collectif, pas un homme. » 

Dans cette perspective, il s’agit de promouvoir la prise de parole publique.  L’important, c’est  d’ouvrir la discussion à tous et les décisions sont prises encommun. C’est pour cela aussi qu’ils mettent en avant le dynamisme du  mouvement local (ce fut le cas à Aix oùles Indignés aixois ont préféré travailler sur Aix plutôt qu’aller rejoindre le mouvement de Marseille.) Les Indignés croient en une intelligence collective.Ils aiment le collectif. Ils sont persuadés qu’il y a quelque chose à faire, mais ensemble et en s’organisant. Ils soulignent le grand nombre d’alternatives possibles :« il y a autant de voies que de voix » dit un de nos Aixois.

Les Indignés se voient aussi comme une convergence entre les différentes luttes : « Tous les problèmes sont liés. Aujourd’hui, il y a des gens engagés dans l’écologie, dans la politique, nous, nous faisons convergence, carrefour »   « Il nous faut donner un sens à ces mots-là : Liberté, Égalité, Fraternité. »

 

* C’est ce qu’on retrouve dans les valeurs qu’ils défendent.

La solidarité est,pour les Indignés, une valeur évidente. Pour eux, chacun a droit à l’assistance de la collectivité et ils dénoncent le qualificatif honteux d’ « assistanat ».

 

Une de leurs valeurs essentielles, mais plus encore, une de leurs grandes qualités est l’écoute des autres, de leurs différences, de leurs propositions.

 

Ils ont la concurrence en horreur, tout comme la compétition : ce qui les intéresse,c’est la complémentarité, la complicité, la confiance …Ils affirment qu’ « on doit faire confiance au potentiel des gens, confiance à l’autre » « Les gens sont merveilleux » Les Indignés soulignent, tous, le plaisir qu’ils ont à se retrouver, échangeret découvrir les autres.

Ils sont fondamentalement non-violents et persuadés que

 « Le succès du mouvement tiendra à sa non-violence »

« On n’est pas des agités. On ne hurle pas pour n’importe quoi, on dénonce des choses insupportables, des injustices criminelles. »

Ils ne supportent pas « la légitimisation de l’inacceptable »


 

 

 

 

Comme pendant à leur amour du collectif,  les Indignés mettent en avant la Responsabilité de chacun. Et ils sont tous d’accord là-dessus : « on ne peut compter que sur nous-mêmes ». À la 1 ère question du reporter de knowledge : « vous voulez changer quoi ? » un jeune Indigné répond : « nous-mêmes d’abord. Nous n’avons pas de conseils à donner. Nous sommes, nous faisons. À chacun de faire selon sa conscience »Ainsi ils sont d’avis, que « L’oligarchie, il vaut mieux l’ignorer que la combattre »Il faut « être autonome et essayer de s’émanciper. À chacun ses besoins »

Ils veulent construire « à-côté », « en parallèle ». Ce qui veut dire aussi que chacun essaie de vivre en accord avec les valeurs qu’il défend.

 « Maintenant que la loi ne protège plus le faible, on est obligé de désobéir. »

 

C’est, à mon avis,  ce subtil équilibre entre individuel et collectif, entre détermination et écoute de l’autre (prise en compte de tous les autres et pas seulement de ceux qui pensent comme eux), entre ce qu’ils sont et ce qu’ils font, entre local et global qui faitleur force et leur cohérence.

 

Pour eux s’indigner, c’est réfléchir à ce qui nous entoure et le début de la Révolte. C’est aussi dénoncer : « on va faire de la dénonciation une valeur positive et, dans ce domaine, avec ce qui se passe, on ne manque pas de matière, on a le choix du roi … » «   » Il y a eu beaucoup d’échanges justement autour des mots  Indignation,Révolte, Résistance, (voire Révolution, mais secondairement).

À propos du seul mot « Indigné », il y a déjà beaucoup de choses à dire. En consultant les différents sites, on constate que le mot allemand pour lesIndignés est  : « die Empörten », qui porte aussi la dimension de rébellion et de révolte et que le mot anglais « Outraged » porte davantage la dimension de l’offense subie dans sa dignité, dans sa fierté. Et si on se réfère à la définition du mot français « indigné », on y trouve toutes cescomposantes. Stéphane Hessel savait bien ce qu’il voulait dire et les Indignés l’ont bien compris !

Qui adit que, lorsqu’on était indigné, il suffisait de rester assis sur sa chaise ? Se mettre en route pour faire 1500 Km à pied, c’est rester assis sur sa chaise ? (voir la note 2 en fin d’article)

La Résistance est, pour eux, un droit depuis longtemps (ils en appellent aux Anciens, aux XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles) quand le pouvoir devient tyrannique. Quand le pouvoir devient-il tyrannique ? C’est à chacun de le décider par rapport aux valeurs qui sont les siennes. Aux yeux des Indignés français, on a trop longtemps assimilé le mot Résistance à quelque chose d’extrême, au combat total, comme dans les années 40-45.  Du coup on a laissé passer des choses énormes et pris beaucoup de retard et, aujourd’hui, on en est à un point culminant. La grande Résistance, on n’en a plus trop les moyens. On en est plutôt au stade de la Révolte. Mais c’est ce qui fait aussi que chaque petite chose, chaque petite résistance, compte.  Il y a nécessité de résister au pouvoirde l’argent, au féodalisme et à l’oligarchie. Il y a de vraies raisons de résister, car la société est criminelle, « comme les nazis » n’hésitent pas à dire certains.

 

* C’est pour cette raison que, chaque jour, les Indignés réfléchissent à de nouvelles actions, ne serait-ce que « parler à son voisin dans le bus, comme on ne sait plus le faire »

Ou simplement être heureux, alors qu’on nous rend malheureux. Il ne faut pas céder aux passions tristes (ils citent Miguel Benasayag[iii])et se dire qu’on est impuissant. « On veut être des militants joyeux » Sur ce point-là, ils sont tous d’accord.  Tant qu’on n’a pas essayé une action, on ne peut pas savoir si elle est possible ou non. Voici un de leurs autres mots d’ordre favoris : « On ne savait pas que c’était impossible, alors on l’a fait » !!!

 

Ils acceptent que cette démarche prenne du temps « C’est un autre système qu’on veut, une Démocratie, pas du résultat, mais de la Palabre, de la Paroleet ça demande du temps » « On a été trop souvent habitués à répondre à un schéma, qui venait d’en haut, on n’a pas pris de temps pour faire la Démocratie. » Les marcheurs espagnols écrivent aussi que

 « S’ils vont doucement, c’est qu’ils veulent aller loin » D’ailleurs, ils ont comme souci de rencontrer les Indignés locaux surleur passage et d’échanger avec eux, voire de les encourager …et c’est ce qu’ils essaient de faire à chaque étape. « On construira tout le temps le monde de demain » disent-ils encore, « nous n’avons pas la solution, c’est une démarche en cours de construction »

 

*  Les Indignés veulent l’Unité Européenne, mais l’Unité Européenne des révoltes, qui sont partout, parfois encore sourdes ; ils citent en vrac l’Irlande, l’Angleterre, L’Espagne, Le Portugal, « on veut tous plus de justice, ça se mesurera à l’échelle européenne »

« L’Union Européenne d’aujourd’hui est la tête pensante de la globalisation, qui est toutle contraire de la Démocratie ». « Le Parlement n’a pas droit à la parole dans les crises, c’est un alibi pour faire croire à la Démocratie »

« Banque européenne et  FMI  sont dans la conspiration et le dérèglement total »

 

* En ce qui concerne les alternatives, les Indignés ne sont pas à la traîne. Ils se proposent, et nombreux sont ceux qui le font déjà, de promouvoir ce qui sort du système de la valeur marchande pour prendre une valeur d’échange :

AMAP(associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) : « à l’AMAP où je fais mes courses, les prix sont compétitifs et ils sont de qualité, etil n’y a ni bip, ni caissière », SEL (système d’échanges local.) « Même si l’URSSAF essaie de dire que c’est du black, non, c’est comme cela qu ‘il  faut résister. »

LesIndignés entendent faire attention à ce qu’on « fait avec leur fric » et veulent privilégier les coopératives, les assurances mutuelles et essayer de vivre le plus possible en autarcie.

 «Quand on veut acheter moins cher,attention aussi à ceux qui sont au bout de la chaîne et qui fabriquent ce produit moins cher ».

 Les Indignés veulent s’indigner enfaisant leurs courses, dans leur boulot, en famille. « On a peut-être plus de pouvoir avec notre argent (en tant que consommateur) qu’avec notre bulletin de vote »

Comme on l’a vu, les Indignés ne manquent pas non plus d’humour :

 « On en a assez qu’au global,ils nous dirigent comme des bœufs et qu’au local, ils nous pompent comme des vaches … »

 

 

*  Comment parlent-ils des futures générations, dans le contexte actuel ?Autant les Indignés ont confiance en l’Homme, autant ils se méfient de notre société actuelle. « Moi, je ne ferai pas de môme, tant que la société ressemblera à ça. L’éducation, la télé reproduisent ce schéma et sont en grandesouffrance. On leur coupe les vivres. Il s’agit de sélectionner des «élites».Il y a des gens qui résistent dans l’Éducation Nationale mais pas assez. »

 

*  Pour ce qui concerne l’avenir du mouvement, on l’a vu, les Indignés sont confiants et déterminés. Mais ils savent aussi que la tâche sera rude :« Quand on veut changer les choses, il y a l’angoisse de la feuille blanche, on en est là, mais le chemin se fera en marchant. »

« Désobéir, c’est  ‘chaud’ ; Il faut que nos idées fassent leur chemin et il faut tenir à nos convictions »

« Notre force c’est aussi l’endurance, c’est la première fois que ça m’arrive : depuis 36 jours, je tiens le pavé. Des germes de ces idées nouvelles sont là, partout. À nous de préparer le terreau. »

 

À la fin des interviews, les reporters de la petite station radio télé knowledge se présentent eux-mêmes comme appartenant à une petite station alternative et résistante, qui interview toutes les résistances. Ils remercient les Indignés de leur avoir montré unvisage de la Résistance : eux, en revanche, leur donnent un conseil :« filmez-vous vous-mêmes, interviewez-vous. Faite-vous connaître et faites-nous passer vos enregistrements : on est là pour vous diffuser. »

CentParoles est là aussi pour parler des Indignés et leur donner la parole.Indignés, lecteurs de Mediapart, n’hésitez pas à mettre votre grain de sel : laissez-nous vos commentaires, vous nous aiderez à mieux informer !

PourCent Paroles

Christiane

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 14:44

Nouvelles des Indignés de Barcelone (et d'ailleurs)

20 Août 2011, par Evelyne (de Paris)

 

J'ai rencontré le 20/8 à Barcelone, avec deux amis français, Miki de la commission internationale des Indignés, et pu discuter en skype avec Hector, de la même commission, qui est en ce moment sur Bruxelles pour organiser l'arrivée des Marches d'abord sur Paris du 17 au 19 septembre, puis à Bruxelles du 8 au 15 octobre. Je vais aussi rencontrer prochainement Barbara.

Les Marches parties de différents points d'Europe s'organisent, certaines sont déjà parties d'Espagne depuis plusieurs jours et arrivées en France (celle de Madrid, celle de Barcelone, et une qui est partie du centre de l'Espagne; celle prévue depuis Saragosse est encore incertaine). En France, des Marches sont parties d'ores et déjà de Bayonne, Toulouse, Marseille et Montpellier. Une Marche partie de Sicile arrivera à Rome le 17 septembre, et une partie de ses marcheurs iront sur Bruxelles pour le 15 octobre. La Marche de Grèce est en attente de confirmation, et sera décidée le 26 août à Thessalonique. Une Marche est espérée du Portugal... Enfin, des marcheurs à la fois israëliens et palestiniens pourraient venir ensemble d'Israël (où démarre le mouvement des Indignés), ce qui aurait une grande portée symbolique.

Ces rendez-vous de convergence des différents mouvements des Indignés en Europe ont un caractère inédit et peuvent constituer, si nous nous y prenons bien, un événement historique, qui change la donne dans la lutte contre les politiques néo-libérales et plus largement pour abolir ce système mortifère.

Aux Etats-Unis, un mouvement similaire semble naître, qui prépare l'occupation de Wall Street le 17 septembre (? à vérifier) et s'appelle « Occupy Wall Street » ou US DAY OF RAGE, avec un appel à apporter sa tente..

A Barcelone et à Madrid, il y a aussi en projet une occupation des places près de la Bourse le 17 Septembre. Enfin, nous apprécions l'appel à soutien des ATTAC  d'Europe qui a été lancé à Fribourg en août.

 

Toute information sur les Marches sur le site: http://www. Takethesquare.org

Pour s'inscrire: squares@lists.takethesquare.net

ou sur walktobrussels@lists.takethesquare.net

Contacts commission internationale:  e

hectorhuerga@gmail.com et en France bernatdry@gmail.com et freduc@live.fr

 

-      à Paris du 17 au 19  septembre

 

Il faut nous organiser, au sein du mouvement social français, mais dans l'indépendance et de façon autonome vis-à-vis des partis politiques, pour que le rendez-vous de ces différents mouvements des Indignés européens à Paris ait un caractère massif et unitaire, pouvant agréger toutes les classes sociales et tous les âges, car nous sommes tous touchés.

Alors que nous allons devoir subir toutes les frustrations, luttes intestines et chausse-trappes de la campagne présidentielle française, ce RDV européen et initié à la base, sans étiquette, nous offre une opportunité unique de nous saisir directement de notre agir politique et de nous approprier notre lutte. Nous pourrions ainsi faire renaître le splendide souffle d'insurrection populaire que nous avons connu pendant le mouvement des retraites de l'automne dernier.

Détails pratiques

C'est l'Assemblée des Indignés de Paris qui va accueillir les différentes Marches européennes le 17 septembre. Il a été créé une commission juridique ( Pépé, Toni..)qui prépare le campement. Tout militant est invité à se joindre à l'accueil et à aider à l'organisation.

 

-      à Bruxelles du 8 au 15 octobre

 

 Les Marcheurs seront à Bruxelles dès le 8 octobre et organiseront des ateliers, des débats, des manifestations, des actions,... Ce sera ainsi une sorte de grand FORUM.

Mais le grand RDV est le 15 OCTOBRE qui sera le départ réel du mouvement européen de contestation populaire du système capitaliste et financier qui nous mène dans le mur.

Nous espérons être plus d'un million le 15 octobre, c'est l'objectif. S'il est atteint, il est certain que les choses changeront. Jusque là, les partis politiques espèrent encore par des promesses totalement hypocrites se refaire une santé lors des prochaines élections, mais même lorsqu'il existe une gauche radicale, nous n'avons plus d'illusion sur sa capacité à changer les choses en profondeur, et nous savons que c'est au peuple de résoudre lui-même ses problèmes, que personne ne le fera à sa place.

L'état de l'opinion n'est pas du tout le même selon les différents pays européens. Il est certain qu'en Espagne, nous sommes déjà très avancés dans la prise de conscience que ce système est insoutenable – socialement et écologiquement – mais qu'il n'y a rien à attendre des politiciens, de droite ou de gauche. En Espagne, les gens ont commencé à ne plus regarder ni croire les médias, mais à se fier à des sources d'information autonomes comme le net. La grande majorité de la population approuve le mouvement des Indignés.

Dans d'autres pays d'Europe, le mouvement rencontre beaucoup plus de difficultés. Malgré les énormes manifestations du 12 mars dans plusieurs villes, les Portugais ne bougent pas beaucoup. Les Britanniques non plus, bien qu'ils aient organisé une manifestation contre le gouvernement à la fin des émeutes de ce mois-ci. En Belgique et notamment à Bruxelles, cela bouge bien. En France, les jeunes qui composent l'essentiel du mouvement se méfient tellement des organisations, qu'ils ont adopté des règles de fonctionnement très compliquées qui les bloquent dans le passage à l'action. Aussi, ils commencent à être débordés par des rebelles...Mais le principal problème en France est que les gens ont certes compris ce qui se passe et l'attaque globale du système contre tous leurs acquis sociaux, mais qu'ils ne croient pas encore en la capacité de gagner par la lutte de tous.

 

-      D'ici là: tâches urgentes

 

Nous appelons les réseaux sociaux et collectifs de lutte contre les plans sociaux, contre la précarité et le chômage, pour un logement décent, pour la régularisation de tous les sans papiers...etc, à prendre contact dès maintenant, si ce n'est déjà fait, avec les Indignés, quelle que soit la commission, pour participer à ce mouvement et à la coordination sur Paris du 17 au 19 septembre et sur Bruxelles du 8 au 15 octobre.

Nous vous invitons à relayer massivement cet appel dans vos réseaux et sur Facebook.

 

-       Informations sur Barcelone

 

En Espagne, la prise de conscience que nous ne vivons plus en démocratie a été très précoce et massive. C'est le principal ciment du mouvement, même si le chômage et en particulier celui des jeunes est massif. Le mouvement, préparé seulement trois mois avant le 15 mai, a démarré très rapidement et a fait boule de neige. Il faut sans doute y voir aussi l'héritage des luttes autonomes et anarchistes qu'ont menées dans l'histoire les Basques et les Catalans. Mais plus largement, les Espagnols ne sont pas coupés ou distants du mouvement alternatif (comme c'est encore le cas en France). Et tout le monde a compris la corruption de la classe politique dans son ensemble.

Lorsque les premiers Indignés se sont mis à dormir sur les places, et se sont fait chasser par la police, les gens l'ont vu à la télé, et ont commencé à en discuter entre eux dans les espaces publics. Or, lorsqu'ils avaient ces discussions en groupes dehors, ils se sont fait chasser par la police. Ils se sont alors dit: « la démocratie ne fonctionne plus ! Si la police ne nous laisse plus discuter, si elle chasse les Indignés des places, alors je vais aller occuper la place la plus proche ». Ils furent peu au début, mais leur intelligence collective fit l'événement, car ils opposèrent à la police la non-violence, en disant: « nous ne faisons rien de mal, nous parlons simplement. Si on nous en empêche, où est la démocratie? ». Et ainsi, le mouvement parti à quelques uns est allé en se renforçant de nuit en nuit, les gens se sont mis à dormir sur la place, en une semaine, ils s'étaient organisés collectivement pour assurer la sécurité, les repas, les soins...

Le samedi précédant les élections, le gouvernement essaya d'interdire les occupations des espaces publics. Il se heurta à un problème: il ne s'agissait pas d'une organisation identifiable, mais de gens, juste des individus, des désobéissants civils...Comment interdire des individus?

Lors du vote par le Parlement Catalan du plan d'austérité, des milliers de gens entouraient le Parlement malgré le barrage établi par la police, ils dormaient sur place, à plus de 2000. La police nous chassa très violemment à 6 heures du matin. Nous avons réagi en chantant et en lançant des fleurs, et ces images ont circulé largement sur Internet, alors que les médias ne montraient que des images de violence. Les gens ont vu les députés arriver en hélicoptère au parlement, ou protégés par la police: ils sont apparus pour ce qu'ils sont, des valets du système, illégitimes. Un sondage a révélé que 60 % des gens approuvaient le mouvement de protestation.

Bien sûr il y a eu au départ essentiellement des jeunes dans le mouvement, des jeunes tous confrontés à un chômage massif et à une précarité multiforme. Ils se sont appelés « Jeunesse sans futur, sans emploi, sans retraite, sans peur ».

Mais rapidement, au fur et à mesure de l'extension du mouvement, ce qui est apparu aux gens est que le premier pas à faire était de changer la façon de prendre des décisions, afin que les plus faibles aient leur voix au parlement et soient représentés.

 

-        Question: Proposez-vous la mise en place d'une Assemblée Constituante?

 

Le mouvement Démocratie réelle y réfléchit, mais nous ne sommes pas là-dessus, sur le nouveau système politique que nous voulons, car à présent, les gens ont d'autres soucis.

Lors des élections, c'est l'aile la plus extrême de la droite qui a gagné. Or, nous n'attendrons pas quatre ans pour revoter. Pour nous, ils (les politiciens) doivent faire ce que le peuple veut. C'est cela la démocratie. Le problème est à la fois national et global.

Ce que nous voulons:

-        abolir le pacte de l'euro

-        annuler la dette

-        utiliser l'argent public pour les tâches d'intérêt général et les besoins sociaux

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 12:47
From Catalonia to Berlin

The recent nationalist demonstrations in Catalonia found an echo even in Berlin, where Catalonians organized a spontaneous demonstration at Alexanderplatz. A look at this bull-friendly territory of the Iberian Peninsula from the German capital city.

by Elena Pinto Canellada


Self-determination is a UN Charter consolidated right recognised to all nations.

The obscurity of this simple statement is the interpretation of ¨nation¨. At this point, the recognition of this right may give rise to several definitions. It is usually the case that existing nations tend to restrict this concept in order not to leave open doors for the loss of own sovereignty. A tendency to broaden the problematic concept comes obviously hand in hand with independency aspirations, based on either historical, cultural (such as language and traditions) or economic grounds.

The repression of Catalan territories during Franco regime may be still fresh for some of their people. These are not satisfied with the autonomy regime granted by almost 35 years of Spanish democracy. My experience when I lived in Barcelona is that not only the generation who lived the repression but the new generation is also very pro-independency active.

The recent Constitutional Court ruling against some of the points of the Autonomy Statute of Catalonia (a main institutional code at regional level in Spain) has led to a massive protest.

A demonstration on the 10th July, under the motto ¨Som una nació. Nosaltres decidim¨ [We are a nation, we decide],  gathered together around 1.100.000 people, blocking the streets of Barcelona. The aim of the demo was not the call for independency but the fact that a Court had ruled against a statute voted by Catalan Representatives, hindering the principle of representation and the democratic division of powers. This demonstration found echo here in the Berliner Alexanderplatz congregating 150 people. This was a spontaneous initiative born out of a facebook call and with the support of the ¨Casal Català-Berlin¨.


                       10 of July at Alexanderplatz

Demonstrations are a healthy sign of democracy; will this time Catalan population wills be regarded after this reaction? For the moment, and since the ruling, Catalonia has taken some measures to restructure its territory, new names for its provinces based on historical own division.

Coming to recent events, the best measure (here I express my admiration) to distinguish themselves, is the very recent approval in the Catalan Parliament of the ban on bullfighting. Based either on political reasons, in order to put an end to Spanish-rooted traditions, or based on real ecological grounds, I must admit, Catalonia is persuasively different. 
 
And only to open a philosophical question: how important are borders in this glocalized era? Once, the world of nations of the last century is left far behind, is it really necessary to keep on dividing the world? Waving European flags matching with the yellow-red-yellow-red…from Catalan ones? Even if one sympathises with the rainbow- squares of the indigenous people flags, are all those colours not too flashy?
 
Summing up, the final decision, in pure democracies, is for the people, and one do not see the point in denying a referendum, otherwise the Spanish government would keep on closing its eyes to evidence.


                       Is time on Catalonias side?

 

 

 

 

 

 

 


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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 11:57

AgoraVox

jeudi 11 août - par aurouet

Les Indignés entre aujourd’hui et demain
Le mouvement des Indignés forme un espoir dans le décor de désespérance fataliste qui tient lieu d'histoire dans l'Europe contemporaine. Il représente en premier lieu le signal d'un refus dans une jeunesse qui subit de plein fouet une situation qu'on ne saurait appeler "crise" tant elle est durablement installée. En fait de crise, il s'agit plutôt d'un grand mouvement de reflux du politique sans précédent depuis la seconde guerre mondiale, que l'on peut dater des années 1980 sous l'effet de la révolution néolibérale accentuée tout au long des années 1990 et 2000 dans le sillage de la décomposition brutale de l'Union soviétique. La victoire idéologique du néolibéralisme semble à ce point aboutie que des solutions déjà mises en œuvre dans le passé paraissent aujourd'hui au mieux radicales, au pire utopiques. C'est pourquoi ce mouvement des Indignés s'apparente à un réveil après trois décennies de lavage de cerveau. Les consciences amollies semblent vouloir prendre le dessus et recommencent à revendiquer le primat du politique sur des forces prétendument rationnelles. C'est déjà beaucoup tant la génération à laquelle j'appartiens a été priée de s'adapter et d'accepter de bonne grâce tant l'accumulation de décisions régressives que le climat d'impuissance sur fond de "modernisation permanente" de nos sociétés systématiquement convoquées devant le tribunal des "réformes structurelles". Mais il y a plus admirable encore dans ce mouvement. Au lieu de verser dans l'antiparlementarisme violent et de prôner des solutions autoritaires attentatoires aux libertés fondamentales, ce mouvement prend acte de la trahison des élites tout en revendiquant davantage de démocratie. C'est un fait encourageant notamment si l'on se réfère aux années de l'entre-deux-guerres où la faillite économique et financière fut imputée aux démocraties, au profit des idéologies totalitaires d'alors. De plus, on ne relève aucune tentation nationaliste semblable à ce que l’Europe connut en ce temps. Les Indignés ne cherchent pas de bouc-émissaire à la crise et ne stigmatisent aucune catégorie de population. Mépriser leur mouvement serait donc commettre une erreur certaine, avec le risque que demain d’autres forces moins sympathiques mais plus efficaces dans l’influence voire la conquête du pouvoir mobilisent des foules exaspérées et désespérées.
 
Cependant, il est important que le mouvement des Indignés franchisse le pas politique qui mène de l’indignation à la participation active au changement. Deux voies s’ouvrent à lui quant aux objectifs qu’il peut se fixer. La première consiste à organiser une pression toujours plus forte sur les pouvoirs politiques élus pour qu’ils débattent et décident de mesures qu’ils n’osent pas aborder comme par exemple le salaire maximum. Seule la pression des corps sociaux peut faire utilement contrepoids à l’inertie de classes politiques effrayées par les marchés financiers et dociles vis-à-vis des oligarchies capitalistes. Il s’agit ici de s’arroger de fait un pouvoir d’initiative législative en prenant appui sur la capacité de mobilisation et sur l’opinion publique. Il s’agit de partir à la reconquête de la société civile désertée par les partis traditionnels qui ne sauraient être qualifiés, au vu du nombre de leurs adhérents, de partis de masse. Porte à porte, pétition sur les réseaux sociaux, organisation de conférence-débats puis de marches de masse en soutien de telle ou telle mesure, il faut beaucoup de ténacité. Dans cette optique, le mouvement des Indignés doit se vivre comme une sorte de « campagne électorale permanente » qui impose ses thèmes et ses préoccupations à une classe politique certes élue mais désespérément sourde aux attentes populaires. Cette stratégie présente l’avantage de l’efficacité immédiate, avec des victoires potentielles précises et concrètes. Elle permet de conserver le caractère non partisan du mouvement au sens classique de la science politique moderne. En revanche, le mouvement risque de s’essouffler sur la durée dans la mesure où il reste encore en marge de la politique institutionnelle. L’autre voie possible consiste à capitaliser sur l’indignation collective à l’œuvre en créant une structure politique nouvelle et spécifique. Cela impliquerait de présenter des candidats aux élections locales, nationales voire européennes. Il s’agirait de viser la conquête du pouvoir politique. C’est un pari beaucoup plus audacieux qui chercherait à inscrire le mouvement dans la durée. Néanmoins une telle stratégie risque de se fracasser sur des désaccords partisans. Certains rejoindront des partis déjà existants, d’autres tenteront l’aventure dans le nouveau parti mais avec la délicate nécessité médiatique de se classer à droite ou à gauche. Finalement, la question des alliances politiques finira sans doute par se poser sans quoi les Indignés pourraient ne rester qu’un parti d’opposition à l’avenir très incertain du fait de sa faible consistance idéologique.
 
Il existe, nous semble-t-il, une voie intermédiaire. Les Indignés pourraient aller plus loin que la pression de masse que lui dicte la première voie esquissée ici. Il pourrait aussi élaborer son propre programme politique dans le cadre d’un mouvement plutôt que d’un parti. Le mouvement aurait des sections nationales libres mais en contact entre elles, avec une ambition commune : ré-intellectualiser la politique en réexplorant le domaine du possible, le volontarisme chevillé au corps. Il viserait à contrebalancer la politique spectacle par laquelle des hommes sans idée font une carrière comme n’importe quelle autre, et par laquelle des partis éternels peinent à s’emparer, sauf mode exceptionnelle, du mouvement des idées qui parcourt le siècle. Ce mouvement irait plus loin qu’un simple think tank, par sa prétention à s’insérer dans la société civile, à atteindre un large public et d’abord la jeunesse. Plus encore, il chercherait à approfondir la démocratie en dépassant l’élection. Il s’agit ici de promouvoir le tirage au sort, de le penser et de se battre pour son triomphe, afin que les hommes et femmes de ce continent ne soient pas condamnés à vivre la démocratie en spectateur et consommateur. Le mouvement pourrait donc inventer une nouvelle étape de la marche démocratique de l’Occident, et d’abord l’Europe, en exigeant que la politique partisane ne résume pas le champ du politique. Cela donnerait au souffle initial, spontané, de la participation politique, tel qu'il s'est exprimé à la Plazza del sol, une incarnation institutionnelle durable, chargée des meilleures promesses pour l’humanité présente et future.
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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 11:21
Après son succès initial, le mouvement chercher à se construire une pérennité et une méthode.
- A la Puerta del Sol à Madrid le 24 juillet Susana Vera / Reuters -
Emmanuel Haddad   Journaliste installé à Barcelone. 

Où partent les indignés espagnols cet été? Fatigués de camper sur le bitume, certains vont substituer le slogan «Toma la plaza» par «Toma la playa».

Nouvelle campagne aux accents écolos, les cibles de cette indignation estivale sont des symboles de l’urbanisation du littoral comme le Palmar de Cadiz (un complexe touristique à 500m de la mer) ou l’hôtel Algarrobico à Almeria (un hôtel de 22 étages situé dans un parc naturel).

D’autres préfèrent s’adonner à la randonnée pédestre. Depuis le 26 juillet, un groupe d’indignés a quitté Madrid pour Bruxelles. Arrivée prévue le 8 octobre après une pause le 17 septembre à Paris, jour où les indignés new-yorkais devraient envahir Wall Street. Derrière ces nouvelles formes de mobilisation, une même volonté de poursuivre le mouvement autrement avant la rentrée marquée par une manifestation internationale annoncée le 15 octobre.

Et après? Si le mouvement survit à la rupture estivale, peut-on prévoir son évolution à long terme?

«Les indignés inaugurent un nouveau cycle politique tant pour la société que pour les structures représentatives, dans le sillage des nouveaux mouvements globaux», annonce Angel Calle Collado dans une tribune publiée sur le quotidien espagnol Público.

Mais selon ce professeur de sociologie engagé dans le mouvement «Toma la plaza» à Cordoba, le mouvement émergent n’échappera pas à certains dilemmes: «comment construire des coordinations fluides entre les divers éléments qui composent le mouvement? Comment gérer les pressions internes et externes sans user l’horizontalité et la porosité du 15M? Comment incorporer des dynamiques concrètes pour maintenir la tension militante? Quelles relations entretenir avec les «vielles formes» d’organisation politique?», se demande-t-il.

A circonstances inédites, nouveaux critères d’analyse

Le mouvement des indignés a trois têtes et d’autres pourraient pousser. A l’entité «Democracia Real Ya» s’ajoute l’activisme de «Toma la plaza» et des luttes contre les expulsions de logement. Et depuis qu’ils ont levé les acampadas des places publiques, les indignés nourrissent les assemblées de quartier des grandes villes espagnoles.

Ce qui fait dire à Luis Blanco, leader de l’Intersyndicale Alternative de Catalogne (IAC) que le mouvement tangue entre réforme et révolution: «On a d’un côté la volonté de transformation sociale avec des slogans comme "ce n’est pas une crise, c’est le système" ("no es una crisis, es el sistema"), et de l’autre des propositions concrètes plutôt réformatrices comme l’impôt sur les transactions financières ou la "dacion en pago" (une réforme législative qui permettrait aux ménages de rembourser la totalité de leur hypothèque avec la vente de leur logement. A l’heure actuelle, les banques exigent des ménages qu’ils continuent à rembourser leurs dettes même après avoir vendu leur logement, ndlr)», dit le syndicaliste.

Combien de temps peut-on concilier les deux? «On ne sait pas sur quoi va déboucher le 15M, mais il est fondamental qu’il maintienne sa méthodologie d’action, basée sur la décision collective et horizontale. Sur ce plan, l’apprentissage est permanent. Les militants plus expérimentés n’ont pas à imposer de grille de lecture».

Thomas Coutrot, vice-président d’Attac France, insiste aussi sur la nécessité de conserver l’essence du mouvement coûte que coûte: «Il ne faut pas retomber dans les ornières des formes politiques traditionnelle, où la parole est confisquée par quelques-uns, prévient-il. Mais il faudra trouver une traduction institutionnelle. On ne peut pas rester dans un mouvement de rue uniquement contestataire pour changer les institutions.»

D’ailleurs, «l’autre monde possible» des altermondialistes de 2001 n’est-il pas le même que celui qu’appellent les indignés de leurs vœux dix ans plus tard?  

«Il y a certainement une filiation d’idées dans le constat commun de la crise de la démocratie et de la confiscation par l’élite politique et économique qui décrète que le seul horizon politique en vigueur est celui des marchés, admet Thomas Coutrot. La forme de mobilisation spontanée, horizontale et l’absence de porte-parole sont inspirés du mouvement altermondialiste. Mais les indignés vont plus loin.»

Les indignés se différencient dans les circonstances de leur naissance. En 2001, quand Attac parle d’altermondialisme pour la première fois, la crise économique ne touche que l’Argentine, pas l’Europe.

Dans le rapport à la violence aussi. Là où les altermondialistes étaient partagés entre une branche plus pacifiste que l’autre, les indignés font tout pour éviter le rapport de force.

Dans l’humour et l’originalité des initiatives: les indignés «ne sont pas anti-système, c’est le système qui est contre eux.» Et surtout dans l’éclectisme idéologique et générationnel du mouvement.

Alors quand on demande à David Iglesias Corada, spécialiste en marketing et engagé dans la commission communication de l’acampada de Barcelone, s’il qualifie plus le mouvement de réformateur ou de révolutionnaire, il répond forcément à côté: «Je préfère parler d’évolution. L’idée est d’aller au-delà de ce que nous connaissons et de créer quelque chose de nouveau parce qu’il a été démontré que ce qui a été fait jusqu’ici ne marche pas».

Une récupération, quelle récupération?

L’activiste de 32 ans souligne autant l’échec du système que des entités censées représenter une alternative. En Espagne et en Grèce où le mouvement a le plus d’écho, les gouvernements socialistes ont été critiqués tant pour leurs politiques d’austérité que pour la corruption de leurs dirigeants.

Le premier ministre socialiste espagnol vient d’appeler à des élections anticipées le 20 novembre (jour de la mort de Franco et du créateur de la Phalange José Antonio Primo de Rivera, ndlr) où selon le Centre d’Investigations Sociologiques (CIS), le parti populaire de Rajoy remporterait 43,1% des voix contre 36% pour les socialistes.

Dans ces conditions, ne pourraient-ils pas carrément créer un parti pour relancer la gauche, à l’heure où 79% des citoyens soutiennent les propositions des indignés selon une étude de Metroscopia pour El Pais?  

«Je pense possible que demain, il se créé un certain type de parti politique, répond Ignacio Escolar, journaliste fondateur du quotidien Público. Mais à court terme, cela me paraît peu envisageable car les personnes impliqués dans les assemblées et dans le mouvement «Democracia Real Ya» ne sont pas dans cette démarche. Ils voient plus leur rôle comme celui d’un groupe de pression citoyen sur les partis pour peser sur l’agenda politique. Mais sans penser à devenir leader de cette masse citoyenne.»

Même opinion du côté de Joseph Stiglitz, le prix Nobel d’économie de passage au premier Forum Social des indignés lundi 25 juillet: «Il est important qu’ils maintiennent le mouvement politique mais qu’en parallèle, ils donnent une place au plan analytique», a-t-il affirmé sur Público, avant d’ajouter que cela ne devait pas «nécessairement» passer par la création d’un parti politique: «Tout dépend de comment réagit la scène politique».

Le dilemme que les indignés se posent quant à leur relation aux «vieilles formes» politiques et syndicales ne dépend donc pas que d’eux. On attend de voir comment le système politique va réagir face à cette nouvelle voix qui refuse tout type de catégorisation. Là-dessus, les citoyens espagnols y croient moins. Selon le baromètre du Cabinet d’Etudes Sociales et de l’Opinion Publique (GESOp), 68,5% d’entre-eux sont persuadés que les partis ne feront pas le moindre cas des indignés. Pourtant, «les partis ne peuvent pas se permettre de ne pas leur prêter attention», prévient une journaliste d’El Pais.

«A court terme, le 15M peut faire augmenter le vote blanc, mais il n’aura pas d’influence réelle sur les élections, estime Luis Blanco. Après, en fonction de la manière dont le probable gouvernement Rajoy se positionne, ça peut changer. Et les partis de la gauche parlementaire pourraient opter pour le soutenir plus… D’ailleurs, ça commence déjà… »

Un parti aurait en effet bien du mal à se dire ouvertement contre le mouvement des indignés aujourd’hui, même si son slogan principal est «no nos representan» («ils ne nous représentent pas»). Résultat, «que ce soit les partis de gauche ou de droite, tous essaient d’inclure les idées du 15M, précise Ignacio Escolar. Le candidat socialiste Rubalcalba en a reprises beaucoup, même si ce n’est pour l’instant qu’un discours de façade. Mais ça signifie que les idées du 15M se sont diffusées dans la société. Et pour les partis à la gauche de la gauche comme Izquierda Unida (IU) ou les Verts, l’attention va beaucoup plus loin car ils sont conscients que 90% ou 100% de leur électorat sont des sympathisants des indignés

«Si le mouvement meurt, un autre prendra sa place»

Une chose est sûre pour le journaliste espagnol, les indignés ont déjà fait bouger les lignes. «Le mouvement des indignés a réussi à amener sur la place publique des thèmes dont jusque-là personne ne s’intéressait vraiment: la question de l’absence d’alternance politique, celle de la réforme de loi électorale, le drame de l’endettement à vie des familles sous le coup de l’hypothèque».

 Les mouvements sociaux espagnols aussi sont à jamais bousculés. «Le 14 mai, la veille du 15M, les syndicats avaient réunis 50.000 personnes, soit cinq fois plus que le lendemain. Désormais, le rapport des forces est inversé: le 19 juin, 200.000 personnes sont descendues dans les rues de Barcelone à l’appel des indignés. Deux jours plus tard, la mobilisation de la Confédération Européenne des Syndicats a rameuté 500 personnes…», sourit le syndicaliste, bien content d’être plus proche des indignés que des syndicats majoritaires qui ont participé à cette marche ridicule. Il évoque les dissensions internes au sein des deux grands syndicats (UGT et CC OO), incapables de se mettre d’accord sur la relation à établir avec le mouvement citoyen.

Quel que soit l’avenir du 15M, «la plus grande erreur de tous ceux qui cherchent à l’enterrer est de croire que ces protestations peuvent disparaître avant que les causes qui ont provoqué leur naissance aient été résolues », écrit Ignacio Escolar sur son blog politique, le plus lu en castillan. «Même si le 15M finissait par perdre le soutien populaire dont il jouit, un autre mouvement viendrait prendre sa place.»

Quant à savoir si le mouvement peut s’internationaliser, difficile à dire sur quoi va déboucher la marche populaire qui s’achèvera à Bruxelles le 8 octobre, date à laquelle ils livreront aux eurodéputés leurs revendications «globales».

Le fait que des Allemands d’Aquisgrán (à la frontière avec la Belgique) se joignent à la fête, ainsi que des Français partis de Toulouse et de Paris, n’augure pas encore la naissance d’un mouvement européen structuré.

L’appel des indignés américains à inonder Wall Street de «tentes, cuisines et barricades» le 17 septembre n’annonce pas non plus la promesse d’un soulèvement mondial. Mais pour Thomas Coutrot, la protestation espagnole a bien une saveur européenne, car «les racines des mouvements espagnol et grec sont présentes dans toutes l’Europe. La crise de la dette va s’étendre et atteindre d’autres pays qui appliquent le même type de restrictions budgétaires.»

Entre les Cassandres du 15M et celles des finances européennes, les paris sont ouverts.

Emmanuel Haddad

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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 15:41
Les indignés 57

Paradoxalement, c'est de la part de militants (de partis politiques essentiellement de gauche, la vraie et de syndicats) que les indignés perçoivent souvent des réticences.

Ce qui revient toujours c'est :

« Vous n'arriverez à rien. Ce qu'il faut, c'est une grève générale ; il n'y a que de cette façon qu'on obtient quelque chose. » (Notez le « vous » alors que cela devrait être « nous »)

Ma réponse est bien rodée maintenant :

« Depuis combien de temps attendez-vous cette fameuse grève générale ? Ne remontons pas jusqu'à la préhistoire, parlons seulement de la période de contestation de la régression des retraites, automne 2010. Même dans ce contexte où la majorité de la population était contre le projet du gouvernement, où plus de trois millions de personnes étaient dans les rues, vous n'avez pas obtenu une grève générale... et vous y croyez encore ? Et cela reste encore votre cheval de bataille ?

Vos adhérents sont si peu nombreux par rapport à la population... peanuts, les amis, peanuts... et pourtant, vous existez depuis des décennies !!!

Prenez conscience que vos discours sont formatés, répétitifs et, surtout, inefficaces, ceci dit sans vouloir vous fâcher, c'est un constat, simplement un constat dont vous devriez tenir compte pour réfléchir et changer de méthode.

Vous êtes dans une ornière et vous vous obstinez à y piétiner encore, ne faisant que creuser encore plus la dite ornière … bientôt, vous n'y serez même plus visibles.

Pensez autrement ! Faites un pas de côté !

Nous n'avons pas (encore) la solution pour sortir du bourbier mais, ça y est, nous avons fait un pas de côté.

Ah ! Bien sûr, il n'est pas confortable, ce chemin inconnu où tout est à découvrir, à défricher... il est difficile de prévoir ce que l'on va trouver plus loin... il est facile de retomber dans l'ornière... nous veillons à ce que cela n'arrive pas et nous devons tout apprendre au fur et à mesure.

Pour sortir de ce système qui nous broie, nous avons compris qu'il ne faut plus du tout appliquer ses règles : non, nous ne voulons pas créer un énième parti politique, non, nous ne voulons pas de représentants de notre mouvement, non, nous ne nous contentons pas de la majorité pour décider de quelque chose, nous pratiquons le consensus jusqu'à obtenir l'unanimité, non, nous ne voulons pas être récupérés ni par un parti politique, même « ami », ni par un syndicat. »

 

En ce qui concerne les citoyens « lambda », la palette de réactions est plus large et va de :

- « C'est bien ce que vous faites, bravo  ! » (Notez encore le « vous » au lieu du « nous »... ne nous dites pas bravo, il n'y a aucun héros, ici ; rejoignez-nous, c'est mieux)

- « Alors ? Que proposez-vous  ? » (Encore le « vous »... nous n'avons pas à proposer quelque chose, nous ne sommes pas des politiques en campagne électorale, nous sommes des citoyens... réfléchissons, cherchons ensemble)

- « Vous devriez avoir un leader  ! » (toujours le « vous » !!! Quand donc nos concitoyens cesseront d'attendre un homme providentiel ? Quand comprendront-ils que c'est à eux de prendre leur destin en mains ?)

- « Nous sommes en démocratie ! Que voulez-vous de plus  ? » (Euh... non... justement... et de développer notre argumentaire : la démocratie ne se résume pas au seul droit de vote, il faut un contre-pouvoir citoyen au pouvoir politique, etc...)

Jusqu'à la pollution quasi quotidienne de fachos qui arrachent nos affiches, inscrivent des insultes, des appels à la violence, des propos racistes sur le mur de la démocratie que nous avons installé avec les moyens du bord. (nous devons « faire le ménage » à chaque fois)

********************

Nous sommes sur le Titanic qui coule par soubresauts successifs.

Le capitaine et l'équipage, censés faire évacuer les passagers, sont déjà dans les canots de sauvetage et s'apprêtent à abandonner le navire tout en jurant qu'ils s'occupent de tout et que tout le monde sera sauvé. Ils emmènent déjà avec eux les passagers de 1ère classe.

D'ailleurs, des gilets de sauvetage sont à la disposition de chacun et si la température de l'eau est à environ deux degrés, il faut bien comprendre qu'il faut accepter de faire des sacrifices en une telle circonstance.... et...

il faut du monde pour aider à porter les caisses de champagne, les paquets de nourriture de luxe, les coussins moelleux, les radiateurs dans les canots... certains des passagers se précipitent pour apporter tout ça, puis retournent à leur place, sur le pont du bateau... c'est normal... l'équipage, les passagers de luxe, ils font partie de l'élite, ils ont plus d'importance que la populace.... au fait..

il y a aussi besoin de quelques-uns, bien costauds pour ramer... ce n'est pas aux membres de l'équipage de le faire, ils ont déjà tant de responsabilités pesant sur leurs épaules... Pour les nourrir, nous avons tout un sac rempli de pain rassis...

immédiatement, des volontaires se bousculent...

une voix s'élève sur un des canots déjà presque plein : « En plus, il faut les nourrir ! Comme c'est ennuyeux... ce sac de pain, ça prend de la place ! Ah ! Les travailleurs, quelle plaie ! » - « Voyons, voyons » lui répond quelqu'un « N'oublions pas que la devise de la France, qui fait partie de son identité, est « liberté, égalité, fraternité », offrons-leur la possibilité de manger ce pain rassis, soyons généreux. » et, le visage transfiguré par l'immense joie d'avoir, de façon magistrale, prouvé sa bonté d'âme, il réajuste avec soin la ravissante couverture en fourrure de vison dont il est enveloppé.

 

Sur le pont, les passagers, pour une large moitié, ont entièrement confiance et attendent patiemment le moment où l'eau les atteindra et où ils pourront agréablement flotter sur l'eau grâce à leurs gilets de sauvetage si généreusement mis à disposition.

D'autres se lamentent ou/et protestent, sans plus, en pensant qu'ils ne s'en sortiront pas dans une eau si froide : ils vont mourir d'hypothermie avant l'arrivée des secours... et attendent le moment où l'eau les atteindra et où ils pourront lentement mourir de froid en flottant grâce à leurs gilets de sauvetage que ces « enfoirés » ont mis à leur disposition.

Une minorité cherche une solution... vite !

Sur le pont supérieur, l'orchestre joue en boucle le même air.

 

Le Titanic, bien sûr, c'est le système qu'on nous impose depuis des décennies.

Le capitaine et l'équipage, les passagers de 1ère classe, c'est l'oligarchie qui nous opprime.

Les passagers, hors ceux de 1ère classe, ce sont les citoyens. Ceux qui font confiance aux promesses qu'on leur a faites, sont … de droite ; ceux qui se doutent qu'ils vont mourir de froid quand le bateau aura complètement coulé sont... de gauche ; la minorité qui cherche une solution en ne comptant que sur soi-même, ce sont les indignés.

Et l'orchestre, ce sont les militants évoqués plus haut, serinant le même refrain depuis des lustres, sans aucun résultat pour faire évoluer les choses. (Titre du refrain : « Il faut une grève générale »)

Les indignés commencent à s'activer tout en exhortant les autres passagers et les membres de l'orchestre à faire de même.

« Fabriquons des radeaux avec des tables, des sommiers de lit, des bancs, des portes d'armoire et de placards ! Vite ! Cherchons des cordes pour les faire tenir ! Vite ! Il faut être prêts avant que le paquebot ne sombre définitivement ! »

Peu, très peu de passagers les suit ; l'orchestre, lui, continue à jouer son sempiternel air.

Les indignés s'écrient : « Regardez ! Voyez du côté opposé à celui où vont les canots de sauvetage : une caravelle, toutes voiles hissées ! Oui, comme une de celles sur laquelle s'est embarqué Christophe Colomb ! Celle-là, elle est baptisée « réelle démocratie »... fabriquons des radeaux pour la rejoindre et monter à bord et partons chercher une nouvelle route vers les Indes... nous découvrirons ainsi un monde nouveau. »

********************

Depuis le 29 mai, les indignés 57 sont sur la place St Simplice, à Metz, tous les soirs, du lundi au samedi, de 19h à 21h, par tous les temps.

Tous les dimanches, à 17 h, ils organisent un débat public.

Pour faire un travail d'information, ils affichent des articles traitant de sujets jamais abordés à la télévision.. régulièrement arrachés par les fachos... tant pis, on recommence et on recommence encore.

Le 14 juillet, certains d'entre eux ont rejoint les indignés de Paris (et ont ainsi pu goûter à la joie de respirer des gaz lacrymogènes)

Fin juillet, ils sont partis 3 jours pour soutenir ceux qui luttent à Bure contre l'enfouissement des déchets radioactifs.

Jeudi 4 aôut, ils ont participé à la « faites de l'égalité » organisée par la LDH devant le centre Pompidou en y affichant ce texte :

« La déclaration des droits de l'homme peut se résumer en UNE phrase :

« Nul être humain ne sera humilié, jamais, d'aucune façon, d'aucune manière, en aucune circonstance, aucune situation » 

Or, celui qui ne mange pas à sa faim est humilié,

celui qui ne dispose pas d'un logement décent est humilié,

celui qui est méprisé, violé, torturé, puni injustement est humilié.

Pendant ce temps, les puissants qui s'octroient des privilèges vivent dans le luxe, la gabegie, le gaspillage ; ils ne craignent même pas, souvent, d'être poursuivis par la justice quand ils commettent des délits.

LE PEUPLE EST EN SOUS-FRANCE ! »

Samedi dernier, une indignée madrilène est venue leur rendre visite.

Ils rejoindront les indignés espagnols qui sont partis vers Bruxelles à pied, lors de leur passage à Paris et/ou lors de leur arrivée dans la capitale belge.

Ils ont un autre projet important pour la rentrée, en septembre....

Leur philosophie est affichée sur la face avant du « mur de la démocratie » : (réécrite, déjà, trois fois pour cause de « sabotage » des fachos)

LES INDIGNÉS :

- Ne font l'apologie d'aucun parti politique

- Rejettent toute forme de racisme

- Ne sont pas tous de gauche

- En ont assez d'être en sous-France

- Veulent un réveil citoyen

- Sont solidaires des autres peuples

- Se méfient de tous les gouvernements

- Prônent la non-violence (la non-violence, ce n'est pas la passivité, c'est ne pas céder)

********************

En ce moment, pour cause de vacances de certains, nous sommes peu nombreux : VENEZ !

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 14:34

LEMONDE.FR avec AFP | 03.08.11 | 07h59   •  Mis à jour le 03.08.11 | 08h17

 

 

Des manifestants protestent contre la fermeture de la Puerta del Sol, mardi 2 août, par les forces de l'ordre espagnoles.

Des manifestants protestent contre la fermeture de la Puerta del Sol, mardi 2 août, par les forces de l'ordre espagnoles.AFP/STR

Plus d'un millier de manifestants ont protesté, mardi 2 août au soir, contre l'évacuation dans la matinée du campement emblématique des "indignés" de la Puerta del Sol, mais ont été empêchés d'entrer sur cette place du cœur de Madrid par la police. "Cette place est à nous", hurlaient des manifestants en jetant des ballons vers les forces de l'ordre, venues en nombre pour bloquer toutes les rues menant à cette place centrale habituellement très touristique.

"Laissez-nous passer. Ce n'est pas un parking. C'est une place", scandaient-ils alors qu'une vingtaine de fourgons de police occupaient les lieux. Toutes les rues étaient barrées de cordons de policiers anti-émeutes en rang serrés et bras croisés. Les bouches de la station de métro Sol desservant la place avaient été fermées. "Moins de police, plus de démocratie" ou encore "le peuple uni ne sera jamais vaincu !", criaient les manifestants. La police laissait les personnes sortir mais empêchait tous ceux qui voulaient se rendre sur la place de passer.

 

Des cordons de policiers anti-émeutes barraient l'entrée de la Puerta del Sol, à Madrid, mardi 2 août au soir.

Des cordons de policiers anti-émeutes barraient l'entrée de la Puerta del Sol, à Madrid, mardi 2 août au soir.AFP/STR

Selon El Pais, ce dispositif policier a eu pour effet de ranimer la colère des manifestants, qui se sont reportés sur les rues avoisinantes et d'autres places du centre de Madrid, notamment la plaza Mayor, où un rassemblement s'est tenu mardi soir.

 VENUE DU PAPE

La police a déclaré qu'il n'y avait eu aucun blessé et qu'elle n'avait préocédé à aucune arrestation lors de l'évacuation de campements de la Puerta del Sol et de l'avenue du Prado. La nouvelle de l'intervention des forces de l'ordre s'était alors répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter où, très vite, les manifestants ont appelé à une manifestation à 20 heures (sous le mot-clé #nopararemos, "nous ne nous arrêterons pas"). Certains manifestants encore sur place ont dénoncé une évacuation destinée nettoyer la place" pour la visite du pape, prévue pour la période du 18 au 21 août.

Né à la mi-mai autour d'un même ras-le-bol, rassemblant jeunes, chômeurs, salariés ou retraités, le mouvement, relayé par les réseaux sociaux et soutenu par l'opinion publique, a réuni jusqu'à 200 000 manifestants le 12 juin et a essaimé en Europe. Samedi, un camp d'"indignés" qui campaient depuis deux mois dans le centre d'Athènes a aussi été évacué par la police. Le 26 juillet, un groupe d'une cinquantaine d'"indignés" espagnols a quitté Madrid à pied pour Bruxelles.

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 14:54

Scenes from the destruction of Sol

In Sol on 2 August 2011 at 10:36

Dear people,

This morning, August 2, just before sunrise, police have moved in to destroy the encampment in Paseo del Prado and all the structures left by the 15M movement in Puerta del Sol. As far as I was able to ascertain there have not been any arrests, nor any physical aggression against persons. But that doesn’t make it acceptable.

The desalojo was carried out simultaneously in Prado and Sol, with massive police deployment. I myself was sleeping in the Information Point in the Paseo del Prado. I have tried to document what I can. Everybody was taken by surprise. People sleeping in tents were awoken and brought to the central fountain where their identification was meticulously copied. Just before an officer forced me to take out the batteries from my camera I was able to shoot the following scene.

After the ID-check people were free to go. From a couple of comrades I heard that Sol was also being cleared. Fortunately I could keep my batteries, so I was able to document what was happening there. Even though I risked big time. When I took a photo of police blocking one of the streets leading to the square, two officers came up to me and requested my camera and my ID, once again. I showed it saying I was a Dutch citizen, and I cancelled the image, hoping I could continue to keep shooting. In the end I could, and I’m grateful for that.

Police deployment at Puerta del Sol

Amidst the ruins

Dismanteling the Field Kitchen and the Art Commission:

What I witnessed was pure barbarism. As if the Huns had invaded Puerta del Sol. The destruction of everything we had built up there was perpretated by the municipal cleaning department. The police was only present to seal of the center of the square and to check the roads leading up to Puerta del Sol.

Destruction of the infermary, using a bulldozer:

Rest in Peace

The city cleaners have taken away food from our field kitchen after they had torn it down. They have destroyed the infermary using a bulldozer. They have destroyed at least one citizens private property. They have destroyed many works of art.

The remainders of the Field Kitchen

Going shopping

Throwing away the photos of our comrades from Lisbon

The eviction of Puerta del Sol was a prime example of disrespect on the part of the authorities. They could have chosen to clean the square and to preserve the sculptures, the photos and the paintings that were exhibited there. But they didn’t. They treated everything as trash. We are a constructive movement based on peacefulness and respect. And today, in the face of the authorities’ indiscriminate vandalism, we have gained an enormous moral victory.

Municipal cleaners throwing away someones bike:

Throwing down the mast of Puerta del Sol:

According to rumours the authorities have decided to clear Puerta del Sol and the encampment in the Paseo del Prado because of the upcoming visit of the pope, in mid august. This visit is going to cost the Spanish taxpayer milions of dollars. People are pretty indignant about that. When you walk around the city you can already hear some of them warning you: ‘Watch your wallet! The pope is coming!’ After what happened today, mister Ratzinger can be sure to receive a boiling welcome from the indignados.

Watch out! The pope is coming!

Only after eight thirty the first big camera’s arrive. They slept late today. Almost everything is gone already, the cleaning officers are busy spraying the square with water. I sure hope that the media will have better reflexes tonight, because there will undoubtedly be a popular reaction to this. This type of destructive behaviour on the part of the state will not be tolerated.
Sol is ours. And we will take it back.

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 14:53

complément d'info

Place Syntagma évacuée : soli­da­rité avec les cama­ra­des arrê­tés !

Ce samedi 30 juillet, le cam­pe­ment des « Indignés » à été évacué en Grèce par la police. Au cours de cette opé­ra­tion, la police grec­que a arrêté 8 per­son­nes, 4 grecs, 2 fran­çais, un rou­main, un alle­mand, les accu­sant d’avoir « violé les lois sur la pro­tec­tion de l’envi­ron­ne­ment » (sic) ! Le pré­texte répres­sif est gros­sier ! Parmi eux Salim Messad, un cama­rade d’AC Rhône ! qui était de pas­sage sur la place avant de pren­dre son avion. Lui et les autres inculpés pas­sent en juge­ment ce lundi, après une garde à vue ou même les droits de la défense n’ont pas été res­pecté : ni inter­prè­tes, ni infor­ma­tion du consu­lat suite à l’arres­ta­tion. (Suite à audience ce jour, le procès est reporté à jeudi) Le consu­lat fran­çais, pré­venu par des pro­ches, n’apporte quant à lui aucune assis­tance aux inter­pel­lés fran­çais. Face à cette situa­tion, notre soli­da­rité est une arme :

Réclamons la relaxe de tous les inculpés auprès de l’ambas­sade greque :

Ambassade de Grèce

17 rue Auguste Vacquerie 75116 Paris Téléphone : 01 47 23 72 28 Fax : 01 47 23 73 85 mfapar@wana­doo.fr

Exigeons que le consu­lat fran­çais inter­vienne auprès des auto­ri­tés grec­ques : Bureau de la Protection des déte­nus du Ministère des Affaires étrangères et euro­péen­nes : 01.43.17.91.07 / 01.43.17.67.62 / 01.43.17.80.32.

Lien arti­cle AFP pour plus d’infos : http://www.google.com/hos­ted­news/af

cle AFP pour plus d’infos : http://www.google.com/hos­ted­news/af...
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    # Le 1er août à 16:33, par salim

    Merci pour votre soutien, qui par ces moments, fait vraiment du bien.
    Les grecs sont eux aussi fantastiques, ils ont honte et se sentent coupables de ce qui nous arrive, et moi je me sens de plus en plus grec dans la lutte qui perdure ici.
    Leur police bafoue tous les droits les plus elementaires : une journee en GAV sans savoir pourquoi, prise des empreintes des 10 doigts et des 2 mains, photos, pas d`audition, pas d`interprete au tribunal..... On a appris les charges retenues contre nous le lendemain ds la presse francaise, Les avocats presents des 6h du matin n`ont pas pu nous voir avanth, ds un autre commissariat...
    Bref, le mouvement en cours est plus que legitime et merite tout notre soutien, car avec des militaires armes dans les rues, ce n`est pas tjs evident.
    Leur gouvernement doit tomber, et avec lui toute la bureaucratie et la bourgeoisie qui s`en met plein les poches pendant que d`autre vont en prison pour des dettes fiscales depassant 5000e.
    Ce qui se passe en Grece nous arrivera plus tot qu`on le croit et leur mouvement nous montre le chemin a suivre.
    Quand on sera rentre on aura le temps de dire tout ce qu`on a vu et subi sur la place Syntagma..
    Merci encore pour votre soutien et a tres bientot j`espere

    PS : le jugement a ete reporte a jeudi matin 9h, donc on attends... et on se mobilise ; ici aussi la solidarite marche a fond
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