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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 15:31
  • Le Mouvement 15M en France
  • Commission Réseau
  • LE MOUVEMENT 15M EN FRANCE

    au 4 octobre 2011, par un groupe d'indignés de diverses nationalités*.

     

    Il est le temps de structurer les assemblées  de France.

     

    1. L'importance de la communication

    2 .Web strategie - Le mouvement sur Internet

    3. La coordination en France

    4. Developpement de Take the Square

    Note sur Take the Square, Democracia Real YA! et le 15M.

     

    1 - L'IMPORTANCE DE LA COMMUNICATION

    L'un des problèmes des mobilisations en France est le manque de « bonnes » informations. Les gens on été trop naïfs depuis le début. On ne sait pas quelles sources ils utilisent, mais c'est clair qu'ils n'utilisent pas les bonnes. Les « bonnes » sources sont les sources premières.

    En Espagne, si on veut savoir ce que c'est Democracia Real YA! on va sur http://www.democraciarealya.es/.  Si on veut savoir sur les Acampadas on va à http://www.tomalaplaza.net. Ce sont les seules « bonnes » sources d'information sur l'Espagne depuis plus de 5 mois.

    Pour l'international on utilise http://www.takethesquare.net (le réseau international de "acampadas"). Éventuellement on utilise aussi http://international.democraciarealya.es/.

     

    2 - WEB STRATEGIE ET MOUVEMENT

    Si le mouvement a pris en Espagne c'est parce qu'on a compris une chose: les Acampadas/Assemblées et les réseaux sociaux officiels doivent avoir le contrôle du flux d'informations.

    Ce n'est pas aux médias de l'avoir. Les gens suivent les informations directement des sites webs du mouvement 15M. C'est ainsi que les personnes sont véritablement informées de ce qui passe, où aller et qui contacter.

    Dans les Acampadas les gens se connaissent. Il y a des commissions de communication qui ont des informations de première main. Ces informations sont postés sur les blogs "officiels" et après sur les facebooks "officiels". Comment savoir le bon facebook? Le bon facebook est celui qui apparait en lien sur le site web "officiel" (mais pas le contraire). Le facebook qui dans la section d'information explique de quelle acampada il provient, dans quel réseau international il participe, comment le contacter, etc.

    Les sites que disent "nous  sommes des indignés" etc. ou qui donnent des informations incomplètes  sont des sites personnels, indépendants.

     La norme numéro 1 du Hactiviste est de ne pas suivre un site web ou un "facebook" parce qu'il a un nom comme "démocratie relle" ou "les indignés". Il faut toujours demander qui a fait quoi.

    En  règle générale sur internet, vérifier la véracité des sources avec quelques points d'observation du support:

    - Le site que vous visitez  comporte t'il des mentions légales ?

    - Les articles sont ils signés d'un nom d'auteur, dates, sources?

    - Il y a t'il un formulaire de contact ?

    - Les informations vous paraissent-elles cohérentes ? n'hésitez pas a croiser les sources en cas de doute.

    D'une certaine manière: en France, si derrière le site web (ou facebook) il n'y a pas les "Acampadas", ou les assemblées déjà existantes: ce site web ne fait pas parti du mouvement d'assemblées et du réseau Take the square. Le suivre est seulement une manière d'être DESINFORMÉ. Toute personne qui suit ces sites chaque jour devient de plus en plus désinformée sur les Acampadas et les assemblées.

    En effet, il est en train de suivre un groupe de personnes qui transmettent les informations qu'ils veulent ou peuvent. Ces informations peuvent être partielles ou incorrectes.

    En Espagne, "Democracia Real YA!" (DRY) est la plateforme citoyenne qui a fait l'appel à la mobilisation du 15 Mai. Suite aux manifestations du 15 mai les assemblées sont apparues de façon spontanée. DRY est indépendant des acampadas.

    Les assemblées, on les connait comme "Toma la Plaza" ("Take the square", le réseau global). Acampada est indépendant de "DRY". DRY a écrit un communiqué avant le 20 mai 2011 pour se demarquer des acampadas, ne pas être accusé de récupération du "15M". Le 15M est le nom que les medias ont donné au mouvement. Il est constitué par l'ensemble des Acampadas et de DRY.

    LES LIENS OFFICIELS

    TOMALAPLAZA

    Le site des Acampadas en Espagne, connu comme le mouvement "15M", est: http://tomalaplaza.net/.

    Ils n'ont pas de Facebook. Ils utilisent le réseau social alternatif N-1 [https://n-1.cc/pg/dokuwiki/9394/doku.php?id=como_empezar].

    TAKETHESQUARE

    Le site international pour le réseau d'Acampadas promu depuis les événements en Espagne est : http://takethesquare.net/.

    Pour le 15 Octobre le site international officiel est : http://15october.net/ .

     

    3 - LA COORDINATION EN FRANCE

    En France il n'existe pas l'équivalent de "Take the square" ou du "15M", mais non plus de "DRY". Il n'y a encore aucun mouvement coordonné entre les villes. Aucun.

    C'est l'une des raisons principales des faibles mobilisations dans ce pays. Le mouvement ne prospère pas à cause du manque d'un réseau de collaboration entre les villes. Les gens sont perdus devant la multiciplicité des sites, groupes, mais ils manquent d'informations  provenant des assemblées, façon de les contacter, rejoindre le mouvement.

    Tout les sites "reelle démoctraite ...", "démocratie réelle ....", les "indignés ...." qui visent à donner une visibilité du mouvement dans tout le pays sont pour l'essentiel des sites personnels, dans le sens qu'ils sont déconnectés des assemblées. Ces sont des sites gérés par des gens qui parfois sont en contact avec une assemblée mais jamais avec toutes. Ces gens ne soumettent pas leur rôle à aucune assemblée.

    Ils ne sont pas en contact non plus avec le réseau "15M" d'Espagne ou le réseau "Take the square" de plusieurs pays. Et non plus avec DRY.

    Je ne dis pas qu'ils font les choses mal. Je dis qu'ils sont indépendants.

    Pour Paris, par exemple les seuls sites corrects d’informations, dans le sens ou les informations proviennent de l’assemblée des commissions et des groupes de travail motivés, sont pour l'instant:

    - Web : http://forum.reelledemocratie.COM

    - Facebook : http://www.facebook.com/pages/D%C3%A9mocratie-R%C3%A9elle-Maintenant-Par...

    La revitalisation des mobilisations grace au passage des Marches Indignées par la France nous a donnée l’opportunité de finalement nous coordonner entre les villes. Nous ne devons pas laisser passer l’opportunité de faire une coordination entre les villes et les assemblées.

    Un site web commun est seulement la façade. Ce qui est important, c’est tout le réseau collaboratif qu’il y a derrière. La gestion du site web, l’élaboration de contenus de chaque assemblée, éventuels communiquées conjoints, les commissions animées entre villes, les visuels , videos etc.

     

    4 - LE DEVELOPPEMENT DE "TAKE THE SQUARE"

    Dans « Take the square » actuellement la façon de travailler ressemble un peu à celle d’élaboration du logiciel libre ou des wikis et de les améliorer.

    Le code source est ouvert, tout le monde peut le voir mais  tout le monde ne peut pas le modifier. Tout le monde peut faire une copie et modifier la copie, mais l’original a des accès limités.

    Dans Take the Square tous les groupes sont ouverts, et tout le monde peut y participer. C’est pour cela qu’on aime bien nous réunir sur les places (mais entre villes et entre pays beaucoup de choses se passent  sur la toile).

    L’accès aux codes d’administrateur des sites, etc, ne se donnent pas automatiquement à tout le monde, on préfère travailler quelques jours ensemble afin de mieux connaître les nouveaux arrivés. Si une personne ne travaille pas ou/et elle vient un jour, ou un jour par mois, elle n’aura non plus les codes ou d'autres permissions. Mais ce n’est pas seulement ça.

    Au niveau d’ « organisation interne » les choses fonctionnent de la même manière. Quand une personne arrive pour la première fois, on écoute tout ce qu'il a à dire, si il y a des parties constructives (et ne prend pas des heures du coup !).  Mais on ne change pas tout le code d’organisation du jour à lendemain.

    La meilleure manière de se faire écouter ce ne sont pas les critiques (spécialement quand elles sont virulentes de la part des gens qui ne connaissent pas encore notre façon de travailler).

    Les meilleures façons de se faire écouter sont les démonstrations et la constance.

    Quand une personne arrive, donne des exemples et explique comment il pense , et qu'il le fait pendant un temps suffisant de sorte que les autres puissent voir les manières et les résultats;  c'est ainsi que les choses peuvent être faites et que cette personne fera évoluer le code d’organisation du groupe

    Par rapport aux assemblées, celles-ci donnent les lignes générales ou directrices, mais elles ne déterminent pas de façon exacte la manière dont doit s’auto-organiser chaque groupe.

    Ce sont les personnes qui travaillent effectivement dans chaque groupe qui, en forme de petites assemblées (parfois grandes engueulades) s’organisent.

    Ces groupes ont une tendance à se professionnaliser.

    Ce fonctionnement n’est pas toujours parfait. Il y a toujours des choses à améliorer. nous racontons ce que nous avons vécu.

    Quelques commentaires sur le réseau global "take the square":

    - Dans ce réseau, la non connaissance de plusieurs langues devient une difficulté effective pour certaines personnes.

    Les gens qui seulement peuvent suivre l'information dans une langue, sont toujours quelques heures ou jours en arrière des autres. Pour eux, il est plus difficile de chercher les informations d’autres pays. On n’a pas un pull de traducteurs si grand.

    - La non familiarité avec les outils informatiques devient aussi une difficulté. Le réseau global se passe en grand partie par internet, et il faut dominer quelques outils web. Mais les outils évoluent. Ce qui est plus difficile c’est d'avoir la facilité et l’envie d’apprendre et de changer. Mais il ne faut pas exagérer, il n’est pas nécessaire d'être un expert.

    - Pour l'instant la plupart des gens qui y participent sont émigrés, expatriés, des gens qui ont voyagé pendant des années. Ce n’est pas une condition, mais c’est souvant comme ça.

    Peut-être qu' ils ont plus envie de faire et de participer à un réseau mondial ?

    - Dans ce réseau on s'engueule souvant. Mais chaque jour est un nouveau jour. Alors, hors de question de pleurer ou partir. Parfois le mieux est de laisser la discussion pour le lendemain, réfléchir chacun de son coté et "acercar posiciones" (comme disent nos amis espagnols)...l'essentiel étant de trouver un concensus.

    - Lors des réunions la plupart du temps il y a plus d’hommes que de femmes. Ce n’est pas non plus une condition, mais c’est comme ça.

     

    Note: sur Take the Square, DRY: Democracia Real YA! et le 15M.

    Le 15Mai est la date de la première manifestation "d'indignés" en Espagne. Les medias ont ensuite donné ce nom au mouvement. Il est donc constitué par l'ensemble des mouvements, Acampadas, Take the square, Toma la plaza et DRY. Tous sont partie integrante du 15M. C'est un nom, comme "indignés"...et certain mouvement l'on repris.

    Dans le but d'une collaboration au niveau international avec les uns et les autres...il s'agit "d'unir" et de communiquer entre tous les mouvements "d'indignés".

    DRY ("Democracia Real YA!"): Definition oficielle; Réseau de personnes et de collectifs qui se coordonnent au niveau national et international afin de travailler pour le retablissement des droits démocratiques des citoyens.

    Adhesion (au manifeste, pas monnetaire):  Pour garantir la neutralité et l'horizontalité politique de ce mouvement citoyen, nous n'accepterons pas l'adhésion d'un quelconque parti politique, syndicat ou toute autre organisation.

    Nous invitons leurs membres à participer aux convocations et assemblées à titre individuel ou en famille, entre amis.

    DRY est donc totalement contre le fait de créer un parti. Celà n'a jamais été dans ses projets et n'est pas non plus à l'ordre du jour.

    Nous ne sommes pas hermétiques au convergences ou synergies mais, afin de préserver l'intégrité du mouvement, nous nous devons d'être départager des autres factions quelle qu'elles soient: notre mouvement a une structure d'organisation horizontale pronant le respect de l'individu; toute association directe avec une structure hiérarchique (pyramidale)

    Les 3 piliers de la plateforme sont: Apartidiste, Asyndicale et non violente.

    Les decisions prises lors des assemblées sont transmises à la commission des reseaux locaux  qui centralise et difuse les infos. Pour eviter la manipulation ou l'envie d'être un "leader", il est demandé que, dans la mesure du possibles, la fonction de coordinateur soit rotative, tous les 3 mois.

    * Travail interactif virtuel réalisè avec un "public pad"

  • bernat
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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 15:28

LEMONDE.FR | 07.10.11 | 20h53   •  Mis à jour le 07.10.11 | 21h05

 
 

 

Depuis la 1ère manifestation contre la vie chère du 21 septembre, à l'appel de l'intersyndicale composée de la CGT, CFDT, FO et deux associations de consommateurs, les rues de Mamoudzou, puis désormais de toute l'île sont paralysées

Depuis la 1ère manifestation contre la vie chère du 21 septembre, à l'appel de l'intersyndicale composée de la CGT, CFDT, FO et deux associations de consommateurs, les rues de Mamoudzou, puis désormais de toute l'île sont paralyséesAFP/PHOTO IMAZ PRESS REUNION

Mamoudzou, envoyé spécial - Les négociations ont été suspendues à Mamoudzou, vendredi 7 octobre, entre les représentants des manifestants et une dizaine de chefs d'entreprises de la grande distribution, après 26 heures non-stop, sous la houlette du préfet Thomas Degos.

Les avancées obtenues - la proposition de baisse des prix d'une dizaine de produits jugés de première nécessité comme le poulet, le riz, la farine, le lait, l'huile, mais aussi le sable, le ciment, le gaz, l'électricité… - n'ont pas suffit aux centaines de personnes rassemblées sur la place de la République, ainsi nommée lors de la création du 101ème département le 31 mars dernier.

Depuis la 1ère manifestation contre la vie chère du 21 septembre, à l'appel de l'intersyndicale composée de la CGT, CFDT, FO et deux associations de consommateurs, les rues de Mamoudzou, puis désormais de toute l'île sont paralysées. Les négociations ont été entamées le 29 septembre, après des échauffourées la veille, et depuis se poursuivent à un rythme intense, sans succès. Les barrages paralysent désormais toute l'île.

LE POIDS DU SECTEUR PUBLIC

Car le problème est plus profond. Dans ce nouveau département, le salaire minimum a doublé en 7 ans, pour atteindre 80 % du smig net, tandis que les prix ont augmenté de "seulement" 40 % sur cette période. Mais seules 30 000 personnes travaillent, sur plus de 200 000, et seuls 4 "revenus sociaux" sur 22 sont en place, avec le RSA prévu à 25 % seulement à partir du 1er janvier 2012.

Un "ancien" vit avec 150 à 300 euros par mois, les handicapés sont encore à l'abandon, un chômeur ne perçoit aucune allocation et chaque travailleur doit faire vivre plus de six personnes. Sur ce point, le jeune président du conseil général Daniel Zaïdani (centre-gauche) élu en mars dernier a encore demandé vendredi soir au gouvernement, lors d'une allocution télévisée très suivie sur les télévisions locales, que le taux de RSA versé à partir du 1er janvier prochain soit passé des 25 % prévus à 50 % du montant alloué en métropole.

A Mayotte, le secteur public occupe par ailleurs la moitié des salariés, mais les agents des collectivités locales sont à 80 % des agents de catégorie C. Ils ont été essentiellement embauchés pour des raisons familiales ou politiques, souvent à chaque élection, et ne sont pas capables d'assurer leurs missions. Cette situation a été assumée par les élus qui revendiquaient ces "embauches sociales", à défaut de toute autre prise en charge.

Le souci est que ces agents ont été intégrés dans la fonction publique territoriale lors du passage au département, la charge salariale a alors augmenté de 30 %. Le conseil général, les mairies et autres syndicats intercommunaux se retrouvent avec 80 % de leurs budgets en moyenne qui doivent servir aux frais de fonctionnement, essentiellement les salaires. Certains n'ont même plus assez de recettes pour couvrir leurs dépenses obligatoires. Ces instances ont alors sabré dans toutes les dépenses d'investissement, mais aussi tous les soutiens aux associations d'insertion, sportives, sociales, les activités culturelles, les aides à l'économie, d'où une raison de plus à la grogne actuelle.

LES COMMUNES SANS MOYENS

Le conseil général a ainsi renvoyé le Cirad et le Conservatoire national des arts et métiers ces derniers mois, faute de pouvoir assumer sa légère participation. Sur les dix-sept communes de l'île, une dizaine est actuellement sous tutelle, suite aux décisions de la Chambre régionale des comptes, et surtout le conseil général, dont le budget 2011 a été arrêté par le préfet il y a à peine deux mois et qui a accumulé un déficit qui se monte désormais à 65 millions d'euros.

Mayotte vit une transition, un changement de société, voulu par la population et rappelé lors du référendum de 2009 pour le département où le "oui" l'avait emporté à 95,2 %. Mais à défaut de fiscalité locale, les communes n'ont pas de moyens,. L'an passé, 46 millions d'euros d'investissements prévus n'ont même pas pu être réalisés, faute de compétences dans les services : 59 % des agents ont un niveau d'école primaire avait révélé une récente étude du CNFPT.

"Il faut qu'il y ait des agents de catégorie A et B qui amènent une expertise financière et juridique", s'était même  permis le préfet. L'investissement public est devenu très limité et les collectivités publiques ne peuvent même plus honorer les dizaines de millions d'euros de dettes qu'elles ont contractées auprès des entreprises locales, qui souffrent jusqu'à fermer. La situation est donc très difficile pour le nouveau département.

Un vrai plan de développement économique, avec un appui à la production locale, a bien été intégré dans les négociations, mais faute de moyens cet espoir risque de rester lettre morte. Le fonds de développement économique et social de 30 millions d'euros sur 3 ans, déjà prévu en 2001, devrait bien voir le jour, mais sera-t-il à la hauteur des espoirs du nouveau département qui a vraiment besoin d'un soutien fort de l'Etat ?

Le Pacte pour la départementalisation, transmis à tous les Mahorais par Nicolas Sarkozy, prévoit bien une mise à niveau "sur 25 ans", mais les Mahorais attendent un geste concret.L es négociations reprendront samedi, mais l'approvisionnement en carburant et en nourriture commence à poser de sérieux problèmes aux familles. Combien de temps l'île pourra-t-elle tenir ?

Laurent Canavate

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 15:33
Marianne - Pierre Lévy - Blogueur associé | Vendredi 7 Octobre 2011 à 05:01 


Notre blogueur associé Pierre Lévy rebondit sur les mouvements sociaux multiformes qui éclatent en Grèce, tandis qu'Angela Merkel s'entête dans une fuite en avant fédérale, en exigeant la mise en place de « droits d’intervention capables de déclarer nul et non avenu » tout budget d’un pays qui ne respecterait pas les normes d’austérité européennes.



La Grèce a connu, ce 5 octobre, une journée de puissante mobilisation. On le sait, la colère monte depuis plusieurs mois contre la « Troïka » – l’attelage formé par la Commission, la Banque centrale européenne et le FMI.

Parmi les mouvements multiformes qui éclatent quasiment au quotidien, il faut noter l’initiative d’officiers à la retraite qui ont, le 30 septembre, envahi le ministère de la Défense. 2000 d’entre eux – pourtant peu habitués aux mouvements sociaux – se sont massés devant le bâtiment, tandis qu’un groupe de 300 faisait irruption à l’intérieur, cassant plusieurs portes et détruisant les portiques de sécurité.

L’association professionnelle des militaires d’active, tout en prenant ses distances par rapport à cette action, a fait part de la perte de confiance face aux « intentions de l’Etat » : « le mépris grandissant, le refus du dialogue, et finalement la répression violente portent un coup sérieux au moral des officiers ».

Cette prise de position survient dans le contexte où des rumeurs circulent sur un possible recours du gouvernement aux forces armées si la police n’était plus en mesure de faire face au mécontentement grandissant. Le ministre de la Défense a toujours démenti une telle perspective.

Il reste que les forces de l’ordre ne sont pas épargnées par la colère. Ainsi, ce sont des policiers qui, le 25 septembre, ont accroché sur le Mont Lycabette (dominant Athènes) une immense banderole noire proclamant « Jour de paie, jour de deuil ». Le même jour, leur syndicat manifestait également devant les bureaux athéniens de la Commission européenne, de même que devant les ambassades allemande et française. Avec notamment un slogan qui avait le mérite de la clarté : « la Troïka, dehors ! ». Ladite Troïka, on le sait, a été mise en place pour prendre les manettes économiques et financières nationales – un privilège qui, dans l’ancien temps, était réservé au gouvernement élu d’un pays.

Dans la foulée, le syndicat de la police – à l’unisson de revendications analogues affichées un peu partout – publiait une déclaration justifiant ses actions en affirmant : « nous refusons de nous soumettre aux conditions imposées par les occupants de notre pays ». Sur son site Internet, on pouvait lire également : « les Grecs ne négocient pas leur dignité nationale ».

Une dernière affirmation a de quoi inquiéter les autorités : le syndicat des forces de l’ordre entend à l’avenir « refuser de devenir l’escorte des politiciens soumis à l’addiction de leur dernière dose », allusion aux tranches successives de crédits débloquées au compte-goutte par ladite Troïka en échange de mesures toujours plus drastiques votées par les parlementaires. Une référence à la protection policière rapprochée qui fut nécessaire, en juin, pour que les députés pénètrent dans l’enceinte du parlement et ratifient les sacrifices imposés.

Ce n’est pourtant que le début – et pas seulement pour les Grecs – si l’on en croit Angela Merkel. La chancelière allemande vient en effet de gravir un échelon dans la surenchère surréaliste à laquelle se livrent nombre de responsables européens en matière d’abolition des souverainetés nationales. Le 26 septembre, trois jours avant le vote du Bundestag ratifiant l’accord européen du 21 juillet, elle a ainsi exigé la mise en place de « droits d’intervention capables de déclarer nul et non avenu » tout budget d’un pays qui ne respecterait pas les normes d’austérité européennes. Une fuite en avant fédérale qui ne manquera pas de doper encore l’enthousiasme populaire en faveur de l’Europe, qui ne fait que croître du nord au sud du Vieux continent…

Comme en écho, l’Eglise polonaise a cru bon de sonner le tocsin. Ce 25 même septembre, son chef, l’archevêque Jozef Kowalczyk, officiait lors d’une grand-messe à Varsovie, à laquelle participaient tous les membres du gouvernement conduit par Donald Tusk. Faisant preuve d’un humour probablement involontaire, le prélât a insisté auprès des responsables politiques pour que ces derniers gardent à l’esprit « les valeurs de base de l’UE, telles que la solidarité et la justice sociale ». Pour sa part – et comme si un doute s’était insinué quant à l’avenir de cette grandiose aventure – le cardinal Kazimierz Nycz a invité les fidèles « à prendre part à une grande prière pour l’Europe ».

On attend avec impatience l’extrême-onction.


La colère grecque étouffée par le fédéralisme européen
Retrouvez les autres articles de Pierre Lévy sur son blog.
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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 14:59

Etats-Unis | A Washington, à deux pas de la Maison Blanche, des centaines de sympathisants entament une occupation contre la guerre en Afghanistan et la «machine capitaliste» de Wall Street.

 

AFP
© AFP | Quelques centaines de personnes manifestent à Washington.
 
AFP | 07.10.2011 | 07:16 - Tribune de Genève

Bannières, sacs de couchage, tam-tam: près de trois semaines après le début des manifestations de New York, ils sont plusieurs centaines, écologistes, anciens combattants ou simples "déçus d'Obama", bien décidés à camper "jusqu'à ce que le changement arrive" sur la Freedom plaza, une place située entre le Capitole, siège du Congrès, et la Maison Blanche.

"Cela fait un an que nous travaillons à ce rassemblement, bien avant le mouvement +Occupons Wall Street+", raconte Lisa Simeone, une des organisatrices de la manifestation hautement symbolique au coeur de la puissance américaine.

"Mais leur mobilisation a amplifié la nôtre: nous nous inspirons mutuellement les uns des autres", explique cette animatrice d'une radio à Baltimore, dans le Maryland (Est).

A l'origine du mouvement "Stop the Machine, Create a New World" ("Arrêtez la machine, créez un nouveau monde"), des pacifistes venus manifester contre le 10e anniversaire du début de la guerre en Afghanistan, mais près de 150 associations à travers le pays se sont jointes à l'initiative.

"Les gens sont déçus", explique le révérend Bruce Wright, un des organisateurs du mouvement venant de Floride (Sud-Est). "Nous sommes là au nom des petites gens, pour réclamer nos droits économiques universels: le droit d'avoir un toit, un métier, un accès gratuit à la santé".

"Nous aussi nous avons notre printemps américain", lance-t-il, revendiquant l'héritage du printemps arabe. "Comme en Afrique du Nord, en Espagne ou encore en Grèce, nous sommes ici pour réclamer un monde juste et durable!"

Ken Mayers est un ancien combattant du Vietnam: "Nous voulons en finir avec la mainmise des grosses entreprises". "Si le mouvement se transforme en tsunami, ça peut marcher!" affirme-t-il en rajustant sa casquette militaire. "La Freedom Plaza, c'est comme la place Tahrir en Egypte ou la place Syntagma à Athènes!"

Derrière lui, des hommes, cagoulés de noir et portant la combinaison orange des détenus de Guantanamo, appellent à la traduction de George W. Bush et de Barack Obama devant la Cour pénale internationale.

En fond sonore, un concert des "Raging grannies" (les "mémés déchaînées"), une trentaine de grands-mères, certaines le short coupé court sous la fesse, entonnent une chanson faite-maison: "Nous avons dépensé des milliards pour envoyer nos fils à la guerre, remboursez-nous!"

Les manifestants qui ont suivi la veille des ateliers de désobéissance civile, ont reçu l'autorisation de rester quatre jours sur cette place mais certains, comme cette ancienne hippie, affirment "vouloir rester jusqu'à ce que le changement arrive!"

"Nous sommes des déçus d'Obama: cet homme-là nous a trahis", confie Connie Joe, secrétaire dans une école du Wisconsin (Nord). "J'ai pris une semaine et demie de vacances, ça fait trente ans que j'attendais un mouvement comme ça!".

Carrie Stone, elle, n'a pas eu à prendre de congés. Son affaire a périclité en 2008, elle n'a plus de couverture maladie ni indemnité chômage. Elle a décidé de venir à pied depuis la Virginie occidentale (Est). Neuf jours sur les routes "pour attirer l'attention des politiques, sur nous, les pauvres".

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 14:18
Renaud Chenu - Marianne - Tribune | Lundi 6 Juin 2011

 

Au départ, il y a Stéphane Hessel, puis les événements de la Place Tahrir qui ont inspiré la révolte des jeunes Espagnols, à Madrid. Pour le journaliste Renaud Chenu, le rapprochement est un peu rapide au vu des enjeux : quand les uns se battent pour faire tomber un despote, les autres s'indignent de ne pas avoir l'Europe qu'on leur avait promise.

 

( Wikimedia commons - Montgomery - cc )
« Les Espagnols sont un peuple fier et ombrageux, avec un tout petit cul pour éviter les coups de corne. » Pierre Desproges eut été anthropologue qu'il n'eut pas dit autre chose des Indignados qui campent place Puerta del Sol à Madrid, avec la rigueur dans le rôle du taureau. Et partout dans l'Europe surendettée des jeunes de singer leurs homologues frappés par un chômage assez délirant (45%), en reprenant l'estival mot d'ordre « Yes we camp » .

Que certains s'emballent en y voyant une réplique du printemps arabe est touchant d'optimisme. Prendre le risque d'avoir les yeux qui piquent et de passer trois heures au commissariat n'a rien à voir avec engager sa vie pour faire tomber un despote. Au mieux peut-on y voir quelques embruns et après tout il n'y a rien de mal à se réclamer de la glorieuse Place Tahrir ou du courage des habitants de Sidi Bouzid.

Mais que se passe-t-il en Europe, alors ? Un vieux monsieur un peu magique, Stéphane Hessel, publie un fascicule où il (comprendre ce qu'il représente : la Résistance et ses Idéaux) enjoint les jeunes générations à s'indigner. Un carton éditorial dans toute l'Europe, même en Chine nous dit-on. Le terreau est bon, justement ça commence à chatouiller sérieusement le public visé qui a bien compris qu'il est le principal dindon de la farce au rayon de la crise. On lui avait promis l'Europe de la Joie, il aura celle de la dette et du chômage.

Cette « génération » qui s'indigne a-t-elle les moyens de dépasser le stade des happenings de rue et  du hashtag #revolution dont elle inonde twitter tout en revendiquant son apolitisme? On peut en douter sérieusement. Quand dans le sud de la Méditerranée on offrait son torse aux balles pour avoir le droit à des élections libres et démocratiques, à Madrid on appelle à l'abstention. Le décalage paraît cruel mais c'est le contexte qui l'est. L'Union européenne est à bout de souffle démocratique. Les plans de rigueur sont indifféremment appliqués par des gouvernements de droite ou de gauche, tous pieds et poings liés à ceux qui possèdent la dette (le vrai pouvoir). La promesse d'un espace européen où toutes les économies s'harmoniseraient sous la tutelle d'une monnaie unique imposant la sobriété budgétaire à chacun s'est évaporée. La Grèce sombre, va bientôt faire défaut pour le paiement de sa dette et devra soit se vendre aux plus offrants soit sortir de l'Euro. Irlande, Portugal, Belgique, Espagne risque de la rejoindre dans cette farandole de la dèche. Les prochains mois, nous constaterons avec de plus en plus de certitude que l'Euro est devenu par la force des choses le bras armé d'une Allemagne à l'impérialisme posthéroïque plan plan qui peut tranquillement tailler des croupières à ses partenaires surendettés grâce à cette monnaie qui n'est sous-évaluée que pour son économie tandis qu'elle est trop forte pour toutes les autres.

C'est ce que révèle ce mouvement. « A quoi bon voter quand il n'y a qu'une politique possible dans les conditions actuelles ? » Plus qu'un mouvement d'indignés, c'est un mouvement de désespérés. Celui d'une génération à qui on a promis la Lune (avec le papyboum le chômage va disparaître, avec l'Europe vous aurez la prospérité, avec tous vos diplômes vous occuperez des jobs en or...) et qui doit se rabattre sur le cyberespace pour occuper son temps trop libre. Et quand l'espérance est limitée, l'imagination et l'originalité ne sont guère au rendez-vous. Alors on imite le mouvement de la place Tahrir, sans trop savoir vers où tourner la Tourelle. Un mouvement entre kermesse et camping, sans idéologie et sans frontière qui se raccroche à la dernière nation des apatrides de la politique : internet. Il en faudra plus pour inquiéter les responsables de la déprime continentale qui doivent sourire en constatant que les petits enfants de la ''génération 68'' (portée par de vraies idéologies celle-là) sera celle des ''mini révolutions'' (portée par des groupes facebook). Indignée mais pas révolutionnaire, fauchée mais vivant chez ses parents, sans frontière mais pas internationaliste, politisée mais pas politique, mobilisée mais n'importe comment. Au moins ne renoncent-ils pas et cherchent-ils l'inspiration dans le souffle brûlant de peuples qui ont décidé de prendre leur destin en main après des décennies de despotisme. Mais on ne copie-colle pas l'histoire comme un twitt.

Plus que du Sud, l'exemple ne viendrait-il pas du Nord ? A Reykjavik, les Islandais sont en train d'expérimenter la démocratie dans la crise, la relance sans la rigueur, le pouvoir au peuple et non aux banques. L'île de 320 000 habitants a failli sombrer en 2008 dans la tempête bancaire. Depuis une assemblée de citoyens est en train de rédiger une nouvelle constitution, les islandais ont refusé deux fois de suite par référendum de rembourser quelque 4 milliards à l'Angleterre et aux Pays-Bas, l'oligarchie corrompue qui tenait l'île a été dégagée (Parti de l'indépendance au pouvoir de puis 1929) aux élections de 2009 suite à la « révolution des casseroles » de 2008 (même nom que celle réalisée en d'Argentine en 2001), la reprise se fait sans rigueur excessive... Mais L'Islande a pu dévaluer sa Couronne, n'a pas cédé à la panique en nationalisant les banques sans rembourser les actionnaires mais seulement les clients (et pourtant l'Islande existe toujours). Ah oui, ce pays n'a pas d'armée, est le paradis du journalisme d'investigation (ses lois permettent à Wikileaks d'y être hébergé), son Église protestante accepte les prêtres gays et pousse le vice jusqu'à les marier, son Parlement, l'Althing, démocratique, existe depuis l'année 930. Un exemple singulier.

De Madrid à Reykjavik, cependant, une indignation croissante monte des profondeurs des peuples européens qui prennent tous conscience qu'au nom d'un modèle que la crise a rendu démocratiquement désuet, les idéologues du libéralisme ne renoncent pas à exercer sur les multitudes la violence du capitalisme financier, jamais rassasié, forçant des gouvernements complices et dociles à déposséder les citoyens de leurs biens communs et de leurs droits acquis de haute lutte sociale. Petit rappel pour les oublieux, le 29 mai 2005, il y a juste six ans, les Français envoyaient bananer les ridicules petits clercs de la pensée unique babillant sans rougir que l'inauguration du libéralisme autoritaire du TCE était la seule voie possible pour notre tranche d'humanité. Pas gêné, Nicolas Sarkozy fit voter le traité de Lisbonne au Parlement qui est le clône du TCE.

Les ''coups de corne'' à l'autoritarisme libéral de l'Europe et à la finance, il faudra les rendre et désigner ceux à qui on les donnera, sinon il n'est pas certain que l'indignation généralisée permette à la gauche de revenir au pouvoir.

 

Retrouvez Renaud Chenu sur son site.

* Renaud Chenu est journaliste, auteur de Porcus Soviéticus (roman historique, 2010) et 18 mois chrono avec Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann (fiction politique, 2010).
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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 14:16

LEMONDE.FR | 07.10.11 | 14h40   •  Mis à jour le 07.10.11 | 15h03

 
 

 

A quelques mois de l'élection présidentielle, la Maison Blanche a donné un signe fort envers les manifestants.

A quelques mois de l'élection présidentielle, la Maison Blanche a donné un signe fort envers les manifestants. REUTERS/STEVE MARCUS

Alors que le mouvement des indignés de Wall Street prend de l'ampleur, la presse américaine s'interroge de plus en plus sur les enjeux politiques de cette mobilisation spontanée. A quelques mois de l'élection présidentielle, la Maison Blanche a donné un signe fort envers les manifestants. Lors d'une conférence de presse, Barack Obama a estimé que ces manifestations – qu'il a "vues à la télévision" – "expriment le mécontentement que ressentent les Américains". Une prise de parole qui prouve que le mouvement est sorti du "silence médiatique" dénoncé par le journaliste Keith Olbermann, connu pour ses positions pro-démocrates.

Mais si le camp Obama semble prendre progressivement la mesure de cette mobilisation, la place de ces militants provoque l'embarras chez les démocrates. Interrogé sur les similarités entre les anti-Wall Street et le mouvement du Tea Party, le président a préféré botter en touche. Mais son vice-président, Joe Biden, s'est montré moins réservé, affirmant que les deux mouvements "avaient beaucoup en commun", souligne le Los Angeles Times. Unis par un même mouvement de rejet du système politique, certaine spontanéité populaire et une décentralisation, les deux mouvements pourraient jouer un rôle majeur dans l'élection à venir.

Depuis son émergence en 2009, le Tea Party s'est révélé être un allié de poids pour les républicains, contribuant notamment à la victoire des élections législatives de 2010. Mais désormais, le mouvement "tire la primaire républicaine vers la droite, ce qui pourrait constituer un handicap au moment de la campagne", note ainsi le Los Angeles Times. Un mouvement de "bénédiction contrasté" qui pourrait bien se reproduire côté démocrate cette fois.

 RÉCUPÉRATION "À DOUBLE TRANCHANT"

"Le camp des protestataires pourrait ainsi, de manière inattendue, contribuer à redessiner les enjeux d'une élection présidentielle, attendue jusque-là comme un affrontement entre des républicains rechargés à bloc et des démocrates qui font face à un passage à vide", analyse le Los Angeles Times. Citant un spécialiste de la stratégie libérale, le quotidien affirme ainsi qu'"il n'est pas nécessaire d'être un génie pour voir que ce qui se passe dans le mouvement peut permettre de dynamiser et mobiliser la base électorale des démocrates." Une récupération du mouvement, qui correspond selon les journalistes de Politico à la double casquette adoptée par le président Obama ces derniers temps, "à la fois docte et populiste".

Mais de nombreux membres du Parti démocrate préfèrent garder le silence sur ce mouvement grandissant issu de la rue, "craignant d'être assimilé à une mobilisation dont les motifs et les objectifs restent peu clairs", note le Wall Street Journal. Le parti pourrait en effet perdre "les électeurs modérés, ceux de la classe moyenne, ou les donateurs démocrates plus aisés", en soutenant trop ouvertement les manifestants "plus radicaux", affirme le quotidien. Comparant ainsi la politique du camp Obama à un "puzzle populiste", le Wall Street Journal note que le Parti démocrate "cherche à absorber l'énergie du mouvement Occupons Wall Street sans se risquer à un débat sur la lutte des classes".

"IRRESPONSABILITÉ" DES DÉMOCRATES

Les républicains de leur côté cherchent à exploiter le côté "radical" des manifestations pour rallier les modérés à leur cause. La chaîne Fox News, connue pour ses prises de position ancrées à droite, donne ainsi la parole à Peter King, élu républicain de la troisième circonscription new-yorkaise, qui souligne "l'indécence" des déclarations d'Obama. "On devrait plutôt dénoncer ces manifestants, ils sont dans l'illégalité et ne desservent aucune cause réelle. Et le fait que le président ou qui que ce soit d'autre leur accorde du crédit est une chose tout aussi irresponsable", fulmine ainsi l'élu.

Plus nuancées, certaines voix républicaines cherchent également à attirer les anti-Wall Street dans leur camp. "Nous comprenons la frustrations des gens face aux mesures économiques prises par Obama, mais ce n'est pas en manifestant que nous parviendrons à créer des emplois", explique ainsi un porte-parole du candidat à la primaire républicaine, Rick Perry, dans le Wall Street Journal.

QUEL AVENIR POUR LE MOUVEMENT ?

Si les médias américains ont mis du temps à s'intéresser à la mobilisation, ils s'interrogent désormais sur son avenir. "Les manifestations ont pris de l'ampleur en seulement deux semaines, et les déclarations du président peuvent constituer une preuve que ces rassemblements se transforment peu à peu en un mouvement politique", souligne ainsi le Chicago Tribune.

Mais la poursuite du mouvement reste imprévisible, rappellent à l'unisson les journaux américains. Le mouvement anti-Wall Street reste encore une nébuleuse mouvante qui aura du mal à s'inscrire dans le paysage politique américain actuel. D'autant que la mobilisation n'est pas sans contradiction. Non sans ironie, The Christian Science Monitor note ainsi que les anti-Wall Street "fustigent les grands patrons, mais ont pleuré Steve Jobs", le fondateur d'Apple décédé mercredi 6 octobre. Sur le réseau social Twitter – principal outil du mouvement – le compte officiel des manifestants a ainsi écrit "beaucoup de membres du mouvement respectait Steve Jobs, et il nous manquera". Plus tard, une manifestante écrivait même, sous le mot-clé dédié à la mobilisation "RIP au génie créatif qui a contribué à rendre TOUS ces mouvements possibles".

Charlotte Chabas

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 14:09

LEMONDE.FR avec Reuters | 07.10.11 | 08h21   •  Mis à jour le 07.10.11 | 14h47

 
 

 

A Los Angeles, le 6 octobre 2011.

A Los Angeles, le 6 octobre 2011.AFP/DAVID MCNEW

Les manifestants qui s'élèvent contre le système financier américain et les inégalités économiques sous le nom Occupy Wall Street ont gagné du terrain, jeudi 6 octobre, aux Etats-Unis et ont trouvé des soutiens au sommet même de l'Etat. "Ces manifestants expriment une suspicion plus largement partagée envers la manière dont fonctionne notre système financier", a déclaré, jeudi 6 octobre, le président américain, Barack Obama. Pour le vice-président Joe Biden, "les Américains ne pensent pas que le système est juste".

Depuis le rassemblement initial des "indignés" de Wall Street le 17 septembre, les protestations se multiplient dans les villes américaines. Des rassemblements ont eu lieu à Tampa, Trenton, Jersey city, Philadelphie, Norfolk, Chicago, Saint Louis, Houston, San Antonio, Austin, Nashville, Portland, Seattle et Los Angeles.

Lors de la manifestation de mercredi à New York, des syndicats ont rallié les rangs du cortège, ce qui laisse à penser que le mouvement pourrait encore prendre de l'ampleur. Près de 5 000 personnes ont formé le cortège, ce qui en fait le défilé le plus important depuis le début du mouvement.

"Ce n'est que le début, prédit à Philadelphie un cadre dans une société de transport. Les camionneurs vont apporter leur soutien de ville en ville." Dans la ville, un millier de personnes ont arboré des pancartes où l'on pouvait lire sur l'une d'entre elles "Je ne pensais pas que 'par le peuple, pour le peuple' représentait 1 % [de la population]".

A Los Angeles, une centaine de protestataires se sont réunis devant la Bank of America dans le centre-ville, tandis que d'autres ont essayé de monter une tente. Onze personnes ont été arrêtées après avoir refusé de démonter ce qu'ils avaient pu assembler.

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 15:15

L'humanité - 06 octobre 11 -

 

Expression d’un immense malaise social, le mouvement Occupy Wall Street recevait l’appui à New York d’une manifestation d’étudiants et de plusieurs fédérations syndicales.

États-Unis, correspondance. «Nous sommes les 99 % de la population. Et nous voulons que les choses changent. » Avec ce cri de ralliement et après trois semaines de présence dans le quartier de la finance de New York, le mouvement Occupy Wall Street (OWS) commence à faire des émules aux États-Unis. Le rassemblement de ces quelques centaines d’Indignés (comme en Espagne) installés, avec tentes et pancartes, dans le square propret de Zuccotti Park, aménagé en bordure nord du quartier des banques et de la Bourse, vite rebaptisée de son ancien nom de Liberty Square (et qui, appartient… à une société immobilière et a été nommée d’après son patron), s’étend désormais à d’autres villes. Cristallisant le très fort mécontentement qui monte ces derniers temps dans la population notamment jeune, frappée par un très fort chômage (officiellement à 9,1 % et en réalité à plus de 16,5 %, soit plus de 25 millions de personnes), cette protestation de rue, née hors des partis politiques, s’étend à d’autres grandes cités comme Boston, Chicago, Los Angeles, Seattle et bientôt Washington.

Malgré des violences policières et l’arrestation de 700 manifestants cette semaine, partout de jeunes citadins, écrasés depuis l’élection d’Obama par la crise et par l’activisme tous azimuts du mouvement réactionnaire du Tea Party, semblent relever la tête. Appuyé par des intellectuels de renom – comme le cinéaste Michael Moore ou le prix Nobel d’économie Joseph Stieglitz –, le mouvement affine son discours qui cible les vrais problèmes de la société. « Il faut arrêter le pouvoir absolu de l’argent et des lobbies sur notre sphère politique » (phénomène qui gangrène la démocratie américaine – NDLR ). « Nous voulons des emplois, un avenir et aussi davantage de justice économique et sociale »... les slogans, dans un langage nouveau pour les états-unis, sont ainsi lancés pour qui veut les entendre par un des représentants d’OWS, Matt Segal.

Si les démocrates se tâtent toujours pour savoir comment s’y prendre avec ce mouvement, les syndicats et les étudiants, effrayés par le brutal darwinisme social et économique affiché par le Parti républicain et ses candidats, ont, eux, décidé d’entrer dans la danse. Mercredi, en fin d’après-midi à New York, une manifestation nationale d’étudiants (contre l’explosion des frais universitaires qui discrimine et provoque un lourd endettement des diplômés) ainsi que des manifestants syndicaux (issus de la communication, CWA, des transports, TWU, et même des métallos, USW) sont venus se joindre aux OWS. « Notre erreur a été de ne pas nous mobiliser en 2008-2009 et de laisser faire politiciens et financiers. J’espère que la leçon a été comprise », regrettait le responsable new-yorkais du TWU, John Samuelson, en annonçant le ralliement syndical de mercredi.

Ramine Abadie

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 15:07

 

Watch live streaming video from globalrevolution at livestream.com
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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 22:58

Bonjour à tou(te)s
>la soupe va finir par être salée si je rajoute également
mon grain de sel. Mais je  me jette à l'eau car il me semble que le
débat que vous avez entamé est central.
>Le frémissement on le sent il est là, mais il faut qu'il
se cristallise et je me demande si un des principaux problèmes que nous
rencontrons n'est pas de refaire naitre l'espoir.
>On nous bassine tellement que l'Europe, la
Mondialisation nous empêchent de changer quoi que ce soit à ce système qui amène
directement l'Humanité droit dans le mur, a longueur de JT, de Manchettes
 journaux, il n'est question  que des marchés financiers sur
lesquels nous n'avons aucune prise, de crise gravissime, et tout ça pourquoi?
: pour nous tétaniser, nous empêcher de penser à autre chose qu'à la crise,
à l'effondrement des cours de la bourse.
>Pendant ce temps là 50 grands détenteurs de capitaux
forment une "super entité" qui mène le monde : www.bastamag.net/article1719.html
nous dévalisent! Pendant que nous sommes hypnotisés par les crises qu'ils
nous imposent , pendant que nous avons le regard fixé sur la prochaine lame de
fond qui disent ils menace de nous emporter, ils nous font les poches, et
renforcent leur pouvoir avec leurs valets formés à l'ENA, Harward, Hec et
toutes les ""business School", ou Centrale : Lire ou relire "La Stratégie du
choc" de Naomi Klein qui décrit ce processus.
>Ce sont ces supers entités qu'il faut
nommer et désigner comme nos ennemies.
>Nous devons trouver les moyens qui
permettraient de redonner de l'espoir, des perspectives aux citoyens qui
ont la conscience de ce qui arrive, mais qui ne voient pas comment ils
pourraient commencer à changer les choses ici et
maintenant.
>Ces espaces qui sont ouverts par les
Indignés, par les collectifs qu'ils soient de Schiste ou autre sont une nouvelle
voie qui s'ouvre,  qui permet la réappropriation du débat en dehors des
carcans et des stratégies partisanes qui ne font plus recettes car elles ne
mènent nulle part ( Appareils politiques, syndicaux). Les lendemains qui
chantent qu'elles  nous promettent sont tellement lointains
et tellement proches de ce que nous vivons  que personne ne peux s'y
projeter.
>Je ne veux surtout pas dire qu'il faut
déserter le combat syndical ou politique, mais je pense  que si on le fait,
il faut y aller sans illusion afin d'en profiter pour ouvrir des
perspectives vers les mouvements citoyens qui se créent.

>Il me semble que les potentialités
qu'ouvrent des mouvements comme les AMAP, les jardins partagés, les Sels, les
Indignés, les collectifs de toutes sorte, qui peuvent s'intégrer dans une
perspective plus large comme Territoires en transition, alliés avec des actions
d'éducation populaire, permettant de nourrir les débats et la compréhension du
monde dans lequel nous vivons, permettraient une émancipation citoyenne, tout en
créant du lien, de la solidarité dans les territoires de vie ou de travail,
et redonneraient de l'espoir par les modifications qu'ils peuvent
induire dans nos vies, en recréant du lien que nos ennemis n'ont de cesse de
détruire depuis 30 ou 40 ans.
>L'Homme est un être social par essence, il
est devenu ce qu'il est parce qu'il vivait dans un groupe, vouloir le sortir du
groupe le réduire à l'individualité, c'est lui enlever son humanité, c'est
je pense une des raisons du mal être que nous ressentons aujourd'hui. Il me
semble que la montée des combats comme les Indignés , les collectifs de lutte
contre les Gaz de Schiste  qui sont apparus à une vitesse vertigineuse qui
a surpris tout le monde  et sont l'illustration de ce phénomène : la
recherche , le besoin de retrouver du collectif en dehors des carcans et
querelles partisanes.

>La convergence des luttes ne se proclame pas , elle doit se faire dans
l'action, je l'imagine comme des Poupées Russes, les raisons qui font naitre
chaque lutte se situent dans un domaine qui est lui même la conséquence d'un
autre, qui est lui même....Ainsi toutes les luttes peuvent converger
.
>Cherchons comment les relier entre elles,
et comment les faire vivre ensemble, il me semble que c'est cela Territoires ou
Villes en transition. En partant d'un combat pour changer notre vie ici et
maintenant, nous avons la possibilité de nous ré-emparer du pouvoir de
faire que nous avons dans nos territoires et là, je pense 
nous y trouverons l'espoir et les forces que nous cherchons pour aller plus
loin. Il me semble enfin que ce mouvement par ses propositions de fonctionnement
,  par les outils qu'il nous donne ouvre des perspectives dans le domaine
d'un fonctionnement démocratique.
>J'arrête car je vous lasse.. si si je
l'imagine.
>A bientôt pour une proposition de
rencontre ... collective.
>Christian

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