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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 00:05

Bastamag - Par Ivan du Roy (19 septembre 2011)


Certaines débouchent sur des revendications, voire des révolutions. La plupart s’éteignent aussi vite qu’elles se sont allumées. Une chose est sûre : de Londres à Sidi Bouzid en Tunisie, de Santiago du Chili à Villiers-le-Bel, les émeutes sont devenues un phénomène global. En 2011, on en recense plus de trois par jour. Décryptage avec Alain Bertho, professeur d’anthropologie à l’université Paris 8.

 

Photo : Steve Crane (Afrique du Sud, 2006)

 

Basta ! : Depuis quand travaillez-vous sur les émeutes ? Et pourquoi vous y être intéressé ?

Alain Bertho : Comme beaucoup de gens, j’ai été frappé par ce qui s’est passé en France en novembre 2005. Cela faisait vingt ans que je travaillais sur les banlieues. Connaissant un peu le sujet, habitant moi-même en banlieue et ayant alors passé quelques nuits dehors à observer les événements, j’ai été saisi d’une certaine perplexité. Nous n’avons vu que des ombres. À chaque fois que nous arrivions là où les voitures brûlaient, les acteurs des émeutes étaient déjà partis. Les familles étaient dehors, plus goguenardes qu’apeurées. Nous devinions une certaine empathie. Puis cela s’est arrêté, sans raison particulière, sans se conclure, comme on en a l’habitude dans le cas d’un mouvement social, avec des revendications, des négociations et une fin de conflit. En mars 2006, j’ai suivi le mouvement contre le contrat premier embauche (CPE) devant le lycée de Saint-Denis où étudie mon fils. Il participait au blocage du lycée. Il n’y avait pas d’assemblée générale, pas d’organisation apparente. Tout se faisait par SMS (Twitter et Facebook n’étaient pas encore actifs à l’époque). Les lycéens de Saint-Denis se rendaient peu aux manifestations à Paris. Ils restaient là, affrontant régulièrement les forces de l’ordre, sachant comment brûler des voitures, se défiant des manifestations parisiennes trop assagies. Cela m’a convaincu de travailler sur ce sujet, sur cette génération qui monte et qui, visiblement, exprime de lourds contentieux avec la police, les parents, la société. J’ai regardé d’autres pays, et je me suis aperçu que les scénarios étaient souvent les mêmes, comme en Grèce en décembre 2008, quand le jeune Alexander Grigoropoylos est abattu par un policier. La jeunesse grecque s’en est d’ailleurs prise aux banques, comme une sorte de prémonition.

Les émeutes sont-elles plus nombreuses aujourd’hui ?

En utilisant la même méthodologie (les émeutes recensées par le moteur de recherche Google), on comptabilise en 2008 environ 270 émeutes, tous continents confondus. On passe à 540 en 2009, puis à 1 238 en 2010. Ce chiffre sera dépassé en 2011, puisqu’au 31 août nous en sommes déjà à plus de 1.100. Nous vivons une séquence particulière de très forte fréquence des affrontements, entre populations et autorités, ou entre populations elles-mêmes. Il en était de même au XVIIIe siècle, en 1848 ou en 1917. Avec une grande différence cependant : ces précédentes périodes conflictuelles étaient visibles, et compréhensibles, par les acteurs des émeutes eux-mêmes, grâce aux discours politiques qui les accompagnaient. Pour l’instant, l’actuelle intensification des émeutes n’émerge pas dans l’espace public. Cela demeure une partie immergée de la conflictualité politique. Et quand une émeute est soudainement médiatisée, comme cet été à Londres, on s’en étonne. Pourtant, quelques mois plus tôt, fin 2010, des étudiants britanniques mettaient à sac le siège du parti conservateur ou s’attaquaient à la voiture du prince de Galles. Le Chili est actuellement agité par un mouvement social très dur où les étudiants sont en première ligne. Mais cela n’est pas vu comme un phénomène général.

Santiago (Chili), août 2011 (source)

Au Royaume-Uni, sans considérer que les émeutiers sont des criminels comme le fait le Premier ministre, David Cameron, le leader du Parti travailliste, Ed Miliband, évoque des « émeutes de la cupidité », pendant populaire de la cupidité des banquiers ? Que pensez-vous de ce qualificatif ?

Je conseillerai la lecture de l’œuvre de Jean Nicolas « La Rébellion française : Mouvements populaires et conscience sociale 1661-1789 ». Nous y retrouvons les mêmes modes opératoires dans une situation de grandes inégalités sociales. Les émeutes, les explosions sociales passent par le pillage. Sauf qu’au XVIIIe siècle, on s’en prenait aux greniers à farine et non aux magasins du centre-ville. En quinze ans, les inégalités sociales sont revenues à leur niveau d’il y a un siècle. C’est d’une grande brutalité. On ne peut plus offrir leur part de rêve aux jeunes générations, confrontées à la fois à une régression sociale rapide et à un avenir bouché. En plus, les inégalités sont plus voyantes : tout ce à quoi vous ne pouvez pas accéder s’affiche dans la ville.

Face aux émeutes, les États déploient des moyens répressifs de plus en plus impressionnants : état d’urgence en France en 2005, recours aux témoignages sous X à Villiers-le-Bel, campagne médiatique d’appels à la délation au Royaume-Uni, justice expéditive, menace de suspendre des réseaux de communication… Nos gouvernements ont-il si peur qu’ils sont prêts à en finir avec l’État de droit ?

L’État de droit prend de sérieux coups. Les États sont en pleine crise de légitimité. La matrice de cette crise est évidente : les États sont davantage contraints aujourd’hui par les créanciers anonymes que sont les marchés financiers que par la volonté populaire. La légitimité de leur pouvoir était due au fait qu’ils portaient le bien commun et la solidarité nationale. L’impôt – la mutualisation des ressources pour le bien commun, qui est la base même de la légitimité de l’État – nourrit désormais la machine rentière des marchés financiers. Du coup, les États sont en quête d’une légitimité alternative : la légitimité de la peur vers laquelle tous les régimes penchent de plus en plus. J’ai été surpris par la ressemblance du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy (le 30 juillet 2010) avec celui de David Cameron un an plus tard à Londres. Ils créent une confusion entre la logique de police et celle de guerre : les guerres extérieures sont devenues des opérations de police et les opérations de police intérieure sont présentées comme des opérations de guerre. Cela instaure un affrontement permanent et une logique d’escalade. Car, pour l’État, comment faire autrement que d’être le plus fort sur ce terrain ?

Photo retravaillée par Ystrapilipina (Massachusetts, 2008)

Existe-t-il des signes précurseurs à une émeute et peut-on prévoir son ampleur ?

Les signes précurseurs ne sont pas visibles sur la scène publique. L’éclatement d’une émeute est toujours surprenant, même si les conditions objectives sont souvent là. Des centaines, voire des milliers de gens, oublient le risque qu’ils prennent, en passant à l’acte, au risque d’être blessés ou emprisonnés : le déclencheur doit être émotionnellement fort. L’ampleur que prendra l’émeute n’est jamais donnée d’avance. Juste après les émeutes grecques de 2008, un jeune Noir est tué par la police à Oakland (Californie). La scène est filmée et diffusée. Cela ne donnera lieu qu’à une soirée d’émeute, ce qui peut paraître étonnant compte tenu des antécédents aux États-Unis. Inversement, qui pouvait prévoir qu’une émeute démarrant dans une petite ville tunisienne, Sidi Bouzid, après le suicide d’un jeune marchand ambulant, allait finalement renverser Ben Ali ? L’ampleur que prendra une émeute dépend de sa force émotionnelle et de sa capacité ou non d’agrégation. Au Royaume-Uni, les émeutes du mois d’août n’ont pas débordé au-delà de la jeunesse urbaine issue des catégories populaires. En France, la connexion entre jeunesse étudiante et jeunesse populaire a commencé à se produire pendant le mouvement sur les retraites, mi-octobre 2010, lorsque les lycéens ont rallié la mobilisation. Ils ont été rejoints par une partie des jeunes des quartiers populaires et se sont parfois attaqués aux centres-villes, comme à Lyon.

Les acteurs d’une émeute sont-ils toujours les jeunes ?

Ils en sont les principaux acteurs, partout dans le monde. Au Sénégal, lors des émeutes contre la réforme constitutionnelle voulue par le Président Wade, en juin 2011, tout le pays était derrière les jeunes. La plupart de la presse sénégalaise a applaudi les émeutiers – ce qui change d’ici ! Mais, dans la rue, il n’y avait que les jeunes. On retrouvait côte à côte des jeunes ruraux à peine alphabétisés et des doctorants en informatique. Toutes les jeunesses, qu’elles soient populaires ou étudiantes, pâtissent de l’absence d’avenir et du discours disciplinaire.

Quelles sont les conditions pour qu’une émeute passe de la violence gratuite à une parole politique ?

La volonté d’en découdre est souvent impressionnante, parce qu’il n’y a pas d’autres moyens de dire les choses. C’est différent d’un recours à la violence inscrit dans un projet politique qui accompagne des revendications. Une émeute, du point de vue de ses acteurs, c’est le seul langage. Quand les possibles sont fermés, on va à l’affrontement. Mais si la parole est restituée, la violence peut devenir inutile. L’un des événements importants de l’année 2011 est la portée du printemps arabe, qui dépasse largement les pays concernés. Les émeutes tunisiennes et égyptiennes ont vu la convergence des jeunes chômeurs ruraux, des étudiants, puis des classes moyennes. Le printemps arabe a permis le retour d’une parole politique et la construction d’un mouvement qui a finalement débouché sur une victoire. Le passage à une parole commune, dans laquelle chacun se reconnaît, est possible quand cette convergence a lieu. Nous observons depuis un phénomène de contagion et d’imitation, notamment avec le mouvement des Indignés. À Dakar, les jeunes ont transformé la place Soweto en place Tahrir (la grande place du Caire où se réunissaient les manifestants, ndlr).

Pourquoi cette difficulté à exprimer une parole politique commune ?

Souvent l’espace est verrouillé par des organisations installées et institutionnalisées depuis des décennies : partis politiques, syndicats, associations… La parole politique des nouvelles générations n’aura rien à voir avec ce que nous avons connu. Le mode d’organisation des générations précédentes a en grande partie été déterminé par leur objectif, soit de prendre le pouvoir, soit d’y participer. Les mobilisations politiques que nous observons n’ont pas du tout pour objet de prendre le pouvoir. Les Indignés espagnols, égyptiens ou israéliens portent des exigences vis-à-vis du pouvoir mais demeurent à l’extérieur. Ils veulent un gouvernement obéissant au peuple, comme le souhaitait le sous-commandant Marcos (« gouverner en obéissant ») [1]. Chez les jeunes générations, il n’existe donc pas d’organisations pérennes : ils se mettent ensemble de façon ponctuelle pour un objectif ponctuel. Ces nouvelles formes de parole politique ont été un peu anticipées par les forums sociaux. Les mobilisations classiques, de type syndical et politique, seront confrontées à de nouvelles dynamiques de mobilisation qui les dépasseront largement. Cela s’est esquissé lors du mouvement sur les retraites. Il n’y a plus, aujourd’hui, de conflit social musclé sans que l’on ne voit des palettes ou des pneus qui brûlent. Une manière de dire : « Attention, c’est sérieux. »

« Riot Art » par Olly Denton (West London, 2011)

Quels sont les exemples d’émeutes débouchant sur une transformation politique et sociale ?

Dans ce cas, on ne les appelle plus émeutes mais insurrections ou révolutions. Et on leur donne un nom propre, comme la Prise du Palais d’Hiver (lors de la révolution russe en 1917, ndlr), la Prise de la Bastille, qui commence par des émeutes, ou la Commune de Paris en 1871, quand des Parisiens empêchent l’armée d’enlever des canons à Montmartre. Prémice de Mai 68, le Mouvement du 22 Mars se déclenche après l’arrestation d’un militant qui participe au saccage du siège parisien d’American Express. Ce ne sont plus des émeutes, mais des événements fondateurs d’un tournant historique.

Les émeutes racistes en Europe, telle la chasse aux travailleurs agricoles immigrés perpétrée à Rosarno, en Italie, début 2010, risquent-elle de se multiplier ?

Elles ont aussi tendance à s’intensifier. Récemment, à Palma de Majorque (îles Baléares, Espagne), migrants d’origine nigériane et populations roms se sont affrontés après la mort d’un jeune Nigérian. La situation en Europe est très dangereuse. Son déclin facilite les dynamiques d’exclusion. Dans les discours de Sarkozy ou de Cameron, l’étranger est pointé comme une menace. Cela alimente une logique de guerre civile. Le conflit risque aussi d’être intergénérationnel : il est plus facile de pointer la jeunesse comme un danger quand les moins de 25 ans constituent un quart de la population que lorsqu’ils en représentent plus de la moitié.

Recueilli par Ivan du Roy

Voir le blog d’Alain Bertho (Anthropologie du présent)

Notes

[1] Le sous-commandant Marcos est le porte-parole de l’insurrection zapatiste au Mexique, qui a débuté en 1994, ndlr.

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 23:58

Bastamag - Par Rédaction (12 octobre 2011)


Naomi Klein, journaliste canadienne et auteur de La Stratégie du choc, était invitée à s’exprimer par le mouvement Occupy Wall Street, à New York. Selon elle, ce mouvement va durer, car le combat contre le système économique « injuste et hors de contrôle » prendra des années. Objectif : renverser la situation en montrant que les ressources financières existent, qui permettraient de construire une autre société.



J’ai été honorée d’être invitée à parler [le 29 septembre] devant les manifestants d’Occupons Wall Street. La sonorisation ayant été (honteusement) interdite, tout ce que je disais devait être répété par des centaines de personnes, pour que tous entendent (un système de « microphone humain »). Ce que j’ai dit sur la place de la Liberté a donc été très court. Voici la version longue de ce discours [publiée initialement en anglais dans Occupy Wall Street Journal].

Je vous aime.

Et je ne dis pas cela pour que des centaines d’entre vous me répondent en criant « je vous aime ». Même si c’est évidemment un des avantages de ce système de « microphone humain ». Dites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous redisent, encore plus fort.

Hier, un des orateurs du rassemblement syndical a déclaré : « Nous nous sommes trouvés. » Ce sentiment saisit bien la beauté de ce qui se crée ici. Un espace largement ouvert – et une idée si grande qu’elle ne peut être contenue dans aucun endroit – pour tous ceux qui veulent un monde meilleur. Nous en sommes tellement reconnaissants.

S’il y a une chose que je sais, c’est que les 1 % [les plus riches] aiment les crises. Quand les gens sont paniqués et désespérés, que personne ne semble savoir ce qu’il faut faire, c’est le moment idéal pour eux pour faire passer leur liste de vœux, avec leurs politiques pro-entreprises : privatiser l’éducation et la Sécurité sociale, mettre en pièces les services publics, se débarrasser des dernières mesures contraignantes pour les entreprises. Au cœur de la crise, c’est ce qui se passe partout dans le monde.

Et une seule chose peut bloquer cette stratégie. Une grande chose heureusement : les 99 %. Ces 99 % qui descendent dans les rues, de Madison à Madrid, en disant : « Non, nous ne paierons pas pour votre crise. »

Ce slogan est né en Italie en 2008. Il a ricoché en Grèce, en France, en Irlande, pour finalement faire son chemin jusqu’à l’endroit même où la crise a commencé.

« Pourquoi protestent-ils ? » demandent à la télévision les experts déroutés. Pendant ce temps, le reste du monde demande : « Pourquoi avez-vous mis autant de temps ? », « On se demandait quand vous alliez vous manifester ». Et la plupart disent : « Bienvenus ! »

Beaucoup de gens ont établi un parallèle entre Occupy Wall Street et les manifestations « antimondialisation » qui avaient attiré l’attention à Seattle en 1999. C’était la dernière fois qu’un mouvement mondial, dirigé par des jeunes, décentralisé, menait une action visant directement le pouvoir des entreprises. Et je suis fière d’avoir participé à ce que nous appelions alors « le mouvement des mouvements ».

Mais il y a aussi de grandes différences. Nous avions notamment choisi pour cibles des sommets internationaux : l’Organisation mondiale du commerce, le FMI, le G8. Ces sommets sont par nature éphémères, ils ne durent qu’une semaine. Ce qui nous rendait nous aussi éphémères. On apparaissait, on faisait la une des journaux, et puis on disparaissait. Et dans la frénésie d’hyperpatriotisme et de militarisme qui a suivi l’attaque du 11 Septembre, il a été facile de nous balayer complètement, au moins en Amérique du Nord.

Occupy Wall Street, au contraire, s’est choisi une cible fixe. Vous n’avez fixé aucune date limite à votre présence ici. Cela est sage. C’est seulement en restant sur place que des racines peuvent pousser. C’est crucial. C’est un fait de l’ère de l’information : beaucoup trop de mouvements apparaissent comme de belles fleurs et meurent rapidement. Parce qu’ils n’ont pas de racines. Et qu’ils n’ont pas de plan à long terme sur comment se maintenir. Quand les tempêtes arrivent, ils sont emportés.

Être un mouvement horizontal et profondément démocratique est formidable. Et ces principes sont compatibles avec le dur labeur de construction de structures et d’institutions suffisamment robustes pour traverser les tempêtes à venir. Je crois vraiment que c’est ce qui va se passer ici.

Autre chose que ce mouvement fait bien : vous vous êtes engagés à être non-violents. Vous avez refusé de donner aux médias ces images de fenêtres cassées ou de batailles de rue qu’ils attendent si désespérément. Et cette prodigieuse discipline de votre côté implique que c’est la brutalité scandaleuse et injustifiée de la police que l’histoire retiendra. Une brutalité que nous n’avons pas constatée la nuit dernière seulement. Pendant ce temps, le soutien au mouvement grandit de plus en plus. Plus de sagesse.

Mais la principale différence, c’est qu’en 1999 nous prenions le capitalisme au sommet d’un boom économique frénétique. Le chômage était bas, les portefeuilles d’actions enflaient. Les médias étaient fascinés par l’argent facile. À l’époque, on parlait de start-up, pas de fermetures d’entreprises.

Nous avons montré que la dérégulation derrière ce délire a eu un coût. Elle a été préjudiciable aux normes du travail. Elle a été préjudiciable aux normes environnementales. Les entreprises devenaient plus puissantes que les gouvernements, ce qui a été dommageable pour nos démocraties. Mais, pour être honnête avec vous, pendant ces temps de prospérité, attaquer un système économique fondé sur la cupidité a été difficile à faire admettre, au moins dans les pays riches.

Dix ans plus tard, il semble qu’il n’y ait plus de pays riches. Juste un tas de gens riches. Des gens qui se sont enrichis en pillant les biens publics et en épuisant les ressources naturelles dans le monde.

Le fait est qu’aujourd’hui chacun peut voir que le système est profondément injuste et hors de contrôle. La cupidité effrénée a saccagé l’économie mondiale. Et elle saccage aussi la Terre. Nous pillons nos océans, polluons notre eau avec la fracturation hydraulique et le forage en eaux profondes, nous nous tournons vers les sources d’énergie les plus sales de la planète, comme les sables bitumineux en Alberta. Et l’atmosphère ne peut absorber la quantité de carbone que nous émettons, créant un dangereux réchauffement. La nouvelle norme, ce sont les catastrophes en série. Économiques et écologiques.

Tels sont les faits sur le terrain. Ils sont si flagrants, si évidents, qu’il est beaucoup plus facile qu’en 1999 de toucher les gens, et de construire un mouvement rapidement.

Nous savons tous, ou du moins nous sentons, que le monde est à l’envers : nous agissons comme s’il n’y avait pas de limites à ce qui, en réalité, n’est pas renouvelable – les combustibles fossiles et l’espace atmosphérique pour absorber leurs émissions. Et nous agissons comme s’il y avait des limites strictes et inflexibles à ce qui, en réalité, est abondant – les ressources financières pour construire la société dont nous avons besoin.

La tâche de notre époque est de renverser cette situation et de contester cette pénurie artificielle. D’insister sur le fait que nous pouvons nous permettre de construire une société décente et ouverte, tout en respectant les limites réelles de la Terre.

Le changement climatique signifie que nous devons le faire avant une date butoir. Cette fois, notre mouvement ne peut se laisser distraire, diviser, épuiser ou emporter par les événements. Cette fois, nous devons réussir. Et je ne parle pas de réguler les banques et d’augmenter les taxes pour les riches, même si c’est important.

Je parle de changer les valeurs sous-jacentes qui régissent notre société. Il est difficile de résumer cela en une seule revendication, compréhensible par les médias. Et il est difficile également de déterminer comment le faire. Mais le fait que ce soit difficile ne le rend pas moins urgent.

C’est ce qui se passe sur cette place, il me semble. Dans la façon dont vous vous nourrissez ou vous réchauffez les uns les autres, partageant librement les informations et fournissant des soins de santé, des cours de méditation et des formations à « l’empowerment ». La pancarte que je préfère ici, c’est : « Je me soucie de vous. » Dans une culture qui forme les gens à éviter le regard de l’autre et à dire : « Laissez-les mourir », c’est une déclaration profondément radicale.

Quelques réflexions finales. Dans cette grande lutte, voici quelques choses qui ne comptent pas :

- Comment nous nous habillons,
- Que nous serrions nos poings ou faisions des signes de paix,
- Que l’on puisse faire tenir nos rêves d’un monde meilleur dans une phrase-choc pour les médias.

Et voici quelques petites choses qui comptent vraiment :
- Notre courage,
- Notre sens moral,
- Comment nous nous traitons les uns les autres.

Nous avons mené un combat contre les forces économiques et politiques les plus puissantes de la planète. C’est effrayant. Et tandis que ce mouvement grandit sans cesse, cela deviendra plus effrayant encore. Soyez toujours conscients qu’il y a aura la tentation de se tourner vers des cibles plus petites – comme, disons, la personne assise à côté de vous pendant ce rassemblement. Après tout, c’est une bataille qui est plus facile à gagner.

Ne cédons pas à la tentation. Je ne dis pas de ne pas vous faire mutuellement des reproches. Mais cette fois, traitons-nous les uns les autres comme si on prévoyait de travailler ensemble, côte à côte dans les batailles, pour de nombreuses années à venir. Parce que la tâche qui nous attend n’en demandera pas moins.

Considérons ce beau mouvement comme s’il était la chose la plus importante au monde. Parce qu’il l’est. Vraiment.

Naomi Klein, le 6 octobre 2011

Discours publié dans Occupied Wall Street Journal. A lire : le blog de Naomi Klein (en anglais).

Traduction : Agnès Rousseaux / Basta !

Photos : © Source, Kelly Davis, Mar is Sea Y

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 23:31
  • Sudpresse 
  • mercredi 12 octobre 2011 - Saint Wilfried

 

Les enfants manifestent à Wall Street

PHOTO NEWS

Compléments d'informations

Des enfants d'une école de Brooklyn rejoignent le mouvement "Occupy Wall Street movement" à New-York pour manifester avec les adultes qui se révoltent contre le manque de justice sociale et économique américaine et mondiale.

Rédaction en ligne

Publié le 12/10 à 12h14

Ce mouvement de protestation qui s'est auto-proclamé "Les 99%" a débuté le 17 septembre dernier.

Les petites têtes blondes y vont très motivées avec leurs affiches sur lesquelles on peut lire: "Do you care about the world", autement en dit en langage moins polissé: "Qu'en avez-vous à foutre du monde?"

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 22:42

http://www.legrandsoir.info/slavoj-zizek-allocution-a-liberty-place-occupy-wall-street-impose-magazine.html
12 octobre 2011
Slavoj ZIZEK

Ils disent que nous sommes des perdants, mais les véritables perdants sont là-bas à Wall Street. Ils ont été sauvés avec des milliards de notre argent. Ils nous appellent des socialistes, mais il y a toujours du socialisme pour les riches. Ils disent que nous ne respectons pas la propriété privée, mais lors de la crise financière de 2008, plus de propriété privée durement acquis a été détruite que tout ce que nous aurions pu détruire nous mêmes en nous y consacrant jour et nuit pendant des semaines. Ils disent que nous sommes des rêveurs. Mais les véritables rêveurs sont ceux qui pensent que les choses peuvent continuer ainsi indéfiniment. Nous ne sommes pas des rêveurs. Nous sommes en train de nous réveiller d’un rêve qui se transforme en cauchemar.
Nous ne détruisons rien. Nous ne faisons que constater comment le système se détruit lui-même. Nous connaissons tous cette scène classique dans les dessins animés. La chat arrive au bord d’un précipice mais continue de marcher, en ignorant qu’il n’y a rien en dessous. Ce n’est que lorsqu’il regarde vers le bas, et qu’il s’en rend compte, qu’il tombe. C’est ce qui nous arrive ici. Nous disons à ces types à Wall Street : « hé, regardez en bas ! »
Au milieu du mois d’avril 2011, le gouvernement chinois a interdit à la télé, au cinéma et dans les livres toutes les histoires qui parlent d’une réalité alternative ou de voyage dans le temps. C’est bon signe pour la Chine. Ces gens rêvent encore d’alternatives, alors il faut interdire ces rêves. Ici, nous n’avons pas besoin d’une prohibition parce que le système dirigeant a réprimé même notre capacité de rêver. Regardez ces films que nous voyons tout le temps. Il vous est facile d’imaginer la fin du monde. Une astéroïde détruit toute vie sur terre et ainsi de suite. Par contre, vous n’arrivez pas à imaginer la fin du capitalisme.
Alors que faisons-nous ici ? Laissez-moi vous raconter une merveilleuse vieille blague de l’époque communiste. Un Allemand de l’Est est envoyé travailler en Sibérie. Il sait que son courrier serait ouvert par les censeurs, alors il dit à ses amis : « Mettons-nous d’accord sur un code. Si ma lettre est rédigée à l’encre bleue, ce qu’elle raconte est vraie. Si elle est rédigée à l’encre rouge, elle est fausse. » Au bout d’un mois, ses amis reçoivent leur première lettre, écrite à l’encre bleue. La lettre dit ceci : « Tout est merveilleux ici. Les magasins sont pleins de bons produits. Les cinémas passent de bons films occidentaux. Les appartements sont grands et luxueux. La seule chose qui manque ici c’est l’encre rouge. » C’est ainsi que nous vivons. Nous avons toutes les libertés que nous voulons. Mais ce qui nous manque c’est l’encre rouge : le langage pour exprimer notre non-liberté. La manière que nous avons appris à parler de la liberté – la guerre contre le terrorisme et ainsi de suite – falsifie la liberté. Et c’est cela que vous êtes en train de faire ici. Vous nous donnez à tous de l’encre rouge.
Il y a un danger. Ne tombez pas amoureux de vous-mêmes. Nous passons un bon moment ici. Mais rappelez-vous, les carnavals ne coûtent pas très cher. Ce qui compte, c’est le lendemain, lorsque nous serons tous retournés à nos vies quotidiennes. Est-ce que quelque chose aura changé ? Je ne veux pas que vous-vous souveniez de ces journées comme, vous savez, du genre « Oh, nous étions jeunes et c’était merveilleux. » Souvenez-vous que notre message essentiel est « nous avons le droit de réfléchir aux alternatives. » Si la règle est brisée, nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes. Mais le chemin est long. Il a de véritables problèmes à résoudre. Nous savons ce que nous ne voulons pas. Mais que voulons-nous ? Quelle organisation sociale pourrait remplacer le capitalisme ? Quel genre de nouveaux dirigeants voulons-nous ?
Rappelez-vous : ce n’est pas la corruption ou la cupidité qui est le problème. C’est le système qui est le problème. C’est lui qui vous oblige à être corrompu. Méfiez-vous non seulement de vos ennemis, mais aussi de vos faux amis qui sont déjà à l’oeuvre pour diluer le processus en cours. De même qu’on vous offre du café sans caféine, de la bière sans alcool, de la crème glacée sans matière grasse, ils vont tenter de transformer ceci en une protestation inoffensive, morale. Une processus décaféiné. Mais la raison de notre présence ici est que nous en avons assez d’un monde où, pour recycler des cannettes de Coca, vous donnez quelques dollars à la charité, ou vous achetez un cappuccino à Starbucks où les 1% reversés à des enfants affamés du tiers-monde suffisent pour s’acheter une bonne conscience. Après avoir sous-traité le travail et la torture, et que nous sommes en train de sous-traiter nos vies amoureuses aux agences matrimoniales, nous avons sous-traité aussi notre engagement politique. Nous voulons le reprendre.
Nous ne sommes pas des Communistes si le communisme désigne un système qui s’est effondré en 1990. Rappelez-vous que ces communistes là sont aujourd’hui les capitalistes les plus efficaces et impitoyables. En Chine, il y a un capitalisme encore plus dynamique que votre capitalisme américain, et il n’a pas besoin de démocratie. Cela signifie que lorsque vous critiquez le capitalisme, ne cédez pas au chantage que vous seriez contre la démocratie. Le mariage entre démocratie et capitalisme est brisé Le changement est possible.
Qu’est-ce qui nous paraît possible, aujourd’hui ? Observez les médias. D’un côté, en matière de technologie et de sexualité, tout paraît possible. On peut aller sur la lune, devenir immortel grâce à la biogénétique, avoir du sexe avec n’importe qui et n’importe quoi. Mais regardez du côté de la société et de l’économie. Là, presque tout devient impossible. Vous voulez augmenter un peu les impôts pour les riches ? Ils vous répondent que c’est impossible, que nous perdrions notre compétitivité. Vous voulez plus d’argent pour la santé ? Ils répondent « impossible, cela nous entraînerait vers un état totalitaire. » Il y a quelque chose qui ne va pas dans le monde, où on nous promet l’immortalité mais où on vous interdit de dépenser plus pour la santé. Il faudrait peut-être redéfinir nos priorités. Nous ne voulons pas un meilleur niveau de vie, nous voulons une meilleure qualité de vie. Si nous sommes Communistes, c’est uniquement dans le sens que le peuple nous importe. Le peuple de la nature. Le peuple des privatisés par la propriété intellectuelle. Le peuple de la biogénétique. C’est pour cela, et uniquement pour cela, que nous devrions nous battre.
Le communisme a totalement échoué, mais les problèmes du peuple demeurent. Il nous disent que nous ne sommes pas des Américains. Mais il faut rappeler quelque chose à ces fondamentalistes conservateurs qui prétendent être les véritables Américains : qu’est-ce que Christianisme ? C’est le saint esprit. Qu’est-ce le saint esprit ? C’est une communauté égalitaire de croyants reliés par leur amour des uns pour les autres, et qui n’ont que leur liberté et leur responsabilité pour y parvenir. Dans ce sens, le saint esprit est présent ici. Et là-bas à Wall Street, ce sont des païens qui vénèrent leurs idoles blasphématoires.
Il vous suffit d’avoir de la patience. La seule chose que je crains, c’est qu’un jour nous rentrions tous chez nous pour nous réunir ensuite une fois par an, pour boire des bières et pour nous remémorer avec nostalgie « ah, quel bon moment nous avons passé là-bas ». Promettez-vous que ça ne sera pas le cas. Nous savons que souvent les gens désirent quelque chose sans vraiment le vouloir. N’ayez pas peur de vraiment vouloir ce que vous désirez.
Merci beaucoup.
Slavoj Žižek
traduction "à mon avis, il n’a pas voté aux primaires du Parti Socialiste celui-là" par VD pour le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles.


Slavoj Žižek (prononciation : /slaˈvɔj ʒiˈʒɛk/), né le 21 mars 1949 à Ljubljana, en Slovénie, est un philosophe et psychanalyste slovène de tradition continentale.
Il a reçu son doctorat de philosophie de l'Université de Ljubljana et a étudié la psychanalyse à l'Université de Paris VIII avec Jacques-Alain Miller et François Regnault. Chercheur post-doctoral à l'Institut de sociologie de l'Université de Ljubljiana, il est régulièrement invité dans des universités, particulièrement aux États-Unis (Columbia, Princeton, New School for Social Research, New York et Michigan).
Il est connu pour son utilisation des travaux de Jacques Lacan sous l'angle de la culture populaire ainsi que pour ses analyses de Hegel. En plus de son travail comme interprète de la psychanalyse lacanienne, il a écrit sur divers sujets comme le fondamentalisme, la tolérance, le politiquement correct, la mondialisation, la subjectivité, les droits de la personne, le mythe, le cyberespace, le postmodernisme, le multiculturalisme, le marxisme ou encore sur des personnalités comme Lénine, David Lynch ou Alfred Hitchcock. Outre Hegel et Lacan, Zizek cite souvent des philosophes français de gauche tels que Jacques Rancière, Etienne Balibar, Gilles Deleuze ou encore Alain Badiou, et a formulé une critique de Carl Schmitt.
Personnalité des mouvements alternatifs slovènes, il s'est présenté en 1990 comme candidat du parti Démocratie libérale slovène (Liberalna Demokracija Slovenije, centriste) à la première élection présidentielle libre qui a précédé l'indépendance de son pays en 1991.


Appel international du 15 octobre
http://15october.net/fr/
dimanche 9 octobre 2011
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Le 15 octobre des gens du monde entier descendront dans les rues et sur les places. De l’Amérique à l’Asie, de l’Afrique à l’Europe, ces personnes se mobilisent pour réclamer leurs droits et exiger une vraie démocratie. Maintenant il est temps de nous réunir dans une protestation mondiale non-violente.
Le pouvoir en place travaille au profit de quelques-uns en ignorant aussi bien la volonté de la majorité que le prix humain et environnemental que nous payons. Cette situation intolérable doit cesser.
 
Unis d’une seule voix, nous allons faire savoir aux politiciens, et aux élites financières qu’ils servent, que c’est à nous, le peuple, de décider de notre avenir.
Nous ne sommes pas des marchandises entre leurs mains, ni entre celles des banquiers, qui ne nous représentent pas.
Le 15 octobre nous nous rencontrerons dans les rues afin d’initier le changement mondial que nous voulons. Nous allons manifester pacifiquement, débattre et nous organiser jusqu’à l’obtenir.
Il est temps de nous unir. Il est temps pour eux de nous écouter.


Peuples du monde, mobilisez-vous le 15 Octobre !
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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:36
Libérartion - Hier à 0h00 (Mis à jour à 17:05)
Depuis des semaines, des campeurs dénoncent à New York l’emprise de la finance. Témoignages d’Américains en colère.


Par Texte Fabrice Rousselot, correspondant à New York Photos Pascal Perich

Chris Cobb. (Pascal Perich)

Il est 10 heures du matin et une première réunion à ciel ouvert a lieu à Zuccotti Park, à quelques encablures du New York Stock Exchange, dans le sud de Manhattan. Une fille habillée de noir lance l’ordre du jour : «Comment mieux faire passer nos revendications auprès du plus grand nombre ?» Tout autour, des sacs de couchage. Mais, depuis plus de trois semaines qu’ils sont là, les 500 manifestants de la «campagne pour occuper Wall Street» se sont organisés. Il y a un coin cuisine, un coin repas, un coin pour les médias. Le mouvement, surtout, s’est étendu à tous les Etats-Unis.

Ce week-end, des manifestations, soutenues par les syndicats, ont eu lieu dans une soixantaine de villes comme Boston, Chicago, San Francisco ou Baltimore. Avec, à chaque fois, quelques centaines ou quelques milliers de personnes dans la rue. Les revendications sont multiples, mais tous rejettent les inégalités et disent réagir face à la crise et à l’emprise du monde de la finance sur la société. «C’est antiaméricain», a réagi dimanche le candidat à l’investiture républicaine, Herman Cain.

Pourtant, il y a là beaucoup de jeunes, mais aussi des Américains de tous âges venus dire leur inquiétude devant le marasme économique et le chômage. Ils affirment que cette vague est le début d’une large contestation. Rencontre avec six de ces Indignés de l’Amérique.

 «Des banques totalement déconnectées de la réalité»

Robert Segal, 47 ans, ex-technicien, vendeur de vins:

«Quand j’étais dans l’informatique, à la fin des années 90, j’ai travaillé pendant longtemps pour des établissements financiers à Wall Street. Pour moi, Wall Street ne signifiait pas grand-chose, je ne me rendais pas compte. Désormais, c’est le symptôme du malaise. Avec des banques totalement déconnectées de la réalité, qui ont provoqué la crise des subprimes et qui jouent avec le sort de millions de personnes comme on joue au casino. J’ai perdu mon emploi dans une boutique de vins de Brooklyn en décembre dernier, et rien ne s’est présenté depuis. La crise est là, et elle ne partira pas toute seule. Il faut faire quelque chose, participer à un mouvement de masse pour changer de direction. Je ne crois plus au gouvernement. Nous sommes dans un système politique avec deux partis corrompus qui se marquent à la culotte et sont dans une impasse. Je suis installé ici, et je n’ai aucune intention de partir. D’ailleurs, j’ai un tableau à côté de moi que je réactualise tous les jours. Jusqu’à présent, on a reçu 35 000 dollars [environ 25 700 euros] de dons. Pas mal, non?»

«Ma génération n’a plus d’illusions, pas d’avenir»

 

Anj Ferrara, 24 ans, peintre et sculptrice:

«Quand j’ai entendu parler de ce mouvement, je suis venue tout de suite car ce que j’entends ici est en totale adéquation avec ce que je pense. Ce que l’on vit aujourd’hui est le début d’un processus qui doit aboutir à une nouvelle forme de réflexion démocratique. Je suis d’une génération qui n’a déjà plus d’illusions, qui pense qu’elle n’a pas d’avenir. Nous n’avons aucun droit à la parole en Amérique, les citoyens n’ont aucune voix. Tout est bloqué, et la situation au quotidien est de pire en pire. Il faut que tout le monde se rassemble, que toutes les revendications s’unissent pour que naisse quelque chose. Moi, ici, j’ai décidé de m’occuper de la cuisine et de recruter des gens pour faire des repas. C’est un début, mais c’est comme cela qu’il faut faire. Commencer petit pour devenir grand. Nous sommes déterminés à nous faire entendre et à rester ici autant de temps qu’il le faudra. Cela faisait longtemps que les jeunes cherchaient un moyen de s’exprimer, nous l’avons trouvé.»

«La finance détruit le tissu social de l’Amérique»

Chris Cobb, 41 ans, artiste et journaliste free-lance:

«Je suis là depuis le premier jour, le 17 septembre. Je me suis fabriqué cette fausse caméra de Fox News depuis qu’un journaliste de la chaîne d’information est venu nous filmer ici. Le soir, le reportage qu’il a diffusé ne parlait que de hippies et de marginaux. C’était un mensonge total par rapport à ce que nous représentons. Quelque part, Fox News est l’archétype de ce qui ne va pas dans ce pays. Une chaîne de télévision détenue par le pouvoir de l’argent et qui fait de la propagande sans se préoccuper de l’information. La vérité, c’est que les gens autour de moi en ont assez du système dans lequel on vit, qui est dominé par la finance. C’est la finance qui détruit le tissu social de l’Amérique. Elle a des pratiques illégales, et elle s’est infiltrée partout. Il n’y a pas de solution idéale à la crise que nous traversons. En venant ici, nous essayons de faire réagir les gens dans la rue, nous parlons à la presse pour faire passer le message de changement qui est le nôtre. Il y en a assez des inégalités, il faut que l’Amérique se réveille, et elle ne pourra le faire que si nous savons attirer l’attention. C’est le premier mouvement de société qui se développe grâce aux réseaux sociaux aux Etats-Unis.»

«Nous ne pourrons pas profiter de nos retraites»

Tammy Bick, 50 ans, ancienne secrétaire médicale:

«J’étais secrétaire dans une clinique pour les malades du sida, dans le Connecticut, jusqu’en novembre 2010. J’ai perdu mon emploi à cause de la crise. Je suis venue ici parce que je suis inquiète. J’ai accroché ce panneau autour de mon cou pour dire que je pense que les gens de mon âge ne pourront même pas profiter de leurs retraites tellement l’économie va mal. Cela fait longtemps que ce pays est à la dérive. Il n’y a plus de place pour l’Américain moyen. Seuls les plus puissants peuvent s’en sortir. Les autres ne peuvent plus payer leurs emprunts immobiliers et n’ont plus assez d’argent pour vivre décemment. Pendant ce temps, les banques continuent à distribuer des salaires mirobolants et les bonus qui vont avec. C’est indécent. Je viens seulement d’arriver ici, mais je vais revenir. Et je vais essayer de lancer un mouvement similaire dans ma ville, dans le Connecticut. Je n’ai jamais manifesté de ma vie, mais là, c’en est trop. Ce sont les jeunes qui ont raison. On en a ras le bol et on le dit enfin. Peut-être que quelqu’un va nous entendre…»

«Retrouver un sens de la communauté»

Chris Longenecker, 24 ans, militant anarchiste:

«Je suis de Long Island, mais je vis à Boston depuis six ans. Je suis un anarchiste déclaré, et cette année, avec ma copine, on a décidé de voyager en Amérique pour retrouver un sens de la communauté, voir la différence entre les villes et les campagnes, par exemple. Nous voulons aussi protester partout où nous allons pour montrer notre mécontentement et notre frustration face aux inégalités. Ce qui se passe en ce moment à New York est capital si l’on veut changer la société. Il y a d’abord l’occupation d’une place pour démontrer que nous pouvons vivre sur le mode d’une démocratie horizontale, sans aucun leader. Et puis, nous planifions des manifestations afin de "défier" le système. Depuis presque quatre ans, l’Amérique est en crise et personne n’a rien pu faire. Wall Street est l’épicentre de cette crise. Pourtant, les banques n’ont pas été tenues pour responsables de cet échec lamentable du capitalisme global. On est noyé sous la dette, le chômage est au plus haut, les gens n’ont plus de logement. C’est la même chose en Europe et partout dans le monde. Combien de temps allons-nous tenir ainsi?»

«Barack Obama m’a énormément déçue»

Ketchup, 22 ans, étudiante:

«Ce mouvement marque les fondations d’un monde meilleur dans lequel nous aspirons tous à vivre. Je viens de finir mes études avec un diplôme de théâtre et de communication à Chicago. Mais j’étais à peine sortie de l’université qu’on me disait qu’il n’y avait aucun débouché pour moi. C’est dur d’être confronté à la réalité en Amérique quand on a 20 ans. Les portes n’ont pas eu le temps de s’ouvrir qu’elles sont déjà fermées. Ce que les gens ne veulent pas comprendre, c’est que la colère face à l’injustice et à cette économie dirigée par les riches est en train de monter avec le marasme. Ce n’est pas normal que seuls 1% des Américains, les plus fortunés, décident du sort des 99% autres, et du mien par la même occasion. J’ai lu que 40% des membres du Congrès sont des millionnaires. Ces gens ne me représentent en rien ! Obama m’a énormément déçue. J’ai voté pour lui et je comptais sur lui pour faire souffler ce vent de changement qu’il avait promis. Mais il s’est lui-même pris au piège. Il n’a même pas été capable de sauver Troy Davis [le condamné à mort qui a été exécuté le 21 septembre malgré une campagne de mobilisation internationale, ndlr] alors que tout le monde savait qu’il était innocent.»

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 22:53

LEMONDE.FR avec AFP | 11.10.11 | 22h01

 
 

 

Manifestation des "indignés" à Madrid, le 19 juin 2011.

Manifestation des "indignés" à Madrid, le 19 juin 2011.AFP/JOSE JORDAN

Le collectif "OccupyLSX" (Occupy London Stock Exchange, la Bourse londonienne) a annoncé son intention d'occuper, samedi 15 octobre, la City, le cœur financier de Londres, à l'instar des "indignés" qui ont occupé des lieux emblématiques en Espagne, à Wall Street, à New York, ou en Grèce. Le mouvement de protestation espagnol appelle ce jour-là à une journée d'action mondiale.

"Nous espérons installer un campement dans un lieu sûr, proche de la City", a indiqué à l'AFP Peter Vaughn, un militant du collectif OccupyLSX. Les participants doivent se réunir devant la cathédrale Saint-Paul puis se diriger vers le siège de la Bourse londonienne. "Il n'est pas question d'occuper des bâtiments, mais plutôt de tenir des ateliers, des forums de discussions, de susciter l'enthousiasme", explique Peter, 24 ans, au chômage.

BRISER L'APATHIE GÉNÉRALE

A Londres, une assemblée générale, baptisée "bloquer le pont", s'est tenue dimanche dernier sur le pont de Westminster, attirant qautre cents personnes, selon le site Internet du collectif. L'assemblée générale a invité tous les "indignés" à venir participer samedi à des ateliers sur divers sujets comme "la dette" et à "briser l'apathie générale parmi la jeunesse", selon le site Internet.

"Le mouvement croît d'heure en heure, plus de trois mille cinq cents personnes se sont déjà inscrites sur notre page Facebook pour participer samedi", souligne Peter Vaughn. UK Uncut, un collectif opposé aux coupes budgétaires drastiques décidées par le gouvernement de David Cameron, soutient l'action de samedi, mais comme tous les mouvements d'"indignés", il n'y a ni porte-parole ni direction du mouvement.

Le mouvement de contestation des "indignés" est parti d'Espagne en mai, de la Puerta del Sol, à Madrid, les jeunes Espagnols exprimant leur exaspération face à la crise économique et au chômage, qui touche près de la moitié des 25 ans. Le mouvement a depuis fait tache d'huile, en Europe et aux Etats-Unis notamment, où des manifestants se sont installés depuis trois semaines dans un square près de la Bourse de New York. Selon un site participatif, United for Globalchange, quatre cents "mobilisations" sont prévues samedi dans au moins quarante-cinq pays.

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 22:45
RSR.CH - Mardi, 11 octobre 2011 à 14:32
Environ 3000 manifestants ont participé à une manifestation à Chicago à l'occasion d'une réunion de banquiers. [Scott Olson - AFP]

Environ 3000 manifestants ont participé à une manifestation à Chicago à l'occasion d'une réunion de banquiers. [Scott Olson - AFP]

Des milliers de manifestants ont rallié lundi le centre-ville de Chicago pour protester contre les inégalités économiques. Les contestataires s'inspirent du mouvement des "indignés" de Wall Street qui ont débuté leur protestation à la mi-septembre à New York, la capitale financière des Etats-Unis.

Les organisateurs d'une plate-forme appelé "Standup Chicago" (Chicago debout), qui regroupe des professeurs, des responsables syndicaux et religieux, disent espérer que des milliers de gens prennent part à cinq défilés distincts "pour récupérer nos emplois, nos maisons et nos écoles".

Environ 3000 personnes ont participé à la manifestation de lundi, selon la police. Scandant "nous sommes les 99%" (en référence du 1% des Américains qui accaparent les richesses selon eux), des centaines de manifestants se sont retrouvés devant la réserve fédérale et la chambre de commerce de Chicago.

"Liquidez la Fed"

Parmi les autres slogans, figuraient "Liquidez la Fed (la banque centrale des Etats-Unis)" ou "Pour l'annulation des baisses d'impôts de Bush". "Nous voulons vraiment montrer le rôle qu'a joué le secteur financier (dans la crise)", a dit Adam Kader de "Arise Chicago" (Chicago lève-toi), une association de défense des travailleurs.

Une autre manifestante, Wedad Yassin, étudiante à la Benedictine University, "ne veut plus que les impôts servent à faire la guerre" et désire que davantage de crédits soient alloués à l'éducation.

27 arrestations

Certains protestataires se sont réunis devant le bâtiment où se déroulait une réunion de la Mortgage bankers association of America, tandis que d'autres se sont attroupés devant un hôtel de luxe où se tenait une conférence d'une association financière.

Selon une manifestante, des centaines de manifestants ont pris le risque de se faire arrêter en organisant un "sit-in" sur l'avenue Michigan, la principale artère commerçante de la ville, et de bloquer la circulation. La police en a arrêté 27 qui scandaient "Sauvons nos écoles, sauvons nos maisons!".

ats/pima

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 22:44
Les manifestants se rendront d'immeuble en immeuble pour exiger «une prolongation de l'impôt sur les millionnaires».

Mardi, 11 Octobre 2011 13:29 Le Journal de Montréal

©REUTERS/Shannon Stapleton

NEW YORK - Les «indignés de Wall Street» ont décidé d'étendre leur mouvement aux quartiers huppés de Manhattan avec un défilé prévu dans l'Upper East Side qui abrite les résidences des plus grandes fortunes de la ville et du pays.

Au cours de ce qu'ils ont baptisé la «Tournée des milliardaires», les manifestants ont prévu de se rendre mardi devant les résidences de Rupert Murdoch, patron de News Corp, de Jamie Dimon, patron de JPMorgan Chase, et de celles d'autres dirigeants.

Des centaines de personnes campent depuis le 17 septembre dans un parc proche de Wall Street afin de protester contre le comportement des entreprises sur les marchés boursiers seulement motivées par la perspective de profits rapides.

Environ 700 personnes ont été interpellées lors de défilés dans les rues de New York et une centaine d'autres ont connu la même mésaventure à Boston, mardi.

«Rejoignez-nous dans notre tournée des résidences de dirigeants de banques et d'entreprises qui ne paient pas d'impôts, suppriment des emplois (...) et coulent notre économie tout en continuant à se verser des bonus record», dit un des groupes organisateurs de la manifestation.

Les manifestants se rendront d'immeuble en immeuble «pour exiger des comptes pour les délits commis à Wall Street et une prolongation de l'impôt sur les millionnaires», redevance propre à l'État de New York qui doit être supprimée à la fin de l'année.

Conséquence de l'ampleur prise par le mouvement, Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs, a dû annuler une conférence qu'il prévoyait de donner au Barnard College de New York.

Les étudiants américains ont annoncé des manifestations de solidarité sur 56 campus jeudi et d'importants défilés devraient avoir lieu dans tout le pays pour dénoncer les inégalités économiques, samedi.

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 21:08
A protester shouts her name to people up on the Brooklyn Bridge footbridge after she was arrested during an Occupy Wall Street march in New York October 1, 2011.
 
 
A protester shouts her name to people up on the Brooklyn Bridge footbridge after she was arrested during an Occupy Wall Street march in New York October 1, 2011.

Photograph by: Jessica Rinaldi, Reuters

Organizers of a protest slated to take place on Toronto’s Bay Street later this month say they’re following in the footsteps of American activists who have stormed Wall Street in New York and other U.S. cities in a rally against the global financial system.

Hundreds of people are expected to meet in the heart of Toronto’s financial district, at the intersection of Bay and King streets, on Oct. 15 to prepare for a march two days later as the Toronto Stock Exchange opens that Monday.

Occupy Toronto organizers say they anticipate the protests will roll into the week as the Occupy Wall Street rally in New York enters its third week without any hints of slowing down.

In New York during the weekend, more than 700 protesters were arrested on the Brooklyn Bridge as they defied police and stalled traffic.

Occupy Wall Street began with a call to action on the blog of Vancouver-based advocacy magazine, Adbusters, in July. On Sept. 17, protesters began occupying a park near the New York Stock Exchange.

“We’re the people who catalyzed this thing, but we’re not the people who are running it,” said Adbusters co-founder Kalle Lasn. “The people on the streets who have the guts to sleep out there night after night, those are the people who are really driving it.”

The movement could culminate at the beginning of November where protesters could demand a “Robin Hood” tax on financial transactions from G20 leaders meeting in France, Lasn said.

“The people of the world will rise up and say we want to have a one per cent tax on all financial transactions and we want to have a say on where that money’s spent,” Lasn said.

He predicts the protests in Canada will be more subdued because of the Canadian economy’s relative strength, but, he cautioned, young Canadians are “just as vulnerable and just as worried about their future” as their American counterparts.

The protesters say they are taking their cue from the pro-democracy movements of the Arab Spring that has sprung up across North Africa and the Middle East. They are planning to return to Wall Street on Wednesday.

Canadian protests are also being arranged in Calgary, Vancouver, Victoria, Ottawa, Montreal, Nova Scotia and Newfoundland, according to another website, Occupy Together.

Organizers have asked activists to bring tarps, thermal blankets, sleeping bags, first aid kits and electrical generators to prepare for what could be a weeks-long stakeout akin the actions of protesters in the U.S.

An "indefinite occupation" of Vancouver’s Art Gallery has been scheduled for Oct. 15, with online organizers telling activists bring their tents and sleeping bags.

"It is time to come together and educate each other. We will stand in solidarity with these other movements and we will create a platform for people to speak and . . . provide an audience that will listen," the group wrote on its Facebook page.

"Let them gawk, let them ask questions, let them wake up."

Min Reyes, one of the Vancouver demonstration’s organizers, said “it was only a matter of time” before the protest came to Vancouver.

“I knew as soon as I saw the first uprising in Tunisia it was going to pick up,” said Reyes.

“We are not anarchist, we are just everyday Canadians — students, lawyers, people from everyday life.”

As for the birthplace of Adbusters and Greenpeace, Lasn said events in Vancouver could play an important role in the increasingly global movement.

“If there’s going to be a Tahrir (Square) moment it’s going to happen right here in Vancouver,” Lasn said. “Underneath the sunny facade, Vancouver has a really revolutionary spirit about it.”

The Occupy Together website notes that other rallies have been planned around the world, from around the United States into Mexico and dozens of European countries.

“We are the majority. We are the 99 per cent. And we will no longer be silent,” Occupy Wall Street said in a statement. “We are using the revolutionary Arab Spring tactic to achieve our ends and encourage the use of non-violence to maximize the safety of all participants.”

During the weekend, similar protests broke out in several U.S. cities, including Los Angeles, Boston and Albuquerque, New Mexico. In Boston, 24 protesters were arrested. They face trespassing charges after a march on a Bank of America building.

One estimate said the Boston protest attracted 3,000 demonstrators.

With files from the Vancouver Sun


Read more: http://www.canada.com/news/Occupy+Wall+Street+protests+spreading+Toronto+Calgary+Vancouver/5491191/story.html#ixzz1aVfLH9yW

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 14:41

Le Monde - 11 octobre 2011

Depuis quelques jours, le mouvement "Occupy Wall Street", parti de New York, prend de l'ampleur aux Etats-Unis. Dans plusieurs villes, des petits groupes essaiment et reprennent les thèmes comme la critique du système financier défendus par les indignés de Big Apple. C'est le cas, par exemple, de Seattle où des rassemblements ont eu lieu la semaine dernière.

Des manifestations qui n'ont pas été du goût du maire de la ville, qui a trouvé un moyen aussi astucieux que de mauvaise foi pour interdire les marches des "indignés" de Seattle.

Comme le rapporte Atlantico, l'édile a décidé d'interdire les parapluies, considérant qu'ils constituaient des abris pour les manifestants qui campent dans le parc de Westlake. Or une disposition législative interdit toute forme de camping dans les parcs et jardins publics.

Le maire, Mike McGinn, a donc argué de cette règle de droit pour faire le ménage parmi les manifestants, comme le raconte le Seattle PI.

Mais, face à la virulence des critiques consécutives à cette mesure, le maire a dû se justifier et explique dans un long courrier posté sur le site de la mairie qu'il reconnaît le succès de la mobilisation mais que les jardins publics ne sont pas destinés à ce genre de manifestation. "Nous ne sommes pas autorisés à favoriser un type de discours plutôt qu'un autre", explique-t-il.

Et l'édile de rappeler sur son site comment les manifestations doivent se dérouler tout en précisant en préambule que "la ville de Seattle respecte la liberté d'expression des individus et des groupes".

Les indignés ont montré par ailleurs qu'ils avaient de la ressource, le site Arrêt sur images rapporte ainsi qu'ils ont publié quelques éditions d'un détournement du Wall Street Journal, renommé Occupied Wall Street Journal. Ces éditions détournées du grand quotidien de la finance américain sont consultables ici.

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