NICE (AFP) - Des centaines d'altermondialistes arrivaient lentement mardi à Nice pour une manifestation internationale prévue à 15h00 avec comme mot d'ordre "Les peuples d'abord, pas la finance!, décidés à faire entendre leur voix aux membres du G20 dont le sommet démarre jeudi à Cannes.
Dans la matinée, la police a procédé à trois interpellations sur la Promenade des Anglais: trois Espagnols porteurs de boulons, de piolets, de cagoules, de masques à gaz, ainsi que de T-shirts avec l'inscription "black cross".
"Cela peut laisser penser qu'ils appartiennent à une mouvance des black blocs", les groupes les plus virulents de militants anarchistes ou autonomes, a commenté Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
La ville de Nice avait obtenu un renfort de 2.500 policiers, tandis qu'un total de 12.000 membres des forces de l'ordre sont déployés dans toutes les Alpes-Maritimes à l'approche du sommet du G20.
Les organisateurs de la mobilisation anti-G20 espèrent jusqu'à 10.000 manifestants pour leur défilé, dont le parcours a été imposé hors du centre-ville. Une vingtaine d'autocars se sont "officiellement inscrits" sur leur site. Mardi à la mi-journée, seuls deux autocars français étaient arrivés à destination.
Devant la gare de Nice, une quinzaine de véhicules de CRS étaient positionnés mardi matin et de petits groupes patrouillaient à l'intérieur et à l'extérieur. A la descente des trains, la police nationale procédait à des contrôles d'identité et à des fouilles.
Sac à dos et cheveux longs, deux "indignés" français et belge, tout juste débarqués du train de Paris, ont indiqué à l'AFP être "venus à Nice pour demander juste un peu plus d'humanité" et que "le système financier soit mis au service du peuple".
Aucun passage de manifestants en provenance d'Italie n'a été constaté dans la matinée aux différents points de la frontière franco-italienne, selon une source policière. La gare de la ville frontalière italienne de Vintimille, où ont été déployés de nombreux carabinieri, était très calme dans la matinée a constaté l'AFP.
Dès lundi soir, des manifestants se sont retrouvés aux "abattoirs", un bâtiment municipal de Nice dévolu à la culture contemporaine, qui doit servir pendant la semaine de centre névralgique à un "sommet des peuples".
Ce bâtiment de béton sera à la fois centre d'hébergement pour un millier de personnes et théâtre de conférences-débats, concerts et prises de parole. C'est là également que les organisateurs de la mobilisation ont installé leur QG.
Mardi, ces derniers n'avaient qu'une vague idée de la participation mais s'attendaient "à une importante délégation d'indignés espagnols". Selon, Franck Gaye, l'un des porte-parole, "entre 200 et 1.000" sont inscrits.
"C'est important d'être là, c'est l'occasion de faire entendre notre voix. Une autre logique que celle du G20 peut être tenue. Il faut qu'on fasse nombre pour qu'on parle autant de Nice que de Cannes", explique François Friether, président d'Attac Vaucluse.
"Il n'y a aucune transparence, aucune logique démocratique et pas de légitimité. Les chefs d'Etat et de gouvernement de 19 pays décident du sort de 7 milliards d'êtres humains et imposent des plans d'austérité aux peuples. Nous, on réclame une organisation des Nations unies politique et sociale avec (la participation de) l'ensemble des 194 pays", résume Franck Gaye.
Sur le site des Abattoirs, les pancartes confectionnées pour la manifestation traduisent cette volonté de démocratie et fustigent le G20: "Ils sont 20, nous sommes des milliards", "Changer le système, pas la planète", pouvait-on lire à côté de calicots d'Attac proclamant "Les peuples se lèvent face à la finance".
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