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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 17:44

 

Rue89 - Flora Zanichelli - Journaliste

Publié le 05/10/2012 à 17h52

 

Un matin en regardant Rai News 24, je suis tombée sur l’interview d’un monsieur. Il semblait fatigué et passablement énervé à la fois.

Je relevé son exclamation :

« Aujourd’hui, les politiques n’ont même plus honte. Avant quand on se faisait prendre la main dans le sac, au moins on se cachait de honte... Aujourd’hui, ce sentiment a complètement disparu. Honte, honte, honte ! ».

Recontextualisons.


« La loi est la même pour tous », proclame cette inscription au tribunal à Rome (GIUSEPPE ARESU / AFP)

Fêtes romaines, huîtres et champagne aux frais du contribuable

Ces dernières semaines, l’équipe politique en charge de la région du Latium (Rome) s’est complètement effondrée. En cause, la mise au jour d’un vaste système de corruption et détournement de fonds.

Des enquêtes menées par le parquet de Rome ont fait état des dépenses mirobolantes des membres du conseil régional du Latium.

A l’origine du scandale, Franco Fiorito, le trésorier du PdL (Peuple de la Liberté - parti de Silvio Berlusconi) en région et le chef de file au conseil régional.

L’individu a soulevé la curiosité de la justice italienne en ouvrant une dizaine de comptes sur lesquels étaient versés des milliers d’euros. Qui se sont révélés être ceux du parti.

Une enquête un peu poussée a permis de voir que cet homme en avait aussi largement fait profiter ses amis et collègues.

Au total, des millions dépensés pour acheter des voitures de luxe, payer des repas à base de champagne et huîtres. Sans oublier les cadeaux de Noël ou les cravates de marques. Le tout bien sûr aux frais du contribuable italien.


les photos du scandale s’étalent dans la presse italienne (capture d’écran L’Espresso)

La politique décadente du Latium est illustrée dans une série de photos prises au cours d’une petite sauterie organisée par l’un des conseillers régionaux. Au programme, vestales, amphores et hommes travestis... en porcs.

La politique italienne affronte scandale sur scandale : la Ligue du Nord en avril dernier, suivie de près par la Marguerite, un parti de gauche, pour finir en beauté avec le Peuple de la Liberté.

Franco Fiorito a été arrêté ce mardi matin alors que la presse italienne continuait d’allonger la liste de ses forfaits.

L’homme a entraîné dans sa chute la présidente de la région, Renata Polverini, qui a déclaré jusqu’au bout tout ignorer de ces folles dépenses.

Loin d’avoir honte, « Je serai de nouveau candidat » a aussitôt proclamé Fiorito tandis qu’à Rome pullulent les affiches à l’image de Renata Polverini dont le slogan a tout d’une blague de mauvais goût.

On peut y lire : « Ora facciamo pulizia » (« Maintenant, nettoyons »).


« Maintenant, nettoyons » ! L’affiche électorale de Renata Polverini (ANDREAS SOLARO / AFP)

Quelle ironie à l’heure où le pays s’interroge sur les dépenses des politiques et l’impunité de certains de ses élus.

Les crapules doivent bien être représentées

Signe que les choses ne sont pas près d’avancer : l’immobilisme du Parlement face à la corruption qui ronge la politique italienne. Les chambres sont incapables de voter une loi anticorruption, plusieurs élus du parti de Silvio Berlusconi s’y opposant fermement.

Dans son premier rendez-vous de la saison, l’émission d’investigation Report établissait « le coût de la corruption » à 60 milliards d’euros par an.

La présentatrice, Milena Gabanelli, poursuivait :

« De 1994 à aujourd’hui, le conseil des autorisations de la chambre des députés (laissant la possibilité à un magistrat d’enquêter sur un élu) a relevé 500 requêtes de procédures judiciaires. »

S’ensuivait une interview surréelle du journaliste Bernardo Iovene avec Piero Longo, sénateur du parti de Silvio Berlusconi :

Piero Longo (sénateur PDL) : « (…) Mais, je vous dirai encore plus, une personne condamnée de manière définitive a toute sa place au Parlement. »

Bernardo Iovene : « C’est à dire les personnes ayant une charge publique... ? »

Piero Longo ; « Mais pourquoi, pardonnez-moi, le peuple ne serait-il pas libre de voter qui il veut ? »

B. I. : « Mais le parlementaire décide des lois qui régissent notre vie, il devrait être irréprochable. »

P. L. : « Pourquoi ? Le Parlement doit être la représentation moyenne du peuple qu’il représente. Pourquoi devrait-il être mieux ? »

Milena Gabanelli résumait :

« Si nous comprenons bien, comme le parlementaire représente tous les citoyens, mais aussi les criminels, les crapules, les mafieux et les corrompus, il est juste que quelqu’un au sein du Parlement les représente et protège leurs intérêts. C’est un point de vue que beaucoup de citoyens malhonnêtes de pays rigoureux nous envient. »

Une impunité qui dégoûte les Italiens et les éloignent de la politique, à la veille de la campagne électorale pour les législatives du printemps prochain.

Le pays tourne le dos à la politique traditionnelle : 65 % des Italiens déclarent s’en désintéresser.

Autre indice : la confiance accordée au technocrate Mario Monti qui vole dans les sondages à plus de 50 % d’opinions favorables, malgré sa dure politique de rigueur.

Ce dernier a au moins le mérite de ne pas être grossier. Impossible, en effet, de l’imaginer affublé d’un masque de cochon et entouré de jeunes Romaines à demi-nues.

 

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 21:39

 


Le Monde.fr | 03.10.2012 à 10h58 • Mis à jour le 03.10.2012 à 12h43

Par Anna Villechenon

La Sicile est la région la plus endettée d'Italie, avec ses 5,3 milliards d'euros d'endettement sur les 50 officiellement cumulés par l'ensemble des régions - ici, la cathédrale de Noto.

Le répit aura été de courte durée pour la classe politique italienne. A peine les scandales liés au "Cavaliere" s'estompent-ils que ses alliés prennent la relève. Depuis fin septembre, en effet, un nouveau scandale politico-financier frappe Rome et sa région du Latium. En cause : le million d'euros de fonds publics dilapidé en deux ans par Franco Fiorito – l'ex-chef du groupe parlementaire régional du parti de Silvio Berlusconi – en notes de frais pour des courses, des vacances, des achats de voitures de luxe ou encore des repas aux factures très salées.

Surnommé "Batman" par ses amis, Franco Fiorito a été arrêté, mardi 2 octobre au matin, dans le cadre d'une enquête ouverte cet été par le parquet de Rome concernant une dizaine de conseillers régionaux du Peuple de la liberté (PDL, droite). Ces élus locaux sont soupçonnés de malversations financières, allant de fausses factures au détournement de fonds publics, pour un total de 6 millions d'euros sur deux ans. La présidente de la région, Renata Polverini, a déjà présenté sa démission.

 

Lire :  Scandales en Italie : le personnel politique accroît son discrédit (édition Abonnés)


 Et cela ne fait que commencer. Des enquêtes préliminaires ont été ouvertes en Emilie-Romagne et dans le Piémont, où le parquet de Turin a décidé de mener des auditions après qu'un élu du PDL a révélé à une chaîne de télévision locale qu'un conseiller régional réclamait 5 000 euros de remboursement de notes de frais... pour une semaine de ski.

 

RENFORCEMENT DU CONTRÔLE

Ces élus locaux qui piochent dans les fonds publics quand la population se serre la ceinture sous le coup de l'austérité témoigne d'un système défaillant en matière de contrôle des dépenses publiques locales, qui ont explosé ces dix dernières années, comme le souligne le quotidien italien Sole 24 Ore. Entre 2001 et 2010, les dépenses courantes annuelles des régions ont ainsi bondi de 40,3 %, atteignant 151 milliards d'euros, soit 11,5 % du PIB, selon les calculs du journal. Face à cette incurie financière – qui n'est pas sans rappeler celle des régions espagnoles –, Rome a donc décidé de prendre les devants.

Ce tour de vis doit notamment passer par un décret qui devrait être adopté d'ici à la fin de la semaine par le chef du gouvernement, Mario Monti. Il vise à renforcer le contrôle de la Cour des comptes sur les budgets locaux : régions, provinces et communes. A l'heure où la pression s'accroît sur le pays, qui s'est enfoncé dans la récession au deuxième trimestre, le chef du gouvernement italien veut éviter à tout prix un scénario à l'espagnole.

Pour Francesco Saraceno, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques et spécialiste de l'Italie, il était temps. Selon lui, cette gabegie des finances régionales n'aurait, en théorie, pas dû arriver, et est la conséquence d'une réforme mise en place en 2001 par l'ancien gouvernement de centre gauche. Cette dernière avait pour objectif de réduire les dépenses de Rome et d'augmenter l'efficacité des services publiques, en transférant une partie des compétences et des dépenses de l'Etat aux régions.

 

 "PACTE DE STABILITÉ INTERNE"

"C'était utopique et cela n'a absolument pas marché. Les dépenses et les compétences, au lieu d'être transférées, ont été tout simplement dupliquées", explique-t-il, avant d'énumérer : "Les dépenses d'apparat politique (salaires, voitures de fonction, etc.) sont passées d'environ 450 à 900 millions d'euros entre 2001 et 2011. Autre exemple frappant, celui du système de santé (+ 53 % en dix ans), qui est en déficit de 40 milliards, et dont la moitié est concentrée par trois régions (Sicile, Latium, Calabre) sur un total de 21."

Les deux régions les plus dépensières durant la dernière décennie sont celles du Latium (+ 78 %) et de l'Emilie-Romagne (+ 57,7 %), qui font d'ailleurs partie de celles actuellement sous le coup d'enquêtes judiciaires. Mais dépensières ne veut pas dire endettées : sur ce point, c'est la Sicile qui prend la tête du classement, avec ses 5,3 milliards d'euros d'endettement sur les 50 officiellement cumulés.

 

Lire : 'La Sicile est la Grèce de l'Italie'


Pour autant, le "syndrome espagnol", en référence à la quasi-faillite de certaines de ses régions poids-lourds, selon les termes de la Cour des comptes italienne, est encore loin selon M. Saraceno. "Il y a en Italie un pacte de stabilité interne : le déficit des régions est absorbé par l'Etat, qui reprend la dette à sa charge." Résultat, contrairement aux régions espagnoles, ces dernières ne peuvent pas faire faillite elles-mêmes. Mais elles peuvent en revanche plomber les caisses de l'Etat.

D'où la volonté de Rome de faire passer ce décret, afin de rétablir la transparence et la crédibilité sur ses finances locales, et redonner in fine confiance aux investisseurs sur sa capacité à contrôler les dépenses publiques.

 

Lire aussi : Mario Monti s'attaque au train de vie de l'Etat italien (édition Abonnés)


Anna Villechenon

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:38

 

AP Photo/PETER DEJONG

Touristes attention ! Il est dorénavant interdit, dans le centre historique de Rome, de manger un sandwich devant le Colisée ou au bord de la fontaine de Trevi, à moins d'être attablé à une terrasse dûment homologuée. Les contrevenants se verront infliger une amende de 25 à 500 euros.

Pourquoi  ? La miette de sandwich attire-t-elle le pigeon, nuisible indécrottable de la ville-monde ? Le casse-croûte pas cher salami-olives a-t-il été banni par un lobby de restaurateurs âpres au gain ? Vous n'y êtes pas. Cette ordonnance prise par la mairie, de droite, entrée en vigueur mardi, est censée améliorer grandement la circulation des gens, des regards et des admirations dans le centre-ville envahi de touristes, de vagabonds et de sans-abris. Or certains parmi ces derniers ont le mauvais goût de s'installer devant les monuments, d'y bivouaquer, voire d'y mâchonner un jambon-beurre.

Selon les termes de cet arrêté antivagabondage étendu à la mangeaille, qui sera valable jusqu'au 31 décembre : "Il est interdit de bivouaquer ou de faire des abris de fortune et de s'arrêter pour manger ou boire, de manière à ce que les zones ayant une valeur historique et architecturale particulière soit utilisées exclusivement comme lieu d'où l'on peut jouir d'un panorama." Notons : "ou boire". Attention, touristes ! Planquez vos gourdes. Ou faites en sorte de n'avoir pas l'air de vagabonds quand vous les sortez.

Des ordonnances similaires ont déjà été prises dans plusieurs autres villes italiennes, comme Venise, Florence ou Bologne, où elles sont également appliquées uniquement dans le centre historique, près des sites les plus connus.

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 21:43

 

Le Monde.fr avec AFP | 20.09.2012 à 17h32

 
Gros plan sur quelques billets de napos.

La ville de Naples, dans le sud de l'Italie, a annoncé jeudi la préparation d'un plan de 70 millions d'euros en bons ou billets, les "napos", qui seront une sorte de monnaie alternative, dont l'objectif sera de relancer l'économie stagnante de cette grande ville.

Le responsable du département économie à la mairie de Naples, Marco Esposito, a précisé que ces bons ne représentent pas une nouvelle monnaie car ils ne peuvent pas être utilisés comme moyen de paiement mais seulement comme moyen pour obtenir un rabais en dépensant des euros. Les napos seront distribués aux commerçants, aux touristes et aux résidents qui payent leurs impôts et permettront à leurs porteurs de bénéficier d'un rabais de 10 % pour chaque dépense de 10 euros. Les premiers échantillons de 1, 2, 5 et 10 napos représentant les paysages les plus typiques et pittoresques de Naples ont déjà été imprimés.

 "ACHETER NAPOLITAIN"

Marco Esposito, responsable du département économie de la mairie de Naples, présente une planche de billets napos, jeudi 20 septembre.

Les premiers napos seront présentés lors d'une cérémonie à la mairie le 29 septembre mais le projet, un des plus importants de ce genre en Europe, ne verra concrètement le jour que l'année prochaine, quand l'équivalent de 70 millions d'euros de bons seront imprimés. Conscient des risques dans une ville considérée comme l'une des capitales mondiales de la contrefaçon, Marco Esposito a précisé que les napos seront numérotés pour pouvoir être suivis.

Selon le responsable, un grand nombre des quelque 100 000 commerçants de la ville devrait participer à ce projet – basé sur le volontariat – afin de ne pas perdre de clients. L'expérience pourrait impliquer aussi les salles de sport ou les cabinets d'avocats. "Environ 30 % des Napolitains font leurs courses en dehors de la ville. Si nous amenions certains d'entre eux à faire leurs achats à l'intérieur de la ville, cela représenterait un réel avantage pour l'économie et 'acheter napolitain' permettrait de lutter contre le chômage", a conclu M. Esposito.

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 21:42

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 07.08.2012 à 19h29

 

Le Parlement italien a voté mardi 7 août définitivement le décret-loi sur la révision des dépenses publiques, qui devrait permettre à l'Etat d'économiser plus de 26 milliards d'euros sur trois ans et d'éviter une nouvelle augmentation de deux points de la TVA en octobre.

Le Parlement italien a voté mardi 7 août définitivement le décret-loi sur la révision des dépenses publiques, qui devrait permettre à l'Etat d'économiser plus de 26 milliards d'euros en trois ans et d'éviter une nouvelle augmentation de deux points de la TVA en octobre. Les députés ont adopté le décret à 371 votes positifs, 86 négatifs et 22 abstentions.

Une grande partie de ces réductions de dépenses concerne la santé et l'administration publique. Dans le domaine de la santé, ce plan prévoit la réduction d'ici à novembre de 7 000 lits dans les hopitaux régionaux, la diminution de la rémunération des médecins conventionnés, mais aussi l'introduction de nouvelles directives pour les pharmacies.

Baptisée "spending review", cette révision ouvre aussi la voie à un redimensionnement de l'administration publique avec une réduction de 20 % des postes de dirigeants publics et de 10 % du personnel non dirigeant, ainsi qu'un programme d'économies de 4,7 milliards d'euros dans les ministères d'ici à 2015.

RÉDUCTION DU NOMBRE DE PROVINCES

Le gouvernement s'attaque également aux gaspillages de ressources publiques imposant par exemple une réduction de 50 % des dépenses liées aux voitures de fonction et limitant le remboursement des repas des fonctionnaires à 7 euros. Parmi les autres mesures figurent la réduction de 700 millions d'euros en 2012 des transferts aux régions, un chiffre qui grimpera à un milliard en 2013 et 2014, mais aussi la réduction du nombre de provinces.

Ces mesures permettront d'éviter pendant au moins un an une augmentation de la TVA de 2 points, une mesure que le gouvernement souhaitait éviter estimant qu'elle pourrait aggraver la récession. Au lendemain de l'adoption de ce décret en conseil des ministres, dans la nuit du 5 au 6 juillet, Mario Monti avait déclaré que cette loi permettrait des économies de "4,5 milliards en 2012, 10,5 milliards en 2013 et 11 milliards en 2014".

 RENTRÉE SCOLAIRE EN DANGER ?

Cette loi de révision des dépenses publiques qui fait suite à une série de mesures et réformes adoptées à la chaîne depuis l'arrivée au pouvoir de Mario Monti en novembre 2011 a suscité de nombreuses critiques. Le président de l'Union des provinces d'Italie, Giuseppe Castiglione, avait notamment estimé le 23 juillet que ces coupes budgétaires pourraient compromettre la rentrée des classes, car selon lui les régions pourraient ne pas être en mesure de rouvrir les écoles après les vacances.

 

 

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 15:20

 

 

LE MONDE | 30.07.2012 à 16h26 • Mis à jour le 30.07.2012 à 16h49

Par Philippe Ridet

 
 
Si l'usine représente une catastrophe environnementale, sa fermeture pourrait être une catastrophe économique pour les Pouilles.

 Le calme est revenu à Tarente (Pouilles). Tout le week-end, les appels se sont multipliés pour rapprocher les positions de la justice, qui a décidé, jeudi 26 juillet, la mise sous séquestre, "pour désastre environnemental", d'une partie des établissements de la plus grande usine sidérurgique d'Europe, Ilva, et celle des 5 000 ouvriers qui craignent pour leur emploi.

L'entreprise appartient au géant Riva Acciaio (troisième producteur européen, 24 000 employés dont 11 500 en Italie, 9,5 milliards d'euros de chiffre d'affaire en 2011). Huit dirigeants d'Ilva ont été assignés à résidence, dont le patriarche Emilio Riva, 86 ans.

La décision de la juge des enquêtes préliminaires avait déclenché, jeudi, une série d'actions spectaculaires qui avaient rendu inaccessible l'un des plus grands ports d'Italie. Tout est rentré dans l'ordre dans l'attente, vendredi 3 août, de la décision du "tribunal des réexamens" qui devra confirmer l'ordonnance du magistrat. Toutefois, les syndicats ont déposé un préavis de grève générale pour le 2 août et prévu des débrayages de deux heures chaque jour.

L'entreprise est depuis longtemps dans le collimateur des associations de défense de l'environnement. En 2011, une enquête de la revue Epidemia e Prevenzione ("épidémie et prévention") avait conclu à une surmortalité dans la ville de 10 % à 15 % supérieure à la moyenne italienne. En sept ans, 174 enfants sont morts de cancer à Tarente, soit quatre fois plus que dans n'importe quelle autre ville du pays. Dans les quartiers les plus proches du site, les habitants vivent fenêtres et volets fermés.

"Au cours des années, écrit la magistrate, aucune mesure n'a été prise, si bien que les fumées et la poussière continuent de se répandre dans l'atmosphère. On ne peut pas continuer à autoriser le groupe Riva à se soustraire cyniquement à son devoir au nom du profit."


LE CHÔMAGE OU LE CANCER

Si l'usine représente une catastrophe environnementale, sa fermeture pourrait être une catastrophe économique pour les Pouilles. L'Ilva produit près de 70 % du produit intérieur brut de cette région, une des plus pauvres de la Péninsule. Président de la région et leader du parti Gauche écologie et liberté, Nichi Vendola estime que, "si l'Ilva intervient rapidement avec des mesures radicales, le site pourra être sauvé".

Les ouvriers sont partagés entre la peur de contracter une maladie grave et la crainte de perdre leur emploi. "C'est le chômage ou le cancer, ou peut-être les deux en même temps", résume l'un d'eux, cité par la presse italienne. "Il est juste que l'Ilva soit assainie, mais il est juste aussi que le site continue son activité. Il n'y a pas d'avenir sans cette usine", déclare un autre employé. Le gouvernement se dit prêt, grâce à un accord avec les collectivités locales, à débloquer 336 millions d'euros afin d'assainir le site.

Philippe Ridet

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 20:27

 

euronews.com

26/07 15:04 CET

 

 

 

Ils comptent parmi les victimes italiennes de la réforme des retraites du gouvernement.

Les “Esodati” comme on les appelle là-bas sont descendus dans les rues de Rome pour protester contre le nouveau système de pension.

Pris dans une sorte de no-man’s-land, ils se retrouvent sans revenus ni allocations pour avoir choisi de leur plein gré de partir en préretraite il y a quelques années.

On en compterait près de 200.000 selon les syndicats, et pas plus de 65.000 selon les chiffres du ministère du travail.

“Il n’y a pas de ressources financières, parce qu’on ne les cherche pas là où il faut. Ils ont privilégié la solution de facilité : taxer les travailleurs et les entreprises, au lieu d’introduire un impôt foncier. Alors, entendre le gouvernement dire qu’il n’y a pas de ressources, c’est tout inacceptable, déclare Susanna Camusso, de la Confédération générale italienne du travail.”

Mobilisation aussi des pharmaciens mais cette fois contre le nouveau décret du gouvernement sur la vente de médicaments. Une disposition qui prévoit de faire passer la taxe obligatoire de 1,82% à 3,6%. Inacceptable pour le syndicat majoritaire qui dénonce une mesure fatale pour l’emploi.

“Nous ne voulons pas être obligés de licencier des gens, parce que toutes ces personnes travaillent avec nous depuis longtemps et nous ne pensons pas que ruiner la vie de leurs familles est en soi raisonnable, déplore Franco Caprino, délégué régional de Federfarma.”

Autant de mesures qui interviennent dans un contexte de morosité économique sur la péninsule et laisse peu de marges de manoeuvre au gouvernement.

Dans le sillage de l’Espagne, l’italie croule toujours sous une dette sans précédent qui dépasse les 120% du PIB.

 

Copyright © 2012 euronews

 


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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 15:26

 

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 17.05.2012 à 15h15 • Mis à jour le 17.05.2012 à 16h47

 
 
Manifestation devant Equitalia, le 11 mai 2012 à Naples.

Le gouvernement italien a annoncé, jeudi 17 mai, la mise en place d'une série de mesures visant à renforcer la sécurité dans le pays, secoué ces deux dernières semaines par une série d'attaques visant des symboles de la politique d'austérité. "Il y a au total plus de 14 000 cibles à risque surveillées par les forces de police avec l'utilisation d'environ 18 000 agents. Il y a plus de 550 personnes protégées (...) et plus de 2 000 policiers affectés à cette tâche", indique un communiqué du ministère de l'intérieur.

Le président du Conseil, Mario Monti, s'est rendu au siège de l'agence de collecte des impôts Equitalia, dont les agents ont été visés par plusieurs attaques, pour leur apporter son soutien "inconditionnel". Le successeur de Silvio Berlusconi les a assurés du "soutien inconditionnel du gouvernement  face aux actes nombreux et répétés d'intimidation et d'agression ces derniers jours, qui doivent être condamnés avec la plus grande fermeté".

"NEUTRALISER LES RISQUES D'ACTIONS SUBVERSIVES"

Les attaques, qui ont été revendiquées par un petit groupe anarchiste, ont ravivé les craintes d'une résurgence des violences des groupes extrémistes de gauche et de droite qui ont rythmé la vie politique transalpine pendant les années 1970 et 1980. Face à l'urgence de la situation, la ministre de l'intérieur, Anna Maria Cancellieri, a convoqué un comité de sécurité nationale pour convenir des mesures de protection à mettre en place autour des potentielles cibles.

Le plan prévoit de renforcer la sécurité autour de 14 000 sites dans la péninsule, notamment autour des bureaux de Finmeccanica, maison mère de la société Ansaldo Nucleare dont le dirigeant, Roberto Adinolfi, a été blessé à la jambe lors d'une attaque à Gênes le 7 mai. L'armée devrait également apporter son soutien à la police et les moyens des services de renseignement devraient être renforcés pour "neutraliser les risques d'actions subversives potentielles susceptibles d'alimenter les tensions", indique le ministère de l'intérieur dans un communiqué.

La cellule Olga de la Fédération anarchiste informelle-Front révolutionnaire international, qui a revendiqué l'attaque du 7 mai, a prévenu que les attaques menées contre les bureaux d'Equitalia se poursuivraient tant que le gouvernement mettrait en œuvre une politique d'austérité. Le groupe anarchiste a également menacé de s'en prendre à Mario Monti.

 

 

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 18:37

 

 

 

 

Le Monde.fr avec Reuters | 12.05.2012 à 18h56 • Mis à jour le 12.05.2012 à 19h07

 
 
Un colis piégé a été intercepté au siège d'Equitalia, à Rome, vendredi 11 mai.

Les attentats de ces derniers jours en Italie contre des symboles de la politique d'austérité ravivent les craintes d'une résurgence de la violence extrémiste qui a ensanglanté la péninsule dans les années 1970 et 1980.

Dernière attaque en date, deux cocktails Molotov ont été lancés samedi 12 mai matin contre un bureau de l'agence de perception de l'impôt Equitalia dans la ville portuaire de Livourne. Les deux engins incendiaires ont endommagé la façade du bâtiment. Les pompiers ont dû éteindre un début d'incendie mais l'attaque n'a fait aucun blessé.

Manifestation devant un bureau d'Equitalia pour protester contre les mesures d'austérité, le 11 mai à Naples.

La colère monte en Italie contre le gouvernement de "techniciens" de Mario Monti, qui a multiplié les mesures d'austérité et augmenté les impôts pour réduire le déficit budgétaire du pays. Le chef du gouvernement entend par ailleurs élargir les pouvoirs d'Equitalia dans le cadre de son offensive contre la fraude et l'évasion fiscales, qui privent le Trésor d'environ 120 milliards d'euros par an.

Lire : "Le fisc italien démasque 2 000 fraudeurs"

Des heurts entre contribuables mécontents et policiers ont récemment éclaté devant plusieurs perceptions, notamment à Naples :

 

 

La semaine dernière, un commerçant de 54 ans a pris en otage pendant plusieurs heures un responsable d'Equitalia, sous la menace d'une arme, avant de se rendre à la police. A travers le pays, les suicides d'entrepreneurs se multiplient.

Eclairage : "L'Italie tente de réagir face aux suicides des petits patrons"

Lire : "Une manifestation à Rome contre les suicides dus à la crise"

Lire : "Deux hommes s'immolent par le feu en Italie"

COLIS PIÉGÉS

Des groupes anarchistes ont également envoyé ces derniers mois des lettres piégées à Equitalia. Vendredi, un colis suspect contenant une poudre blanche mais pas de détonateur a été reçu par le bureau romain de l'entreprise publique chargée de la perception des impôts et des contraventions.

Des policiers devant un bureau d'Equitalia, à Bergame, où un homme a pris en otage quinze personnes avant de se rendre, le 3 mai.

En décembre, le directeur général d'Equitalia avait été blessé au doigt par une lettre piégée. En janvier, trois engins explosifs ont sauté devant une succursale de l'entreprise à Naples.

Un groupe anarchiste a revendiqué vendredi l'attentat dans lequel le directeur général d'Ansaldo Nucleare, une société spécialisée dans le nucléaire, a été blessé par balle lundi dernier à Gênes. Roberto Adinolfi, qui dirige Ansaldo Nucleare, une entreprise liée au conglomérat de défense Finmeccanica, a été blessé à la jambe. Il est sorti de l'hôpital vendredi, sous escorte policière.

Le quotidien Corriere della Sera a reçu une lettre de la cellule Olga de la "Fédération anarchiste informelle-Front révolutionnaire international", qui explique avoir mené l'attaque pour punir "l'un des nombreux sorciers de l'industrie atomique".

FÉDÉRATION ANARCHISTE INFORMELLE

Vendredi, à Legnano, à 30 km au nord-ouest de Milan, des affiches portant les mots "Brigades rouges" et l'étoile à cinq branches du groupe armé d'extrême gauche ont été collées sur les murs de bâtiments publics, dont une perception.

Dans sa revendication, le groupe anarchiste promet de s'en prendre ensuite à Finmeccanica, le deuxième groupe industriel du pays. "Finmeccanica, c'est la mort et l'exploitation", écrit-il dans cette lettre de quatre pages, qui évoque l'accident nucléaire de Fukushima l'an dernier et accuse notamment le groupe italien d'être l'un des fournisseurs de la police "raciste" américaine. De source proche de l'enquête, on juge cette revendication crédible.

En décembre dernier, le même groupe anarchiste avait revendiqué l'envoi d'un colis piégé qui avait blessé le responsable d'un centre du fisc à Rome. La même semaine, une autre lettre piégée adressée au président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, avait été interceptée en Allemagne avant d'atteindre son destinataire. Des enquêteurs allemands ont rapporté que l'envoi était aussi revendiqué dans un message par la "Fédération anarchiste informelle".

Peu avant Noël 2010, le groupe avait revendiqué l'envoi de colis piégés aux ambassades du Chili et de Suisse à Rome. Il y a avait eu deux blessés. Il a aussi affirmé être responsable de l'explosion d'un colis piégé qui a fait deux blessés en mars 2011 dans les bureaux du groupe Swissnuclear dans le nord de la Suisse.

 

 

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 14:52

 

Le Monde.fr avec AFP | 18.04.2012 à 08h22

 
 
Antonio Manfredi, a mis le feu à le tableau d'une artiste française, Séverine Bourguignon.

 

Le directeur du Musée d'art contemporain de Casoria, près de Naples, dans le sud de l'Italie, a commencé, mardi 17 avril, à brûler ses œuvres pour protester contre les importantes coupes budgétaires dans le secteur de la culture.

En fin d'après-midi, le fondateur et directeur du musée, Antonio Manfredi, a mis le feu au tableau d'une artiste française, Séverine Bourguignon, qui avait préalablement donné son accord, et a suivi les ravages des flammes en direct sur Skype.

 

BRÛLER TROIS ŒUVRES PAR SEMAINE

"Les mille œuvres que nous exposons sont de toute façon promises à la destruction en raison de l'indifférence du gouvernement", a-t-il expliqué. Antonio Manfredi a l'intention de brûler ainsi trois œuvres par semaine dans le cadre d'une initiative intitulée "Art War" ("guerre de l'art").

Ce directeur, exaspéré par les menaces de la mafia et l'inaction du gouvernement pour protéger le patrimoine italien, s'était déjà illustré l'an dernier en écrivant à la chancelière allemande, Angela Merkel, pour lui demander l'asile. "L'Allemagne est l'un des seuls pays qui n'aient pas taillé dans le budget de la culture. Elle accorde beaucoup d'argent à la recherche, pas comme ici", avait-il alors expliqué à l'AFP. Pour enfoncer le clou, il avait même planté un drapeau allemand devant le musée.

 

0,21 % DU BUDGET ITALIEN CONSACRÉ À LA CULTURE

"Si le gouvernement laisse Pompéi s'écrouler, quel espoir a mon musée ?" avait-il ajouté, après une série d'effondrements dans la célébrissime cité antique proche de Naples. Il n'a jamais reçu de réponse de Mme Merkel, mais le Tacheles, squat emblématique de Berlin, lui avait toutefois offert "l'asile artistique" en mai 2011, avec des œuvres consacrées à la mafia et à son infiltration dans la société.

Le secteur de la culture est l'un des plus touchés par les plans d'austérité à répétition en Italie. Le ministère de la culture a annoncé récemment la mise sous tutelle du Maxxi, musée d'art contemporain de Rome, en raison de ses dettes. Les subventions accordées à ce musée ont été coupées de 43 % par rapport à 2010, année de son inauguration triomphale. L'Etat italien ne consacre que 0,21 % de son budget à la culture, alors que la péninsule assure qu'elle abrite la moitié du patrimoine culturel mondial.

 

 

 

 

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