Des milliers de personnes ont manifesté à Rome contre la politique d'austérité et le taux de chômage élevé, samedi 18 mai, enjoignant au gouvernement de coalition d'Enrico Letta de se concentrer sur la création d'emplois pour sortir la deuxième économie de la zone euro de la récession.
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"Nous espérons que ce gouvernement finira pas nous entendre, parce que notre patience est à bout", a déclaré un manifestant, au milieu d'une foule brandissant des drapeaux rouges et réclamant plus de droits pour les travailleurs et de meilleures conditions de travail.
"On ne peut plus attendre" et "Il nous faut de l'argent pour vivre", pouvait-on lire sur les banderoles et calicots brandis par les manifestants.
CONFIANCE EN BAISSE
La confiance dans le gouvernement de coalition rassemblant la droite, le centre et la gauche, piloté depuis avril par Enrico Letta, commence déjà à s'éroder. Vendredi, un sondage SWG montrait une chute de 43 % à 34 % d'opinions favorables depuis le début du mois.
Le nouveau président du Conseil a promis de faire de la création d'emplois sa priorité, après deux mois de blocage politique consécutif à des élections parlementaires n'ayant pas dégagé de majorité claire.
Samedi, certains manifestants lui ont reproché de revenir sur son engagement et de concentrer tous ses efforts sur une réforme de la taxe foncière.
"Il faut tout recommencer à partir de nouveaux investissements privés et publics, faute de quoi il n'y aura pas de création d'emplois", a souligné Maurizio Landini, secrétaire général du syndicat de la métallurgie Federazione Impiegati Operai Metallurgici (FIOM), classé à gauche.
"CE GOUVERNEMENT NE VA PAS DURER LONGTEMPS"
D'autres participants à la manifestation ont émis des doutes quant à la capacité du successeur de Mario Monti au palais Chigi et à sa coalition fragile d'agir avec efficacité.
"Ce gouvernement ne va pas durer longtemps", avance un manifestant. "Ce qu'il nous faut, c'est un nouveau parti de gauche qui se batte pour les droits des gens."
L'Italie s'enfonce dans sa plus longue récession enregistrée depuis qu'elle établit des statistiques trimestrielles, en 1970. Le taux de chômage approche un sommet, avec notamment 38 % des jeunes sans emploi.
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