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29 juin 2013 6 29 /06 /juin /2013 17:13

 

Libération

29 juin 2013 à 18:45
Des participants à la Gay Pride, le 29 juin 2013 à Paris
Des participants à la Gay Pride, le 29 juin 2013 à Paris (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
Par AFP

Un mois jour pour jour après la célébration du premier mariage gay en France, militants et sympathisants de la cause homosexuelle ont défilé samedi à Paris pour fêter une «avancée majeure» après des mois difficiles, à l’occasion de la première Gay pride depuis l’adoption de la loi Taubira.

 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé en musique du quartier de Montparnasse (XVe arrondissement) jusqu’à la place de la Bastille, où un concert géant clôturait comme chaque année la journée.

Torse nu, en tutu blanc, kilt ou bas résille, portant des perruques fluos ou des oreilles de lapin, les manifestants ont savouré sous le soleil la loi Taubira autorisant le mariage et l’adoption pour les couples du même sexe, entrée en vigueur le 18 mai.

Après plusieurs mois d’une forte mobilisation des anti-mariage homosexuel, cette «marche des fiertés» avait un goût de revanche pour certains manifestants. «Pendant l’hiver, on a beaucoup entendu les opposants au mariage gay, avec des propos souvent choquants. Le fait qu’on soit là aussi nombreux, c’est une forme de réponse», estime Gaëtan Beucher, étudiant de 22 ans, les épaules couvertes par un drapeau arc-en-ciel.

Pour Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGBT (Lesbienne, gay, bi et trans) «c’est l’occasion de montrer à ceux qui voulaient nous renvoyer au placard ces derniers mois que nous existons. Quelle que soit l’avancée en droit, on voit qu’il y a toujours des stéréotypes et des préjugés qui sont très ancrés, même si c’est le fait d’une minorité».

Hervé Descamps, n’était pas venu depuis cinq ans à la gay pride, mais ce membre du Gay moto club voulait, «surpris» par le mouvement des anti-mariage gay «vraiment être là cette année».

Un peu plus loin, sur un balcon, poings levés et visages cachés par des masques blancs, une poignée de Hommen, (opposants au mariage homosexuel qui manifestent sur le modèle des Femen), a déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire «Dictature des minorités, peuple bâillonné». Dans la foule, les insultes fusent. «Homophobes», crient certains.

Ne plus raser les murs

Martine, Parisienne brune de 63 ans est partagée entre «une immense satisfaction devant les progrès accomplis» et «l’inquiétude face à la persistance de l’homophobie». Elle avoue que «le mariage, à titre personnel, ça ne m’intéresse pas. Mais c’est pour les jeunes, je n’ai pas envie qu’ils rasent les murs comme je l’ai fait pendant 30 ans».

Le premier mariage homosexuel a été célébré à Montpellier le 29 mai. Le couple, Vincent Autin et Bruno Boileau, participait d’ailleurs à la Gay Pride parisienne. Leur union a depuis été suivie par des dizaines d’autres.

Coïncidence, le maire de Paris Bertrand Delanoë, présent dans le cortège, a célébré samedi son premier mariage homosexuel en mairie du IVe arrondissement. Il a uni Jean-Paul Cluzel, président du Grand Palais et ex-président de Radio France, et son compagnon.

Mais dans la foule qui défile derrière une grande banderole «LGBT, allons au bout de l’égalité», beaucoup estiment que la loi Taubira n’est pas suffisante. «Un certain nombre de nos revendications n’ont pas été satisfaites», souligne Nicolas Gougain, citant la PMA (procréation médicalement assistée), les droits des personnes transsexuelles et la lutte contre les discriminations au quotidien.

Un avis que partage Marion Perrin, venue avec sa compagne et deux de leurs trois enfants, qu’elle va enfin pouvoir adopter, gràce à la loi. «Une étape a été franchie, mais ça n’est pas fini», dit-elle en demandant le «recours à la PMA» et «la possibilité d’une filiation dès la naissance».

Plus loin, un jeune homme torse nu, short en jean moulant et bottes en cuir, prend des poses lascives avec son compagnon en string en cuir couvert de clous. Guillaume, boulanger de 32 ans vient pour la dixième année consécutive à la Gay pride «avant tout pour faire la fête. Mais c’est aussi un acte militant. Je suis chef d’entreprise, je paie mes impôts, mon orientation sexuelle ne regarde que moi».

 

 

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 21:02

 

Libération

  25 juin 2013 à 18:41
L'Amazonie équatorienne, sans Edward Snowden.
L'Amazonie équatorienne, sans Edward Snowden. (Photo Guillermo Granja. Reuters)

Décryptage Comme le fondateur de Wikileaks il y a plus d’un an, le «whistleblower» Edward Snowden a requis l'asile politique auprès de ce petit pays andin.

Par CORDÉLIA BONAL

Comme Julian Assange il y a plus d’un an, le whistleblower Edward Snowden, réfugié à Hongkong après ses révélations sur les écoutes de la NSA et dont on vient de retrouver la trace à Moscou, a demandé l’asile politique à l’Equateur. Il formule sa requête dans une lettre adressée au président Rafael Correa, lue lundi par le ministre des Affaires étrangères équatorien et publiée par le journal local El Telegrafo. L'Equateur a dit examiner la requête. Rafael Correa, socialiste réélu en 2009, a lui-même tweeté, lundi, que les autorités équatoriennes «analysaient très sérieusement le cas Snowden».


 

Pourquoi ce petit pays andin de 15 millions d’habitants est-il soudainement devenu terre promise pour les lanceurs d’alerte pourchassés par les Etats-Unis ? Pas pour la richesse de sa flore amazonienne ni pour ses volcans majestueux, on s’en doute. «Snowden a procédé par élimination», résume Jean-Jacques Kourliandsky, spécialiste de l’Amérique latine et de l'Espagne à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). «Il a d'abord choisi les grandes puissances concurrentes des Etats-Unis, la Chine et la Russie. Voyant leurs portes se refermer, il s'est tourné vers l'Equateur, pour lequel il y avait le précédent Julian Assange. Lui-même, lorsqu'il était acculé à Londres, s'était tourné dans l'urgence vers l'ambassade qui risquait le moins de le remettre aux Etats-Unis. Il est d'autant moins étonnant que Snowden ait fait ce même choix que WikiLeaks lui offre son assistance.»

L'Equateur avait offert résidence à Julien Assange dès 2010, se déclarant «très préoccupé» par les informations de WikiLeaks. Assange, toujours à l’ambassade d’Equateur à Londres, a conseillé à son camarade Snowden «d’aller en Amérique latine, (qui) a montré au cours des dix dernières années son soutien aux droits de l’homme». Le fondateur de WikiLeaks met en avant «la longue tradition d’asile» de la région. L’Equateur a saisi la balle au bond : «Il y va de la liberté d’expression et de la sécurité des citoyens dans le monde», a réagi lundi Ricardo Patino, le chef de la diplomatie équatorienne.

Quito, pourtant, figure en 119e position sur 179 au classement de Reporters sans frontières. L’année dernière, un journaliste du titre d’opposition El Universo, Emilio Palacio, condamné à trois ans de prison pour avoir ouvertement critiqué le président socialiste Rafael Correa, s'est trouvé obligé de demander l’asile... aux Etats-Unis. Et, il y a quelques jours, le pays a adopté une loi qui réduit la part des fréquences radios et télévisées attribuées aux médias privés, ce qui n’a pas manqué d’inquiéter les ONG.

 

Rafael Correa au Parlement à Quito le 24 mai. (Photo Reuters)

 

C’est peut-être précisément pour redorer son image à peu de frais que Correa pourrait jouer les sauveurs. Du même coup, il se poserait en pourfendeur de l’impéralisme américain, flambeau tenu jusqu’à sa mort par le Vénézuelien Hugo Chávez, dont Correa était l’allié. Les deux pays sont membres de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques.

«On voit mal comment Correa pourrait refuser d'accorder l'asile à Snowden, poursuit Jean-Jacques Kourliandsky. Ce serait contraire à ses principes, c'est-à-dire la défense des droits universels face aux grandes puissances. Correa est difficile à cataloguer. C'est un homme de gauche, mais aussi un nationaliste, issu d'un courant catholique-progressiste. Il est dans l'affirmation de sa souveraineté. Son moteur, c'est : "On est un petit pays, on a subi la colonisation, on refuse de se laisser marcher sur les pieds." Dès qu'il le peut, l’Equateur s’affirme et dit non. Aux Etats-Unis, mais aussi au Brésil ou à la Chine.»

L'un de ses faits d'armes à l'égard des Etats-Unis est d'avoir mis fin en 2009 à l’accord leur permettant de disposer d’une base militaire en Equateur dans le cadre de la lutte antidrogue. Lorsque les Américains ont tenté d’obtenir la prolongation de la base, Correa leur a rétorqué que c'était d'accord à condition qu'ils autorisent l’Equateur à ouvrir une base militaire en Floride. Nouveau coup de froid en avril 2011 quand l’Equateur a expulsé l’ambassadrice américaine Heather Hodges, à la suite d’un câble diplomatique dénonçant une justice équatorienne corrompue. Le document avait été révélé, comble de l’histoire, par WikiLeaks.

Le pays, enfin, a l’avantage pour les lanceurs d'alerte en détresse d’avoir une conception assez souple de l’extradition. Un traité existe bien avec les Etats-Unis (qui remonte à 1872) mais les personnes poursuivies pour un crime de «nature politique» peuvent en être exemptés. Autrement dit, Snowden serait tranquille. Encore faut-il qu'il arrive jusque-là.

 

 

 

 

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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 17:24

 

Rue89

 

Nuages menaçants 22/06/2013 à 16h49
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 

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Qu’on l’aime ou pas, le « cloud computing » est partout, et chacun l’utilise. Certains activement, lorsqu’ils décident d’archiver leurs fichiers sur des serveurs comme Mega ou Dropbox. Et presque tout le monde sans en avoir conscience.

Lorsque vous utilisez Gmail, si vous pouvez avoir accès à tous vos messages depuis la création de votre compte, c’est parce qu’ils sont stockés en cloud sur les serveurs de la firme américaine. Si vous pouvez retrouver les photos de vos vacances en Corse postées sur Facebook en 2009, c’est que tous ces contenus sont archivés en cloud sur les serveurs du réseau social.

Outre les individus, la plupart des entreprises utilisent également des services de cloud pour entreposer leurs fichiers, utiliser des logiciels sans les acheter, bénéficier des applications d’analyse de trafic sur leur site...

Cette « informatique en nuage » offre donc un vaste éventail d’outils et d’opportunités. A tel point qu’on en oublie généralement l’autre versant de la pièce : comme tout système, il est imparfait, et elle comprend des risques. Même le co-fondateur d’Apple, Steve Wozniak, le dit.

                                                                                                                                                                                                                             1 Lendemains difficiles : tous les fichiers effacés

 

Lorsque les utilisateurs de MySpace encore actifs se sont réveillés jeudi dernier, une bonne surprise les attendait : toutes leurs photos, vidéos, textes, commentaires et messages avaient été supprimés pendant la nuit au profit d’une nouvelle version épurée.

Cette histoire en rappelant une autre : en janvier de l’année dernière, il arrivait à peu près la même chose aux utilisateurs de Megaupload qui avaient entreposé leurs fichiers – légaux ou non – lorsque les autorités américaines ont décidé d’agir et couper les serveurs du site.

Rien de surprenant pour Philippe Scoffoni, directeur d’Open DSI et expert en logiciels libres et cloud computing :

« Les clauses d’utilisation – que personne ne lit – des services de cloud précisent généralement qu’il n’y a pas d’obligation de résultat. Si le service ferme, par exemple à la demande d’une instance comme pour Megaupload, tout est perdu et il n’y a pas de recours possible. »

                                                                                                                                                                                                                             2 Fiabilité : un système vulnérable

 

Philippe Scoffoni le précise bien, « comme tout système informatique, le cloud reste vulnérable ». Une vulnérabilité d’abord technique : en mars 2012, le service de cloud de Microsoft « Azure » a connu une panne de grande envergure pendant près de 24 heures. Quelques mois plus tard, c’est le cloud d’Amazon qui tombait en rade pendant plusieurs heures, rendant indisponible des sites clients comme Pinterest et Reddit.

Ces incidents peuvent paraître mineurs pour les individus qui se voient privés de l’accès à leur service quelques heures. Pour les entreprises qui utilisent les services de cloud en revanche, ce genre de pannes peuvent se traduire par des manques à gagner non négligeables.

Un rapport publié l’année dernière estimait les pertes financières liées aux pannes à plus de 70 millions de dollars. Facebook a enregistré une panne de trois heures, Google cinq heures, Microsoft 31 heures et OVH est champion avec 170 heures. Des estimations que les auteurs eux-mêmes jugent en-dessous de la réalité.

                                                                                                                                                                                                                             3 Sécurité : les pirates trouvent des failles

 

En août dernier, le journaliste de Wired et Gizmodo Mathew Honan narrait comment son compte iCloud avait été piraté – un cauchemar. Le pirate s’est introduit dans le compte Apple du journaliste, volé des informations personnelles, supprimé ses fichiers et s’est même connecté sur son compte Twitter pour livrer à ses 140 000 followers quelques tweets racistes.

Et tout cela a été rendu possible grâce à quelques astuces de hacker et une erreur de la part de la firme qui a permis au pirate de rouler l’assistance technique – qui exigeait pourtant des informations confidentielles pour prendre le contrôle du compte.

L’iCloud mais aussi Gmail (et par extension Google Drive et Google Docs), Hotmail, l’Amazon Cloud Drive, SkyDrive de Microsoft ou encore Dropbox... Tous ces services ont connu des tentatives d’intrusion dont certaines fructueuses.

A tel point que la Cnil elle-même conseille d’être très prudent quant aux fichiers stockés sur les services de cloud, avec pour règle d’or, en plus de ne jamais utiliser le même mot de passe sur ses différents comptes, de ne jamais y déposer des données bancaires, personnelles ou confidentielles.

                                                                                                                                                                                                                                4 Confidentialité : la NSA n’est pas loin

 

Suite aux révélations concernant le programme Prism de surveillance généralisée orchestrée par l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA), l’oeil des médias et experts est resté braqué sur l’implication des entreprises comme Facebook Microsoft ou Google dans le scandale.

Pourtant ce n’est pas seulement la crédibilité de ces firmes qui est en jeu mais également celle de tout le cloud computing pour la bonne et simple raison que tous les acteurs leaders du marché sont américains.

La conséquence directe est que tous les documents confidentiels que les individus ou entreprises avaient stockés sur leurs bases de données en ligne ne le sont potentiellement plus puisque les autorités américaines peuvent – dans un cadre légal plus ou moins opaque – y accéder.

La menace pourrait également menacer les entreprises et administrations non-américaines depuis que le lanceur d’alerte Edward Snowden et d’autres experts accusent les Etats-Unis de détourner le système.

Initialement voué à la lutte contre le terrorisme, le programme aurait pu être utilisé par le renseignement américain – à l’insu ou non des entreprises collaborant – pour collecter des données industrielles ou diplomatiques.

Quelques pistes pour mieux se protéger

Pas de fatalisme cependant, tous les risques évoqués peuvent être minimisés par une meilleure conscience du fonctionnement du cloud et quelques bonnes pratiques. En plus des conseils de la Cnil déjà cités relatifs aux mots de passe et aux données confidentielles, Philippe Scoffoni propose quelques pistes pour se protéger.

  • La préférence nationale  : il est toujours plus sécurisant de choisir des sociétés de cloud qui hébergent leurs serveurs sur le territoire français et sous la législation française.
  • Faire des sauvegardes  : il faut s’assurer qu’on peut récupérer ses données et le faire régulièrement en local, chez soi, pour anticiper un éventuel incident ou disparition du service.
  • L’open source  : s’appuyer le plus possible sur des logiciels libres – en open source – qui permettent non seulement de récupérer ses données mais aussi l’application elle-même. L’utilisateur pourra ensuite la ré-héberger autre part.

 

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 13:12

 

Rue89

 

Documents 18/06/2013 à 11h39
Camille Polloni | Journaliste Rue89

 

 


Un cadenas rouillé (Thristian/Flickr/CC)

 

Quand, au bout de dix appels insistants, la conversation se termine par « on vous recontacte », « il est en réunion » ou, plus sec, « je n’ai pas cette information », le journaliste lit dans les pensées de son interlocuteur : « va mourir », « on ne te répondra jamais, [insulte au choix] », « arrête de téléphoner maintenant ».

Lundi, un journaliste du Monde fait part à ses lecteurs d’un article en cours, bloqué par le manque d’empressement de l’administration à lui répondre. Un cas d’école.

Depuis plusieurs mois, il cherche à dresser un bilan détaillé du nombre de chômeurs suivis par chaque conseiller Pôle emploi. Il a déjà la moyenne – un conseiller pour 161 chômeurs – mais sait que « dans certaines agences, ce chiffre monte jusqu’à 500 ».

Malgré ses demandes insistantes, Pôle emploi ne lui a jamais donné les chiffres par agence. Joint par Rue89, Jean-Baptiste Chastand explique :

« C’est la première fois que j’ai autant de mal à obtenir des données de la part d’une institution publique. »

Pour mettre la main dessus, Le Monde a décidé de saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). N’importe quel citoyen, association, personne morale peut avoir recours à cette commission quand l’administration refuse de lui fournir des données publiques (ou si elle n’a pas répondu passé un mois).

Faute de loi, en France, sur l’accès à l’information (contrairement à plus de 75 pays dans le monde), les journalistes utilisent parfois cette commission pour contraindre un service administratif à répondre. Même si son avis n’est que consultatif.

Comptes de campagne de Nicolas Sarkozy

En mai, Mediapart a obtenu le feu vert de la Cada pour récupérer un document important : la décision de décembre 2012 qui a invalidé les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. La Cada a estimé qu’elle était « communicable à toute personne qui le demande » puisqu’elle « présente le caractère d’un document administratif ».

Et sa lecture permettrait, écrit la journaliste de Mediapart chargée du dossier, de répondre à plusieurs questions :

« Quelles règles l’ex-Président a-t-il enfreintes exactement ? Quelles dépenses (sondages, meetings, etc.) a-t-il “omis” de déclarer ? De combien a-t-il enfoncé le plafond légal ?

A ce stade, les seules “ informations ” disponibles ont été soufflées aux médias par le camp Sarkozy (son trésorier, ses avocats, etc.) : comment ne pas soupçonner qu’elles aient été triées, minorées, déformées ? »

Dans deux articles, Mediapart a raconté ses démêlés avec l’administration, au point de parler de black-out. La journaliste Mathilde Mathieu a sollicité pendant plusieurs mois la Commission des comptes de campagne, sans succès. Malgré l’avis favorable de la Cada, l’institution refuse toujours de lui fournir le document demandé.

En 2012, la journaliste avait déjà tenté d’obtenir certains documents relatifs à la première campagne de Nicolas Sarkozy, celle de 2007. Déjà, la Cada avait donné son feu vert sans qu’il soit suivi d’effets. Mediapart est passé à l’étape supérieure, en portant l’affaire devant la justice administrative.

L’une de ses collègues de Mediapart, Louise Fessard, a obtenu deux fois des documents (concernant des subventions versées par le conseil général des Bouches-du-Rhône) après l’intervention de la Cada.

Crack de la Cada

Certains, surtout des journalistes web semble-t-il, deviennent des cracks dans les lettres types. C’est le cas de Nicolas Kayser-Bril, ancien datajournaliste du site Owni et heureux possesseur d’un classeur Cada. Pour cet article, il a remis la main sur neuf demandes (mais pense en avoir envoyé une quinzaine). Elles concernent des refus de transmission sur des sujets aussi variés que :

  • les accidents de la circulation ;
  • les inspections sanitaires dans les restaurants parisiens ;
  • la criminalité ;
  • les impôts.

Nicolas Kayser-Bril ne sollicitait pas un document isolé auprès des administrations, mais plutôt des bases de données entières, détaillées, pour faire des data-visualisations.

La plupart du temps, la Cada lui a donné raison. Mais le service concerné n’a pas changé d’avis, et a continué à séquestrer les données. Le journaliste se dit frappé par « le niveau de mépris » de certaines administrations, qui prennent de haut les demandeurs ou ne répondent jamais. La solution jusqu’au-boutiste est alors de saisir le tribunal administratif.

46% d’avis favorables aux usagers

Si la Cada peut se révéler d’un précieux secours pour obtenir des informations précises, elle présente certaines limites, comme nous l’écrivions en 2007 :

« Comme aux Etats-Unis, toutes les demandes ayant un rapport avec la sécurité nationale ou la protection de la vie privée sont rejetées. Mais à la différence des Etats-Unis cette fois, la France a aussi écarté les textes relevant des processus de décision du Parlement, ainsi que les documents judiciaires. Rien de plus difficile aujourd’hui que de se procurer un vieux jugement d’un tribunal de grande instance. Sans oublier les télégrammes diplomatiques qui, dans l’Hexagone, restent à l’abri de la curiosité publique. »

Les contrats de vaccins contre la grippe H1N1 avaient ainsi été dévoilés après la saisine de la Cada par Le Point, mais les prix retirés du document en vertu du « secret en matière commerciale et industrielle ».

 


Les avis rendus (cliquez pour agrandir) (Cada)

 

Le dispositif reste surtout méconnu et sous-utilisé. La Cada reçoit environ 5 000 demandes par an, selon son dernier rapport d’activité (2011). Dans 46,5% des cas, elle donne raison à l’usager, dont elle dresse le portrait :

« On ne peut que souligner l’extrême variété des demandeurs, toutes les catégories socioprofessionnelles y étant représentées. Les motivations sont également extrêmement variées, même si la défense d’intérêts particuliers est plus fréquente (probablement plus des deux tiers des saisines) que la poursuite d’intérêts d’ordre général.

Il est fréquent que le demandeur découvre l’existence de la Cada dans le cadre d’une recherche visant à se défendre à l’encontre d’une décision administrative qui ne lui est pas favorable, ou à mieux connaître ses droits. »

En clair, la Cada n’attend que vous.

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 16:31
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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 17:05

 

Le Monde.fr

 17.06.2013 à 11h06 • Mis à jour le 17.06.2013 à 16h00

 

 

 

 
Nicolas Sarkozy et Christine Lagarde à l'Elysée, le 25 août 2009.

L'ancienne ministre de l'économie, Christine Lagarde, a été auditionnée le 23 mai par la Cour de justice de la République dans l'affaire Tapie-Lagarde. Lors de la perquisition que les enquêteurs ont effectuée à son domicile parisien, le 20 mars, ils ont trouvé une lettre manuscrite, non datée, destinée à Nicolas Sarkozy, en forme de serment d'allégeance.

"Cher Nicolas, très brièvement et respectueusement", écrit la patronne du FMI.

"1) Je suis à tes côtés pour te servir et servir tes projets pour la France.

2) J'ai fait de mon mieux et j'ai pu échouer périodiquement. Je t'en demande pardon.

3) Je n'ai pas d'ambitions politiques personnelles et je n'ai pas le désir de devenir une ambitieuse servile comme nombre de ceux qui t'entourent dont la loyauté est parfois récente et parfois peu durable.

4) Utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting.

5) Si tu m'utilises, j'ai besoin de toi comme guide et comme soutien : sans guide, je risque d'être inefficace, sans soutien je risque d'être peu crédible. Avec mon immense admiration. Christine L. "

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15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 21:19

 

 

l'humanite.fr

Politique - le 15 Juin 2013

 

 


 

En créant un groupe Facebook et en réactivant une caisse de solidarité en faveur d’Esteban Morillo, l’ensemble de la galaxie des groupuscules de l’extrême droite radicale se réunit pour soutenir le tueur présumé de Clément Méric. Cette caisse dormante a déjà rassemblé 6000 euros et soutient périodiquement les néonazis condamnés depuis les années 80.

Lundi dernier, un communiqué émanant d’un mystérieux « Comité d’Entraide aux Prisonniers Européens » (CEPE), était envoyé à toutes les rédactions des quotidiens nationaux et locaux. Il annonçait la création officielle d’une page Facebook ainsi que d’une caisse de soutien à Esteban Morillo, l’assassin présumé de Clément Méric, le jeune antifasciste tué le 5 juin 2013 aux alentours de la gare Saint-Lazare. Présentant la rixe mortelle dans laquelle Clément a perdu la vie comme un « fait divers » et le principal mis en cause comme « un jeune travailleur de 20 ans, inconnu jusque là par les services de police », les animateurs de la page Facebook ont engagé une opération de communication qui semble avoir porté ses fruits : 6000 euros récoltés en quelques jours et presque 9000 « j’aime » sur Facebook.

Le Cepe, la caisse dormante de l'extrême droite radicale

Le communiqué envoyé aux journaux est signé par le CEPE. Il renvoie à une adresse postale nîmoise qui sert à la fois de boîte de réception du courrier pour le skinhead incarcéré (il est précisé que le courrier sera « filtré et retransmis à Esteban »)  et de caisse de solidarité (à laquelle il est possible d’envoyer des donations sous forme de chèques et mandats-cash). Cependant, ce comité n’a rien de nouveau. Crée en 2002 à Nîmes pour soutenir trois militants skinheads impliqués dans une rixe avec des militants d’extrême gauche, le CEPE, qui s’appelait alors « Comité d’Entraide aux Prisonniers Politiques Européens » (CEPPE), était l’émanation de militants d’Unité Radicale (UR),  groupuscule qui se distinguait la même année pour l’action de l’un de ses membres. Maxime Brunerie, adhérent d’UR, avait en effet tenté d’assassiner, le 14 juillet 2002, le Président de la République, Jacques Chirac. Suite à cette tentative, Unité Radicale avait été dissoute. Une majorité des membres d’UR avait alors créé, avec des anciens membres du MNR et du FN, le « Bloc Identitaire ».

En parallèle, en 2003, les identitaires réactivent  le CEPPE, principalement pour soutenir Maxime Brunerie et pour demander la libération de Michel Lajoye, un terroriste d’extrême droite condamné pour avoir mis une bombe dans un café arabe du Petit-Quevilly en 1987. La présidence de ce comité de soutien est confiée à Richard Roudier, le patron de la « Ligue du midi », proche du Bloc Identitaire et implantée dans le sud de la France.  Le CEPE, qui acquiert l’appellation actuelle, entreprend plusieurs actions de soutien aux « prisonniers européens » (comprenons les militants skinheads néonazis violents ou les auteurs de crimes et délits racistes), aussi bien financières que morales, dépassant souvent les frontières de l’hexagone. Entre 2003 et 2009 il est notamment réactivé pour venir en aide à Fanny Truchelut, propriétaire d’un gîte des Vosges, condamnée pour avoir refusé des femmes voilées, ou encore pour soutenir Israel Galve Maldonado, phalangiste espagnol impliqué dans une rixe avec des militants d’Izquierda Unida.

Une structure en crise ?

En 2009, lors de sa convention d’Orange, le Bloc Identitaire entame un travail de dédiabolisation de sa propre image : selon Yannick Cahuzac joint par l’Humanite.fr, chercheur spécialisé dans l'étude des stratégies de communication de l'extrême-droite sur Internet (1), les identitaires essayent alors  « de se débarrasser de la rhétorique antisémite qui alimentait Unité Radicale dont sont issus ces cadres et en privilégiant un discours "occidentaliste" centrée sur la lutte contre l'Islam. » Mais un couac d’image se produit : le CEPE, tenant un stand lors de cette convention, met en vente des cartes postales à l’effigie de Pétain, de Saint-Loup (ancien waffen SS français) ou du collaborationniste Brasillach. Les journalistes, notamment Abel Mestre de Le Monde, remarquent l’étalage et demandent des explications : les membres du Bloc Identitaire affirment « ne pas s’être aperçus de ces cartes postales » mais, dans un souci d’amélioration de leur image, prennent leur distances avec le CEPE.

Pourtant, moins d’un an après, Richard Roudier continue de présider la structure : le CEPE est réactivé à l’occasion du soutien à Réné Galinier, un retraité de l’Hérault qui avait tiré sur deux cambrioleuses. La stratégie de dédiabolisation du Bloc Identitaire semble cependant avoir touché en profondeur l’ensemble des structures de la galaxie identitaire : en 2010, le CEPE refuse de soutenir un historien négationniste suisse, Vincent Reynouard, s’attirant ainsi les foudres de l’hebdomadaire négationniste Rivarol. Le Bloc Identitaire, toutefois, ne réintègre pas officiellement le CEPE, et Richard Roudier est contraint de laisser les commandes du comité de soutien à une personne moins « visible » médiatiquement, Martial Roudier, qui n’est nul autre que l’un de ses fils.

Ce dernier entreprend une ébauche de rénovation du comité de soutien: se proposant de changer le nom du CEPE en « Entraide et Solidarité », Martial Roudier se rapproche également de Riposte Laïque, association gravitant autour de la mouvance identitaire qui s’est spécialisée dans le combat contre l’Islam. Le CEPE (désormais nommé officiellement « Entraide et Solidarité ») se fait de plus en plus discret et redevient une structure « dormante », à l’exception du soutien apporté à William Vidal, l’homme homme qui a tiré de manière préméditée à huit ­reprises sur un groupe de jeunes qui discutaient sur un parking d’Aigues-Mortes en 2012.
Jusqu’à la mort de Clément Méric.

La mort de Clément Méric et la réactivation du Cepe

Si le mouvement contre la loi Taubira avait déjà fait reparler, ce printemps, de Richard et Martial Roudier (la Ligue du Midi avait défilé dans les rangs les plus extrémistes de la Manif pour tous), c’est finalement la mort de Clément Méric qui donne l’occasion aux identitaires gardois de réactiver une nouvelle fois le CEPE pour soutenir le tueur présumé, Esteban Morillo. Ni le Bloc Identitaire, ni la Ligue du Midi, cependant, n’ont souhaité relayer officiellement l’appel du CEPE sur leur site Internet, laissant, semble-t-il, cette tâche aux bloggers d’extrême droite.

Le site de Riposte Laïque, quant à lui, s’est fait le porte-parole de cette initiative morale et financière envers le jeune skinhead : il propose aux adhérents du groupe et aux sympathisants de joindre la page Facebook, d’envoyer des fonds, mais il va également plus loin. Riposte Laïque propose en effet d’organiser des manifestations contre les antifascistes, se plaignant des attaques subis contre les « patriotes » par des « antifas gauchistes » et par les « racailles islamisées ». Ce groupuscule devrait organiser, le 22 juin prochain à Paris, une « marche des patriotes » aux cris de « non aux islamo-racailles ! Non aux antifas ! Le fascisme ne passera pas ! » (sic).

  • Une large manifestation est prévue à Paris le 23 juin, pour exprimer « Le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite ! Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples. » Appellent notamment à manifester le Front de gauche, EELV, ATTAC, la CGT, la FSU, l'Unef et bien d'autres.

(1) Yannick Cahuzac publie un article co-écrit avec Stéphane François intitulé "les stratégies de communication de la mouvance identitaire. L'exemple du Bloc Identitaire" à paraître dans le prochain numéro (n°23) de Questions de Communication.

Clément Méric était aux antipodes de la violence des skinheads (témoignage)

Les groupes fascistes sur la sellette

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 17:53

 

Médiapart

 

 

 

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Il fut un temps où Nicolas Sarkozy n’aimait pas le monde financier. « Une certaine idée de la mondialisation s’achève avec la fin d’un capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l’économie et avait contribué à la pervertir. L’idée de la toute-puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle », expliquait-il à Toulon le 25 septembre 2008.

La crise n’est pas finie. Mais manifestement Nicolas Sarkozy a changé d’idée. Les banquiers lui semblent devenus très fréquentables. De plus en plus même. Et cette fréquentation assidue du monde bancaire, qui ne fait rien gratuitement, mérite que l'on y prête attention.

Nicolas Sarkozy se propose ainsi de participer à une nouvelle conférence organisée par une banque, et pas n’importe laquelle : Goldman Sachs. 


Invitation à la conférence de Nicolas Sarkozy pour Goldman Sachs (cliquez sur l'image pour l'agrandir) 
Invitation à la conférence de Nicolas Sarkozy pour Goldman Sachs (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Ce lundi 3 juin, Nicolas Sarkozy devait intervenir à l’hôtel Intercontinental de Londres devant un aréopage de financiers et de grandes fortunes pour disserter sur l’Europe et la politique européenne, à l’invitation de la plus célèbre banque de Wall Street, comme l’indique le site de la banque. Il est présenté comme président of the French Republic et non comme former (ancien), les dates entre parenthèses rappelant juste qu'il ne l'est plus. Il sera le seul homme politique à parler dans ce colloque aux côtés d’économistes.

Goldman Sachs ne publie pas en ligne le tarif pour assister à cette réunion. Mais c’est le genre de colloque auquel on ne peut assister qu'en déboursant plusieurs milliers de livres. D’autant, comme le signale la banque, que la conférence est déjà pleine et qu’il faut s’inscrire sur la liste d’attente. En contrepartie, les intervenants de ces conférences sont royalement payés. Combien ? La banque n’a pas répondu à nos questions sur les motifs qui l’ont poussée à inviter Nicolas Sarkozy et sur le montant de sa rétribution. Selon différentes informations déjà parues dans la presse, Nicolas Sarkozy fait désormais partie du petit club des célébrités mondiales percevant plus de 100 000 dollars (76 400 euros) par intervention.

Qu’attend Goldman Sachs d’une telle prestation ? S’étant installée au cœur du dispositif européen, avec de nombreux hommes de confiance dont le plus illustre est le président de la BCE, Mario Draghi (voir Europe : les hommes de Goldman Sachs), la banque américaine n’a guère besoin des lumières de Nicolas Sarkozy pour expliquer ce qui se passe à Bruxelles ou Francfort. S’agit-il alors de remerciements pour services rendus dans le passé, ou prennent-ils une option au cas où Nicolas Sarkozy redeviendrait président, comme lui-même et ses proches semblent en caresser l’idée, alimentant l’opinion par de nombreux sondages ?

Goldman Sachs, en tout cas, a l’air de placer Nicolas Sarkozy sous sa haute protection. Dans le tour de table de son fonds d’investissement Columbia investment, révélé par Mediapart, on retrouvait parmi les personnes associées Simon Robertson, un banquier anglais ancien président de Goldman Sachs Europe.

Better than Goldman

Nicolas Sarkozy avait annoncé qu’après son départ de l’Élysée, il entamerait une nouvelle vie, loin de la France. Il n’a jamais caché vouloir faire de l’argent et marcher sur les traces de l’ancien ministre britannique Tony Blair, qui s’est constitué en quelques années une fortune estimée à plusieurs millions de livres. Même si elles se veulent discrètes, ses prestations sont extrêmement ciblées et rémunératrices.

Début septembre, Nicolas Sarkozy avait démenti l’animation d’une réunion organisée par la banque Morgan Stanley pour 250 000 euros. Mais trois semaines plus tard, il figurait comme invité à une réunion privée donnée à New York le 11 octobre 2012. Cette dernière était organisée par la banque brésilienne BTG Pactual. Il était alors le seul participant qui n’était pas originaire d’Amérique du Sud.

 

 
© #brigitte dusseau

Dix jours plus tard, le 22 octobre exactement, il se rendait au Brésil pour participer à un colloque organisé par la même banque BTG Pactual, appréciant décidément beaucoup Nicolas Sarkozy.

Nommée par la presse le Goldman des Tropiques, cette banque et ses dirigeants méritent un moment d’attention. Son principal dirigeant, Andre Esteves, est à l’origine de la réussite de l’établissement. Simple analyste, il a fini par en prendre la tête en la rachetant à ses propriétaires. En 2006, il l’a vendue pour 3,1 milliards de dollars au suisse UBS, décidé à en faire le bras armé de son activité de gestion de fortune au Brésil, avant de créer un nouveau fonds BTG – pour Banking and trading group mais certains disent pour Better than Goldman (mieux que Goldman Sachs).  

Deux ans plus tard, il a racheté à UBS la banque qu’il lui avait vendue pour seulement 2,5 milliards de dollars. Beaucoup se sont étonnés de cette transaction très en défavorable pour la banque suisse, ce qui n’est pas dans ses usages. Il est vrai qu’à l’époque, UBS avait quelque difficulté avec les autorités brésiliennes, qui accusaient la banque de fraude fiscale et de blanchiment, en organisant la fuite des grandes fortunes en dehors du pays. Un air de déjà-vu.

Renommée BTG Pactual, la banque, détenue par une holding basée aux Bermudes, est devenue la première banque d’investissement au Brésil. Elle est très active à Londres. Elle y a embauché un banquier français, Charles Rosier, ancien de Goldman Sachs avant de devenir responsable pour UBS de la France, de la Belgique, de l’Espagne et du Portugal. 

Lors de son voyage « privé » au Brésil, Nicolas Sarkozy a été reçu par la présidente brésilienne, Dilma Rousseff. Il y fut beaucoup question alors du contrat « historique » des Rafale à l’armée brésilienne, ardemment soutenu par Nicolas Sarkozy pendant sa présidence. La presse brésilienne a longuement évoqué aussi les ambitions de la BTG Pactual en Afrique – elle a créé un fonds d’investissement doté de 1 milliard de dollars – et de l’aide que pourrait lui apporter Nicolas Sarkozy, grâce à ses contacts sur le continent africain, notamment dans les mines.

C’est à nouveau une banque qui a été à l’origine du troisième colloque de Nicolas Sarkozy. À l’invitation d’Alfa Bank, bras financier d’un énorme conglomérat russe, il s’est rendu à Moscou le 13 novembre. Il était l’invité de l’oligarque Mikhaïl Fridman, lancé du temps de Boris Eltsine, pour la remise de prix « sur les meilleurs investissements en Russie ». Là encore, le déplacement de l’ancien chef d’État n’a, semble-t-il, pas été gratuit. « C’est une pratique courante que d’anciens dirigeants se rendent à des événements pour de l’argent », rapportait un témoin cité par le quotidien Izvestia, qui dévoila l’information. Lors de ce déplacement à Moscou, Nicolas Sarkozy fut reçu en grande pompe par Vladimir Poutine.

Que des amis

Le dernier voyage de l’ancien chef de l’État a été, lui, des plus officiels. Le 11 décembre, Nicolas Sarkozy s’est rendu à Doha, sur l’invitation personnelle de l’émir du Qatar, pour donner sa première conférence publique dans le cadre du forum mondial du sport. Une manifestation montée par Richard Attias, le mari de Cécilia. Nicolas Sarkozy, grand ami du Qatar, s’est beaucoup démené pour introduire l’émirat auprès de la fédération internationale de football (Fifa), présidée par son autre ami, Michel Platini. Hasard ? Le Qatar a obtenu, à la surprise générale, la Coupe du monde de football de 2022.

À la tribune, Nicolas Sarkozy a plaidé pour que le calendrier de cette manifestation soit changé, et que la manifestation puisse avoir lieu en hiver plutôt qu’en été, comme d’habitude. La chaleur étant insupportable en été au Qatar.

Officiellement, bien évidemment, ce voyage était absolument à titre gracieux. Mais dans le même temps, Nicolas Sarkozy, sous ses habits d’avocat d’affaires, défendait la cause du Qatar auprès du roi du Maroc, « un ami ». Celui-ci, en effet, avait mis son veto au rachat de la participation détenue par Vivendi – autre ami de Nicolas Sarkozy –, dans l’opérateur téléphonique Maroc Telecom, par le Qatar. La confusion des genres est totale.

En retour, le Qatar, comme l’a expliqué le Financial Times, était prêt à investir quelque 250 millions d’euros dans le fonds d’investissement de Nicolas Sarkozy. Là aussi, il semble que le Qatar voulait autant adresser des remerciements sur le passé que prendre une option sur l'avenir. Mais les révélations publiques sur ce fonds ont refroidi les ardeurs de l’ancien président. Officiellement, comme l’expliquent des proches, Nicolas Sarkozy préfère mettre en veilleuse ce projet, afin de ne pas obérer ses chances de revenir sur le devant de la scène politique. Mais en arrière de la main, comme le prouve sa nouvelle invitation par Goldman Sachs, il n’a pas renoncé «  à faire de l’argent ».

Jusqu’à quand Nicolas Sarkozy pourra-t-il ainsi continuer à nager en plein conflit d’intérêts ? Il semble en effet difficile d’être à la fois membre du Conseil constitutionnel, tout en monnayant ses relations et ses contacts tantôt comme animateur de conférences, tantôt comme avocat d’affaires voire comme conseiller de fonds d’investissement, et en prétendant pouvoir rejouer un rôle politique à l’avenir. L’incompatibilité entre ces différentes fonctions est patente, et le silence du Conseil constitutionnel détonant.

Parmi toutes ses fonctions et tous ses déplacements, Nicolas Sarkozy n’a pas mis sa renommée et sa disponibilité au service de causes humanitaires, comme la faim dans le monde, l’illettrisme, le paludisme, le sida ou la recherche médicale... Faute de temps, sans doute.

 


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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 17:15

 

Marianne+

 Dimanche 19 Mai 2013 à 05:00

 

Régis Soubrouillard
Journaliste à Marianne, plus particulièrement chargé des questions internationales En savoir plus sur cet auteur

 

 

 

L'impact du Web sur nos façons de réfléchir et d'apprendre n'est pas sans risques. Beaucoup d'intellectuels et de spécialistes redoutent de voir poindre une ère de la paresse, une véritable "amnésie collective" par l'abus du recours aux moteurs de recherche, voire de sérieuses menaces pour la démocratie.

 

Penser ? Il y a une application pour ça !
Essentiellement manuscrit dans les monastères, le livre fut longtemps le véhicule de la seule pensée religieuse avant que les laïcs ne s'en emparent bien plus tard. «Avant l'imprimerie, la Réforme n'eût été qu'un schisme, l'imprimerie l'a faite révolution», constatera Victor Hugo. Ainsi le livre installa-t-il pour certains une nouvelle manière de communiquer, mais aussi un schéma de pensée linéaire propice à la pensée argumentative et au retour critique. Selon cette thèse, une partie substantielle de l'expérience humaine fut ainsi façonnée par l'imprimé. Comme la pensée elle-même l'est par les mots qui ne se limitent pas à la fonction d'«exprimer».

Nombreux sont les écrivains qui soulignent aujourd'hui les différences - subtiles mais bien réelles - entre les textes «écrits» et ceux «pensés à la machine». C'est une évidence assez souvent méconnue que nos outils nous façonnent autant que nous les façonnons nous-mêmes. Loin de rejeter les inventions modernes qui ont modelé le XXe siècle, Marcel Proust marquait ainsi un vif intérêt pour le téléphone et les incidences sur l'imaginaire de cette parole humaine changée en électricité afin d'être transportée. «Un miracle fécond de communication dans la solitude» : c'est ainsi que l'auteur d'A la recherche du temps perdu qualifiait la lecture. La définition vaudrait-elle encore pour notre présent connecté ?

Chez Proust, c'est d'abord la jouissance de la «puissance intellectuelle dans la solitude» qui donne à l'esprit la force de rester «en plein travail fécond sur lui-même» quand la «conversation la dissipe immédiatement».

Internet réussirait-il le coup de génie qui résout l'insoluble contradiction ? Le mariage de la puissance intellectuelle dans la solitude et de l'éparpillement de la conversation tous azimuts ? Grand technophile, l'essayiste américain Nicholas Carr, auteur d'Internet rend-il bête ? (1), doute du bien-fondé de ce mariage de raison numérique : «En échange des richesses du Net, nous renonçons à notre bon vieux processus de pensée linéaire. Le plongeur qui, jadis, explorait l'océan des mots en rase désormais la surface à la vitesse de l'éclair comme un adepte du jet-ski.»

Plus d'information que de réflexion

Dans le même ordre d'idées, quelle signification donner à l'irruption brutale de cette «modernité liquide», plus soucieuse d'information que de savoir ou de réflexion ? Selon l'humeur, on pourra y voir un tournant majeur de notre histoire intellectuelle et culturelle, une nouvelle avancée de la démocratie par le «participatif», ou un énième cheval de Troie capitaliste, bien loin du mythe de la neutralité technologique, et un coup de génie diabolique.

Dans son dernier livre, Pris dans la Toile, le linguiste et philosophe italien Raffaele Simone insiste sur les conséquences inquiétantes de la médiasphère sur le mode de formation des connaissances et le développement de l'intelligence humaine (lire l'interview ci dessous), ses effets sur les rapports sociaux et les processus d'acquisition des savoirs. Les métamorphoses induites par le Web favorisent en effet la lecture superficielle, l'absence de mémorisation, le zapping, la fuite en avant permanente par l'hypertexte où le cheminement de la pensée n'est plus contrôlé par l'auteur mais très «démocratiquement» par les pulsions du lecteur, le tout dans un état d'excitation constant. Ouvert à tout, versatile, perpétuellement insatisfait, l'individu est en même temps atomisé, comme hypnotisé par le spectacle «unlimited» et sans cesse renouvelé de la médiasphère.

Le processus d'individualisation qui travaille nos sociétés trouve une concrétisation particulièrement puissante et paradoxale à travers les traits de cet internaute «déréalisé», en hypersollicitation permanente et incapable de la moindre intériorité. Un cybernomade «distrait de la distraction par la distraction» selon l'expression du poète britannique T.S. Eliot.

Indépendamment même du contenu, c'est la manière dont on accède au contenu qui est déterminante. Pour l'homme connecté tel que décrit par Raffaele Simone, «l'acquisition du savoir doit se débarrasser de la part de peine, de pénitence et d'ennui qui l'a caractérisée pendant des siècles». Ludique, le monde juvénile de l'homme occidental voué à un présent permanent s'inscrit dans un «mépris du passé et de l'histoire» favorisé par «la diffusion capillaire d'une sorte d'inexorable "américanisme" vulgaire et l'hégémonie de modèles de savoir génériquement "techniques" et "technologiques"».

Pessimisme excessif ? Internet se sert de nous autant que nous nous servons de lui. Le Web est une prolongation de notre cerveau, contraint de s'adapter à ce nouveau système d'information et de renoncer aux fonctions que ce système réalise pour lui et, parfois, mieux que lui. Anti-institution, média absolu abolissant toutes les médiations, espace présumé de liberté et de démocratie hors sol, Internet n'a pas seulement la puissance d'une technique, il possède également la force de l'utopie technicienne optimiste dont il est issu : la «culture Internet», qui s'enracine dans un refus de l'opacité et du secret, un désir de transparence absolue par la communication universelle et une foi inébranlable dans la technologie à offrir une solution à tous les problèmes.

Exactement ce que le jeune penseur Evgeny Morozov, chercheur à Stanford, pourfendeur du cyberoptimisme appelle le «solutionnisme» : «Une pathologie intellectuelle qui identifie les problèmes en fonction d'un seul critère, à savoir s'il y a une solution technologique clean et sympa.» Traduit dans la novlangue de la Silicon Valley : «La faim dans le monde ? Il y a une application pour ça !» Et le chercheur d'ironiser dans le New York Times (2) : «Jean-Paul Sartre, qui a célébré l'angoisse de la décision comme une caractéristique de la responsabilité, n'aurait pas eu sa place dans la Silicon Valley.»

Les idéaux technicistes, qui peuvent s'accommoder du pouvoir le plus absolu (preuve par le fameux panoptique du philosophe anglais Jeremy Bentham ), ont rencontré d'autres exigences plus anciennes et authentiquement démocratiques : celles de l'accès pour tous au savoir et à la culture, institués, eux aussi, comme droits. Pour Michel Serres, dont la bienveillance à l'égard du progrès technique frise «l'angélisme 2.0», la révolution numérique représente ainsi bien plus qu'une simple évolution technologique. Elle signerait l'avènement d'un nouvel humain.

Avec son mobile, ce nouvel humain que le philosophe baptise «Petite Poucette» (3) déploie «un champ cognitif». Il n'est plus besoin de réfléchir. La vérité est révélée par un moteur de recherche : «Je google donc je sais» (4).

Et pourtant, cela n'empêche pas Michel Serres de constater : «Nous, adultes, avons doublé notre société du spectacle d'une société pédagogique dont la concurrence écrasante, vaniteusement inculte, éclipse l'école et l'université. Pour le temps d'écoute et de vision, la séduction et l'importance, les médias se sont saisis depuis longtemps de la fonction d'enseignement. Les enseignants sont devenus les moins entendus de ces instituteurs.» Le constat est accablant, mais le philosophe n'en tire aucune conclusion alarmiste. Au risque de passer pour le ravi de la crèche techno ?

Sur fond de blogs et de réseaux sociaux où «tout le monde communique avec tout le monde», Serres voit apparaître «une démocratie en formation qui, demain, s'imposera» dans la multitude. Dans l'Etat-monde, la voix de ces réseaux innombrables remplacera ainsi le vote de notre vieille démocratie devenue obsolète. «Le monde est une Suisse», va jusqu'à s'enthousiasmer le philosophe. On rêve !

L'absence de filtres

D'autres partagent ses vues, bien sûr. Pour eux, la démocratie représentative et les partis politiques ont fait leur temps et seront remplacés par des groupes de citoyens connectés et concernés. C'est le mythe de la «démocratie en réseau». Si celle-ci possède les aspects de dynamisme incroyable d'une «démocratie d'en bas», l'absence de filtres et la participation de tous sans exclusive, elle manifeste aussi une extraordinaire ambiguïté par la décentralisation sans limites et la foi dans le miracle technophile ignorant de la fracture numérique. Qui «gouverne» dans la démocratie numérique ? Pour Marshall Mc Luhan (5) sociologue et prophète des temps modernes, si l'imprimé a un rôle profondément centralisateur qui induit automatiquement une société structurée autour d'un centre donneur d'ordres, la vitesse de l'électricité crée «des centres partout, des marges nulle part».

Le pouvoir opère dans un espace incontrôlé. Dans l'agora en connexion permanente, le débat s'épuise dans la multitude. La contestation ne procède plus de l'idéologie mais de la technologie elle-même. Et le caractère schématique des propositions va de pair avec le caractère volatil des mouvements : un recueil de slogans, même percutants, ne constitue pas un programme politique élaboré. On l'a bien vu avec Indignez-vous !

A peine audible dans le barnum de la mondialisation «heureuse», une question se pose au siècle qui commence : nos héritiers, «politiquement» incultes et retranchés du réel - IRL, «in real life», comme on dit sur le Web -, seront-ils à même d'assurer un avenir à la démocratie ?

L'Homo numericus tant fantasmé n'est pas encore parmi nous et nous ne saurons pas avant longtemps comment la révolution numérique procédera au «recâblage» de nos cerveaux. Mais, si l'intelligence collective doit avoir un avenir, encore faudrait-il se donner les moyens de le penser de manière critique plutôt que de succomber béatement aux mirages du participatif et d'autres gadgets socialisants, largement confisqués par les industriels dont les rêves ne sont guère égalitaires. Norbert Wiener (6), l'inventeur de la cybernétique, avait anticipé l'ampleur de la tâche : «Le monde de l'avenir sera une lutte de plus en plus serrée contre les limites de notre intelligence, et non un hamac confortable dans lequel, paresseusement étendus, nous serons servis par nos esclaves mécaniques.»

Prenons toutefois un pari : avec ses 100 milliards de neurones dont les mystères de la connexion n'ont pas encore livré tous leurs secrets, notre cerveau d'avant Internet finira bien par nous manquer. 

 

Raffaele Simone
Raffaele Simone

LE COÛT MENTAL DU NUMÉRIQUE
Par Raffaele Simone


Marianne : Vous écrivez que l'entrée dans l'ère de la médiasphère est «une des plus extraordinaires manifestations de folie collective». Iriez-vous jusqu'à parler de régression au sujet du numérique ?

Raffaele Simone : La média-sphère est une révolution indiscutable, mais ses effets sur la manière de fonctionner de notre cerveau sont profonds, encore inconnus et pas toujours enthousiasmants. La connaissance au temps du Web se fait plus superficielle et de qualité plus médiocre. Une chose consiste à chercher un horaire de chemins de fer en ligne, une autre est d'apprendre l'algèbre. Mais il faut bien que des spécialistes soient là pour faire marcher les choses, à commencer par les gadgets de la médiasphère ! Donc, je prophétise une société bientôt partagée non pas seulement pour des raisons économiques, mais pour des raisons cognitives : les internautes rendus de plus en plus «bêtes» par l'abus de la médiasphère et les têtes d'œuf, qui continueront de commander la planète.

En quoi la «révolution numérique» impacterait-elle plus les modes de pensée que les autres mutations technologiques ?

R.S. : Du point de vue de la connaissance, la médiasphère comporte surtout la rapidité de l'accès, le manque de toute garantie sur la qualité, la source et la nature de ce à quoi l'on accède, le caractère de bricolage, plutôt que de structure ordonnée, de ce que l'on «apprend». En plus, elle modifie le comportement : la vision et l'écoute prennent le dessus, l'accélération des opérations frôle la hâte, qui est l'ennemie première de la connaissance.

L'intrusion de ces technologies dans les écoles en est un exemple. L'idée que les médias sont la solution des problèmes de l'école est une idéologie élaborée par les industries de l'électronique avec le consensus des décideurs. L'idée de la tablette comme deus ex machina dans les écoles modernes s'est imposée. Cela, sans même se demander si ces «trucs» ont un prix mental, social ou d'intelligence.

Comment imaginez-vous l'évolution de la pratique politique aux temps du Web ?

R.S. : Observons l'inquiétant et intriguant phénomène Grillo en Italie et nous le saurons. Je crois que, pour l'instant, la démocratie numérique n'existe pas, qu'elle n'est qu'une imposture dominée par un chef qui, tout en se prétendant le plus démocratique du monde, gouverne en tyran, invisible et intouchable. 


Propos recueillis par Régis Soubrouillard.


Pris dans la Toile. L'esprit aux temps du Web, de Raffaele Simone, Gallimard (2012).

 

(1) Internet rend-il bête ? Réapprendre à lire et à penser dans un monde fragmenté, de Nicholas Carr, Robert Laffont (2011).
(2) "The Perils Of Perfection", New York Times (mars 2013).
(3) Petite Poucette, de Michel Serres, éd. Le Pommier (2012).
(4) Voir www.laviemoderne.net  
(5) Pour comprendre les médias, de Marshall Mc Luhan, Seuil (1977).
(6) Cybernétique et société, de Norbert Wiener, éd. des Deux Rives (1952).

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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 14:47

 

Rue89 - Club Rue89 09/05/2013 à 14h09

 

 

Le mardi14 mai à 20h30, Rue89 organise une soirée spéciale autour de Pierre Rabhi au Majestic Bastille (2-4 Boulevard Richard Lenoir 75011 Paris) :

 


Pierre Rabhi dans son jardin (Audrey Cerdan/Rue89)

« Pierre Rabhi est paysan, écrivain et penseur. Il est l’un des pionniers de l’agro-écologie en France. Amoureux de la Terre nourricière, engagé depuis quarante ans au service de l’homme et de la nature, il appelle aujourd’hui à l’éveil des consciences pour construire un nouveau modèle de société où “une sobriété heureuse” se substituerait à la surconsommation et au mal-être des civilisations contemporaines. »

Au menu de la soirée Rue89 : un film, un livre et un débat.

  • LE FILM

A 20H30, projection du film de Marie Dominique Dhelsing « Pierre Rabhi au nom de la terre ».

bande annonce PIERRE RABHI AU NOM DE LA TERRE

Réalisé par MARIE DOMINIQUE DHELSING

  • LE DEBAT

A l’issue de la projection, un débat avec la salle aura lieu avec nos invités et notre modérateur :

Edgar Morin, sociologue et philosophe français

Cyril Dion, directeur de l’ONG Colibris-Mouvement pour la Terre et l’Humanisme. Ce mouvement a été fondé par Pierre Rabhi.

La Princesse Constance de Polignac

Pierre Haski, cofondateur de Rue89 et directeur de la publication

Sophie Caillat, journaliste à Rue89

  • LE LIVRE

A la fin de soirée, vous repartirez avec le livre « Il ne suffit pas de manger bio pour changer le monde : Conversations avec Pierre Rabhi » de Audrey Cerdan, Sophie Caillat, Pierre Haski.

 


la couverture du livre (Rue89)

« Ce n’est pas parce qu’on va tous manger bio que le monde va changer. On peut manger bio et recréer nos tares fondamentales. L’aventure humaine ne doit pas se résumer à l’économie d’énergie ou à l’innovation. L’aventure humaine, c’est comment devenir une société qui soit belle, rayonnante, légère. » Pierre Rabhi s’est installé en 1960 sur une terre rocailleuse et sèche d’Ardèche, en rupture avec l’aliénation du monde industriel. Au fil des années, cet autodidacte a développé des méthodes innovantes d’agroécologie, le bio bien avant la mode, et une pensée originale et décapante sur notre monde et le moyen de le transformer radicalement. Une voix à écouter au moment où chacun s’interroge sur la crise, individuelle et collective, que traverse notre monde. »

Pour participer à cette soirée Rue89, rien de plus simple : il vous suffit d’acheter votre place directement au Majestic Bastille ou de la réserver sur le site de la Fnac.

 

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