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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 18:37

LEMONDE.FR avec AFP | 25.11.11 | 15h32   •  Mis à jour le 25.11.11 | 15h57

 
 

 

"On ne juge pas le passé des personnes mais le risque de persécution", a déclaré, vendredi 25 novembre, le ministre de l'intérieur français, Claude Guéant.

"On ne juge pas le passé des personnes mais le risque de persécution", a déclaré, vendredi 25 novembre, le ministre de l'intérieur français, Claude Guéant.AFP/MAHMUD TURKIA


Les partisans de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi sont éligibles au droit d'asile en France, car "on ne juge pas le passé des personnes mais le risque de persécution", a déclaré, vendredi 25 novembre, le ministre de l'intérieur français, Claude Guéant. "Le droit d'asile vaut pour tout le monde, quelle que soit son origine", a-t-il ajouté, précisant que "s'il y a (dans le pays d'origine) des juridictions qui fonctionnent normalement et qui sont conformes au droit international, il n'y pas de problème" de persécution.

Par ailleurs, dans un document adressé aux juges de la Cour pénale internationale (CPI), le procureur Luis Moreno-Ocampo a estimé que la tenue d'un procès de Saïf Al-Islam Kadhafi, l'un des  fils de Mouammar Kadhafi, mené par la CPI mais ayant lieu en Libye était une possibilité.
 

La Libye s'est dotée mardi d'un nouveau gouvernement de transition qui aura la lourde tâche de reconstruire et d'unifier un pays déchiré par huit mois de guerre civile. En 2010, alors que Kadhafi était encore pouvoir, onze Libyens ont déposé une demande d'asile en France et cinq d'entre eux ont obtenu le statut de réfugié.

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 16:21

L'actualité quotidienne de Nicolas Sarkozy - Jeudi 24 Novembre 2011

Mardi 23 novembre, Nicolas Sarkozy célébrait les 50 ans du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES). A priori, l'évènement n'est que protocolaire. On pouvait même légitimement s'interroger sur l'intérêt immédiat qu'avait le président français à mobiliser l'une de ses demi-journées à Toulouse alors que les marchés financiers étaient à nouveau secoués par de nouvelles menaces d'agences de notation.

Sarkozy, le président qui se croyait encore en 1960.

 
 
Sarkozy, 1960
En fait, l'opération n'était qu'électorale. Toute la semaine dernière, médias et UMP ont amplifié la négociation difficile de l'accord EELV-PS pour le prochain scrutin législatif. S'afficher sur l'un des symboles de l'excellence industrielle de l'héritage gaulliste était une occasion de communication privilégiée pour notre Monarque. On avait d'ailleurs installé une tente immense. Pour 25 petites minutes de discours. Quand il faut célébrer, on ne compte plus en Sarkofrance !
 
Evidemment, le Monarque évoqua le nucléaire, pour mieux fustiger indirectement son adversaire François Hollande avec des formules lénifiantes: « J’ai la tristesse d’entendre de plus en plus de discours remettant en cause l’idée même du progrès. C’est un sujet grave car il implique un secteur industriel tout entier, des centaines de milliers d’emplois. Il doit y avoir un consensus lorsque l’intérêt de la nation est en cause. Engager la France sur cette voie, vos enfants le paieraient très cher. »  
 
Ses conseillers lui ont ajouté un autre déplacement en urgence, ce vendredi, pour re-parler de l'atome. Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud.
 
La conquête spatiale est un sujet évident et porteur pour qui veut paraître président. Nicolas Sarkozy, ce mardi, croyait endosser les habits de John F. Kennedy: « L'espace contient les clés de notre futur sur terre. Depuis 50 ans, l'espace est un élément déterminant du rayonnement de la France en Europe et dans le monde ». On pouvait rire devant le ridicule de la situation, l'incongruité de la posture. 
 
Nicolas Sarkozy était totalement anachronique, hors sol et hors d'âge. Il nous parlait de conquête spatiale comme si nous étions encore en 1960, au beau milieu des Trente Glorieuses.
 
Sarko-dette, 2011
Il aurait mieux fait de s'occuper de son Triple A. L'écart de taux d'emprunts entre les obligations françaises et allemandes depuis une semaine préoccupe même les agences de notation. Mardi, l'agence Moody's a semé le trouble dans les marchés en s'inquiétant du renchérissement des emprunts français:  « les perspectives de croissance économique et la crise de la dette européenne - qui échappent tous deux au contrôle total du gouvernement -sont des facteurs de risque importants pour le bilan du gouvernement. » Mercredi, c'était au tour de l'agence Fitch, propriété du Français Marc Ladreit de Lacharrière, de s'inquiéter à son tour: « Le AAA de la France serait en danger », en cas d'intensification de la crise. Notons que Fitch avait été pourtant plus indulgente que ses consoeurs avec les Etats-Unis, dont elle a maintenu le Triple A.
 
Mais Sarkozy s'en fiche. Mercredi, son conseil des ministres adoptait quelques mesures contre la récidive des mineurs délinquants, dernière instrumentalisation en date d'un horrible fait divers. Et La crise financière pouvait bien attendre quelques heures. Ce jeudi, il rencontre Angela Merkel et Mario Monti, l'ancien conseiller de Goldman Sachs devenu président du Conseil italien la semaine dernière.Il paraît qu'il va montrer le nouveau visage du leadership européen. On craint le pire. 
 
Marc Touati, directeur de la recherche d'Assya Compagnie financière, expliquait lundi dernier dans les colonnes du Monde combien la politique économique et budgétaire de Sarkofrance souffre de courte vue électorale: « Le but des plans de rigueur est de repousser l'échéance de six mois, après l'élection présidentielle. Ainsi, on ne prend pas la bonne méthode. La hausse des impôts apporte des liquidités à court terme dans les caisses de l'Etat mais elle casse la croissance : à moyen terme, nous perdrons ce que nous aurons gagné. Les marchés, qui prêtent aux Etats, ne demandent pas du marketing - un plan tous les trois mois - mais une stratégie durable ».
 
Le temps du Monarque n'est pas celui des marchés. Sarkozy se transforme en un de Gaulle rétréci et régressif. Comme si le monde n'avait pas changé, il pense imposer son agenda aux autres.

Drague ou trouille ?
Mercredi
, le Monarque a invité quelques 3.0000 maires de l'Association des Maires de France à l'Elysée. Il les a choisi. La moitié des invités ont décidé de boycotter l'opération électoraliste du candidat Nicolas.
 
D'autres ont expliqué que Sarkozy avait la trouille. Le Monarque n'est pas venu, en effet, au 94ème Congrès de l'AMF qui se termine ce jeudi Porte de Versailles. Sarkozy a le temps d'aller à Toulouse pavaner devant une assistance silencieuse et choisie.
 
Mais il a snobé le Congrès, comme en 2009. L'an dernier, sa venue avait été sévèrement encadrée au point d'empêcher la moitié des participants d'assister à son intervention, rappelait un journaliste de RMC. Mardi, François Fillon a été dépêché sur place pour annoncer un joli et opportun cadeau: l'enveloppe de prêts publics pour les collectivités en 2011 2011 sera portée de 3 à 5 milliards d'euros. « Nous avons mobilisé trois milliards d'euros (…) pour permettre de financer à la fin de 2011 et au début de 2012 les projets d'investissements des collectivités et des hôpitaux publics. J'ai bien entendu vos inquiétudes et je vous indique que nous sommes prêts dès aujourd'hui à porter à 5 milliards ce montant.» En revanche, pas touche au gel des dotations prévu dans la loi de finances:  «L'effort relève d'abord de l'État, et nous l'assumons à travers l'un des budgets les plus rigoureux depuis l'après-guerre. Cet effort ne peut pleinement réussir que s'il engage aussi toute la nation, à tous les niveaux. Dire cela, c'est en appeler à une prise de conscience générale et à un sursaut national.» S'endetter plus pour dépenser plus ? Curieux slogan de fin de mandat...
 
Comme toujours, Nicolas Sarkozy n'était pas là pour assumer ses décisions. Une sénatrice et maire socialiste, François catron, a ainsi commenté l'attitude présidentielle : « Le congrès des maires se situerait à l’autre bout de la France, j’arriverais peut-être à comprendre, mais là on est à peine à 10 minutes du Palais de l’Elysée, donc ça ne va pas lui perturber son emploi du temps. Les maires se sentent méprisés. On les a montrés comme étant trop nombreux, trop dépensiers, incompétents… alors que la majorité des maires sont pratiquement des bénévoles, dévoués à leur commune, à leur territoire, et ils ressentent ça comme une insulte. Nicolas Sarkozy sait qu’il y a ce divorce-là, et il n’ose pas venir les affronter, parce que je crois qu’il ne les comprend pas ; c’est ça qui est terrible ».
 
Oui, c'est ça qui est terrible.

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 15:56
--- Rue89

 

John Pike est devenu l'officier de police le plus célèbre des Etats-Unis. Le plus détesté aussi depuis cette vidéo qui le montre en train d'asperger de « pepper spray » (gaz lacrymogène) des manifestants du mouvement « Occupy Wall Street » déjà arrêtés, genoux à terre sur le campus de l'université de Californie, à Davis.

John Pike en action, vendredi dernier sur le campus de l'Université de Californie

Non seulement cette vidéo a été vue 1,7 million de fois sur YouTube, ainsi que d'autres photos et vidéos partagées sur toutes les plateformes, mais, surtout, John Pike est devenu un mème, c'est-à-dire le stade suprême de la gloire, ou de la dérision, sur le Web.

Un mème, c'est un personnage réel qui se retrouve, par la magie du logiciel Photoshop, placé dans d'autres contextes que le vrai, avec des effets comiques garantis. C'est un phénomène viral : chaque internaute peut produire son mème, et rivaliser d'imagination au point de devenir culte.

Le symbole de la réponse brutale du « système »

John Pike est de cette trempe : devenu le symbole de la réponse brutale du « système » au mouvement « Occupy » qui, parti de Wall Street, la place financière de New York, a gagné des centaines de villes et universités aux Etats-Unis, s'attirant sympathie des uns, hostilité des autres. Jusqu'à John Pike.

Voici donc une sélection des mèmes John Pike apparus depuis vendredi sur la toile américaine.


John Pike et la « Liberté guidant le peuple » de Delacroix


John Pike dans le rôle du salaud absolu, « gazant » le dernier bébé phoque de la banquise


John Pike est aussi en action à Guernica, sur la fresque de Picasso


Et cet enfoiré asperge la belle au bois dormant de « pepper spray » sous les yeux impuissants du prince charmant

Inévitablement, un mème fait des jaloux. Notamment chez les autres mèmes célèbres.

La jalousie d'Hitler

A commencer par l'inévitable Hitler du film « La Chute » d'Olivier Hirschbiegel, déjà utilisé des dizaines de fois dans d'autres occasions, et qui pique ici une crise de jalousie devant ses généraux réunis dans son bunker, devant le succès de ce minable « cop » californien alors que lui-même n'arrive plus à passer ailleurs que sur la chaîne Histoire...

Hitler est jaloux du mème John Pike, détournement de « La Chute » d'Olivier Hirschbiegel

Au-delà de l'humour et de la créativité, ce phénomène a permis au mouvement « Occupy Wall Street » d'accroître son capital de sympathie aux Etats-Unis, incarnant l'« Indignation » citoyenne face aux forces de l'argent et du pouvoir. Sans pour autant offrir une traduction politique concrète au cœur de la crise.

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 16:29
Mme Mitterrand vous avez fait quelque chose de bien de votre vie, de la vie

Gérard Filoche sur Marianne2

 

La veuve de l'ancien président François Mitterrand est décédée dans la nuit de lundi à mardi. Présidente de la fondation France Libertés, elle avait milité ces dernières années en faveur de l'accès à l'eau.



Une grande dame, comme on dit, mais surtout une militante, une femme d’un courage, d’une indépendance, et d’une obstination à gauche exceptionnelle vient de disparaître. Danielle Mitterrand, on lui doit toutes et tous un hommage profond, sincère, admiratif. Pas seulement des mots émus, mais des salutations politiques exemplaires et reconnaissantes.

C’est celle qui a défendu Cuba contre l’infâme blocus économique des USA, quand presque personne n’osait plus le faire autant qu’il le fallait.

C’est elle qui rappelait qu’on ne peut pas étrangler ainsi un pays et une révolution et qui faisait savoir ici, en France, devant l’incurie médiatique, que l’ONU condamne unanimement ce blocus insensé de la plus grande puissance du monde contre une île courageuse de 11 millions d’habitants, seulement parce que celle-ci n’est pas « alignée » sur la dictature de la finance mondiale.

C’est elle qui a pris position, contre toute sa proche famille, pour appeler à voter « non », courageusement au referendum du 26 mai 2005, à ce catastrophique Traité constitutionnel européen qui conduit maintenant l’Europe au bord du gouffre.

C’est elle qui menait campagne pour la protection de l’eau comme le bien humain n°1 dans le monde entier, et qui n’a pas hésité à dénoncer les faux sociaux démocrates assassins qui tiraient à la mitrailleuse lourde en Bolivie contre le peuple lorsque celui-ci exigeait que l’eau pillée par un trust français lui soit rendue.

C’est elle qui menait campagne pour les droits de l’homme, là, où les préjugés des banques et des capitalistes interdisaient de le faire.

Plus particulièrement, il me fut donné à un moment, il y a quelques années, de répondre à son appel, pour un délicat problème et de l'aider, ce fut pour moi l’occasion personnelle de découvrir toute sa dignité, son attention scrupuleuse aux droits, et chacun des échanges que nous eûmes alors, me revient aujourd’hui avec émotion et tristesse.

Bravo Mme Mitterrand vous avez fait quelque chose de bien de votre vie, de la vie. Quelque chose d’exemplaire qui vaut des larmes, de l’honneur et de la fierté à gauche.

 

Mardi 22 Novembre 2011
Gérard Filoche
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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 15:54

LEMONDE.FR avec AFP | 22.11.11 | 08h21

 
 

La capitale sud-africaine Pretoria sera rebaptisée Tshwane d'ici à la fin de 2012, annonce son maire, Kgosientso Ramokgopa, mardi 22 novembre, à la "une" du quotidien Pretoria News. Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir depuis 1994) souhaite depuis longtemps adopter le terme africain de Tshwane, car le nom actuel de la capitale honore le héros afrikaner Andries Pretorius, qui a écrasé une dizaine de milliers de Zoulous en 1838.

Le changement de nom avait été quasiment acté en 2005, avant que les autorités ne reculent au nom de l'unité nationale, devant la forte protestation d'une partie de la population blanche. Le terme Tshwane désigne déjà une vaste communauté urbaine de 2,5 millions d'habitants qui englobe Pretoria, sa banlieue, et d'autres localités des environs. Il est volontiers employé par le gouvernement pour désigner la capitale.

"Quand nous disons que nous voulons changer le nom de la ville de Tshwane et remplacer les noms des rues par des noms de héros de notre lutte [anti-apartheid], ils parlent de ce que ça coûte. Nous allons dépenser cet argent de façon à être sûrs que notre histoire soit correctement rapportée", déclare le maire (ANC). "En tant que dirigeants de cette ville, nous allons nous assurer que tous les espaces et symboles de cette ville soient transformés", ajoute-t-il, annonçant un certain nombre de changements de noms de rue.

Les principales artères portant des noms de héros afrikaners et de dignitaires du régime de l'apartheid sont concernées, mais aussi Church Street (rue de l'Eglise), la principale artère de la ville : "Church Street est la plus longue rue de cette zone, et elle doit être traitée en priorité à cause de son importance et de son exposition", a ajouté le maire. M. Ramokgopa regrette que l'actuel boulevard Nelson Mandela de Pretoria – seul axe de la ville rendant hommage à une personnalité de la "Nouvelle Afrique du Sud" – soit si court. "En fait, c'est manquer de respect à Nelson Mandela", juge-t-il.

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:15

LEMONDE | 20.11.11 | 18h07   •  Mis à jour le 20.11.11 | 18h23

 

Un dormeur au pied d'un arbre dans le New Jersey.

Un dormeur au pied d'un arbre dans le New Jersey.AFP/Hunter Martin


Donnez-moi un arbre et je sauverai le monde, nous dit le botaniste Francis Hallé, qui vient de publier Du bon usage des arbres. Un plaidoyer à l'attention des élus et des énarques (Actes Sud). Prenons-le au mot. Par quel arbre commencer ? Le platane que planta Buffon en 1785, à l'entrée du Jardin des plantes, à Paris. Les visiteurs peuvent constater sa grande forme 226 années après, alors qu'il n'a jamais été taillé.

Car le platane vit très longtemps, comme beaucoup d'arbres. Il est même "potentiellement immortel", précise Francis Hallé : "Un homme est sénescent, c'est-à-dire programmé pour mourir. Pas un platane." Après la chute des feuilles, la vie repart au printemps et l'arbre retrouve son génome juvénile. S'il n'était pas agressé par les accidents, les maladies ou les humains, le platane vivrait des siècles. "Quand on dit un platane centenaire, on parle d'un gamin en culotte courte", s'amuse le botaniste, qui connaît un olivier âgé de 2000 ans à Roquebrune-Cap-Martin (Côte d'Azur).

Ajoutons que l'arbre crée des colonies. Sexué, il distribue des graines alentour, mais il étend aussi des racines à partir desquelles des descendants poussent. Voilà pourquoi on trouve des platanes centenaires entourés de vieux frères, des peupliers se renouvelant depuis 10 000 ans dans l'Utah, des crésotiers (Larrea) de 13 000 ans dans le désert de Mojave (sud de la Californie), et un houx royal de 43 000 ans s'étalant sur un kilomètre, en Tasmanie. "L'histoire de notre espèce zoologique tient dans la vie d'un arbre. Cela devrait nous ramener à l'humilité", philosophe Francis Hallé. C'est sans doute le premier service que nous rend l'arbre.

L'autre prodige de l'arbre est de résoudre ses problèmes sans bouger. C'est un bon citoyen, décoratif, taiseux, économe, calme et courageux. Il se contente de peu - lumière, eau, oligoéléments - et déjoue ses ennemis sans bruit, en développant un arsenal chimique. Un if produit des molécules qui éloignent souris et insectes et, ce faisant, il fournit le taxol à l'homme, un anticancéreux efficace. Et chacun sait que le tilleul ou le bouleau, le noisetier ou le citronnier donnent des médicaments.

UN ÉPURATEUR D'ATMOSPHÈRE

Nous, humains, avec nos 2mètres carrés de peau, sous-estimons la surface de l'arbre. Pour la calculer, il faut mesurer chaque feuille recto verso, ajouter la surface du tronc, des branches et rameaux, des racines longues et fines et des poils absorbants, sans oublier les poches dans l'écorce. Un arbre feuillu de 15 mètres occupe au total 200 hectares, l'équivalent de Monaco. Il double de poids quand il est mouillé. Toute cette surface respire, nous fait respirer.

"Grâce à la photosynthèse, l'arbre est notre meilleur allié dans la lutte contre le réchauffement climatique ", estime Francis Hallé. Le platane de Buffon, comme tout arbre, absorbe quantité de dioxyde de carbone (CO2), responsable de l'effet de serre. 20 % à 50 % de la matière produite par l'arbre - bois, racines, feuillages, fruits... - est constituée de CO2. Ainsi, en respirant, l'arbre épure l'atmosphère. Il séquestre le dioxyde de carbone et les polluants urbains tels que les métaux lourds, le plomb, le manganèse, les suies industrielles, les oxydes d'azote et de soufre, l'ozone... Ceux-ci sont dissous par l'eau intérieure, puis stockés dans le bois. C'est pourquoi il faut couper les vieux arbres le moins possible. Plus ils sont grands, plus ils purifient l'air.

En même temps, l'arbre libère l'oxygène qui nous fait vivre, l'O2. Un humain adulte consomme environ 700 grammes d'O2 par jour, soit 255 kg par an. Pendant ce temps, un arbre moyen en produit 15 à 30 kg. Il faut donc une dizaine d'arbres pour oxygéner un homme. En plus, l'arbre humidifie et rafraîchit l'atmosphère par évaporation et transpiration. Une zone boisée de 50 m2 fait baisser la température de 3,5 °C et augmente le taux d'humidité de 50 %. L'agitation des feuillages, surtout des conifères, libère des ions négatifs qui auraient un effet bénéfique sur la santé et l'humeur. Et l'arbre accueille nombre d'espèces utiles.

Pascal Cribier, jardinier talentueux, habite au-dessus du jardin du Luxembourg, à Paris. Il désigne la cime rougeoyante des arbres : "Nous ne voyons que la moitié d'un arbre. Nous n'imaginons pas l'activité souterraine, la taille et la force de ses racines, les espèces qui vivent en symbiose avec lui. Nous oublions que, sans les arbres, le sol se dégrade vite, et pour toujours." C'est cette part secrète, souterraine, qui a décidé de la vocation de Pascal Cribier, à 18 ans. Il voulait comprendre, planter, mettre les mains dans la terre.

Devenu un artiste du jardin, il a exposé dans des galeries des blocs de racines noueuses. Il faut savoir que sous-bois, racines et sous-sols font vivre champignons, lichens, fougères, plantes épiphytes, insectes, vers et mammifères. Sous terre, les racines font circuler des tonnes d'eau pour abreuver les feuilles. Souvent, elles dépassent en longueur les branchages. Ainsi, le jujubier de Libye, haut de 2 mètres, possède des racines de 60 mètres.

"L'homme ne saurait vivre sans l'arbre, et il le menace partout, s'étonne Francis Hallé. Pourtant, la réciproque n'est pas vraie..." Les Nations unies ont déclaré 2011 Année internationale de la forêt. Les arbres abritent 50 % de la biodiversité terrestre et apportent la subsistance à 1,6 milliard d'humains.

Les enquêtes de l'ONU et du REDD - programme des Nations unies qui vise à réduire les émissions de CO2 causées par la déforestation et la dégradation des forêts - montrent que la moitié des forêts de la planète a été détruite au XXe siècle. Ainsi, 7,3 millions d'hectares de forêts tropicales ont disparu chaque année entre 2000 et 2005, soit 20 000 hectares par jour. Résultat, la déforestation et la dégradation des forêts tropicales contribuent pour 15 % à 20 % aux émissions de CO2 : brûlés, abattus, les arbres libèrent leur carbone.

A l'inverse, l'ONU estime que des plantations d'arbres pourraient compenser 15 % des émissions de carbone dans la première moitié du XXIe siècle. "J'ai plaqué mon chêne/Comme un saligaud", chantait Georges Brassens...

De l'aspirine au papier

Prenons un citadin qui déguste en terrasse une salade à l'huile d'olive et au citron avec des pignons, puis commande une omelette aux truffes et un verre de chablis. Au dessert, poire belle-Hélène accompagnée d'un café à la cannelle. En digestif, une goutte de vieux gin. Ensuite, après une aspirine, il prend quelques notes avec un stylo jetable sur un carnet. Cet homme vient de mettre quinze arbres à contribution. Un frêne pour sa chaise, un orme pour la table, un olivier, un pin parasol, un citronnier, un chêne pour la truffe, un robinier (faux acacia) pour le fût du vin blanc, un poirier et un cacaoyer, un caféier, un cannelier, un genévrier, un saule pour l'aspirine, du ricin pour le plastique, un pin sylvestre pour le papier. Nous ne saurions vivre sans les arbres.

La ville non plus. Octobre 2011 était le Mois international de l'arbre et de la forêt des villes. Ainsi en a décidé la FAO. Pourquoi protéger l'arbre citadin ? En 2030, 70 % de la population de la Terre vivra en ville. Il faudra la nourrir. Le monde rural n'y suffira pas. Déjà, l'agriculture urbaine et périurbaine existe dans les friches et bidonvilles. Les citadins pauvres plantent des arbres et des légumes pour se nourrir. Depuis des années, la FAO leur procure assistance et crédits.

En Europe, Bruxelles protège les 5 000 hectares de la forêt de Soignes, en pleine ville ; Zurich fait de même, Barcelone a classé sa forêt riveraine, Nantes prévoit de planter 1 400 hectares d'arbres à ses portes. Julien Custot, expert à la FAO, explique : "L'arbre urbain est fondamental pour préserver les sols, contenir les inondations, apporter de l'énergie, pourvoir des aliments sains. Il rend les villes plus agréables, plus fraîches. Il nous faut une vraie politique de foresterie urbaine." Le jardinier écologiste Gilles Clément ajoute : "L'urbanisme jouit d'un grand prestige dans un monde assujetti au principe économique "quand le bâtiment va, tout va". Un jardinier penserait plutôt : "Quand le jardin va, tout va". Il faut nourrir le monde avant même de le loger."

L'économiste indien Pavan Sukhdev, codirecteur de la Deutsche Bank de Bombay, est une des têtes chercheuses des TEEB, The Economics of Ecosystems and Biodiversity. C'est lui qui, en octobre 2010, a chiffré les services rendus par les écosystèmes à la conférence de Nagoya sur la biodiversité, dont la France vient de signer le protocole. Il calcule la valeur économique de la nature et ses dégradations. Après trois ans d'enquêtes menées par cent experts, "les gros chiffres impressionnent", affirme-t-il. Si nous divisions par deux le rythme de la déforestation d'ici à 2030, les réductions d'émission de CO2 allégeraient de 2 600 milliards d'euros le coût du réchauffement. L'érosion de tous les écosystèmes terrestres - forêts, sols ou encore zones maritimes - nous fait perdre entre 1 350 et 3 100 milliards d'euros chaque année. "Cette invisibilité économique des écosystèmes, explique Pavan Sukhdev, a mené à la crise écologique."

En jardinier, Pascal Cribier s'inquiète de ces chiffres : "Un arbre est inestimable, ce qu'il nous apporte n'a pas de prix..."

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:11

LEMONDE.FR avec AFP | 21.11.11 | 14h08

 
 

 

Un requin dans un aquarium à Istanbul. 25/08/11

Un requin dans un aquarium à Istanbul. AFP/MUSTAFA OZER

La Commission européenne a proposé lundi 21 novembre d'interdire la coupe des ailerons des requins à bord des navires de pêche et le rejet à la mer les animaux encore vivants. Cette mesure vise ainsi à protéger les stocks de requins, dont une trentaine d'espèces sont menacées d'extinction dans le monde, essentiellement en raison de la forte demande d'ailerons qui, mijotés en soupe, sont un mets raffiné en Chine et dans d'autres pays asiatiques.

"En comblant le vide juridique dans notre législation, nous souhaitons éradiquer la pratique effroyable de l'enlèvement des nageoires de requin et assurer une protection nettement meilleure des requins", a déclaré Maria Damanaki, commissaire chargée de la pêche.

La nouvelle législation prévoit que les navires pêchant dans les eaux de l'Union européenne et les navires de l'UE pêchant dans le monde auront "l'obligation de débarquer les requins avec les nageoires attachées au corps". Les pêcheurs avaient jusqu'à présent la possibilité de débarquer les carcasses et les nageoires dans des ports différents, ce qui rendait les fraudes aisées.

73 MILLIONS DE REQUINS DISPARAISSENT CHAQUE ANNÉE

"Les contrôles seront désormais facilités, et il deviendra plus difficile de dissimuler l'enlèvement des nageoires", a spécifié Mme Damanaki. L'interdiction vise les flottes espagnoles et portugaises, qui pêchent dans tous les océans, a souligné la Commission. Les pêcheurs français, allemands et britanniques sont également concernés. Ils bénéficiaient d'exemptions pour la capture de requins, à condition de tout garder à bord à des fins de transformation. La mesure ne s'applique pas à la pêche artisanale, a-t-on précisé à la Commission.
 

"La proposition de la Commission est une étape positive pour la protection des requins", notamment dans l'Atlantique, a réagi la fédération d'ONG Shark Alliance. "L'UE, en particulier l'Espagne, est l'un des principaux fournisseurs d'ailerons à l'Asie", selon elle. La surpêche est responsable de la disparition de 73 millions de requins chaque année, selon l'association Environment Group (PEG), qui estime qu'une trentaine d'espèces sont directement menacées d'extinction.

A la différence des autres poissons, les squales sont fragilisés par leur cycle biologique car ils n'atteignent leur maturité sexuelle qu'après une dizaine d'années et n'ont que peu de petits à la fois. En Asie, les campagnes lancées par des ONG commencent à faire évoluer les traditions. Les hôtels de luxe Peninsula ont ainsi annoncé lundi le retrait de la soupe aux ailerons de ses restaurants.

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 13:07

LEMONDE.FR avec AFP | 21.11.11 | 13h20   •  Mis à jour le 21.11.11 | 13h31

 
 

 

La concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère a atteint des niveaux record en 2010.

La concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère a atteint des niveaux record en 2010.AFP/ERMAL META

Les principaux gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux records de concentration dans l'atmosphère en 2010, a dénoncé lundi 21 novembre l'Organisation météorologique mondiale (OMM). "Même si nous parvenions à stopper aujourd'hui nos émissions, ce qui est loin d'être le cas, les gaz déjà présents dans l'atmosphère y subsisteraient encore pendant des dizaines d'années et continueraient de perturber le fragile équilibre de la Terre, planète vivante, et du climat", a précisé le secrétaire général de l'OMM.

Parce qu'ils captent une partie du rayonnement solaire, les gaz à effet de serre favorisent le réchauffement de la planète. Entre 1990 et 2010, le forçage radiatif de l'atmosphère par les gaz à effet de serre – indicateur qui mesure l'impact des facteurs modifiant l'équilibre entre le rayonnement solaire entrant et les émissions de rayonnements infrarouges sortant de l'atmosphère – a augmenté de 29 %, et à lui seul le dioxyde de carbone (CO2) est responsable de 80 % de cette augmentation. Le CO2 contribue à hauteur de 64 % au forçage dans l'atmosphère. Sa concentration dans l'atmosphère a augmenté entre 2009 et 2010 de 2,3 ‰ (ppm), soit plus que la moyenne des années 1990 (1,15 ppm), et que celle des dix dernières années (2 ppm).

L'OMM relève également qu'après "une période de stabilisation temporaire relative (1999-2006), la concentration de méthane dans l'atmosphère est repartie à la hausse, et les scientifiques s'efforcent d'en découvrir les causes". Le protoxyde d'azote (N2O), autre gaz de serre, a aussi contribué au réchauffement de la planète. En 2010, la teneur de l'atmosphère en N2O était supérieure de 20 % par rapport à l'époque préindustrielle selon l'OMM. Le taux d'accroissement est de 0,75 ppb (partie par milliard de molécules d'air sec), par an sur les dix dernières années, ce qui est dû surtout à l'utilisation d'engrais azotés, comme le fumier, qui "a profondément perturbé le cycle mondial de l'azote".

L'OMM, par le biais de son programme de la veille de l'atmosphère globale, coordonne les observations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, via un réseau de stations réparties dans plus de cinquante pays. Son rapport sur les gaz à effet de serre, publié lundi, est le septième depuis 2004.

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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 15:24
Clotilde Cadu - Marianne | Samedi 19 Novembre 2011 à 12:01 
Depuis 2001, le 19 novembre est décrété Journée mondiale des toilettes. Clip, chanson officielle, site internet pour suivre à la trace les eaux usées une fois la chasse d’eau tirée… Autant d'initiatives bonnes (ou pas) pour rappeler que 2,6 milliards d'individus n'ont toujours pas accès à des toilettes propres et saines.



Joyeuse journée des toilettes !
Si vous avez loupé, dimanche dernier, la journée mondiale de la gentillesse (qui correspond également à la journée mondiale de l’utilisabilité ), vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant qu’aujourd’hui 19 novembre, c’est la journée mondiale des toilettes (mais aussi la journée mondiale pour la prévention des abus envers les enfants, allez comprendre). Cela ressemble à une vaste blague…

C’est pourtant on ne peut plus sérieux. « Il est difficile d’imaginer une vie sans quelque chose que l’on juge acquis, mais pour 2,6 milliards de personnes, c’est une réalité. 40% de la population mondiale n’a pas accès à des installations sanitaires adéquate », explique l’Organisation mondiale des toilettes, instigatrice de cette journée destinée à faire bouger les choses. « Tout le monde devrait avoir le droit d’avoir accès à des toilettes n’importe quand et n’importe où », poursuit l'ONG, rappelant que chaque jour, plus de la moitié des lits d'hôpitaux d'Afrique subsaharienne est occupée par des patients souffrant de maladies liées à ce manque d'hygiène sanitaire. « Diarrhées, poliomyélite, hépatite A, typhoïdes, infections parasitaires… : ces maladies sont étroitement associées au manque d’assainissement et d’hygiène, une réalité pour plus d’une personne sur 3 dans le monde », ajoute Action contre la faim, sans tourner autour du pot. Et de rappeler que chaque année, 2,2 millions de décès, dont 1,2 chez les moins de 5 ans, sont attribués à des diarrhées évitables.
 

 

Triste réalité, mais pas très glam’ à médiatiser… Les défenseurs de la journée mondiale des toilettes – qui sera suivie d’un très sérieux sommet mondial des toilettes du 22 au 24 novembre – semblent l’avoir bien compris. Pour assurer la promotion du 19 novembre, ils se la jouent détendu. D’abord avec une chanson officielle, I love my loo (J’aime mes toilettes), dont la mélodie reste en tête pendant des heures. Ensuite avec la liste décalée des « 15 choses à faire pour la journée mondiale des toilettes  » : nettoyer les chiottes du bureau entre collègues, télécharger l’application iDragPaper pour jouer à des jeux lorsque vous êtes sur le trône, commander le livre Flush this book, ouvrage sur les toilettes et dont les bénéfices sont reversés en partie à l’Organisation mondiale des toilettes, devenir membre de l’organisation…

Surfant sur la même vague, la marque de nettoyants pour WC Domestos a, elle, lancé un site internet proposant de suivre à la trace les eaux usées une fois la chasse d’eau tirée. Sur flushtracker.com, il suffit d’indiquer quand et où vous avez tiré la chasse pour la dernière fois et s’affichent devant vos yeux ébahis l’itinéraire de vos excréments sur Google Map, la distance parcourue et la vitesse d’évacuation. Un mail vous avertit une fois la marchandise arrivée à destination… « Nous suivons dès à présent votre trace à travers un système d’égouts hors du commun », explique Domestos. « 2,6 milliards : c’est le nombre stupéfiant d’individus n’ayant pas accès à des toilettes propres. Leurs selles ne vont nulle part, et cela les expose à des maladies graves. Aidez Domestos et l’Organisation mondiale des toilettes à sensibiliser les individus à cette situation critique de manque d’hygiène ». Les plus « sensibles » peuvent même partager leur parcours sur les réseaux sociaux. Dommage qu'au final, le véritable message de cette campagne – 40% de la population mondiale n'a pas accès à des installations sanitaires saines et en meurt – soit lui aussi évacué.
 
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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 19:55

 

Accord EELV - PS : la porte ouverte à toutes les fenêtres
Publié le 19/11/2011 à 03h20

Eva Joly en meeting à Lyon, le 13 novembre 2011 (Robert Pratta/Reuters)

Semaine difficile pour les militants écologistes. Nous sommes raillés de toutes parts.

Sur notre gauche, on nous accuse d'avoir vendu notre âme au PS pour un plat de lentilles électoral. A droite, on nous désigne comme étant ceux par qui le déclin industriel du pays arrive. Dans les deux cas, on met en cause notre utilité. C'est qu'en vérité, nous cheminons, sous les lazzis et les quolibets, sur l'étroite route du compromis nécessaire.

Je crains fort que la semaine passée, nous ne nous soyons quelque peu égarés. Non que je conteste la nécessité d'un rassemblement de la gauche et des écologistes. Mais la méthode des arrangements au sommet dans le huis clos des appareils n'a rien de bon.

Pour des assises nationales de la transition énergétique

Je crois que sur la question du nucléaire, il aurait fallu procéder autrement. Pourquoi ne pas avoir choisi d'organiser des assises de la transition énergétique ou chacun serait venu défendre ses options devant le peuple de gauche et devant le pays tout entier  ?

Les associations mobilisées pour la sortie du nucléaire et les syndicats de travailleurs du secteur auraient pu confronter leurs arguments. La question de la lutte contre la précarité énergétique aurait été mise à l'ordre du jour par les mouvements de locataires. Et ainsi de suite.

Dans une telle logique, les partis n'auraient pas prétendus être les seuls dépositaires de la connaissance et les seuls décisionnaires sur des questions qui engagent la société toute entière.

Société mobilisée et écologie populaire

L'écologie, pour être populaire, doit s'appuyer sur la société en mouvement. Au fond, il aurait fallu mobiliser la société pour produire du changement social, au lieu de confisquer une question politique centrale.

Pour désigner leurs candidats, socialistes et écologistes ont choisi d'ouvrir largement leur corps électoral. Mais pour discuter de leurs programmes respectifs et des compromis nécessaires à une dynamique politique post-présidentielle, ils en débattent en petit comité, alors même que c'est une question qui concerne chacun des électeurs. 

M'est avis que le contraire aurait été plus logique. Je crois que c'est la source du malaise qui noue le ventre de nombre d'écologistes sincères. Si le compromis s'était noué au grand jour et était né d'une dynamique sociale, il serait aujourd'hui incontestable.

Tel n'est malheureusement pas, et le soupçon d'opportunisme nous accable.

Syndrome de Stockholm

Nous sommes attachés au fait de faire entendre la voix de l'écologie à l'Assemblée nationale, ce qui dans le mode scrutin actuel passe par des alliances.

Mais la triste pièce qui vient de se jouer sous nos yeux et a ridiculisé nos combats toute la semaine est catastrophique. Elle laissera des traces.

Les négociateurs écologistes n'ont pourtant pas démérité. Je crains juste qu'ils ne soient victimes du syndrome de Stockholm  : pris en otage par la logique de compromis qui préside à toute négociation, ils ont à mon avis tendance à survaloriser ce qu'ils ont obtenu.

A mes yeux, un accord né d'une méthode bureaucratique, et passé avec des partenaires dont on ne peut pas dire qu'ils mettent un enthousiasme particulier à en défendre le fruit devant l'opinion, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres.

Le pire est à venir. Un avant-goût nous en a été donné par le conflit d'interprétation sur l'épineuse question du MOX qui a occupé les médias l'encre du contrat à peine sèche.

La parole est au camarade Areva

De fait, le coup de grâce est venu des nucléocrates patentés, qui ont osé s'inviter dans un dialogue entre forces politiques pour retoucher un accord électoral après qu'il ait été signé.

Interrogé sur TF1, François Hollande a affecté de trouver cela parfaitement normal. J'ignorais pour ma part que le camarade Areva avait son rond de serviette au bureau national du Parti socialiste.

Je propose d'étendre l'expérience. Demandons au Medef de statuer sur le programme social de la mandature, à Total de nous éclairer sur la lutte contre les atteintes portées à l'environnement et à Bachar El-Assad de nous donner son avis sur le volet droits de l'homme de notre alliance. 

Plus tragiquement, comment ne pas être saisi de doute sur le volontarisme de nos partenaires  ? En conscience, je ne peux défendre un tel accord.

Le turbulent silence d'Eva Joly

Et Eva Joly dans tout ça, me direz-vous ? Eva Joly se tait. Je vois dans ce silence l'expression du fait qu'elle n'est pas dupe du vaudeville qui vient de se dérouler et crois qu'elle n'a pas à s'excuser de cette interruption momentanée de l'image et du son.

Sa parole n'en pèsera que davantage. Eva Joly retrouve sa pleine et entière liberté de parole et d'action puisque l'accord passé n'est rien d'autre qu'un accord électoral basé sur un socle politique commun minimal.

Comme c'est une femme de principes et de convictions, ceux qui pensent qu'on la fera dire autre chose que ce qu'elle pense en seront bientôt pour leurs frais.

Le temps de l'écologie de combat est revenu. Pour ne pas décevoir le peuple de l'écologie, Eva doit se faire entendre.

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