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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 14:19
Dimanche 19 Février 2012 à 12:01

 

Journaliste à Marianne, plus particulièrement chargé des questions internationales 

 

Débarqué sur la côte sud-est du Brésil pour la semaine du Carnaval où il doit donner plusieurs concerts dans des discothèques, Pierre Sarkozy alias DJ Mosey est devenu le DJ le plus côté de la République. Au point que les exigences inflationnistes de la France en matière de sécurité à l'égard du fils Sarkozy ont quelque peu agacé les autorités brésiliennes.

 

Pierre Sarkozy, le DJ le plus blindé de la République
C’est toujours avec armes, bagages et une floppée de « bodyguards » que Pierre Sarkozy aliais DJ Mosey débarque dans un pays.
Tout juste rentré d’Italie pour une performance en « Guest » au Theatro disco club de Viterbe, DJ Mosey (c’est son nom de scène) s’est envolé direction le Brésil. Il est attendu dimanche à Florianopolis, Sao Paulo et Rio.

Une tournée VIP qui devrait durer une semaine sauf rapatriement d’urgence.  
Car comme l’a prouvé son escapade ukrainienne, c’est désormais le DJ le plus côté de la République qui fait la tournée des plages. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la République se met en quatre pour assurer la logistique de la tournée du fiston du président.
Outre deux officiers de sécurité français du GSPR, dès le 8 février, Le Canard enchaîné écrivait que le ministère des Affaires étrangères avait exigé de la police brésilienne la mise à la disposition de Pierre Sarkozy d'une protection rapprochée supplémentaire.

Quelques jours plus tard, Médiapart, dévoilait un courrier de l'Ambassade de France au Brésil sollicitant de Brasilia « une autorisation d'introduction et de port d'armes à feu sur le territoire national en faveur de deux officiers » du Groupement de sécurité du président de la République (GSPR) dépendant de la Direction générale de la police nationale (DGPN).
Par ailleurs, un agent consulaire sera mobilisé pour l’accueil et le séjour du DJ à Sao Paulo et et Rio et  « l'ouverture des salons d'honneur à l'arrivée et au départ de chaque aéroport » a été demandée.

Du côté brésilien, la pilule a du mal à passer

Selon nos informations, l’Elysée n’aurait que très peu goûté  cette succession de fuites, cherchant même à savoir qui avait vendu la mèche.
Depuis l’épisode de la gastro ukrainienne et le rapatriement à 40.000 euros de Pierre Sarkozy, les services de l’Etat sont sur le qui-vive. Hors de question que les éventuels récits des soirées privées et rémunérées de DJ Mosey ne viennent parasiter le lancement de campagne de papa.  

L’Elysée aurait accentué la pression sur les services de l’Ambassade de France qui seront tenus pour  personnellement responsables du bon déroulement de cette visite privée.

« Pour des raisons de sécurité les enfants du président de la République font l'objet d'une protection policière, comme les enfants et petits-enfants des présidents précédents. Lors de leurs déplacements à l'étranger, leur présence est signalée aux autorités étrangères et l'agent chargé de la protection sollicite la possibilité de conserver son arme de service », explique de façon plus diplomatique le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. Rien que de très normal.

Mais c'est du côté brésilien que la pilule a de plus en plus de mal à passer. Les autorités brésiliennes commencent, en effet, à saturer des doléances inflationnistes de la famille Sarkozy qui a fait de la côte brésilienne un lieu de villégiature privilégié. Un conseiller de l’Ambassade du Brésil à Paris se serait dit « choqué » par de telles exigences.

Déjà l’été dernier, le climat s’était tendu entre Brasilia et l’Elysée. La France reprochant au Brésil de ne pas avoir fourni d’escorte à Pierre Sarkozy au prétexte que la visite du DJ était privée. Sur un plan plus politique, le « malotruisme » du président annonçant unilatéralement, en direct à la télévision française, en septembre 2009, la vente très prématurée du Rafale aux brésiliens, ou ses leçons à la nouvelle présidente Dilma Roussef aux Nations Unies, concernant des mots jugés « moqueurs » à l’égard de la position brésilienne sur l’Iran n’auraient été que très peu appréciées.
Pas sûr qu’en ces temps de Carnaval, la musique de DJ Mosey ne contribue à adoucir les mœurs diplomatiques.

 

Pierre Sarkozy, le DJ le plus blindé de la République
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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 14:43

 

| Par Laurent Mauduit

 

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C’est une promotion qui va faire scandale. Selon nos informations, Nicolas Sarkozy s’apprête à porter à la tête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) l’un de ses proches, Jean-Luc Tavernier. Il a été de 2007 à 2010 directeur de cabinet d’Eric Woerth, à l’époque ministre du budget.


En pleine campagne présidentielle, la promotion à ce poste d’un ultra-sarkozyste risque d’alimenter la controverse pour une double raison : parce qu’elle contrevient aux engagements d'impartialité pris par le chef de l’Etat, mais en permanence écornés ; parce que la place de l’Insee dans la vie économique française et son statut d’indépendance devraient d’autant plus exiger que cette maison soit dirigée par un haut fonctionnaire reconnu pour son indépendance et son impartialité.


Dans l’immédiat, rien n’est encore officiel : le chef de l’Etat n’a pas encore pris le décret en conseil des ministres qui mettra fin aux fonctions du directeur général actuel de l’Insee, Jean-Philippe Cotis, et installera son successeur. Mais selon de très bonnes sources, l’affaire est définitivement tranchée, et le décret sera pris sous peu, peut-être même dès la semaine prochaine. Le sort de Jean-Philippe Cotis est ainsi scellé : il rejoindra la Cour des comptes. Et Jean-Luc Tavernier le remplacera.


Si la révélation de ce jeu de chaises musicales et la polémique qu’elle risque d’engendrer n'en dissuadent pas le chef de l’Etat, l’affaire va donc faire grand bruit, à l’Insee d’abord, mais aussi bien au-delà de cette maison.


Jean-Luc Tavernier est un proche de Nicolas Sarkozy et l’a accompagné dans toutes ses batailles. C’est donc beaucoup plus qu’un haut fonctionnaire ayant des convictions partisanes ; c’est un militant. De la mi-2005 à la mi-2006, il a fait partie d’un groupe secret d’experts baptisé le « Collège des Dix », qui se réunissait le jeudi à partir de 18 heures, au Sénat, à raison d’une réunion par mois, sous la houlette de l’ancien ministre du budget, Alain Lambert, et qui avait la charge d’élaborer le programme économique de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007.


Aux côtés du libéral patron d’Axa, Henri de Castries, de l’économiste de l’OCDE, Frédéric Gonnand, d’un haut fonctionnaire de la direction des études du ministère du travail, Antoine Magnier, du directeur adjoint du cabinet de Jean-François Copé, Philippe Heim (qui venait en cachette, pour que son patron, à l’époque en froid avec Nicolas Sarkozy, ne le sache pas), de Pierre Mariani, l’ami de Nicolas Sarkozy, ex-directeur de cabinet au budget qui a pris ultérieurement les commandes de Dexia, la banque franco-belge des collectivités locales en situation de quasi-faillite, Jean-Luc Tavernier a donc contribué à préparer certaines des réformes parmi les plus contestées que Nicolas Sarkozy a mises ensuite en œuvre au lendemain de 2007.


L'acharnement de Sarkozy contre l'institut

Jean-Luc Tavernier a été remercié de son engagement en devenant ensuite, à partir de 2007, directeur de cabinet d’Eric Woerth au ministère du budget. Et à ce poste, il a participé à d’innombrables décisions de ce ministère pour le moins contestables, dont la procédure d’arbitrage qui a fait la fortune de Bernard Tapie. Par décret du 28 janvier 2010 (il est ici), il a ensuité été nommé commissaire général adjoint à l'investissement, aux côtés de René Ricol.


On imagine donc sans peine que la promotion de Jean-Luc Tavernier risque de faire bien des vagues à l’intérieur de l’Insee. Non pas que l’Institut ait jusqu’à présent toujours été protégé de semblables turbulences. Car dans le passé, la gauche, elle aussi, a promu des hauts fonctionnaires qui lui étaient proches. Mais pour beaucoup de statisticiens, les turpitudes des uns ne justifient pas ni n’excusent celles des autres. Beaucoup d’administrateurs et d’économistes font aussi valoir que les engagements de Jean-Luc Tavernier ne peuvent être comparés avec ceux de ses prédécesseurs.


Depuis 2004, à l’époque où il était ministre des finances, et ensuite à partir de 2007, Nicolas Sarkozy n’a cessé de maltraiter l’Insee, qu'il n'aime guère, soit en prenant à son encontre des mesures vexatoires ou d’économies, soit en organisant un projet de délocalisation qui avait en fait pour but un démantèlement à peine caché et une remise au pas. Mediapart en a tenu la chronique au travers de nombreuses enquêtes, que l’on peut retrouver ici, , ou encore .


L'indignation à l'Insee va être d'autant plus forte que les économistes qui y travaillent se souviennent du rôle joué en d'autres temps par Jean-Luc Tavernier quand il était directeur de la prévision, au début des années 2000. Il avait à l'époque accepté que sa direction soit fusionnée dans les pires des conditions avec celle du Trésor. Et du même coup, la prévision était devenue un lieu d'exécution et non plus d'études et de réflexions. Ce qui, pour l'Insee, est un précédent très inquiétant compte tenu du rôle primordial qu'il joue dans la publication d'études économiques, et donc dans le débat public.


En outre, à l'Insee, on fait valoir que le directeur général sortant, Jean-Philippe Cotis, dont les sympathies balladuriennes étaient déjà connues, avait lui-même été porté à ce poste par Nicolas Sarkozy. Cela finit donc par faire beaucoup. Alors, après autant de mauvais coups, la nomination de Jean-Luc Tavernier risque d’être perçue comme le coup de grâce. Un très mauvais coup à un institut qui joue dans la vie économique française un rôle majeur et dont le crédit dépend totalement de son honnêteté et de son… indépendance !

 

 

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 22:36

Editorial | LEMONDE | 08.02.12 | 16h30   •  Mis à jour le 09.02.12 | 11h04

 
 

 

 La manifestation parisienne du 15 décembre contre la réforme de l'évaluation et de l'avancement des enseignants.

La manifestation parisienne du 15 décembre contre la réforme de l'évaluation et de l'avancement des enseignants.AFP/MEHDI FEDOUACH


C'est la loi du genre : les ministères qui ont l'honneur de figurer au rapport annuel de la Cour des comptes passent en général un assez mauvais moment. Les magistrats de la rue Cambon ne sont pas grincheux par nature ; mais c'est leur rôle, en effet, de vérifier la bonne utilisation des deniers publics et de fustiger les incartades éventuelles.

Il n'est pas fréquent, cependant, de lire un réquisitoire aussi cinglant que celui dressé, cette année, contre la réforme de la formation des enseignants, plus connue sous le nom barbare de "mastérisation".

Chacun se souvient que la suppression des instituts universitaires de formation des maîtres figurait en bonne place dans les réformes du quinquennat qui s'achève. Elle a été engagée dès 2008 et complètement mise en oeuvre à la rentrée 2010. L'ambition affichée était double : élever au master (c'est-à-dire à bac + 5, au lieu de bac + 3 ou bac + 4 auparavant) le niveau de recrutement de tous les professeurs, des écoles, collèges et lycées ; améliorer la formation professionnelle des enseignants en réservant davantage de temps à leur apprentissage direct, devant les élèves.

Le bilan établi par la Cour des comptes est accablant : cette réforme "soulève aujourd'hui des questions de fond sur l'organisation de la formation initiale, sur l'attractivité du métier d'enseignant et sur l'adéquation de ce nouveau dispositif aux grands objectifs assignés au système éducatif".

Rien ou presque ne résiste à son examen critique. Les gains budgétaires attendus de cette réforme ? Non seulement ils sont modestes (370 millions d'euros), mais en outre ils occultent de lourds coûts indirects non évalués. La mise en oeuvre accélérée de la réforme ? Elle a provoqué de graves "dysfonctionnements", touchant notamment à l'affectation et au temps de travail des jeunes enseignants. Le tutorat par des enseignants plus chevronnés, qui était l'une des innovations de cette réforme ? Il est, à l'évidence, approximatif et inefficient. Sur tous ces points, la Cour note "la carence des outils de suivi et de pilotage".

Au total, les magistrats de la rue Cambon estiment que cette réforme "n'atteint pas les objectifs" qui lui étaient fixés. Elle "ne garantit pas" - c'est un euphémisme - une meilleure formation au métier d'enseignant, permettant notamment de mieux gérer l'hétérogénéité des élèves. Elle paraît déconnectée de l'objectif fixé par la loi d'orientation de 2005 de mise en place d'un socle commun de connaissance que tout jeune devrait maîtriser à la fin de sa scolarité obligatoire. Enfin, elle a asséché, de façon "préoccupante", le vivier de recrutement des enseignants et, par conséquent, le niveau de sélectivité des concours.

Bref, pour le dire simplement, c'est un échec. Un échec grave et double. D'une part, l'occasion a été manquée de renforcer réellement la formation des professeurs. D'autre part, la France s'est privée, du même coup, du levier indispensable pour améliorer ses médiocres performances en matière d'éducation.

 

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 13:44

 

Sarkotour 13/02/2012 à 13h08
Rue89 - Zineb Dryef | Journaliste
Infosignalée par
un internaute

« Sarkozy, Sarkozy ! » Ils n'ont pas plus de 12 ans mais ils ont acclamé le président de la République comme les plus fervents des militants de l'UMP, mardi 7 février sur le parvis de la nouvelle mairie de Lavaur (Tarn), petite ville de 12 000 habitants que Nicolas Sarkozy a choisie pour présenter les grandes lignes de sa politique familiale.

Dans ces images tournées par « Le Petit Journal » de Canal+, on voit l'accueil réservé au Président par le petit groupe d'enfants.

Les enfants crient « Sarkozy, Sarkozy ! »

« On leur a dit que c'était une grande chance »

Une maman d'élève, émue par ce qu'elle qualifie de « propagande », assure à Rue89 que des consignes très précises ont été fournies aux enfants :

« La veille, on leur a dit qu'on avait la grande chance de recevoir le Président dans notre petite ville, que c'était une aubaine. On leur a dit : “Le Président va peut-être nous donner des sous.” Chacun avait un petit drapeau. Ma fille, elle a 10 ans, m'en a parlé ; elle a refusé d'y aller.

Mais d'autres parents n'ont pas été prévenus. Le papier, une “invitation à aller regarder le défilé” remis la veille aux enfants, n'a pas été mis dans tous les cartables. Toutes les autorisations n'ont donc pas été signées. C'est scandaleux de se servir ainsi d'enfants. »

Dans un courrier envoyé aux parents, il était noté « que les enfants de l'Alae [Accueil loisirs associé aux écoles, ndlr] du centre assisteront au passage du cortège présidentiel sur les allées Jean-Jaurès. Dans l'hypothèse où vous ne souhaiteriez pas que votre enfant participe à cette animation, veuillez le signaler à la direction de cette structure ».

« Je n'ai pas été prévenue ! »

Tous les parents n'ont pas signé l'autorisation, d'autres ne l'ont jamais reçue. Dans La Dépêche du Midi, certains protestent :

« On leur a donné un drapeau bleu blanc rouge et on leur a demandé de dire fort “Vive Sarkozy ! ”. Je n'ai pas été prévenue de cette sortie impromptue. »

« Pourquoi n'ont-ils pas uniquement pris les enfants ayant une autorisation ? Des recommandations très précises ont été données aux enfants : “Bien se tenir, se mettre en rang, crier ‘Sarkozy, Sarkozy’, leur donner des petits drapeaux français pour qu'ils puissent les secouer”. »

La responsable de cette mise en scène est la directrice de l'Alae. Après avoir donné les consignes la veille aux enfants, la sortie sur le parvis de la mairie le mardi 7 février, à l'heure du déjeuner, s'est déroulée sous sa responsabilité. La Dépêche du Midi décrit ainsi sa rencontre avec le chef de l'Etat :

« Il est happé par une animatrice de l'Alae qui l'embrasse. »

Que les enfants profitent de cette journée exceptionnelle

L'Alae et l'école du centre de Lavaur étant injoignables en cette période de vacances, Rue89 a contacté Bernard Carayon, député-maire UMP de la ville. Il nous a renvoyé à la déclaration de son adjoint à au maire chargé des Sports et de la Jeunesse, Joseph Dalla Riva, au quotidien La Dépêche. Il écrit :

« J'ai souhaité, à la fois en ma qualité d'ancien enseignant du public, et compte tenu de mes convictions républicaines profondes, que les enfants inscrits à l'Alae se situant sur le parcours, puissent profiter pleinement de cette journée exceptionnelle.

Le seul objectif était que ces enfants puissent voir le Président, le plus près possible afin qu'ils gardent de cet évènement un souvenir fort qu'ils pourront raconter encore en étant adultes.

Compte tenu des contraintes de sécurité particulières, nous avons eu cette possibilité au dernier moment, ce qui explique certaines imperfections.

Si je comprends les interrogations exprimées, je ne peux en revanche accepter la volonté délibérée de nuire, dont certains font preuve. Les sourires et les visages radieux lèvent toute ambiguïté et peuvent rassurer les parents. Les enfants n'ont pas agi sous la contrainte. »

Peu convaincus par cette explication, beaucoup de parents d'élèves attendent des explications de la mairie et la direction de l'école. Une maman :

« Ils doivent reconnaître que ce n'était pas légitime d'utiliser des mineurs pour faire de la politique. »

Une semaine après, cette visite laisse un goût amer aux habitants. A la polémique suscitée par la présence des élèves de l'école primaire s'ajoute la confiscation d'une banderole par des gendarmes. Mobilisés contre la suppression d'une classe, des enseignants ont déroulé une banderole « Ecole sacrifiée, avenir en danger ». Las, deux gendarmes sont partis avec.

 

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 13:39

signez et faites circuler si vous le souhaitez

http://www.convergencedesluttes.fr/petitions/index.php?petition=18

+ Lettre ouverte à lire en bas de mail

---------- Message transféré ----------
De : jean françois 
Date : 6 février 2012 13:45
Objet : Lettre ouverte de serge Letchimy à Claude GUEANT
À : 


Objet : Vos déclarations sur les civilisations

N/réf: CAB/SL/JFL/SN/N°2012


LETTRE OUVERTE A M. CLAUDE GUEANT, 
MINISTRE DE L’INTERIEUR


M. le Ministre,

Votre venue en Martinique dans les jours qui viennent, m’oblige à vous  rappeler que cette  terre a vu naître Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant. Qu’elle a été aimée par des hommes aussi admirables que furent Victor Schœlcher, André Breton, Léopold Sedar Senghor, Claude Lévi-Strauss, et de manière plus proche encore, par Léopold Bissol, Georges Gratiant, ou Camille Darsières, pour ne citer que quelques-uns de nos grands politiques. 

Ces hommes furent de grands humanistes. Leur vie et leurs combats se sont situés en face de ces crimes que furent la traite, l’esclavage, les génocides amérindiens, les immigrations inhumaines, ou la colonisation dans tous ses avatars… Tous ont combattu la pire des France : celle qui justifiait les conquêtes et les exploitations, et bien d’autres exactions dont les cicatrices sont inscrites dans nos paysages. Cependant, je n’ai jamais entendu un seul de ces hommes lister ces attentats pour décréter que la civilisation européenne, ou que la culture française, serait inférieure à n’importe quelle autre. Je ne les ai jamais entendus prétendre que le goupillon de la chrétienté (qui a sanctifié tant de dénis d’humanité) serait plus primitif que tel bout liturgique d’une religion quelconque. 

Toujours, ces hommes ont établi la distinction entre cette France de l’ombre et la France des lumières. Pour combattre l’ombre qui menaçait leur humanité même, ils se sont référés à la France de Montaigne, de Montesquieu, de Pascal, de Voltaire, de Condorcet ; à celle qui s’est battue pour abolir la traite, puis l’esclavage, qui a supprimé la peine de mort  du code de ses sentences ou qui a accordé aux femmes le droit de vote et celui de disposer de leur maternités… A s’en tenir à votre logique, ils auraient eu mille raisons de condamner la civilisation occidentale, et de renvoyer aux étages inférieurs bien des cultures européennes. 

Voyez-vous M Guéant, vos chasses à l’immigré (qu’il soit en règle ou non), ou la hiérarchisation que vous célébrez sans regrets ni remords entre les cultures et les civilisations, vous ont enlevé la légitimité dont a pourtant besoin votre prestigieuse fonction. Vous portez atteinte à l’honneur de ce gouvernement, et à l’image d’une France qui visiblement n’est pas la vôtre, mais que nous, ici, en Martinique, avons appris à respecter. 

Toutes les civilisations ont produit, et de manière équivalente, des ombres et des lumières. Mais si les ombres n’ont jamais triomphé très longtemps, si beaucoup d’entre elles ont disparu dans les oubliettes de l‘histoire (en compagnie de régimes politiques ou religieux quelque peu lamentables), c’est simplement parce que des hommes de bon sens, pétris d’humanisme et de haute dignité, ont exalté les parts lumineuses que toutes les civilisations de l’homo-sapiens ont mises à notre disposition. 
Les civilisations se sont nourries de leurs lumières mutuelles pour mieux combattre leurs propres ombres. Dans une transversale célébration et de grande foi en l’Homme, ces hommes ont honoré les lumières d’où quelles viennent ; les lumières se sont reconnues entre elles; leurs signaux réciproques ont conservé intact (de part et d’autre des lignes de partage ou de conflit) un grand espoir d’humanité pour tous. Grâce à eux, nous savons qu’il est dommageable de considérer l’ombre, ou de s’en servir à des fins qui ne grandissent personne. Ils nous ont donc appris à nous écarter de ceux qui l’utilisent, et qui, par là même, la transportent avec eux.  

M. Guéant, fouler le sol martiniquais, c’est toucher une terre que des hommes comme Aimé Césaire ont fécondé de leur sang. Un sang qui s’est toujours montré soucieux de l’humanisation de l’homme, du respect des civilisations et de leurs différences.  

Ce serait donc comme une injure à leur mémoire, à leur pensée, à leurs actions, que de vous laisser une seule minute imaginer que vous serez le bienvenu ici. 
C’est par-dessus vous, et du plus haut possible, que nous renouvelons à la France des lumières toute notre considération, et confirmons notre respect pour les valeurs républicaines qui, contrairement à celles dont vous êtes le héraut, sont à jamais très opportunes chez nous. 

Serge Letchimy

Jean François Lafontaine
Directeur de cabinet
Conseil Régional de Martinique
Tel 0596596351
Fax secrétariat : 0596596414
Fax direct: 0596706469
email: jeff.lafontaine@region-martinique.mq

 


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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:09

 

Rue89 - Sur le terrain 11/02/2012 à 18h56
Emilie Brouze | Journaliste

 


Manifestation anti-Acta à Paris, le 11 février 2012. (Emilie Brouze/Rue89)

Des rangées de Guy Fawkes emmitouflés sous des écharpes et des capuches défilaient ce samedi à Paris. « C'est dur de gueuler avec un masque », lance un manifestant place de la Bastille avant de scander :

« Acta, Acta, ça passera pas. »

Acta (pour Anti-counterfeiting trade agreement) est le traité qui effraie les défenseurs de libertés sur Internet. Négocié en secret comme un accord commercial, le texte entend renforcer la coopération internationale dans la lutte contre la contrefaçon. Des médicaments ou des sacs à main, mais aussi sur le téléchargement illégal.

Les Anonymous ont appelé à une « protestation mondiale » contre ce traité, contesté sur le fond comme la forme. S'en est suivi de nombreuses manifestations dans toute l'Europe ce 11 février. Une précédente mobilisation avait eu lieu le 28 janvier.

Des jeunes, des geeks, des punks

Devant les marches de l'opéra Bastille, cinq garçons en blouson noir, masque blanc et capuche, discutent en arc de cercle. Ils ont entre 16 et 18 ans et viennent du même lycée. Pour l'un, c'est sa toute première manif. L'autre à côté prend la parole :

« Je fais partie de la Fédération anarchiste. On est là pour notre liberté d'expression. »

Des jeunes (parfois très jeunes) en jeans baskets : c'est la silhouette la plus commune de l'attroupement. Derrière les masques, difficile de deviner les profils des anti-Acta.

Soond (c'est le nom qu'il porte en tatouage sur l'avant-bras), un peu plus loin, analyse :

« Il y a pas mal de geeks et ça touche forcément plus les jeunes. Pas mal de punks aussi, le fait qu'Anonymous n'ait pas de chef, ça leur parle. »

Le jeune homme, 25 ans, se revendique geek et « actif niveau militantisme » (plus particulièrement sur les « bavures policières »). Il revient d'un tour du monde où il a trouvé une cagoule en laine péruvienne qu'il porte, aux allures de Guy Fawkes.


Cinq lycéens manifestant contre Acta à Paris, le 11 février 2012. (Emilie Brouze/Rue89)

 

« C'est big brother »

Dans le cortège, beaucoup de geeks, mobilisés via les réseaux sociaux ou les forums. « On est beaucoup de gens du milieu informatique », explique un consultant de 26 ans qui marche dans le cortège.

Ces deux étudiants en droit de 20 et 30 ans sont plutôt là pour la défense de leurs droits sur le web. Lui a encore « la rage » après la fermeture de Megaupload : il est pour la « liberté de partager des infos ».

Elle, cheveux longs tombants autour du masque à moustache, pointe avec précision les dangers d'Acta. Elle évoque la « surveillance automatique » des utilisateurs qui découlerait du traité :

 »Ça voudra dire qu'on pourra regarder tous les fichiers échangés entre ordinateurs. C'est big brother. »

Quelques mètres plus loin, encore un groupe de lycéens avec deux pancartes aux pieds : « Stop acta » (sous une tête de mort) et le logo Anonymous (sous son slogan). Un garçon, à peine 16 ans, suit le groupe d'hacktivistes depuis le piratage du Playstation Network, en avril 2011. Il est venu aussi défendre les droits sur le web – et se sent Anonymous :

« On ne sait pas vraiment qui ils sont mais on peut tous les représenter. »

Un Anonymous : « On est cool »

Au mégaphone, un « membre du groupe original des Anonymous français » prend la parole. Il rappelle les règles de la manifestation :

« On est cool. »

Selon lui, la plupart des réseaux français du groupe sont représentés aujourd'hui à cette « sorte de sympathique Jacquerie ». Il retrouve aussi quelques membres du mouvement des Indignés. Point commun ?

« Les gens se sont appropriés Internet et ils ne supportent pas qu'on marche sur leur liberté. »

On a aperçu Nicolas Dupont-Aignan s'offusquant contre Acta devant des caméras ou encore quelques autocollants du PS sur les vestes. Dans le cortège en direction du nord est de Paris, un drapeau rouge du Front de gauche s'est fait huer par plusieurs manifestants. Ils crient :

« Pas de récupération politique. »

Au printemps, le traité doit être validé par le Parlement européen pour être définitivement adopté par l'Union européenne – 22 pays (dont la France) l'ont déjà signé. Une nouvelle mobilisation contre le texte devrait avoir lieu en mars.


Deux manifestants anti-Acta à Paris, le 11 février 2012. (Emilie Brouze/Rue89)

 

 

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:02
documents 11/02/2012 à 18h07
Augustin Scalbert | Journaliste Rue89Imprimer
 

Claude Guéant à Metz le 1er janvier 2012 (Charles Platiau/Reuters)

 

Au mépris des principes républicains et de certains textes de loi, le ministre de l'Intérieur entend encadrer la politique pénale.

Ces deux documents confidentiels ne manquent pas de sel : derrière le langage policé des circulaires, le ministère de la Justice vient de renvoyer Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, à ses chères études.

Pour mémoire, en France, la politique pénale initiée par le gouvernement est censée être appliquée en premier lieu par les procureurs, sur instruction du garde des Sceaux. Les procureurs donnent ensuite des directives à la police – qui peut aussi en recevoir de sa hiérarchie. Mais pour la politique pénale, la police reste soumise à l'autorité des procureurs.

Dans une circulaire du 18 janvier 2012, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, s'est assis sans complexe sur ce beau principe républicain. Ce qui lui a valu, le 31 du même mois, une réponse cinglante du ministère de la Justice.

Voir le document

(Fichier PDF)

Signée du locataire de la place Beauvau en personne et adressée aux préfets et aux patrons de la police, la circulaire ministérielle de cinq pages ne mentionne qu'une seule fois le mot « procureur ». Tout en bas de la page quatre :

« Vous associerez, en tant que de besoin [sic], le procureur de la République aux modalités d'exécution des mesures définies précédemment. »

La circulaire porte en effet sur la « stratégie en matière de lutte contre la délinquance pour l'année 2012 ».

Claude Guéant définit ses priorités

Claude Guéant y définit ses priorités :

  • être « au plus près du terrain »,
  • lutter contre « les atteintes aux personnes, les cambriolages et l'économie souterraine »,
  • « la sécurité doit être fondée sur un partenariat avec l'ensemble des acteurs »,
  • insister aussi sur l'exécution des peines et l'éloignement des étrangers en situation irrégulière.
Voir le document

(Fichier PDF)

Place Vendôme, on n'a pas apprécié du tout cette initiative de la place Beauvau. Si le garde des Sceaux Michel Mercier ne signe pas lui-même ce courrier critique vis-à-vis de son collègue du gouvernement – c'est un de ses plus hauts fonctionnaires, la directrice des affaires criminelles et des grâces –, il figure en en-tête du document de trois pages adressé aux procureurs.

C'est une simple « dépêche », pas une circulaire ministérielle. Elle rappelle que la circulaire de Guéant prolonge « certains développements » et « certains objectifs prioritaires » définis par les deux ministères et par le garde des Sceaux.

« Pas de concertation préalable »

Mais, tout de même :

« Cette circulaire n'a pas fait l'objet d'une concertation préalable avec le ministère de la justice et des libertés. »

Plus loin, ça se corse :

« Si les priorités définies par le ministre de l'Intérieur sont, pour la plupart, communes à celles du ministère de la Justice et des Libertés, elles ne sauraient néanmoins avoir pour effet de limiter les effets des politiques pénales que vous êtes amenés à mettre en œuvre, dans le cadre défini par les instructions générales émanant de ce dernier.

Ainsi, la lutte contre les atteintes volontaires à l'intégrité physique ne saurait se limiter aux infractions ayant un mobile crapuleux. »

Par deux fois, Guéant s'affranchit de la loi

Puis Guéant le sécuritaire écope d'un rappel à la loi : alors qu'il demandait que les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) – qui existent depuis 2007 dans les villes de plus de 10 000 habitants – identifient « les familles en difficulté », le garde des Sceaux lui rappelle que c'est illégal :

« Des informations nominatives ne peuvent être échangées, dans le cadre de l'article 8 de la loi du 5 mars 2007, qu'entre les professionnels de l'action sociale, le maire et le président du conseil général. »

Claude Guéant est ensuite pris en flagrant délit de vol des prérogatives de la justice au bénéfice de la police, encore une fois au mépris de la loi :

« L'exécution des peines [relève] de la compétence exclusive du ministère public, ainsi que l'affirme expressément l'article 707-1 du code de procédure pénale. »

En conclusion, la directrice des affaires criminelles et des grâces, Maryvonne Caillibotte, indique aux procureurs qu'ils recevront « très prochainement » les instructions générales de politique pénale. Justement le texte que Claude Guéant semble avoir voulu court-circuiter.

Même si la loi est du côté du ministère de la Justice, ces injonctions contradictoires – à la hiérarchie policière d'un côté, à celle du parquet de l'autre – promettent en tous cas une belle bataille derrière le dos du justiciable.

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 18:53

REPORTAGE | LEMONDE | 11.02.12 | 13h49

 
 

 

Le terminal 2 de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle.

Le terminal 2 de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle.HALARY GERARD/GAMMA


Gonesse (Val-d'Oise) Envoyé spécial - Le froid givre les champs que longe, au loin, l'autoroute. Derrière l'artère d'où parvient un vrombissement continu, on distingue les cubes bleus d'un centre commercial, muraille de la ville qui se dresse. Soudain, dans l'air glacé, surgissent des lièvres qui gambadent et se rassemblent. "Il y en a des dizaines à travers ces champs, et aussi beaucoup de perdreaux, dit Dominique Plet. J'ai même déjà vu des automobilistes s'arrêter au bord de l'autoroute et descendre pour en tirer au fusil !"

M. Plet a 68 ans et cultive des céréales sur un des derniers espaces agricoles proches de Paris, au sud de l'aéroport de Roissy, une enclave couvrant près de 1 000 ha et qu'on appelle le Triangle de Gonesse. "Nous en sommes à la cinquième génération à travailler ici, et mon fils est mordu, il veut reprendre, on veut rester agriculteurs." Ils sont moins d'une dizaine de paysans à exploiter ces riches terres d'Ile-de-France.

Mais l'avenir est incertain. Car c'est sur le Triangle de Gonesse qu'Auchan, le deuxième groupe français de distribution commerciale, envisage de lancer une opération géante, sous le nom d'Europa City, pour un investissement de 1,7 milliard d'euros. Sur 80 hectares s'étendrait un megacentre culturel et de loisirs, comprenant un musée à la surface comparable au Centre Beaubourg, une piste de ski, un cirque permanent, et 250 000 m2 de commerces et de restaurants. Autour, des immeubles de bureaux. Une étude réalisée pour la filiale Immochan, qui pilote le projet, estime que celui-ci créera 11 500 emplois directs et 6 000 indirects. La clientèle ? Une partie des 63 millions de voyageurs qui transitent par l'aéroport, les populations locales, et des Parisiens attirés par ce centre qui prétend renouveler la consommation et qui sera "environnementalement positif".

Europa City serait dotée d'une gare, construite dans le cadre du Grand Paris, et d'un barreau ferroviaire reliant la Défense et le Parc des expositions de Villepinte. Par ailleurs, un terrain de golf de 90 ha et une zone d'activité de près de 200 ha seraient créés.

"Le Triangle de Gonesse est le morceau d'une stratégie plus globale sur tout le territoire entre Roissy et Le Bourget, dit Hervé Dupont, directeur de l'établissement public d'aménagement de la Plaine de France. La tendance antérieure était d'utiliser les espaces près des aéroports pour faire de la logistique. Maintenant, on cherche plutôt à faire du techno-tertiaire."

Une évolution qui pourrait revaloriser l'image des villes les plus proches - Gonesse, Sarcelles, Aulnay-sous-Bois -, qui souffrent d'un taux de chômage important. Pour les élus, la promesse d'embauches est prioritaire. "Si la moitié des emplois prévus pouvait revenir sur la zone, ce serait une bonne chose, dit Michel Montaldo, conseiller général (PR) du canton de Garges-lès-Gonesse. Par exemple, on s'aperçoit que le grand stade à Saint-Denis n'a pas créé d'emplois pour les populations pauvres du coin. On voudrait une contractualisation avec Europa City pour pouvoir obtenir des formations adaptées."

Mais le projet soulève une vive opposition locale, menée par un collectif de dix-sept associations qui contestent l'avancée silencieuse du projet. "Les gens à Gonesse ne sont pas du tout informés par la mairie", dit Mohammed Ouerfelli, de l'Association des habitants de l'est du Val-d'Oise (Adhevo). Une enquête publique sur la "réserve foncière" des superficies concernées va s'ouvrir le 20 février.

PROJET DÉMESURÉ

Les opposants critiquent surtout la destruction des terres agricoles, même si un "carré vert" de 400 ha serait sanctuarisé : "Tous les politiques disent qu'il faut préserver les terres agricoles, observe Bernard Loup, de Val-d'Oise Environnement. Mais on ne voit rien changer sur le terrain ; au contraire, la consommation des terres agricoles s'accélère."

Les associations jugent aussi démesuré le projet, alors que, tout autour de Roissy, des chantiers concurrents sont déjà engagés, comme Aeroville, un centre commercial de 80 000 m2, l'International Trade Center, ou Aerolians, sur 200 ha. Certains, comme Jean-Claude Marcus, du cabinet d'études Gaia, imaginent une alternative : faire muter l'agriculture, sur le Triangle, vers le maraîchage et des serres alimentées par géothermie, ce qui pourrait créer plus de 2 000 emplois agricoles.

Sur le pont de l'autoroute, au-dessus du flot continu de la circulation, Dominique Plet évoque son enfance à Gonesse, quand il n'y avait rien que les champs jusqu'à l'horizon. "Construire encore, et après ? On ira jusqu'à Compiègne ? Il n'y a plus de limite."

Hervé Kempf

 


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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 17:42

 

 

Le Monde - 09 février 2012

 

 

 

Le ministère de l'Intérieur a dénombré moins de 1000 fausses cartes d'identité l'an passé. Ce pour quoi, et au motif de lutter contre l'usurpation d'identité, il a décidé de créer une nouvelle carte d'identité biométrique adossée à un fichier de 60 millions de "gens honnêtes".

Le caractère quelque peu disproportionné de ce projet n'a pas particulièrement choqué le philosophe Raphaël Enthoven et l'écrivain et journaliste Brice Couturier pour qui le problème, c'est l'Internet, cette "idéologie dominante" dont je serais l'incarnation...
 

Ce mardi 7 février, Marc Voinchet avait intitulé ses Matins de France Culture "Tous fichés ! Y sommes-nous ?", et invité Pierre Piazza, maître de conférence en science politique, et chercheur au CNRS, à venir causer de ce fichier des "gens honnêtes" au sujet duquel j'enquête depuis des mois, tant sur ce blog que sur OWNI, et qui va bientôt être adopté par le Parlement. D'ailleurs, j'étais moi aussi invité à m'exprimer.

Auteur d'une Histoire de la carte nationale d’identité, d'une magistrale anthologie sur L’identification biométrique que je ne saurais que trop vous inciter de lire, Pierre Piazza est un spécialiste des fichiers policiers et administratifs. Interrogé par Marc Voinchet, il a lui aussi souligné les nombreux problèmes et dangers que posait ce fichier des "gens honnêtes". A contrario, Brice Couturier et Raphaël Enthoven, visiblement peu au fait de ce qu'est l'Internet, de ses usages et de ce qui s'y passe vraiment, ont préféré botter en touche, et relativiser le problème au motif qu'Internet incarnerait le "rêve" des RG...

Et bronzer les seins nus, c'est une incitation au viol ?

 

 

Dans sa chronique, Brice Couturier avait d'abord rappelé, comme Piazza et moi l'avions fait, que "la Convention européenne des droits de l’homme a jugé illégale le fait, pour la police, de détenir les identifiants biométriques de personnes innocentes"...

Quelques minutes plus tard, il m'accusait d'incarner cette "idéologie dominante" qui prônerait la transparence parce que c'est "moderne et qu'il ne faut pas d'interdit", et qui permettrait à des personnes mal-intentionnées "d'utiliser des réseaux WiFi non sécurisés (pour) s'emparer de vos données les plus précieuses comme votre carte bancaire"...

Raphael Enthoven, lui, a fustigé "la surveillance de chacun par chacun, sur les réseaux sociaux", en mode "Les RG l'ont rêvé, Facebook l'a fait", avant de tenter d'expliquer aux "cuistres" adeptes d'Internet que la "rumeur" était comparable, sinon pire, aux fichiers policiers, et de disserter sur ces types qui se la jouent "Little Brother (et) qui pose son portable à côté de vous et qui vous enregistre et qui met ça en ligne"...

Je ne me permettrai jamais de faire la leçon, en matière de philosophie, à Raphaël Enthoven. Je ne sais quel est le domaine d'expertise de Brice Couturier, mais ce que je sais, c'est que leurs propos, pour le coup, ne sont pas dignes d'un philosophe, non plus que d'un journaliste : ce genre de propos est du niveau de la brève de comptoir, de ceux qui parlent sans savoir, se bornant à répéter des lieux communs, sans être drôle. Pire : ils valident, de façon démagogique, l'aveuglement de ceux qui sont censés nous gouverner. Sans chercher à comprendre, ni vérifier, la pertinence des mesures de surveillance qu'ils cherchent à nous imposer.

M'accuser de faire le lit de ceux qui pourraient espionner vos propos et communications est d'autant plus ridicule que, non content d'être à l'origine du scandale Amesys, et d'avoir contribué aux SpyFiles de WikiLeaks, qui visaient précisément à dénoncer les marchands d'armes de surveillance des télécommunications, cela fait 10 ans maintenant que j'explique aux journalistes comment protéger leurs sources, internautes comment sécuriser leurs ordinateurs, et protéger leur vie privée.

M'accuser d'aider ceux qui pourraient pirater des n° de carte bancaire via des réseaux WiFi non sécurisés est encore plus ridicule : les internautes ne confient leurs n° de CB qu'en mode https, protocole conçu, précisément, pour sécuriser les transactions électroniques et, donc, éviter que quiconque ne vienne "s'emparer de vos données les plus précieuses".

 

 

Comparer Facebook au fichier des RG témoigne, par ailleurs, d'une conception particulièrement biaisée, borgne, et élitiste, de la démocratie : la liberté d'expression n'est pas réservée aux journalistes, non plus qu'à ceux qui ont le privilège de pouvoir s'exprimer dans les médias dit "grand public", et c'est précisément ce que l'Internet révolutionne, comme l'avait très bien expliqué Daniel Kaplan.

Les fichiers de police et de renseignement ont pour objet de surveiller des "suspects". L'Internet a pour objet, tout comme la démocratie, de permettre à tout un chacun de s'exprimer. Ce qui n'a strictement rien à voir, comme j'avais tenté de l'expliquer dans "Les internautes sont la nouvelle chienlit" :

"De même que le port d’une mini-jupe ou le fait de bronzer les seins nus ne sont pas des incitations au viol, l’exposition ou l’affirmation de soi sur les réseaux ne saurait justifier l’espionnage ni les atteintes à la vie privée."

Avant, les gens avaient le droit de voter. Aujourd'hui, ils ont aussi la possibilité de s'en expliquer. Et ça change tout. Et apparemment, ça fait peur à certains, aussi.

Pour le coup, Brice Couturier et Raphaël Enthoven ont aussi et surtout démontré qu'ils ne connaissent rien de ce dont ils ont été amené à discuter. J'y suis habitué, et je l'ai déjà écrit : le problème de l'Internet, c'est ceux qui n'y sont pas, mais qui n'en cherchent pas moins à vouloir régenter ce que l'on y fait, #oupas.

 

 

Interrogé par Marc Voinchet qui voulait savoir pourquoi, à mes yeux, le débat ne prenait pas, j'ai répondu que c'était probablement parce que les gens ne savent pas que plus de la moitié des Français apparaissent dans les fichiers de police et que le STIC, a lui tout seul, fiche 44,5 millions d'individus, que les gens ne savent pas que 75% des gens dont l'ADN a été fiché ont certes été un jour suspectés, mais jamais condamnés, certains ayant même été blanchis depuis, qu'ils ne savent pas que 45% des fichiers de police utilisés sont hors la loi, ni qu'ils sont truffés d'erreurs, ni qu'un million de personnes, blanchies par la Justice, y figurent toujours comme "suspects" (les fameux "défavorablement connus des services de police")...

Ou alors ils s'en foutent. Mais ils auraient tort : le vrai danger, dans cette société de surveillance, ce n’est pas Orwell, c’est Kafka, c'est ce renversement de la charge de la preuve qui fait de tout citoyen un présumé suspect, au mépris de la présomption d'innocence, et à qui l'on demande de prouver qu'il est innocent... ou comment, et pourquoi, ficher les "gens honnêtes" pour les protéger des malhonnêtes. On marche sur la tête.


Les matins - Pierre Piazza par franceculture

Extraits/verbatim de ce Tous fichés ! Y sommes-nous ?, à partir de la 26' (sachant que les propos tenus par Pierre Piazza, précédemment, sont des plus intéressants, validant ce que j'ai pu écrire par ailleurs, mais que je ne cherche donc pas à me répéter, mais à faire débat) :

Raphael Enthoven : Le droit à l'oubli n'existe pas sur Internet. La moindre chose que vous mettez sur Internet y demeure, et je voulais avoir votre sentiment sur la surveillance de chacun par chacun, sur les réseaux sociaux, on n'a pas besoin de ficher les gens ils le font eux-mêmes, une forme de servitude volontaire où les gens s'exposent eux-mêmes. Les RG l'ont rêvé, Facebook l'a fait.

Pierre Piazza : les gens se fichent d'eux-mêmes... Le danger viendra peut-être des acteurs commerciaux et privés, mais l'histoire nous montre que les problèmes viennent quand même bien plus souvent des états et administrations. C'est vraiq ue c'est pas forcément plaisant d'être fiché en tant que client, mais c'est quand même moins embêtant que d'être fiché comme délinquant.

Raphael Enthoven : mais est-ce qu'avec internet pardon, amis cuistres, on assiste pas à un changement de paradigme : on passe du panoptique transcendant qui sait tout à Little Brother, le panoptique immanent du type qui ne vous connaît pas et qui pose son portable à côté de vous et qui vous enregistre et qui met ça en ligne.

Jean Marc Manach : Je ne suis pas d'accord parce que dans une société de surveillance type panoptique, il y a des forts qui surveillent des faibles, et qui jettent donc de la suspicion sur ceux qui sont surveillés, alors que sur les réseaux sociaux, c'est de la souveillance : tout le monde regarde tout le monde, ça relève de la transparence; si les réseaux sociaux étaient l'équivalent des fichiers des RG, les dealers y partageraient la liste de leurs clients, ce qui n'est pas le cas : quand quelqu'un est dans l'illégalité il ne s'en vante pas; ou alors il faudrait considérer que les médias, parce qu'ils informent, feraient comme les RG...

Brice Couturier : je vois une belle contradiction interne de l'idéologie dominante, à savoir la vôtre. Ca ne vous gêne pas d'utiliser des réseaux WiFi non sécurisés qui permettent de s'emparer de vos données les plus précieuses comme votre carte bancaire parce que c'est moderne, c'est la transparence et qu'il ne faut pas d'interdit; par contre, si la police cherche à savoir comment être votre iris ça vous dérange beaucoup, ce qui me parait contradictoire.

Jean Marc Manach : ça fait 10 ans que j'explique aux internautes comment sécuriser leurs ordinateurs, et comment protéger leur vie privée sur les réseaux sociaux; je ne suis pas pour la transparence absolue, mais je suis contre le détournement d'usages ou de finalité des fichiers policiers, et je ne comprends toujours pas pourquoi on devrait ficher 60 millions de "gens honnêtes", ce qui est contraire à la Cour européenne des droits de l'homme.

Marc Voinchet : comment expliquez-vous que le débat ne prenne pas vraiment ? Vous vous effrayez peut-être pour rien : la France en rêve, l'Inde l'a fait.

Jean Marc Manach : combien de personnes ont entendu parlé du rapport de Delphine Batho et Jacques-Alain Bénisti qui révèle qu'on dénombre, en France, 80 fichiers policiers, dont 45% n'ont aucune base légale ? Combien de personnes savent que 83% des fichiers STIC (qui fiche 6,5 millions de "mis en cause" et 38 millions de "victimes", soit 44,5M de gens) vérifiés par la CNIL sont truffés d'erreurs ? Combien de personnes savent que sur les 5 millions de personnes fichées comme "suspectes" dans le STIC, 1 million ont été blanchies par la Justice, mais sont toujours fichées comme "suspectes" ? Combien de personnes savent qu'1 million de personnes en France risquent de perdre leur travail s'il est avéré, à l'occasion de l'"enquête administrative de moralité" (sic) dont ils font l'objet, qu'ils apparaissent dans les fichiers policiers, et que nombreux sont ceux qui, à cause de cela, ne peuvent pas faire le métier dont ils avaient rêvés ? Et je pense que le débat ne prend pas parce que les gens ne savent pas que plus de la moitié des Français figurent dans les fichiers de police, et qu'ils ne savent pas que ces fichiers sont truffés d'erreurs. Les gens pensent que la CNIL les protège or, depuis 10 ans, la CNIL répète que les fichiers policiers posent problème. Il faut encadrer ces fichiers de police, or, pour l'instant, ce n'est pas le cas.

Pierre Piazza : Jean Marc Manach a tout à fait raison : ces fichiers servent à faire des "enquêtes administratives de moralité", et donc de la discrimination à l'emploi, et on est clairement dans le détournement de finalité qui risque de concerner tout un chacun.


Illustrations CC California Cthulhu (Will Hart)

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 16:28

LEMONDE | 08.02.12 | 16h23   •  Mis à jour le 08.02.12 | 16h31

 
 

A ce rythme, la Seine-et-Marne pourra bientôt disputer au Rwanda son surnom de pays des Mille Collines. Au fil des années, ce département au relief peu marqué se hérisse de hautes buttes d'une vingtaine de mètres, dont la forme trahit l'oeuvre des hommes. Sous une couche de terre recouverte d'herbe et de jeunes arbres, les archéologues du futur y trouveront un mélange de béton et de ciment, de débris minéraux ou bitumineux, de terres et de gravats. Ce sont, en langage du XXIe siècle, des installations de stockage de déchets inertes (ISDI).

Un déchet inerte est un déchet qui ne subit "aucune modification physique, chimique ou biologique importante" avec le temps, et ne représente donc pas un danger pour l'environnement ou la santé humaine. Pour l'essentiel, il s'agit de déchets du bâtiment et des travaux publics (BTP). En 2008, selon le ministère de l'écologie, la France en a produit 254 millions de tonnes. Huit fois plus que d'ordures ménagères.

Moins de la moitié de ce "gisement" serait recyclée, après concassage, généralement comme matériau de remblai ou sous-couche pour travaux routiers. Une directive européenne fixe un objectif de recyclage et de valorisation de 70 % en 2020 pour ces déchets du BTP. Cela passera par une politique encourageant la création de plateformes de tri et de recyclage.

Pour l'heure, il est bien plus intéressant d'exploiter une ISDI. "C'est une activité raisonnablement lucrative", reconnaît Ann Philippe de la Giraudière, avocat d'Enviro Conseil Travaux (ECT), leader du marché en Ile-de-France.

Le principal souci des pouvoirs publics est plutôt de mieux encadrer le stockage de ces déchets. Car de nombreuses affaires ont nourri la suspicion, même si elles ne concernaient pas seulement des déchets inertes. En 2007, une entreprise de Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) avait ainsi été placée en liquidation après qu'une enquête eut prouvé qu'elle s'était débarrassée en pleine nature d'environ 400 000 m3 de gravats contenant de l'amiante.

En 2011, la montagne de déchets de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) a justifié la venue de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie. Ce mélange de déchets industriels, abandonnés par une entreprise défaillante, provoquait d'importantes nuisances. Le préfet du Val-de-Marne a assuré, mardi 7 février, que cette "montagne", en cours d'évacuation, aurait disparu d'ici à avril.

Lors de sa visite, Mme Kosciusko-Morizet avait annoncé des mesures. La publication d'un décret prévoyant la mise en place d'un système de garantie financière par l'exploitant, afin d'assurer la remise en état du site, est attendue pour la fin février. Et la ministre a signé, fin décembre 2011, une circulaire demandant aux préfets de renforcer le contrôle des ISDI en 2012.

La situation est explosive. Le ministère de l'écologie reconnaît que, sur les 1 300 décharges accueillant des déchets inertes recensées début 2011 en France, seules 557 disposaient d'une autorisation préfectorale : 239 attendaient une régularisation et les autres étaient illégales. "Nous en avons dénombré 37 illégales rien que dans le Var, et plus du double dans toute la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, affirme Robert Durand, de la Confédération environnement Méditerranée. Des vallons entiers sont comblés par des déchets du BTP, évidemment sans autorisation. C'est une question de prix : cela coûte deux fois moins cher, entre 2 et 4 euros la tonne, que dans une ISDI autorisée."

Même si la loi impose au producteur ou au détenteur de déchets d'en assurer l'élimination dans des conditions n'engendrant pas de nuisances pour la santé et l'environnement, la tentation est grande de s'en débarrasser, ni vu ni connu, au bord d'un chemin de campagne. En y glissant parfois, au passage, une plaque amiantée ou quelques déchets toxiques, coûteux à traiter. D'autant que les exploitants d'ISDI ne sont tenus d'effectuer que des contrôles visuels sur le contenu des camions venant décharger leurs cargaisons chez eux.

"Il y a aussi un problème de distance : il n'est pas raisonnable de demander aux gens de faire plus d'une demi-heure de route pour se débarrasser de leurs déchets, sans parler des émissions de CO2 que cela provoque", estime Jacques Rabotin, président du Syndicat des recycleurs du BTP, qui déplore la multiplication des dépôts sauvages dans l'Aude, où est située son entreprise. D'où, ajoute-t-il, "l'importance d'un bon maillage du territoire".

Mais la pression foncière à proximité des zones urbaines, où se trouve le "gisement" de déchets, rend de plus en plus difficile la création de nouvelles installations. "On n'arrivera pas à s'en sortir sans de véritables choix politiques, estime Jean-Christophe Louvet, président de la Fédération des travaux publics des Pays-de-Loire. Or, la question des déchets du BTP a été laissée à l'abandon."

La loi Grenelle 2 fait pourtant obligation aux départements de se doter d'un plan de gestion et de prévention des déchets du BTP. Mais la préparation de ces plans suscite "la fébrilité des opérateurs, qui se précipitent aujourd'hui pour ne pas avoir à trouver de nouvelles solutions ensuite", constate Hélène Gassin, vice-présidente (Europe Ecologie-Les Verts) du conseil régional d'Ile-de-France.

En Seine-et-Marne, où une douzaine d'ISDI sont en activité, sept demandes de création ou d'extension de sites existants ont été déposées en 2011. De quoi désespérer Mireille Lopez, présidente de l'Association de défense de l'environnement de Claye-Souilly et ses alentours (Adenca), qui se désole de "voir détruit notre paysage" et s'inquiète de la présence de terres polluées au milieu des déchets inertes. En 2006, le département avait produit 2 millions de tonnes de déchets du BTP, mais en avait enfoui cinq fois plus, en provenance du reste de l'Ile-de-France.

Gilles van Kote

 


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