Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 19:39

Cahier Géo&Politique du "Monde", daté du dimanche 26 - lundi 27 février | LE MONDE GEO ET POLITIQUE | 25.02.12 | 17h31

 
 

 

Basé à Marseille, CMA-CGM, troisième groupe mondial de transport maritime par conteneurs, dispose d'un système d'alerte informatique où sont référencées toutes les sociétés et personnes mises sur liste noire par les Nations unies, l'Union européenne et l'OFAC (Office of Foreign Assets Control), l'agence américaine de contrôle.

Basé à Marseille, CMA-CGM, troisième groupe mondial de transport maritime par conteneurs, dispose d'un système d'alerte informatique où sont référencées toutes les sociétés et personnes mises sur liste noire par les Nations unies, l'Union européenne et l'OFAC (Office of Foreign Assets Control), l'agence américaine de contrôle. AFP/BORIS HORVAT


Stockholm, correspondance - Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les propriétaires de navires marchands impliqués dans le transport d'armes, de drogues, et autres produits prohibés sont, dans la plupart des cas, établis dans des pays occidentaux. Première surprise : l'Allemagne arrive largement en tête. Telle est la conclusion de l'enquête menée par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), réputé pour son travail sur le commerce des armes, licite et illicite. Toutefois, "les capitaines de ces bateaux ignorent souvent ce qu'ils transportent", constate Hugh Griffiths, coauteur du rapport qui porte sur 2 500 cas relevés depuis le début des années 1980.

Il suffit de se pencher sur un événement intervenu au Nigeria, en octobre 2010, pour comprendre la complexité du problème. Les forces de sécurité ont alors saisi 240 tonnes de missiles, d'obus et de munitions. L'Everest, un bâtiment allemand affrété par la compagnie française, CMA-CGM, battant pavillon des îles Marshall (Micronésie), avait chargé ces conteneurs en provenance d'Iran en juillet. Selon une résolution des Nations unies datant de mars 2007, l'Iran n'a pas le droit d'exporter des armes. Les conteneurs devaient poursuivre leur route vers la Gambie et, de là, vers une destination inconnue. Les déclarations faisaient état de "matériel de construction".

Basé à Marseille, CMA-CGM, troisième groupe mondial de transport maritime par conteneurs, dispose d'un système d'alerte informatique où sont référencées toutes les sociétés et personnes mises sur liste noire par les Nations unies, l'Union européenne et l'OFAC (Office of Foreign Assets Control), l'agence américaine de contrôle. "S'il y a une alerte, nous refusons la réservation. Dans le cas de L'Everest, aucune alerte n'a été déclenchée", explique au Monde le général Pierre de Saqui de Sannes, conseiller du groupe CMA-CGM.

La compagnie iranienne impliquée n'apparaissait pas sur la liste des Nations unies des armateurs interdits. "Les Israéliens savaient que cette compagnie était impliquée dans le trafic d'armes, mais ils n'ont pas transmis cette information à la CMA-CGM", relève Hugh Griffiths.

Pour le Sipri, l'affaire de L'Everest aurait pu être évitée s'il existait un système de partage des informations sur les navires suspects, à l'instar de ce qui se fait dans le domaine aérien où, il est vrai, les engins impliqués sont bien moins nombreux.

CONSTAT SANS ÉQUIVOQUE

Alors que plus de 80 % du commerce mondial s'effectue par voie maritime, le rapport du Sipri dresse un constat sans équivoque. "Nous avons perdu la capacité de surveiller efficacement ce qui arrive dans nos pays et cela n'est pas évoqué au niveau mondial. On contrôle au mieux 2 % des conteneurs qui arrivent dans les ports. Les propriétaires de navires et même les agents des douanes ne peuvent souvent que croire sur parole que ce qui est à l'intérieur du conteneur correspond effectivement à ce qui est indiqué sur les documents de fret", constate Hugh Griffiths.

Et, sur les 2 %, on peut estimer que la moitié est examinée car les autorités ont déjà des soupçons précis sur la cargaison. En outre, dans les cas où les services de renseignement sont au courant de chargements prohibés, ils hésitent parfois à intervenir car cela les empêcherait ensuite de remonter une filière.

Lorsque quelqu'un envoie un colis par la poste et indique qu'il contient un livre alors qu'il s'agit de drogue, la poste est-elle responsable ?, interroge la CMA-CGM. "Les gens pensent que si des armes sont envoyées sur nos navires, nous sommes au courant. Mais nous recevons les conteneurs scellés avec les documents de transport. Si nous avons des soupçons, nous pouvons ouvrir le conteneur, mais uniquement en présence du client", explique Pierre de Saqui de Sannes. Si le client refuse, la compagnie peut alors ne pas accepter le chargement.

"La CMA-CGM transporte dix millions de conteneurs par an, note Pierre de Saqui de Sannes. Il est techniquement impossible de les scanner tous. Même les Etats-Unis y ont renoncé." Les trafiquants le savent bien et choisissent logiquement de s'abriter derrière des armateurs de renommée mondiale, moins suspects que d'autres. Pour exporter clandestinement des armes, mieux vaut les expédier sur un navire d'un des pays les plus riches du monde, de façon à moins attirer l'attention.

MULTIPLIER LES INSPECTIONS

Voilà le réel talon d'Achille : la plupart des marchandises qui transitent par mer, et qui constituent l'immense majorité du commerce mondial, ne subissent aucun contrôle. Pesticides prohibés, armes clandestines, drogues, contrefaçons de vêtements, de cigarettes, sont importés en Europe, et ailleurs en toute liberté.

Au Danemark, pays d'origine de Maersk, premier transporteur maritime mondial, le rapport du Sipri a provoqué des remous. Un parti de la gauche radicale, soutien parlementaire de l'actuelle coalition de centre-gauche au pouvoir, a déposé un projet de loi qui a fait grand débat. Il visait à obliger les armateurs à être responsables de leur cargaison. La proposition a été rapidement rejetée par le gouvernement.

De son côté, la CMA-CGM a pris une décision exceptionnelle en 2011, en suspendant son commerce avec l'Iran, une première dans l'histoire de la compagnie. Les pressions américaines n'y sont sans doute pas étrangères, d'autant que l'Iran est, avec la Corée du Nord, le pays le plus surveillé du monde. "Nous ne sortons plus un conteneur d'Iran. Et tout ce qui rentre en Iran est scanné depuis le port de Khor Fakkan, dans les Emirats arabes unis", explique le responsable de la CMA-CGM.

Le rapport du Sipri montre également que plus les bateaux sont anciens, et en mauvais état, plus il y a de chances qu'ils transportent des marchandises illicites. Afin de les démasquer, les auteurs suggèrent aux autorités portuaires de multiplier les inspections en invoquant les normes de sécurité et environnementales. Ce qui est toujours possible dans le cadre de la prévention des pollutions en mer.

Reste à savoir s'il existe la volonté politique d'engager une épreuve de force avec les armateurs qui rechignent à se voir imposer des règles trop contraignantes.

 

Une du Cahier "Géo&Politique" du "Monde" daté du dimanche 26-lundi 27 février.

Une du Cahier "Géo&Politique" du "Monde" daté du dimanche 26-lundi 27 février.DR

Olivier Truc

 


Partager cet article
Repost0
23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 18:57

 

44 députés contre le MES

Partager cet article
Repost0
23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 16:55

 

Le Monde - 23 février 2012

 

 

"L’année dernière, il y a eu en France 680 000 faits de délinquance et de criminalité de moins que neuf ans plus tôt"


Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, au micro de France Info, le 22 février

 

Malgré des décryptages répétés (par exemple sur Les Décodeurs, dans le blog du sociologue Laurent Mucchielli ou chez nos confrères de Libération), M. Guéant persiste à défendre une baisse globale de la délinquance depuis 2002. La réalité est cependant plus complexe.

 

Pourquoi c'est faux

1) Les chiffres utilisés ne sont pas représentatifs

La source de données sur laquelle se base Claude Guéant – et le gouvernement dans sa globalité – pour assurer ses propos s'appelle l'"état 4001". C'est un outil commun à la police et la gendarmerie qui permet d'enregistrer les faits constatés, mais qui "n'est pas une base de données sur les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie, mais un tableau récapitulatif de leur activité de constatation ou d'initiative", comme le précise lui-même le très officiel Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

Car cet indice englobe sans distinction les atteintes aux biens, les atteintes volontaires à l'intégrité physique et les escroqueries et infractions économiques et financières. Si malgré tout l'on s'y fie, on constate qu'il y a bien eu 655 952 "faits de délinquance et de criminalité" de moins en 2011 qu'en 2003. Il ne s'agit certes pas précisément des "680 000" faits dont fait état M. Guéant mais nous n'ergoterons pas sur cette marge d'erreur de 24 000.

 

 

Mais, dans son rapport de l'année 2011, l'ONDRP insiste à plusieurs reprises sur le fait que l'état 4001 est "un outil de comptage imprécis". "L’état 4001 ne comprend qu'une partie de la criminalité et de la délinquance enregistrées par la police, la gendarmerie et l'ensemble des administrations de l'État. De plus, la confusion possible entre des faits, des victimes, et des atteintes dans le monde virtuel de l'Internet, peut difficilement se cumuler pour construire un chiffre unique, même si cette habitude a été prise depuis que l'État communique sur les statistiques criminelles", peut-on encore lire dans ce rapport.

De manière très grossière, on constate au minimum que la baisse globale défendue par M. Guéant recouvre un recul des atteintes aux biens et une hausse des atteintes aux personnes.

Dans le même ordre d'idée, les chercheurs du CNRS Philippe Robert et Renée Zauberman rappelaient, dans une tribune publiée fin janvier sur Le Monde.fr et intitulée "La mesure de la délinquance... des chiffres dociles", "les règles qu'il faudrait suivre" pour bien comptabiliser la délinquance.

En outre, ils reprochaient au gouvernement de ne pas ouvrir suffisamment l'accès aux statistiques et concluaient que "la mesure de la délinquance ne deviendra crédible que si un panel de (vrais) scientifiques, spécialistes de la mesure de la délinquance internationalement reconnus par leurs pairs, est chargé de dresser un état de la délinquance en confrontant toutes les mesures et en observant leur évolution sur la durée".

 

2) M. Guéant s'est contredit sur le chiffre "680 000"

Ce n'est pas la première fois que M. Guéant invoque le chiffre de 680 000 faits de criminalité et de délinquance en moins... Au micro de France Info, mercredi, le ministre a affirmé qu'il correspondait à la baisse depuis 2003, mais un mois plus tôt, il assurait qu'il représentait l'évolution depuis... 2010. Il ajoutait d'ailleurs qu'"il ne faut quand même pas manipuler les chiffres".

le 17 janvier 2012, le ministre de l'intérieur avait tenu des propos simplement faux et, toujours selon l'ONDRP, il n'y aurait pas eu 680 000 mais environ 42 000 faits de moins en 2011 par rapport à 2010 – et ce, toujours si l'on cumule des chiffres qui n'ont en fait pas grand chose à voir entre eux.

 

3) Les enquêtes de victimation sont beaucoup moins catégoriques 

Pour pallier l'imprécision de l'état 4001, des "enquêtes de victimation" ont été élaborées : elles évaluent la violence à partir des déclarations d'un grand nombre de personnes, et non pas de l'activité de la police. En 2011, l'ONDRP rapporte les résultats d'une enquête menée auprès d’un échantillon représentatif d'environ 17 000 ménages, demandant à chaque personne de plus de 14 ans de répondre à des questions de victimation personnelle ou d’opinion sur la sécurité.

Et les résultats permettent de regarder plus en détail l'évolution de la délinquance qui ne peut se résumer en un seul chiffre comme le fait pourtant M. Guéant. Ainsi, il apparaît que "la proportion de personnes de 14 ans et plus ayant déclaré avoir été victimes de violences physiques hors ménage est plus faible que celles mesurées lors des précédentes enquêtes". De même, le nombre de personnes de 18 à 75 ans déclarant avoir été victimes de violences physiques au sein du ménage est également en baisse en 2009/2010 par rapport aux périodes 2006/2007, 2007/2008 et 2008/2009, même si par rapport à 2006/2007, "la baisse n’est pas significative". En revanche, "par rapport à 2008, le taux annuel de victimation des vols ou tentatives de vols personnels avec violences ou menaces est en hausse significative en 2010".


Pour en savoir plus sur les statistiques de la délinquance : 

Hélène Bekmezian

 


Partager cet article
Repost0
22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 15:11

 

Remi Ochlick 
Remi Ochlick© Genevieve Delalot / Bureau 233


Rémi Ochlik de l’agence photo  IP3 et Marie Colvin du Sunday Times, deux journalistes sont morts dans la nuit du mercredi 22 février à Baba Amro, quartier de Homs, dans l’exercice de leur métier.  Il y a de nombreux autres morts et blessés dans cette attaque du centre de presse dont William Daniels (Panos) et Edith Bouvier (Figaro).

 

Lybie 
Lybie© Remi Ochlik / IP3

Rémi Ochlik n’avait pas trente ans, il était né en 1983 à Thionville dans cette Lorraine qui elle aussi n’en finit pas de souffrir.
J’ai connu Rémi à la suite du meurtre par la police tunisienne de cet autre jeune photographe qu’était Lucas Dolega. C’était au Père-Lachaise, il y avait une bande de jeunes photojournalistes que je découvrais. 

A l’époque je m’intéressais  particulièrement aux photojournalistes,  « héros de l’âge d’or » des agences Gamma, Sygma, Sipa. Tout à coup, j’ai réalisé qu’il y avait une vraie relève que j’ai baptisée dans un article de La lettre de la photographie : la génération Dolega.
Rémi Ochlik m’est apparu comme un des plus prometteurs et je l’ai invité chez moi pour une longue interview. J’ai tout de suite été séduit par son regard clair, sa modestie et naturellement son talent. 

 

 
© Remi Ochlik / IP3

Nous avions un ami en commun : Mark Grosset, ancien directeur de l’agence Rapho, qui fut, en tant que directeur de l’école de photo Icart, son professeur de photojournalisme. Mark avait beaucoup encouragé Rémi dont il avait tout de suite perçu le potentiel.  Il l’a envoyé à l’agence Wostok où il a « couvert » d’abord des évènements parisiens, avant de s’envoler pour Haïti.

 

 
© Remi Ochlik / IP3

Jean-François Leroy, comme Mark Grosset, avait repéré ce jeune garçon et il a projeté tout de suite ses photos à Visa pour l’image. « C’est l’euphorie. Je crois que tous les magazines vont m’appeler pour me passer des commandes… » m’avait alors confié Rémi avant d’éclater de rire, car ensuite il avait eu un grand trou… Plus de publication. Alors il était reparti au Congo.

 

 
© Remi Ochlik / IP3

En 2006, avec quelques amis, il crée l’agence IP3 et couvre la campagne présidentielle de 2007 quand arrive la crise de 2008. Dur, dur pour le photojournalisme. Ce n’est qu’avec le tremblement de terre d’Haïti que Rémi Ochlik retrouvera des publications dignes de son talent.
L’an dernier, de la Tunisie à l’Egypte en passant par la guerre de Libye, il avait - si j’ose dire - explosé. Sa couverture des combats libyens lui a valu de superbes doubles pages dans Paris Match et un prix au World Press Photo. Egalement un reportage vendu à l’hebdomadaire par Tony Rubichon du Bureau 233. Dès lors, Rémi avait eu ses entrées à Paris Match, pour lequel il était parti. Rappelé par le journal qui jugeait la situation trop dangereuse, il était néanmoins reparti pour son agence.

 

Remise du prix au Scoop Grand Lille dec. 2011 
Remise du prix au Scoop Grand Lille dec. 2011© Genevieve Delalot / Bureau 233

En décembre dernier, au « Scoop Grand Lille », le jury avait été unanime : les trois reportages présentés par Rémi Ochlick : « La chute de Tripoli », « Egypte Tahir Square » et « La révolution du Jasmin » lui avaient fait obtenir le grand prix Jean-Louis Calderon, cet autre journaliste tué en « couvrant » la révolution roumaine en 1989.

Dire que Rémi va nous manquer c’est ne rien dire. La vérité c’est que c’est une immense douleur pour sa compagne, pour ses parents, pour sa famille et une énorme perte pour le photojournalisme français.

Michel Puech

Pour en savoir plus

Portrait de Remi Ochlik par Michel Puech in La lettre de la photographie

Site web de Remi Ochlik

Agence IP3

 

Partager cet article
Repost0
22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 14:12

 

Le Monde - 22 février 2012

 

 

 

 

C'est une question à laquelle tente de répondre le site internet "Politiques et animaux". Les treize candidats sont classés selon quatre catégories : "agit pour les animaux", "penche pour les animaux", "penche contre les animaux", "agit contre les animaux".

Corrida, fourrures, chasse ou encore élevage, les positions des candidats sur les thèmes phares de la cause animale sont passées au cribles par le site internet fondée par Brigitte Gothière de l'association L214.

L'on apprend ainsi que Philippe Poutou est contre l'élevage des animaux pour leurs fourrures ou encore que Nicolas Dupont-Aignan s'est prononcé à plusieurs reprises contre l'utilisation d'animaux sauvages dans les cirques.

Le candidat qui remporte le plus mauvais bilan selon le site est Nicolas Sarkozy qui "n'a eu de cesse durant la durée de son mandat de satisfaire les demandes des chasseurs, des aficionados et du secteur de l’élevage".

Selon Mme Gothière, interrogée par l'AFP, "on a une vue caricaturale des positions des candidats sur la cause animale mais on n'a pas une vue globale. Notre site relate tous ce qu'ils ont fait plutôt que ce qu'ils ont dit". 

"Marine Le Pen est connue pour être pro-animaux mais quand on regarde ses positions sur l'abattage rituel, elle est plus anti-musulmans que pour la protection des animaux. Le bilan du mandat de Nicolas Sarkozy est catastrophique pour les bêtes, il a notamment bloqué l'étiquetage de la mention 'abattage avec ou sans étourdissement'. Quant à François Hollande, ses positions reflètent une volonté de ne pas s'engager sur la chasse ou la corrida", affirme-t-elle.

 

 

Partager cet article
Repost0
22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 14:07

LEMONDE.FR avec AFP | 21.02.12 | 16h57   •  Mis à jour le 21.02.12 | 18h08

 
 

 

Sur les bords de la rivière Elbe à Dresden, en Allemagne, le 11 février.

Sur les bords de la rivière Elbe à Dresden, en Allemagne, le 11 février. AFP/ARNO BURGI


Après la neige, c'est le redoux qui pourrait avoir de sérieuses conséquences en Europe centrale et en Europe de l'Est. C'est du moins ce que prévoit l'agence des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe, qui avertit, mardi 21 février, que les régions paralysées par la neige et la vague de froid cet hiver devront faire face à un risque de graves inondations au printemps.

Les températures en Bulgarie et en Roumanie devraient s'élever entre 8 et 10°C au cours des dix prochains jours, faisant fondre la glace le long du Danube, selon la SIPC (Stratégie internationale des Nations unies pour la réduction des risques). "Alors que des milliers de personnes restent bloquées par la neige de la Serbie à la Bulgarie, il y a des signes avant-coureurs d'inondations destructrices pouvant provoquer des pertes en vies humaines et en biens économiques", a déclaré Margareta Wahlström, la représentante spéciale de l'ONU pour le SIPC. Les zones sans infrastructures adéquates pour gérer les inondations – telles que barrages ou digues – seront particulièrement touchées, a-t-elle ajouté.

"PRENDRE DES MESURES"

La récente vague de froid et les chutes de neige massives dans certaines régions d'Europe ont fait plus de 600 morts. Avec les températures extrêmes, des communautés entières ont été privées de transports, d'écoles, d'hôpitaux et d'électricité.

"Il est temps maintenant pour les autorités de ces pays, la Croix-Rouge, les organisations nationales pour la réduction des risques de catastrophe et la protection civile de prendre des mesures pour s'assurer qu'il n'y aura pas de pertes en vies humaines au moment des inondations", a notamment déclaré Denis McClean, un porte-parole de la SIPC. "Et aussi de réfléchir à la manière dont cette catastrophe a mis en évidence l'état actuel des infrastructures dans ces pays."

A la suite des crues de l'Elbe et du Danube en 2002, la Commission européenne avait mis en place le système européen d'alerte des inondations (EFAS). La SIPC a estimé que le dégel annoncé pourrait mettre ce système à l'épreuve à plus grande échelle encore.

 

Partager cet article
Repost0
22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 13:47

 

Canular 22/02/2012 à 00h01
Pascal Riché | Redchef Rue89 

Mis à jour le mercredi 22 février 2012 à 8h12

 


Nicolas Dupont-Aignan présente son programme économique à la presse, le 15 février 2012 (Witt/Sipa)

 

Nicolas Dupont-Aignan est beau joueur : il ne regrette pas s'être fait piéger par l'humoriste et imitateur Gérald Dahan. Dans une conversation téléphonique qu'il croyait avoir avec l'ancien footballer Eric Cantona, le candidat à la présidentielle de Debout la République a dit tout le mal qu'il pense du Président : une « catastrophe ambulante » doublée d'une « crapule » :

« Je n'ai absolument pas confiance en Sarkozy, qui est une catastrophe ambulante. C'est dramatique, dramatique, dramatique. Je ne serai pas un rabatteur de Sarkozy, jamais. Je préfère mourir que ça. »

La chaine Rire et Chanson a refusé de diffuser le canular, et s'en est justifiée ainsi dans un communiqué :

« Après écoute, il nous est apparu que ce canular, outre qu'il n'était pas drôle, ne respectait pas la ligne éditoriale de la station, et ce quels que soient les personnages politiques visés. »

Ce n'est pas la version de l'humoriste : « Le directeur [Nicolas Richaud, ndlr] ne veut rien qui puisse nuire à Nicolas Sarkozy », m'explique au téléphone Gérard Dahan, outré par une telle censure. Il a décidé dans la journée de diffuser lui même le canular.

 

 

Dupont Aignan piégé par Gérald Dahan

Dahan nous a adressé ce soir un bonus. Dans cet extrait qui n'a pas été retenu au montage, on entend Nicolas Dupont-Aignan faire cette prédiction :

« Si Sarkozy est réélu, cela se terminera dans le sang. »

Au faux Cantona qui lui demande de préciser ce qu'il veut dire par là, Dupont Aignan répond sur un mode un peu moins violent :

« Cela finira dans la rue. Tu vois le pays supporter encore Sarkozy cinq ans ? ».

 

Partager cet article
Repost0
22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 13:44

LEMONDE.FR avec AFP | 22.02.12 | 12h23   •  Mis à jour le 22.02.12 | 12h29

 
 

 

Gérald Dahan, le 1er septembre 2005.

Gérald Dahan, le 1er septembre 2005.AFP/JEAN-PIERRE MULLER


L'imitateur Gérald Dahan, qui avait rendu public, mardi 21 février, un enregistrement piégeant le candidat à la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan que la radio Rire & Chansons avait refusé de diffuser, a été interdit d'accès au siège de la station mercredi matin. "D'être viré, cela ne fait jamais plaisir, mais être interdit d'accès par un vigile ; ne même pas pouvoir récupérer ses affaires ni même rencontrer la DRH [direction des ressources humaines] ou la direction, c'est tout simplement scandaleux", a-t-il déclaré à l'AFP. "Ce n'est pas la première fois que je suis viré pour raison politique (...). Ce fut déjà le cas à France Inter avec ma chronique sur Michèle Alliot-Marie", dit-il au JDD.fr.

 

 "SARKOZY, UNE CATASTROPHE AMBULANTE"

Dans son canular téléphonique (diffusé sur le site d'Arrêt sur images), l'humoriste se faisait passer pour Eric Cantona demandant au député souverainiste de soutenir ses idées. "Je n'ai absolument pas confiance en Sarkozy qui est une catastrophe ambulante. C'est dramatique, dramatique, dramatique... Je ne serai jamais un rabatteur de Sarkozy. Je préfère mourir que ça", déclarait notamment dans cet enregistrement M. Dupont-Aignan, président de Debout la République.

"Si Sarkozy est réélu, ça finira dans le sang après, ça finira dans la rue. Tu vois le pays supporter encore Sarkozy cinq ans ?", ajoutait-il, passant en revue les autres prétendants à la présidentielle : "François Hollande, c'est un mec bien au fond. Le pansement Hollande est bien mieux que le pansement Sarkozy."

 NON-RESPECT DE LA LIGNE ÉDITORIALE

"Ce contenu n'était pas conforme aux attentes de la station. Après écoute, il nous est apparu que ce canular, outre qu'il n'était pas drôle, ne respectait pas la ligne éditoriale de la station, et ce quels que soient les personnages politiques visés", avait indiqué mardi la direction de la radio dans un communiqué.

"On m'a dit que j'avais carte blanche et je me rends compte que ce n'est pas le cas. On m'a censuré ce canular et le directeur des programmes m'a annoncé qu'il ne serait pas diffusé sous prétexte que je mettais en péril la République", avait répliqué l'imitateur.

 

 

Partager cet article
Repost0
20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 15:05
Rue89 - Tribune 20/02/2012 à 13h19

Philippe Corcuff | Sociologue, anticapitaliste, libertaire, altermondialiste

Carla Bruni-Sarkozy déclarait, dans Libération du 21 juin 2008, avoir « des réflexes épidermiques de gauche ».

Désormais, elle dit à propos de son mari, dans Le Parisien du 17 février :

« Il a tout fait bien ou presque pendant cinq ans. Je trouve généralement que ses idées sont fabuleuses, très fortes. Je le soutiens à 100%. »

Une pauvre petite fille riche, perdue en politique ?

 

Cloclo marxiste contre Carlita

 »Pauvre petite fille riche » est une chanson de 1963, interprétée par Claude François et dont il a écrit les paroles. Elle fait partie de la période « marxiste » de l'œuvre de Cloclo, de la même année que le mémorable « Si j'avais un marteau », adaptée d'une chanson folk contestataire de Pete Seeger et Lee Hays de 1949, « If I had a hammer ».

 

 

Le cheminement radical de Cloclo ne s'est d'ailleurs pas arrêté là. La même année où Guy Debord sortait « La Société du spectacle », en 1967, il proposait une critique situationniste de la vie quotidienne, avec « Comme d'habitude » (paroles co-écrites avec Gilles Thibaut).

Mais revenons à « Pauvre petite fille riche » et à Carlita. Le thème de la chanson est celui classique (et classiste) des rapports de classe empêchant l'amour :

« Tu pleures parce que tu n'as pas le droit

D'épouser un pauvre garçon comme moi

Pauvre petite fille riche. »

Les conventions sociales bourgeoises contre le sentiment amoureux ! Du point de vue capitaliste des parents de ladite « petite fille riche », ce serait une façon de déchoir de son rang.

Il n'y a guère qu'une révolution prolétarienne qui pourrait alors renverser les conditions existantes afin d'ouvrir les portes de l'amour à toutes et à tous, en rendant ainsi politiquement possible le socialement impossible (« notre impossible amour »).

La « Présidente des riches »

Dans la lutte des classes contemporaine, Carlita occupe une position inverse.

Passée de la gauche caviar à la droite « bling-bling », de la richesse familiale et de la notoriété médiatique aux sommets du pouvoir politique, elle apparaît irrémédiablement du côté de la hauteur de vue bourgeoise, à la condescendance gentiment paternaliste pour les pauvres et autres manants.

Le sociologue Pierre Bourdieu écrit judicieusement dans « La Distinction » (Minuit, 1979) :

« La distinction bourgeoise se définit toujours, tant dans la manière de parler que dans la manière de tenir le corps, par la détente dans la tension, l'aisance dans la tenue et la retenue. »

L'épiderme de Carla Bruni, dans ses variantes de gauche comme de droite, exprime bien cette « aisance dans la tenue et la retenue ». L'aisance de celle qui ne tente pas de franchir les barrières, invisibles mais contraignantes, de classe, comme la « petite fille riche » de Cloclo, mais qui, sa vie durant, a plutôt cumulé les capitaux : économiques, culturels, sociaux (les réseaux de relations), médiatiques et politiques.

Pour la Présidente des riches, il n'y a guère ici de complot, mais de la bonne conscience posée comme une cerise sur le gâteau d'un inconscient social.

A l'écart des conspirationnismes en vogue sur Internet, Marx précisait dans la préface à la première édition du livre 1 du « Capital » (1867) :

« Pour éviter des malentendus possibles, encore un mot. Je n'ai pas peint en rose le capitaliste et le propriétaire foncier. Mais il ne s'agit ici des personnes qu'autant qu'elles sont la personnification de catégories économiques, les supports d'intérêts et de rapports de classes déterminés.

Mon point de vue […] peut moins que tout autre rendre l'individu responsable de rapports dont il reste socialement la créature, quoiqu'il puisse faire pour s'en dégager. »

Carlita apparaît comme la parfaite incarnation « d'intérêts et de rapports de classes déterminés », à la différence de la « petite fille riche » de Cloclo qui, tout en cherchant à « s'en dégager », se brisait sur eux. La première suscite notre indignation, la seconde nos larmes de romantiques invétérés.

Carlita et Poutou, deux pôles

Et si Carlita représentait un pôle peu visible mais néanmoins central de la campagne présidentielle de 2012 ?

Certes, une part importante de la vérité de la compétition en cours concerne l'univers élitiste des professionnels de la politique, qui se combattent pour représenter les citoyens ordinaires que nous sommes, occuper des postes et accumuler des pouvoirs.

D'abord, bien sûr, les deux « poids lourds », Nicolas Sarkozy et François Hollande, mais aussi les Marine Le Pen, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon… à la différence des Philippe Poutou et Nathalie Artaud.

La représentation politique professionnalisée constitue une première tendance oligarchique au sein de régimes politiques qui se prétendent démocratiques.

Mais une autre tendance oligarchique s'inscrit au cœur de nos systèmes politiques dits « démocratiques » : les rapports de classes.

Et revoilà notre Carlita ! Aux frontières de la campagne, un peu à côté, elle exprime la vérité de classe dominant pourtant le jeu électoral.

Face à la Présidente des riches, il y a Philippe Poutou, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste, encore davantage à la lisière du politiquement visible. Un ouvrier d'usine qui n'a « rien à faire là » (et on le lui répète assez souvent dans les médias, et même jusque dans son propre parti ! ) et qui, partant, personnifie la résistance ordinaire de la dignité populaire face au mépris social quotidien.

Une lutte des classes à la fois structurante et pourtant politiquement presque imperceptible, en tout cas pour l'instant…

 

Philippe Corcuff est co-directeur de la collection « Petite Encyclopédie Critique » aux éditions Textuel ; cette collection publie le 7 mars 2012 : Un ouvrier, c'est là pour fermer sa gueule ! de Philippe Poutou.

 


Partager cet article
Repost0
19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 14:38

 

Le Monde - 19 février 2012

 

C'est étonnant comme les mots orientent la pensée, et nous empêchent parfois de penser. Nous avons l'habitude de ces faits divers criminels qui occupent parfois la Une des médias pendant plusieurs jours. Ce sont des cas particulièrement graves et choquants, en raison de la violence perpétrée ou de certaines caractéristiques des auteurs ou des victimes. Comme on l'a montré à plusieurs reprises - par exemple dans le cas récent baptisé par les médias « le meurtre d'Agnès » (voir l'article) - ils ne sont représentatifs que d'eux-mêmes. Horribles, mais rarissimes, ils sont l'arbre qui cache la forêt d'affaires moins horribles, plus quotidiennes, plus « classiques » hélas (dans un immeuble tristounet du centre-ville, monsieur X a tué madame X au terme d'une énième dispute et sous l'emprise de l'alcool...). Mais ces faits divers criminels très médiatisés - et parfois récupérés politiquement - ne seraient-ils pas des arbres cachant aussi une autre forêt, celle des ravages mortels occasionnés par un autre genre de criminels, autrement plus puissants ?

 

Dans Le Monde du 9 février dernier, on peut lire que « Près de 3 100 hospitalisations pour une insuffisance des valves cardiaques et 1 320 décès seraient attribuables à la prise de benfluorex (Mediator) au cours de la période 1976-2009 en France. Publiés dans la revue Pharmacoepidemiology and Drug Safety, ces calculs ont été effectués par deux épidémiologistes de l'Inserm » (voir l'article). Et encore s'agit-il d'une estimation basse, la réalité pouvant approcher davantage les 2 000 morts. S'il s'agissait de meurtres directs, l'on parlerait volontiers du pire des tueurs en série. Voire d'un massacre. Mais les mots font problème.

 

Comment qualifier ces morts causées par empoisonnement du fait de l'usage d'un prétendu médicament (destiné théoriquement aux diabétiques en surpoids mais en réalité détourné de son usage comme coupe-faim pour les personnes souhaitant maigrir) ? Négligences coupables ? Homicides involontaires ? Violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ? Il appartiendra à la justice de le dire. Elle déterminera aussi les complicités et les silences coupables : au sein des laboratoires Servier (deuxième groupe pharmaceutique français) et au sein des autorités sanitaires (souvent financées par les industriels...) qui avaient été alertées régulièrement depuis 1995 et qui avaient vu d'autres pays interdire ce médicament pour sa dangerosité (voir la chronologie des faits). Une chose semble assez claire cependant : comme pour la plupart des délinquants que la justice envoie tous les jours en prison, la motivation des laboratoires Servier était l'argent, gagner de l'argent, le plus possible et, apparemment, à n'importe quel prix. On peut donc parler de délinquance « crapuleuse », et pas des moindres. Outre l'accablant rapport de l'IGAS rendu en janvier 2011, c'est ce qui ressort notamment du témoignage récent d'une ancienne visiteuse médicale chargée de vendre les produits des laboratoires Servier auprès des médecins, notamment le Mediator, et qui raconte comment elle devait dire « n'importe quoi » aux médecins, comment les argumentaires pseudo-médicaux étaient truqués et comment les visiteuses médicales étaient recrutées sur leur physique et envoyées démarcher les médecins surtout avant l'été, en prévision de la période des régimes (voir l'article).


Alors le Mediator, un tueur en série ? Et l'homme qui sera jugé en mai prochain, Jacques Servier, qui a par ailleurs reçu la Grand-Croix de la Légion d'honneur en 2008 des mains du président Sarkozy (son ancien avocat) lors même qu'il avait été déjà condamné dans une affaire précédente (un autre « coupe-faim » : l'Isoméride), comment le qualifier ? Un meurtrier ? Une crapule ? Un récidiviste ? Un monstre ? La justice donnera peut-être la réponse dans quelques mois, sauf si les avocats du richissime et puissant industriel (unique actionnaire de son groupe) retardent encore l'échéance.

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22