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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 17:10

 

 

LE MONDE | 17.01.2013 à 10h36 • Mis à jour le 17.01.2013 à 11h57 Par Camille Lavoix

 

 

Comme d'autres victimes d'AVC, de thromboses, d'embolies pulmonaires (dont Le Monde et lemonde.fr ont rapporté des témoignages), je suis jeune, j'utilise les pilules incriminées que l'on m'a prescrites dès ma première visite chez une gynécologue, et j'ai des antécédents de ces maladies dans ma famille.

J'ai passé le cap des premiers mois, où le risque est le plus important, mais je voudrais quand même me faire dépister pour savoir si mon patrimoine génétique me surexpose aux risques de ma pilule 4e génération et en changer le cas échéant. Malgré la tempête médiatique déclenchée le 14 décembre 2012 par la double page du Monde sur les dangers des pilules 3e et 4e génération, c'est un véritable parcours du combattant.

 

Lire : Pilule : Marion Larat, l'injustice transformée en combat


  • Pour faire un bilan, il faut déjà changer de contraception

Premier son de cloche de ma gynécologue : "Ce n'est pas parce qu'un médicament a des effets secondaires sur quelques personnes qu'on ne peut plus le prescrire." A force d'insister, elle accepte d'écrire une lettre à une hématologue pour faire un bilan thrombotique, l'un des fameux tests de dépistage dont j'ai entendu parler dans les médias. J'apprends qu'il n'est possible de passer cet examen qu'après avoir été deux mois sans contraception ou avec une contraception sans œstrogène. Je choisi cette deuxième option et elle me prescrit Cérazette.

Très vite, je réalise qu'une pilule sans oestrogène m'expose à plus de risques de grossesses qu'une pilule "classique". La notice de Cérazette indique aussi qu'elle contient du désogestrel, progestatif de 3e génération et mentionne des risques de thrombose. Je contacte alors un autre gynécologue afin de comprendre ce paradoxe : pour passer un test me permettant de connaître s'il est risqué, au vu de ma génétique, de prendre une pilule 3e ou 4e génération, on me fait prendre... une pilule 3e génération pendant deux mois. Réponse : "C'est trop compliqué, on ne sait pas nous-même où nous en sommes avec cette histoire, je ne peux pas vous répondre, si vous avez peur, arrêtez la pilule, utilisez des préservatifs, c'est tout !"


  • Un bilan thrombotique, ce n'est pas automatique

Quant au bilan, malgré la lettre de ma gynécologue, il m'est refusé dans un premier temps car mes parents, frères et sœurs n'ont pas fait d'embolie pulmonaire ou de thrombose (il faut des documents en attestant). "Cela coûte 300 euros à la Sécurité sociale, c'est un examen très poussé, on ne peut pas vous le prescrire même si vos grands-parents ou arrières grands-parents sont tous décédés de ces maladies." J'appelle une autre hématologue et précise que je vais prendre un vol long-courrier, une circonstance qui peut provoquer un accident thromboembolique. Elle accepte mais précise que ce bilan ne trouve qu'environ 50 % des anomalies génétiques.

Suivant le jour et l'hématologue, on me refuse ou on me prescrit ce bilan : en ai-je vraiment besoin ? Pour dépasser les contradictions auxquelles je suis confrontée, j'appelle directement la Haute Autorité de santé (HAS)... qui n'a pas de réponse à cette question. "Justement, la ministre de la santé vient de demander un travail complet de douze mois sur les différents tests de dépistage et les conditions qui devraient les encadrer." Actuellement, difficile de savoir à partir de quel degré d'antécédents familiaux il faut s'alarmer.

 

  • Vers qui se tourner?

Je ne sais plus vers qui me tourner. Pas la gynécologue qui ne m'a jamais demandé mes antécédents et qui m'a même passé de la 3e à la 4e génération quand j'ai développé un petit kyste mammaire. Pas la nouvelle, qui m'a prescrit une nouvelle pilule aussi nocive que l'ancienne sans préciser ses spécificités et l'existence d'un générique. Pas l'hématologue qui analysera mon test et me parle du problème dans des termes diamétralement différents que ceux de la HAS.

Restent les associations, comme Formindep (qui milite contre l'influence des laboratoires), qui m'a éclairée sur le fait qu'aucun docteur n'a mentionné la pilule 2e génération. Or, la solution est peut-être là car l'idée qu'il me fallait faire un bilan pour connaître mes prédispositions, ne pas changer de pilule "inutilement" et ne pas subir les effets secondaires des "vieilles" pilules était biaisée.

Le Dr Philippe Nicot, de Formindep, m'explique : "Prendre une pilule 2e génération aurait la même finalité, éviter le sur-risque. Ces bilans sont potentiellement en train de devenir un moyen d'éviter le retrait du marché des pilules de 3e et 4e génération." L'évidence a été lente à s'imposer dans la cacophonie qui règne en ce moment "sur le terrain". Reste qu'il est difficile de faire taire le besoin de savoir, par un test, si l'on est prédisposé aux risques thromboemboliques ou pas.

Camille Lavoix

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 16:33

 

 

Rue89 - Le Yéti
voyageur à domicile
Publié le 14/01/2013 à 17h50

 

Excellente initiative d’Olivier Berruyer qui reprend sur son site une interview de Noam Chomsky sur les pseudo-guerres contre le terrorisme. « Il n’y a pas de guerre contre le terrorisme », déclare Chomsky, mais bien plus sûrement une prise de contrôle irresponsable de ressources énergétiques ou de positions géopolitiques.

Ceux qui qualifient l’expédition malienne d’« impératif démocratique » pour enrayer une « invasion barbare » et assurer l’« indépendance » d’un pays ami feraient bien de s’aviser que le Mali est aussi le premier pays africain en matière de production aurifère. Et que son voisin nigérien détient de précieuses réserves d’uranium.

Ceux-là devraient aussi se demander pourquoi les mêmes vertueux croisés démocratiques luttent contre le terrorisme d’Etat d’un El Assad en Syrie... en armant ouvertement les mêmes « barbares » islamistes ! Le précédent libyen ne leur suffisait-il pas ? C’est de ce pays que partent aujourd’hui armes et combattants islamistes du Nord-Mali.

La fabrique à terroristes

En Irak, indique Chomsky, il est faux de dire que les forces américaines ne trouvèrent pas d’armes de destruction massive. Ils y trouvèrent celles qu’ils avaient eux-mêmes vendues dans les années 1980 à Saddam Hussein, au temps où celui-ci était encore considéré comme un allié bien commode.

Chomsky va plus loin encore :

« La guerre [contre le terrorisme] a augmenté le terrorisme. En fait, elle a même produit quelque chose qui n’existait pas auparavant, un nouveau terrain d’entraînement pour les terroristes. »

La défense agressive d’intérêts bien compris n’explique pas tout. La folie finit par s’en mêler. Les prétendues forces du Bien sécrètent elles-mêmes le venin qui les tuera. Combien de nouvelles germes du terrorisme seront secrétées, jusque dans certains de nos propres quartiers, par cette nouvelle lamentable opération guerrière ?

Une guerre contre nous-mêmes

Ces guerres d’occupation ne peuvent pas être gagnées. Au Mali, nos Rafale et nos Mirage porteront des coups sans doute sévères aux fous de Dieu d’Ansar Dine. Mais déjà les premières désillusions transparaissent : le fiasco somalien, une résistance « plus forte que prévue » au Nord-Mali.

Au Mali, en Irak, en Afghanistan, en Libye, nous nous battons contre nos propres démons, fussent-ils incarnés par les barbes et les djellabas des islamistes fous. Nos armées classiques sont à la peine face à des adversaires aussi déterminés qu’insaisissables. Al Qaïda est-il mort avec Ben Laden ?

Nos guerres ne sont pas commandées que par la raison ou l’intérêt maquillé sous de vagues prétextes idéologiques, mais par l’impossibilité de notre raison et de notre intelligence à enrayer nos pulsions aveugles de dominance.

Cette dominance, que son système économique et financier en pleine déliquescence ne peut plus lui assurer, l’Empire occidental, né il y a presque soixante-dix ans sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, va essayer de l’imposer par les armes et la guerre. Mais une guerre qu’il va perdre. Comme les guerres perdues de tous les autres empires parvenus au bout de leur histoire.

On ne combat pas le terrorisme avec des armes. On le prive de ce qui le nourrit : la misère, l’injustice, l’arrogance des puissants. On ne gagne pas une guerre contre soi-même ; plus qu’une guerre, un suicide.

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 18:18

 

Le Monde.fr avec AFP | 15.01.2013 à 19h07

 

 
 
Connu pour ses chroniques au vitriol sur la classe politique, Stéphane Guillon avait été licencié en même temps que son collègue Didier Porte, en 2010.

Le licenciement de Stéphane Guillon en 2010 par Radio France était bien irrégulier, a confirmé mardi 15 janvier la cour d'appel de Paris, qui a augmenté les indemnités que le groupe de service public doit à son ancien humoriste, ont indiqué les avocats de ce dernier, Olivier Schnerb et Jean-Louis Leroy.

Connu pour ses chroniques au vitriol sur la classe politique, Stéphane Guillon avait été licencié en même temps que son collègue Didier Porte. Ces évictions avaient déclenché un malaise au sein de France Inter et quelque 2 000 personnes avaient manifesté pour les soutenir.

En janvier 2011, les prud'hommes avaient estimé le licenciement de Stéphane Guillon "sans causes réelles ni sérieuses", lui accordant 212 000 euros de dommages et intérêts.

Cette décision a été confirmée mardi par la cour d'appel, qui a en outre condamné Radio France à verser à l'humoriste 23 000 euros de plus au titre du préjudice moral, ont indiqué ses avocats. "La cour a décidé de punir très sévèrement la censure", a estimé M. Schnerb.

"En tant que salarié foutu dehors, je suis ravi de cette décision judiciaire. En tant que contribuable, je suis scandalisé qu'une société d'Etat ait préféré perdre autant d'argent et d'auditeurs pour faire taire un humoriste", avait pour sa part réagi Stéphane Guillon après le jugement des prud'hommes.

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 15:59

 

Rue89 - Confidentiels & indiscrets 14/01/2013 à 10h35
François Krug | Journaliste Rue89

 

 

Si elle veut garder son QG, désormais contrôlé par les banques, l’UMP a quatre ans pour rembourser une dette de 55 millions d’euros. Mission impossible ?

 


L’affiche de campagne de Nicolas Sarkozy, au siège de l’UMP, à Paris, le 25 novembre 2012 (REVELLI-BEAUMONT/SIPA)

 

Pour se renflouer, l’UMP ne peut même plus compter sur la vente de son siège, dans le XVe arrondissement de Paris : elle en a déjà cédé le contrôle à ses banques, selon des documents examinés par Rue89. Une cession provisoire, mais qui deviendra définitive si le parti ne rembourse pas 55 millions d’euros d’ici 2017. L’UMP finira-t-elle le quinquennat à la rue ?

Pour l’instant, le parti préfère célébrer sa réconciliation de façade. Celle-ci sera effective mardi : Jean-François Copé présentera une nouvelle équipe dirigeante, laissant une place aux soutiens de François Fillon, tandis que l’ancien Premier ministre dissoudra son groupe dissident à l’Assemblée nationale.

La réconciliation ne résoudra pas la crise financière. Son mauvais score aux législatives a fait perdre à l’UMP 12 millions d’euros d’aides publiques. Et si le Conseil constitutionnel confirmait le rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, le parti perdrait 10 millions d’euros supplémentaires.

Un immeuble qui fait exploser les dettes

Les économies prévues – comme la réduction des effectifs – ne suffiront pas. Mais l’UMP se refuse officiellement à envisager une solution plus radicale : la vente de son siège. Un ancien garage transformé en 5 500 m2 de bureaux sur six étages, au 238, rue de Vaugirard, en plein XVe arrondissement.

Cette immeuble fait la fierté de l’UMP, qui s’y est installée en décembre 2011. Jusqu’ici, elle louait un immeuble dans le VIIIe arrondissement, pour 4 millions d’euros par an. Devenir propriétaire devait lui permettre, à terme, de faire des économies.

Coût du déménagement : 40 millions d’euros – 20 pour l’achat du garage, 20 pour les travaux –, selon les chiffres de Jean-François Copé à l’époque. Une opération financée pour l’essentiel par un prêt de 32 millions d’euros, souscrit sur une durée de treize ans et demi.

Le parti a été trop confiant. D’autant qu’il était déjà lourdement endetté : selon les derniers comptes disponibles, en 2011, les dettes de l’UMP approchaient 44 millions d’euros, et les emprunts en cours lui avaient coûté près de 670 000 euros en remboursements et intérêts.

 

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Depuis, la situation n’a fait qu’empirer. C’est ce que révèlent des documents déposés cet automne au tribunal de commerce de Paris par la SCI 238 Vaugirard, la société civile immobilière créée par l’UMP pour acheter et gérer son siège. Cette société est la propriétaire en titre du bâtiment. Ou plutôt, était.

Non seulement le total des dettes a grimpé à 55 millions d’euros, mais l’UMP ne peut plus rien faire de ses bureaux : les banques ont pris le contrôle de la SCI 238 Vaugirard. Et elles en deviendront définitivement propriétaires si le parti ne rembourse pas ses emprunts avant le 1er mars 2017.

Quatre ans pour rembourser 55 millions

L’accord signé par Jean-François Copé et les banques, le 6 août dernier, est un acte de nantissement. Le principe ? Pour garantir un prêt, l’emprunteur cède un bien ou des titres – ici, le capital de la SCI 238 Vaugirard – à son créancier. Il en redevient propriétaire s’il rembourse le prêt à l’échéance prévue.

Si elle veut garder son QG, l’UMP a donc un peu plus de quatre ans pour rembourser 55 millions d’euros, sans compter les intérêts. Si elle n’y parvient pas, les quatre banques concernées se partageront l’immeuble, à proportion de leurs prêts respectifs :

  • Société générale : 24 millions d’euros ;
  • BNP Paribas : 15 millions ;
  • Bred Banque populaire : 11 millions ;
  • Crédit coopératif : 5 millions.

Signé par Jean-François Copé, cet accord avait été agréé par un des porte-parole de François Fillon, Dominique Dord, à l’époque trésorier de l’UMP et gérant de la SCI. Celui-ci a démissionné en novembre, après l’élection contestée de Jean-François Copé, en dénonçant la gestion du parti.

Aujourd’hui, aucun des deux camps n’est visiblement pressé d’évoquer cet accord et l’avenir financier de l’UMP. Ni le conseiller presse de Jean-François Copé, ni Dominique Dord n’ont répondu à nos e-mails et aux messages que nous avons laissés sur leurs portables.

 

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 15:23

 

 

Rue89 - à lire sur Leplus.nouvelobs.com 14/01/2013 à 12h50

 

 

Frigide Barjot a joué samedi soir une partition classique et quelque peu lassante sur le plateau d’« On n’est pas couché » (France 2) : elle a prétendu que son organisation n’était pas liée au religieux, devant une Caroline Fourest, consternée, qui lui rappela l’identité de ceux avec qui elle organise son cortège (à 1h43 environ). « Mais enfin, mais Frigide Barjot, l’Alliance pour les droits de la vie qui organise avec vous se bat contre l’IVG au nom du catholicisme depuis des années. »

Et Frigide Barjot de répondre :

« Vous en reparlerez avec eux parce que moi je ne suis absolument pas au courant. Ils sont venus monter des cars. Bon euh, ils ne sont pas venus faire autre chose. »

Frigide Barjot absolument pas au courant des activités de l’Alliance ? Ah oui ? Pourtant, le très réac « Nouvelle de France » héberge une vidéo qui montre la même Frigide Barjot en janvier 2012, interviewée lors de la Marche pour la vie, organisée par l’Alliance des droits de la vie, Alliance Vita, organisation créée par Christine Boutin, qu’elle embrasse en pleine interview juste après avoir déclaré : « Je suis pro-vie et pro manif pour la vie. »

Lire sur Leplus.nouvelobs.com (*voir ci-dessous)

 

Frigide Barjot prise en flagrant délit de mensonge par Caroline Fourest chez Ruquier

Modifié le 13-01-2013 à 17h58

19 réactions | 44386 lu

Temps de lectureTemps de lecture : 2 minutes

Avatar de Yves Delahaie

Par Yves Delahaie
Ex-MoDem, prof, auteur

LE PLUS. Bien qu'elle se dise catholique, Frigide Barjot refuse de mêler le message de la "Manif pour tous" avec celui de la Bible. Pourtant, les co-organisateurs de cet événement ne sont pas si neutres, détail qu'elle a semblé oublier dans l'émission "On n'est pas couché" samedi soir. Yves Delahaie lui rafraîchit la mémoire. 

Édité par Louise Pothier   Auteur parrainé par Maxime Bellec

Frigide Barjot, en tête du cortège de la manifestation anti-mariage pour tous, le 17 novembre 2012 à Paris (WITT/SIPA).

Frigide Barjot, en tête du cortège de la manifestation anti-mariage pour tous, le 17 novembre 2012 à Paris (WITT/SIPA).

 

Frigide Barjot a joué samedi soir une partition classique et quelque peu lassante sur le plateau d’ "On n’est pas couché", qui accoucha pourtant d’un débat passionnant entre Natacha Polony, athée et défendant une ligne "naturaliste" ou "biologique" ou "anthropologique", selon le terme qu’on veut bien utiliser, Frigide Barjot, catholique revendiquée et défendant les saintes écritures, même si elle tenta, en vain, de s’en défendre, et Caroline Fourest athée et défenseur d’une laïcité sans faille.


Or, on sait notamment que les églises ont ouvert leurs portes aux manifestants de province et que les organisations catholiques se sont fortement mobilisées, y compris dans des établissements scolaires dans lesquels des enseignants ont été encouragés à participer.

 

Frigide Barjot, pro-vie

 

Alors que Frigide Barjot prétendait que son organisation n’était pas liée au religieux, Caroline Fourest, consternée, lui rappela l’identité de ceux avec qui elle organise son cortège (à 1h43 environ) :

 

"Mais enfin, mais Frigide Barjot, l’Alliance pour les droits de la vie qui organisent avec vous se battent contre l’IVG au nom du catholicisme depuis des années".

 

Et Frigide Barjot de répondre :

 

"Vous en reparlerez avec eux parce que moi je ne suis absolument pas au courant. Ils sont venus monter des cars. Bon euh, ils ne sont pas venus faire autre chose."

 

Frigide Barjot absolument pas au courant des activités de l’Alliance pour la Vie ? Ah oui ? Pourtant, le très réac "Nouvelle de France" héberge une vidéo qui montre la même Frigide Barjot en janvier 2012 être interviewée lors de la Marche pour la vie, organisée par l’Alliance des droits de la vie, Alliance Vita, organisation créée par Christine Boutin, qu’elle embrasse en pleine interview juste après avoir déclaré : "Je suis pro-vie et pro manif pour la vie."

 

 

 

Un bon gros mensonge pour celle qui s’affiche ce dimanche devant toute les caméras aux côtés de Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA…

 

 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 16:34

 

LE MONDE | 12.01.2013 à 14h43 • Mis à jour le 12.01.2013 à 14h55 Par Danièle Hervieu-Léger


 
Les opposants au projet de mariage homosexuel espèrent mobiliser dimanche à Paris des centaines de milliers de personnes pour dire non à cette promesse de François Hollande, contestée par les églises, l'UMP et le FN, dont certains cadres défileront.

Dans le débat sur le mariage pour tous, il n'est pas étonnant que l'Eglise catholique fasse entendre sa voix. Le soin qu'elle prend d'éviter toute référence à un interdit religieux l'est davantage. Pour récuser l'idée du mariage homosexuel, l'Eglise invoque en effet une "anthropologie" que son "expertise en humanité" lui donne titre à adresser à tous les hommes, et non à ses seuls fidèles. Le noyau de ce message universel est l'affirmation selon laquelle la famille conjugale - constituée d'un père (mâle), d'une mère (femelle) et des enfants qu'ils procréent ensemble - est la seule institution naturelle susceptible de fournir au lien entre conjoints, parents et enfants, les conditions de son accomplissement.

En dotant cette définition de la famille d'une validité "anthropologique" invariante, l'Eglise défend en réalité un modèle de la famille qu'elle a elle-même produit. Elle a commencé de mettre en forme ce modèle dès les premiers temps du christianisme, en combattant le modèle romain de la famille qui s'opposait au développement de ses entreprises spirituelles et matérielles, et en faisant du consentement des deux époux le fondement même du mariage.

Dans ce modèle chrétien du mariage - stabilisé au tournant des XIIe-XIIIe siècles -, le vouloir divin est supposé s'exprimer dans un ordre de la nature assignant l'union à la procréation et préservant le principe de la soumission de la femme à l'homme. Ce serait faire un mauvais procès à l'Eglise que d'occulter l'importance qu'a eue ce modèle dans la protection des droits des personnes et la montée d'un idéal du couple fondé sur la qualité affective de la relation entre les conjoints. Mais la torsion opérée en en faisant la référence indépassable de toute conjugalité humaine n'en est rendue que plus palpable.

Car cette anthropologie produite par l'Eglise entre en conflit avec tout ce que les anthropologues décrivent au contraire de la variabilité des modèles d'organisation de la famille et de la parenté dans le temps et l'espace. Dans son effort pour tenir à distance la relativisation du modèle familial européen induit par ce constat, l'Eglise ne recourt pas seulement à l'adjuvant d'un savoir psychanalytique lui-même constitué en référence à ce modèle.

Elle trouve aussi, dans l'hommage appuyé rendu au code civil, un moyen d'apporter un surplus de légitimation séculière à son opposition à toute évolution de la définition juridique du mariage. La chose est inattendue si l'on se souvient de l'hostilité qu'elle manifesta en son temps à l'établissement du mariage civil. Mais ce grand ralliement s'explique si l'on se souvient que le code Napoléon, qui a éliminé la référence directe à Dieu, n'en a pas moins arrêté la sécularisation au seuil de la famille : en substituant à l'ordre fondé en Dieu l'ordre non moins sacré de la "nature", le droit s'est fait lui-même le garant de l'ordre immuable assignant aux hommes et aux femmes des rôles différents et inégaux par nature.

La référence préservée à l'ordre non institué de la nature a permis d'affirmer le caractère "perpétuel par destination" du mariage et d'interdire le divorce. Cette reconduction séculière du mariage chrétien opérée par le droit a contribué à préserver, par-delà la laïcisation des institutions et la sécularisation des consciences, l'ancrage culturel de l'Eglise dans une société dans laquelle elle était déboutée de sa prétention à dire la loi au nom de Dieu sur le terrain du politique : le terrain de la famille demeurait en effet le seul sur lequel elle pouvait continuer de combattre la problématique moderne de l'autonomie de l'individu-sujet.

Si la question du mariage homosexuel peut être considérée comme le lieu géométrique de l'exculturation de l'Eglise catholique dans la société française, c'est que trois mouvements convergent en ce point pour dissoudre ce qui restait d'affinité élective entre les problématiques catholique et séculière du mariage et de la famille.

Le premier de ces mouvements est l'extension de la revendication démocratique hors de la seule sphère politique : une revendication qui atteint la sphère de l'intimité conjugale et familiale, fait valoir les droits imprescriptibles de l'individu par rapport à toute loi donnée d'en haut (celle de Dieu ou celle de la nature) et récuse toutes les inégalités fondées en nature entre les sexes. De ce point de vue, la reconnaissance juridique du couple homosexuel s'inscrit dans le mouvement qui - de la réforme du divorce à la libéralisation de la contraception et de l'avortement, de la redéfinition de l'autorité parentale à l'ouverture de l'adoption aux célibataires - a fait entrer la problématique de l'autonomie et de l'égalité des individus dans la sphère privée.

Cette expulsion progressive de la nature hors de la sphère du droit est elle-même rendue irréversible par un second mouvement, qui est la remise en question de l'assimilation, acquise au XIXe siècle, entre l'ordre de la nature et l'ordre biologique. Cette assimilation de la "famille naturelle" à la "famille biologique" s'est inscrite dans la pratique administrative et dans le droit.

Du côté de l'Eglise, le même processus de biologisation a abouti, en fonction de l'équivalence établie entre ordre de la nature et vouloir divin, à faire coïncider de la façon la plus surprenante la problématique théologique ancienne de la "loi naturelle" avec l'ordre des "lois de la nature" découvertes par la science. Ce télescopage demeure au principe de la sacralisation de la physiologie qui marque les argumentaires pontificaux en matière d'interdit de la contraception ou de la procréation médicalement assistée. Mais, au début du XXIe siècle, c'est la science elle-même qui conteste l'objectivité de ces "lois de la nature".

La nature n'est plus un "ordre" : elle est un système complexe qui conjugue actions et rétroactions, régularités et aléas. Cette nouvelle approche fait voler en éclats les jeux d'équivalence entre naturalité et sacralité dont l'Eglise a armé son discours normatif sur toutes les questions touchant à la sexualité et à la procréation. Lui reste donc, comme seule légitimation exogène et "scientifique" d'un système d'interdits qui fait de moins en moins sens dans la culture contemporaine, le recours intensif et désespéré à la science des psychanalystes, recours plus précaire et sujet à contradiction, on s'en rend compte, que les "lois" de l'ancienne biologie.

La fragilité des nouveaux montages sous caution psychanalytique par lesquels l'Eglise fonde en absoluité sa discipline des corps est mise en lumière par les évolutions de la famille conjugale elle-même. Car l'avènement de la "famille relationnelle" a, en un peu plus d'un demi-siècle, fait prévaloir le primat de la relation entre les individus sur le système des positions sociales gagées sur les différences "naturelles" entre les sexes et les âges.

Le coeur de cette révolution, dans laquelle la maîtrise de la fécondité a une part immense, est le découplage entre le mariage et la filiation, et la pluralisation corrélative des modèles familiaux composés et recomposés. Le droit de la famille a homologué ce fait majeur et incontournable : ce n'est plus désormais le mariage qui fait le couple, c'est le couple qui fait le mariage.

Ces trois mouvements - égalité des droits jusque dans l'intime, déconstruction de l'ordre supposé de la nature, légitimité de l'institution désormais fondée dans la relation des individus - cristallisent ensemble en une exigence irrépressible : celle de la reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe, et de leur droit, en adoptant, de fonder une famille. Face à cette exigence, les argumentaires mobilisés par l'Eglise - fin de la civilisation, perte des repères fondateurs de l'humain, menace de dissolution de la cellule familiale, indifférenciation des sexes, etc. - sont les mêmes que ceux qui furent mobilisés, en leur temps, pour critiquer l'engagement professionnel des femmes hors du foyer domestique ou combattre l'instauration du divorce par consentement mutuel.

Il est peu probable que l'Eglise puisse, avec ce type d'armes, endiguer le cours des évolutions. Aujourd'hui, ou demain, l'évidence du mariage homosexuel finira par s'imposer, en France comme dans toutes les sociétés démocratiques. Le problème n'est pas de savoir si l'Eglise "perdra" : elle a - beaucoup en son sein, et jusque dans sa hiérarchie, le savent - déjà perdu.

Le problème le plus crucial qu'elle doit affronter est celui de sa propre capacité à produire un discours susceptible d'être entendu sur le terrain même des interrogations qui travaillent la scène révolutionnée de la relation conjugale, de la parentalité et du lien familial. Celui, par exemple, de la reconnaissance due à la singularité irréductible de chaque individu, par-delà la configuration amoureuse - hétérosexuelle ou homosexuelle - dans laquelle il est engagé.

Celui, encore, de l'adoption, qui, de parent pauvre de la filiation qu'elle était, pourrait bien devenir au contraire le paradigme de toute parentalité, dans une société, où quelle que soit la façon dont on le fait, le choix d'"adopter son enfant", et donc de s'engager à son endroit, constitue le seul rempart contre les perversions possibles du "droit à avoir un enfant", qui ne guettent pas moins les couples hétérosexuels que les couples homosexuels.

Sur ces différents terrains, une parole adressée à des libertés est attendue. Le mariage homosexuel n'est certainement pas la fin de la civilisation. Le fait qu'il puisse constituer, si l'Eglise n'a pas d'autre propos que celui de l'interdit, un jalon aussi dramatique que le fut l'encyclique Humanae Vitae en 1968 sur le chemin de la fin du catholicisme en France n'est pas une hypothèse d'école.

Danièle Hervieu-Léger

Danièle Hervieu-Léger

 

Directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), sociologue, elle a dirigé, de 1993 à 2004, le Centre d'études interdisciplinaires des faits religieux (CNRS/EHESS) et a présidé l'EHESS de 2004 à 2009.

 

Danièle Hervieu-Léger a publié de nombreux ouvrages, dont "Vers un nouveau christianisme" (éd. Cerf, 2008), "Le Retour à la nature" (éd. de l'Aube, 2005) et "Catholicisme, la fin d'un monde" (Bayard, 2003)

 

 

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 22:05

 

Annoncée mardi 8 janvier par Mediapart, l’ouverture toute récente par le parquet de Paris d’une enquête préliminaire visant Jérôme Cahuzac pour des faits présumés de « blanchiment de fraude fiscale » recouvre plusieurs enjeux importants.

Selon le Code pénal, le blanchiment est le fait de « faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l'origine des biens ou des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect », ou « d'apporter un concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d'un crime ou d'un délit ». Le blanchiment est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende.

En l’espèce, des poursuites pour « fraude fiscale » auraient été impossibles, puisqu’elles supposent d’être initiées par Bercy é". C’est donc le blanchiment du produit de la fraude fiscale qui est visé.

 

Jérôme Cahuzac 
Jérôme Cahuzac

Cette enquête préliminaire, qui reste sous le seul contrôle du parquet de Paris, lui-même dépendant statutairement du pouvoir exécutif, a été confiée pour son exécution à la Division nationale des investigations financières et fiscales (DNIFF, composée de policiers et d’agents du fisc, et dépendant du ministère de l’intérieur).

Elle vise à vérifier les informations de Mediapart, notre enquête indiquant que le ministre du budget a détenu un compte bancaire non déclaré en Suisse, qu'il a fermé en 2010 en transférant les fonds à Singapour – des informations vivement démenties par Jérôme Cahuzac, qui a déposé plainte en diffamation.

L’ouverture d’enquête préliminaire est une procédure classique, explique prudemment le parquet de Paris, qui ne souhaitait pas la rendre publique, et semble marcher sur des oeufs depuis mardi.

Lorsque des faits « susceptibles de recevoir une qualification pénale »en l'occurrence placer des fonds à l'étranger sans en informer l'administration fiscale – sont dénoncés publiquement  « il appartient au procureur (...) de faire procéder sans attendre aux vérifications relatives à la réalité et au contenu de l'enregistrement ainsi qu'à toutes auditions nécessaires pour parvenir à la manifestation de la vérité », se justifie le parquet dans un communiqué (on peut le lire ici).

Interrogée par Le Monde (dans son édition datée du 9 janvier), la porte-parole du parquet de Paris a affirmé que l'ouverture de cette enquête n'avait pas de lien avec la lettre d'Edwy Plenel adressée au procureur, (' Dans ce courrier, le président de Mediapart s'étonnait que la justice ne se saisisse pas de ces informations pour les confier à un juge indépendant.  « Nous y pensions bien avant », a assuré le parquet de Paris dans Le Monde. « Mais le temps judiciaire n'est pas le temps médiatique »...

Dirigée par la section financière (F2) du parquet de Paris, et confiée à la DNIFF, l’enquête préliminaire devrait débuter, explique le parquet, par l'enregistrement de la conversation téléphonique entre Jérôme Cahuzac et son chargé de fortune, Hervé Dreyfus, mis en ligne par Mediapart. Sur cet enregistrement sonore, trace d'un appel accidentel conservé par l’avocat Michel Gonelle, rival politique de Jérôme Cahuzac, on entend ce dernier confier : « Moi, ce qui m'embête, c'est que j'ai toujours un compte ouvert à l'UBS ».  Les policiers vont certainement commencer par vérifier son authenticité, et s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un montage.

Les enquêteurs devraient aussi entendre plusieurs protagonistes de l'affaire : vraisemblablement Edwy Plenel et Fabrice Arfi, mais aussi Hervé Dreyfus (lire ici), ainsi que l'avocat Michel Gonelle. Ce dernier, ex-député UMP et maire de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) adversaire malheureux de Jérôme Cahuzac, a reconnu auprès de l'Elysée avoir été le détenteur de l'enregistrement (lire ici). En bonne logique, l'ex-magistrat Jean-Louis Bruguière, qui a lui aussi détenu une copie de l'enregistrement, devrait également être entendu.

Le parquet ne précise pas s’il souhaite entendre d‘autres proches ou des membres de la famille de Jérôme Cahuzac qui auraient pu avoir connaissance de l’existence d’un compte suisse non déclaré.

A ce stade de l'enquête, précise avec prudence la porte-parole du parquet, il n'est - en tout cas - pas question de convoquer le ministre, ni de lancer des démarches auprès des banques suisses. Ces investigations n'interviendront que dans un second temps, « dans l'hypothèse où des éléments délictuels seraient mis en évidence ». Le procureur de Paris pourrait alors solliciter l'entraide judiciaire franco-suisse, ou bien confier cette tâche à un juge d'instruction indépendant. Voilà pour ce que laisse filtrer le parquet sur cette affaire.('

 

Prudence, précaution et componction

Interrogé par Mediapart, un avocat d’affaires parisien assure pourtant que les choses pourraient être réglées très rapidement. « Il suffit que le parquet de Paris s’adresse au parquet fédéral de Genève avec une demande en bonne et due forme : si le parquet de Genève écrit par réquisition : “Monsieur X a-t-il eu un compte chez vous ?”, l’UBS répondra dans les 24 heures. Je vois ça tous les jours dans les dossiers que je traite. Les banques suisses ont peur d’être poursuivies pour blanchiment, et elles coopèrent de plus en plus », assure cet avocat réputé.

Une solution rapide existe donc. Il reste, comme l’a montré l’affaire Bettencourt, qu’un juge d’instruction indépendant offrirait beaucoup plus de garanties quant à l’impartialité de l’enquête. Le statut du parquet, toujours dépendant du pouvoir exécutif, est encore en question.

En privé, le procureur de Paris François Molins assure qu’il a les mains entièrement libres dans cette affaire, et qu’il ne reçoit aucune instruction ni conseil amical, que ce soit du parquet général de la cour d’appel ou de la Chancellerie. Nommé à ce poste peu avant la présidentielle, alors qu’il était le directeur de cabinet de Michel Mercier au ministère de la justice, ce magistrat n’est pas dans les petits papiers du pouvoir actuel. Mais paradoxalement, l’affaire Cahuzac le rend intouchable : personne ne prendra le risque d’essayer de le débarquer tant qu’il dirige cette enquête sensible.

 

François Molins 
François Molins

Quelles que soit la motivation et la qualité du travail qui sera fourni par les policiers et la section financière du parquet, cette enquête préliminaire ne peut avoir, finalement, que des avantages pour le procureur.

Discrète, voire secrète  (avocats et journalistes n’y ont pas accès), elle lui laisse, surtout, l’appréciation finale des suites à donner à l’enquête préliminaire : il peut, au choix, la prolonger, la classer sans suite, confier l’affaire à un juge d’instruction, ou procéder à une citation directe devant le tribunal correctionnel.

Des solution plus baroques existent encore : procéder à un simple rappel à la loi (comme dans l’affaire Julien Dray) ou à un classement sous condition (comme dans l’affaire de l’appartement d’Alain Juppé).

On l’a compris : à défaut d’être vraiment indépendant, le procureur est le maître du jeu tant qu’il conserve la direction de l’enquête et l’appréciation des suites à y donner. Dans cette affaire comme dans d’autres, au gré des circonstances politiques, c’est lui qui a le redoutable privilège de baisser le pouce, ou au contraire de le lever.

L’enquête préliminaire est, en fait une enquête discrétionnaire. Et la gestion des carrières au parquet relevant toujours, pour partie, du pouvoir exécutif, le soupçon de partialité ou d‘opportunisme ne peut jamais être écarté. Pour mémoire, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a estimé, dans un arrêt historique rendu le 23 novembre 2010, que le procureur, en France, n'est pas une autorité judiciaire indépendante.

Pourtant, depuis avril 2012, un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Paris, Guillaume Daïeff, est désigné pour enquêter sur les pratiques d’évasion fiscale d’UBS en France. Et le ministère du budget, donc Jérôme Cahuzac, se trouve partie civile dans cette affaire (lire ici notre article « UBS ou l'industrialisation de la fraude fiscale »).

En bonne logique, le parquet de Paris pourrait tout à fait demander au juge d'instruire sur les relations entre Jérôme Cahuzac et UBS révélées par Mediapart, son enquête visant précisément les méthodes de démarchage et d’évasion fiscale pratiquées à grande échelle par cette banque en France. Mais le juge d’instruction pourrait lui-même se saisir de ces informations en demandant un réquisitoire supplétif, c’est-à-dire l’autorisation d’inclure Jérôme Cahuzac dans le champ de ses investigations

 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 19:44

 

La situation se complique pour Jérôme Cahuzac, judiciairement et politiquement. Le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale » dans l’affaire du compte suisse du ministre du budget, selon plusieurs sources. Les investigations ont été confiées à la police judiciaire, plus particulièrement à la Division nationale d’investigations financières et fiscales (Dniff), basée à Nanterre dans les Hauts-de-Seine.

Contacté par Mediapart mardi 8 janvier en fin de matinée, le parquet de Paris n’a, dans un premier temps, souhaité ni confirmer ni démentir nos informations, avant de les confirmer par communiqué peu avant 16 heures (on peut le lire ici).

L’ouverture de l’enquête du parquet intervient un mois après les premières révélations de Mediapart sur le compte détenu depuis le début des années 1990 par Jérôme Cahuzac à l’UBS de Genève. Le compte, non déclaré au fisc français, a été formellement clos début 2010, date à laquelle, alors simple député, l’actuel ministre du budget en a déplacé les avoirs à Singapour, d’après notre enquête.

 

J. Cahuzac 
J. Cahuzac© Reuters

 

Le 29 décembre, le directeur de Mediapart, Edwy Plenel, a écrit une lettre au procureur de Paris pour lui demander l’ouverture d’une enquête sur le fond des faits qui ont été révélés.

Depuis le début de l’affaire, Jérôme Cahuzac a pris le parti de « démentir en bloc et en détail » – expression qu’il répète à l’envi à la radio et à la télé – les informations de Mediapart, sans jamais pour autant répondre en détail aux questions qui se posent, en bloc, face à sa défense parfois incohérente, souvent mensongère (ici ou ).

Invité à débattre face au ministre du budget hier soir sur le plateau de l’émission Mots croisés, sur France 2, le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a déclaré au sujet de l’affaire du compte suisse : « L’accusation est énorme. On imagine que l’initiative de porter cette accusation a été méditée avant d’être publiée. Si c’est vrai, c’est terrible, mais si c’est faux, c’est ignoble. »

« Nous n’en savons rien, mais des procédures judiciaires ont été engagées et peuvent lever tous les doutes, d’un côté ou de l’autre. Je demande que la justice ne traîne pas, que la garde des Sceaux fasse en sorte que l’affaire soit jugée le plus vite possible, parce que ça va pourrir la vie politique de ce pays », a-t-il ajouté.

Dans un enregistrement accidentel datant de la fin de l’année 2000, révélé par Mediapart le 5 décembre, Jérôme Cahuzac, alors en discussion avec son chargé d’affaires, le gestionnaire de fortune Hervé Dreyfus, évoquait son embarras concernant l’existence de son compte à l’UBS de Genève. « Ça me fait chier d’avoir un compte ouvert là-bas, l’UBS c’est quand même pas forcément la plus planquée des banques », confiait notamment l’actuel ministre du budget dans cette bande obtenue dans des conditions rocambolesques.

M. Gonelle 
M. Gonelle

 

Le détenteur de l’enregistrement, Michel Gonelle, avocat de profession, ancien bâtonnier du barreau d’Agen et ancien rival politique de Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne, a pris attache le 15 décembre avec la présidence de la République pour certifier l’authenticité de la bande. Il s’est également dit prêt à la fournir à la justice et à témoigner devant un juge.

L’enregistrement est également passé en 2007 entre les mains d’un ancien haut magistrat, le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, comme il l’a confirmé lui-même à Paris Match. Mais le juge a assuré, de manière surprenante, n’avoir pas écouté la bande et l’avoir détruite.

Derrière la fermeté apparente de ses démentis, le ministre du budget a, en réalité, multiplié les contrevérités depuis l’éclatement de l’affaire il y a un mois. Ainsi, pendant plusieurs jours début décembre après nos premières révélations, le ministre et son « entourage » affirmaient publiquement dans les médias ne pas vouloir réclamer auprès de l’UBS de Genève une levée du secret bancaire, car, disait M. Cahuzac, « ce n’est pas à moi de prouver mon innocence ».

Or, on apprenait dans le même temps que l’avocat suisse du ministre, Me Edmond Tavernier, envoyait un mail à cette même banque – mais sans dire quel client il représentait – pour savoir quelle serait son attitude si une levée du secret lui était réclamée. La banque a fait savoir qu’elle ne répondait pas à ce type de questions, mais plusieurs organes de presse ont qualifié d'« incomplète » la vraie-fausse requête de Jérôme Cahuzac, formulée de manière très floue et, au surplus, anonyme.

 

Des questions sans réponses

De la même manière, après avoir démenti s’être rendu à Genève début 2010 pour clore formellement son compte à l’UBS, avant d’en déplacer les avoirs dans un autre paradis fiscal, le ministre du budget a admis, le 5 décembre, au micro de RTL, que ce voyage était « probable », mais qu’il poursuivait un tout autre objectif. En l’espèce : rencontrer, en tant que député, des informateurs secrets qui avaient des éléments à lui transmettre sur des questions « fiscales ».


Jérôme Cahuzac à l'Assemblée nationale 
Jérôme Cahuzac à l'Assemblée nationale© Reuters

Depuis, Jérôme Cahuzac ne veut pas dire s’il s’agissait d’une mission officielle réalisée au nom de l’Assemblée nationale ; si des administrateurs de l’Assemblée l’ont accompagné ; s’il existe un compte-rendu de cette mission ; s’il est en mesure de produire le billet de train pris par les services de l’Assemblée, comme il l’a promis sur RTL ; ou de savoir qui étaient ces informateurs secrets et quelle était précisément la nature des « questions fiscales » dont ils voulaient entretenir le député socialiste sans traverser la frontière…

Mediapart a également révélé l’identité du correspondant de Jérôme Cahuzac lors de sa discussion enregistrée par mégarde fin 2000. Il s’agit du gestionnaire de fortune Hervé Dreyfus, que le frère du ministre, le banquier Antoine Cahuzac, lui avait présenté au début des années 1990. M. Dreyfus n’a, à ce jour, pas démenti la moindre des informations que nous avons publiées.

 

H. Dreyfus 
H. Dreyfus© dr

 

L« entourage » de M. Cahuzac a quant à lui affirmé le 16 décembre dans les colonnes du Journal du Dimanche que si le ministre connaissait en effet Hervé Dreyfus, c’est parce qu’il a été un client de sa clinique d’implants capillaires. Seulement voilà : d’après les éléments précis recueillis par notre enquête, M. Dreyfus n’a jamais été client de cette clinique.

Mais ce n’est pas tout. Dans des mails récents dont nous avons pu avoir connaissance, Jérôme Cahuzac n’a jamais contesté l’authenticité de l’enregistrement, au contraire. Ainsi, le 5 décembre 2012, échangeant avec un vieil ami qui l’interrogeait sur un éventuel « montage », le ministre évoquait plutôt une « mauvaise plaisanterie sortie du contexte ».

Et alors que, publiquement, Jérôme Cahuzac se dit d’une grande sérénité dans cette affaire, les éléments recueillis par Mediapart montrent au contraire que plusieurs services de l’État ont été mis en branle pour traquer nos sources.

Le 11 décembre, par exemple, la chef de cabinet du ministre du budget, Marie-Hélène Valente, annonçait dans un mail avoir été prévenue par des sources préfectorales d’un échange téléphonique entre Edwy Plenel, le directeur de Mediapart, et une source – réelle ou supposée – du journal. La chef de cabinet annonçait attendre « la copie du rapport officiel » de la police et confiait qu’il faut « être prudent dans la remontée d’informations ».

À ce jour, et contrairement à ce qui a été répété dans les médias, Jérôme Cahuzac a déposé deux plaintes en diffamation contre Mediapart, non pas trois, comme il l'a encore affirmé lors de son débat avec M. Mélenchon. Et encore : la seconde écrase la première. Par ailleurs, aucune des deux plaintes ne vise l’article révélant l’enregistrement, qui ne fait donc l’objet d’aucune espèce de contestation judiciaire (pour « faux », par exemple) bien que le ministre ait affirmé tardivement ne pas être la voix que l’on entend dans la bande.

« Sur les 3 minutes 40 d’enregistrement, il y a 4, 5 secondes où effectivement ça peut être moi, mais il se trouve que ce n’est pas moi », a en effet confié Jérôme Cahuzac, le 19 décembre, à nos confrères de France Inter , affirmant que son frère Antoine, ancien patron de la banque HSBC, lui avait confirmé qu’il ne s’agissait pas de lui sur la bande…

Avec l’enquête ouverte par le parquet de Paris sur le fond des faits, sous un intitulé peu commode pour un ministre du budget en exercice – « blanchiment de fraude fiscale » –, la justice ne semble plus vouloir se satisfaire du simple démenti de façade du ministre.

Dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi ce mardi, Jérôme Cahuzac dit accueillir « avec satisfaction » l'ouverture d'une enquête préliminaire pour vérifier s'il a eu un compte non déclaré en Suisse. « Cette démarche permettra, comme il l'a toujours affirmé, de démontrer sa complète innocence des accusations absurdes dont il fait l'objet », affirme le communiqué.


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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 15:58

 

 

Un stage de désobéissance spécial anti-schiste  a lieu  le 26 et 27 janvier à nîmes. Il reste des places!

Ci dessous: infos tirées du site des désobéissants
Nos stages de formation à l'action directe non-violente et à la désobéissance civile se tiennent en général sur deux jours.
Ils s'adressent aux militants expérimentés comme aux militants débutants, et impliquent une adhésion à l'esprit du Manifeste des désobéissants. Ils associent approche théorique et exercices pratiques, mises en situation, techniques et bricolage destinés à permettre de mener à bien des actions directes non violentes. Les stages favorisent l'échange de savoirs et de pratiques..... La participation aux frais est destinée à couvrir les frais tels que le transport des formateurs, la nourriture, l'hébergement et le fonctionnement du collectif. Les formateurs sont tous bénévoles. L'argent ne doit jamais être un obstacle à la participation à un stage : nos stages sont à prix libre pour les petits et sans revenus.

 
Possibilité d'hébergement sur place et repas tirés du sac.

 
Ce stage même s'il est anti-schiste est ouvert à tous ceux qui recherchent des stratégies de blocage, d'occupation ,de propagande et des outils pour s'organiser dans le cadre de n'importe quelle lutte et résistances (NDDl, résistance en soutien aux mal-logés et sans logement, précaires...)
 

Contact : "leontine_v@yahoo.fr"

 


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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 18:22

 

 

 

La République est un bien commun : c'est pourquoi Mediapart, pour la troisième année consécutive, a demandé à un citoyen de délivrer ses vœux pour la nouvelle année, avant ceux, rituels, du président de la République française. Un citoyen parmi d'autres, un citoyen comme tout un chacun, un citoyen du monde. Mais un citoyen dont les engagements symbolisent nos espérances, nos espoirs d'une vie meilleure, d'un monde plus solidaire, d'une humanité plus fraternelle.

Il y a deux ans, en 2010, c'était Stéphane Hessel qui inaugurait l'exercice, suivi en 2011 par Moncef Marzouki. Le nouveau président de la République tunisienne, médecin hospitalier et opposant de toujours à la dictature de Ben Ali, succédait à l'ancien résistant, ambassadeur de France et auteur à succès de Indignez-vous ! (retrouvez sous l'onglet “Prolonger” les vœux de résistance de Stéphane Hessel et les vœux d'espoir de Moncef Marzouki). Pour cette année 2012, année d'inquiétude et d'espérance, Mediapart s'est logiquement tourné vers celui qui symbolise la résistance ouvrière au saccage social.

Nous avons choisi de commencer l'année 2013 avec les vœux du sidérurgiste Édouard Martin dont le visage et la voix ont porté, ces derniers mois, les attentes de tous ceux que frappent la crise économique, le chômage croissant, le capitalisme financier et le profit égoïste, l'injustice accrue et l'inégalité creusée. Symbole de la résistance à cette finance sans visage que dénonçait, hier, le candidat à la présidentielle devenu le président François Hollande d'aujourd'hui, le syndicaliste d'ArcelorMittal a choisi de rappeler aux socialistes, désormais au pouvoir, les mots de Jean Jaurès en défense de la colère ouvrière. Et de nous lancer à tous ce message : « Ne vous taisez pas ! Combattez, luttez ! Ne laissez pas faire cette classe dominante qui essaie de nous mettre à terre. »

Voici donc les vœux de lutte d'Édouard Martin, suivis de leur retranscription intégrale et d'un entretien qui prolonge et développe les vœux du syndicaliste, entretien également réalisé à Florange, vendredi 28 décembre.

 

 

 

Les vœux de lutte d'Édouard Martin

Mes chers compatriotes,

Je suis Édouard Martin, je suis salarié à ArcelorMittal à Florange où je me trouve. Derrière moi, les hauts-fourneaux qui sont arrêtés depuis dix-huit mois. Je profite de l'instant qui m'est donné pour lancer un petit message. Je voudrais faire référence au slogan de la CFDT dans les années 70 qui était le suivant : « Vivre et travailler au pays ».

Pour moi, vivre et travailler au pays, ce n'est pas un lieu géographique entouré de frontières de barbelés ou de grillages où on empêcherait les gens de circuler ici et là. Vivre et travailler au pays, c'est surtout vivre là où nous avons grandi, là où nous voulons continuer notre vie, là où nous voulons que nos enfants grandissent et aient aussi un avenir. C'est cette usine derrière moi qui représente tout cela.

Et si nous nous battons aujourd’hui contre la fermeture de cette usine, c’est parce qu’il nous semble invraisemblable, incongru de fermer une usine qui produit les meilleurs aciers au monde, qui est compétitive, qui fait des bénéfices quand l'économie va mieux. Et c'est là-dessus que le combat se porte. C'est tout sauf un combat corporatiste. C'est un combat que nous menons pour l'intérêt général, pour notre région, notre territoire, pour le pays, pour l'Europe.

Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est surtout arrêter, arrêter de servir le système qui se détruit, qui nous détruit, qui s'autodétruit : la finance internationale. Voilà le but de notre combat. C'est contre tout cela que nous essayons de nous battre. Et c'est contre tout cela que nous souhaitons gagner, pas uniquement pour nous, mais pour l'ensemble de la société, pour l'ensemble des humains et des ouvriers que nous sommes.

Je profite aussi de cet instant pour faire référence à Jean Jaurès puisque les socialistes sont au pouvoir. Et de manière à ne pas écorcher sa pensée, ni ses propos, je propose de vous lire un court passage d’un discours qu'il a tenu lors de la grève des mineurs de Carmaux (NDLR: dans le Tarn en 1892). Il s'exprimait contre la bourgeoisie qui essayait de faire taire les luttes des ouvriers, la lutte des prolétaires :

« Et vous vous étonnez de la véhémence de nos paroles, de la force de nos accusations ! Mais songez donc que nous parlons au nom d’un siècle de silence ! Songez donc qu’il y a cent ans, il y avait dans ces ateliers et dans ces mines des hommes qui souffraient, qui mouraient sans avoir le droit d’ouvrir la bouche et de laisser passer, en guise de protestation, même leur souffle de misère : ils se taisaient. Puis un commencement de liberté républicaine est venu. Alors, nous parlons pour eux, et tous les gémissements étouffés, et toutes les révoltes muettes qui ont crié tout bas dans leur poitrine comprimée vibrent en nous, et éclatent par nous en un cri de colère qui a trop attendu et que vous ne comprimerez pas toujours. »

Donc, si j’avais un vœu à émettre pour l’année 2013, il serait de dire, à vous, mes chers concitoyens : ne vous taisez pas ! Combattez, luttez ! Ne laissez pas faire cette classe dominante qui essaye de nous mettre à terre ! Eh bien avec nous, nous ensemble, nous allons montrer qu'un autre modèle est possible, qu’une autre vie est possible, et que la finance internationale ne passera pas au détriment de l’intérêt des citoyens que nous sommes.

Je vous souhaite une très belle année 2013.

Vive la France ! Vive la République !

 

La vidéo de l'entretien qui a suivi l'enregistrement des vœux :

 


 

Retrouvez tous nos articles sur Florange et le conflit avec Mittal dans notre dossier, ici.

 

 

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