Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 16:55

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Prenez le temps d’écouter ce discours de campagne turc
 

 

 

 

Pour la seconde fois en cinq mois, les Turcs sont appelés ce dimanche à voter pour désigner un nouveau Parlement.

Dans un contexte politique et sécuritaire très tendu – notamment après l’attentat du 10 octobre dernier et la reprise en main des médias d’opposition par le président Erdogan –, ces élections marquent la volonté du Président très conservateur de récupérer la majorité absolue qu’il avait perdue en juin dernier.

Pour mesurer les enjeux de ce scrutin et la gravité de la situation – mais aussi parce qu’il a été sous-titré en français et qu’il est d’une grande dignité –, nous vous proposons de prendre dix minutes pour écouter le discours de Mustafa Sarisuluk, candidat du HDP.

Le HDP – Parti démocratique des peuples – est un parti politique issu de l’indépendantisme kurde et situé à gauche. Qualifié parfois de « Syriza turc », il défend l’autogestion, le bien-vivre entre les différents peuples turcs et s’inscrit dans la continuité des mouvements protestataires de 2013 autour du parc Gezi. En France, il est soutenu par Europe-écologie-Les Verts, le Parti de gauche et le Parti communiste.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 16:31

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Les peuples font entendre à nouveau leur voix à l’occasion de la « IIe Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et en Défense de la Vie »

30 octobre par Maria Elena Saludas

 

 

 

La IIe Conférence mondiale des Peuples sur le changement climatique et en défense de la vie a débuté ce samedi 10 octobre à Tiquipaya, Cochabamba, en Bolivie, où des appels urgents sont lancés en faveur de la défense de la « Terre-Mère » (la « Madre Tierra ») et de la Vie. Depuis 20 ans, aucun accord international significatif sur les changements climatiques n’a pu être consolidé. La Conférence des Parties des Nations Unies (COP21), qui aura lieu à Paris début décembre, promouvra la signature d’un nouvel accord climatique. En conséquence, nous les peuples du monde devons, à nouveau, faire entendre notre voix pour aborder nos propres visions et solutions face au changement climatique, comme le souligne l’appel de cette conférence.

L’idée principale de cette rencontre est de consolider le travail élaboré par les peuples du monde pour construire une culture de vie qui défende la Terre Mère.

Le premier jour, environ 6.000 participants, venus de divers endroits du monde, pour la plupart de « Notre Amérique » (« Nuestramerica »), se sont rendus à la municipalité périrurale de Tiquipaya, où se trouve le campus universitaire connu sous le nom de UNIVALLE, siège de la rencontre. À partir de 9 h, les 12 ateliers programmés ont démarré ; des débats virtuels avaient déjà eu lieu sur la base d’un document et de 4 questions destinées à lancer les discussions. Les groupes de travail ont abordé les thématiques suivantes :

 

Menaces du capitalisme contre la vie

1) Agenda des intérêts capitalistes contre la vie. Les multinationales et les intérêts capitalistes mettent en péril la santé des terres, des aliments, de l’eau et des forêts par le biais d’actions responsables de maladies, d’épidémies et de mort des êtres vivants.

2) Menaces sur la vie : les guerres et la géopolitique des empires pour se répartir nos terres et territoires. La machine militaire des pays du Nord s’est chargée de détruire des populations entières dans le but de s’approprier les ressources naturelles stratégiques, alimentant ainsi l’architecture financière du capitalisme et l’industrie de la mort.

 

La construction du Vivre Bien et les chemins de la vie

3) Les chemins du « Vivre Bien » (« Buen Vivir ») sont des solutions alternatives au capitalisme. Le « Vivre Bien » en harmonie avec la nature, est par essence, le seul modèle universel de vie possible.

4) Charte universelle des droits de la Terre Mère pour résister au capitalisme. À l’instar des êtres humains qui voient reconnaître leurs droits, tous les êtres vivants doivent voir respecter leurs droits dans le cadre de la charte universelle des droits de la Terre Mère, comme un instrument de sa défense face au capitalisme.

5) Des connaissances, des pratiques et des technologies des peuples sur le changement climatique et sur la vie. Le capitalisme promeut les technologies modernes qui viennent du monde des affaires et du secteur privé. Nous les peuples devons renforcer les techniques ancestrales, millénaires et de la vie.

6) La défense de notre patrimoine commun. Nous les peuples défendons avec fermeté nos ressources naturelles et notre patrimoine commun contre ceux qui marchandisent la vie sous couvert de protection de la nature.

 

Le changement climatique et la culture de la vie

7) Les sciences climatiques au service de la vie. Face aux rapports scientifiques trompeurs du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique) concernant les causes et les impacts du réchauffement climatique, il nous incombe de récupérer et construire notre science sur le changement climatique.

8) Tribunal international de justice climatique et de la vie. Le monde a besoin d’un organisme international qui nous pousse à assumer nos responsabilités envers la VIE et envers les engagements pris par nos pays pour la protéger intégralement.

9) Mécanismes pour la non-marchandisation de la nature. Les pays capitalistes ont proposé sur la scène internationale des mécanismes de marché comme proposition cynique de solution au changement climatique, face à laquelle nous devons promouvoir des mécanismes et des instruments contre la marchandisation de la nature.

 

10)
Dettes du capitalisme : dette climatique, dette sociale et dette écologique. Les pays capitalistes ont contracté un ensemble de dettes envers les peuples, l’humanité et la Terre Mère, dettes qu’ils se doivent de payer, en commençant par la dette climatique.

11) Dialogue interreligieux pour sauver la Terre Mère. Les religions du monde luttent avec un message de paix et de dialogue pour une solution à la crise climatique face au système capitaliste mondial qui détruit toutes nos valeurs communautaires.

 

Continuer sur le chemin de la défense de la vie

12) Évaluations des progrès et des avancées de Tiquipaya et la voix des peuples pour la COP21 de Paris sur le changement climatique. Évaluer la conférence de Tiquipaya et faire entendre de nouveau notre voix en proposant nos propres solutions face au changement climatique et les négociations des pays aux Nations Unies.

L’inauguration de cette conférence s’est déroulée au début de l’après-midi, dans l’amphithéâtre de UNIVALLE. Outre la présence d’Evo Morales, à l’origine de cette rencontre, se trouvaient également le maire de Bogota Gustavo Petro, le prix Nobel de la paix, Adolfo Pérez Esquivel et des délégués d’organisations populaires. Le ministre bolivien des Affaires étrangères, David Choquehuanca, a entamé une réflexion émouvante demandant de l’aide pour sauver la Terre Mère « blessée à mort ».

Après plusieurs interventions, entre autres celle du Pape François qui, par le biais d’une lettre envoyée aux participants, a exhorté à se laisser guider par le principe d’une « écologie juste et intégrale » pour mettre au point une proposition ferme dans le cadre de la défense de la nature ; le président bolivien, Evo Morales, s’est adressé aux participants en affirmant que le capitalisme est comme le cancer de la Terre Mère, et il a appelé à extirper ce mal pour sauver la planète et l’humanité. Dans ce sillage, il a appelé à une alliance des peuples du Sud et des peuples du Nord pour construire un « grand mouvement mondial » pour pouvoir reconstruire la relation Vie-Terre Mère. « Pour ce faire, il faut développer de nombreuses politiques et programmes, car pour le système capitaliste, la planète, l’environnement, est un objet, objet de pillage. Tandis que pour les peuples la Pachamama, c’est la vie. »

À la fin de la journée, après les groupes de réflexion thématiques, s’est déroulée la rencontre des peuples avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon. À cette occasion, le président Evo Morales lui a remis les « Contributions prévues et déterminées » de l’État plurinational de Bolivie pour sauver la Terre Mère, détaillées en 10 points, qui font partie de la proposition de ce pays pour la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP21).

La proposition bolivienne propose, entre autres, d’adopter un nouveau modèle « de civilisation » dans le monde, sans société de consommation, « guerrerisme », mercantilisme, ni capitalisme, en construisant et consolidant un ordre mondial pour le « vivre bien ».

Durant toute la journée du dimanche 11 octobre, des séances des groupes de travail ont été organisées sur les 12 axes mentionnés. Ces dernières ont fait l’objet de débats intenses et de ces séances est ressortie un grand potentiel de proposition.

Cette rencontre s’est poursuivi jusqu’au lundi 12 octobre et le début de la plénière pour la présentation des résultats des groupes de travail. L’après-midi, la cérémonie de clôture comptait sur la présence des présidents Rafael Correa (Équateur) et Nicolas Maduro (Venezuela).
L’idée fondamentale pour construire ce « grand mouvement mondial » est, non seulement de présenter les résultats des débats auprès du sommet de la COP21 qui se tiendra à Paris en décembre, mais également de porter ces réflexions dans nos pays pour que les peuples et les organisations sociales du monde approfondissent la lutte pour la défense de la vie, de la Terre Mère, et avancent vers des transitions post-capitalistes.

Ce texte a été publié le 13 octobre en espagnol.
Il a été traduit vers le français par Marion Antonini.

 

 
Auteur
Maria Elena Saludas

ATTAC/CADTM Argentina

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 16:13

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Que s’est-il passé de positif en octobre 2015 ?

2 novembre par Bonnes nouvelles

 

 

 

La célèbre expression de Margaret Thatcher « TINA » (There Is No Alternative) est tout sauf vraie. Partout sur la planète, des alternatives sociales, économiques, démocratiques et écologiques se mettent en place. Partout dans le monde, des hommes et des femmes refusent et combattent l’injustice. Certains de ces combats mènent à des victoires.

Le site BONNES NOUVELLES poursuit l’objectif de rendre visibles ces petites et grandes victoires qui, bien que partielles et insuffisantes, nous aident à rompre avec le fatalisme et constituent des sources d’inspiration pour nos actions individuelles et collectives.

L’équipe de Bonnes Nouvelles : Kelly, Philippe, Vanessa, Brieuc, Jeanne-Marie, Hélène, Caroline, Dominique & Olivier

 

Le courage politique, ça existe !
La Californie adopte une loi sur l’égalité de salaire Lire

C’est la lutte sociale qui paie
La manifestation contre le TAFTA à Berlin : du jamais vu depuis 2003 Lire

Le droit comme instrument de lutte
- Le juge donne raison aux cheminots d’Infrabel sur le droit de grève Lire
- Pour la justice, Jean-Luc Mélenchon peut qualifier Marine Le Pen de « fasciste » Lire

Reconnaître ses erreurs
- L’impact sur la santé de la pollution liée au trafic est confirmé Lire
- Mal en point, Monsanto va supprimer 13 % de ses effectifs dans les 2 ans Lire
- Shell abandonne ses opérations en Arctique… pour le moment Lire

Seuls contre tous
- L’usine grecque qui résiste sans patron et avec des savons écolos Lire
- Israël : un restaurant offre 50% de réduction aux juifs et arabes qui s’attablent ensemble Lire

 

Source : Bonnes Nouvelles

 
Auteur
 
Bonnes nouvelles

La célèbre expression de Margaret Thatcher « TINA » (There Is No Alternative) est tout sauf vraie. Partout sur la planète, des alternatives sociales, économiques, démocratiques et écologiques se mettent en place. Partout dans le monde, des hommes et des femmes refusent et combattent l’injustice.
www.bonnes-nouvelles.be

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 15:57

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Elections

Turquie : cette nouvelle gauche qui s’oppose au projet nationaliste et néolibéral du président Erdogan

par

 

 

Suite à l’élection législative du 1er novembre, le parti conservateur turc du président Recep Tayyip Erdogan (AKP) retrouve la majorité absolue. Malgré la répression et les violences politiques qui l’ont visé, le nouveau parti de gauche kurde, le Parti démocratique des peuples (HDP), demeure la troisième force politique du pays avec 59 députés. La raison de ce relatif succès : au-delà des Kurdes, le HDP tente de fédérer mouvements écologistes, féministes ou jeunes diplômés précaires. « Il doit désormais étendre son message à l’ensemble des secteurs de la société exclus par le projet nationaliste et néolibéral de l’AKP », explique Murad Akincilar, responsable de l’Institut de recherche politique et sociale de Diyarbakir.

La liesse éphémère suivie de la douleur. Puis la survie, malgré tout. Les trois courtes années d’existence politique du Parti démocratique des peuples (HDP) en Turquie ont déjà tout de la tragédie grecque. Né sur les braises encore chaudes de trois décennies d’un conflit entre l’État turc et sa minorité kurde qui a coûté la vie à 40 000 personnes, ce parti pro-kurde, ouvert à toutes les composantes progressistes turques, porte dans son sillage l’espoir de 10 millions de Kurdes victimes d’un état d’exception permanent. Quand il a obtenu 13% des suffrages aux élections législatives du 7 juin 2015, faisant barrage à la majorité absolue rêvée par l’AKP, le parti au pouvoir du président conservateur Recep Tayyip Erdogan, la joie a envahie la région kurde du sud-est de l’Anatolie. Depuis, les attentats meurtriers de Suruç le 20 juillet (31 morts), puis d’Ankara le 10 octobre (102 morts), ainsi que les centaines d’attaques perpétrés contre le HDP, ont transformé la victoire en effroi face à la violence politique déclenchée par le gouvernement turc.

Dimanche 1er novembre, l’AKP a finalement obtenu sa majorité absolue au Parlement turc, lors d’un nouveau scrutin où il a décroché 49,3% des voix. Le HDP reste dans la course, en passant pour la deuxième fois au-dessus du quorum éliminatoire des 10%. Il faudra désormais compter avec cette nouvelle force politique en Turquie. D’où vient elle et où va-t-elle ? Éléments de réponse avec Murad Akincilar, responsable de l’Institut de recherche politique et sociale de Diyarbakir (DISA), la capitale du Kurdistan turc.

 

Basta ! : Comment le HDP, né en 2012, a-t-il réussi si vite à devenir le principal obstacle au projet néolibéral et conservateur du parti AKP de Recep Tayyip Erdogan ?

Murad Akincilar : Pour comprendre cet essor, il faut remonter au début des années 1990. Dès cette époque, en pleine guerre au sud-est de l’Anatolie entre l’État turc et le Parti des travailleurs kurdes (PKK), il y avait la volonté de la part du mouvement kurde de faire appel à un électorat non-kurde. Mais le projet de créer un parti réunissant les couches les plus exclues de la société – du mouvement ouvrier au mouvement féministe – avec le peuple kurde n’avait alors pas abouti. L’État n’a pas permis à ce projet de naître. Les partis nés à cette période (le Parti de la démocratie puis le Parti de la démocratie du peuple) ont subi une répression parfois plus féroce que celle imposée aux groupes armés kurdes. Les Kurdes parlent d’ailleurs de « génocide politique ». C’était une forme d’extermination de leurs hommes politiques et des leaders de la société civile [1].

En parallèle, la gauche traditionnelle turque de l’époque était sceptique face au mouvement kurde, qu’elle accusait de détourner la lutte sociale. Ce qui était vrai au niveau pratique, de façon involontaire : chaque fois qu’une manifestation sociale était organisée, l’État pouvait facilement la réprimer sous prétexte que c’était une intrigue des séparatistes kurdes. Même les activités réalisées par des mouvements par ailleurs anti-kurdes étaient réprimées par ce biais ! Si la réalisation d’une alliance entre Kurdes et non-Kurdes était prématurée à l’époque, on retrouve dans les archives du mouvement kurde une volonté permanente de sortir le peuple kurde de l’isolement politique dans lequel il était confiné. Le résultat du HDP aux élections législatives de 2015, c’est l’aboutissement de deux décennies d’efforts sans relâche, souvent tragiques, pour créer une alliance entre le mouvement kurde et les autres mouvements opprimés et progressistes de Turquie.

 

Le soulèvement populaire contre la destruction du parc de Gezi, à Istanbul en juillet 2013 (lire ici), a-t-il été un moment-clé dans le rapprochement entre la jeunesse de l’ouest du pays et le peuple kurde ?

Avant même la révolte de la place Taksim, un grand mouvement de résistance ouvrière contre la privatisation des usines s’est déroulé en 2010 : des ouvriers de tout le pays avaient occupé les places publiques d’Ankara pendant plusieurs mois, avant de se faire déloger et réprimer par la force. Mais c’était la première fois que le modèle de développement néolibéral proposé par l’AKP était contesté dans la rue. Puis il y a eu le soulèvement populaire de Gezi. Devant les caméras du monde entier, le mouvement social a été réprimé avec violence par la police. À ce moment, les nouveaux ouvriers, c’est-à-dire les jeunes sur-diplômés et précaires, ont fait connaissance avec l’appareil répressif de l’État. Ça a été un déclic : si en 2013, sur la place la plus touristique du pays, la police a écrasé leurs revendications de la sorte, qu’a-t-elle pu faire subir au peuple kurde dans les régions les plus reculées pendant trois décennies ? Depuis ce jour, la jeunesse sceptique vis-à-vis de la politique institutionnelle a tourné les yeux vers les Kurdes.

 

Comment le HDP est parvenu à capter leurs revendications, parfois bien différentes de la cause kurde ?

Là encore, ça ne date pas d’hier. Dès la fin des années 2000, le PKK avait proposé un nouveau paradigme contre la mondialisation capitaliste. À la lumière de lectures comme Karatani, le philosophe japonais qui rapproche les critiques kantienne et marxiste du capitalisme, et de David Harvey, qui cherche à créer des fissures dans l’hégémonie capitaliste, il avait défini un nouveau projet de société basé sur la protection de la nature et l’émancipation de la femme. En 2009, le mouvement kurde a rencontré différents mouvements de gauche, LGBT, féministes et écologistes. Mais l’organisation souterraine cemaat, dirigé par le leader islamique Fethullah Gülen et proche à l’époque de l’AKP, a joué un rôle néfaste pour réprimer cette alliance de l’opposition. Toute tentative pour créer un parti unitaire d’opposition a été réprimée. Ces militants de divers horizons ont été arrêtés à tour de bras et jugés dans des « procès paniers », sous prétexte d’accusations grotesques. Jusqu’à aujourd’hui, le régime dominé par l’AKP opère la même criminalisation des mouvements d’opposition, en ayant recours à des théories du complot paranoïaques et des procès absurdes.

Seulement cette fois, il y a eu une réaction de l’électorat turc face à cette avalanche répressive. Et le mouvement kurde est à un niveau de maturité politique tel qu’il a su marier ces revendications avec les siennes. Les composantes du HDP sont aujourd’hui écologistes, féministes... Autant de mouvances qui n’ont pas toujours été en conformité avec le mouvement kurde. Au point que le HDP est critiqué par les Kurdes de ne pas assez défendre leurs propres revendications !

 

Quels sont les principaux défis qui attendent le HDP au lendemain des élections du 1er novembre ?

Le HDP est un nouveau né. Surtout, il émerge dans un contexte de conflit régional permanent. Cela explique d’ailleurs pourquoi l’AKP a péché par excès de confiance, persuadé que ce jeune parti ne dépasserait pas le quorum de 10% nécessaire pour obtenir des députés aux élections de juin 2015. Si le HDP a réalisé une victoire précoce et en-dehors des régions kurdes, il n’a pas encore consolidé sa base électorale. Ce dont il a besoin, c’est d’une période de normalisation, sans risquer le harcèlement policier, les arrestations arbitraires et le lynchage politique auxquels il a été exposé jusqu’à présent. En quatre mois, il a subi plus de 400 attaques, dont l’incendie de son siège à Ankara et un attentat meurtrier en plein meeting la veille de l’élection du 7 juin à Diyarbakir ! Il doit désormais s’atteler à mobiliser les masses populaires et d’étendre son message à l’ensemble des secteurs de la société exclus par le projet nationaliste et néolibéral de l’AKP.

Recueilli par Emmanuel Haddad depuis Diyarbakir

En photo : jeunes kurdes de Bismil, à 50km de Diyarbakir, à la veille de l’élection du 1er novembre où le HDP a récolté 10,7% des voix / © Emmanuel Haddad.

 

Lire aussi :
- De Kemal à Occupy Taksim, plongée dans l’histoire pour comprendre les raisons d’un soulèvement
- En Syrie, une expérience de démocratie directe, égalitaire et multiconfessionnelle tient tête à l’État islamique

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 22:37

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Voleur de banques en cavale, Enric Duran prépare un nouveau monde

28 octobre 2015 / Emmanuel Daniel (Reporterre)
 


 

Le demi-million d’euros qu’il a escroqué à des banques espagnoles et reversé à des mouvements sociaux a valu à Enric Duran la notoriété et le surnom de « Robin des banques ». Contraint depuis au nomadisme, le Catalan milite pour l’avènement d’un système économique fondé sur la coopération. Reporterre a rencontré cet infatigable partisan.

- Quelque part (Europe), reportage

L’arrière-salle d’un café coopératif, quelque part en Europe. Un homme prend la parole dans un anglais hésitant devant une trentaine d’activistes. En préambule, il prend ses précautions. « Merci de ne pas prendre de photos de moi, et de ne pas parler de ma présence sur Internet ni sur les réseaux sociaux, demande-t-il, avant d’interroger la petite assemblée : Vous êtes au courant de ma situation ? » L’auditoire confirme par une vague de hochements de têtes. Il sait qu’Enric Duran est poursuivi par la justice de son pays.

L’homme qui se tient face d’eux, la quarantaine, les cheveux noirs, courts et blanchissants, les traits tirés, les chaussettes remontées jusqu’au milieu des tibias, s’appelle Enric Duran. Peu connu du grand public, il a acquis une notoriété internationale dans les milieux militants pour avoir escroqué 492.000 € à une quarantaine de banques espagnoles pour les reverser à des mouvements sociaux. Entre 2006 et 2008, il a contracté 68 prêts grâce à de fausses fiches de paie et à des entreprises fictives dans l’intention de ne pas les rembourser. Son action lui a valu d’être surnommé « Robin des banques » par les médias. Mais elle lui a aussi apporté quelques ennuis judiciaires.

En 2008, deux jours après la chute de Lehman Brothers, Enric Duran rend publique son action dans Crisis, un journal distribué gratuitement tiré à 200.000 exemplaires qui explique les origines de la crise financière. Enric entre alors dans la clandestinité, mais est arrêté et emprisonné quelques mois plus tard, le jour de la sortie de Podemos nous pouvons », en espagnol), un journal militant tiré à 350.000 exemplaires. Au bout de deux mois, un donateur anonyme paye sa caution. Les réseaux déjà denses d’Enric Duran grandissent de manière exponentielle avec sa célébrité nouvelle et lui permettent de donner un coup de fouet à un processus qu’il avait engagé : la création de la coopérative intégrale catalane, une des expériences autogérées les plus inspirantes du moment en Europe.

Un projet mûri depuis deux ans

Mais, alors que la coopérative est en plein essor, la justice rattrape le Robin des banques. En février 2013, il est appelé à comparaître en appel. Le jour de l’audience, dont il voulait faire une tribune politique, il ne se présente pas, dénonçant une parodie de justice : les 23 témoins qu’Enric Duran avait proposés, tous experts des questions bancaires, sociales et climatiques censés l’aider à défendre son action de désobéissance civile, ont tous été refusés par le tribunal. Il entre alors une seconde fois dans la clandestinité, où il vit toujours.

Le militant catalan commence son exposé en réglant son compte au système monétaire actuel qui repose sur la croissance illimitée et génère inégalités, drames sociaux et environnementaux. Pour le remplacer, Enric Duran propose rien de moins qu’un système économique mondial fondé sur la coopération. Cela près de deux ans qu’il mûrit ce projet alternatif, baptisé FairCoop. Cette coopérative nouvelle repose sur une monnaie cryptée et un système de crédit mutuel qui permettent, hors de tout contrôle étatique, de faire des achats à des acteurs éthiques et d’alimenter des fonds de réserve à injecter dans l’économie coopérative. Les participants au débat semblent dubitatifs, dépassés par la complexité des explications, et même déçus. Ils étaient venus discuter avec un révolutionnaire braqueur de banque, adepte de la désobéissance civile et de l’autonomie locale, ils se retrouvent à parler de monnaie de réserve, d’import/export et d’applications de paiement via un smartphone. Pendant les cinq heures d’interview qu’Enric Duran m’accorde, j’ai tenté de suivre le fil de son histoire pour comprendre comment un décroissant libertaire a pu se transformer en économiste technophile.


 

Il m’a fallu six mois d’échanges de méls chiffrés et de visioconférences entrecoupés de longues semaines de silence pour obtenir un entretien de visu avec lui dans un pays européen qu’il tient à garder secret. Notre première discussion a eu lieu dans la bibliothèque d’un squat. Enric est né dans une famille peu politisée et, pendant longtemps, il ne l’était pas beaucoup non plus, trop occupé à jouer au ping-pong et à entraîner une équipe de jeunes. Mais, en 1998, il découvre le mouvement des paysans sans terres et celui pour l’annulation de la dette du tiers monde. « Au début, j’étais surpris par le processus d’assemblée et la recherche du consensus. Ça me coûtait un peu, puis je m’y suis fait. J’ai vu de ma propre expérience que ça marchait, que les gens peuvent s’organiser de manière horizontale et que ça développe leur pouvoir d’agir. Maintenant je défends cette façon de faire. »

Après deux ans d’engagement, il quitte Vilanova i la Geltru, sa ville natale, pour Barcelone et « dédier (sa) vie à l’activisme ». « J’étais conscient de mes aptitudes à organiser, c’était ma responsabilité d’en faire quelque chose d’utile. J’ai été inspiré par les expériences de désobéissance civile à la Gandhi, à la Martin Luther King ou celles des groupes affinitaires anarchistes. J’ai vu que peu de personnes pouvaient compter. Je me disais que le monde ne pouvait pas attendre. J’ai donc cherché à avoir un impact fort. »

Une « solitude pesante »

Enric Duran s’implique d’abord dans le mouvement altermondialiste et l’organisation des contre-sommets, où il joue un rôle clé de coordination. Mais ces actions médiatiques et symboliques éphémères le laissent sur sa faim. Il veut du concret, du durable. Avec quelques proches, il s’oriente vers la « construction de l’autonomie à l’échelle locale », qui débouche en 2003 sur la création d’Info Espai, une coopérative qui offre services et outils mutualisés aux mouvements sociaux barcelonais. Puis viennent la Marche pour la décroissance, organisée à travers la Catalogne pour tisser des liens militants et populariser les concepts et pratiques décroissantes, son action contre les banques et la publication de journaux militants. Tous ces événements mènent à la création de la coopérative intégrale, la CIC, en mai 2010. Mais, l’entrée d’Enric Duran dans la clandestinité contraint sa liberté de mouvement et l’oblige à se couper des ses réseaux militants et de ses proches. Lui qui a dédié sa vie à la révolution doit désormais la mener au moyen de son ordinateur.

Durant sa première année de cavale, Enric Duran a vécu une « solitude pesante », qui lui a néanmoins laissé « beaucoup de temps pour lire et réfléchir ». Cette contrainte ne l’a pas empêché de faire du militantisme, il a simplement dû changer la forme de son engagement. FairCoop est le fruit des réflexions solitaires d’un homme qui n’avait à sa disposition qu’une connexion Internet. Enric Duran prétend que c’est un outil nécessaire pour relier des groupes isolés, que son projet s’appuie sur des tendances contemporaines, comme l’économie collaborative, le pair à pair et le logiciel libre. Il reconnaît cependant qu’il ne se serait pas lancé dans cette aventure s’il n’avait pas été bloqué devant son écran.

Celles et ceux qui l’ont côtoyé dépeignent un homme d’une intelligence rare et dévoué à la tâche. « C’est une personne qui a un grand sentiment de justice et une vision globale. C’est un super organisateur, il a des idées brillantes et il arrive à harmoniser les opinions de tout le monde pour créer du consensus. Son leadership vient du fait qu’il est toujours le premier à mettre les mains dans le cambouis », raconte Anna, une graphiste qui était en contact quotidien avec lui avant et pendant sa première année de cavale.

« Existence dédiée à la transformation sociale »

Cet homme effacé est un alchimiste de la révolution : il transforme les citoyens passifs en activistes à temps plein. Pourtant, il n’a rien d’un grand orateur. Je l’ai vu prendre la parole en public à cinq reprises, toujours avec sa voix monotone et son charisme d’expert-comptable. Mais l’aura qui l’entoure depuis son action contre les banques subjuguent ceux qui l’approchent. Carlos (le prénom a été changé) peut en témoigner : Enric et lui se sont rencontrés lors d’un festival militant où ils ont échangé pendant une heure. Quelques semaines plus tard, Carlos a reçu un mél d’Enric lui demandant de prendre part à la gestion du système informatique de la CIC. « J’ai pris un billet d’avion et j’ai traversé l’Espagne sans réfléchir. » Raquel, une trentenaire au look de punkette assagie raconte que sa rencontre avec le Robin des banques fut un électrochoc : « Il a développé mon désir de lire, il m’a fait comprendre que chacun pouvait créer. Il a réveillé en moi l’envie de comprendre, de créer et d’apprendre de mes erreurs. » Elle est aujourd’hui un des piliers de la CIC. « Je n’ai pas été au lycée, mais j’ai appris plein de choses depuis que je prends part à la CIC, notamment la façon de présenter mes idées et de m’exprimer », dit-elle, avec fluidité et assurance.

 

JPEG - 49.4 ko
Enric Duran : « Un personnage à part, d’une simplicité effarante. »

« Mon engagement militant date de ma rencontre avec lui, en 2010 », raconte Sarra, qui tente de créer une coopérative intégrale du côté de Nantes. C’est un personnage à part, d’une simplicité effarante et dont l’existence tout entière est dédiée à la transformation sociale. Je l’appelle l’Einstein de la cause », dit-elle, en parlant de celui que beaucoup décrivent comme un génie. Mais un génie sans « talent social », s’amuse Guy, qui a rencontré Enric Duran à plusieurs reprises pour des réunions de travail sur FairCoop.

En société, Enric Duran semble perdu et mal à l’aise, comme un enfant lors de la rentrée des classes. Mais il trouve dynamisme et assurance dès que les sujets de discussion l’intéressent. « Quand on parle de la vie de tous les jours, il est ailleurs et ne participe pas à la conversation, mais dès qu’on aborde un sujet politique, il s’agite sur sa chaise et se démène dans son anglais cassé », poursuit Guy. Enric Duran est si timide que dire bonjour à un inconnu semble lui coûter énormément. Pourtant, une fois lancé, il n’hésite plus à couper la parole à ses interlocuteurs. Ce n’est pas par manque d’intérêt pour ce qu’ils vont dire mais parce qu’il comprend, dès leurs premiers mots, où ils veulent en venir.

Anna ne tarit pas d’éloge sur Enric. Elle est aussi une de ses détractrices : « Parlons de la partie humaine d’Enric, s’il en a une. Il travaille 24 heures sur 24. Il est très exigeant avec lui- même et ceux qui l’entourent. » Enric Duran est en effet un acharné de travail. Pendant que le monde dort, lui réfléchit aux moyens de le changer. Un matin, je lui demande s’il a passé une bonne nuit. « Oui, mais courte », répond-il. Jusqu’à l’aube, il travaillait sur un projet avec un camarade hacker. Gabriela, une Colombienne de passage en Europe qui l’a côtoyé pendant une semaine de travail le décrit également comme une machine militante à la cadence insoutenable : « Il arrive tous les jours avec une nouvelle idée. Il ne pense qu’au militantisme et oublie que les gens ont d’autres préoccupations, qu’il n’y a pas assez de monde ni de temps pour tout faire. »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 22:29

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Prix Sakharov
Le blogueur saoudien Raef Badaoui, condamné et primé pour l'exemple
Par Eric Landal
 
Manifestation en faveur de Raef Badaoui devant l'ambassade d'Arabie Saoudite à Berlin, en janvier. Photo Tobias Schwartz. AFP

Le Parlement européen a décerné le prix Sakharov au jeune homme, emprisonné et condamné dans son pays à la flagellation pour «insulte» envers l’islam.

Ils ne sont pas nombreux, les opposants libéraux en Arabie Saoudite et encore moins ceux qui s’expriment publiquement. Raef Badaoui est l’un d’eux. A ce titre, il a été condamné fin 2014 à mille coups de fouet répartis sur vingt semaines et à dix années de prison. Officiellement pour «insultes» envers l’islam et pour avoir désobéi à son père. Sa condamnation avait ému, principalement en Europe et aux Etats-Unis. Jeudi, le blogueur, âgé de 31 ans et emprisonné depuis 2012, a obtenu le prestigieux prix Sakharov pour la liberté d’expression. Il lui a été décerné par le Parlement européen qui a appelé à sa libération «immédiate».

Dans un communiqué, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a souligné que l’opposant a «courageusement exprimé ses idées et ses doutes sur les règles de son pays» et «s’est battu pour la liberté de tous les Saoudiens». Cet homme «courageux et exemplaire» est soumis à une «peine cruelle […] que l’on ne peut objectivement que qualifier de torture», a-t-il plaidé. Il a également demandé au roi Salmane de gracier et libérer immédiatement le prisonnier, pour qu’il puisse venir chercher son prix lors d’une cérémonie prévue le 16 décembre.

Réunis à Strasbourg, les ­députés se sont levés et ont longuement applaudi la décision prise un peu plus tôt par les chefs de file de leurs groupes politiques. Depuis ­Montréal, au Canada, où elle s’est réfugiée avec leurs trois enfants, Ensaf Haida, l’épouse du lauréat, a salué la décision du Parlement européen, voyant en elle le signe que son mari «n’est pas ­coupable».

Le Parlement européen a préféré Raef Badaoui à deux autres nominés : une coalition d’opposants politiques au Venezuela et l’opposant russe assassiné Boris Nemtsov, dont le nom avait été cité à titre posthume.

Raef Badaoui a déjà subi une première séance de flagellation, le 9 janvier, devant une mosquée de Jeddah, en présence d’une foule nombreuse. En revanche, la séance du vendredi suivant avait été repoussée, le médecin de la prison ayant fait savoir que ses «blessures n’étaient pas encore cicatrisées correctement et qu’il ne serait pas capable de supporter d’autres coups de fouet». Signe d’un certain embarras des autorités, soucieuses de l’image du royaume, elles n’avaient pas repris. Aucune raison n’a été avancée pour justifier leur report, ce qui laisse supposer que Riyad cherchait à aménager la peine du jeune supplicié. Le fait que les vidéos tournées sur le lieu du supplice montrent un bourreau retenant ses coups plaide en faveur de cette hypothèse.

Il demeure que jamais un journaliste saoudien n’avait été sanctionné aussi lourdement dans le royaume au prétexte d’«injures à l’islam». Jusqu’alors, les sanctions pour un délit de ce type étaient de soixante-quinze coups de fouet. Or, une telle cruauté a forcément une explication.

En fait, on ne sait pas exactement ce que l’accusation lui reproche. Pour l’épouse du journaliste, le procès était centré sur des déclarations faites à France 24 en décembre 2010. «Un athée a le droit de dire ce qu’il veut […] et personne n’a le droit de lui réclamer des comptes pour ses opinions», avait-il déclaré. Ou sa dénonciation des moutawa’in, la sinistre police religieuse chargée «de la promotion de la vertu et de la prévention du vice».

Le blogeur saoudien Raef Badaoui, le 16 janvier 2015

Raef Badaoui (photo AFP)

Si l’on prend en compte les rapports de forces au sein du royaume, Raef Badaoui et le courant qu’il ­incarne ne sont certainement pas un danger pour le pouvoir. Au contraire, il vient d’une famille très proche du régime, de certains princes en particulier. Lui-même, en tant qu’animateur du site ­internet Free Saudi Liberals, n’est pas foncièrement ­opposé à la monarchie. Ses cibles, jusqu’à son arrestation, étaient donc davantage les religieux du pays, dont le poids sur les institutions sape toute idée de ­réforme.

Aussi, face aux pressions des radicaux conservateurs sur la dynastie régnante, son site pouvait-il apparaître comme un petit contrepoids, mais largement inoffensif, à la différence des islamistes. Faut-il croire que sa lourde condamnation, dans un pays où la presse est beaucoup plus libre qu’on ne l’imagine, était un gage donné aux religieux ? Surtout, à l’heure où l’Etat islamique cherche à contaminer le pays et où Al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa) n’a sans doute pas été complètement éliminée.

Eric Landal

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 
 
 
 
Partager cet article
Repost0
29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 22:11

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Justice
Le boycott anti-israélien est «illégal» en France
Par Alexandre HERVAUD

 

A quelques pas de «Tel-Aviv sur Seine», un membre du BDS à «Gaza Plages», le 13 août à Paris. Photo Kenzo Tribouillard. AFP

 

La Cour de cassation a confirmé la semaine dernière la condamnation d'une douzaine de militants de la campagne BDS. Des voix s'élèvent pour protester contre «une atteinte à la liberté d'expression».

La semaine dernière, la Cour de cassation, plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français, a confirmé la condamnation de douze militants de Mulhouse (Haut-Rhin) qui avaient participé en 2009 et 2010 à des actions appelant au boycott de produits israéliens. Les militants avaient invité à deux reprises les clients d’un supermarché alsacien à ne pas acheter des produits israéliens dans le cadre de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions).

Comme Libé le rappelait cet été, cette initiative lancée en 2004 entend convaincre les citoyens de ne plus recourir aux marques et financements israéliens tant que l’Etat hébreu n’infléchira pas sa «politique coloniale». Cette campagne controversée, attisée par l’opération «Tel-Aviv sur Seine», avait par la suite donné lieu à un échange dans nos pages par tribunes interposées entre Laurent Joffrin et le cofondateur du mouvement.

Le journal l’Alsace rappelle que les militants concernés avaient été relaxés par le tribunal de grande instance de Mulhouse en décembre 2011 puis condamnés par la cour d’appel de Colmar fin 2013 pour «provocation à la discrimination nationale, raciale et religieuse». Avec, à la clé, le versement de 32 000 euros d’amende, dommages et intérêts et frais de procédure. Dans un communiqué, les militants, «abasourdis», écrivent : «Après cette condamnation, il serait devenu impossible, aujourd’hui, de boycotter l’Afrique du Sud pour lutter contre l’apartheid ? Pourtant, dans les années 70-80, le boycott de l’Afrique du Sud mené contre cet Etat raciste a été un des facteurs essentiels qui ont mené à l’abolition de l’apartheid, victoire du progrès de l’humanité.»

Restriction de la liberté d’expression

«Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : le boycott des produits israéliens est illégal !» s’enthousiasme en revanche l’avocat Pascal Markowicz, membre du comité directeur du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). Pour lui, «la juridiction suprême de notre ordre judiciaire [confirme] donc que la liberté d’expression peut être soumise à des restrictions ou sanctions qui sont des mesures nécessaires dans une société démocratique, pour la défense de l’ordre et la protection des droits d’autrui». Cette notion de liberté d’expression à géométrie variable a fait bondir le journaliste américain Glenn Greenwald, à qui l’on doit les révélations sur la surveillance massive de la NSA via les documents fuités par Edward Snowden.

 

Anti-Israel activism criminalized in land of Charlie Hebdo and "free speech" http://interc.pt/1icYU0O  by @ggreenwald

 

 

Sur son site The Intercept, Greenwald, qui dénonce depuis des mois «la fraude» de la manifestation du 11 janvier d’une France pas si Charlie que ça, écrit : «Où sont les néo-défenseurs de la liberté d’expression qui proclamaient après l’attentat de Charlie Hebdo que la défense de cette liberté était si vitale pour tout ce qui est juste et bon dans le monde occidental ? Pourquoi est-ce que le hashtag #JeSuisBDS ne fait pas le buzz pour défendre ces activistes qui ont été persécutés et poursuivis en France pour leurs opinions politiques ?» Et Greenwald de répondre lui-même à ses propres questions : «La réponse est simple : beaucoup de ceux qui se sont drapés d’une posture de défenseurs de la liberté d’expression plus tôt cette année – à commencer par la France et le reste de l’Occident  n’y croient pas vraiment. C’est pourquoi tous ces pays ne restent pas seulement silencieux face à un tel assaut contre la liberté d’expression, mais ils commettent eux-mêmes agressivement de tels abus.»

Comme un écho à la tribune massivement relayée de Greenwald, l’ONG américaine Freedom House vient de publier son rapport annuel sur le degré de liberté numérique de 65 pays du monde (disponible ici en PDF). Telerama relève ainsi que, si la France est toujours considérée comme «libre» en matière d’expression numérique, elle est en revanche le pays occidental dans lequel la liberté s’est le plus dégradée depuis un an. Au niveau mondial, seule la Libye fait pire. D’après le rapport, «la situation en France a décliné principalement suite aux mesures problématiques adoptées dans la foulée des attentats de Charlie Hebdo, à l’image de l’interdiction des contenus pouvant être qualifiés d’apologie du terrorisme, les poursuites d’internautes et l’augmentation significative de la surveillance».

Alexandre HERVAUD

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 21:29

 

Source : http://www.courrierinternational.com

 

 

Des milliers d'Israéliens manifestent pour la paix avec les Palestiniens
Tel-Aviv (AFP)
 
 

Manifestation de la gauche israélienne à Tel Aviv, le 24 octobre 2015 pour réclamer un nouveau cycle de négociation pour le processus de paix - AFP

 

L'organisation la Paix maintenant et d'autres groupes favorables à une solution "à deux Etats" appelaient au rassemblement alors que les perspectives de règlement de l'un des plus vieux conflits de la planète ont rarement paru plus sombres. Une récente vague de violences fait même craindre une nouvelle intifada.

Les manifestants sont partis de la place portant le nom M. Rabin, devenu Premier ministre en 1992 et tombé le 4 novembre 1995, à 73 ans, sous les balles d'un fanatique juif orthodoxe, Yigal Amir.

Celui-ci s'opposait aux accords d'Oslo de 1993 qui créaient l'Autorité palestinienne, préfiguration d'un Etat. Ils avaient valu en 1994 le Nobel de la paix à M. Rabin, au président israélien Shimon Peres et au leader palestinien Yasser Arafat.

Le 20e anniversaire de l'assassinat du Premier ministre travailliste qui provoqua un choc immense en Israël commence samedi soir selon le calendrier juif.

"La voie qui s'est arrêtée en 1995 (avec l'assassinat de Rabin) reste plus que jamais celle à suivre aujourd'hui", a dit à l'AFP une porte-parole de la Paix maintenant, Anat Ben Nun. Les violences "que nous voyons aujourd'hui sont complètement liées à la voie qui n'a pas été prise après 1995".

Tova K., 62 ans, dit être venue manifester "contre le gouvernement, la violence, les incitations à la haine, la colonisation et pour le retour aux négociations entre Arabes et Israéliens". Pour elle, "la situation n'a jamais été aussi mauvaise et le principal problème, c'est Netanyahu".

"Il joue avec la peur des gens", renchérit Sharon, 47 ans.

"C'est bien plus facile pour les gens de répondre à l'appel de la peur et de la haine. Nous ne haïssons ni ne redoutons personne", estime de son côté Dov Kredo, 60 ans, alors que la foule reprend en choeur "Les juifs et les Arabes ne veulent pas se haïr".

Jérusalem, les Territoires occupés et Israël sont en proie à un enchaînement de violences qui a fait 53 morts Palestiniens et Arabes israéliens et huit morts israéliens depuis le 1er octobre.

L'absence de tout horizon politique et la concomitance entre ces violences et la date anniversaire du 4 novembre 1995 ont favorisé en Israël une réflexion historique sur les accords d'Oslo. Elles ont aussi donné lieu aux parallèles entre le climat d'antagonisme politique de l'époque et celui d'aujourd'hui.

La signature des accords d'Oslo, l'appel à un retrait des soldats israéliens d'une partie des Territoires palestiniens et la poignée de mains historique entre Rabin et Arafat sous le regard du président américain Bill Clinton le 13 septembre 1993 avaient profondément divisé les Israéliens.

L'actuel Premier ministre de droite Benjamin Netanyahu est accusé par la gauche d'avoir encouragé indirectement la haine en brandissant des images de Rabin dans l'uniforme nazi au cours de discours devant des foules.

La crainte de nouveaux agissements d'extrémistes de droite a été ravivée ces derniers mois par une série d'attaques qui ont culminé cet été avec la mort d'un bébé palestinien et de ses parents dans un incendie criminel en Cisjordanie.

 

 

Source : http://www.courrierinternational.com

 

 

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 21:22

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Contrôles aux frontières

Libre-circulation suspendue : les défenseurs du climat ne seront pas les bienvenus en France pour la COP 21

par

 

 

Le gouvernement français s’apprête à rétablir les contrôles aux frontières pendant un mois, le temps de la Conférence internationale sur le climat à Paris. Cette mesure d’exception est prise « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure ». La société civile, qui compte se mobiliser en masse, semble particulièrement visée. Nombre de délégations venant de pays du Sud rencontrent des difficultés pour obtenir leurs visas.

A partir du 13 novembre, citoyens engagés et société civile mobilisée pour le climat ne seront plus les bienvenus en France. La conférence internationale sur le climat à Paris fin novembre s’accompagnera du rétablissement des contrôles aux frontières nationales. Durant un mois, la libre-circulation des citoyens de l’Union européenne sera donc suspendue. Basta ! s’est procuré une note des autorités françaises, publiée par le Conseil de l’Union européenne, concernant « la réintroduction temporaire des contrôles aux frontières intérieures avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne à l’occasion de la COP 21 ». Ces mesures exceptionnelles débuteront le 13 novembre, soit deux semaines avant l’ouverture de la conférence. Elles prendront fin le 13 décembre, deux jours après la clôture de l’événement, comme en témoigne l’extrait du document ci-dessous

 

 [1] :

« Menace grave pour l’ordre public »

Le gouvernement fait valoir l’article 23 du Code frontières Schengen qui dispose du droit des États membres à réintroduire le contrôle à leurs frontières intérieures durant une période limitée – 30 jours maximum – « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure ». La dernière fois que le gouvernement français a usé de cette disposition remonte à 2012 pour le G20 de Cannes. La Pologne a aussi rétabli des frontières provisoires en 2013, à l’occasion de la 19e conférence internationale sur le climat qui se tenait à Varsovie.

« Depuis l’entrée en vigueur du code frontières, en 2006, toutes les réintroductions de contrôle aux frontières ont été liées à la prévention du terrorisme, de la criminalité, ou à des raisons de sécurité liées à l’accueil de réunions internationales ou d’événements sportifs », note Le Monde. Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères et président de la COP 21, vient d’annoncer la présence d’au moins 80 chefs d’État et de gouvernement. Que redoute exactement le ministère de l’Intérieur pour recourir à un tel dispositif ? Ce dernier n’a, pour l’heure, pas donné suite aux sollicitations de Basta !.

 

Multiplication des refus de visas

Plusieurs signes montrent que ces mesures d’exceptions viseront notamment la société civile et les défenseurs du climat. La Coalition climat 21, qui regroupe 130 organisations, pointe la difficulté d’obtention des visas pour les milliers de participants venant de pays du Sud. Certaines demandes sont refusées, d’autres peineraient à être traitées. « Les ambassades demandent différents documents dont des lettres d’invitations que nous avons rédigées, et des preuves comme la capacité à payer les transports », relève Juliette Rousseau, porte-parole de la coalition. « Aujourd’hui, c’est le président d’Attac Togo qui vient d’essuyer une demande de refus. Son déplacement ne serait pas motivé ! » « Il avait une invitation de la Coalition ainsi qu’une invitation d’Attac France disant qu’on prenait tous les frais liés à son séjour en France à notre charge », confirme Jeanne Planche, coordinatrice de l’association.

Venir à la COP 21 ne serait-il pas un argument suffisant pour les ambassades ? « Nous ne sommes pas à l’abri d’une erreur, plaide le ministère des Affaires étrangères contacté par Basta !, mais nous sommes naturellement favorables à la participation très large, au-delà des seuls accrédités, de la société civile ». Une « procédure spéciale » aurait ainsi été mise en place par le Quai d’Orsay pour les participants accrédités, notamment ceux ayant besoin d’un visa pour venir en France [2]. De source diplomatique, une distinction est néanmoins opérée entre les officiels qui disposent d’un passeport diplomatique et dépendent de fait du ministère des Affaires étrangères, et toutes les autres demandes qui relèvent du ministère de l’Intérieur. « Nous ne sommes qu’une simple boite aux lettres », atteste-t-on au Quai d’Orsay.

 

Extrait ci-dessus de la notification de refus de visa

 

Autre cas emblématique, celui de Mouhad Gasmi, figure de proue de la lutte contre les gaz de schiste en Algérie que Basta ! a rencontré. Le 21 octobre, il se rend au consulat de France à Alger, muni de l’invitation de la Coalition Climat 21, pour faire sa demande de visa. Le consulat lui accorde bien un rendez-vous, mais celui n’aura lieu que le 5 janvier 2016, soit un mois après la fin de la COP 21 ! « Le gouvernement avait garanti des facilités pour les accréditations auprès de nos organisations membres. Mais tout est fait pour limiter le nombre de gens qui vont venir à Paris, dénonce Juliette Rousseau. Le gouvernement sélectionne la société civile qui va participer au sommet officiel. » Une sélection qui sera accentuée par le renforcement des contrôles aux frontières françaises, au sol et par voie aérienne.

« Ouvrez Paris au monde ! »

Autre problème soulevé : le gouvernement français et la mairie de Paris n’ont toujours pas indiqué quelles seraient les solutions d’hébergements pour les milliers de participants. La Coalition Climat 21 aurait déjà reçu « plus de 10 000 demandes » émanant de représentants de la société civile. « Pour l’instant, on a la promesse de 1000 places par la communauté d’agglomération Plaine Commune, il manque donc au moins 9000 places d’hébergement ! », s’inquiète Juliette Rousseau. « On a des retours négatifs de collectivités qui nous disent que les espaces collectifs sont déjà mobilisés pour les élections régionales. » Le premier tour des élections a en effet lieu le 6 décembre, mais l’argument peine à convaincre pour les autres jours...

 

Une lettre ouverte à la maire de Paris Anne Hidalgo intitulée « Ouvrez Paris au monde ! », l’appelle à « mettre au plus vite à disposition de la Coalition Climat 21 des espaces permettant d’héberger les représentants des organisations de la société civile du monde entier ». Début septembre, François Hollande assurait que le succès de Paris dépendrait « de la capacité, de la volonté des États, mais aussi de la force des peuples [et] des mouvements ». Une « force » que son gouvernement s’apprête à sévèrement limiter. A moins d’un mois de l’ouverture de la conférence, les organisations de la société civile mettent en doute la sincérité du gouvernement quant à sa volonté de l’associer, dans toute sa diversité, au processus.

@Sophie_Chapelle

Photo : CC Paolo Cuttitta

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2015 3 28 /10 /octobre /2015 14:43

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Agression sexuelle dans un train : les réseaux sociaux bousculent la SNCF

 

 

Sur Facebook, le témoignage d’une internaute racontant une agression, vendredi dans un train, révolte des internautes. Au silence dans le wagon, s’oppose une discussion très riche en commentaires.

 

 

 

C’est la page Facebook Paye ta Shnek, créée contre le harcèlement de rue, qui relaie le témoignage. Celui d’une personne qui se présente comme passagère d’un train d’Ile-de-France :

« Le 24 octobre, dans le train en direction de Mantes-la-jolie, vers 20h40, dans l’avant-dernier wagon décoré de camélias, une femme s’est fait agresser sexuellement sous mes yeux. »

Elle raconte ce qui semble malheureusement être devenu une banalité. L’invisibilité d’une agression pourtant ostensible :

« Je n’ai rien vu. Rien vu avant qu’un homme, à l’accent italien s’énerve, se lève, et interpelle les gens de mon wagon blindé. Si cet homme me lit, je veux lui dire merci. Merci de m’avoir sortie de mon livre et d’avoir essayé d’aider cette femme. Merci de s’être levé pour une femme. Cette femme, qui, quatre rangs devant moi, depuis le départ du train, subissait les attouchements de l’homme qui s’était assis à côté d’elle. On avait bien entendu quelqu’un dire avec force : “Ne me touchez pas, je vous dis de ne pas me toucher.” Mais on ne savait pas qui.

On avait cru à un malentendu, une maladresse, on était sûrs de rien, on n’avait rien vu. Puis plus rien entendu. On était repartis dans nos bouquins, sur nos smartphones. Et puis cet homme s’est levé après avoir plusieurs fois demandé à l’agresseur d’arrêter et nous à tous pris à partie en criant : “ Et vous, vous ne faites rien. Une femme se fait agresser devant vous et vous ne dites rien ? Il la touche depuis tout à l’heure et personne ne fait rien ? Ça pourrait être votre femme ou votre mère et vous ne faites rien ?” »

 

« Bah elle est pas morte ! »

Puis l’internaute décrit l’expérience du malaise. Que feriez-vous dans une telle situation ? C’est triste à dire mais on peut douter du courage de chacun.

« Trois hommes se sont levés, d’autres ont accouru puis sont repartis, les gens ont changé de place, d’autres sont descendus de l’étage parce qu’ils arrivaient à leur station. »

L’histoire pourrait s’arrêter là. On la connaît malheureusement déjà. Elle est arrivée tellement de fois. Sauf qu’à cette violence-là, s’est ajouté le mépris d’un agent SNCF, toujours selon l’internaute, qui dit avoir essayé de le prévenir :

« J’ai cogné à la vitre du conducteur, celui-ci a immédiatement signalé le problème au personnel de gare.

A la demande d’intervention suivante : “Une femme se fait agresser sexuellement dans mon train”, la voix masculine au bout du talkie-walkie a ri et répondu : “Bah elle est pas morte !” »

 

D’autres témoignages

Ce témoignage est lisible ci-dessous, et il est en train de devenir viral (à l’heure où nous publions, plus de 7 000 comptes l’ont liké, et plus de 2 000, l’ont partagé).

 
 
 

Il est intéressant de parcourir les commentaires : il s’y passe quelque chose de singulier. Tout le monde se parle, ou du moins, essaye de se parler.

C’est comme un petit noyau de communication, tout dense. La SNCF est tout de suite interpellée. Et les internautes font preuve d’une exigence toute journalistique. Ils veulent des réponses.

« SNCF, il faudrait réagir et former vos employés au lieu de trouver des réponses inutiles aux commentaires qui ne vous plaisent pas ! J’espère que les CM [community managers, ndlr] vont voir cette publication [...]. »

L’entreprise a en effet répondu dans la foulée, sur la page Facebook de la témoin. En langue de bois.

 

Capture d'écran de la réaction de la SNCF

Capture d’écran de la réaction de la SNCF - Facebook

 

Dans le fil, d’autres internautes témoignent :

« Je me suis fait agresser dans le RER B mardi soir dernier vers 18 heures par un homme qui ne payait pas de mine et s’est permis de me mettre la main aux fesses ( je précise que j’étais en pantalon et en doudoune). Je me suis alors redressée et retournée et défendue, je l’ai frappé à la nuque et des hommes présents dans le wagon l’ont jeté dehors à l’arrêt Gare du Nord. L’agent RATP présent sur le quai n’a pas bougé ! Messieurs du wagon MERCI de votre geste car cela n’existe quasiment plus. Les gens ont applaudi... Réagissez ! ! ! ! Ne laissez pas faire ! »

De cheminots, aussi

Des personnes, qui se présentent comme des agents SNCF, s’expriment aussi. Notamment sur leurs conditions de travail :

« Bonjour,

Je suis cheminot, conducteur de train plus précisément. Je suis, bien entendu, tout comme vous outré et horrifié de ce qui c’est passé. Ce n’est malheureusement pas la première fois et plus malheureusement encore, pas la dernière. Je voudrais juste vous dire que nous sommes en train de nous battre depuis quelques années contre ce que nous appelons lEquipement agent seul (EAS).

Autrement dit, des trains avec pour seul agent à bord un conducteur. Je ne sais pas s’il y avait eu un ASCT (contrôleur) dans le train, si ça aurait changer quelque chose mais peut-être... La direction veut que ce soit la norme sur tous les TER et RER. J’espère vraiment que ça n’arrivera pas et que ces agressions sexuelles et autres incivilités ne se reproduiront plus et ne seront pas monnaie courante. Quant au collègue qui a trouvé dans cette sordide histoire matière à rire, j’espère qu’un jour son cerveau lui servira à quelque chose. Tout mon soutien à la victime... »

Ce fil de discussion est d’une grande richesse et finalement, seule une voix manque dans les commentaires : celle de la SNCF.

Exigence

Nous les avons appelés. Une cellule de crise est sur le dossier, mais au téléphone, la communication de la société est bien embêtée, prise de court : 

« Nous prenons très au sérieux ce témoignage et les faits évoqués. Nous avons déjà diligenté une enquête. Pour l’instant, il n y a pas de dépôt de plainte et notre souci aujourd’hui est de rassembler les éléments pour reconstituer les faits, le lieu, le jour, les personnes impliquées. On est en train de tout chercher pour voir si les faits sont avérés.

Le sujet vit fort sur les réseaux sociaux mais on attend d’avoir des éléments pour répondre. On ne peut pas dire n’importe quoi. »

Ou comment les internautes contraignent l’entreprise à une réaction de qualité.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22