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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 14:18

 

Source : http://www.demotivateur.fr

 

 

Comment réagit-on lorsque quelqu'un nous dit que l'on est beau, ou belle ?

Une très jeune photographe de 18 ans, Shea Glover, a mené une expérience sociale doublée d'un travail photographique au sein de son Lycée de Chicago. Elle a demandé à des gens de poser devant son appareil et elle leur a dit, pour leur expliquer son projet, ces simples mots : "Je prends des photos de choses que je trouve belles".


Les réponses et les réactions sont extrêmement touchantes. Surtout, on voit que la véritable beauté vient dans ce regard qui s'illumine soudain, dans ce visage qui s'anime, dans le sourire qui vient dans un moment comme celui-la. "Je veux clarifier une chose", explique Shea sur son compte Youtube : "Mon intention n'est pas d'obtenir une réaction spécifique de ces gens. J'ai simplement voulu filmer la beauté... Et voici le résultat."

 


Shea Glover

Shea Glover

Shea Glover

Shea Glover

Shea Glover

Shea Glover

Shea Glover

Shea Glover


 

Et voici la vidéo !
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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 13:47

 

Info reçue par mail

 

 

 

 

 

Bonjour chers Colibris nîmois et alentours !

 

Nous vous envoyons un petit mail pour vous faire savoir que nous seront présents à la "Soupe pour le Climat", prévu par Coalition Climat 21, qui se déroulera samedi prochain (12 décembre donc) place de la Calade de 16h à 19h… Venez nous y voir ! :)

Cependant, nous aurions bien besoin d'un petit coup d'aile pour tenir le stand et éventuellement filer un peu la main pour les préparatifs avant 16h… Ce sera un moment convivial où nous aurons l'occasion de rencontrer de nombreuses autres associations qui œuvrent sur Nîmes. Tenez nous au courant si vous êtes disponibles ! :)

D'autre part, "Demain", le film de Mélanie Laurent et Cyril Dion, est encore programmé mais peut être pas pour longtemps…

(bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=Bk2LnbrXx_I)

En effet, la règle du jeu des cinémas est dure, et pour qu'un film puisse rester un petit moment en salle et il faut qu'il fasse beaucoup d'entrées ! Cyril Dion compte sur les Colibris pour remplir les cinémas afin que leur film puisse rester plus longtemps en programmation. Donc allez-y vite ! ;)

PS : Et n'oubliez pas la réunion plénière qui aura lieu samedi 19 décembre au Jardin Intérieur à partir de 15h ;)

 

Groupe Colibris Nîmes

 

 

 

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 22:06

 

Source : http://lexpansion.lexpress.fr

 

 

Les Finlandais pourraient percevoir 800 euros par mois... sans rien faire
Par LEXPRESS.fr , publié le , mis à jour à
 
 
 
Des billets de banque d'euros à Bruxelles le 20 janvier 2011

Des billets de banque d'euros à Bruxelles le 20 janvier 2011

REUTERS/Francois Lenoir

 

Le gouvernement finlandais réfléchit à un projet de revenu de base versé à tous les adultes du pays. Si le calendrier est respecté, il pourrait être discuté dès novembre 2016.

Qu'ils soient riches ou pauvres, les Finlandais pourraient bientôt obtenir 800 euros par mois de leur gouvernement. Helsinki est en train de plancher sur la mise en place d'un revenu de base, rapporte le site internet Quartz le 5 décembre. Si tout se passe bien, le projet pourrait être présenté d'ici novembre 2016. 

Une façon de lutter contre le chômage?

Selon un sondage commandé par l'agence gouvernementale qui doit le mettre en place, 69% des Finlandais soutiennent l'idée d'un revenu de base. "Pour moi, le revenu de base simplifie le système de sécurité sociale", estime le Premier ministre Juha Sipilä, qui bénéficie de l'approbation d'une majorité de la classe politique. Le gouvernement finlandais entend ainsi lutter contre le chômage, explique Quartz. L'idée est que grâce à cette rentrée d'argent, prend un travail temporaire pour quelques heures par semaine ne serait plus financièrement pénalisant, ce qui pousserait au retour à l'emploi. 

 
 

Selon le Premier ministre, cette mesure permettrait d'économiser des millions d'euros à l'Etat. Bloomberg a calculé que donner 800 euros par mois aux près de 5 millions d'adultes coûteraient près de 50 milliards d'euros par an. La Finlande n'est pas le seul pays en Europe à se lancer dans le revenu de base. Plusieurs villes aux Pays-Bas l'expérimenteront dès l'an prochain et la Suisse se prépare à une votation sur le sujet. 

 

 

Source : http://lexpansion.lexpress.fr

 

 

 

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 21:52

 

Source : http://anv-cop21.org

 

 

Occupation massive de l’agence BNP Opéra
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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 21:09

 

 

Source : http://www.cnt-f.org

 

 

POUR LES CHÔMEUR-EUSES (...)

L’AGGLO SUPPRIME LA GRATUITE DES TRANSPORTS POUR LES CHÔMEUR-EUSES ! -

 

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 08/12/02015

Par un délibéré de ce lundi 7 Décembre 2015 actant l’adoption de tarifs dits sociaux, le conseil communautaire de l’agglomération Nîmes métropole a entériné de facto la suppression de la gratuité des transports pour les demandeur-euses d’emploi sur plusieurs villes clés de l’agglomération, dont Nîmes.

Acquis par les mouvements de chômeur-euses à la fin des années 90, la gratuité permettait à nombre de précaires, de pouvoir assurer leurs démarches ou leurs déplacements quotidiens. A l’heure où les agences Pôle Emploi, la Mission Locale Jeunes, Cap emploi, et les établissements sociaux sont relégués en périphérie des villes, où les chômeurs et chômeuses sont invité-es à multiplier les démarches ou à cumuler les emplois précaires, le service public se retire.

Parmi les publics les plus précarisés, les jeunes demandeur-euses d’emploi demeurent pour la plupart sans ressources propres, et devront demain trouver coûte que coûte les moyens de satisfaire à une tarification inaccessible Cette situation ne peut perdurer. Elle constitue de fait une double peine pour les travailleur-euses sans emploi déjà confronté-es à l’actuelle convention de l’UNEDIC (rallongement du délai de carence, mascarade du droit rechargeable, flicage des chomeur-euses..).
A travers ces mesures toujours plus excluantes, le gouvernement comme l’agglo exercent ainsi une violence sociale inacceptable envers les populations les plus fragiles.

Notre organisation syndicale demande donc le retour immédiat de la gratuité pour les demandeur-euses d’emploi, les apprenti-es, et pour toutes les personnes en situation précaires à minima, et à terme l’extension de la gratuité des transports à tou-tes les travailleur-euses.

LA CNT 30 DENONCE LA SUPPRESSION DE LA GRATUITE DES

TRANSPORTS POUR LES DEMANDEUR-EUSES D’EMPLOI
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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 14:59

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Débattre Diplomatie

COP21 : « Les engagements actuels nous conduisent tout droit à un réchauffement climatique d’au moins +3°C »

 

par

 

 

 

La première semaine de la COP21, des négociateurs venus de 195 pays se sont accordés sur un projet de texte adopté le 5 décembre. C’est sur cette base que planche une centaine de ministres pour élaborer un accord mondial sur le climat d’ici le 11 décembre. Que faut-il en attendre ? « Si, officiellement, un nombre croissant de pays s’est rallié à l’objectif de stabilisation à +1,5°C, les engagements qui sont sur la table des négociations, eux n’ont pas bougé d’un iota », déplore l’association des Amis de la Terre. Elle préconise plusieurs pistes d’actions pour construire le monde, soutenable, de demain.

+1,5°C ? Chiche ! Après une dizaine de jours de négociations, c’est aujourd’hui que Laurent Fabius doit mettre sur la table le texte quasi-finalisé qui préfigurera l’accord de Paris sur le climat. Depuis le début de la COP 21, et le discours de François Hollande, la France affiche une ambition renouvelée et feint de soutenir une demande clé des pays les plus vulnérables : stabiliser le climat à un maximum de +1,5°C par rapport au début de l’ère pré-industrielle. Du bluff ?

Depuis le milieu du XIXème siècle, la température moyenne du globe a déjà augmenté de +0,85°C. L’objectif fondamental de la Convention des Nations Unies sur le Climat est de ne pas dépasser un réchauffement moyen de +2°C d’ici la fin du siècle : or, un tel réchauffement aurait déjà des impacts majeurs sur la sécurité alimentaire, la stabilité des écosystèmes et entraînerait – de facto – la disparition des zones habitées proches du niveau actuel de la mer. Un risque inacceptable pour les pays exposés d’où l’appel à être plus ambitieux, et à fixer une limite de +1,5°C [1]. Précisons ici, que la science du climat n’est pas une science de l’exactitude mais un complexe jeu d’interactions et de probabilités : l’objectif est d’éviter à tout prix de franchir des seuils au-delà desquels la machine climatique s’emballerait. D’où l’importance d’agir au plus vite.

 

Écran de fumée

Or justement, c’est là que le bât blesse. La surenchère sur l’objectif de long terme de stabilisation du climat est un écran de fumée pour mieux masquer l’absence de volonté des pays développés à agir à court terme. Si, officiellement, un nombre croissant de pays s’est rallié à l’objectif de stabilisation à +1,5°C, les engagements qui sont sur la table des négociations, eux n’ont pas bougé d’un iota et – même s’ils étaient respectés – ils nous conduiraient tout droit à un réchauffement climatique d’au moins +3°C.

Le décalage est encore plus flagrant si l’on analyse les engagements annoncés par les pays développés à travers le prisme de l’équité c’est à dire en intégrant la responsabilité historique de chaque pays [2] S’ils étaient sérieux et responsables, les pays développés devraient s’engager à une réduction drastique de leurs émissions de l’ordre de 50 % d’ici 2020, 75 % d’ici 2025 et 90 % d’ici 2030 ! Cela impliquerait de bouleverser en profondeur l’ensemble des politiques publiques encadrant l’industrie, le commerce, l’habitat, le transport ou encore l’agriculture.

 

Contradictions françaises

Mais la France, comme la plupart des pays développés, continue de s’arc-bouter sur des modèles économiques obsolètes et de s’enliser dans ces propres contradictions. Alors que les scientifiques estiment qu’il faudrait laisser un tiers des réserves de pétrole, la moitié de celles du gaz et plus de 80 % de celles de charbon dans le sol [3], le Ministère de l’Écologie a délivré, deux mois avant le début de la COP 21, trois nouveaux permis de recherche pour des hydrocarbures.

Là, où il faudrait mettre un terme aux pires pratiques des entreprises, la France leur déroule le tapis vert et leur ouvre les portes du Grand Palais : la présence d’Engie ou d’EDF comme sponsor de la COP 21, deux entreprises dont l’État français est actionnaire et dont les centrales à charbon représentent l’équivalent de plus de la moitié des émissions françaises de gaz à effet de serre [4] liées au secteur de l’énergie, est un camouflet aux pays les plus vulnérables. Les accords commerciaux conclus, ou en cours de négociation, entre l’Union Européenne, le Canada et les États-Unis constituent un appel d’air pour les bateaux chargés d’hydrocarbures extrêmement polluants, issus des sables bitumineux de l’Alberta. Faut-il en ajouter ?

 

Comment agir ?

Ce « schisme de réalité » – est pour reprendre l’expression proposée par Stefan Aykut et Amy Dahan [5] – est le principal défi auquel se heurte aujourd’hui la société civile. Alors quand la parole politique se délite au point de ne même plus faire un effort minimum de cohérence, comment agir ?

Partout dans le monde et en France, des alternatives se structurent, des initiatives citoyennes se multiplient, des entreprises s’organisent différemment et l’ensemble de ces actions participent à construire, dès aujourd’hui, le monde dans lequel nous voulons vivre demain. Ce qui est incroyablement porteur d’espoir, c’est que nous avons tout sous la main : nul besoin d’attendre des ruptures technologiques majeures pour s’approvisionner en énergie 100 % renouvelables comme le démontre avec brio le scénario Negawatt. L’enjeu, c’est d’arriver à accélérer au plus vite la diffusion et la normalisation de ces alternatives.

 

L’inertie des gouvernements n’est plus compatible avec l’urgence d’agir

Il y a encore 5 ans, habiter une maison en paille était une excentricité, aujourd’hui, ce type de construction est normalisé et accessible à tous. Le boom du covoiturage est en train de bousculer le mythe de la voiture individuelle et cela, en quelques années seulement. Au début des années 2000, les premières associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP) sont apparues en France : aujourd’hui, il y en a près de 1600 et il n’est plus tabou de privilégier l’achat de produits locaux. Rien n’est impossible : la plupart des réacteurs nucléaires français ont été construits en moins de 10 ans et ont bouleversé la donne énergétique, l’histoire a montré comment des pays sont capables de profondément modifier leur appareil de production en basculant sur une « économie de guerre ». Pourquoi de tels changements ne seraient pas possible pour construire une « économie de paix » ?

Il n’est peut-être pas encore trop tard pour tenter de stabiliser le climat. Ce qui est sûr, c’est que l’inertie des gouvernements n’est plus compatible avec l’urgence d’agir : nous, ne pouvons compter que sur nous et notre capacité à organiser et accélérer les indispensables transitions dans les prochaines années. Le 12 décembre [6], plus nous seront nombreux à nous mobiliser, plus nous pourrons montrer la force de notre mouvement et notre détermination à ne pas leur laisser le dernier mot.

 

Sylvain Angerand, Coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre

Photo : © Jean de Peña / Collectif à-vif(s)

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 14:51

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

ça bouge ! Climat

Désobéissance, chaîne humaine, lignes rouges : les mobilisations prévues à Paris le 12 décembre

par

 

 

 

Le 12 décembre, les négociations climatiques, dans le cadre de la COP21, sont censées se clôturer sur un accord. « Mais nous savons que l’avenir de la planète, et de celles et ceux qui y vivent, ne sera pas pour autant assuré », plaident plusieurs organisations de la Coalition Climat 21. « Le 12 décembre, le dernier mot ne sera pas dans la salle des négociations mais dans la rue ! ». Voici les quatre moments forts de mobilisation de la journée du 12 décembre qui vise à ouvrir un nouveau chapitre du mouvement pour la justice climatique, en 2016 et au-delà.

Au moment où l’ONU annoncera les résultats de ses négociations marathon, des mouvements de citoyens passeront à l’acte dans les rues de Paris et du Bourget pour porter plusieurs exigences : la réduction immédiate et drastique des émissions des gaz à effet de serre, l’abandon des fausses solutions pour se concentrer sur des solutions efficaces et renouvelables, le soutien à la transition écologique notamment dans les pays pauvres et vulnérables.

L’état d’urgence mis en place depuis les attentats du 13 novembre à Paris s’est traduit par l’interdiction des manifestations pour le climat. Quatre actions ont cependant été décidées par la Coalition climat 21, qui rassemble plus de 130 organisations de la société civile. A noter qu’une partie des grandes ONG n’appellent pas à certaines de ces actions, craignant leur caractère illégal. La première débutera dès 9h30 à l’initiative de l’association des Amis de la Terre. Ces derniers invitent à participer à l’action « Climate Justice for Peace ». Voici une vidéo qui résume les grands principes de cette action [1] :

 

Lignes rouges « infranchissables » dans Paris à midi

L’ONG 350.org appelle à ce que des milliers de personnes convergent et forment des lignes rouges dans Paris le 12 décembre à midi. « Les négociateurs sont arrivés à Paris avec des propositions d’engagements qui franchissent les lignes rouges garantissant la sécurité climatique et tout semble indiquer que l’accord final sera encore plus insuffisant pour répondre aux exigences de la situation, explique l’ONG. Nous devons continuer d’exiger des mesures réelles, même après la fin des négociations. Nous tracerons les lignes rouges infranchissables pour garantir la sécurité climatique et nous nous engagerons collectivement à agir pour les défendre. »

Le lieu sera communiqué dans les heures précédant l’action. Pour le connaitre, il vous faut vous inscrire en vous rendant sur ce lien : vous assisterez à une réunion pour savoir où vous devrez vous rendre. 350.org invite chaque participant à apporter quelque chose de personnel de couleur rouge. Il peut s’agir d’un parapluie, d’une écharpe, d’une bannière ou de tout autre objet que vous jugerez approprié.

 

Rassemblement à 14h sur le Champ-de-Mars

Plusieurs organisations [2] appellent « à un rassemblement massif, pacifique et déterminé déclarant l’état d’urgence climatique » le samedi 12 décembre à 14h à Paris, sur le Champ-de-Mars, devant la Tour Eiffel. « Nous sommes hautement préoccupé-e-s par le déroulement actuel de la COP21, soulignent-elles. Alors que ce sommet international avait pour mission d’aboutir à un accord permettant de stabiliser le climat, tout indique qu’il n’en sera rien. » Les engagements actés de réduction d’émissions de gaz à effet de serre mènent pour l’heure vers un dérèglement de plus de 3°C, faisant franchir les seuils irréversibles et incontrôlables d’emballement du climat.

Les organisations pointent également « l’insuffisance criante de financements propres permettant aux pays et populations les plus vulnérables de se protéger contre les conséquences catastrophiques du dérèglement climatique en cours et à venir ». Elles demandent à signer et relayer la pétition appelant à ce rassemblement et à se mobiliser [3]. « Nous constituerons de très larges chaînes humaines, portant les messages d’alerte et de mobilisation que nous adresserons aux peuples du monde », précisent les organisations. Avec la volonté d’interpeller sans relâche au cours des années à venir « les dirigeants politiques et économiques en vue de changer le cours des choses pendant qu’il est encore temps ».

 

Rassemblement au stade Charléty à partir de 16h

Un rassemblement au Stade Charléty est prévu de 16h à 18h. Au programme : des prises de paroles, notamment de Naomi Klein et de concerts d’artistes d’Amérique Latine, d’Afrique et de France.

- Plus d’informations sur le site de la Coalition Climat 21

Photo de Une : © Jean de Pena / Collectif à-vif(s)

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 14:41

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Démocratie

À la zone d’action pour le climat, chacun est invité à venir discuter de l’avenir de la planète

par

 

 

 

Pendant que les gouvernements du monde entier marchandent leurs niveaux de pollution « acceptables » à la conférence sur le climat au Bourget, la société civile a ouvert lundi 7 décembre sa « Zone d’action pour le climat » dans les espaces du 104, à Paris. Des organisations non gouvernementales, des associations, des curieux et des citoyens de tous les continents se lancent dans cinq jours de conférences, d’ateliers, de présentation de trouvailles écologiques, et de discussions autour des négociations officielles et des mobilisations. Reportage.

Trois conférences en même temps, une douzaine de conférences différentes par jour, des ateliers, des expositions, des projections… Au premier jour de la « Zone d’action pour le climat » (Zac), des centaines de visiteurs se pressent entre les multiples activités. Ici, on ne marchande pas au rabais les contributions que les pays industrialisés devront verser pour aider les plus vulnérables à faire face au changement climatique. On ne cherche pas à négocier à la hausse les températures acceptables pour l’avenir de l’humanité. Ici, on parle de l’assemblée des peuples pour la justice climatique, de démocratie énergétique, de l’impact des industries extractives sur les communautés ou de la justice raciale face au réchauffement de la planète. 150 activités sont organisées sur les cinq jours de la Zac, par des organisations venues du monde entier. L’espace, initié par la Coalition Climat 21, qui rassemble plus de 130 organisations de la société civile française, a pris place au 104, un espace culturel de l’Est parisien (voir le programme complet).

 

Système de recyclage infini de l’eau chaude de douche

Dans une petite salle, les représentants d’organisations du Nord et du Sud discutent de la suite à donner à cette dynamique de la société civile du monde entier pour la justice climatique. « Nous sommes en train de mettre en place une alliance de la société civile au Maroc pour la Cop 22, de 2016, pas seulement avec les associations environnementales, mais aussi avec les syndicats et les associations de femmes, explique Hamouda Soubhi, responsable au Forum social mondial et de la délégation de la société civile marocaine. La Cop, ce n’est pas une fin en soi. Mais il faut aider à faire entendre une autre voix du Sud dans ce mouvement. »

Le 104 grouille de monde. Au Médiacenter, l’équipe de radio Campus Paris prépare son émission quotidienne enregistrée tous les jours sur place. Au sous-sol, les ingénieurs bricoleurs de la POC21, ce collectif d’éco-inventeurs qui s’était réuni pendant un mois à l’automne dans les Yvelines (Voir notre article), exposent et présentent leurs trouvailles écologiques : vélos cargos, production de légumes à domicile, générateur électrique solaire mobile et modulable pour zones isolées… Jason, jeune ingénieur venu de Finlande, explique son système de recyclage infini de l’eau chaude de douche. Sur son smartphone, il montre des vidéos de ses systèmes expérimentaux de recyclage de l’eau. « En Finlande, je partage mon énergie entre ma startup et un Fablab, où je passe le plus de temps possible. » Des ateliers sont prévus tout au long de la semaine avec les éco-inventeurs, comme pour apprendre à imprimer en 3D un filtre à eau antibactérien.

 

Les nouvelles de la Cop ne sont pas bonnes

À 17 h, une assemblée générale commence. La nef centrale du 104 est noire de monde, la plupart assis sur le sol. Tous les jours en première partie, des représentants d’ONG discutent d’un aspect de la justice climatique. Aujourd’hui, c’est “Guerre, climat et antiterrorisme”. « Malheureusement, en France, le mouvement anti-guerre est extrêmement faible », regrette Juliette Rousseau, coordinatrice de la Coalition climat 21. Puis, des représentants d’ONG qui suivent les négociations officielles en rendent compte au public. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Une ébauche d’accord a été adoptée samedi à mi-parcours de la Cop. « Le thème de l’énergie n’y est mentionné qu’une fois, c’est pour parler de l’agence internationale de l’énergie atomique, déplore Geneviève Azam, porte-parole d’Attac, face à l’audience. Ni les énergies renouvelables, ni les énergies fossiles n’existent dans le texte des négociations. Sur la question de savoir si l’accord sera contraignant, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a précisé que cela ne signifierait de toute façon que contraignant nationalement, mais pas face à la communauté internationale. » Le public soupire. « Et les ONG sont reléguées dans les salles d’observations. Mais n’ont aucun pouvoir », rappelle Geneviève Azam.

Ici, les ONG et citoyens reprennent de la voix, et organisent les mobilisations à venir. Pour le 12 décembre, plusieurs actions sont prévues. Même si, en raison de l’état d’urgence, la mobilisation ne pourra pas prendre la forme d’un rassemblement dans la rue. En fin d’AG, un homme prend la parole dans le public : « L’État d’urgence interdit les manifestations, mais à un moment, il faut peut-être sortir de la légalité. »

 

Rachel Knaebel
Photo : © NnoMan - Collectif OEIL

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 14:36

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Contre le discours vide du lobby bancaire
9 décembre 2015 | Par Dan Israel
 
 

L’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran balaye les arguments des banquiers pour s'opposer à tout contrôle de leur activité, arguments mille fois entendus.

Dissiper les écrans de fumée rhétoriques et traquer les contre-vérités. Dans son ouvrage Blabla Banque, le discours de l'inaction, l’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à Paris I, s’attaque aux discours du lobby de la finance, et balaye les arguments des banquiers mille fois entendus lorsqu'ils s’opposent à tout contrôle de leur activité.

« La réglementation des banques va tuer les investissements et la croissance » ; « Le remède sera pire que le mal ! » ; « Cela ne sert à rien » : ces trois grands types d’arguments sont employés pour s'opposer à toute tentative de réforme ou d'encadrement du secteur. Et ils rappellent étrangement, selon l’auteure, ceux que l'économiste américain Albert Hirschman avait mis en évidence dans le discours antiprogressiste et réactionnaire.

 

Durée 10:07 min

 

Avec ce petit livre très accessible, Jézabel Couppey-Soubeyran entend mettre fin à une certaine capture du discours public. C’est la même démarche qui l’a animée lorsqu’elle a lancé, avec les économistes Laurence Scialom et Anne-Laure Delatte, la lettre ouverte s’opposant à la nomination à la tête de la Banque de France de François Villeroy de Galhau, un ancien de BNP Paribas.

 

 

Leur initiative a été très largement suivie, puisque la lettre a rassemblé les signatures de quelque 150 économistes, et non des moindres, comme Thomas Piketty, Michel Aglietta, Xavier Timbeau ou Jean-Michel Naulot. Un banquier à la tête de l’institution qui surveille les banques ? Un choix dangereux, comme les mots utilisés pour le défendre.

 

Blabla Banque, le discours de l'inaction de Jézabel Couppey-Soubeyran. Michalon, 19 €, 266 p.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 14:10

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

En Espagne, la Galice est devenue le laboratoire des gauches et des «indignés»
9 décembre 2015 | Par Ludovic Lamant
 
 
 

Les élections législatives se tiennent le 20 décembre. Réputée l’une des terres les plus conservatrices du pays, la Galice a basculé à gauche aux municipales de mai. C’est le résultat d’un travail de fond mené par les «marées», des plateformes citoyennes qui veulent incarner «l’unité populaire». Pablo Iglesias y a fait ses gammes, avant de lancer Podemos. De Saint-Jacques-de-Compostelle à La Corogne, Mediapart a arpenté cette «Galice rebelle».

De notre envoyé spécial à Ferrol, La Corogne et Saint-Jacques-de-Compostelle (Galice, Espagne). Jorge Suárez grimace lorsqu’il regarde les deux tableaux accrochés au mur. « Je les trouve affreuses, ces peintures. Mais je n’ai rien touché, rien déplacé. Je suis de passage dans ce bureau. Tout cela ne m’appartient pas », se justifie l’ancien syndicaliste, barbu, veste noire et chemise blanche. L’élu a tout de même transformé la petite salle de bains en carrelage bleu attenante, vestige d’une époque où le maire aimait – semble-t-il – prendre des bains sur ses heures de travail, en un élégant fumoir pour lui et ses collaborateurs.

Au printemps, Suárez, 39 ans, est devenu le maire « indigné » de Ferrol, l’un des ports les plus pauvres de Galice (environ 69 000 habitants), dans le nord-ouest de l’Espagne. À une cinquantaine de kilomètres de là, un autre port, La Corogne, l’un des poumons économiques de la région (240 000 habitants) a lui aussi porté au pouvoir une plateforme citoyenne, La Marée Atlantique. À l’intérieur des terres, c’est une autre « confluence », baptisée Compostela Aberta, qui s’est emparée de la capitale politique, Saint-Jacques-de-Compostelle (90 000 habitants).

 

Le maire de Ferrol Jorge Suárez.  © LL. Le maire de Ferrol Jorge Suárez. © LL.

 

Si l’attention des médias s’est portée, aux municipales de mai, sur les victoires « indignées » d’Ada Colau à Barcelone et de Manuela Carmena à Madrid (lire nos reportages ici et ), d’autres maires « rebelles » ont été élus ailleurs, de Cadix à Saragosse. Et c’est en Galice que le phénomène des « marées » a pris le tour le plus étonnant, avec trois des grandes villes de cette région – souvent comparée à la Bretagne – désormais dirigées par les héritiers du mouvement « indigné ».

Signe qui ne trompe pas, Pablo Iglesias est venu en personne observer de très près, dès 2012, ce qu’il appelle l’« écosystème » des gauches en Galice, et qui compte désormais parmi les sources d’inspiration officielles de son parti, Podemos. « Dans cette Galice où l’on croit souvent, à Madrid, qu’il ne se passe rien, maintenant, on nous situe sur la carte », sourit Yolanda Diaz, une députée régionale communiste (IU), qui participe depuis 2012 à ce travail de convergence des gauches. Cinq mois après leur arrivée au pouvoir, ces plateformes bataillent pour faire passer leurs promesses de campagne. Dans un contexte hostile, certaines redoutent même le scénario d’une humiliation « à la Syriza ».

Galice © mediapart

 

La métaphore maritime des « marées » a surgi dans la bouche d’un écrivain galicien, Manuel Rivas, au printemps 2014. « Nous devons être des dornas [des bateaux de pêche traditionnels de Galice – ndlr] solidaires dans la tempête, une marée solidaire de milliers de dornas, tandis que d’autres se battent pour obtenir les meilleures cabines du Titanic, sans comprendre qu’il est en train de sombrer », avait lancé Rivas. Depuis, le terme s’est imposé, en référence à l’extrême fluidité de ces plateformes sans sigles ni banderoles.

La « marée » de La Corogne est sans doute la plus emblématique des « confluences », où l’emprise des partis traditionnels est quasiment inexistante. À peine trois des dix conseillers municipaux issus de la liste de La Marea Atlantica appartiennent à des partis. Les sept autres sont issus de la société civile. Ils ont mis leur métier entre parenthèses, le temps du mandat (quatre ans). Dans cette ville, tenue par les socialistes pendant 28 ans, la dynamique s’est enclenchée très tôt, dans la foulée des européennes de mai 2014. Dès septembre, des assemblées thématiques, et par quartiers, s’organisent pour rédiger un programme.

« On retrouve dans ces plateformes des activistes du 15-M [en référence au 15 mai 2011, lorsque des "Indignés" se sont mis à camper sur les places d’Espagne – ndlr] mais de manière plus significative sans doute, des réseaux plus anciens, liés au Nunca Máis », décrit la journaliste Virginia Uzal, qui suit de près ces « marées ». Le Nunca Máis ("plus jamais", en galicien) est le nom générique d’une myriade de collectifs constitués dans la foulée de la marée noire du Prestige sur les côtes galiciennes en 2002, pour réclamer des sanctions aux responsables, et faire en sorte que d’autres désastres soient évités.

 

 

Se greffent ensuite des militants de mouvements anti-austérité, des activistes au sein de squats, ou des intellectuels qui ont lancé, ces dernières années à La Corogne, des médias indépendants, tous en galicien : une revue culturelle, Luzes (« Lumières »), ou encore un site internet consacré à des débats politiques long format, Galiza Ano Cero (« Galice année zéro », qui n’est pas sans rappeler l’expérience de la Tuerka, l’émission télé lancée par Pablo Iglesias à Madrid). Des primaires sont organisées début 2014, d’où émerge de manière consensuelle un quasi-inconnu, Xulio Ferreiro.

 

Dès 2012, une « Syriza galicienne »

 

« O 15, le journal de l'année du changement », édité en ligne par la Marée Atlantique. « O 15, le journal de l'année du changement », édité en ligne par la Marée Atlantique.
 

« Personne ne me connaissait avant ma désignation comme candidat de la Marée, dans la foulée des primaires. J’étais un activiste de longue date, depuis l’université [en particulier contre le processus de Bologne – ndlr], mais je n’intervenais pas dans les médias. Rien à voir avec Ada Colau à Barcelone, par exemple, qui était déjà une figure de premier plan au moment de la campagne », raconte Ferreiro. Ce magistrat de profession, abonné au Deportivo, le club de foot de La Corogne depuis ses 22 ans, a baissé le salaire du maire, passé de 60 000 euros brut par an à 40 000 (ce qui, dans son cas, a représenté une perte de 13 000 euros par rapport à sa rémunération de 2013).

 

« L’une des clés de notre succès, c’est d’avoir su nous entendre sur des objectifs concrets. On n’est pas venus avec nos identités politiques et nos sigles aux assemblées. Si l’on avait dit d’entrée de jeu : moi je suis communiste, un autre écologiste, un autre nationaliste, on aurait perdu vingt fois avant de se lancer », assure-t-il. Cette méthode de « confluence » (pensée contre les « coalitions » associées aux partis traditionnels), pour établir un « programme de base » (programa de mínimos), se combine avec une forme de leadership très doux, à des années-lumière du charisme plus agressif d’un Pablo Iglesias à la tête de Podemos. « Notre leadership ne peut être que collectif », assure Ferreiro, qui continue de porter depuis son élection les mêmes chemises à carreaux qu’avant.

 

Le maire de La Corogne Xulio Ferreiro. © LL. Le maire de La Corogne Xulio Ferreiro. © LL.
 

Si l’expérience du Nunca Máis, en réaction à la marée noire du Prestige, explique pourquoi la « confluence » en Galice a commencé très tôt, il faut aussi, pour comprendre la spécificité de ce territoire de 2,8 millions d’habitants, se plonger dans les méandres de la gauche locale plus institutionnelle. Avec une particularité de taille, au-delà des socialistes : la gauche galicienne se partage depuis toujours entre une branche nationaliste, incarnée par son homme fort, Xosé Manuel Beiras, et une branche fédérale, façon Izquierda Unida (IU, écolo-communistes). Le moment clé intervient en 2012, peu après le surgissement des « Indignés » : Beiras, totem de la gauche galicienne, né en 1936, quitte le Bloc national galicien (BNG) pour fonder Anova et se rapprocher d’IU.

« À l’époque, Beiras comprend que le débat central porte sur la démocratie [plus encore que l’indépendance de la Galice – ndlr]. On a supprimé nos droits sociaux. On a abandonné des services publics, sous prétexte de la crise financière. Les citoyens se sont fait arnaquer. C’est une lecture importante que fait Beiras, parce qu’elle n’est pas commune dans le nationalisme [en particulier par rapport aux courants majoritaires du nationalisme catalan – ndlr] », commente Yolanda Diaz, d’IU.

Aux régionales de 2012, Beiras et Diaz vont s’entendre et lancer l’Alternative galicienne de gauche, une coalition de partis que Diaz présente comme une « Syriza galicienne ». Leur campagne éclair, avec l’aide d’un conseiller inconnu à l’époque, un certain Pablo Iglesias, cartonne : une troisième place, et 14 % des votes. C’est d’ailleurs pour rendre hommage à ce succès qu’Alexis Tsipras a choisi, comme seule date en Espagne, pour sa campagne aux européennes de 2014 (le Grec était alors candidat à la commission de Bruxelles), de venir en meeting à Saint-Jacques-de-Compostelle : une consécration pour la gauche locale.

 

Des volontaires lavent une plage de Galice en décembre 2012, après la marée noire du Prestige. © Marcelo del Pozo / Reuters. Des volontaires lavent une plage de Galice en décembre 2012, après la marée noire du Prestige. © Marcelo del Pozo / Reuters.
 

« En 2012 s’est produite la première accumulation des forces, du côté des partis de gauche. Nous avons commencé à faire éclater les frontières. Les plateformes municipales, ce fut l’étape d’après, deux ans plus tard », estime aujourd’hui le maire de Saint-Jacques-de-Compostelle, Martiño Noriega. Ce dernier présente un profil un peu différent des deux autres maires « rebelles » de la région : médecin de formation, né en 1975, il est proche de Beiras, et porte-parole d’Anova. Cet habitué des médias, avec son béret toujours enfoncé sur la tête, a déjà dirigé, pendant huit ans, une petite municipalité de la région. C’est la « marée » de Saint-Jacques, très en retard dans la préparation du programme, et assez désorganisée, qui est venue le chercher en renfort début 2015, racontent aujourd’hui des membres de l’assemblée.

 

« Je crois que j’ai apporté un plus, en matière d’expérience des institutions. Quand tout le monde nous tombe dessus, aujourd’hui, pour dire que l’on ne sait pas comment tout cela fonctionne, eh bien, si justement, j’ai fait ça pendant huit ans », estime Noriega. Il est convaincu qu’il doit sa victoire à la capacité de la Marée à avoir créé un « espace métissé ». « Ce brassage des gauches a permis d’élargir le spectre de la représentation. On a retrouvé des gens que la gauche partisane avait perdus. Et ce lieu a permis de contester l’hégémonie du PP et du PSOE », raconte Noriega.

 

Des contentieux juridiques avec des multinationales

Qu’ont fait les mairies « indignées » de Galice depuis l’été ? Elles ont adopté quelques mesures symboliques, et engagé des bras de fer à l’issue encore incertaine. Au nom de la laïcité, elles ont décidé de ne pas participer aux fêtes religieuses estivales, provoquant une polémique qui n’est toujours pas retombée (surtout à Saint-Jacques). Les conseillers municipaux élus ont tous baissé leurs rémunérations. Ils ont adopté un « code éthique » (pas de cumul des mandats, pas plus de deux mandats dans le temps). Dans les trois villes, les rues portant des noms liés au franquisme commencent à être débaptisées (il existe encore une rue "Division Azul" à La Corogne, du nom de ce bataillon franquiste parti combattre avec la Wehrmacht…).

 

La rue 'Division Azul' à La Corogne, du nom de ces volontaires franquistes partis aider la Wehrmacht. ©LL. La rue 'Division Azul' à La Corogne, du nom de ces volontaires franquistes partis aider la Wehrmacht. ©LL.

 

À Saint-Jacques, une expérience pilote de budget participatif a été lancée, pour la gestion des infrastructures sportives. Un moratoire a été décidé sur l’ouverture de boutiques à touristes, dans les environs de la cathédrale. À La Corogne, l’exécutif va lancer l’an prochain, avec le soutien des socialistes, un « revenu municipal pour les ménages frappés de pauvreté » : au moins 532 euros mensuels par foyer, pour une mesure qui devrait bénéficier à une fourchette de 500 à 1 000 familles les plus démunies de la ville – de quoi amortir, espèrent-ils, certains dégâts sociaux de la crise en cours.

Au-delà, c’est un changement d’image qui est en train de s’accélérer, grâce au succès des « marées », très habiles pour jouer sur la fibre locale d’une région souvent ignorée par Madrid. La vision réductrice d’une Galice rurale et hyper conservatrice, dirigée pendant 15 ans (1990-2005) par Manuel Fraga, ex-ministre de Franco, est en train de voler en éclats. Les mémoires de l’anarchisme, à La Corogne (à l’image d’ordinaire très bourgeoise, siège du patron d’Inditex, le propriétaire de Zara), ou encore des luttes ouvrières des ouvriers des chantiers navals à Ferrol (la ville de naissance de Franco) remontent à la surface. Les maires prennent la parole en galicien, langue proscrite sous le franquisme – ce qui n’était pas le cas de leurs prédécesseurs.

À Saint-Jacques-de-Compostelle, où trois maires PP (droite) viennent de se succéder en à peine quatre ans sur fond de scandales politiques, Compostela Aberta cherche aussi à dépasser la vision d’une ville saturée par le tourisme religieux. « Cette ville spectacle, cet incroyable patrimoine, tout cela fait écran. Ces façades sont propriété de l’Église. Il y a de grands déséquilibres sociaux ici. 17 % des habitants sont menacés d’exclusion sociale, explique l’adjointe à la culture Branca Novoneyra, une chorégraphe de 39 ans. Depuis ses origines, la ville a été, grâce au chemin de Saint-Jacques, un réceptacle d’idées, de processus politiques, qui sont encore présents ici, mais qui ont été enfouis. Nous voulons les déterrer, renouer avec ce Saint-Jacques qui fut le lieu d’un projet européen possible, à un moment où l’Europe traverse une crise majeure. »

« Nous avons rompu les clichés, les images préfabriquées d’une ville qui n’existait pas, où l’on ne parlait qu’espagnol, renchérit José Manuel Sande, adjoint à la culture de La Corogne, un ancien programmateur à la cinémathèque locale. Nous avons travaillé dès 2014 dans les quartiers pauvres, pour faire remonter ces contradictions qui existent depuis longtemps à l’échelle de la ville, mais que personne n’avait encore révélées. »

 

Le journal de campagne de « Compostela Aberta »: « Décidons tous et toutes ensemble » Le journal de campagne de « Compostela Aberta »: « Décidons tous et toutes ensemble »
 

Mais les difficultés, sur le terrain, sont énormes. Les soutiens, aux échelons régional ou national, sont inexistants. Et les équilibres politiques restent fragiles. L’exemple le plus saisissant se trouve à Saint-Jacques-de-Compostelle. Le PP et le PSOE, les deux « vieux » partis du jeu espagnol, et officiellement adversaires de toujours, se sont associés pour mettre en minorité la plateforme au pouvoir sur un sujet clé : la fiscalité locale. Contre l’avis du maire, ils ont fait voter une baisse des impôts, qui entraînera un manque à gagner de trois millions d’euros pour le mandat à venir.

 

La manœuvre annonce sans doute la couleur pour la suite du mandat. « Le PP et le PSOE ont non seulement tué notre proposition qui visait à renforcer la progressivité fiscale, mais ils ont en plus adopté une loi qui limite nos ressources fiscales, ce qui leur permettra d’expliquer, à la fin du mandat, que l’on est de mauvais gestionnaires, que l’on n’a pas tenu nos promesses… », se lamente Noriega.

 

Le maire de Saint-Jacques-de-Compostelle Martiño Noriega. © LL. Le maire de Saint-Jacques-de-Compostelle Martiño Noriega. © LL.

 

De là à penser qu’il existe un risque « à la Syriza », qui consisterait pour les pouvoirs traditionnels – partis comme médias locaux – à s'allier pour tuer d’entrée de jeu toute alternative naissante ? « C’est toute la difficulté de prendre le pouvoir, en acceptant de jouer un jeu dont les règles sont pipées, en se confrontant à une culture politique qui n’est pas la nôtre, poursuit Noriega. Maintenant que l’on est arrivé au pouvoir malgré ces règles pipées en faveur des vieux partis, on nous dit que l’on ne peut pas gouverner… Cela fait quatre mois que je dois justifier nos décisions sur la laïcité : c’était dans notre programme ! Cela fait quatre mois que j’explique pourquoi on a retiré les soutiens financiers aux associations anti-avortement : c’était dans notre programme ! Je passe mon temps à justifier le fait que je veux simplement appliquer le programme de la liste qui a fait le plus de voix dans la ville… »

Autre cas de figure : la mairie de Ferrol s’est trouvée dès l'été prise dans une affaire de niveaux anormalement élevés de pollution des eaux de la ville. Depuis, la mairie a toutes les peines du monde à revoir les contrats signés par l’exécutif précédent, avec des groupes privés chargés de l’exécution des principaux services publics – le ramassage des ordures, la propreté, la gestion de l’eau… En clair, la plateforme « indignée » se trouve pieds et poings liés, à court terme, par les engagements des prédécesseurs.

« Toutes ces entreprises sont propriété d’un même homme, Florentino Pérez, par ailleurs le patron du Real Madrid, râle Jorge Suarez. On est donc en pleine bataille avec ce géant, qui s’appuie sur des services juridiques bien plus puissants que les nôtres… On a quatre ans pour essayer de changer cela, ça ne va pas être simple… »

« Podemos manque de générosité »

À La Corogne, la situation semble – un peu – plus apaisée, notamment grâce à l’appui du PSOE local. Mais une inconnue persiste : comment faire pour que ces plateformes, une fois au pouvoir, ne se banalisent pas, conservent la fraîcheur des débuts, gardent le contact avec le mouvement des assemblées dans la ville ? « Ces plateformes ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Elles vont s’implanter. Mais le risque, c’est qu’elles deviennent un parti comme les autres », s’inquiète Alfonso Zarauza, un cinéaste qui a participé activement à la « marée » de Saint-Jacques-de-Compostelle.

« Le lien décisif entre ceux qui travaillent à la mairie et la Marée est un point problématique à ce jour. On s’est retrouvés, d’un coup, pris dans des rythmes de travail énormes depuis notre installation. Et c’est vrai que le fait de rendre des comptes, semaine après semaine, n’est pas simple. On se rend compte que l’on ne peut pas toujours tout dire, au quotidien, de ce qui est dans le tuyaux… », reconnaît José Manuel Sande, de l'équipe de La Corogne.

 

« Il y a toute une lourdeur bureaucratique, qui ralentit nos intentions politiques, poursuit Suárez. Le point décisif, c’est de miser plus que jamais sur la participation des citoyens, pour leur expliquer pourquoi l’exécution du programme prend du temps. » Mais dans les faits, aucune des trois mairies n’a encore trouvé la manière de formaliser au mieux cette promesse électorale des candidats des « marées », de rendre des comptes aux assemblées, par nature ouvertes à tous, et mouvantes d’une semaine à l’autre (à la différence d’un parti politique et de ses adhérents).

À ce stade de l’expérience, tous les acteurs des plateformes rencontrés par Mediapart sont unanimes : ils manquent aujourd’hui d’alliés, aux échelons régionaux et nationaux. Le seul réseau de villes « indignées », dont Madrid et Barcelone, ne suffit pas pour inverser les rapports de force souvent durs sur le terrain. D’où l’importance des élections législatives du 20 décembre, et des élections régionales de Galice l’an prochain. Mais la plupart d’entre eux sont aussi très sceptiques sur les chances de Podemos de l’emporter, estimant que la gauche espagnole a déjà perdu une « opportunité historique » pour construire l’« unité populaire ».

« Depuis les années 1930, nous n’avions pas eu une opportunité pareille. Et de ce point de vue, le fait que nous n’ayons pas été capables de construire une vraie candidature d’unité populaire, c’est très grave », juge Yolanda Diaz. La députée est très remontée contre le « manque de générosité » d’un Podemos « bunkérisé », mais n’épargne pas non plus son propre parti, IU, qui « a lui aussi mal fait les choses ».

« Une fenêtre d’opportunité s’est ouverte, avec des débuts de processus constituants dans certaines régions, juge le maire de Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais le régime de 1978 [celui né de la transition espagnole, après la mort de Franco – ndlr] s’est fait un lifting. Il a changé de visages, pas de politique. On a changé de roi, mais la monarchie reste. On a changé le patron du PSOE [Pedro Sanchez – ndlr], mais c’est toujours le même vieux parti socialiste. Et au même moment, la réponse de Podemos et des plateformes citoyennes, est très mal articulée. Nous sommes en train de rater cette fenêtre d’opportunité. »

 

Ciutats pel Bé Comú. Guanyar compartint experiències de canvi © Barcelona En Comú

 

Jorge Suárez, le maire de Ferrol, est sur la même ligne. « Nous n’avons pas su profiter de l’élan créé par les victoires de plateformes citoyennes. Les intérêts partisans ont repris le dessus avant les législatives, à Podemos comme à Izquierda Unida. Et nous en sommes en partie responsables : je n’ai moi-même pas eu le temps de faire pression sur le parti à Madrid, englouti par la gestion de la mairie… » À l’instar d’une Ada Colau, maire de Barcelone, qui n’a presque pas fait campagne pour la liste de Podemos aux régionales en Catalogne en septembre, ces plateformes, sous le feu des critiques dès leur installation, semblent parfois avoir été tentées par un repli sur soi, à l’écart des dynamiques nationales.

Aux élections du 20 décembre, la Galice constituera, là encore, une exception. Ce sera l’une des seules communautés autonomes (avec la Catalogne) où Podemos a accepté de jouer le jeu de l’unité populaire, en s’associant à la gauche communiste de Yolanda Diaz (IU), et à Anova de Xosé Manuel Beiras. Mais le parti d’Iglesias n’a pas souhaité enclencher de convergence plus vaste, à l’échelle de toute l’Espagne, en partie pour « protéger sa marque », mais aussi parce que ses éventuels alliés n’ont rien facilité. Les activistes galiciens, experts en « confluence », redoutent que Podemos ne finisse par payer cher cette situation dans les urnes.

 

 

Boîte noire : Ce reportage a été réalisé du 10 au 12 novembre 2015. La vidéo en fin d'article est la retransmission d'un débat organisé à l'initiative de la mairie de Barcelone, le 4 septembre 2015, pour mettre en place un réseau de « villes pour le bien commun » à l'échelle de l'Espagne. On y retrouve notamment deux des maires galiciens interrogés dans l'article, Xulio Ferreiro et Martiño Noriega.

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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