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17 décembre 2015 4 17 /12 /décembre /2015 22:18

 

Source : http://www.bfmtv.com

 

 

Une centaine d'organisations demandent la levée de l'état d'urgence
 
 
 

 

Une centaine d'organisations demandent la levée de l'état d'urgence
 
 
Manifestation Cop21- Place de la République à Paris le 29 novembre 2015
 
 
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17 décembre 2015 4 17 /12 /décembre /2015 16:52

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

« Aujourd’hui, en France, un contrôle généralisé de la population est possible »

17 décembre 2015 / Entretien avec Joël Domenjoud, écologiste assigné à résidence
 


 

Le Conseil constitutionnel se penche aujourd’hui sur les assignations à résidence décidées dans le cadre de l’état d’urgence. Joël Domenjoud, fait partie des 26 militants écologistes qui ont subi cette mesure. Il explique ce que lui inspire le virage sécuritaire du gouvernement et ce que cela implique pour les mouvements contestataires.

 

Reporterre – Peux-tu rappeler les faits ?
Joël Domenjoud – Le jeudi 26 novembre, des amis m’appellent pour me dire qu’il y a une perquisition chez eux, à Ivry, qui semblait liée à la COP 21. Je me suis dit qu’il valait mieux que je sorte de chez moi. J’ai alors vu que j’étais suivi. S’ils voulaient m’interpeller, mieux valait que je sois dans un lieu public. Je me suis posé dans un café et j’ai passé des coups de téléphone. J’ai appris l’assignation d’une autre personne, donc j’ai compris ce qu’il se passait. J’ai été appelé par ma voisine, qui m’a dit que l’immeuble était plein de policiers, puis, j’ai reçu ce coup de fil : « Venez immédiatement au commissariat, on a un papier à vous remettre. » Je me suis donc présenté pour retirer mon assignation.

 

Quels étaient les motifs ?
Le motif était mon implication dans l’organisation d’événements autour de la COP 21. La possibilité que les manifestations et l’organisation d’actions dans le cadre de la COP 21 aboutissent à des troubles à l’ordre public.

 

Te voila l’un des 26 militants dits écologistes assignés...
Oui, 26. Moi, je me suis présenté comme écologiste parce qu’on essayait à tout prix de me définir, alors j’ai préféré le faire moi-même. Je me suis défini par rapport à ce qu’on me reprochait dans la fiche de renseignement, par exemple mon implication à Bure, et je ne m’en suis pas caché. En l’occurrence, je suis un militant écologiste, mais qui lutte aussi sur le terrain social.

 

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Lors du Camp action climat anticapitaliste à Bure, dans la Meuse, en août 2015.

Qu’est ce que ces mesures disent de l’état du pays ?
Le virage sécuritaire qui était déjà pris est encore plus prononcé. Ça confirme une tendance de plusieurs années : dès qu’il se passe quelque chose en France, on répond par de nouvelles lois sécuritaires. Là, c’est même pire : on met en place un régime d’exception, qui rappelle la période de la guerre d’Algérie. L’état d’urgence de 2005 était un état d’exception localisé autour d’une situation donnée, mais, en réalité, dans les banlieues et les quartiers populaires, l’état d’exception est perpétuel, avec une impunité policière permanente. Aujourd’hui, on a en place un cadre qui permet un contrôle social généralisé de l’ensemble de la population, qui rappelle aussi les années de plomb.

 

Que t’évoque cet acharnement sur des opposants politiques ?
Ça fait plusieurs années qu’on constate une criminalisation des militants, c’est la continuité de la logique, avec une cran bien supérieur. On est dans la prédictibilité de ce que les gens pourraient faire, alors qu’avant, c’était plus une amplification de ce qu’ils avaient fait. C’est beaucoup plus dangereux encore.

 

En tant que militant, qu’est-ce que cette assignation a changé pour toi ?
Ça met en état d’alerte sur le niveau de répression et de contrôle social. Notre niveau d’engagement comme militant au quotidien est-il à la mesure de la répression ? Il ne s’agit pas d’un réflexe de peur, car, en vérité, cela amplifie ma révolte et réaffirme ma détermination, mais il faut avoir conscience que les dangers sont réels : on peut facilement se retrouver privé de liberté, à partir d’une fantasmagorie construite autour d’un profil d’appartenance à une mouvance.

 

S’agit-il d’une volonté d’en punir un pour en toucher cent ?
Il y a clairement une logique ; le message est : « Attention, on va coincer des personnes, mais toutes celles qui sont autour d’elles peuvent subir la même chose. » Ça fait que les gens dans l’entourage peuvent être tentés de rétrograder leur niveau d’engagement, renoncer à un certain nombre de choses, être impressionnés par le contexte et, pour finir, s’autocensurer. De ce point de vue, c’est plus une attaque psychologique qu’une réelle mesure coercitive. Avoir ciblé vingt-six personnes dans toute la France, dans des milieux très différents, est une façon de dire à plein réseaux : attention, maintenant l’état d’urgence nous permet de vous assigner pendant des semaines sur la base de simples présomptions ou à cause d’idées politiques.

 

Qu’est-ce que l’assignation a changé dans ta vie personnelle ?
Je dois pointer trois fois par jour au commissariat. Si je n’y vais pas, je suppose qu’ils viennent me chercher, et le risque, c’est six mois de prison. À partir de la déclaration de l’état d’urgence, c’est quelque chose qu’on avait vaguement envisagé. Il y a pas mal de militants fichés "S", et la fiche S n’est pas fondée sur des actes commis mais sur les engagements des personnes. Ça peut aussi bien concerner des personnels d’ONG, des syndicalistes….

 

Le Conseil d’État a modifié la date de l’audience...
Oui, elle devait se tenir mercredi 9, et finalement, elle a eu lieu vendredi 11. Ainsi, il n’y avait aucun moyen pour le tribunal de suspendre l’assignation, qui prenait fin le lendemain. Donc, le pouvoir ne prenait pas de risque : on subissait cette assignation jusqu’à la dernière seconde, quelle que soit la décision rendue par le Conseil d’État. À partir de là, ma prochaine bataille, c’est la possibilité de demander des indemnités pour ce que ça m’a coûté, et aller à la Cour européenne des droits de l’homme, ce que je trouve intéressant car il y aura un jugement rendu depuis l’extérieur de la France. La famille française des énarques qui ont partagé les bancs des mêmes écoles, qui vont diner au Siècle, qui trouvent que la franc-maçonnerie fait un bon réseau social, cette famille est monde à part, qui se protège et ne va pas se sanctionner, car toute l’institution républicaine est en jeu. Par contre, si le jugement vient de l’extérieur de cette grande famille, il y a une chance qu’il puisse être indépendant.

 

Comment analyses-tu la réaction du gouvernement aux mouvements de contestation sociale et écologique ?
Comme tout gouvernement, l’actuel redoute de perdre le pouvoir. Il sent qu’il est en train de le perdre face au FN, donc il a des réflexes autoritaires. Il se dit peut-être que, par des démonstrations de force et d’autorité, il va regagner une légitimité. C’est un réflexe très martial et qui, rappelons-le, vient d’un gouvernement socialiste. Mais cela s’est déjà vu dans l’histoire : ce n’est pas inintéressant de faire le parallèle avec l’époque où la gauche a préparé le terrain à Vichy. C’est cette grande famille qui réagit, celle qui inclut la droite et la gauche : c’est le jeu des jacobins contre les montagnards, le même jeu de ping pong depuis trois siècles au cours desquels le pouvoir reste à peu près dans les mêmes sphères. Le FN n’en fait pas partie. Le danger qu’il représente, c’est que le pouvoir quitte la grande famille. Et cela provoque une inquiétude profonde, car risquent d’être dépossédés non seulement des politiciens, mais aussi des notables, chefs d’entreprises, toute une économie, une administration.

 

Je ressens l’état d’urgence comme une façon pour le pouvoir de tenter de figer le cadre et de faire le ménage tout autour. Envisager de prolonger l’état d’urgence est un aveu clair et net, car cet état permet de faire plein de choses. C’est comme passer des lois au 49.3 quand tout indique qu’autrement elles ne passeraient pas...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

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16 décembre 2015 3 16 /12 /décembre /2015 15:53

 

Source : http://cadtm.org

 

 

En direct de la COP21 à Paris – Analyse de l’« Accord de Paris » et mobilisations

16 décembre par Remi Vilain

 

 

 

Au Trocadéro, le samedi 12 décembre à Paris.

 

Troisième et dernier volet d’ « En direct de la COP21 ». Alors que la COP21 a officiellement fermé ses portes vendredi, je vous propose de clôturer cette mini-série en nous concentrant d’abord sur le (non-) contenu de l’Accord de Paris pour ensuite revenir sur quelques-unes des mobilisations citoyennes de la semaine et du week-end du 7 au 12 décembre à Paris.

 

Lire aussi « En direct de la COP 21 à Paris - Brève 1 »
Lire aussi « En direct de la COP 21 à Paris - Brève 2 »

 

C’est donc après deux semaines de négociations plus ou moins dures entre les 195 pays-parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) que ces derniers sont parvenus à un « accord historique » selon les dires de certains grands médias. Pourtant il n’en est rien puisque l’Accord de Paris est dépourvu de toutes contraintes, qu’elles soient d’ordres économiques, politiques, écologiques ou énergétiques. Vide aussi car exempt de tous les concepts revendiqués par les mouvements sociaux, écologistes, citoyens qui agissent pour construire un modèle économique et sociale basé sur la justice et la satisfaction des besoins humains fondamentaux pour tous. Ces mouvements s’opposent aux solutions technologiques qui ne font qu’ajouter désordres et destructions. Accord dépassé enfin pour sa capacité à diviser en deux entités bien distinctes les pays dits développés des pays dits en voie de développement et/ou émergents pour faire face aux changements climatiques.


L’Accord de Paris : mais où sont passés les objectifs chiffrés ?

« Insistant avec une vive préoccupation sur l’urgence […] de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C […]. |1| » Voilà donc les deux seules mentions à des objectifs chiffrés dans ce fameux « accord historique » de Paris d’une quarantaine de page. Exit donc les moyens sur lesquels il faut agir pour y parvenir, exit l’établissement de limitations sur les gaz à effets de serre (GES), sur la décarbonisation de l’économie, sur les extractions, etc.

 

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Quelques uns des manquements au sein de l’Accord de Paris.

 

Par ailleurs, il est intéressant de se pencher sur la manière dont cet accord est écrit. En plus d’un déficit flagrant d’ambition et d’objectifs concrets, ce texte est un vrai « menu à la carte » où les Etats disposent d’une totale liberté pour mener une politique selon leur bon vouloir en vue de stopper les changements climatiques. Les formules courtoises, presque révérencieuses envers les pays dit développés se succèdent dans cet accord contraignant qui n’en a que le nom. La Conférence des parties « invite », « recommande », « convient », « renouvelle » les Etats réunis à ce sommet à, « selon qu’il convient », entreprendre des politiques et des actions qui « pourraient », « devraient » permettre de contenir les effets des changements climatiques, et ce « dans les meilleurs délais ». Bref, ne cherchons pas plus des traces de quelconques exigences au sein de cet accord, puisqu’elles sont tout simplement absentes. Ce constat est du reste renforcé tout au long de cette Convention-cadre sur les changements climatiques pour la simple et bonne raison que chaque Etat est à la fois juge et partie de ses propres engagements, ses propres politiques et de sa propre volonté en matière d’objectif à atteindre et de systèmes alternatifs à mettre en place. Mais n’ayons aucune crainte, rassurons-nous, les gouvernements se rassembleront, de nouveau en 2023 et ensuite tous les cinq ans, pour établir un nouveau bilan afin « d’actualiser et de renforcer leurs mesures […] pour l’action climatique » |2|.

Autre fait choquant, et non des moindres, la persistance de la non-reconnaissance de la dette écologique des pays industrialisés envers les pays dits émergents. Bien que ce texte évoque de façon imperceptible la responsabilité de la première période industrielle, et donc de la responsabilité des pays occidentaux dans le réchauffement climatique et ses impacts (« contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels »), aucune reconnaissance, pas même une allusion appuyée au dépouillement des ressources naturelles d’hier et d’aujourd’hui à l’encontre des pays dits en voie de développement et pourtant principaux concernés par les effets des changements climatiques. Au contraire, la même rhétorique impérialiste et condescendante est une nouvelle fois employée tout au long de cette convention, puisque ce sont les pays développés qui vont majestueusement apporter leur « aide » à la fois financière et logistique et sauver tout un pan entier de la population de par une « volonté d’action humaniste ».

Trêve de plaisanterie, nous sommes donc à des années lumières des revendications exprimées et exigées par le CADTM |3|, c’est-à-dire d’une reconnaissance de la dette climatique et écologique des pays du Nord envers les pays du Sud et d’un versement - sans condition et sans contrepartie de contributions de réparations en dédommagement du pillage perpétré depuis des siècles dans les pays de la Périphérie tout autant que de l’annulation totale des dettes illégitimes, illégales, odieuses et insoutenables contraignant les pays du Sud à alimenter des politiques extractivistes pour le remboursement de ces dernières.

 

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Au Trocadéro à Paris le samedi 12 décembre.

 

Cette condescendance, reflet d’un monde toujours plus inégal et dominé par les pays les plus riches, s’exprime de nouveau à travers l’évocation de la justice climatique. La justice climatique – concept fondamental réclamé par l’ensemble de la société civile et les acteurs environnementaux les plus avertis est absolument nécessaire pour entreprendre une transformation du système politique, économique et sociale en adéquation avec l’urgence climatique –, n’est évoquée qu’une seule fois, de façon marginale et de manière à la rendre insignifiante. En effet, d’après l’Accord de Paris, la justice climatique est seulement reconnue par « certaines cultures » et a une « importance » relative pour « certaines » d’entres-elles. Là où la société civile et les populations en font une revendication majeure et indissociable pour faire face aux changements climatiques, l’Accord de Paris en fait une évocation obsolète et dépourvue d’intérêt.

Cela fait d’ailleurs le lien avec une autre notion totalement absente de ce texte du 12 décembre 2015, celle de la « démocratie énergétique ». Evoquée à plusieurs reprises dans les conférences à la ZAC et à Montreuil, la « démocratie énergétique » qui a pour vocation à insérer populations, mouvements sociaux, société civile et autres acteurs non gouvernementaux dans les prises de décision est tout simplement absente. S’il est effectivement évoqué une « coopération régionale et internationale [… comprenant] la société civile, les communautés locales et les peuples autochtones » |4|, celle-ci n’est qu’une recommandation et en aucun cas une obligation, n’oublions pas cette formule, « selon qu’il convient ». Pire encore, le recours au secteur privé et aux institutions financières internationales revient lui régulièrement et laisse la porte grande ouverte aux partenariats publics-privés (PPP) qui voient fréquemment les intérêts économiques des multinationales privilégiés au détriment de l’intérêt collectif, de notre intérêt à tou.te.s, le salon « Solutions COP21 » du Bourget en étant à la fois un parfait prélude et un parfait exemple.

 

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Place Stalingrad à Paris, rassemblement de solidarité à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

 

Bouclons l’analyse de cet accord en nous attardant sur les moyens à mettre en œuvre pour soi-disant « contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C ». Là encore, c’est le désert absolu. Aucune remise en cause du système économique capitaliste et productiviste qui est pourtant par essence en contradiction même avec l’urgence du changement climatique puisque, pour ne relever que cette contradiction, le capitalisme suppose une croissance infinie à partie de ressources naturelles qui sont elles finies. Bien au contraire, « l’innovation doit être au service de la croissance économique » |5| et assurer « le fonctionnement du mécanisme financier ». Mais vers quel modèle nous dirigeons-nous lorsque la seule et unique référence universelle à l’« énergie » est juxtaposée à « atomique » |6| ? Les énergies renouvelables, elles, n’apparaissent qu’une seule fois, et ne semblent être destinées uniquement aux « pays en développement » |7| !

De qui se moque-t-on ? Cet Accord de Paris n’en est définitivement pas un et cette COP21 répond en définitive totalement à ce qui était déjà prévu depuis fort longtemps, un véritable fiasco, une mascarade incarnant toujours plus férocement le fossé qui sépare les populations des gouvernements et de ses ami.e.s des industries extractivistes. Tant que des priorités telles que la reconnaissance de la dette écologique, la mise en place d’une justice climatique et l’instauration d’une démocratie énergétique (pour ne parler que de ce pan de l’instauration d’une réelle démocratie) ne seront pas mises en place, nous ne pourrons définitivement pas parler « d’accord historique » !


Et du côté des actions, mobilisations et manifestations ?

Alors que les mouvements sociaux ne se faisaient aucune illusion sur les conclusions de cette COP21, et en dépit des événements récents de la mi-novembre à Paris et des mesures anti-démocratiques et anti-constitutionnelles |8| cristallisées dans l’ « état d’urgence » prises par le gouvernement français, la mobilisation a été massive tout au long de ces deux semaines.

Après un dimanche 29 novembre qui a vu les forces de l’ordre françaises réprimer à cœur joies et à grand coups de matraques les manifestant.e.s pacifiques rassemblé.e.s pour l’occasion, on pouvait craindre un certain « no man’s land » dans les rues de Paris. Pourtant, il n’en a rien été puisque ce sont pas moins de 15.000 personnes qui étaient réunies avenue de la Grande Armée ce samedi 12 décembre au sein d’une opération qui avait pour nom « redlines ». Ces « lignes rouges » représentaient physiquement les frontières à ne pas franchir pour ne pas passer outre un réchauffement de 2°C de notre planète. Si certain.e.s étaient déçu.e.s, et à raison, que ce grand appel à la désobéissance civile soit finalement autorisé (et par conséquent contrôlé) par la préfecture de police de Paris, cela n’en reste pas moins une belle victoire des mouvements sociaux. A la fois pour plaider en faveur d’une justice climatique et d’une démocratie énergétique, mais aussi et surtout elle a permis d’ouvrir une brèche dans les mesures imposées par l’état d’urgence. Rassembler autant de personnes en un même lieu alors que cela est tout bonnement proscrit à l’heure actuelle dans l’Etat français est autant pour les populations une réappropriation timide mais certaine de l’espace public qu’une forme véritable de jurisprudence pour toutes les mobilisations à venir en France.

Dans un contexte où les politiques d’austérité mettent toujours plus à mal les acquis sociaux du siècle dernier, ne doutons pas que les revendications à venir sur les thèmes de la santé, de l’éducation, du travail, des inégalités de genre, etc. pourront s’appuyer sur cette journée pour revendiquer leur droit à manifester et à se faire entendre. Et c’est notamment en cela que ce point d’orgue était nécessaire et indispensable.

 

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On a retrouvé une des chaises de BNP-Paribas Bruxelles au 104 à Paris.

 

N’oublions pas que si effectivement les redlines étaient contrôlées de part et d’autre de l’avenue de la grande armée par d’énormes convois policiers, nous nous sommes nous-mêmes donnés l’autorisation de rejoindre par la manifestation la chaîne humaine de 14h à la Tour Eiffel, et cela ce sont bien les milliers de personnes réunies dans les rues qui l’ont obtenu, sans demander rien à personne.

N’oublions pas non plus les nombreuses actions entreprises et accomplies par divers collectifs dans le cadre des Climate Games |9|, en France et partout ailleurs, à l’encontre des lobbies, des multinationales, de la chambre internationale de commerce |10|, du salon « Solutions COP21 » ou encore de l’appel international à la poursuite de la réquisition de chaises dans les banques adeptes de green-washing en parallèle d’investissement massifs dans les énergies fossiles |11|.

 

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La Nature se protège et se défend ce samedi 12 décembre avenue de la Grande Armée à Paris.

 

Enfin, n’oublions pas que le 12 décembre sonne certes le glas de la COP21 et de cette Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), mais qu’elle n’a pas mis fin à la conscientisation et à la mobilisation des citoyen.ne.s du monde entier pour renverser un système politique et économique mortifère et destructeur pour les humains et leur environnement. Je terminerai par ce slogan désormais célèbre des Climate Games : « We are nature defending itself » !

 

 

 
Notes

|1| Nations-unies (2015). Convention cadre sur les changements climatiques. Accord de Paris. Voir : http://unfccc.int/resource/docs/2015/cop21/fre/l09f.pdf. Page 2.

|2| Ibid. Page 35.

|3| Voir : Le CADTM se joint à l’état d’urgence climatique !. http://cadtm.org/Le-CADTM-International-se-joint-a

|4| Nations-unies (2015). Convention cadre sur les changements climatiques. Accord de Paris. Voir : http://unfccc.int/resource/docs/2015/cop21/fre/l09f.pdf. Page 2.

|5| Ibid. Page 32.

|6| Ibid. Page 36.

|7| Ibid. Page 2.

|8| Voir : Etat d’urgence : Valls admet ne pas respecter la Constitution. http://www.politis.fr/Etat-d-urgence-Valls-admet-ne-pas,33107.html

|9| Voir Climate Games. https://www.climategames.net/fr/reports#list-tab

|10| Voir Action pour la justice climatique chez BNP Paribas : http://cadtm.org/Action-pour-la-justice-climatique

|11| Voir Réquisition de chaises dans les banques liégeoises : http://cadtm.org/Requisition-de-chaises-dans-les et En direct de la COP21 à Paris – Brève 1 : http://cadtm.org/En-direct-de-la-COP-21-a-Paris

Auteur
 
Remi Vilain

Permanent au CADTM Belgique

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 22:30

 

Source : http://www.terraeco.net

 

 

 
Evo Morales : « Pour sauver le climat, c’est le capitalisme qu’il faut éradiquer »

 

30-11-2015

 

 

Evo Morales : « Pour sauver le climat, c'est le capitalisme qu'il faut éradiquer »
(Crédit photo : David Solon)

 

Le chef d'Etat bolivien a réitéré ses attaques contre le capitalisme coupable selon lui « de détruire la planète ».
 

Il est arrivé vêtu d’un seyant costume sombre brodé de rose et de motifs incas. Il y a six ans, en 2009 à Copenhague, il avait fait le show avec son compère vénézuélien Hugo Chavez en pourfendant « l’impérialisme et les éconocrates ». Cette fois, le président bolivien, Evo Morales était orphelin de son acolyte, mais le verbe, lui, était toujours là. Radical et sans concessions : « Vous, le Nord, ne pouvez continuer à saccager la planète sans vergogne ni raison ! », a-t-il lancé en conférence de presse.

« Le capitalisme est la source de tous les maux, il est à l’origine de la destruction de la Pachamama [1] par le consumérisme et l’individualisme qui sape les communautés. » Le président bolivien a ainsi exhorté le monde à « en finir avec lui afin de sauver le climat » en appelant les peuples indigènes et les organisations sociales à la rescousse pour « stopper cette culture de guerre ».

Evo Morales a terminé son allocution en adressant ses condoléances au peuple français, « victime récente d’attentats odieux », mais en ajoutant que « les Occidentaux devaient s’interroger sur les origines de cette violence et cesser leurs interventions militaires sous tous les prétextes ».

[1] La Terre mère en quechua

 

 

 

Source : http://www.terraeco.net

 

 

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 21:51

 

Source : http://www.bastamag.net

 

Justice

Relaxe pour un vigneron bio qui avait refusé d’épandre un insecticide

par

 

Le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône (Rhône) vient de relaxer, ce 15 décembre, le viticulteur Thibault Liger-Belair. Ce dernier était poursuivi en justice pour avoir refusé de traiter son vignoble avec un insecticide, ce qu’exigeait un arrêté préfectoral en Saône-et-Loire (notre précédent article). Dans une vidéo extraite du documentaire « Insecticide mon amour », Thibault Liger Belair motivait les raisons l’ayant conduit à désobéir à la loi :

C’est un vice de forme qui a finalement conduit à la relaxe de Thibault Liger Belair. « La citation est valable, en revanche, la procédure ne l’est pas, faute de validité de l’arrêté préfectoral », a expliqué son avocat à la sortie de l’audience, selon le site Vitisphère. Le ministère de l’Agriculture aurait dû signer préalablement l’arrêté préfectoral pris à l’époque, ce qui n’a pas été le cas, invalidant celui-ci. C’est la même faute de procédure qui a également signifié l’arrêt des poursuites contre Emmanuel Giboulot, un autre viticulteur poursuivi pour les mêmes faits en Côte d’Or. Il ressort de cette affaire que les pulvérisations obligatoires du vignoble ont été imposées par l’État dans des conditions illégales. Le ministère public peut faire appel de la décision sous dix jours.

 

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 21:47

 

Source : http://lareleveetlapeste.fr

 

 

Nestlé, Mars et Hershey’s enfin poursuivis pour traite d’enfants esclaves

Nestlé, Mars et Hershey’s enfin poursuivis pour traite d’enfants esclaves

Les trois multinationales du chocolat ont été visées par trois plaintes collectives. Leur accusation ? Faire travailler des enfants dans leur exploitation de cacao en Côte d’Ivoire. 

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Ces trois géants du chocolat représentent plus de 60 % de la production mondiale qui vient directement de l’Afrique de l’Ouest. Les friandises préférées des enfants sont produites par… des enfants. Comble de l’ironie et dérive d’un capitalisme à outrance, ces géants ont enfreint de nombreuses normes et règles internationales. Selon les plaignants, ces trois firmes agroalimentaires importent du cacao en provenance de fournisseurs qui emploient des enfants, et qui plus est, dans des conditions de travail dangereuses et pénibles. Ils évoquent le transport de charges lourdes, l’exposition à des substances toxiques, le travail forcé et l’absence de paie, ou encore les menaces physiques. Nombre de ces enfants seraient vendus par des trafiquants qui les enlèvent ou les achètent dans des pays voisins de la Côte d’Ivoire.

« Les consommateurs qui sont venus nous consulter ont été indignés d’apprendre que les sucreries qu’ils mangent avaient un arrière-goût si sombre et amer, que le travail des enfants et l’esclavagisme faisaient partie de la production de chocolat par Nestlé, Mars et Hershey’s », affirme Steve Berman, membre du cabinet. Ces firmes s’abstiennent de divulguer ces informations sur l’exploitation des enfants et le travail forcé, et trompent donc les consommateurs qui soutiennent indirectement ce type d’exploitation. »

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En chiffres : 

Selon une étude, nous apprenons qu’il y a entre 300 000 et 1 million d’enfants qui travaillent dans ces exploitations de cacao ivoirien, allant de la contribution occasionnelle au travail forcé, selon la fondation Initiative Internationale pour le Cacao (ICI). En effet, en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, l’« or brun » représente 22 % du PIB, plus de 50 % des recettes d’exportation et surtout les deux tiers des emplois et des revenus de la population, selon la Banque mondiale.

Une sombre histoire qui nous l’espérons, éveillera vos consciences pour les fêtes de Noël. Mangez du chocolat, mais local !

Éveillez vos consciences avec votre Livre-Journal La Relève et La Peste N°1

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Source : http://lareleveetlapeste.fr

 

 

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 21:26

Source : https://www.facebook.com/Attac-Play-218490888210631/

 

Climat : Nous sommes tous assignés à résistance / We are all forced to resist

 

Attac France (Officiel) avec Attac Play.

14 décembre, 23:31 · Paris ·

Attac France (Officiel) avec Attac Play.

14 décembre, 23:31 · Paris ·

 

Les États ne sont pas prêts à enclencher la « révolution climatique ». L’accord de Paris de la #‎COP21‬ franchit les « lignes rouges » que nous avons fixées et affirmées le samedi 12 décembre 2015. Plus de 30 000 personnes étaient présentes à l’Avenue de la Grande Armée, entre la Défense et l’Arc de Triomphe pour dénoncer les crimes climatiques et au Champ-de-Mars pour former une chaîne humaine pour le climat. La COP21 est terminée mais la mobilisation citoyenne ne fait que commencer. Nous sommes en état d'urgence climatique et sommes désormais tou.te.s assignés à résistance. ‪#‎CrimeClimatiqueStop‬ ‪#‎D12‬

Pour aller plus loin:
- Rejoignez le combat avec Attac > https://france.attac.org/agir-avec-attac/adherer
- Faites un don pour soutenir les campagnes > https://france.attac.org/agir-avec-attac/faire-un-don
- Signez cet appel historique > http://crimesclimatiquesstop.org/
- Commandez le livre > https://france.attac.org/…/li…/article/crime-climatique-stop

Crédits:
Réalisation-images: Tiphaine Blot, Camille Poulain, Mélanie Poulain, Elodie Sempere
Montage : Sempere Elodie
Musique: HK & les Saltimbanks
Coordination: Mélanie Poulain
Production: Attac Play

 

 

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 18:03

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Le Grand Entretien
« Changer les choses autrement que par le vote »

 

 

Au ras-le-bol de la politique traditionnelle exprimé dans l’abstention, Hélène Balazard, auteure de l’étude « Agir en démocratie », répond en exposant une alternative : le modèle du « community organizing ».

 

« Je revendique le fait de pouvoir faire changer les choses autrement que par le vote », témoignait récemment sur Rue89 un riverain abstentionniste.

Dans les nombreux messages que vous nous avez adressés pendant les régionales, on a lu du ras-le-bol et de la résignation. Certains d’entre vous votent sans y croire et d’autres, nombreux, ne votent pas ou plus.

Rappelons qu’en matière d’action politique, il n’y a heureusement pas que les élections : il existe des lieux et des groupes où l’on pratique la politique autrement.

A Chicago, en 1940...

 

« Agir en démocratie » de Hélène Balazard (Les Editions de l’atelier, 2015)
 

Hélène Balazard, docteure en sciences politiques, a étudié deux expériences construites sur le modèle du « community organizing ». Elle a consacré à ces alternatives un ouvrage, « Agir en démocratie » (Les Editions de l’atelier, 2015).

Le « community organizing », que l’on pourrait traduire par organisation communautaire, est un mode d’action locale né aux Etats-Unis. Saul Alinsky, un sociologue américain, a expérimenté ce mode d’organisation dans un quartier de Chicago, à partir de 1940, avant de le développer dans d’autres villes.

Un de ses disciples a plus tard essaimé à Londres. London Citizens, qui a remporté plusieurs combats depuis sa création, a été le sujet de thèse d’Hélène Balazard. Cette dernière a aussi fait partie du petit collectif qui a initié en 2010, sur le modèle londonien, une Alliance citoyenne à Grenoble. Un autre collectif s’est depuis formé à Rennes.

« Créativité citoyenne »

Le « community organizing » est fondé sur l’action de terrain et le pragmatisme anglo-saxon. « Une de ses caractéristiques, c’est de fonctionner en parallèle du système politique partisan, électoral, et de faire de la politique autrement », résume Hélène Balazard.

« Ce n’est pas la panacée, simplement une organisation qui permet de faire avancer les choses, tant du point de vue de la justice sociale qu’en termes de développement du pouvoir politique et de l’engagement. Mais il y a plein d’autres choses qui se font ou qui restent à imaginer. Il ne faut surtout pas se limiter dans sa créativité citoyenne. »

 

Entretien.

Rue89 : Pendant les régionales, on a lu ou entendu du ras-le-bol, de la résignation. Comment agir là-dessus ?

Hélène Balazard : Face au problème du Front national, il y a un travail d’éducation populaire de longue haleine à faire. Le FN joue sur le fait qu’il y a une défiance croissante envers la classe politique mais il en fait lui-même partie. Dans leurs discours, ils disent que le pouvoir est entre les mains des élites politico-économiques mais au lieu d’allier les gens pour créer un contre-pouvoir, ils divisent les classes populaires. Les électeurs sont trompés.

 

Hélène Balazard

Hélène Balazard - DR
 

Il y a pas mal de choses à faire en dehors de la politique partisane et des élections. On peut par exemple s’organiser au niveau local pour créer une force citoyenne capable de faire rendre des comptes à ses élus et aux dirigeants économiques.

Concrètement, ça veut dire dans un premier temps réunir des gens du quartier, essayer de faire le tour de tous les problèmes qu’ils rencontrent et qu’ils aimeraient voir changer. Il faut ensuite s’attaquer à un ou deux problèmes qui sont le plus partagés et qui pourraient être résolus assez facilement afin de sortir du fatalisme « de toute façon, on n’a pas de pouvoir, on ne peut rien faire ».

S’il y a des intérêts divergents, on laisse le problème de côté : on travaillera dessus plus tard et peut-être qu’il va se résoudre naturellement, quand on aura appris à se connaître. Le but, c’est de recréer du lien entre les gens pour redonner du sens à la politique. Faire de la politique, c’est organiser la vie en société et pour cela, il faut qu’on la vive cette société, il faut en être conscient.

La démocratie n’est pas un modèle figé. A l’école, dans les cours d’éducation civique, on a l’impression qu’on est des citoyens passifs, qu’on attend que des gens prennent des décisions à notre place. Sauf qu’on peut s’organiser en fonction d’intérêts communs pour faire pression sur les personnes qui prennent des décisions. C’est du pragmatisme.

Il y a quelque chose à tirer d’Alinsky et de l’expérience de Londres : le pragmatisme, l’action. En France, on a tendance à être un peu trop dans la théorie, à réfléchir à un modèle qui serait idéal, à être dans la critique permanente et du coup à rester plutôt inactifs. On reste fixés dans l’idéal républicain issu des Lumières – un idéal assez parfait mais qui, dans la pratique, ne marche pas.

 

Vous dites qu’il faut redonner du sens à la politique. Qu’entendez-vous par là ?

On a perdu le sens de pourquoi on s’organise. La politique, ce n’est pas une affaire de professionnels : cela devrait concerner tout le monde. 

On a l’impression que de toute façon, on ne peut rien faire, que la politique est cette machine opaque que l’on voit à la télé, que d’autres la font à notre place... Si tout le monde remettait la main à la pâte, y compris au niveau local, cela permettrait que des gens différents se rencontrent et se rendent compte de la complexité d’organiser la vie en société : il y a des aspirations différentes, il faut ménager la chèvre et le chou et les décisions sont parfois dures à prendre.

En étant intégrés à ce processus, on serait aussi plus enclins à être dans un esprit coopératif plutôt que dans la compétition. Avec les logiques de partis, on a parfois du mal à voir en quoi ces derniers s’opposent, on est perdus. La politique devient un truc qui n’a plus de sens pour les citoyens qui ne sont pas engagés dans ces rouages-là.

 

Attente des résultats du second tour des régionales, au QG du PS, le 13 décembre 2015 à Lyon

Attente des résultats du second tour des régionales, au QG du PS, le 13 décembre 2015 à Lyon - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP
 

Le premier pas, c’est agir. Il y a déjà plein de gens qui agissent dans des associations, qui s’impliquent dans les écoles de leurs enfants, dans un syndicat ou un CE d’entreprise, dans un parti politique... L’idée aussi, c’est de rencontrer des gens qu’on n’a pas l’habitude de rencontrer, de sortir de sa zone de confort, de parler à des gens sur lesquels on a des préjugés. Il faut peut-être aussi changer la manière dont la citoyenneté est enseignée à l’école. En Angleterre, ils ont un enseignement de la citoyenneté plus actif – des écoles sont notamment membres de la London Citizens. 

 

Qu’est-ce que le « community organizing » et comment ses participants agissent-ils ?

Le principe du « community organizing », c’est d’organiser des communautés de citoyens qui se réunissent autour de problèmes communs, d’intérêts partagés.

Le mot communauté a parfois un sens péjoratif en France, les Anglais en ont une utilisation beaucoup plus large : ils diraient par exemple que créer une association, c’est créer une communauté de gens qui partagent des intérêts, des opinions ou des valeurs.

Dans le modèle du « community organizing », on crée d’abord sa communauté d’intérêts, on identifie les sujets sur lesquels on veut agir et on se lance dans une enquête (quel est le problème ? D’où vient-il ? comment apporter une solution ?).

L’idée, c’est d’être dans la critique constructive : ne pas dire « on est contre ça » mais « on n’est pas contents et on pense que ça serait mieux ainsi, on est ouverts à la discussion ». Il faut pour cela dialoguer avec les personnes qu’on a identifiées comme responsables et qui ont le pouvoir de changer cette situation problématique.

Parfois, ces responsables ne vont pas vouloir nous rencontrer. C’est là qu’on va organiser des petites actions pour les interpeller, les forcer à nous recevoir. Comme l’idée est de susciter constamment des occasions pour que les gens se rencontrent, les actions sont conviviales, sympathiques, plutôt positives.

A Grenoble par exemple, pour un problème de poubelles non ramassées, ils ont apporté des sacs-poubelle dans le bureau du bailleur qui a fini par les écouter. En 2012, toujours à Grenoble, un autre combat a concerné des femmes de ménage dont on avait augmenté les cadences. Comme les demandes de rendez-vous restaient sans réponse, ils ont ramené du monde dans l’hôtel des impôts où les femmes étaient employées. Les gens sont arrivés avec des sceaux, des balais, des serpillères : « On va faire le ménage avec elles : elles ne peuvent plus le faire seules car les cadences ont été augmentées. » C’était une action visuelle pour les médias, qui décrit bien la situation problématique, qui mobilise du monde, qui est sympathique à faire. A Grenoble encore, les élèves sont allés faire classe dans la mairie pendant un conseil municipal. Leur école, qui avait brûlé en 2012, a fini par être reconstruite.

 

Un homme regarde le panneau électoral, au sortir d'un bureau de vote lyonnais, le 13 décembre 2015

Un homme regarde le panneau électoral, au sortir d’un bureau de vote lyonnais, le 13 décembre 2015 - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP
 

Par rapport à ce que je décris, vous pourriez vous dire qu’une communauté d’intérêts pourrait très bien porter sur quelque chose qui s’oppose à l’intérêt général. Dans le « community organizing », il y a une volonté de réunir des personnes différentes pour ne pas créer des groupes qui vont s’opposer à d’autres groupes dans la société. Les organisateurs sont là pour éloigner tous les sujets qui pourraient ne pas être progressistes. Pour cela, ils essaient toujours de remonter aux causes d’un problème plutôt qu’à ses conséquences qui pourraient diviser. L’idée, c’est de retisser la société civile dans son ensemble et ne pas monter des personnes les unes contre les autres. Il y a une visée humaniste derrière, l’idée de justice sociale, d’égalité...

Le fait de retisser des liens entre des personnes va recréer des liens de confiance pas officiels. Ce n’est pas comme voter tous les cinq ans pour une personne qu’on connaît à peine et à qui on fait moyennement confiance. On peut faire davantage confiance à quelqu’un qu’on voit régulièrement. Cela permet de redonner du sens à la représentation : mis à part certains élus qui font un travail de terrain, on ne connaît plus nos représentants et il n’y a pas de rendu compte du lien de confiance...

Petit à petit, les citoyens qui participent à des expériences de « community organizing » construisent un pouvoir et s’attaquent à des sujets sur lesquels ils ne pensaient pas avoir d’emprise. Ils vont plus loin dans les changements qu’ils proposent tout en continuant de mener des actions sur des sujets plus anecdotiques pour ne pas s’éloigner de la base et continuer à mobiliser du monde.

 

Ils utilisent aussi des moyens d’action classique (pétitions, manifs...) ?

Ils essaient d’utiliser ce qui va faire avancer les choses le plus rapidement possible. A Grenoble, ils n’ont jamais organisé de manifestations ; à Londres, si. Disons qu’ils ont globalement un répertoire d’actions plus larges. Sur les pétitions, ils vont souvent dire que ce n’est pas une action qui regroupe, qui va être conviviale. Dans leur manière d’agir, ils pensent toujours à développer l’exercice du pouvoir ainsi que les relations interpersonnelles entre les personnes qui d’habitude ne se rencontrent pas.

 

Le numérique fait-il partie des outils utilisés par ces groupes ?

Il l’est, forcément, mais ce n’est pas un outil principal. Ils ne se sont pas construits sur le numérique. Quand les réseaux sociaux sont apparus, ils ont même mis du temps à s’y mettre. En fait, le numérique seconde les moyens de mobilisation classique : quand ils organisent un événement, ils créent aussi un évènement Facebook par exemple.

C’est comme si les réseaux sociaux venaient seconder les vraies relations qu’ils ont construites. Ce n’est pas en créant un évènement Facebook que les gens vont venir en réunion. Eux disent que le meilleur moyen d’organiser une réunion, ce n’est pas d’envoyer un courrier, un e-mail ou distribuer des flyers, mais cela doit passer par la construction de liens – une personne vient en réunion parce qu’elle sait qu’elle va retrouver des personnes qu’elle connaît.

 

Quelles sont les relations entre les membres des « community organizing » et les élus ?

Ça dépend. London Citizens, par exemple, organise depuis 2000, avant chaque élection municipale, une assemblée qu’ils appellent « Accountability Assembly » [assemblée des responsabilités, ndlr]. Ce sont des grandes réunions qu’ils organisent eux-mêmes pour ainsi maîtriser toutes les règles du jeu (c’est un moyen d’action).

Avant chaque assemblée, ils font une campagne d’écoute auprès de tous leurs membres pour définir quels sujets vont être prioritaires. Ils vont ensuite travailler sur quatre propositions correspondant à des revendications. Ils demandent à chaque candidat politique : « Est-ce que, oui ou non, vous êtes prêt à agir, à mettre en place cette solution et si oui, êtes-vous prêt à nous rendre compte de la mise en place de cette action ? »

Ken Livingstone, maire de Londres de 2000 à 2008, avait bien joué le jeu en étant quand même critique. En tant que travailliste, il était plus proche d’eux idéologiquement que Boris Johnson, élu en 2008.

London Citizens n’est pas partisan : ils ne donnent pas de consigne de vote à la fin des assemblées. Ils essaient de rester très indépendants du pouvoir.

 

A Grenoble, quelles actions de l’Alliance ont abouti ?

Les femmes de ménage ont obtenu le retour à des cadences normales et certaines ont même été titularisées alors qu’elles enchaînaient les CDD, l’école des Buttes a été reconstruite, les étudiants étrangers de la fac ont obtenu l’ouverture d’un nouveau guichet d’accueil pour faciliter les démarches administratives... Il y a eu d’autres victoires.

 

Quels effets la participation a sur les gens ?

Il y a d’abord une prise de conscience de leur pouvoir. En impliquant les personnes dans une petite action qui aura de l’effet, elles vont prendre conscience qu’elles peuvent changer les choses. Il y a aussi une forme de reconnaissance : « C’est la première fois qu’on me demande mon avis, je ne pensais pas qu’il comptait. »

A travers toutes ces actions, l’idée, c’est aussi de développer des compétences politiques. Organiser des réunions, les animer, développer des compétences d’expression et de négociation... : ce sont des choses que les organisateurs essaient d’apprendre aux participants. Il y a des cours d’éducation au leadership. Ceux qui participent vont par ailleurs devenir plus engagés dans leurs activités, ça renforce leur engagement de citoyen.

 

L’engagement, l’action politique, ça s’apprend ?

Ça s’apprend notamment en se vivant, pas forcément en lisant des livres. Il faut pour cela que des gens nous entraînent à le faire – dans les deux sens du terme.

L’engagement, d’une certaine manière, ça s’apprend aussi. La motivation à s’engager se développe. Certaines personnes l’acquiert de par leur éducation ou leur parcours de vie, d’autres non. L’engagement peut se développer par des récits d’expérience, des rencontres, la prise de conscience d’injustices qu’on subies ou la prise de conscience qu’on a un moyen d’action dessus.

Après, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que les gens ont leur emploi du temps, leur vie personnelle... Les engagements, ça va et ça vient en fonction de ses envies, de son emploi du temps et d’autres contraintes de la vie.

Il faudrait peut-être changer la manière dont on peut participer à l’organisation de la vie en société : avoir plus de temps libre, des congés de citoyenneté payés, un revenu de base universel, etc.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 17:11

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Dans le nord de l’Espagne, la permaculture contre le chômage
14 décembre 2015 | Par Ludovic Lamant
 
 

À l’approche des législatives du 20 décembre, Mariano Rajoy, le candidat sortant, martèle qu’il est en train de venir à bout de la crise. Mais les chiffres du chômage restent vertigineux. Mediapart a suivi les pas d’un Galicien de 30 ans qui, après des années sans emploi, s’est lancé à son compte dans l’agro-écologie. « Un acte révolutionnaire » encore loin d'avoir trouvé l'équilibre financier.

De notre envoyé spécial à Ferrol (Galice, Espagne). La route sinueuse s’enfonce dans une forêt d’eucalyptus. Duarte Artabe, au volant de sa camionnette blanche, sourit : « On s’est lancés dans une guerre contre ces foutus eucalyptus. Ils menacent la diversité. Nous voulons replanter des arbustes authentiques, comme des ajoncs. Notre idée, c’est de recréer un écosystème autour de la forêt, pour que les renards ne soient pas tentés de descendre jusqu’à nos poulaillers, en contrebas. »

Depuis 2012, Duarte, 30 ans, vit et travaille à la campagne, sans connexion internet. À neuf kilomètres du port de Ferrol, où il est né, dans l’extrême nord de la Galice, il a retapé la vieille maison secondaire de sa grand-mère, qui s’effondrait. Dans les environs, à une vingtaine de minutes à pied de l’océan, il s’est mis à cultiver, en pirate, trois lopins de terre, un hectare en tout, selon les préceptes de l’agro-écologie. Pour Duarte, ce retour à la nature est une manière de survivre, après des années de chômage, dans un pays incapable d’offrir des emplois à sa jeunesse. Malgré les discours officiels sur la reprise de son économie, l’Espagne affiche toujours l’un des taux de chômage les plus élevés d’Europe (tout près des 50 % pour les moins de 25 ans).

« Le secteur tertiaire espagnol, il faut fuir à toute vitesse. Le secondaire, il faut peut-être y passer rapidement, pour l’expérience, mais vu la crise énergétique qui arrive, ça n’a plus de sens. Le primaire, c’est ce qu’il y a de plus sûr », avance Duarte de manière catégorique. « Et la Galice, grâce à son climat, mais aussi grâce à un système de toutes petites parcelles d’exploitation, ces minifundios qui ont empêché les ravages de l’agriculture extensive, fait partie des terres les plus fertiles d’Europe », assure-t-il.

 

La serre de l'exploitation. ©LL. La serre de l'exploitation. ©LL.



À la fin de l’année 2015, cet agriculteur lecteur de Thoreau, dont la mère enseigne le galicien, est encore loin d’avoir trouvé le modèle économique qui lui permette de vivre de la culture de la terre. Mais les choses, espère-t-il, se mettent en place. « On a choisi d’emprunter un chemin vers l’autosuffisance, qui est très long, forcément. L’agriculture, il faut une vie entière pour l’apprendre. C’est un projet de vie », prévient-il, au moment de commencer la visite des lieux.

À l’arrière de la bâtisse, sous les châtaigniers, un poulailler jouxte un enclos pour les cochons. Un entrepôt pour stocker les céréales, dont les planches de bois ont été peintes en grenat, trône sur cinq mètres de long. De l’autre côté de la route en contrebas, se déploient des terrains plus vastes, zone d’expérimentation pour la permaculture, au croisement de pratiques écologiques et d’un retour aux traditions.

Sous la serre, de l'épurge et des brocolis poussent de manière désordonnée, dans une zone dédiée à la Hügelkultur (à partir de débris de bois usagés, censés doper la fertilité des sols). Plus loin, un jardin circulaire, qui permet de profiter au mieux des inclinaisons du soleil en fonction du terrain, a été abandonné un temps, faute de résultats concluants. « On y fait maintenant pousser les plantes médicinales et aromatiques, qui n’ont pas besoin de beaucoup de soins », précise-t-il.

Duarte n’a pas toujours imaginé devenir un agriculteur bio à son compte. Après des études de développement durable dans la région de Madrid, il décroche en 2009 un master dans les énergies renouvelables. « Produire ta propre énergie, c’est un sujet qui m’a toujours intéressé. Et à l’époque, les énergies renouvelables, en Espagne, c’était la fête », se souvient-il. Mais cette « bulle verte » ne tarde pas à éclater. Des milliers de petits producteurs, trop vite subventionnés par l’État espagnol au début des années 2000, se sont trouvés ruinés quelques années plus tard. Au moment, exactement, où Duarte débarque sur le marché de l’emploi.

 

Duarte Artabe (à gauche) et son collègue Ivan. Duarte Artabe (à gauche) et son collègue Ivan.

 

Après le diplôme, il revient donc à Ferrol. La ville est exsangue. Connue dans toute l’Espagne pour une raison lugubre – c’est le lieu de naissance de Franco –, Ferrol s’est développée lors des décennies passées grâce à son industrie navale, aujourd’hui frappée par la crise. « Nos chantiers navals attendent des commandes, mais il manque la volonté politique du gouvernement de Madrid », regrette Jorge Suárez, le maire de Ferrol, arrivé en mai dernier grâce au succès d’une plateforme « indignée » (lire notre enquête sur les « marées indignées »).

Dans un entretien à Mediapart, le maire ne cache pas l’étendue des dégâts : « La ville affiche le taux de chômage le plus élevé de Galice, à plus de 30 %. Ici, on perd environ 800 habitants par an ces temps-ci. On en avait 90 000 il y a vingt ans, ils sont moins de 70 000 aujourd’hui. La situation d’urgence sociale est critique. Certaines rues de la vieille ville ressemblent à la Bosnie-Herzégovine, avec ces maisons en ruines. » Duarte, lui, a sa propre explication de la panne des chantiers navals : « La crise dure depuis 20 ans ! C’est la conséquence de l’entrée de l’Espagne dans l’UE [en 1986 – ndlr], de l’ouverture des marchés à l’international, et de la concurrence de pays comme la Corée du Sud, qui produit des bateaux de moins bonne qualité, mais aussi moins chers. »

Le déclic catalan

 

L'exploitation. L'exploitation.

 

En mai 2011, Duarte fait partie de ces milliers d’Espagnols qui décident, spontanément, d’occuper les places du pays pour dire leur ras-le-bol de la corruption et de l’austérité. Il campe devant la mairie de Ferrol jusqu’à fin juin, et participe chaque jour aux assemblées. À l’automne, changement d’air, cap vers Barcelone. « J’ai envoyé 50 000 CV par jour. En vain. Mais surtout, j’ai découvert là-bas le concept de potager urbain. Ce fut un déclic », raconte-t-il. Dans la vieille ville catalane, au Forat de la Vergonya (un haut lieu des luttes citoyennes ces dernières années), il découvre les pratiques d’autogestion, mais aussi les relations de voisinage qui se nouent et s’enrichissent, autour des cultures bio.

« Cultiver un jardin aujourd’hui, c’est un acte révolutionnaire, à une époque où tout le monde mange de la merde, dans les restaurants et les supermarchés », juge-t-il. De retour à Ferrol fin 2012, Duarte décide d’importer l’esprit du potager urbain catalan en Galice. Il se souvient des terres de sa grand-mère, laissées à l’abandon. Il lui demande l’autorisation de les cultiver, et l’intéressée laisse faire, sans grand enthousiasme. Il s’associe à deux collègues de son âge, et élabore ce projet total d’une vie au champ. Il reprend certains codes du mouvement « indigné », les trois agriculteurs prenant par exemple leurs décisions chaque début de mois lors d’une assemblée.

Le pari du Pumido Ao Natural, le nom galicien de leur exploitation, ne s’arrête pas là : les trois agriculteurs ont décidé de se passer des labels bio (et des subventions de l’UE qui vont souvent avec). « Les certificats servent à donner aux consommateurs une garantie. Mais nous, nous défendons une agriculture locale, sans intermédiaires, et l’on veut connaître toutes les familles qui achètent nos produits. La confiance se génère ainsi : ils viennent nous voir travailler sur nos terres », explique Duarte. En tout, ils travaillent avec une trentaine de familles à Ferrol qui leur demandent, à la semaine, des « paniers ». Jusqu'à présent, c'est trop peu pour compenser les coûts fixes (l'essence jusqu'à Ferrol, l'achat des semences, etc.). D'autant que les prix de vente sont très bas.

 

L'entrepôt pour stocker les grains. ©LL. L'entrepôt pour stocker les grains. ©LL.

 

Dans la grande cuisine, qui fait aussi office de salon, des calendriers sont scotchés sur tous les murs, pour la répartition des tâches sur le mois – en partie décidée selon le calendrier lunaire (« Si tu plantes un chou pendant la lune montante, ses feuilles seront un peu trop ouvertes, alors que pendant la lune descendante, il formera une belle boule »). À trois, à leur toute petite échelle, malgré la dureté du travail, ils semblent ravis de mener ce « projet politique ».

Ces anciens chômeurs bousculent aussi certains clichés sur la jeunesse espagnole, trop souvent réduite au drame des « ni-ni » (les déscolarisés et sans emploi, dont le nombre a explosé sous la crise). Ont-ils, avant de se lancer, pensé à quitter le pays, comme des centaines de milliers d’Espagnols depuis 2007 (ils étaient par exemple près de 90 000 à partir, en 2013) ? « Nous y avons tous pensé. Nous avons hésité. Mais nous avons choisi de rester, de nous ouvrir aux gens qui vivent ici, de tisser des liens avec eux. On essaie. Ça prend du temps », explique Ivan, l'un des collègues de Duarte.

Dans sa vie d’électeur, Duarte n’a voté qu’une seule fois : c’était aux législatives de 2004, « pour sortir Aznar » (en fait pour sanctionner le Parti populaire, déjà représenté à l’époque par Mariano Rajoy, l’actuel chef du gouvernement). Il avait alors voté pour José Luis Rodriguez Zapatero et les socialistes du PSOE. Depuis, s’il avait été présent à Ferrol le 25 mai dernier, il aurait sans doute voté, dit-il, pour la plateforme indignée qui a remporté la mairie. Donnera-t-il sa voix aux législatives du 20 décembre à Podemos, qui se présente en Galice associé aux communistes d'IU ? « Non, je n’irai pas voter. Je préfère faire de la politique à mon échelle, je crois davantage aux réseaux de proximité, c’est mon côté anarchiste », répond-il sans hésiter.

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 20:17

 

Source : https://www.mediapart.fr/portfolios

 

Dans Paris, des milliers de militants du climat pas d'accord avec l'accord
 
 
 

Alors que les 195 pays réunis au Bourget mettaient la dernière main à l'accord de la COP21, adopté samedi dans la soirée, entre 15 et 20 000 personnes se sont retrouvées à Paris dans deux rassemblements successifs. Le premier, avenue de la Grande-Armée entre l'Arc de Triomphe et la porte Maillot, a consisté à faire valoir les « lignes rouges » des citoyens sur le climat ; le second, sur le Champ-de-Mars, a offert concert et prises de parole.

  1. Alors que les 195 pays réunis au Bourget mettaient la dernière main à l'accord adopté samedi dans la soirée à l'occasion de la COP21, plus de 10 000 personnes se sont retrouvées avenue de la Grande-Armée à Paris pour fixer leurs propres « lignes rouges » sur le climat.

  2. Deux rassemblements étaient organisés par de nombreuses ONG, dont 350.org et Alternatiba notamment, l'un avenue de la Grande-Armée, entre l'Arc de Triomphe et l'Arche de la Défense, et l'autre au Champ-de-Mars. Tout a été préparé à la Zone Action Climat (ZAC), qui siégait pendant la COP au 104 dans le 19e arrondissement. Des milliers de personnes ont assisté aux AG (comme sur cette photo), aux ateliers, etc.

  3. Toute la semaine précédant l'opération « Lignes rouges », des formations se sont tenues à la ZAC. Vendredi matin, par exemple, plus de 200 personnes étaient présentes. Au menu : informations légales, informations médicales aussi, notamment en cas d'utilisation par la police de gaz lacrymogènes, mais aussi préparation à l'événement en question sous la thématique du commando. En effet, toutes ces formations ont eu lieu alors que le rassemblement n'était pas autorisé.

  4. Un tour de chauffe avait eu lieu dès vendredi au sein même du Sommet sur le climat au Bourget. Une « ligne rouge » avait été déployée dans l'allée centrale.

  5. La préfecture a fini par autoriser le rassemblement vendredi vers 18 heures… Ce qui n'a pas empêché la forte mobilisation du lendemain. Dès 11 h 30, soit une demi-heure avant le début du déploiement des fameuses « lignes rouges », l'avenue était déjà bien remplie. La police, nombreuse sur place, avait arrêté la circulation. Les riverains sortaient la tête de leurs fenêtres, tout étonnés de ce soudain silence.

  6. À midi pile samedi, une immense banderole a été déployée sur plus de 800 mètres par des milliers de personnes qui portaient toutes du rouge.

  7. La foule a fait – plus ou moins – une minute de silence en hommage aux victimes du réchauffement. Outre les « Lignes rouges », deux slogans de 100 mètres chacun ont aussi été déployés : « It’s up to us to keep it on the ground » et « climate crime stop ».

  8. Le rassemblement était très festif, avec plusieurs fanfares tout au long. 

  9. Les « Anges gardiens pour le climat » étaient bien représentés.

  10. Les énormes ballons argentés avec une ligne rouge ont été fabriqués pendant les deux semaines de la Zone action climat au 104.

  11. Les cyclistes de Vélorution ont fait un passage applaudi entre les deux longues lignes rouges.

  12. De nombreux groupes affinitaires étaient représentés.

  13. Des représentants des peuples indigènes ont rejoint l'avenue de la Grande-Armée après une autre action dans Paris. « Ici, à la COP21, ils proposent de fausses solutions pour la crise climatique », selon Kandi Mossett (Mandan, Hidatsa, Arikara, North Dakota).

  14. Le rassemblement avenue de la Grande-Armée s'est dispersé sans heurts à partir de 13 h 30. La plupart des participants se sont ensuite dirigés vers le Champ-de-Mars, où se trouvait un autre rassemblement.

  15. À l'arrivée au Champ-de-Mars, les entrées étaient filtrées, avec fouille des sacs et autres cabats.

  16. Au Champ-de-Mars, entre 15 et 20 000 personnes ont été décomptées par les organisateurs. Des concerts et des prises de parole ont eu lieu.

  17. Les participants aux « lignes rouges » ont rejoint le Champ-de-Mars par la place du Trocadéro, déployant à nouveau une ligne rouge.

  18. Les ballons argentés des artistes de la Zac dessinent une ligne rouge sous la Tour Eiffel.

     

     

    Source : https://www.mediapart.fr/portfolios

     

     

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Présentation

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DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

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          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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