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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 18:03

 

Source : https://blogs.mediapart.fr

 

 

 

MEDEF : une mesure révolutionnaire contre le chômage

 

 

 
 
Pour lutter contre le chômage, le patronat demande l'extension du bénévolat à tous les emplois utiles à la société.

 

Joies de la pauvreté créative ( Joies de la pauvreté créative ("les cinq étages du monde parisien") © Bertall (1845)

 

Il ne sera pas dit que le MEDEF reste les bras croisés face à la catastrophe économique et sociale que représente le chômage de masse dans notre pays. Dans une lettre ouverte au premier ministre et publiée hier dans un hebdomadaire dominical, le patronat se mobilise en demandant au gouvernement des mesures radicales visant à supprimer définitivement la charge que représente, pour les entreprises, la rémunération, même faible, des emplois productifs et utiles à la société.

Cette proposition, présentée par le patron des patrons comme "révolutionnaire", se fonde sur un constat simple. « Il y a aujourd'hui, observe Pierre Gataz, une part encore trop importante des salariés qui réalisent des tâches qui par leur caractère productif, créatif ou social n'ont pas basculé dans la modernité de l'emploi idiot et inutile. Ce différentiel qualitatif constitue une inégalité entre les employés. C'est une question de bon sens : on ne peut pas avoir en même temps la satisfaction d'effectuer un boulot pas trop stupide, voire éprouver du plaisir au travail et en plus vouloir être payé. Il est logique que le plaisir soit de l'ordre de la dépense et non du gain financiers. »

Ainsi, tous les emplois de production ou à caractère sociaux ne devraient plus être rémunérés par les entreprises. Le MEDEF remarque par ailleurs que la tendance positive au travail gratuit s'intensifie dans l'ensemble des professions artistiques et intellectuelles. Le recours au bénévolat devra être généralisé, voire inscrit dans la loi. Ouvriers, infirmiers, agriculteurs, journalistes, professeurs, écrivains, artistes (y compris de cirque), éducateurs, aides à domicile, réparateurs : autant de métiers pour lesquels la joie éprouvée au travail compenserait le train de vie modeste que pourrait facilement leur assurer de maigres allocations versées par l’État. On sait combien Pierre Gataz, sous la douche et l’œil qui frise, aime à entonner ce refrain : « la bohème, la bohème, ça veut dire on est heureux... ».

Dans cette perspective, et pour remotiver ceux qui se lancent courageusement dans des carrières idiotes, seuls seraient rémunérés les emplois d'audit, de contrôle, de gestion des ressources humaines ou les tâches administratives dont l'intérêt pour le travailleur comme pour la société est absolument nul. Libérer les entreprises des salaires versés aux emplois productifs permettrait la création de milliers de contrôleurs des travaux finis, de livreurs de pizza nocturne, de gardiens devant la supérette, de vendeurs de temps de cerveau disponible et de producteurs de rapports en dix exemplaires, tout en préservant les dividendes des actionnaires.

La ministre du travail semble accueillir favorablement cette proposition originale et déjà des discussions sont en cours pour mettre en place deux nouveaux contrats destinés aux jeunes, diplômés ou non, qui devront s'engager et choisir entre « un boulot de bolos pour un salaire de trimard» et « un boulot swag pour peau d'zob ». Le ministère du travail espère ainsi faire baisser enfin la courbe du chômage avant la grande primaire de toutes les gauches prévue pour les calendes grecques, que le candidat Hollande a déjà largement remportée.

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr

 

 

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 17:23

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Sur Facebook, les réfugiés syriens dénoncent les agressions de Cologne

 

 

 

Les violences de la nuit du réveillon ont fait réagir les Syriens fraîchement arrivés en Allemagne, fustigeant à coups de hashtag ces comportements qui jettent le discrédit sur leur communauté. Beaucoup redoutent l’amalgame et le rejet, certains imaginent un complot de l’extrême droite ou d’Assad.

 

(De Berlin) Dimanche 10 janvier, la police de Cologne a indiqué en fin d’après-midi qu’elle avait enregistré plus de 516 plaintes liées aux incidents qui ont eu lieu lors de la nuit du réveillon. Environ 40% des plaintes visent des infractions d’ordre sexuel.

En réaction à ces violences de masse dans diverses villes allemandes, la chancelière Angela Merkel a plaidé, samedi 9 janvier, pour un durcissement des règles d’expulsion des demandeurs d’asile et du droit pénal en matière sexuelle.

La police a ajouté ce week-end que les suspects étaient « majoritairement des personnes originaires d’Afrique du Nord », des « demandeurs d’asile ou des personnes, qui se trouvent en Allemagne en situation illégale ». Un groupe de personnes assez vague, mais dont la définition laisse croire à certains qu’il s’agirait de migrants majoritairement syriens arrivés cette année, malgré l’absence de preuves concrètes.

Soupçon médiatique infondé

Comme après les attentats de novembre, j’ai contacté Monis Bukhari, le modérateur du groupe Facebook La Maison syrienne en Allemagne, pour connaître le ressenti des réfugiés syriens face aux violences qui ont eu lieu.

Au téléphone, Monis Bukhari me raconte d’abord que les réfugiés syriens se sont rendu compte des incidents du Nouvel An en même temps que tout le monde lorsqu’ils ont lu ou vu les informations dans les médias arabes ou grâce à la version arabe de la Deutsche Welle :

« Les Syriens ont eu très peur et ils sont encore choqués car la majorité des médias ont mentionné les migrants et les Syriens dans les premières informations. Les Syriens eux-mêmes ont commencé à croire que des Syriens étaient impliqués alors que la police n’avait rien dit dans ce sens. Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a toujours pas de preuve. »

Jeudi 7 janvier, Die Welt titrait « la majorité étaient des demandeurs d’asile fraîchement arrivés » et rapportait les propos des policiers qui disaient avoir contrôlé en majorité des Syriens.

Ni une, ni deux, certains twittos français ont fait le lien entre « contrôle d’identité » et culpabilité de viols à Cologne, y compris des journalistes (bon, rien de très étonnant de la part de Valeurs actuelles).

Un complot de Pegida ou d’Assad ?

Comme dans la foulée des attentats du 13 Novembre, avec l’affaire du passeport syrien indestructible, ces premières informations ont semé la confusion et participé à l’élaboration de théories complotistes. Monis Bukhari ajoute  :

« Cette nuit-là, à cause du passeport syrien qui avait été retrouvé, beaucoup ont pensé qu’il s’agissait d’un complot pour faire du mal aux Syriens. Aujourd’hui, c’est pareil. Les Syriens se demandent si [le mouvement allemand d’extrême droite, ndlr] Pegida ou le régime de Bachar el-Assad ne sont pas derrière tout ça. »

Les soupçons sur le régime syrien sont dus au fait, selon lui, que « l’agence russe RT a été la première à sortir cette information en disant que 1 000 migrants étaient à l’origine de ces crimes ». Effectivement, la chaîne russe n’a pas hésité à faire le raccourci entre les 1 000 personnes alcoolisées qui jetaient dangereusement des pétards devant la gare de Cologne et les suspects de type arabe ou nord-africain qui ont commis des agressions, tels qu’ils sont cités dans les communiqués de la police.

Les Syriens accusent les Maghrébins

Parmi les nombreux commentaires postés sur le groupe Facebook, beaucoup nient que des Syriens aient pu participer à ces violences. Le modérateur rapporte les témoignages de compatriotes présents ce soir-là devant la cathédrale de Cologne et qui accusent les Arabes originaires du Maghreb :

« Sur le groupe Facebook, des Syriens qui étaient à Cologne ce soir-là racontent qu’ils ont vu des gens du Nord-Ouest de l’Afrique boire de l’alcool, commettre des vols et entourer les femmes pour les agresser. Le problème c’est que nous les Syriens, on ne sait pas faire la différence entre un Marocain ou un Tunisien. Mais certains ont reconnu les gangs qui ont fait ça. »

 

Capture d'écran du groupe La Maison syrienne en Allemagne

Capture d’écran du groupe La Maison syrienne en Allemagne - Facebook

 

Dimanche 10 janvier, la police de Cologne a indiqué qu’elle avait arrêté un homme de 19 ans de nationalité marocaine, qui serait coupable du vol d’un téléphone portable appartenant à une femme de 23 ans. La veille, la police avait également arrêté un suspect marocain en possession de lettres sur lesquelles étaient maladroitement traduites des « phrases de drague » telles que « gros seins », « je veux fucker » et d’autres mots crus.

Comment dire son soutien ?

Les incidents du Nouvel An, tout comme les attentats de novembre, participent à la stigmatisation des réfugiés en Allemagne, selon Monis. Ces événements ont d’ailleurs déjà des conséquences sur la vie de certains Syriens et sur le regard que leur portent les Allemands. Il me rapporte l’histoire d’une Syrienne, qui avait l’habitude de prendre le café tous les jours avec ses voisins et qui ont cessé de la voir depuis la nouvelle année.

Sur le groupe des Syriens en Allemagne, plusieurs manifestations de soutien ont été organisées, même si l’adhésion n’est pas totale, comme l’explique Monis Bukhari :

« Certains Syriens ont décidé d’organiser des manifestations de soutien pour s’excuser auprès des Allemands, même s’ils ne sont pas convaincus que des Syriens aient pris part au chaos dans les villes allemandes. D’autres, comme moi, pensent qu’il ne faut pas s’excuser pour quelque chose que nous n’avons pas fait, mais nous devons soutenir toutes les manifestations qui dénoncent ces agressions. »

Cette mobilisation a aussi lieu sur les réseaux sociaux, où des hommes et des femmes postent des photos d’eux-mêmes tenant une pancarte dénonçant le sexisme en arabe et en allemand, via le hashtag en allemand #SyrerGegenSexismus (#LesSyriensContreLeSexisme).

 

Capture d'écran d'un post #SyrerGegenSexismus

Capture d’écran d’un post #SyrerGegenSexismus - Facebook
 

De manière plus surprenante, Monis Bukhari a décidé de détourner le hashtag #Rapefugee (#RéfugiéVioleur), utilisé par des militants d’extrême droite sur les réseaux sociaux pour désigner les « réfugiés violeurs » du réveillon :

« Je suis un Syrien réfugié en Allemagne et j’ai honte des viols. Je demande aux autorités de condamner ces violeurs à la plus grande peine #Rapefugee. »

 

I'm Syrian refugee in Germany and I'm ashamed of rape, I ask the authorities to treat those rapists for the maximum punishment

 

Il nous explique sa démarche :

« Le hashtag #Rapefugee a été lancé par l’extrême droite. Comme ça ne servait à rien que je réponde à ces personnes, qui m’auraient forcément attaqué sur Internet, j’ai décidé d’utiliser leur hashtag en publiant mon message et j’ai encouragé les Syriens à faire pareil en postant des messages en allemand et en anglais. »

Des commentaires haineux

Après la médiatisation des incidents de Cologne, de nombreuses personnes n’ont pas hésité à demander des comptes sur Facebook aux organismes qui viennent en aide aux réfugiés. Le plus souvent ces remarques sont publiées dans les commentaires.

Jointe par messagerie Facebook, la plateforme Flüchtlinge Wilkommen (Bienvenue aux réfugiés), qui met en relation des réfugiés avec des personnes prêtes à les héberger, raconte :

« Comme vous pouvez le voir, les gens parlent des événements constamment dans les commentaires, quel que soit le sujet du post. Nous supprimons les commentaires inappropriés, c’est-à-dire les contenus insultants, menaçants ou qui font l’apologie de la violence. Tout le reste est conservé mais nous ne leur répondons pas. »

Même constat chez l’ONG Flüchtlinge helfen (Aide aux réfugiés), qui reçoit également de nombreux commentaires haineux, qu’elle supprime à chaque fois. Une tâche qui prend du temps et dont elle se passerait bien :

« Nous sommes avant tout une page qui s’occupe des réfugiés et qui se concentre sur cette mission. Nous ne sommes pas une page de débat. Nous avons clairement pris position : ces incidents sont inacceptables et devront être poursuivis devant la justice. Mais il y a trop d’émotion en ce moment et nous ne voulons pas y prendre part. »

Si ces associations ont décidé de modérer en silence, la page Facebook officielle de l’Office fédéral pour la migration et les réfugiés a décidé de répondre aux commentaires à l’aide de ce message standardisé et prudent :

« Salut [...], les évènement de Cologne sont graves. L’enquête de police sur les incidents est toujours en cours – on ne sait toujours pas si des réfugiés se trouvent parmi les délinquants. La police et la ville de Cologne vont certainement prendre les mesures nécessaires, pour protéger la population. Lors de la procédure de demande d’asile, la reconnaissance en tant que réfugié est exclue si le demandeur d’asile est considéré pour des raisons graves comme un danger pour la sécurité de la République fédérale d’Allemagne ou pour la société, parce qu’il a été condamné à une peine d’emprisonnement d’au moins trois ans pour une infraction criminelle ou pour une infraction particulièrement grave. »

La vidéo pédago de youtubeuses

Ce week-end de nombreuses associations ont également décidé de partager la dernière vidéo YouTube du duo germano-syrien Deutschland für Anfänger (L’Allemagne pour les débutants). Isabella Müller-Reinhardt et Abir Alhaffar y rappellent gravement, en alternant en allemand et en arabe, que des femmes ont été agressées dans de nombreuses villes d’Allemagne la nuit du réveillon.

 
L’Allemagne pour les débutants : les agressions sexuelles de la Saint-Sylvestre à Cologne

Elles invitent les témoins de ces scènes à aider les policiers avant d’insister sur le droit des femmes en Allemagne :

« Une valeur importante en Allemagne est qu’ici les femmes ont les mêmes droits que les hommes. Les femmes mais aussi les petites filles doivent être traitées avec respect, quelle que soit leur nationalité ou leur religion. »

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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9 janvier 2016 6 09 /01 /janvier /2016 19:21

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

La vie familiale des blaireaux à Notre-Dame-des-Landes

 

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 21:43

Info reçue par mail

 

 

Depuis la zad de Notre-Dame-des-Landes - Ce que nous voulons
pour le 9 janvier

        Nous sommes un groupe d'occupant-e-s de la ZAD qui participe
aux assemblées d'organisation du 9 janvier. Ce texte a l'ambition
d'énoncer, depuis notre position dans le mouvement, quelle dynamique
on souhaite pour ce moment. Il s'agit à la fois de diffuser le
consensus d'action élaboré dans les assemblées, et de partager des
réflexions pour contribuer à se tenir ensemble ce jour là.

        Le procès du 13 janvier est une attaque sans précédent contre
les habitants et paysans résistants de la ZAD. Une attaque du même
ordre que celle de l'automne 2012, même si elle ne prend pas cette
fois ci la forme d'une intervention policière, du moins pour
l'instant. AGO-VINCI veut à tout prix acculer les habitant-e-s au
départ, en les menaçant d'expulsion sans délai, de saisie de leur bien
et de leur cheptel et en réclamant qu'ils soient condamnés à des
amendes journalières exorbitantes.

        Le 9 janvier, nous voulons arracher l'abandon des procédures
d'expulsions et d'expropriations à l'encontre des habitant-e-s dits
historiques de la ZAD. Nous voulons reprendre l'initiative et
l'offensive, face aux attaques répétées de ces derniers mois contre le
mouvement : relance des procédures contre les habitant-e-s, nouveaux
appels d'offres pour les travaux, campagne médiatique contre la ZAD...
Le 9 Janvier est donc un jour décisif. Pourtant, nous ne l'envisageons
pas comme un coup d'éclat sans lendemain mais plutôt comme le début
d'une montée en puissance afin d'arracher l'abandon du projet dans les
deux années qui viennent.

        Pour la journée du 9 janvier, l'assemblée du mouvement a
imaginé une forme spécifique qui n'a pas vocation à devenir une ligne
figée. Le mouvement pourra en utiliser d'autres, que ce soit en cas
d'attaque sur la zone ou de futures mobilisations. Ce 9 janvier,
plusieurs convois de vélos et de tracteurs convergeront des 4 points
de la région pour faire un grand banquet au pied du pont de Cheviré,
ils seront rejoints par un manif piétonne au départ de Neustrie. Si
les autorités cherchent à nous en empêcher, nous trouverons ensemble
le moyen de nous déployer sur les axes de circulation de diverses
autres manières, en divers points. Cette forme, est un pari audacieux.
L'action conjointe, ce jour là, de différents convois, avec les
paysans solidaires et les comités locaux, préfigurera  le blocage
décentralisé de la région en cas d'expulsion de la ZAD ou de démarrage
des travaux. Ce 9 janvier est organisé dans la plus grande urgence,
mais nous en ferons néanmoins une démonstration de force.

        Dans ce contexte de menace renforcées, le blocage est - avec
l'occupation - l'une des pratiques à même de dépasser les désaccords
qui traversent régulièrement le mouvement autour des formes et
objectifs des manifestations de rue. Tiraillé par ces divergences
stratégiques, celui-ci a eu trop tendance à se replier sur ce qui se
construit à l'intérieur de la  ZAD. Ce qui s'y joue est passionnant et
crucial pour l'avenir mais insuffisant pour obtenir en soit l'abandon
du projet. Ces derniers mois, la volonté de mener de nouveau des
actions unitaires à l'extérieur de la zone, facilitée par
l'acharnement de Manuel Valls contre la ZAD et ses habitants, a permis
à la lutte de reprendre progressivement du poil de la bête et de
sortir de l'attente d'une intervention. Se sont succédés un
rassemblement à Angers contre les naturalistes collabos du GECCO, un
blocage de l'usine Nobelsport de Pont de Buis avec les comités de
soutien du Finistère, un convoi « CAP sur la COP » qui a bravé l'état
d'urgence jusqu'aux portes du palais de Versailles. Alors que l’État
cherche à resserrer l'étau, il est vital d'amplifier cette dynamique.

        Nous invitons donc, ce 9 janvier, toutes celles et ceux qui
veulent renforcer cette lutte à faire preuve d'une attention
particulière aux différentes composantes du mouvement : aux
habitant-e-s concerné-es par ces procédures qui portent avec nous
cette action mais dont la plupart ne souhaitent pas que ça tourne à
l'émeute ; aux paysan-nes qui mettent leur outil de travail en jeu sur
le periph ; mais encore à toutes celles et ceux qui seront à nos côtés
ce jour là.

        Avoir une attention particulière à se tenir ensemble, dans
notre diversité, c'est par exemple ne pas chercher à déclencher un
affrontement direct avec la police, ce qui serait absolument
anti-stratégique ce jour là. Mais c'est aussi savoir faire bloc en cas
de charge pour éviter les arrestations. C'est ne pas chasser les
journalistes dont la présence est perçue comme nécessaire par nombre
d'entre nous dans ce contexte. Mais c'est aussi ne pas harceler les
personnes qui se masquent parce qu'elles ne veulent pas être prises en
photos par la police. C'est être en capacité de dialoguer tout en
gardant en tête les objectifs communs de la journée : que ce soit face
à un automobiliste exaspéré, face à un citoyen qui entreprend de
démontrer en quoi peindre un slogan sur la route serait une « action
violente », ou face à quelqu'un qui se laisserait emporter par la
colère qu'attisent les provocations policières. Le succès de cette
action repose sur notre capacité à faire qu'au fil de la journée les
diverses initiatives soient comprises et portées ensemble.

        Ce qui fait notre force c'est de nous être mis d'accord en
assemblée du mouvement sur l'objectif du 9 janvier et sur l'ambiance
que nous y voulons. Ce jour-là, ce n'est qu'en faisant preuve d'une
intelligence collective transversale aux différentes sensibilités qui
font cette lutte, que nous parviendrons à constituer une puissance à
même de faire plier le gouvernement.

Des occupant-e-s de la ZAD
_______________________________________________
 I A C A M !
Infos Anti-autoritaires en Cévennes à l'Assaut des Montagnes !

 

 

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 18:07

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Au Burkina Faso, un laboratoire en plein air contre la désertification

6 janvier 2016 / Léonor Lumineau (Reporterre)
 

 

 

Le 29 novembre, le Burkina Faso a élu un nouveau président, marquant l’espoir après vingt-sept ans de dictature. À 60 km de Ouagadougou, la capitale de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, la ferme expérimentale de Guiè développe des techniques innovantes pour stopper l’avancée du sable.

 

- Guié (Burkina Faso), reportage

Il faut d’abord quitter Ouagadougou la poussiéreuse par la route de Kongoussi. Traverser le ballet agité des motocyclettes, le marché des portes de la capitale burkinabé, là où les dinas surchargés récupèrent le voyageur au milieu des étals pour l’emmener vers la province. Puis la route bitumée file droit vers le Nord, balayée par le souffle de l’harmattan, ce vent chaud et sec venu du Sahel. Le paysage est encore relativement vert en ce mois de novembre, début de la saison sèche. Mais au fur et à mesure du trajet, les touffes végétales s’espacent, jaunissent, laissant apparaitre à certains endroits des étendues de terre zébrées de couleurs allant de l’ocre vif au gris foncé. Puis il faut emprunter une piste. Au dernier carrefour, les arbres se multiplient. La route est encadrée d’eucalyptus et d’autres essences. Ils indiquent le chemin jusqu’à la Ferme de Guiè.

Crée dans le village du même nom, l’endroit est un lieu d’expérimentation de techniques agricoles depuis 26 ans. Son but : restaurer et refertiliser les terres désertifiées des régions sahéliennes. Changement climatique, hausse de la démographie, surpâturage, agriculture extensive, le phénomène s’est aggravé durant les dernières décennies. Pour l’endiguer, la Ferme de Guiè a mis au point un concept agricole : le bocage sahélien, wégoubri, en langue mooré. Bien connu en France, le bocage est un paysage de champs et de prés enclos par des haies. Il permet de retenir l’eau et de limiter l’érosion des terres, tout en créant des corridors biologiques et une source de bois.

Un « enfant du bocage »

« On construit des haies pour lutter contre la dégradation du sol et protéger les cultures du vent. Quand il pleut, ça permet d’empêcher l’eau de la mousson d’emporter tout, de garder la bonne terre. En plus les feuilles mortes fertilisent le sol, font de l’humus », explique Mariam Sampebgo, responsable de la pépinière, devant un parterre de petites pousses plantées dans des sachets plastique d’eau réutilisés. « Nous utilisons principalement deux arbustes : le Combretum micranthum et le Cassia sieberiana. Mais pour cela, il a fallu tester plusieurs essences. Car toutes ne sont pas adaptées. Au début par exemple, nous utilisions du Jatropha curcas. Jusqu’à ce que nous constations qu’il était décimé par les termites dans les sols appauvris », explique la femme à la chevelure finement tressée.

 

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Les bâtiments administratifs de la Ferme de Guiè. Les six périmètres bocagers entourent la ferme.
 

L’histoire commence en 1989 lorsque Henri Girard, technicien agricole, et les paysans du village de Guiè posent la première pierre de cette ferme pilote. Ce Français alors âgé de 28 ans, originaire de la région bocagère de l’Avesnois, dans le Nord-Pas-de-Calais, et qui se définit lui-même comme un « enfant du bocage », a passé l’année 1987 au Burkina Faso – sac à dos sur les épaules et maigres économies en poche – à rencontrer des paysans. « Quand j’avais 12 ans, j’avais vu un reportage télévisuel sur la grande sécheresse qui frappait le Sahel en 1973 et la famine engendrée. Cela m’avait bouleversé. J’ai décidé qu’une fois adulte j’irai reverdir ce désert en formation », raconte l’homme – 54 ans aujourd’hui – que l’on retrouve plus tard dans sa maison de Ouagadougou.

Il s’était installé au village de Guiè, « plus facile que le Nord, le vrai Sahel », pour approfondir sa connaissance, et avait passé une année à observer les pratiques agricoles et la progression des zipélés, ces zones blanches gelées par la surexploitation où plus rien de pousse. « J’avais l’intuition qu’il fallait tester le bocage pour restaurer les terres. L’idée est de mettre en place un système qui crée un cadre favorable à la conservation durable du milieu », explique-t-il. La construction de la Ferme pilote fut lancée dans la foulée de la création de l’association burkinabé Zoramb Naagtaaba (AZN) par Henri Girard et les paysans de Guié, appuyée par l’ONG Terre verte côté France (établie au Burkina Faso depuis 2001). Le bocage a d’abord été testé à petite échelle pour être adapté au contexte sahélien.

Enrichir le sol et de doubler les rendements

Le premier grand périmètre bocager, celui de Tankouri, 100 hectares divisés en 23 parcelles, fut aménagé en 1998. « Il y a d’abord une haie mixte composée d’arbustes et de grillage qui entoure tout le site pour empêcher le bétail de détruire les cultures », explique Sosthène Nikiema, qui travaille pour Terre verte, en faisant visiter le bocage sous un soleil de plomb. A l’intérieur, chaque parcelle individuelle est délimitée par une haie vive, notamment composée des Combretum micranthum et Cassia sieberiana ou d’arbres comme l’eucalyptus, issus de la pépinière. Le tout est relié par des chemins. En contrebas de chaque champ, une mare récupère les eaux de pluie. Plusieurs techniques sont combinées dans le périmètre bocager. D’abord, le zaï, qui consiste à creuser un trou – pour concentrer l’eau dès les premières petites pluies – avant d’y déposer un mélange de compost et de terre, au bord duquel on sème la céréale (sorgho, mil). « Cela permet d’enrichir le sol et de doubler les rendements : on peut passer d’une production de 800 kilos de sorgho à l’hectare à 1.500-2.000 kilos. Mais, surtout, cela sécurise et stabilise le paysan, car la culture est moins sensible aux aléas », explique Seydou Kaboré, directeur adjoint de la Ferme de Guié.

 

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L’ombrière de la pépinière, où peuvent être produit entre 10.000 et 30.000 plantules chaque année par les cinq femmes travaillant ici.
 

D’autres techniques complètent le système : « Pour préserver les sols, nous introduisons la rotation culturale : un année de céréales, une année de légumineuses, une année de jachère pâturée, permise par l’installation temporaire d’une clôture électrique à l’énergie solaire », complète Sosthène Nikiema. « Le concept mis au point est une compilation de mes connaissances du bocage en France et des savoirs-faire apportés par les paysans locaux. Par exemple, l’utilisation des haies n’étaient pas connue au Burkina Faso, même si on retrouve des bocages au Togo ou au Cameroun. Par contre, le zaï est une technique locale qui vient de la province du Yatenga, dans le nord-ouest du pays », explique Henri Girard.

 

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Henri Girard, président de Terre verte et directeur et cofondateur de la Ferme de Guiè.
 

Mais les innovations agricoles éprouvées à la Ferme de Guié depuis 25 ans parviennent-elle à se diffuser ? « C’est dur de convaincre les paysans. Comment changer la façon de faire de quelqu’un qui a passé sa vie à cultiver de la même manière ? L’habitude est de choisir la solution de facilité », regrette Seydou Kaboré. Une difficulté d’autant plus importante que le projet ne bénéficie pas du soutien de l’Etat burkinabé ou d’institutions internationales. « Mais sur le terrain, les mentalités évoluent petit à petit : le zaï a par exemple été bien adopté dans la région », souligne Sosthène Niekema : « Quand les paysans voient que ça marche mieux dans le bocage que chez eux, ils y croient et veulent à leur tour tester les nouvelles techniques. »

 

Une parcelle où le sorgho vient d'être récolté, dans le bocage sahélien de Tankouri. Chacun des 23 champs est délimité par une haie, qui protège les cultures du vent, les sols de l'érosion, et dont les feuilles qui tombent au sol permettent la création d'humus.

Dès ses débuts, la Ferme de Guiè a mis en place un centre de formation des aménageurs ruraux (CFAR) pour « enseigner les techniques du bocage sahélien aux jeunes burkinabé afin qu’ils contribuent à les diffuser tout en donnant à ces derniers un chance d’étudier, puisque la formation est prise en charge par la Ferme », explique Salfo Soré, surveillant général du centre, dans la fraîcheur de son bureau, devant un tableau noir griffonné à la craie.

 

« Faire des pôles d’excellence »

« Nous recevons aussi des demandes de groupements de paysans qui veulent notre soutien pour aménager un périmètre bocager. Chaque site est une copropriété informelle organisée autour d’un groupement foncier formé par les bénéficiaires », dit Seydou Kaboré. Pour un périmètre bocager de 100 hectares, le budget n’est pas négligeable : environ 40 millions de francs CFA (autour de 61.000 euros), financé à 95 % par Terre verte grâce à ses donateurs (associations, fondations, particuliers). Le reste, l’achat des arbres et l’entretien du site, est à la charge des paysans. « Les partenaires butent assez vite sur le coût, reconnait Henri Girard, aujourd’hui président de Terre verte et directeur de la Ferme de Guiè, mais si vous voulez résoudre durablement le problème de la désertification, il faut mettre les moyens. » La ferme pilote fournit l’appui d’une équipe d’animateurs qui forment et suivent les paysans dans l’exploitation de leurs terres...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 17:42

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Alternatives de proximité

Au Café des pratiques, on fait bien plus que boire un verre, on réinvente le bar de quartier

par

 

 

 

À Besançon, le Café des pratiques a réussi son pari : ouvrir ses portes à des gens de tous âges, de tous milieux et de toutes les cultures. Et pas seulement autour d’un verre assis en terrasse : du cours d’informatique à la réparation d’objets, en passant par des ateliers de cuisine ou de loisirs créatifs pour enfants, chacun peut y apprendre ou y enseigner des savoir-faire très variés, en toute convivialité. Une monnaie locale y est même acceptée. Reportage réalisé en partenariat avec le magazine Lutopik.

Avec sa large vitrine où s’affiche le menu, rien, de prime abord, ne différencie ce café d’un autre qui proposerait une restauration le midi. Mais une fois la porte poussée, la décoration évoque plus un atelier d’artistes qu’un troquet. Des poteries sur les étagères, des peintures qui sèchent, pendues à des fils, une sorte de grand métier à tisser et un mobilier disparate accueillent ceux qui franchissent la porte du Café des pratiques, ouvert depuis maintenant cinq ans à Besançon, en Franche-Comté.

Ce jour-là, quelques personnes âgées ont apporté leur ordinateur portable pour un cours d’informatique. Elles papotent autour d’une table, tandis qu’une petite dizaine d’enfants en tablier fabriquent un bonhomme en gazon dans une autre partie de la grande salle. Dans la pièce d’à côté, des gros matelas amortissent les chutes des mômes qui se jettent joyeusement dessus, au milieu de jouets en libre service.

 

700 ateliers par an

À l’initiative de ce lieu, Élisabeth et Maki, deux jeunes femmes ayant en commun des enfants en bas âge. La première est plasticienne de formation et férue d’éducation populaire. La seconde, qui arrive du Japon, où elle enseignait le français, est mère au foyer créative (elle fabrique des vêtements pour ses enfants, des bijoux, des gâteaux, etc.) et un peu isolée. Alors quand Élisabeth lui suggère de créer un café convivial, Maki accepte rapidement. Ensemble, elles conçoivent un lieu destiné à tous, quels que soient l’âge, le milieu et la culture, et où le « faire » est valorisé.

 

 

Jardinage, bricolage, artisanat, informatique, cours de langue, lectures publiques, musique, etc., le lieu propose une quinzaine d’ateliers par semaine (plus de 700 par an), et sert des repas faits maison tous les midis. Le rapport entre ces activités ? Elles permettent à chacun d’« exercer ses puissances, selon le concept de Gilles Deleuze », et s’inscrivent dans une culture qui a « d’abord une fonction d’émancipation et d’interrogation critique sur la représentation du monde », rappellent les créatrices du Café des pratiques sur le site Internet.

 

Une monnaie locale et un « Caférépartout »

Les animations sont encadrées par des professionnels ou des bénévoles, et sont le plus souvent gratuites. Sinon, leur prix est compris entre un et cinq euros. Les intervenants bénévoles peuvent être payés en « pratiques », la monnaie locale. Grâce à un taux de change avantageux, elle permet de fidéliser la clientèle et d’offrir des avantages à ceux qui disposent de peu de moyens.

Parmi les ateliers récurrents, il y a par exemple le « Caférépartout ». Une fois par mois, et gratuitement, chacun peut apporter ses objets cassés et, avec une équipe de bricoleurs bénévoles, tenter de redonner vie à l’objet au lieu d’en racheter un neuf. « Aujourd’hui, les objets sont partout et peu chers. On ne prête plus attention à la matière, aux savoir-faire. On voulait valoriser ces pratiques artisanales et artistiques », explique Élisabeth.

 

Une envie partagée par Maki, même si ses motivations sont différentes. « Je ne suis pas une militante. Mais j’aime découvrir et faire découvrir. Au Japon, on voit les gens faire, travailler. Ici, ce n’est pas aussi évident, les ateliers sont fermés, les cuisiniers cachés en cuisine. » Une première réunion d’information, en juin 2010, permet de mobiliser une dizaine de bénévoles et de récolter quelques dons. L’association est créée dans la foulée. Aujourd’hui, entre trente et quarante bénévoles s’investissent régulièrement dans le Café.

 

« Voir du monde, être entouré d’amis et d’enfants »

Au Café des pratiques, on croise des mamies et des papys, des parents et des enfants, des gens du quartier ou parfois de beaucoup plus loin. Pour Jean, un retraité du quartier et habitué de l’atelier informatique du jeudi matin, ce moment est l’occasion de se perfectionner sur l’ordinateur, mais, surtout, de « voir du monde, d’être entouré d’amis et d’enfants ». À côté, deux mamans dont les enfants jouent sur les coussins discutent autour d’un café, tandis qu’un père et sa fille ont déballé un jeu de société.

À midi, Neelo dresse les tables pour le déjeuner. La jeune femme est en contrat aidé au Café depuis presque deux ans. En plus de faire l’accueil et le service, Neelo, comme les autres employés, encadre des animations et s’investit dans les lieux. En retour, l’expérience qu’elle a acquise avec les enfants au Café des pratiques lui a permis de valider son CAP petite enfance.

 

 

Parmi la vingtaine de clients attablés ce midi, des travailleurs du quartier, et trois habitués du Café, militant dans des associations locales et venus manger ici pour soutenir le lieu. Le menu a été préparé par Maki, aidée de deux bénévoles, le cuisinier étant en arrêt maladie. « Nous souhaitions dès le départ un lieu ouvert à tous, mais je suis toujours surprise de voir, à ce point-là des gens, de tous horizons », indique Maki. Certains passent seulement boire un verre, d’autres pour manger, participer occasionnellement ou régulièrement aux ateliers, ou encore s’investir dans un projet personnel ou collectif.

Des projets portés par les adhérents

En offrant la possibilité de cuisiner pour des clients, le lieu permet, par exemple à ceux qui envisagent de devenir cuisiniers, d’expérimenter le métier. Il offre aussi aux sympathisants l’opportunité de proposer et d’animer des ateliers de leur choix. Ceux qui envisagent de se lancer dans l’animation, l’enseignement ou l’artisanat peuvent ainsi tester le succès de leurs idées.

Depuis cinq ans, plusieurs projets collectifs sont également nés autour des tables du Café des pratiques. Des adhérents ont ainsi créé et font vivre un jardin partagé deux rues plus loin. L’idée d’un habitat participatif dans la capitale comtoise a également germé. Le terrain a été trouvé et le permis de construire sera bientôt déposé. Un ouvrage a aussi été édité autour des balades urbaines organisées dans le quartier, et un livre sonore est en cours de réalisation en partenariat avec l’Institut médico-éducatif (IME). Damien, qui a été recruté récemment, travaille également sur l’idée d’une « bricocyclerie », une ressourcerie dédiée au bricolage et aux loisirs créatifs.

Comme quatre autres salariés du Café des pratiques, Damien est en contrat aidé. Il y a également une personne en CDI et une autre en service civique. Car, malgré le succès du Café, Élisabeth souligne les difficultés économiques de la structure. « Après cinq ans d’activité, nous nous rendons compte qu’il est impossible de salarier normalement les employés. » Les aides à l’emploi et les subventions représentent quasiment 50 % du budget du Café (environ 42 000 € sur 100 000 € pour l’année 2014). Celles-ci sont variées : la région, le département, la ville, mais aussi la Caf, financent le Café des pratiques depuis le début de l’année 2015, au titre (pléonastique) d’« espace de vie sociale ». « Nous avons démarré avec quelques grosses subventions et, aujourd’hui, nous essayons d’en trouver des pérennes », explique Élisabeth.

Sonia (Lutopik)

 

Cet article a été réalisé en partenariat avec le magazine Lutopik, dans le cadre du projet Médias de proximité, soutenu par le ministère de la Culture. Lutopik est en vente dans les librairies (la liste des points de vente) et sur abonnement.

 

Pour en savoir plus sur le Café des pratiques :
*- Le site Internet ;
*- Leur adresse mail : cafedespratiques@gmail.com.

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 17:08

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Cultures de combat

Syriens, Afghans, Congolais... Portraits d’artistes en résistance qui bataillent pour la liberté d’expression

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Ils sont artistes, mais leur pays est en guerre, sous le joug d’une dictature ou en proie à une corruption massive. Ils continuent pourtant à s’exprimer, parfois en exil. Comment résistent-ils ? Comment font-ils vivre la liberté d’expression et de création, malgré les menaces physiques, les pressions politiques, l’absence de moyens ou même l’interdiction de la musique. Réponses avec une chanteuse syrienne, des comédiens afghans, un marionnettiste burkinabé et un metteur en scène congolais. Tous bataillent pour faire se rencontrer artistes et public, tous ont fait de leur création une résistance.

Dans certains pays, s’exprimer sur scène est un défi. Les lieux dont ont besoin les musiciens et les comédiens pour rencontrer le public y sont fragilisés, voire inexistants, pour des raisons économiques ou de sécurité. En Syrie, le conflit armé et la présence de Daech – qui interdit toute pratique musicale – rendent pratiquement impossible la vie culturelle publique. La jeune chanteuse Waed Bouhassoun en témoigne. Elle réside en France et se rend régulièrement dans sa région, au sud de Damas. Les soirées autour de la musique et de la poésie, encore nombreuses, partout sur le territoire, avant 2012, y perdurent avec peine. La destruction de la vieille ville d’Alep empêche la tenue de concerts et de cérémonies musicales des confréries soufies. Les musiciens qui sont restés ne peuvent plus travailler.

 

Sous la menace d’attentats

Pourtant, la population syrienne continue à célébrer les rites de mariages et de funérailles. « Et quelques personnes courageuses arrivent à organiser des rencontres au milieu de l’après-midi, raconte Waed Bouhassoun, mais il y a beaucoup d’angoisse et d’inquiétude car circuler est devenu très dangereux. » Cette étoile montante de la musique arabe, venue en France avant le conflit pour étudier, poursuit désormais ses recherches en ethnomusicologie (à l’université Paris X-Nanterre) ainsi que ses activités de chanteuse et de joueuse de oud (le luth arabe). Waed Bouhassoun se produit dans des festivals européens et de pays arabes, notamment aux côtés du grand musicien Jordi Savall.

En République islamique d’Afghanistan, si la guerre se déroule principalement dans les montagnes, le terreau n’est pas non plus propice à la création, en particulier pour les arts du spectacle. Le théâtre afghan a certes connu un âge d’or dans les années 1970, mais il a été laminé par le règne des talibans (1993-2001), lesquels condamnent eux aussi toute forme d’art. Pour l’aider à renaître, de jeunes hommes et femmes ont fondé le Théâtre Aftaab en 2005. Ils ont réussi à travailler cinq années durant à Kaboul, avec le soutien du centre culturel français [1] et le parrainage du fameux Théâtre du Soleil, compagnie d’Ariane Mnouchkine. Ils affrontent de multiples pressions et intimidations, allant jusqu’à l’agression physique, de la part d’inconnus mais aussi de leur entourage. Nombre d’Afghans considèrent encore l’art dramatique comme un péché.

« S’exporter » pour vivre de son métier

Les treize membres de la compagnie, qui comprend deux femmes, venus se former en France, ont décidé de ne pas repartir, au moment de la vague d’attentats qui frappe Kaboul en 2010. « Nous avons choisi de construire une vie stable, ici, tout en retournant travailler là-bas, » explique Omid Rawendah, rencontré à la Cartoucherie de Vincennes dans les locaux du « Soleil ». « Nous nous sommes rebaptisés “Le Théâtre Aftaab en voyage”, car notre vocation reste de faire vivre une “maison de théâtre” à Kaboul et de transmettre ce que nous avons appris. » Le risque de subir une attaque terroriste ciblée les en a dissuadés. Un attentat-suicide a eu lieu dans la salle de spectacle de l’institut français, pendant une représentation, en décembre 2014. Hormis le danger, l’absence de financements reste un sérieux obstacle à leur retour.

Car l’argent est bien le nerf de l’art. Dans un pays comme le Congo, vivre de son métier est également une utopie pour un acteur : il n’y a tout simplement pas d’argent. À moins de tenter de passer par le réseau des instituts français fréquentés par l’élite, marche-pied pour « s’exporter » vers la France. Ce qui signifie aussi renoncer à jouer devant ses compatriotes. Une logique présente dans d’autres pays d’Afrique francophone. « L’art est inexistant, il y a une absence totale de soutien de la part de l’institution », affirme Dieudonné Niangouna, homme de théâtre congolais, qui nous a accordé une interview au Tarmac, lieu parisien qui programme régulièrement ses pièces. Lui ne s’est pas contenté de sa réussite personnelle en France, où il publie des textes [2], joue et met en scène des spectacles, y compris au prestigieux Festival d’Avignon (où il était artiste associé en 2013). « L’art, on ne le fait pas pour soi, mais pour les autres, déclare-t-il. Revenir au pays, c’est donner de l’énergie. Et pour croire à ce que l’on fait, on n’a pas besoin de moyens. L’important est d’abord d’y aller ! »

À cheval entre la France et le Congo, cet homme déterminé bataille ferme depuis douze ans pour que vive le festival « Mantsina sur scène ». Avec des bouts de ficelle, l’équipe du festival maintient à bout de bras un espace où le public peut venir entendre de « vraies paroles » dans un pays traumatisé par la guerre civile de 1997, et où le despote Denis Sassou-N’Guesso finance des artistes pour chanter ses louanges. Cette année, le festival met à l’honneur l’écrivain Sony Labou Tansi, grand nom du théâtre congolais à son apogée au début des années 1990.

« L’activité culturelle est la meilleure arme pour combattre le mouvement djihadiste »

Au Burkina Faso, où les premières élections démocratiques viennent de se tenir après vingt-sept années de corruption, de dictature et de néocolonialisme politique, le spectacle vivant, en dehors de la musique, est aussi un gagne-pain incertain. Les artistes n’ont d’autre choix que de travailler pour des ONG qui leur passent commande de spectacles « éducatifs », sur la prévention du sida, par exemple. Le collectif Acmur (Association arts, clowns, marionnettes et musique dans nos rues), dirigé par Boniface Kagambega, a conquis un nouveau lieu pour diffuser ses propres spectacles : la rue.

Leur festival annuel [3] propose aux habitants de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et de la campagne, tous peu accoutumés à ce type d’événement, de découvrir des marionnettistes, des danseurs, des acrobates, des comédiens, venus de toute l’Afrique de l’Ouest. Lui-même marionnettiste, Boniface Kagambega a suspendu sa création personnelle pour mettre sur pied cette manifestation qui repose en grande partie sur la solidarité de festivals et de compagnies françaises. C’est la coopération « Sud-Nord », précise-t-il en inversant, avec un brin de malice, l’expression consacrée.

« Notre ambition est la démocratisation et la décentralisation de l’art et de la culture, souligne le militant artistique. Démocratiser, cela veut dire s’adresser à tous mais aussi permettre une parole libre qui peut aborder des sujets sociaux, comme la parité ou l’excision. » En ce sens, oser produire la comédie satirique Démocratie, I love you, que l’on a vue dans plusieurs festivals français l’été dernier, est un acte courageux. Trois comédiens burkinabés, habillés en gugusses bonimenteurs, décrivent par le menu comment fabriquer un « roi » selon les règles de la corruption, de l’électoralisme et dans le mépris des citoyens – au passage, l’hypocrisie des institutions mondiales n’échappe pas au vitriol. Un vrai succès. « C’est un spectacle qui fait rire avec ce qui nous fait mal », ont confié des spectateurs burkinabés. L’engagement de l’ACMUR se concrétise également par sa participation au mouvement issu de la société civile, Le Balai citoyen, qui a contribué à évincer du pouvoir Blaise Compaoré, à neutraliser le coup d’État de septembre dernier, et à la bonne tenue des élections de novembre.

Poésie et patrimoine oral

Sans nécessairement dénoncer un régime politique, les créations de ces artistes portent en eux une nécessité vitale, une force de résistance. La voix habitée par l’émotion de Waed Bouhassoun fait vibrer les mots des mystiques et des poètes arabes et délivre avec douceur un message de tolérance. Dans sa bouche, la poésie ancienne devient « de ce jour », comme lors du concert d’ouverture du Festival de l’Imaginaire, en octobre dernier à Paris. « Je crois en la religion de l’amour, où que se dirigent ses caravanes », chante-t-elle faisant siens les vers d’Ibn Arabi, poète soufi du XIIIe siècle. Elle exprime sa souffrance de voir la ville de Damas meurtrie, en reprenant le « Fou (amoureux) de Layla », poème du VIIe siècle : « Dites-lui que je l’aime toujours / Aussi loin soit-elle, jamais je ne pourrai l’oublier / C’est elle qui m’a appris comment l’aimer ».

Par-delà sa langue, la musicienne nous touche, et nous fait apercevoir la richesse culturelle des traditions de Syrie, en particulier le patrimoine oral druze, comme les chants de mariage, de plus en plus délaissés au profit de cassettes de musique de variété arabe. « Pour combattre le mouvement djihadiste, l’activité culturelle est, pour moi, la meilleure arme, confie Waed Bouhassoun. L’art en général leur fait peur, parce que cela va ouvrir les mentalités des gens. »

Artistes, guerriers contre la léthargie, le laisser-aller, l’esprit en sommeil

Qu’il joue à Limoges ou à Brazzaville, Dieudonné Niangouna est traversé par une urgence palpable : dans son théâtre, la parole et le corps sont sous haute tension. « En tant qu’artistes, nous devons être des guerriers, s’écrie-t-il. La guerre, nous la menons contre la léthargie, le laisser-aller, l’esprit en sommeil, le fait de croire que tout se vaut. Nous pouvons arracher cela de la tête des gens. Grâce notamment à l’effet miroir que le théâtre produit pour les spectateurs. Et à la clairvoyance. C’est comme desserrer les étaux du projecteur, qui laisse passer plus de lumière. L’urgence est de repousser la mort de la vie. »

Lorsque la troupe afghane joue L’Avare, en langue dari, surtitré en français, à Kaboul mais aussi à Châteauroux ou à Oullins, ou sa création collective Ce jour-là, elle exprime les préoccupations d’une jeunesse qui a grandi sur un champ de bataille et qui aspire à s’ouvrir au monde. Dans La Ronde de nuit, les Afghans donnent la réplique à des comédiens français pour parler de ce que signifie migrer et s’intégrer en France. « Nous voulons montrer que le théâtre, ce n’est pas simplement s’amuser, souligne la jeune Wazhma Tota-Kil, du Théâtre Aftaab. On peut expliquer la réalité, le monde politique, faire comprendre un message. Le théâtre peut changer les idées de quelqu’un. Je l’ai vu, c’est pour cela que je continue. C’est cela qui me donne du courage. »

« Le monde, on le déplace centimètre par centimètre »

Car ces artistes résistants ou combattants enracinent leur admirable détermination dans la foi en leur art. Dieudonné Niangouna croit aux mots. Il cite l’écrivain haïtien Dany Laferrière : « Les mots sont “les plus beaux jouets du monde”. Ce sont des matériaux de réflexion. Ils sont plus savants, plus dangereux, plus subtils que les armes. » À la question de savoir si l’art peut réellement changer les choses, Dieudonné Niangouna répond : « Personne n’a de baguette magique. Le monde, on le déplace centimètre par centimètre. »

Ces deux festivals africains, qui font la part belle à la formation professionnelle « pour remédier au vide », ont déjà transformé le présent des artistes : ce sont des chaudrons où bouillonnent ensemble les énergies créatrices et où des rencontres peuvent se faire pour aider matériellement certains spectacles à voir le jour.

La dernière édition de Rendez-vous chez nous, en février 2015, fut une véritable réussite : le festival a touché 130 000 spectateurs ! L’édition 2016 se déroulera pour la première fois sous un gouvernement démocratiquement élu, celui de Roch Marc Christian Kaboré, élu le 29 novembre dernier. « Il nous faut aider les gens à comprendre qu’ils peuvent dire “nous ne sommes pas d’accord”, explique Boniface Kagambega. Et qu’ils résistent à ceux qui tenteront de les diviser sur des questions ethniques ou religieuses. Nous sommes plusieurs à redouter cela. » Les spectateurs pourront y découvrir un spectacle de cabaret qui interrogera : « que reste-t-il de l’intégrité ? »

Dieudonné Niangouna raconte une petite histoire édifiante. Alors que la guerre civile, durant il a failli laisser sa peau, vient de s’achever, il se rend au marché. Il est interpellé brutalement par une « mama » virulente qui lui demande urgemment de retourner faire du théâtre car elle veut le revoir sur scène, là maintenant, parce que la guerre vient de finir. « Elle a pu exprimer que, pour elle, le théâtre était devenu essentiel », résume-t-il. Preuve s’il en est que le public peut réclamer à cor et à cri cet art-là, substantiel, existentiel, plus encore que politique, et porteur d’une humanité vivante.

Naly Gérard

Photo : la comédie satirique burkinabée Démocratie I Love you.

 

Infos pratiques : des artistes à suivre

- Festival « Rendez-vous chez nous » : du 6 au 21 février 2016, à Ouagadougou, à Bobo Dioulasso, à Boromo, dans six villages de la commune rurale de Komsilga, et à l’orphelinat de Loumbila. Site : http://acmur-rdvcheznous.org.

- Association Acmur France :
Machin la Hernie, texte de Sony Labou-Tansi, mise en scène de Jean-Paul Delore, joué par Dieudonné Niangouna, du 13 au 16 avril 2016, au Tarmac, Paris. Site : http://www.letarmac.fr.

 

À écouter
- L’Âme du luth, de Waed Bouhassoun, CD, Buda/Universal, 2014.
- Orient-Occident II : Hommage à la Syrie, de Jordi Savall, ensemble Hespérion XXI, avec Waed Bouhassoun, CD, Alia Vox, 2013.

À voir
- Un Soleil à Kaboul, ou plutôt deux, film documentaire de Duccio Bellugi Vannuccini, Sergio Canto Sabido, Philippe Chevallier, 75 min, DVD, Bel-Air Média-Théâtre du Soleil, 2007.

À lire
- Acteur de l’écriture, de Dieudonné Niangouna, essai, éditions Solitaires intempestifs, 2013.

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 16:31

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Le maire FN de Beaucaire comparaît pour discrimination raciale
7 janvier 2016 | Par La rédaction de Mediapart
 
 
 

Ce jeudi, à Nîmes, Julien Sanchez, maire FN de Beaucaire, est jugé pour « discrimination raciale ». Six commerçants l'accusent d'avoir pris un arrêté « islamophobe ».

Beaucaire, petite ville du Gard située au nord d'Arles, est passée au Front national en 2014 et s'est déjà fait plusieurs fois remarquer pour sa politique très droitière (lire notre article ici sur la fin des subventions pour la Maison du vivre ensemble). Le problème du bruit au centre-ville serait, selon le jeune maire, Julien Sanchez, régulièrement dénoncé par les habitants. En juin dernier, il prend alors deux arrêtés interdisant l'ouverture des commerces entre 23 heures et 6 heures du matin dans certaines rues du centre-ville et des abords de la Moulinelle, du 19 juin au 31 octobre. Il assure que la décision ne visait pas une communauté particulière, mais les commerçants de toute la zone dans leur ensemble. 

Très rapidement, six commerçants portent plainte contre l'élu FN pour discrimination raciale. Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), se porte partie civile. « Il sera forcé de constater que ces arrêtés municipaux visent substantiellement les commerçants d'origine maghrébine, appartenant ou supposés appartenir à la confession musulmane », expliquent les six plaignants. Selon Midi Libre, ces textes interdisent notamment l'activité « des épiceries, primeurs et commerces de distribution de 23 h à 8 h ». « Cette interdiction est arrivée au moment où nous avons le plus de clients – pendant le ramadan et en été », a expliqué, à Beaucaire, sous couvert d'anonymat, l'un des plaignants au journal régional.

L'affaire est jugée à Nîmes jeudi 7 janvier.

 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

                                                                                        ******************

 

 

Source : http://actualites.nouvelobs.com

 

 

Le maire FN de Beaucaire devant la justice pour discrimination

Six commerçants d'origine maghrébine et de confession musulmane s'estiment discriminés par deux arrêtés municipaux qui les contraignent à fermer à 23 heures.

 

 

Julien Sanchez, maire FN de Beaucaire PASCAL GUYOT / AFPJulien Sanchez, maire FN de Beaucaire PASCAL GUYOT / AFP
 
 

"Ils veulent me juger pour islamophobie le jour de la commémoration des attentats de 'Charlie Hebdo', c’est quand même fort !" Au bout du fil, Julien Sanchez, le jeune maire FN de Beaucaire, s'autorise un rapprochement douteux. L’édile est poursuivi par six commerçants de sa ville pour discrimination. Le tribunal correctionnel de Nîmes doit rendre son verdict le 7 janvier.

En cause, deux arrêtés municipaux pris par Julien Sanchez en juin dernier à l'encontre de plusieurs commerces (pizzeria, snack, épicerie ou kebab), la plupart installés dans la rue Nationale, jadis grande rue animée de la ville, contraints de fermer leurs portes après 23 heures, jusqu’à 5 heures du matin. Les deux textes visaient également la vente d'alcool et le stationnement en réunion. 

Raison invoquée : les "nuisances" causées par la clientèle de ces établissements. Le maire justifie :

Ça dérange énormément les habitants, j’ai eu beaucoup de remontées. Des gens m’ont dit : 'Si ça continue, on va finir par leur tirer dessus'."

L’élu, qui jure n’agir qu’au nom de la tranquillité de ses administrés, ajoute que des personnes étaient en état d’ébriété, fumaient et hurlaient devant les commerces.

Le premier jour du ramadan 

Jusque-là rien de très original... Sauf que la totalité des commerces visés sont tenus par des Beaucairois d’origine maghrébine et de confession musulmane. Et qu'avant de légiférer, la mairie n'a jamais tenté d'ouvrir le dialogue. A cela s’ajoute le fait que les commerces concernés ne vendent pas d’alcool. Laure Cordelet, habitante de la ville, qui a lancé le "rassemblement citoyen de Beaucaire" en réaction à l’élection du maire frontiste, regrette :  

Il y a une volonté de faire passer toutes les nuisances sur leur dos."

Enfin, les arrêtés sont entrés en application le premier jour du ramadan. L'avocate des commerçants, Me Khadija Aouida, pointe le risque financier engendré :

A cette période de l’année, ces commerçants réalisent une bonne partie de leur recette le soir, tard."

Le snack l'Horizon, rue nationale, concerné par l'arrêté

 

"Je ne le savais pas, je ne cale pas mon calendrier sur celui de la mosquée !" rétorque Sanchez, qui ne craint pas le départ de ces commerces, voire qui l’encourage :

Ils n’ont qu’à prendre des commerces là où les terrasses sont autorisées."

Lors des élections municipales, le candidat FN avait fait de la fermeture de ces commerces un thème de campagne, comme le relate ce reportage de Rue89.

"Une politique raciste" 

Le 29 juin, le préfet du Gard a dû intervenir. Dans un courrier adressé au maire, il souligne le caractère "illégal" et "disproportionné" des arrêtés. "Le préfet nous a juste demandé d’être plus précis", balaye le maire.

Julien Sanchez abroge alors les arrêtés et les remplace par deux autres, le 19 août, ce qui rend la procédure devant le tribunal administratif caduque. Une première décision accueillie comme une victoire par le maire frontiste. "C’était même dans le magazine municipal !" se rappelle Laure Cordelet.

Pour l’avocate des commerçants, le caractère discriminatoire ne fait aucun doute. "Je veux bien entendre qu’il y a des nuisances mais il faut des preuves matérielles et aucune n’a été fournie !" Elle souligne surtout :

Ont été exclus de ces arrêtés cinq établissements, qui se trouvent dans le même périmètre et qui, eux, servent de l’alcool !"

Toile de fond de ce régime d'interdits à deux vitesses : l’avocate dit avoir constaté "une radicalisation et une politique particulièrement raciste" à Beaucaire. Elle affirme avoir été consultée pour d’autres cas qui concernent des contrôles d’identité ou encore du personnel de mairie. Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM), s’est porté partie civile.

Le maire utilisera "tous les recours" 

Avant les arrêtés, plusieurs décisions municipales ont contribué à tendre la situation : la rue a été fermée pour des travaux et des bornes anti-stationnement ont été installées, compliquant les livraisons.

Julien Sanchez se dit soutenu par la population. La pétition qu’il a lancée a recueilli d’après ses dires 2.600 signatures et le score du FN dans sa ville aux élections régionales (près de 60%) est pour lui un signe supplémentaire de soutien.

Laure Cordelet s’étouffe :

La pétition a été signée majoritairement par des gens qui n’habitent pas Beaucaire."

Le maire promet de reprendre les mêmes arrêtés l’année prochaine. Et s'il est condamné, d’utiliser "tous les recours possibles, jusqu'à la Cour européenne des droits de l’homme".

Estelle Gross 

 

 

 

Source : http://actualites.nouvelobs.com

 

 

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 15:37

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Migrants: MSF met fin à ses opérations de secours en Méditerranée
6 janvier 2016 | Par La rédaction de Mediapart
 
 
 

MSF précise dans un communiqué que ses trois bateaux ont secouru au cours des huit derniers mois plus de 20 000 personnes.

L 'organisation Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, mardi 5 janvier, la fin des opérations de secours qu'elle avait mises en place l'année dernière en Méditerranée pour réduire le nombre de migrants et réfugiés qui se noient en tentant de gagner l'Europe. MSF précise dans un communiqué que ses trois bateaux ont secouru au cours des huit derniers mois plus de 20 000 personnes lors de 120 opérations de recherche et sauvetage.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins 3 771 migrants sont morts en 2015 en tentant la traversée de la Méditerranée.

« Nous restons absolument convaincus de l'importance des recherches et sauvetages pour sauver des vies. Nous sommes médecins et les recherches et sauvetages ne devraient pas être notre travail, explique Stefano Argenziano, le responsable des opérations de migration de MSF. Nous espérons sincèrement que les ressources européennes seront suffisantes en 2016 et que nos bateaux ne seront pas requis. » L'ONG indique néanmoins qu'elle restera mobilisée dans le cas où l'Union européenne ne remplirait pas ses obligations de sauvetage en mer.

MSF appelle par ailleurs les pays européens à s'entendre sur un moyen de permettre aux demandeurs d'asile de venir en Europe de manière légale et sécurisée, ce qui leur éviterait de tomber sous la coupe des réseaux de trafiquants qui les envoient en mer sur des bateaux inadaptés et surchargés. « Ce qui mettra un terme à ces morts en Méditerranée et en mer Égée, c'est la mise en œuvre de pratiques et de politiques qui fournissent des canaux sécurisés et légaux à l'Union Européenne », souligne Brice de la Vigne, directeur des opérations de MSF.

(Reuters)

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 15:21

 

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Les opposants à l'état d'urgence s'organisent
5 janvier 2016 | Par Jérôme Hourdeaux
 
 
 

Alors que l'exécutif entretient toujours le flou autour du renouvellement de l'état d'urgence, qui doit normalement se terminer le 26 février, la fronde augmente. Plusieurs tribunaux administratifs ont déjà remis en cause des assignations à résidence ou des fermetures d'établissement. Demain doit être lancé un conseil d’urgence citoyenne, destiné à fédérer les opposants.

Face à la polémique provoquée par son virage sécuritaire, l’exécutif n’a de cesse de mettre en avant le soutien supposé des Français, rappelant qu’au lendemain du renouvellement de l’état d’urgence pour une période de trois mois, le 20 novembre, ils étaient 91 % à soutenir cette mesure. Difficile de nier que, dans la période actuelle, une bonne partie de l’opinion publique se sent rassurée par ce régime d’exception et demande des mesures encore plus drastiques.

Mais le gouvernement doit également faire face à une fronde d’opposants de plus en plus nombreux et organisés, dénonçant les dérives sécuritaires en cours depuis les attaques du 13 novembre. Mercredi 6 janvier, doit par exemple être lancé un appel à la création d’un conseil d’urgence citoyenne (voir sous l'onglet "Prolonger") par un collectif à la composition éclectique, regroupant la députée Isabelle Attard, la revue Vacarme, la fondatrice d’Anticor Séverine Tessier, l’université populaire XVIII ainsi que plusieurs universitaires et membres de la Convention pour la 6e République (C6R). Dans leur texte fondateur, les signataires appellent « tous les citoyens à se constituer en Conseil de vigilance citoyenne » visant à coordonner l’opposition, « au nom de l’État de droit nécessaire en démocratie, au projet de réforme constitutionnelle relatif à l'état d'urgence et à la déchéance de nationalité ».

 

François Hollande lors de son discours devant le Congrès © Reuters François Hollande lors de son discours devant le Congrès © Reuters

 

En dépit de la chape de plomb qui s’est abattue sur la France au lendemain des attentats de Paris, de nombreuses voix se sont déjà fait entendre pour tenter de contrer le rouleau compresseur de la communication gouvernementale. Dès le 15 décembre, une centaine d’organisations – de la FIDH à la CGT, en passant par la Mrap, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Attac, Emmaüs France ou encore l’Observatoire international des prisons (OIP) – avaient appelé à « sortir de l’état d’urgence » et lancé une pétition baptisée « Nous ne céderons pas ». « Non au projet de déchéance de la nationalité, non à une démocratie sous état d’urgence, non à une réforme constitutionnelle imposée sans débat, en exploitant l’effroi légitime suscité par les attentats », écrivent les signataires. « Nous n’acceptons pas la gouvernance de la peur, celle qui n’offre aucune sécurité mais qui assurément permet de violer nos principes les plus essentiels. »

« Dans le paquet-cadeau de la réforme constitutionnelle, qui vise à nous apprendre à vivre selon les codes de l’état d’urgence permanent, le président Hollande n’a pas oublié de glisser la déchéance de la nationalité pour les binationaux nés en France, qui se seraient rendus coupables d’actes terroristes », écrivent de leur côté, dans une tribune publiée lundi 4 janvier par Mediapart, les membres du NPA Olivier Besancenot et François Sabado. « Ce cadeau empoisonné appelle une réaction massive et unitaire de la part de toutes celles et de tous ceux qui entendent s’y opposer », poursuivent-ils.

L’opposition à la réforme constitutionnelle et à l’application de l’état d’urgence ne se limite pas aux traditionnels défenseurs des libertés publiques. Le 29 décembre dernier, Mediapart a publié une tribune signée par une dizaine de juges administratifs, ceux-là même qui sont chargés de contrôler l’application des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence. « Imperceptiblement, l’équilibre entre ordre public et libertés publiques se déplace », écrivaient les magistrats sous couvert d’anonymat en raison de leur devoir de réserve. « Et nous nous retrouvons, juges administratifs, dotés d’une responsabilité accrue sans avoir véritablement les moyens de l’assumer. C’est pourquoi il nous paraît extrêmement dangereux de constitutionnaliser hâtivement l’état d’urgence, sans avoir préalablement tiré pleinement les leçons de cette première expérience, en termes de dangers pour les libertés comme d’efficacité pour la sécurité », poursuivaient-ils.

Plusieurs collectifs de chercheurs et d’universitaires ont également dénoncé, dans divers textes, les dangers de la réforme en cours. Le 20 décembre, 11 juristes appelaient ainsi, dans Le Monde, à dire « non à l’état d’urgence permanent ». Le lendemain, un autre collectif signait, toujours dans Le Monde, une tribune dénonçant « la constitutionnalisation de la frénésie sécuritaire ». « Le gouvernement par la peur et la division montre aujourd’hui clairement ses limites », affirmaient les signataires. « Il faut rétablir les bases d’un État de droit digne de ce nom. Il est temps de répondre au terrorisme par la raison, la préservation des libertés et la construction de la paix. »

Loin d’être purement formelle, cette remise en cause des mesures déjà prises dans le cadre de l’état d’urgence commence à se faire entendre au sein même des tribunaux administratifs. Comme le rapporte Le Monde, le 30 décembre dernier, les juges de Pau ont ainsi annulé l’assignation à résidence d’un jeune boulanger au motif que la mesure n’était assortie d’aucune date de fin, pourtant requise. Or, seules quelques assignations notifiées durant l’état d’urgence comportent une date de fin. L’ordonnance du tribunal administratif de Pau pourrait faire jurisprudence et conduire à l’annulation d’une bonne partie des assignations décidées depuis le 14 novembre.

Le 17 décembre, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise avait lui aussi annulé une assignation à résidence. Mais cette fois, la décision des juges était fondée non sur une erreur de procédure mais sur une analyse des motivations. Et ils ont considéré que les « notes blanches », des documents non datés et non signés comportant des informations sur les suspects recueillies par les services de renseignement, ne suffisaient pas à justifier l’assignation à résidence. Et lundi 4 janvier, le Conseil d’État était saisi d’un recours du gouvernement contre la décision du tribunal administratif de Nice qui avait annulé la fermeture administrative d’un kebab à Cannes, justifiée par des informations selon lesquelles trois membres présumés d’une cellule terroriste auraient fréquenté régulièrement l’établissement.

Même à l’étranger, le cas de la France commence à inquiéter. Depuis que François Hollande a déclaré l’état d’urgence, « plus de 2 700 raids policiers ont été menés », écrit ainsi le New York Times dans son éditorial du lundi 4 janvier intitulé « Les libertés diminuées de la France ». « Ils ont produit très peu de choses pouvant être liées au terrorisme mais ils ont traumatisé des citoyens et laissé une dévastation dans leur sillage. La majorité de ces raids ont visé des maisons, des entreprises, des mosquées et des salles de prière musulmanes. »

Au-delà de la question de la réforme prévoyant d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, qui doit être examinée par l’Assemblée à partir du 3 février, se pose également la question du maintien de ce régime d’exception.

L’état d’urgence a en effet été décrété pour la métropole le 14 novembre, au lendemain des attaques de Paris, lors d’un conseil extraordinaire des ministres, avant d’être étendu aux territoires d’outre-mer le 18 novembre. Et, le 20 novembre, les parlementaires l’ont prolongé pour une durée de trois mois. Il est donc censé prendre fin le 26 février prochain à minuit.

Selon un bilan communiqué par le ministère de l’intérieur le 29 décembre, depuis le 14 novembre, 2 977 perquisitions administratives ont été menées, et 391 assignations à résidence prononcées. Ces opérations ont débouché sur l’ouverture de 524 procédures judiciaires. 199 concernaient des infractions à la législation sur les armes et 181 à celle sur les stupéfiants. 127 suspects ont été envoyés devant un tribunal et les tribunaux correctionnels ont prononcé 62 condamnations. 53 personnes ont été emprisonnées, soit en détention provisoire, soit en exécution de peine. Environ 300 dossiers font encore l’objet d’enquêtes, dont deux menées par le pôle antiterroriste du parquet de Paris.

 

Place de la République, à Paris, le 15 novembre © Reuters Place de la République, à Paris, le 15 novembre © Reuters

 

Or le gouvernement va devoir, d’ici le 26 février, prendre des décisions délicates. En effet, les mesures administratives prises dans le cadre de l’état d’urgence doivent normalement cesser avec lui. Par exemple, les 391 assignés à résidence seront, le 26 février à minuit, à nouveau libres de se déplacer. Même si l’état d’urgence est prolongé, les assignations devront être renouvelées, comme l’a rappelé le Conseil constitutionnel dans sa décision du 22 décembre dernier validant deux assignations à résidence de militants écologistes durant la COP21 : « Si le législateur prolonge l’état d’urgence par une nouvelle loi, les mesures d’assignation à résidence prises antérieurement ne peuvent être prolongées sans être renouvelées. »

Lundi 4 janvier, Libération a annoncé que l’exécutif avait finalement décidé de ne pas le renouveler encore une fois. La France sortirait donc de l’état d’urgence à la date prévue par la loi du 20 novembre dernier. À moins que l’Élysée ou Matignon ne préparent, comme ce fut le cas pour la déchéance de nationalité, un nouveau revirement. La levée de l’état d’urgence ne faisait par exemple pas partie des vœux adressés aux Français par François Hollande pour 2016. « Mon premier devoir, c’est de vous protéger », a au contraire affirmé le président de la République. « Je vous dois la vérité, nous n’en avons pas terminé avec le terrorisme. La menace est toujours là. Nous déjouons régulièrement des attentats », avertissait même le chef de l’État. Le 1er décembre dernier, son premier ministre avait déjà évoqué cette hypothèse. « Il ne faut pas écarter cette possibilité bien évidemment, en fonction de la menace. Et il faudra agir avec beaucoup de responsabilité », avait déclaré Manuel Valls sur Europe 1.

Le renouvellement de l’état d’urgence avait été envisagé dès le jeudi 26 novembre par Bernard Cazeneuve sur le plateau de l’émission Des paroles et des actes de France 2. « Si dans trois mois les informations dont nous disposons sont telles qu’aujourd’hui, nous réunirons le Parlement comme nous l’avons fait pour prolonger l’état d’urgence », avait affirmé le ministre de l’intérieur. « Ces mesures sont nécessaires, il sera peut-être nécessaire de les proroger, mais elles doivent être mises en œuvre dans le respect scrupuleux d’un certain nombre de principes et dans le respect des droits de ceux auxquels ces mesures s’appliquent », avait-il précisé.

Une solution serait de « juridiciariser » ces dossiers, c’est-à-dire de transformer les enquêtes administratives en enquêtes judiciaires. Mais il n’est pas sûr que le juge judiciaire se montre aussi arrangeant que le juge administratif. C’est notamment pour cette raison que le gouvernement avait imaginé, dans la première mouture de son projet de réforme constitutionnelle, une « sortie progressive » de l’état d’urgence, mais cette porte de sortie a été la seule partie du projet de réforme constitutionnelle retoquée par le conseil d’État lors de son examen du projet de loi.

D’un autre côté, une nouvelle prolongation de l’état d’urgence alimenterait encore le feu des critiques qui, de plus en plus nombreuses, dénoncent la dérive sécuritaire et antidémocratique du gouvernement. Alors que la gauche est déchirée par le débat sur la déchéance de nationalité et que le débat sur la réforme constitutionnelle s’annonce particulièrement délicat, « à l’Élysée, on ne veut pas prêter le flanc aux critiques d’un "état d’urgence permanent" », explique Libération. « L’idée serait donc de prouver qu’il est possible, malgré le risque terroriste toujours présent, de lutter contre les filières jihadistes avec les règles judiciaires habituelles. »

Le gouvernement prépare en tout cas déjà l’après-état d’urgence. Le Monde a dévoilé, mardi 5 janvier, les premières grandes lignes d’un nouveau projet de loi antiterroriste en cours de préparation au ministère de l’intérieur. Selon « un proche du dossier », l’objectif du texte est clairement « d’obtenir des outils performants susceptibles de réduire la nécessité de l’état d’urgence ». Il prévoit, notamment, de transférer une partie des compétences du parquet au préfet en matière de lutte contre le terrorisme, de faciliter les perquisitions de nuit, la pose de dispositifs de surveillance vidéo, sonore ou électronique et de renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent.

 

 

 

 

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