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30 janvier 2016 6 30 /01 /janvier /2016 19:09

 

Source : http://www.midilibre.fr

 

 

Nîmes : 300 opposants à l'état d'urgence dans la rue

 

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Source : http://france3-regions.francetvinfo.fr/languedoc-roussillon

 

 

Rassemblements contre l'état d'urgence à Montpellier, Perpignan et Nîmes

Plus de 70 manifestations sont prévues, ce samedi, en France, dont 4 à Montpellier, Perpignan et Nîmes, pour dénoncer le projet de déchéance de nationalité et l'état d'urgence, alors qu'un projet de loi le prolongeant sera examiné dans les jours qui viennent au Parlement.

  • Z.S. avec AFP
  • Publié le 30/01/2016 | 12:58, mis à jour le 30/01/2016 | 13:20

Environ 400 personnes se sont rassemblées à Perpignan contre l'état d'urgence - 30 janvier 2016 © France 3 LR

© France 3 LR Environ 400 personnes se sont rassemblées à Perpignan contre l'état d'urgence - 30 janvier 2016

En Languedoc-Roussillon, 4 rassemblements contre la déchéance de nationalité et l'état d'urgence sont prévus ce samedi.

  • À 13h30 au Petit Bard et à 14h30 à la maison des syndicats​ à Montpellier
  • À 14h30 à l'esplanade du palais de justice de Nîmes
  • À 10h30 à la place de la Victoire à Perpignan

 

Manifestations dans plus de 70 villes de France


Outre le défilé parisien, de la place de la République au Palais-Royal, des manifestations doivent avoir lieu dans plus de 70 villes de France comme Montpellier, Perpignan ou encore Nîmes, à l'appel des collectifs "Nous ne céderons pas" et "Stop état d'urgence", qui regroupent notamment des syndicats (CGT, FSU, Syndicat de la magistrature), des associations (Attac, Droit au logement, Droits devant, MRAP) et des organisations de défense des droits de l'homme (FIDH).
 

Perpignan (66) : Interview d'Anne Gaudron, de l'observatoire du respect des droits et libertés 66

A. Sabatier et J.-F. Puakavase

 

Levée immédiate de l'état d'urgence


Ces organisations demandent la levée immédiate de l'état d'urgence, instauré après les attentats de novembre 2015, et l'abandon du projet de déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour des activités terroristes, "des mesures qui heurtent et mettent à mal nos libertés au nom d'une hypothétique sécurité", selon un communiqué des collectifs. 

Prolongation de 3 mois​


Les manifestations sont organisées alors que le gouvernement veut prolonger de trois mois supplémentaires l'état d'urgence, qui devait prendre fin le 26 février. Le projet est présenté mercredi en conseil des ministres.

 

Perpignan (66) : 400 personnes rassemblées contre l'état d'urgence

J.-F. Puakavase

 

Pérennisation d'un régime d'exception ?


Le 26 novembre dernier, l'état d'urgence avait été prolongé à une écrasante majorité pour trois mois par le Parlement.
Sa nouvelle prolongation, jusqu'à fin mai, qui sera débattue et votée le 9 février au Sénat, puis le 16 février à l'Assemblée nationale, est plus controversée, des partis de gauche et des associations de défense des droits de l'homme et des libertés publiques s'inquiétant d'un risque de pérennisation de ce régime d'exception.

Extension de la déchéance de nationalité


Par ailleurs, le gouvernement prépare un projet de révision constitutionnelle, examiné en séance à partir du 5 février au Palais Bourbon. Il prévoit d'inscrire dans la Constitution l'état d'urgence, pour le sécuriser sur le plan juridique et l'encadrer selon l'exécutif, ainsi que l'extension de la déchéance de nationalité pour les personnes "condamnées" pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation", autre mesure vivement contestée.

"Aucune référence" aux binationaux​


L'extension de la déchéance de nationalité ne comprendra finalement "aucune référence" aux binationaux pour ne pas les "stigmatiser", a annoncé mercredi Manuel Valls, même si, en pratique, ils pourraient rester seuls exposés à cette mesure fracturant la gauche.
La révision de la Constitution exigera, pour être adoptée définitivement, un vote sur la même version dans les deux chambres et une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés au Congrès.

 

 

 

Source : http://france3-regions.francetvinfo.fr/languedoc-roussillon

 

 

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28 janvier 2016 4 28 /01 /janvier /2016 14:23

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

« Révolution des guitares » à Alger : « La rue nous appartient »

 

 

 

 

L’arrestation d’un musicien de rue à Alger a provoqué l’ire des internautes algériens. En réaction, des jeunes ont organisé la « révolution des guitares ».

 
 

(D’Alger) Un mètre carré de scène de rue, les doigts qui frétillent quelques airs sur une guitare, la mine joviale sous un chapeau feutré, Mohamed Dadah, alias Moh Vita Boy, est arrêté puis embarqué par la police dans l’après-midi du 14 janvier, près de la place Audin au centre d’Alger.

Motif  : le jeune chômeur de 29 ans est accusé de « mendicité professionnelle » et « d’occupation illégale de l’espace public sans autorisation ». L’un des rares artistes de rue d’Alger, qui joue pour quelques sourires et quelques deniers déposés dans la housse de sa guitare, sera relâché une heure après.

 

Moh Vita Boy

Moh Vita Boy - ALGERIEVUEDENBAS
 

Interrogé le lendemain par Rue89, Moh Vita Boy raconte  :

« Les policiers me voient d’avantage comme un mendiant que comme un artiste de rue. Pour me dissuader de jouer, ils m’ont chassé dans les rues alentours près de la Grande Poste ou dans la rue Hassiba Ben Bouali en m’ordonnant de ne plus revenir jouer à Audin.

J’ai eu le droit à plusieurs avertissements et à plusieurs PV avant de me faire arrêter comme un criminel. Au commissariat, ils m’ont dit de ne plus jouer dans la rue sans autorisation. Mais j’y retournerai quand même le temps d’en avoir une, je n’abandonnerai pas. »

Emmené sous les yeux des passants, la nouvelle de l’arrestation se propage rapidement et provoque un tollé sur les réseaux sociaux. Le soir de l’arrestation, Idir Tazerout et Mehdi Mehenni, deux journalistes algériens, décident de descendre place Audin pour improviser une session musicale contestataire, filmée avec les moyens du bord dans le froid nocturne.

 

 

Lien de la vidéo ici

 

« On réprime les artistes »

La vidéo comptabilise plus de 28 000 vues sur la Toile et marque le début d’un pic de critiques sur les réseaux sociaux vis à vis des « policiers et des religieux zélés » et des « politiques qui laissent faire » au lieu de « s’attaquer aux vrais délinquants et criminels ».

Sur Facebook, Djamel Eddine-Oulmane, un médecin à la retraite de 62 ans, s’insurge  :

« Hier, deux “barbus” se sont mis à sermonner des musiciens dans la rue en plein centre d’Alger, du côté de la fac centrale. Aujourd’hui, des policiers ont embarqué le jeune musicien qui met souvent de l’ambiance à Alger au même endroit. Au lieu de s’attaquer à un musicien qui réchauffe les cœurs des Algérois, les services de police seraient plus inspirés s’ils s’attaquaient aux barons du commerce informel et aux milliardaires alliés et soutiens du pouvoir qui ont coulé l’Algérie et l’espoir de toute une génération. Bienvenue en Hogra-land [“Hogra” en arabe dialectal algérien signifie abus de pouvoir, ndlr]. »

Moh Vita Boy confirme que des religieux l’ont aussi sermonné :

« Des religieux sont venus me voir à plusieurs reprises pour m’inciter à arrêter de jouer de la musique en précisant que je commettais un péché. Je me suis dit “elle est bonne celle-là”. Je sais ce que je suis, ils perdent leur temps. »

 

Apartheid musical

Plus politique, dans un post Facebook, Hakim Laalam, un journaliste algérien, pointe du doigt les incohérences du système politique local : « L’Algérie est le pays où se pratique le plus l’apartheid musical. Une derbouka peut te propulser au septième ciel. Une guitare te conduire au commissariat. Do ré mi... », fustige-t-il en référence à Amar Saadani, le secrétaire général du Front de libération national (FLN) qui, avant de gravir les échelons, jouait de la derbouka (tambour traditionnel répandu en Afrique du Nord).

A ce titre, Amar Saadani deviendra pour l’occasion la tête de turc des caricaturistes, qui n’ont pas lésiné sur les coups de crayons à son sujet et à l’occasion, sur celui du sort des Algériens.

 

Le hic merci !

 

 

Le site d’information satirique algérien El Manchar met aussi son grain de sel en annonçant que le secrétaire général du FLN organisera une mobilisation de rue au rythme de la derbouka.

Avec leur plume, leur guitare et leur voix, des artistes manifestent un soutien plus poétique et musical au « mendiant professionnel de l’amour et du bonheur ». Des vidéos émanant d’artistes vivant en Algérie et en France font aussi le tour des réseaux sociaux. En voici une de Paris  :

Le groupe algérien Djmawi Africa a offert place Saintt-Michel un concert de rue en soutien à Moh Vita
 

Mobilisation réussie

Dans le même esprit, Idir Tazerout poursuit avec ses amis militants ce qu’il nomme « la révolution des guitares » en lançant également sur Facebook un « rendez-vous d’expression musicale libre » au son des guitares, des derboukas et d’autres instruments.

Pari réussi  : plusieurs dizaines de jeunes ambiancés danseront sur le pavé, devant les caméras de télévision, les smartphones connectés et le regard de deux policiers en civil.

 

Le quotidien national algérien Le Soir d’Algérie titrera son papier en reprenant une des revendications majeures du mouvement  : « La rue nous appartient  ! »

L’engouement général finit par attirer l’attention des autorités. Le lendemain de l’événement, Abdelhakim Bettache, le maire d’Alger-Centre, décide d’accorder à Moh Vita la fameuse autorisation qui lui permettra de jouer librement dans la rue sans être appréhendé.

 
 
 
 

Manifestation pour l'ART LIBRE - Alger 16 01 2016
© Mehdi Hachid.

 

A cette occasion, le maire invite « l’ensemble des artistes et tous les musiciens à se rapprocher de ses services pour qu’ils puissent leur délivrer des autorisations dans le cadre des lois de la République. C’est une très bonne chose de voir tous ces artistes animer les ruelles d’Alger-Centre ».

 

« Une victoire pour l’art libre »

Sur la Toile, on crie victoire pour l’art libre, celle de la rue, « berceau de la culture indépendante ». Le journaliste Idir Tazerout commente :

« Je suis heureux de voir qu’avec si peu de moyens, on peut mobiliser du monde et mener des actions aussi positives pour notre société. Facebook est devenu une plateforme militante essentielle dans le pays. Le réseau avait déjà son prouvé son efficacité lors de l’initiative des cadenas de l’amour, qu’on avait organisé au “pont des suicides” de Telemly (Alger-Centre). Un événement lors duquel les islamistes radicaux avaient promis de nous lyncher via leur soutien médiatique.

Cependant, il faut continuer de protéger nos espaces de liberté qui sont menacés. Avec la révolution des guitares, je pense que nous avons réussi une bonne démonstration de force. »

Ammar Kessab, membre du Groupe de travail sur la politique culturelle en Algérie, un collectif indépendant, partage également sa joie dans un statut Facebook  :

« Hier, quelque chose a changé en Algérie. Observateur attentif de la pratique culturelle en Algérie depuis plusieurs années, je peux vous dire que le mur de la peur qui protégeait la forteresse de la culture officielle a été brisé par des jeunes artistes talentueux, par un public solidaire. La liberté d’expression artistique a triomphé. [...] J’invite les Algériens des autres villes du pays de faire de même. La rue vous appartient. Soyez libres. »

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 14:58

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Vidéo : Un plan B pour la Grèce et pour l’Europe

27 janvier par Eric Toussaint

Intervention d’Eric Toussaint dans le cadre de la conférence pour un plan B en Europe qui s’est tenue à Paris les 23 et 24 janvier 2016. L’ensemble des interventions peut être vue ici :


https://www.youtube.com/watch?v=pp4vo4y8Y-8&feature=youtu.be
https://www.youtube.com/watch?v=1S6NGITp4AA

 

Eric Toussaint revient sur l’expérience grecque de l’année 2015, il oppose à la stratégie du plan A suivie par Alexis Tsipras une alternative sous forme de plan B, il en tire des conclusions plus générales pour d’autres gouvernements de gauche en Europe.

 

Conclusion d’Eric Toussaint :

 

« Un plan B doit contenir des mesures unilatérales d’autodéfense d’un pays débiteur face à ses créanciers et face à des institutions qui violent une série de droits fondamentaux et dobligations internationales auxquels elles sont tenues de souscrire et d’en tenir compte au niveau de la pratique, des mesures qu’elles exigent.

La conclusion fondamentale est qu’il faut un plan intégré, qui comprend différentes réponses sur les banques, sur la fiscalité, sur la monnaie complémentaire, sur la dette, sur la relance de l’économie.

J’ajouterai la nécessité d’ouverture d’un processus constituant. Comme l’a dit également dans une de ses interventions Jean-Luc Mélenchon, le recours à la mobilisation populaire. Le plan B s’appuie sur la participation et la mobilisation populaire, voire l’auto-organisation populaire. Il n’y aura pas de réussite d’un plan B s’il n’y a pas une dialectique entre le peuple qui s’est exprimé dans les urnes mais qui doit pouvoir s’exprimer dans la rue, dans les entreprises, dans les bureaux, dans les quartiers, s’il n’y a pas une dialectique positive entre le gouvernement de gauche et le peuple mobilisé pour mettre en pratique un programme qui implique sur certains points de désobéir aux créanciers. »


Pour aller plus loin sur le plan B, voir :
- Pourquoi la capitulation, une autre voie est possible
- Syriza, Podemos et les mouvements européens contre la dette illégitime

 

Auteur.e

Eric Toussaint

est maître de conférence à l’université de Liège, est le porte-parole du CADTM International et est membre du Conseil scientifique d’ATTAC France. Il est auteur des livres Procès d’un homme exemplaire, Editions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet du livre AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège Dernier livre : Bancocratie ADEN, Brussels, 2014. Il est coordonnateur de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015.

 

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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24 janvier 2016 7 24 /01 /janvier /2016 18:07

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

En Tunisie, un petit port à l’avant-garde de la démocratie ?

 

 

Alors que la Tunisie vient de connaître une semaine très agitée, retour sur le cas de Sayada, petite localité qui a tenté une expérience de démocratie participative.

 

 

 

http://api.rue89.nouvelobs.com/sites/news/files/styles/mobile2-tablette-article-retina/public/article/tablette_article/2016/01/5858143575_0e7dab8d2f_o_0.jpg

 

 

L’équipe de « Tous les Internets » a interviewé, en juin dernier, l’un des acteurs de l’open data en Tunisie, Nizar Kerkeni. Cet informaticien vit à Sayada, un petit port de pêche. Pour lui, l’avenir de la démocratie dans son pays passe par le libre accès à la Toile. Et la participation des citoyens. (Pour voir la vidéo, cliquer ici)

A Sayada, où il milite depuis des années pour mettre à disposition des citoyens des outils libres et gratuits pour qu’ils puissent s’emparer de l’Internet, il a commencé par demander l’autorisation de mettre les procès verbaux des conseils municipaux en ligne. Il se souvient :

 

« Quand on a commencé l’expérience, ni moi ni aucun membre du conseil municipal ne savait ce que voulait dire “open data” ou “open gov”... »

Les choses se sont construites petit à petit. Des données ont été ouvertes, les processus de décision sont devenus plus transparents. Des mini-référendums ont été organisés sur le site internet de la ville. Jusqu’à la création du premier réseau wifi communautaire de Tunisie !

A l’heure où nous publions cet entretien, il est important de noter que :

  • le maire de Sayada a démissionné devant la tournure des événements politiques, et parce qu’il estime que « la Tunisie prend un virage dangereux » ;
  • le pays vient de vivre une semaine d’agitation sociale inédite depuis la révolution de 2011.

Nous avons choisi de publier cet entretien malgré tout pour rendre hommage à l’engagement de nombre de Tunisiens dans la transformation de leur relation à la politique.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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24 janvier 2016 7 24 /01 /janvier /2016 16:48

 

Source : http://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/cornelius-castoriadis-le-triomphe-de-l-insignifiance

 

 

[TEXTES À L’APPUI] Entretien avec Cornelius Castoriadis (novembre 1996)

LE TRIOMPHE DE L’INSIGNIFIANCE

Le

 

 

 

Philosophe, économiste, anthropologue, psychanalyste, historien, penseur politique, d’une vitalité étourdissante, Cornelius Castoriadis avait voulu s’exprimer avec nous de façon claire et concise sur ce qu’il appelait « la montée de l’insignifiance ».

 

En voici la transcription dans la collection des TEXTES À L’APPUI que nous vous proposons désormais. Souvent rediffusée dans LÀ-BAS, l’analyse de Castoriadis, incroyablement actuelle vingt ans après, est un encouragement lucide pour celles et ceux qui n’ont pas renoncé.

 

Corneille, dissident essentiel

Oui, l’insignifiance a gagné encore plus de terrain depuis vingt ans. Mais pas question d’abdiquer pour autant. Castoriadis n’a pas sombré dans le renoncement esthète, ni dans le cynisme mitterrandien de l’époque « Je suis un révolutionnaire favorable à des changements radicaux », disait-il quelques semaines avant sa mort . Il ne manquait jamais de citer son ancêtre Thucydide : « Il faut choisir, se reposer ou être libre », ou encore, du même, « Un homme qui ne se mêle pas de politique mérite de passer, non pas pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. »

La diffusion de cet entretien a rencontré un grand succès. Castoriadis en était ravi, heureux de s’adresser au grand public. « Il y a des bouteilles à la mer qui arrivent à bon port », nous disait-il.

[[Cornelius Castoriadis est mort un an plus tard, le 26 décembre 1997. Né en Grèce, il s’installe en 1945 à Paris. Il crée en 1949 la revue, aujourd’hui mythique, Socialisme ou Barbarie "de gauche radicale antistalinienne" qui s’arrêtera en 1967. En 1968, avec Edgar Morin et Claude Lefort, il publie Mai 68 : la brèche. En 1975, il publie l’Institution imaginaire de la société, son ouvrage le plus important. En 1978, il entreprend la série des Carrefours du labyrinthe. C’est lors de la publication du quatrième volume de cette série, la Montée de l’insignifiance, (Seuil) qu’il nous a reçu en novembre 1996. Une dernière phrase notée avant de le quitter : « Je ne pense pas que l’on puisse faire marcher d’une manière libre, égalitaire et juste le système français capitaliste tel qu’il est. »

« Énorme, hors norme, un titan de la pensée, », dit son vieil ami Edgar Morin. Une pensée encyclopédique, une jubilation de vivre et de lutter, lutte charnelle, spirituelle, infinie, mais en mouvement et qui nous laisse du grain à moudre et du pain sur la planche…

 

Daniel Mermet

 

 


La montée de l’insignifiance

Daniel Mermet – Pourquoi ce titre, la Montée de l’insignifiance ? Est-ce la caractéristique de l’époque ?

Cornelius Castoriadis – Ce qui caractérise le monde contemporain, ce sont bien sûr les crises, les contradictions, les oppositions, les fractures, etc., mais ce qui frappe surtout c’est précisément l’insignifiance. Prenons la querelle entre la droite et la gauche. Actuellement, elle a perdu son sens. Non pas parce qu’il n’y a pas de quoi nourrir une querelle politique et même une très grande querelle politique, mais parce que les uns et les autres disent la même chose. Depuis 1983, les socialistes ont fait une politique, puis Balladur est venu, il a fait la même politiques, puis les socialistes sont revenus, ils ont fait avec Bérégovoy la même politique, Balladur est revenu, il a fait la même politique, Chirac a gagné les élections en disant : « Je vais faire autre chose », et il fait la même politique. Cette distinction manque de sens.

DM – Par quels mécanismes cette classe politique est-elle réduite à cette impuissance ? C’est le grand mot aujourd’hui, impuissance.

CC – Ce n’est pas un grand mot et ils sont impuissants, c’est certain. La seule chose qu’ils peuvent faire c’est suivre le courant, c’est-à-dire appliquer la politique ultralibérale qui est à la mode. Les socialistes n’ont pas fait autre chose et je ne crois pas qu’ils feraient autre chose, revenus au pouvoir. Ce ne sont pas des politiques à mon avis, mais des politiciens – au sens de micro-politiciens. Des gens qui font la chasse aux suffrages par n’importe quel moyen.

DM – Le marketing politique ?

CC – C’est du marketing, oui. Ils n’ont aucun programme. Leur but est de rester au pouvoir ou de revenir au pouvoir, et pour cela ils sont capables de tout. Clinton a fait sa campagne électorale en suivant uniquement les sondages : « Si je dis ceci, est-ce que ça va passer ? » En prenant à chaque fois l’option gagnante pour l’opinion publique. Comme disait l’autre : « Je suis leur chef, donc je les suis. » Ce qu’il y a de fascinant dans l’époque, comme dans toute époque d’ailleurs, c’est comment cela conspire. Il y a un lien intrinsèque entre cette espèce de nullité de la politique, ce devenir nul de la politique, et cette insignifiance dans les autres domaines, dans les arts, dans la philosophie ou dans la littérature. C’est cela l’esprit du temps : sans aucune conspiration d’une puissance quelconque qu’on pourrait désigner, tout conspire, au sens de respire, dans le même sens, pour les mêmes résultats, c’est-à-dire l’insignifiance.

DM – Comment faire de la politique ?

CC – La politique est un métier bizarre. Même cette politique-là. Pourquoi ? Parce qu’elle présuppose deux capacités qui n’ont aucun rapport intrinsèque. La première, c’est d’accéder au pouvoir. Si on n’accède pas au pouvoir, on peut avoir les meilleures idées du monde, cela ne sert à rien ; il y a donc un art de l’accession au pouvoir. La deuxième capacité, c’est, une fois qu’on est au pouvoir, d’en faire quelque chose, c’est-à-dire de gouverner. Napoléon savait gouverner, Clemenceau savait gouverner, Churchill savait gouverner : autant de personnes qui ne sont pas dans mes cordes politiques, mais je décris là un type historique.
Dans la monarchie absolue, accéder au pouvoir, c’était quoi ? C’était flatter le roi, c’était être dans les bonnes grâces de Madame de Pompadour. Aujourd’hui, dans notre pseudo démocratie, accéder au pouvoir signifie être télégénique, flairer l’opinion publique. Une fois au pouvoir, que fait-on ? Ce que fait actuellement M. Chirac : rien. On suit le courant. Au besoin, on retourne sa veste parce qu’on s’aperçoit que pour accéder au pouvoir on racontait des histoires et que ces histoires ne sont pas applicables.

DM – Vous dites « pseudo démocratie »…

CC – J’ai toujours pensé que la démocratie dite représentative n’est pas une vraie démocratie. Ses représentants ne représentent que très peu les gens qui les élisent. D’abord, ils se représentent eux-mêmes ou représentent des intérêts particuliers, les lobbies, etc. Et, même si cela n’était pas le cas, dire : quelqu’un va me représenter pendant cinq ans de façon irrévocable, cela revient à dire que je me dévêts de ma souveraineté en tant que peuple. Rousseau le disait déjà : les Anglais croient qu’ils sont libres parce qu’ils élisent des représentants tous les cinq ans mais ils ne sont libres qu’un jour tous les cinq ans : le jour de l’élection.
Et même cela n’est pas vrai : l’élection est pipée, non pas qu’on bourre les urnes, elle est pipée parce que les options sont définies d’avance. Personne n’a demandé au peuple sur quoi il veut voter. On lui dit : « Votez pour ou contre Maastricht », par exemple. Mais qui a fait Maastricht ? Ce n’est pas nous. Il y a la merveilleuse phrase d’Aristote répondant à la question : « Qui est citoyen ? Est citoyen quelqu’un qui est capable de gouverner et d’être gouverné ». Y a-t-il quarante millions de citoyens en France en ce moment ? Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner ? Parce que toute la vie politique vise précisément à leur désapprendre à gouverner. Elle vise à les convaincre qu’il y a des experts auxquels il faut confier les affaires. Il y a donc une contre-éducation politique. Alors que les gens devraient s’habituer à exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s’habituent à suivre des options que d’autres leur présentent ou à voter pour elles. Et comme les gens sont loin d’être idiots, le résultat, c’est qu’ils y croient de moins en moins et qu’ils deviennent cyniques, dans une sorte d’apathie politique.


La dissolution des idéologies

DM – Responsabilité citoyenne, exercice démocratique, est-ce que vous pensez qu’autrefois c’était mieux ? Qu’ailleurs, aujourd’hui, c’est mieux qu’en France ?

CC – Non, ailleurs, aujourd’hui, ce n’est certainement pas mieux, cela peut même être pire. Encore une fois, les élections américaines le montrent. Mais autrefois, c’était mieux de deux points de vue.
Dans les sociétés modernes, disons à partir des révolutions américaine et française jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale environ, il y avait encore un conflit social et politique vivant. Les gens s’opposaient. Les gens manifestaient. Ils ne manifestaient pas pour telle ligne de la SNCF – je ne dis pas que c’est méprisable, c’est quand même un objectif –, mais autrefois les ouvriers manifestaient ou faisaient grève pour des causes politiques et pas seulement pour des petits intérêts corporatistes. Il y a avait des grandes questions qui concernaient tous les salariés. Ces luttes ont marqué les deux derniers siècles. Or ce qu’on observe maintenant, c’est un recul de l’activité des gens. Et voilà un cercle vicieux. Plus les gens se retirent de l’activité, plus quelques bureaucrates, politiciens, soi-disant responsables, prennent le pas. Ils ont une bonne justification : « Je prends l’initiative parce que les gens ne font rien ». Et plus ces gens-là dominent, plus les autres se disent : « C’est pas la peine de s’en mêler, il y en a assez qui s’en occupent et puis, de toute façon, on n’y peut rien. » Ça, c’est le premier point de vue.
Le deuxième point de vue, lié au premier, c’est la dissolution des grandes idéologies politiques. Idéologies soit révolutionnaires, soit vraiment réformistes, qui voulaient vraiment changer les choses dans la société. Pour mille et une raisons, ces idéologies ont été déconsidérées, elles ont cessé de correspondre à l’époque, de correspondre aux aspirations des gens, à la situation de la société, à l’expérience historique. Il y a eu cet événement énorme qu’est l’effondrement de l’Union soviétique et du communisme. Est-ce que vous pouvez m’indiquer une seule personne, parmi les politiciens – pour ne pas dire les politicards – de gauche, qui ait vraiment réfléchi à ce qui s’est passé, et aux raisons pour lesquelles cela s’est passé, et qui en a, comme on dit bêtement, tiré des leçons ? Alors qu’une évolution de ce type, d’abord dans sa première phase – l’accession à la monstruosité, le totalitarisme, le goulag, etc. – et ensuite dans l’effondrement, méritait une réflexion très approfondie et une conclusion sur ce qu’un mouvement qui veut changer la société peut faire, doit faire, ne doit pas faire, ne peut pas faire. Réflexion zéro ! Comment voulez-vous alors que ce qu’on appelle le peuple, les masses, arrive à ses propres conclusions alors qu’il n’est pas vraiment éclairé ?
Vous me parliez du rôle des intellectuels : que font ces intellectuels ? Qu’est-ce qu’ils ont fait avec Reagan, Thatcher et avec le socialisme français ? Ils ont ressorti le libéralisme pur et dur du début du XIX° siècle, celui qu’on avait combattu pendant cent cinquante ans et qui aurait conduit la société à la catastrophe parce que, finalement, le vieux Marx n’avait pas entièrement tort. Si le capitalisme avait été laissé à lui-même, il se serait effondré cent fois. Il y aurait eu une crise de surproduction tous les ans. Pourquoi ne s’est-il pas effondré ? Parce que les travailleurs ont lutté. Ils ont imposé des augmentations de salaire, créant ainsi d’énormes marchés de consommation interne. Ils ont imposé des réductions du temps de travail, ce qui a absorbé tout le chômage technologique. On s’étonne maintenant qu’il y ait du chômage. Mais depuis 1940 le temps de travail n’a pas sensiblement diminué. On pinaille actuellement : « Trente-neuf heures », « trente-huit et demie », « trente-sept heures trois quarts », c’est grotesque ! Donc, il y a eu ce retour du libéralisme, et je ne vois pas comment l’Europe pourra sortir de cette crise. Les libéraux nous disent : « Il faut faire confiance au marché ». Mais ce que disent aujourd’hui ces néolibéraux, les économistes académiques eux-mêmes l’ont réfuté dans les années 30. Ils ont montré qu’il ne peut pas y avoir d’équilibre dans les sociétés capitalistes. Ces économistes n’étaient pas des révolutionnaires, ni des marxistes ! Ils ont montré que tout ce que racontent les libéraux sur les vertus du marché qui garantirait la meilleure allocation possible, qui garantirait des ressources, la distribution des revenus la plus équitable possible, ce sont des inepties ! Tout cela a été démontré, et jamais réfuté. Mais il y a cette grande offensive économico-politique des couches gouvernantes et dominantes qui peut être symbolisée par les noms de Reagan et de Thatcher, et même de Mitterrand, d’ailleurs ! Il a dit : « Bon, vous avez assez rigolé. Maintenant, on va vous licencier, on va dégraisser l’industrie – on va éliminer la “mauvaise graisse”, comme dit M. Juppé -, et puis vous verrez que le marché, à la longue, vous garantira le bien-être. » À la longue. En attendant, il y a 12,5% de chômage officiel en France !

DM – Pourquoi n’y a-t-il pas d’opposition à ce libéralisme-là ?

CC – Je ne sais pas, c’est extraordinaire. On a parlé d’une sorte de terrorisme de la pensée unique, c’est-à-dire d’une non-pensée. Elle est unique en ce sens que c’est la première pensée qui soit une non-pensée intégrale. Pensée unique libérale à laquelle personne n’ose s’opposer. Actuellement, il y a une sorte de discours victorieux de la droite qui n’est pas un discours, qui des affirmations, un discours vide. Et derrière ce discours, il y a autre chose, qui est plus lourd.
Qu’est-ce qu’était l’idéologie libérale à sa grande époque ? Vers 1850, c’était une grande idéologie parce qu’on croyait au progrès. « Enrichissez-vous ! » Ces libéraux-là pensaient que le progrès entraînerait l’élévation du bien-être économique. Mais, même quand on ne s’enrichissait pas, dans les classes exploitées, on allait vers moins de travail, vers des travaux moins pénibles, pour être moins abruti par l’industrie. C’était le grand thème de l’époque. Benjamin Constant le dit : « Les ouvriers ne peuvent pas voter parce qu’ils sont abrutis par l’industrie (il le dit carrément, les gens étaient honnêtes à l’époque !), donc il faut un suffrage censitaire. » Mais par la suite, le temps de travail a diminué, il y a eu l’alphabétisation, il y a eu l’éducation, il y a eu des lumières, qui ne sont plus les Lumières subversives du XVIII° siècle mais tout de même des lumières, qui se diffusent dans la société. La science se développe, l’humanité s’humanise, les sociétés se civilisent et petit à petit, asymptotiquement, on arrivera à une société où il n’y aura pratiquement plus d’exploitation : cette démocratie représentative tendra à devenir une vraie démocratie.

DM – Pas mal ?

CC – Pas mal. Sauf que ça n’a pas marché et que ça ne marche pas comme ça. Le reste s’est réalisé mais les hommes ne se sont pas humanisés, la société ne s’est pas civilisée pour autant, les capitalistes ne se sont pas adoucis, nous le voyons maintenant. Ce n’est pas la faute des hommes, c’est le système. Le résultat en est que, de l’intérieur, les gens ne croient plus à cette idée. L’humeur, la disposition générale est une disposition de résignation. Aujourd’hui, ce qui domine, c’est la résignation, même chez les représentants du libéralisme. Quel est le grand argument, en ce moment ? « C’est peut-être mauvais mais l’autre terme de l’alternative est pire. » Tout se résume à cela. Et c’est vrai que ça a glacé pas mal de gens. Ils se disent : « Si on bouge trop, on va vers un nouveau goulag. » Voilà ce qu’il y a derrière cet épuisement idéologique de notre époque, et je crois que nous n’en sortirons que par la résurgence d’une critique puissante du système et une renaissance de l’activité des gens, de leur participation à la chose commune. C’est une tautologie de dire cela, mais il faut tendre, il faut espérer et il faut travailler dans cette direction.

DM - Élite politique réduite à servir de larbin à la World Company, intellos chiens de garde, médias qui ont trahi leur rôle de contre-pouvoir, voilà quelques causes et quelques symptômes de cette montée de l’insignifiance.

CC – Mais en ce moment, on sent frémir un regain d’activité civique. Ça et là, on commence quand même à comprendre que la « crise » n’est pas une fatalité de la modernité à laquelle il faudrait se soumettre, « s’adapter » sous peine d’archaïsme. Alors se pose le problème du rôle des citoyens et de la compétence de chacun pour exercer les droits et les devoirs démocratiques dans le but – douce et belle utopie - de sortir du conformisme généralisé.


Éducation et participation

DM – Votre confrère et compère Edgar Morin parle du généraliste et du spécialiste. La politique exige les deux. Le généraliste qui ne sait à peu près rien sur un peu tout et le spécialiste qui sait tout sur une seule chose mais rien sur le reste. Comment faire un bon citoyen ?

CC – Ce dilemme est posé depuis Platon. Platon disait que les philosophes doivent régner, eux qui sont au-dessus des spécialistes. Dans la théorie de Platon, ils ont une vue du tout. L’autre terme de l’alternative était la démocratie athénienne. Qu’est-ce qu’ils faisaient, les Athéniens ? Voilà quelque chose de très intéressant. Ce sont les Grecs qui ont inventé les élections. C’est un fait historiquement attesté. Ils ont peut-être eu tort, mais ils ont inventé les élections ! Qui élisait-on à Athènes ? On n’élisait pas les magistrats. Les magistrats étaient désignés par tirage au sort ou par rotation. Pour Aristote, souvenez-vous, un citoyen est celui qui est capable de gouverner et d’être gouverné. Tout le monde est capable de gouverner, donc on tire au sort. Pourquoi ? Parce que la politique n’est pas une affaire de spécialistes. Il n’y a pas de science de la politique. Il y a une opinion, la doxa des Grecs, il n’y a pas d’épistémè [1]. Je fais remarquer d’ailleurs que l’idée qu’il n’y a pas de spécialiste de la politique et que les opinions se valent est la seule justification raisonnable du principe majoritaire. Donc, chez les Grecs, le peuple décide et les magistrats sont tirés au sort ou désignés par rotation. Il y a des activités spécialisées parce que les Athéniens n’étaient pas fous, ils ont quand même fait des choses assez considérables, ils ont fait le Parthénon, etc. Pour ces activités spécialisées, la mise en place des chantiers navals, la construction des temples, la conduite de la guerre, il faut des spécialistes. Donc, ceux-là, ils sont élus. C’est cela, l’élection. Parce que élection, cela veut dire élection des meilleurs. Et sur quoi se base-t-on pour élire les meilleurs ? Eh bien, là, intervient l’éducation du peuple, car il est amené à choisir. On fait une première élection, on se trompe, on constate que par exemple Périclès est un déplorable stratège, eh bien, on ne le réélit pas, ou même on le révoque. Mais le postulat, selon lequel cette doxa, cette opinion, est également partagée est bien sûr un postulat tout à fait théorique. Pour qu’il y ait un peu de chair, il faut que cette doxa soit cultivée. Et comment peut être cultivée une doxa concernant le gouvernement ? Eh bien, en gouvernant. Donc la démocratie – c’est cela l’important – est une affaire d’éducation des citoyens, ce qui n’existe pas du tout aujourd’hui.
Récemment, un magazine a publié une statistique indiquant que 60% des députés avouent qu’ils ne comprennent rien à l’économie. Des députés, en France, qui vont décider, qui décident tout le temps ! Ils votent le budget, ils augmentent ou diminuent les impôts, etc. En vérité, ces députés, tout comme les ministres, sont asservis à leurs techniciens. Ils ont leurs experts mais ils ont aussi des préjugés ou des préférences. Et si vous suivez de près le fonctionnement d’un gouvernement, d’une grande bureaucratie – comme je l’ai suivi dans d’autres circonstances - , vous voyez que ceux qui dirigent se fient aux experts, mais ils choisissent les experts qui partagent leurs opinions. Vous trouverez toujours un économiste pour vous dire : « Oui, oui, il faut faire cela. » Ou un expert militaire qui vous dira : « Oui il faut l’armement nucléaire » ou « Il ne faut pas d’armement nucléaire ». Tout et son contraire. C’est un jeu complètement stupide et c’est ainsi que nous sommes gouvernés actuellement. Donc dilemme de Morin et de Platon : spécialistes ou généralistes. Les spécialistes au service des gens, là est la question. Pas au service de quelques politiciens. Et les gens apprenant à gouverner en gouvernant.

DM - Vous avez dit « éducation ». Et vous dites : « Ce n’est pas le cas aujourd’hui ». Plus généralement, quel mode d’éducation voyez-vous ? Quel mode de partage de la connaissance ?

CC – Il y a beaucoup de choses qu’il faudrait changer avant de pouvoir parler de véritable activité éducatrice sur le plan politique. La principale éducation dans la politique est la participation active aux affaires, ce qui implique une transformation des institutions qui incite à cette participation et qui la rendre possible, alors que les institutions actuelles repoussent, éloignent, dissuadent les gens de participer aux affaires. Mais cela ne suffit pas. Il faut qu’ils soient éduqués dans la chose publique. Or, si vous prenez l’éducation actuelle, elle n’a strictement rien à voir avec cela. On apprend des choses spécialisées. Certes, on apprend à lire et à écrire. C’est très bien, il faut que tout le monde sache lire et écrire. D’ailleurs, chez les Athéniens, il n’y avait pas d’analphabètes ; à peu près tous savaient lire et c’est pour cela qu’on inscrivait les lois sur le marbre. Tout le monde pouvait lire et donc le fameux adage « Nul n’est censé ignorer la loi » avait un sens. Aujourd’hui, on peut vous condamner parce que vous avez commis une infraction alors que vous ne pouvez pas connaître la loi et qu’on vous dit toujours : « Vous n’êtes pas censé ignorer la loi ». donc l’éducation devrait être beaucoup plus axée vers la chose commune. Il faudrait faire comprendre les mécanismes de l’économie, les mécanismes de la société, de la politique, etc. On n’est pas capable d’enseigner l’histoire. L’histoire telle qu’on l’enseigne aux enfants les emmerde alors qu’elle pourrait les passionner. Il faudrait enseigner une véritable anatomie de la société contemporaine : comment elle est, comment elle fonctionne.


Ni Dieu, ni César, ni tribun !

DM - Vous avez beaucoup parlé et écrit autour du mouvement de Mai 68, qu’avec Edgar Morin et Claude Lefort vous avez appelé « la brèche ». Aujourd’hui, cette période est un âge d’or pour les jeunes qui regrettent de ne l’avoir pas vécue. Si on repense à cette époque, on est frappé par l’aveuglement, ces comportements révolutionnaires, romantiques, absolus, doctrinaires, sans aucune base, dans une ignorance complète. Quand on me dit aujourd’hui, « Tu as du bol, tu as vécu 68 », je réponds : « Attendez les amis, le niveau culturel, le niveau des connaissances était beaucoup plus bas qu’aujourd’hui. » Est-ce que j’ai raison ?

CC – Oui, vous avez raison, d’un certain point de vue qui est très important. Mais ce n’est pas tellement une question de niveau de connaissances, je crois. C’est l’énorme domination de l’idéologie au sens strict et, je dirais, au sens mauvais du terme. Les maoïstes, on ne peut pas dire qu’ils ne savaient pas, on les avait endoctrinés ou ils s’endoctrinaient eux-mêmes. Pourquoi acceptaient-ils l’endoctrinement ? Pourquoi s’endoctrinaient-ils eux-mêmes ? Parce qu’ils avaient besoin d’être endoctrinés. Ils avaient besoin de croire. Et cela a été la grande plaie du mouvement révolutionnaire depuis le départ.

DM – Mais l’homme est un animal religieux.

CC – L’homme est un animal religieux, et ce n’est pas du tout compliment. Aristote, que je n’arrête pas de citer et que je vénère, a dit une seule fois une chose qui est vraiment une grosse… - bon, on ne peut pas dire bourde quand il s’agit d’Aristote, mais tout de même. Quand il dit : « L’homme est un animal qui désire le savoir », c’est faux. L’homme n’est pas un animal qui désire le savoir. L’homme est un animal qui désire la croyance, qui désire la certitude d’une croyance, d’où l’emprise des religions, d’où l’emprise des idéologies politiques. Dans le mouvement ouvrier au départ, on trouvait une attitude très critique. Quand vous prenez ces deux vers de l’Internationale, qui est quand même le chant de la Commune, prenez les deuxième couplet : « Il n’est pas de sauveur suprême » : ni Dieu – exit la religion - , ni césar – exit Napoléon III - , ni tribun – exit Lénine, n’est-ce pas ? Les gens avaient ce besoin de croyance. Ils le remplissaient comme ils pouvaient, les uns avec le maoïsme, les autres avec le trotskisme et même avec le stalinisme, puisqu’un des résultats paradoxaux de Mai 68, cela n’a pas été seulement d’apporter de la chair au squelette maoïste ou trotskiste mais cela a été d’augmenter encore à nouveau le recrutement du PC, malgré l’attitude absolument monstrueuse du PC pendant les événements et pendant les accords de Grenelle. Aujourd’hui, en quoi sommes-nous plus sages qu’en Mai 68 ? Je crois que peut-être le résultat, à la foi des suites de Mai et de l’évolution en général de la société, fait que les gens sont devenus beaucoup plus critiques. Cela est très important. Bien sûr, il y a une frange qui cherche toujours la foi plutôt dans la scientologie, les sectes – ou dans le fondamentalisme, mais cela dans d’autres pays, pas tellement chez nous. Mais les gens sont devenus beaucoup plus critiques, beaucoup plus sceptiques. Ce qui les inhibe aussi pour agir, bien sûr. Périclès, dans l’Oraison funèbre prononcée devant les athéniens, dit : « Nous sommes les seuls chez qui la réflexion n’inhibe pas l’action. » C’est admirable ! Il ajoute : « Les autres, ou bien ils ne réfléchissent pas et ils sont téméraires, ils commettent des absurdités, ou bien, en réfléchissant, ils ne font rien parce qu’ils se disent : il y a ce discours et il y a le discours contraire. » Or précisément, on traverse actuellement aussi une phase d’inhibition, c’est sûr. Chat échaudé craint l’eau froide. Ils ont goûté tout cela, ils se disent : « Les grands discours et tout le reste, ça suffit ! ». Effectivement, il ne faut pas de grands discours, il faut des discours vrais. Voilà ce qui n’existe pas dans une projection sociale, si je puis dire.

DM – Avec qui voulez-vous lutter ? Et contre qui et contre quoi ?

CC – Je veux lutter avec pratiquement tout le monde. Avec toute la population, ou presque, et contre le système, et donc contre les 3%, les 5% de gens qui sont vraiment des défenseurs acharnés et inéducables du système. C’est cela la division, à mes yeux. Je crois qu’actuellement, tout le monde dans la société – à part 3 ou 5% - a un intérêt personnel et fondamental à ce que les choses changent.

DM - Mais qu’est-ce que vous diriez aux jeunes générations ?

CC – Si vous le posiez comme une question d’organisation, je dirais qu’il n’y a pas de réponse. Actuellement, c’est aussi cela la question. Un de mes copains de la revue Socialisme ou Barbarie, Daniel Mothé – qui est toujours mon copain -, avait écrit cette phrase extraordinaire : « Même l’Empire romain, en disparaissant, a laissé derrière lui des ruines ; le mouvement ouvrier, en disparaissant, n’a laissé derrière lui que des déchets. » Comment on s’organise maintenant ? La question est : « Comment peut-on s’organiser ? » Cette question bute sur le même obstacle, c’est-à-dire que les gens ne sont pas assez actifs actuellement pour faire quelque chose comme ça. Pour assumer une organisation de ce type, il faut être prêt à sacrifier plus d’une heure un samedi soir. Cela implique un travail important, et bien peu de gens sont disposés à le faire actuellement. C’est pour cela que je qualifie depuis 1960 l’époque comme une époque de privatisation. Les gens sont repliés sur leur petit milieu, la famille nucléaire, même pas la grande famille. On disait en Mai 68 « métro-boulo-dodo », maintenant c’est « métro-boulot-télé-dodo ».

DM – Et pas de boulot ? On peut gommer boulot ?

CC – Métro-boulot-télé-dodo et ANPE.

DM – Et trouille de perdre le boulot ! La panique générale. C’est : « J’en n’ai plus ou je ne vais plus en avoir. »

CC – Oui, absolument.


Le désir irréductible

DM – Ce qui fait la richesse de votre pensée, c’est aussi ce regard psychanalytique sur le monde. Il n’est pas si fréquent d’avoir ainsi plusieurs éclairages. Raoul Vaneigem a publié un livre dont le titre est : Nous qui désirons sans fin.

CC – Nous qui délirons ? Oh ça, oui ! Nous qui délirons ! (rires)

DM – Qu’est-ce que vous pensez de cet irréductible désir qui fait que l’histoire continue ?

CC – Mais, de toute façon il y a un désir irréductible. Vraiment… C’est un gros chapitre. D’ailleurs, cela n’a pas toujours été vrai, c’est un phénomène relativement moderne. Si vous prenez les sociétés archaïques ou les sociétés traditionnelles, il n’y a pas de désir irréductible. On ne parle pas là du désir du point de vue psychanalytique. On parle du désir tel qu’il est transformé par la socialisation des gens. Or, précisément, dans l’époque moderne, il y a une libération dans tous les sens du terme, par rapport aux contraintes de la socialisation des individus . On dit par exemple : « Tu prendras une femme dans tel clan ou dans telle famille. Tu auras une femme dans ta vie. Si tu en as deux, ou deux hommes, ce sera en cachette, ce sera une transgression. Tu auras un statut social, ce sera ça et pas autre chose. » Il y a une chose merveilleuse chez Proust dans le Monde de Combray. Dans la famille de Proust, quelqu’un – de la très bonne bourgeoisie, la famille qu’il décrit – qui avait épousé une duchesse ou une princesse, et qui avait déchu. Même s’il avait de l’argent, même s’il devenait quelqu’un qui sortait de sa caste pour monter plus haut, il devenait un gigolo. Et monter plus haut, c’était déchoir. Mais aujourd’hui, nous sommes entrés dans une époque d’illimitation dans tous les domaines et nous avons le désir d’infini. Or cette libération est, en un sens, une grande conquête. Il n’est pas question de revenir aux sociétés de répétition. Mais il faut aussi apprendre – et c’est un de mes très grands thèmes -, apprendre à s’autolimiter, individuellement et collectivement. Et la société capitaliste aujourd’hui est une société qui, à mes yeux , court à l’abîme à tout point de vue parce que c’est une société qui ne sait pas s’autolimiter. Et une société vraiment libre, une société autonome, comme je l’appelle, doit savoir s’autolimiter.

DM – Limiter c’est interdire. Comment s’interdire ?

CC – Non, pas interdire au sens répressif. Mais savoir qu’il y a des choses qu’on ne peut pas faire ou qu’il ne faut même pas essayer de faire ou qu’il ne fait pas désirer. Par exemple, l’environnement. Nous vivons dans une société libre sur cette planète, je pense par exemple à la mer Égée, aux montagnes enneigées, je pense à la vue du Pacifique depuis un coin d’Australie, je pense à Bali, aux Indes, à la campagne française qu’on est en train de démolir et de désertifier. Autant de merveilles en voie de démolition. Je pense que nous devrions être les jardiniers de cette planète. Il faudrait la cultiver. La cultiver comme elle est et pour elle-même. Et trouver notre vie, notre place relativement à cela. Voilà une énorme tâche. Et tout cela pourrait absorber une grande partie des loisirs des gens, libérés d’un travail stupide, productif, répétitif, etc. Or cela, évidemment, c’est très loin, non seulement du système actuel mais de l’imagination dominante actuelle. L’imaginaire de notre époque, c’est l’imaginaire de l’expansion illimitée, c’est l’accumulation de la camelote : une télé dans chaque chambre, un micro-ordinateur dans chaque chambre… c’est cela qu’il faut détruire. Le système s’appuie sur cet imaginaire qui est là et qui fonctionne.

DM – Ce dont vous parlez là, sans cesse, c’est de la liberté ?

CC – Oui

DM - Difficile liberté ?

CC – Ah oui ! La liberté, c’est très difficile.

DM – Difficile démocratie ?

CC – Démocratie difficile parce que liberté, et liberté difficile parce que démocratie. Parce qu’il est très facile de se laisser aller, l’homme est un animal paresseux, on l’a dit. Là encore, je reviens à mes ancêtres, il y a une phrase merveilleuse de Thucydide : « Il faut choisir : se reposer ou être libre. » Je crois que c’est Périclès qui dit ça aux Athéniens : « Si vous voulez être libres, il faut travailler. » Vous ne pouvez pas vous reposer. Vous ne pouvez pas vous asseoir devant la télé. Vous n’êtes pas libres quand vous êtes devant la télé. Vous croyez être libre quand en zappant comme un imbécile, vous n’êtes pas libre, c’est une fausse liberté. La liberté n’est pas seulement l’âne de Buridan qui choisit entre deux tas de foin. La liberté, c’est l’activité. Et c’est une activité qui en même temps s’autolimite, c’est-à-dire qu’elle peut tout faire mais qu’elle ne doit pas tout faire. C’est cela le grand problème, pour moi, de la démocratie et de l’individualisme.

DM - La liberté, c’est les limites ? Philosopher, c’est établir des limites ?

CC – Non, la liberté, c’est l’activité, et l’activité qui sait poser ses propres limites. Philosopher, c’est la pensée. C’est la pensée qui sait reconnaître qu’il y a des choses que nous ne savons pas et que nous ne connaîtrons jamais…

Novembre 1996.

Dessins : Daniel MERMET

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24 janvier 2016 7 24 /01 /janvier /2016 16:18

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

Un «sommet du plan B» pour rompre avec cette Europe
22 janvier 2016 | Par Ludovic Lamant et stéphane alliès
 
 
 

Un colloque réunit, ce week-end à Paris, Jean-Luc Mélenchon et d'autres représentants des gauches européennes en rupture avec la social-démocratie et ne se satisfaisant pas de l'issue grecque. Avec l'objectif, pour le héraut du Front de gauche, d'être aussi fructueux que les sommets de São Paulo, ayant contribué au réveil des gauches latino-américaines. Yanis Varoufakis, lui, a déclaré forfait.

Après la claque grecque de l’été 2015, des formations d’une gauche critique encore groggy un peu partout en Europe essaient de se remettre en mouvement. Des élus, des activistes et des économistes, venus du continent et d'ailleurs, tenteront d'apporter un peu de chair à un « plan B » pour l’Europe, lors d’une conférence à Paris, samedi 23 et dimanche 24 janvier.

À l’origine de ce « sommet du plan B », il y a l’appel lancé en septembre à la Fête de l’Humanité, relayé par une tribune sur Mediapart signée par Jean-Luc Mélenchon et quatre autres figures de la gauche européenne (Yanis Varoufakis, Zoï Konstantopoulou, Oskar Lafontaine et Stefano Fassina). À l’époque, les déclarations d’intention tournaient plutôt autour d’un plan "A" et restaient vagues. Les ateliers parisiens organisés à la Maison de la chimie sont censés tirer des leçons plus précises des cinq mois de négociations électriques entre le gouvernement d’Alexis Tsipras et l’Eurogroupe.

La réunion devait dans un premier temps se tenir les 14 et 15 novembre derniers. Mais les attentats de Paris et Saint-Denis, le 13 au soir, ont obligé les organisateurs à reporter le colloque. L'esprit reste identique, avec l'objectif affiché – mais qui s'annonce déjà difficile à tenir – de se réunir tous les six mois, en même temps que les sommets des chefs de gouvernement de l’UE. « L’objectif est de créer un espace alternatif de pensée, un émetteur capable de dessiner un autre chemin », explique Jean-Luc Mélenchon, pour contrer « la dictature de la pensée unique quand il s’agit d’envisager l’Europe, pour ne pas la résumer à une dialectique entre Merkel et Cameron, soit l’ordolibéralisme, soit le repli nationaliste ».

À ses yeux, ce sommet du plan B est un moyen « d’avancer avec ceux qui ont envie d’avancer, la suite se débloquera forcément ». Et d’être prêt pour 2017. L’ancien candidat à la présidentielle, prêt à repartir, prévient : « Outre les deux élections en France et en Allemagne, il y aura le référendum britannique et “l’achèvement de l’union économique et monétaire” proposée par “l’initiative des présidents” des institutions européennes. On entre donc dans une phase d’agitation extrême, il convient de s’y préparer. » Il cite en exemple le Forum de São Paulo (lire ici), qui a réuni les gauches latino-américaines au début des années 1990. « Un courant intellectuel coordonné, qui crée une ambiance et renforce chacun d’entre nous quand il rentre dans son pays. » Sur son blog, il conclut : « D’une réunion sans aucun écho médiatique sortirent dix gouvernements… Qui sait ? »

Le contexte, depuis novembre, a tout de même fortement évolué. Le sommet du « plan B » se trouve concurrencé par d'autres initiatives, à l'image du mouvement que s'apprête à lancer Varoufakis à Berlin, le 9 février, que l'ex-ministre grec présente comme un « rassemblement de personnes pour essayer de trouver une solution » à la crise européenne. Quelques jours plus tard, le même Varoufakis va participer à Madrid à de nouvelles journées du « plan B », aux côtés de plusieurs maires « indignés », dont la maire de Barcelone Ada Colau. Sauf changement de dernière minute, il n'est pas prévu que Mélenchon se rende à Berlin. Un autre colloque autour du « plan B » est aussi annoncé en Allemagne, en juin.

Quant à Varoufakis, il a déclaré forfait pour Paris en milieu de semaine. L'ex-ministre grec a fait valoir, auprès des organisateurs du sommet, des soucis logistiques (le sommet a été reprogrammé il y a quelques semaines à peine), et a assuré qu'il n'avait pas de désaccords de fond sur la dynamique engagée. Mais l'absence de Varoufakis devrait limiter la portée du sommet parisien. Surtout, le mouvement semble déjà confronté à un éparpillement des initiatives qui pourrait brouiller la lisibilité du projet. Sur le papier, les démarches diffèrent. Celle du plan B veut remettre en scène certains débats centraux et très clivants au sein de la gauche européenne, comme l'avenir de l'euro, quand la démarche initiée par Varoufakis veut davantage répondre au déficit démocratique de l'UE, en repensant, semble-t-il, les bases d'un fédéralisme européen.

Quoi qu'il en soit, l'initiative parisienne compte sur le soutien de formations plutôt traditionnelles, des Allemands de Die Linke aux Espagnols d’Izquierda Unida. Ces partis travaillent déjà ensemble au sein de la GUE, leur groupe parlementaire à Strasbourg, ou encore au sein du Parti de la gauche européenne (PGE). Mais ces deux structures ne sont pas les enceintes les plus adaptées pour lancer un débat sur un éventuel plan B européen, en particulier parce qu’elles intègrent aussi les Grecs de Syriza au pouvoir. Aucun élu de la coalition d'Alexis Tsipras ne prendra la parole à Paris, mais une eurodéputée de Podemos (parti espagnol qui soutient officiellement la ligne Tsipras), Lola Sanchez, interviendra dimanche sur les questions climatiques.

« Pierre Laurent [président du PGE et du PCF – ndlr] m’a fait savoir que le Plan B n’était pas un objectif, évacue Mélenchon. De toute façon, on n’a pas intérêt à agglomérer des forces politiques, les discussions sont surchargées de contextes locaux, et on se mettrait dans des situations d’équilibres intenables. » À ses yeux, Pablo Iglesias et Podemos ont évité de se positionner sur la Grèce, et ont soutenu Tsipras pour ne pas être réduits à cette question pendant la campagne jusqu'aux élections du 20 décembre. « Mais je ne crois pas qu’on puisse éviter les problèmes indéfiniment, dit-il, c’est perdre du temps à tourner autour du pot. »

 

Pour un sommet du plan B en Europe © Parti de Gauche

 

Le casting très masculin (36 intervenants, 10 intervenantes) du « plan B » inclut des figures du débat hexagonal (Frédéric Lordon, Cédric Durand, Olivier Besancenot, etc.), mais aussi des élus européens (un jeune député slovène, des eurodéputés allemand ou espagnol, un élu de la plateforme « indignée » Ahora Madrid), des universitaires de renom (les économistes grec Costas Lapavitsas, italien Massimo Amato, etc.), ou encore des figures de la société civile internationale (venues d'Équateur ou de Tunisie).

« L’oligarchie européenne avait son plan B : éjecter la Grèce de la zone euro [si Tsipras n’acceptait pas un nouveau mémorandum  ndlr]. Face à cela, nous devons réfléchir à notre propre plan B », estime l’eurodéputée Die Linke Sabine Lösing. Même approche pour l'eurodéputé espagnol Javier Couso, membre d'IU (les écolo-communistes), qui voit dans ce colloque une « opportunité magnifique » : « En plus de notre plan A, que l'on appliquerait si l'Europe fonctionnait normalement, il nous faut travailler à un plan B, pour éviter que ne se reproduise ce qu'ils ont fait à la Grèce. » Couso débattra en particulier, samedi, avec l'universitaire belge Paul Jorion.

 

Se mettre au clair

Lors du week-end, il sera question exclusivement d'économie. L’immigration n’est abordée qu’au travers d’un seul atelier, sur la coopération avec le Sud. « Il faut d’abord se mettre d’accord sur un cadre global économique, car la question migratoire en dépend directement », estime Mélenchon, qui continue à juger les décisions d'Angela Merkel sur le sujet « dramatiques ».

L’économie, donc, autour de trois piliers attendus : l'euro, la dette publique et le commerce. L'eurodéputé allemand de Die Linke Fabio de Masi, qui participera à l’un des ateliers samedi, estime que « tout le monde doit désormais avoir la réponse à la question suivante : si des élections se déroulent en Europe, que l’on se retrouve avec dix ou douze gouvernements de gauche, mais que la BCE, qui imprime notre monnaie, nous dit : peu importe ce qu’ont voté les citoyens, peu importe que vous aimiez ou pas l’austérité, si vous n’obéissez pas, on vous sort de l’euro… On fait quoi ? C’est exactement ce qu’ils ont fait à la Grèce, avec la complicité du ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble ».

Ce premier colloque parisien pourrait confirmer le durcissement en cours du discours de nombre de formations de gauche à l’égard de l’UE, et de l'euro en particulier. Les dirigeants de ces formations ont parfois l'impression d'être dépassés par une base militante plus critique, notamment envers l'euro. « Après l’accord de juillet, une approche un peu naïve de l’Europe est tombée. La vraie nature de l’UE a été dévoilée. Au milieu du malheur de cette crise grecque, c’est au moins une bonne chose de voir que plus de monde a compris cela : changer des points-virgules dans les traités ne suffira pas », avance David Pestieau, vice-président du PTB, un parti belge francophone ancré à gauche du PS.

« Je ne crois pas qu’il soit encore possible de mener des politiques de gauche au sein de la zone euro, assure de son côté l’Allemand Fabio de Masi, qui dit s’être “radicalisé” après l’accord du 13 juillet. Bien sûr, je préférerais toujours miser sur une zone euro réformée, qui n’impose pas mécaniquement l’austérité. Mais en l’état, je ne suis pas optimiste sur nos chances de convaincre messieurs Draghi [patron de la BCE – ndlr] et Schäuble [ministre des finances allemand – ndlr] d’en finir avec ce chantage. Et l’on ne peut pas dire aux peuples d’Europe qui souffrent, qu’il faut attendre la victoire de la gauche en Allemagne… Je suis réaliste. Il faut donc trouver des moyens de les aider dès maintenant. »

Au sein d'Izquierda Unida, le débat sur l'euro n'est pas non plus tranché. « Nous n'avons pas une ligne unique sur l'euro. Certains sont pour une sortie, d'autres, contre. Moi-même, je ne suis pas encore au clair, avoue Javier Couso. Mais à IU, nous ne sommes pas en train de découvrir ces problématiques : dès les années 1990, la principale figure du parti [le communiste Julio Anguita – ndlr] critiquait la construction d'un euro qui est adossé à une banque centrale qui ne fonctionne pas comme une banque centrale, et qui n'est qu'une zone obscure de la démocratie européenne. »

Les débats s’annoncent donc très agités, et l'objectif semble davantage d'enclencher une dynamique que de s'entendre sur des conclusions. « Notre but n’est pas de présenter un plan B, mais de dire qu’un plan B est possible, et qu’il y en a même plusieurs », estime Jean-Luc Mélenchon. « Le plan B, comme son nom l’indique, peut vouloir dire beaucoup de choses, et messieurs Mélenchon, Lafontaine, Fassina et Varoufakis ne disent pas tous exactement la même chose, si je les écoute bien », observe David Pestieau, du PTB.

« On est au moins tous d’accord sur un certain nombre de choses : la zone euro dans sa configuration actuelle ne marche pas, l’austérité détruit nos économies, et il faut reposer la question de qui détient le pouvoir dans la zone euro », poursuit Fabio de Masi. Ces questionnements seront-ils tranchés, ou le sommet du plan B ne sera-t-il qu'un lieu de réflexions et de débats ? « Au forum de São Paulo, ils n'ont jamais voté que des résolutions, glisse Mélenchon, ça ne les a pas empêchés de réussir à prendre le pouvoir. »

Retrouvez sous l'onglet Prolonger de cet article notre émission live du 25 septembre 2015, «L'Europe de Yanis Varoufakis»

 

Prolonger

 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 21:38

 

Source : http://www.alternativelibertaire.org

 

 

Contre l’état d’urgence : la carte des manifs du 30 janvier
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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 20:56

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

Pays-Bas, le référendum qui risque de désorienter l’Europe
21 janvier 2016 | Par Stefan De Vries (La Cité)
 
 

Une décennie après le "non" à la Constitution européenne, les Pays-Bas battent à nouveau en brèche les ambitions de l’UE. Le 6 avril prochain, les Néerlandais sont invités à se rendre aux urnes pour donner leur avis sur un accord de libre-échange avec l'Ukraine. Sur les bulletins, le choix sera simple : pour ou contre. Que diable vient faire l’Ukraine dans un référendum national ? 

Contrairement à la Suisse, les Pays-Bas n’ont pas une longue tradition référendaire. C’est le 1er juillet 2015 que le gouvernement du royaume a accordé aux citoyens le droit d’initiative en matière de référendum consultatif. Par cette nouvelle loi, les citoyens pourront proposer un référendum a posteriori sur chaque loi votée, à l’exception des textes concernant la maison royale, le budget, ou encore la Constitution. Pour la tenue d’une telle consultation, seulement 300 000 signatures sont nécessaires. Comme le pays compte 17 millions d’habitants, il s’agit de 1,7 % de la population. Le seul référendum jamais organisé, celui de 2005 sur la Constitution européenne, n’avait pas de statut légal pérenne. Le scrutin d’avril prochain est donc une première.

Le collectif GeenPeil (« Pas de sondage » en français) a directement saisi cette nouvelle possibilité démocratique. GeenPeil rassemble deux laboratoires d’idées eurosceptiques ainsi que le polémique et très influent site GeenStijl.nl. Leur objectif ? L’annulation de la loi ratifiant l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne. Un sujet bien technique, qui a pourtant rapidement mobilisé une partie de l’électorat. En six semaines seulement, le collectif a recueilli 427 000 signatures valables, largement assez pour que le conseil électoral approuve la tenue du référendum. Pour autant, ce collectif ne vise pas l’Ukraine directement. Il s’agit d’une question de principe : selon les organisateurs, l’UE manque cruellement de démocratie. Un référendum sur ce traité augmenterait l’influence du public sur les affaires européennes. 

Le porte-parole de l’initiative, le journaliste de télévision Jan Roos, explique que l’accord représente un premier pas vers une véritable adhésion. Et selon lui, chaque nouvel élargissement de l’UE dans l’avenir doit être exclu. La facilité avec laquelle GeenPeil a pu recueillir les signatures laisse penser que les Néerlandais s’intéressent de près à cet accord. Rien n’est moins vrai. Le référendum est surtout utilisé comme bras d’honneur adressé au gouvernement actuel et surtout à Bruxelles, qui n’est, aux yeux de beaucoup de Néerlandais, qu’une grande machine antidémocratique.

Pour l’instant, il n’est pas sûr que cet engouement génère une participation massive au vote du mois d’avril. Le référendum ne sera valable que si au moins 30 % des électeurs se déplacent aux urnes. Comme le résultat n’aura aucune obligation légale, il peut être considéré comme un simple sondage. Néanmoins, une majorité du parlement néerlandais s’est déjà exprimée en faveur du respect du résultat, positif ou négatif. En revanche, si la participation est forte, Bruxelles ne pourra pas l’ignorer. 

Mais quelle que soit l’issue, avec ce nouveau casse-tête pour les institutions européennes, les eurosceptiques ont déjà un peu gagné. Et comme ce premier référendum a été facile à organiser, il est très probable que d’autres suivront très bientôt. Cette initiative est donc aussi un test politique. Le site GeenStijl.nl jouit d’une grande popularité aux Pays-Bas, notamment auprès des jeunes. Il appartient au plus grand quotidien du pays. Plusieurs médias, privés et publics, soutiennent également l’initiative. Ce succès médiatique effraye un peu les députés. Comme tous les dirigeants démocratiques, le gouvernement néerlandais voit d’un mauvais œil l’implication des citoyens dans la politique. Pendant la collecte des signatures, des politiques ont même essayé de ridiculiser GeenPeil. En vain.

Aujourd’hui, le gouvernement essaie de limiter la casse. Le Premier ministre, Mark Rutte, bien qu’il soit pour cet accord, a déjà fait savoir qu’il ne ferait pas campagne pour le oui. Le gouvernement attendra le résultat et « réévaluera » sa position après le référendum. Si la majorité de l’électorat vote "non", le Premier ministre pourra en effet retirer sa signature du traité, mais rien ne l’y oblige. En réalité, le gouvernement de coalition libérale-travailliste est très gêné par l’initiative. 

« Ce référendum n'arrêtera pas l'accord d’association », a précisé le président ukrainien Petro Porochenko lors d’une visite à La Haye fin novembre 2015. Mais ce n’est pas si sûr. Le moment choisi n’aurait pu être pire. En effet, au premier semestre 2016, quand le référendum aura lieu, les Pays-Bas présideront l’UE. GeenPeil se trompe-t-il de cible ? Ce traité ne concerne que le commerce, font savoir ses défenseurs, et pas du tout l’adhésion éventuelle de l’Ukraine à l’UE : « C’est un marché de 45 millions de consommateurs qui s’ouvre à nous. Qui peut être contre ça ? »

Un argument sensible aux oreilles des Néerlandais qui sont, après l’Allemagne, le plus grand exportateur de l’UE. De plus, « l’Union a déjà des traités d’association avec un grand nombre de pays, comme le Liban, Israël et des pays latino-américains. Et tous ces pays n’ont absolument pas vocation à adhérer à l’Union », explique Mark Rutte.

Le comité GeenPeil essuie de nombreuses critiques. Dans plusieurs médias néerlandais, les membres de GeenPeil ont été traités « d’ignorants », « d’imbéciles » ou pire, de « russophiles ». Car Moscou voit ce référendum néerlandais d’un bon œil. Depuis l’invasion de la Crimée, les relations entre l’Union et la Russie sont très tendues. Entre les Pays-Bas et la Russie, la situation est encore plus complexe : les Néerlandais suspectent les Russes d’avoir lancé le missile BUK qui a abattu le vol MH17 au-dessus de l’Ukraine en juillet 2014, crash où 298 passagers trouvèrent la mort, dont 198 Néerlandais.

Les Russes sont accusés de ne pas vouloir collaborer à l’enquête internationale afin de trouver les coupables de ce drame. En effet, si les Néerlandais votent contre l’accord en avril, ça serait une victoire pour Vladimir Poutine, le président russe, a-t-on pu lire. Le collectif suivrait la logique de Poutine, qui accuse l’Otan et l’UE de vouloir « encapsuler » l’Ukraine dans leurs organisations.

Les organisateurs du référendum font fi de ces accusations. Ce ne sont pas des Russes qu'il faut se méfier, selon GeenPeil, mais plutôt du gouvernement néerlandais. Au mois de décembre, ils ont adressé une lettre à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans laquelle ils accusent les partis du gouvernement de vouloir « saboter » le référendum.

GeenPeil demande « urgemment » de déployer des observateurs électoraux de l’OSCE lors du référendum en avril. Il n’y aurait pas assez de bureaux de vote et, selon GeenPeil, certains partis se sont exprimés contre la tenue de la consultation. Bien que ce référendum soit purement consultatif, plusieurs partis politiques, dont le PvdA (travailliste), le parti au pouvoir, envisagent déjà d’aller un peu plus loin, avec un projet de loi autorisant le référendum correctif. Dans ce cas, La Haye sera tenu de se conformer à la voix de son peuple. Le premier référendum du mois d’avril ne sera finalement que le prologue d’une très longue période d’instabilité politique en Europe.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 20:02

 

Source : http://www.midilibre.fr

 

 

Nîmes : les nouveaux tarifs des bus Tango font tousser
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21 janvier 2016 4 21 /01 /janvier /2016 16:40

 

Source : http://www.ozap.com

 

 

Emmanuel Macron s'écharpe avec un syndicaliste sur RMC

 

 

Le ministre de l'Economie a eu un très vif échange avec Mickael Wamen, ex-salarié Goodyear récemment condamné à neuf mois de prison ferme pour "séquestration".

 

Ca a bardé ce matin sur RMC. Jean-Jacques Bourdin recevait Emmanuel Macron et Mickael Wamen. Très remonté, l'ex-salarié Goodyear, syndicaliste CGT, a une première fois interpellé vivement le ministre de l'Economie sur sa volonté de plafonner les indemnités de prud'hommes.

 

"Parfois avec de bonnes idées, on devient pyromane !"

Mickael Wamen a ensuite de nouveau attaqué le ministre. "Le 31 octobre 2011, on est venus sur notre parking nous faire des promesses. Elles en sont où ces promesses aujourd'hui ? On a fait l'ANI (accord national interprofessionnel, ndlr) qui permet non pas de sécuriser l'emploi mais de sécuriser les licenciements. Parce que M. Macron, si vos lois avaient été mises en place quand Goodyear a annoncé la fermeture du site en 2007, on n'aurait pas pu se battre pendant sept ans. En six mois, on aurait été licencié", a estimé Mickael Wamen. Et de lancer sur un ton vif : "Vous facilitez les fermetures d'entreprises et c'est comme ça que vous laissez croire aux Français que vous allez créer de l'emploi. On marche complètement sur la tête".

 

Piqué au vif, Emmanuel Macron a tenu à répondre avec la même vigueur. "Mais ce que vous êtes en train dire en voulant interdire le licenciement ou de mettre des cartons à celui qui embauche en lui disant 'Si tu t'en sépares, dans X années ça va te coûter peut-être une fortune' cela a une conséquence, qui fait souffrir les Français aujourd'hui : on n'embauche plus. C'est ça la réalité des choses", a répliqué le ministre.

Ce dernier a ensuite poursuivi : "Interdire le licenciement, c'est une idée facile, pardon de le dire. On peut vous la répéter, cela fait plaisir sur un plateau. Mais la réalité des choses, quand vous interdisez le licenciement c'est que vous bloquez les embauches ! Cela n'existe pas d'interdire les licenciements ! Ou alors vous vivez dans une économie fermée administrée. Ça n'est pas l'économie française. Il y a en effet deux millions de salariés qui travaillent pour des entreprises étrangères. On a besoin de l'investissement et des entrepreneurs qui prennent des risques". Et d'ajouter en haussant le ton : "Le combat que vous avez mené, il a conduit à bloquer pendant 7 ans et demi l'entreprise ! Parfois avec de bonnes idées, on devient pyromane !".

"On est dans la merde !"

"Ne vous énervez pas. Est-ce que je me suis énervé, moi ?", a alors commenté Mickael Wamen. "Vous parlez comme un député de l'opposition. Vous parlez comme Alain Gest ou Xavier Bertrand", a-t-il ensuite lancé un peu plus tard à Emmanuel Macron. "Que m'en importe !", a réagi ce dernier. "Je suis en train de vous dire la vérité. Ce qui m'importe c'est la reconversion des salariés, c'est la revitalisation du site". "Mais on est dans la merde ! Grâce à vous il y a 800 chômeurs. Grâce à qui, grâce à vous ! Qu'est-ce que vous avez fait pour les salariés d'Amiens-Nord ?", a lâché le syndicaliste, tandis que Jean-Jacques Bourdin hurlait pour tenter de reprendre le contrôle des débats.

"Si, nous nous sommes battus. C'est Arnaud Montebourg qui s'est battu", a précisé Emmanuel Macron. "C'est facile de dire Arnaud Montebourg. Vous êtes le Arnaud Montebourg bis et vous faites pire que lui", conteste alors Mickael Wamen, avant que Jean-Jacques Bourdin ne reprenne la main. Emmanuel Macron a fini par quitter le studio, non sans avoir serré la main du syndicaliste. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.

 

 

 

Source : http://www.ozap.com

 

 

 

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