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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 19:29

 

Source : http://la-bas.org

 

 

Rencontre avec Pierre JACQUEMAIN [RADIO 19’43]

Le conseiller de la ministre du Travail démissionne et balance

Le

 

 

 

JPEG - 3.3 Mo
(photo : Jean-Michel DUMAY)

Ces gens-là restent dans l’ombre. Proche conseiller de la ministre du Travail, Pierre JACQUEMAIN a claqué la porte à la mi-février.

Pas d’accord avec le projet de loi. Une erreur historique, dit-il, un texte du MEDEF rédigé d’une main de fer par Manuel VALLS. Un témoignage très rare sur l’état de décomposition du pouvoir. Un courage très rare par les temps qui courent et qui peut servir de symbole et de modèle à celles et ceux qui s’engagent dans la lutte qui vient.

Un entretien de Daniel MERMET.

Le conseiller de la ministre du travail démissionne et balance
JPEG - 2.2 Mo
(photo : Jean-Michel DUMAY)

Merci à Pierre JACQUEMAIN et à Cyprien BOGANDA.

Le répondeur de Là-bas si j’y suis attend vos messages au 01 85 08 37 37.

entretien : Daniel MERMET
réalisation : Jérôme CHELIUS et Florian LOPEZ
préparation : Pierre-Yves BULTEAU

(Vous pouvez podcaster cet entretien en vous rendant dans la rubrique "Mon compte", en haut à droite de cette page.)

 

 

Source : http://la-bas.org

 

 

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Source : http://www.humanite.fr

 

 

«Pourquoi j'ai quitté le cabinet El Khomri»
Propos recueillis par Cyprien Boganda, humanité-dimanche
Lundi, 29 Février, 2016
Humanite.fr

 

Photo : capture d'écran Dailymotion
 

Proche conseiller de la ministre du Travail, Pierre Jacquemain a choisi de claquer la porte mi-février, pour marquer son désaccord avec le projet de loi El Khomri. Pour la première fois, ce jeune homme issu de la gauche radicale (il a été collaborateur de Clémentine Autain), raconte les raisons de sa démission.

 

Quel poste occupiez-vous auprès de la ministre du Travail ?

Pierre Jacquemain : J’étais en charge de sa stratégie publique: je préparais ses discours et ses entretiens avec la presse. J’étais sa « plume », si vous voulez... J’ai été recruté par Myriam El Khomri en mai 2015, à l’époque où elle était secrétaire d’Etat chargée de la politique de la Ville. C’est une militante de gauche que j’ai toujours respectée. Elle a fait un excellent travail en tant que secrétaire d’Etat, elle s’est battue pour obtenir des arbitrages favorables et mener une politique digne de ce nom. C’est pourquoi lorsque, trois mois plus tard, elle m’a proposé de la suivre au ministère du Travail, je n'ai pas hésité. C’est un beau ministère, qui s’est malheureusement détourné de sa mission première : défendre les salariés, dans un contexte économique troublé. Au départ, je pensais que je serai utile.

 

À quel moment avez vous déchanté ?

Pierre Jacquemain: J’ai peu à peu compris que nous perdions la bataille. En réalité, la politique du ministère du Travail se décide ailleurs, à Matignon. C’est le Premier ministre qui donne le ton. Après le rapport Combrexelle, Myriam El Khomri avait pourtant une grande ambition. Elle a mené une concertation fructueuse avec les partenaires sociaux, qui a débouché sur de réelles avancées. Malheureusement, aucune de ces avancées n’apparait dans le projet de loi final. Le compte personnel d’activité n’est qu’une coquille vide, qui n’est que l’agrégation de droits sociaux déjà acquis. Par ailleurs, à qui veut-on faire croire que la dématérialisation des fiches de paie est une grande avancée sociale ?

 

Comprenez vous le tollé provoqué à gauche par ce projet de loi ?

Pierre Jacquemain. Oui. Ce projet de loi est une erreur historique. C’est une régression en matière de droits sociaux, dans la mesure où de nombreux acquis des travailleurs pourront être renégociés à l’échelle des entreprises, où le rapport de force est systématiquement défavorable aux salariés. C’est un non sens économique, parce qu’il n’est pas prouvé que cette loi créera de l’emploi. C’est enfin un non sens politique: quand on se dit de gauche, quand on s’estime progressiste, je ne vois pas comment on peut soutenir un tel texte.

 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 19:03

 

 

Source : http://la-bas.org

 

 

 

LÀ-BAS Hebdo n°38 RETRAIT DE LA LOI TRAVAIL

ON VAUT MIEUX QUE ÇA ! 9 MARS, LA RIPOSTE

Le

 

 

 

 

 

 

Le « socialisme libéral » est-il au bout du rouleau ? Autrefois, on disait « social-traître », toujours habile à « trahir la classe ouvrière qu’elle prétend représenter », "serviteur dévoué de la bourgeoisie". Aujourd’hui la Loi Travail est écrite par le MEDEF, la moitié des électeurs ne votent plus et parmi ceux qui votent, un tiers vote pour l’extrême droite. Cette nouvelle trahison renforce les voix pour le FN. Avec toutes ces régressions, l’actuel pouvoir fait le jeu de l’extrême droite. Le mouvement qui s’annonce doit réunir toutes ces luttes, battre cette fausse gauche, et réinventer, et reprendre confiance, et reprendre espoir

 

LÀ-BAS Hebdo n°38 (extrait)

LÀ-BAS Hebdo n°38, en public et au Lieu-Dit, avec, autour de Daniel MERMET :
- Stéphane LAMBERT, cofondateur de la chaîne Youtube Osons Causer
- Camille LAINÉ, coordinatrice nationale du Mouvement des Jeunes communistes de France
- « Sylvie », de la Coordination citoyenne de l’Appel du 9-Mars
- Claire PAUCHET, membre de la Coordination des chômeurs et précaires d’Ile-de-France
- David VAN DER VLIST, avocat spécialiste en droit du travail
- YOUNÈS, assigné à résidence durant trois mois et dix jours... jusqu’au 25 février dernier
- Gérard MORDILLAT
- Guillaume FARLEY

 

 

L’appel lancé par le collectif #OnVautMieuxQueCa 

 

 

« Je n’ai pas le sentiment de trahir la gauche mais celui de servir mon pays »

C’est un des « éléments de langage » qu’elle répète partout. La ministre du Travail et du Dialogue social le dit et le répète : « Je n’ai pas le sentiment de trahir la gauche mais celui de servir mon pays. »

Ce sont donc eux qui n’ont pas compris. Presqu’un million de signatures pour la pétition Loi travail : non merci ! et autant de clics sur la plateforme des « Youtubeurs » #OnVautMieuxQueCa : les lycéens du Mouvement des Jeunes communistes, les initiateurs de la Coordination citoyenne parisienne, les « Youtubeurs » de la chaîne Osons Causer, tous rejettent ce projet de réforme. Et le disent dans ce LÀ-BAS Hebdo n°38.

Le Code du travail, véritable barricade juridique contre le diktat des employeurs

Le projet El Khomri subordonne clairement les droits et libertés des salariés au « bon fonctionnement de l’entreprise ». Écrit noir sur blanc.

De quoi retourner dans leurs tombes les 1 099 mineurs de Courrières, victimes, le 10 mars 1906, d’un coup de grisou. Les recherches à peine lancées que le patron de la Compagnie des mines exigeait que le travail reprenne.

Douze jours plus tard, quatorze mineurs refont surface. Et, avec eux, la création d’un ministère du Travail et du Code du travail, véritable barricade contre le diktat des employeurs et de l’Économie.

110 ans plus tard, l’inverse est à l’œuvre.

À la manœuvre, Hollande réécrit l’Histoire. Dans le sens de la régression sociale

« En ne voulant plus de durée légale du travail pour tous, en actant le règne de la dérogation, les projets El Khomri, Badinter, Macron et Valls cassent les relations du travail au détriment du corps humain, de sa santé, de la vie de famille et de l’emploi pour tous. »

À l’inverse même de ce nouveau Code du travail en cours d’écriture par une dizaine de chercheurs, qui réhabilite le droit au temps libre et prévisible, renforce les 35 heures et milite en faveur du partage du temps de travail.

Contre cette « dystopie », véritable récit d’anticipation pessimiste diagnostiqué par Gérard Mordillat ce mercredi au Lieu-Dit, et en mémoire des 1 099 de Courrières, TOUS DANS LA RUE LE 09 MARS !

Destruction du droit du travail : le grand renversement #OnVautMieuxQueCa par Osons Causer

 

« Réforme du Droit du Travail et autres Filsdeputeries royales », Bonjour Tristesse #55 du 19 février 2016 :

 

 

Bonjour Tristesse #55 19.02.16 Réforme du Droit du Travail et autres Filsdeputeries royales. par Bonjour Tristesse

 

« Loi Travail : pourquoi il faut agir », une vidéo de DanyCaligula :

 

Loi Travail : pourquoi il faut agir. par DanyCaligula

 

Pour voir l'ensemble de l'émission, cliquer ici

 

 

Source : http://la-bas.org

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3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 17:07

 

Source : http://www.laquadrature.net

 

 

Le Conseil constitutionnel censure la copie de données lors de perquisitions informatiques

 

 

 

Paris, le 19 février 2016 — Dans une décision publiée aujourd'hui, le Conseil Constitutionnel a censuré une disposition de la loi sur l'état d'urgence relative aux perquisitions informatiques. Le Conseil constitutionnel estime que la copie des données d'un terminal informatique sans décision judiciaire est contraire à la Constitution et au droit français. La Quadrature du Net salue cette décision et appelle le gouvernement français à remettre au centre du processus le juge judiciaire.

Suite à une question prioritaire de constitutionnalité initiée par la Ligue des Droits de l'Homme, le Conseil constitutionnel a censuré partiellement la loi relative à l'état d'urgence adoptée en novembre 2015. La disposition censurée permettait à la police de copier entièrement les données d'un terminal informatique (ordinateur, serveur informatique ou téléphone mobile) lors d'une perquisition, sans obligation de faire une saisie du matériel, d'obtenir l'assentiment de la personne perquisitionnée ni de constater préalablement une infraction.

La disposition de perquisition informatique (article 11, alinéa 3 de la loi du 3 avril 1955 modifiée par la loi du 20 novembre 2015) permet l'accès à « un système informatique ou un équipement terminal présent sur les lieux » de la perquisition et à « des données stockées dans ledit système ou équipement ou dans un autre système informatique ou équipement terminal, dès lors que ces données sont accessibles à partir du système initial ou disponibles pour le système initial ». Cette disposition n'apporte aucune garantie quant aux usages qui sont faits des données ainsi collectées, leur durée de conservation par les autorités, ou toute autre garantie nécessaire dans un État de droit.

Le Conseil constitutionnel estime que cette disposition porte une atteinte disproportionnée à la vie privée, et s'inquiète du fait que la copie de données puisse porter sur des éléments sans lien direct avec la personne visée (de par le fait que la copie englobe les échanges entre la personne perquisitionnée et ses contacts, et que la loi prévoit également de pouvoir saisir les données accessibles depuis l'équipement perquisitionné). Il estime que ce type de disposition ne peut se faire que dans le cadre légal d'une saisie, et non d'une simple perquisition.

Cette censure partielle de la loi sur l'état d'urgence est un succès et souligne le travail indispensable de recours administratifs conduit par diverses organisations de défense des droits (dont La Quadrature du Net) contre l'inflation des atteintes aux droits fondamentaux initiée par le gouvernement français depuis quelques années. Toutefois, il y a fort à parier que la prolongation de l'état d'urgence s'accompagnera d'une nouvelle loi venant préciser ces mesures aujourd'hui dépourvues de tout cadre législatif. Si tel est bien le cas, il faudra être extrêmement vigilants sur la nécessaire rectification législative que le gouvernement sera obligé d'instaurer, et s'assurer qu'elle apporte toutes les garanties nécessaires, devant un gouvernement qui n'a jamais hésité à répondre aux jugements d'illégalité par une simple légalisation, sans prendre en compte le fond des décisions et l'intrinsèque atteinte lourde aux droits fondamentaux.

« Députés et sénateurs auront à être très attentifs aux futures lois qui viendront répondre à cette censure partielle, et à oser donner un cadre protecteur aux mesures d'intrusion dans la vie privée. Nous appelons également les personnes qui ont été visées par ces perquisitions informatiques inconstitutionnelles à faire valoir leurs droits devant la justice. Il est fondamental que l'état d'urgence ne puisse être le règne de l'impunité », déclare Adrienne Charmet, coordinatrice des campagnes de La Quadrature du Net.

Lire la décision complète en PDF.
 
 
 
Source : http://www.laquadrature.net
 
 
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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 18:57

 

Source : http://la-bas.org

 

 

RETRAIT DE LA LOI-TRAVAIL

09 MARS : la carte des mobilisations

Le

 

 

 

Énorme pétition, appel à manif et à la grève générale, la riposte fait reculer le gouvernement. « Première victoire, mais attention, ne lâchons rien, c’est aussi une manœuvre pour brouiller et démobiliser. La manif du 9 MARS EST MAINTENUE. »

 

Une carte des mobilisations prévues le 09 mars à voir et à alimenter sur loitravail.lol

 

Voir aussi

-  « LOI TRAVAIL : PAS LE REPORT, LE RETRAIT ! », notre entretien avec Gérard FILOCHE du 27 février 2016

- « NOS ADVERSAIRES NE SONT QUE 紙老虎 », notre LÀ-BAS Hebdo n°37 contre les tigres de papier, une émission du 26 février 2016

 

 

 

 

Source : http://la-bas.org

 

 

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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 18:46

 

Source : http://la-bas.org

 

 

Gérard FILOCHE [VIDÉO 13’22]

LOI TRAVAIL : PAS LE REPORT, LE RETRAIT !

Le

 

 

 

9 MARS, GRÈVE GÉNÉRALE CONTRE LA LOI TRAVAIL ! par Là-bas si j'y suis
 

Énorme pétition, appel à manif et à la grève générale, la riposte fait reculer le gouvernement. « Première victoire, mais attention, ne lâchons rien, c’est aussi une manœuvre pour brouiller et démobiliser. La manif du 9 MARS EST MAINTENUE. » Ancien inspecteur du travail et militant socialiste, Gérard FILOCHE est en colère, pour lui cette offensive dictée par le Medef, c’est l’offensive de trop*.

Car désormais, si cette loi est adoptée, les libertés et droits fondamentaux de la personne seront soumis aux « nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise ». Soit une contre-révolution juridique, théorique, pratique, contre laquelle le mouvement social se mobilise.

entretien : Daniel MERMET
réalisation : Jeanne LORRAIN & Jonathan DUONG

Vous pouvez également écouter ou télécharger le son de la vidéo uniquement :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
9 MARS, GRÈVE GÉNÉRALE CONTRE LA LOI TRAVAIL !
 

(*En trois jours vous êtes plus de 150 000 à avoir consulté cet article)

 

 

 

Voir aussi

- l’intégralité du texte du projet de loi portée par la Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs »

- l’analyse détaillée du projet de loi EL KHOMRI / MACRON 2 sur le blog de Gérard FILOCHE

- le site stop3cdd.fr contre la précarité organisée des jeunes au travail

- lappel à la grève générale le 09 mars lancé sur Facebook

 

 

 

Source : http://la-bas.org

 

 

 

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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 18:23

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/laurence-karsznia

 

 

«Liquidation», un nouveau documentaire sur les 9 ans de lutte des Goodyear

 

 

Alors que 2016 est la date anniversaire des 80 ans du Front populaire, le code du travail est attaqué implacablement, les plans sociaux et délocalisations se multiplient, la répression et la criminalisation de l'action syndicale sont plus fortes que jamais, marquées par 8 condamnations à une peine de prison ferme, comment saisir les véritables mécanismes qui sous-tendent une telle casse sociale ?

 

Affiche du film Affiche du film "Liquidation" © Images contemporaines

 

Après «La mort en bout de chaîne », un documentaire qui aborde les risques de cancers dûs à l'exposition prolongée aux produits chimiques hautement toxiques (HAP-CMR) utilisés dans la composition des pneus Goodyear, Mourad Laffitte propose un nouveau film retraçant l'ensemble du conflit qui oppose la direction de la multinationale Goodyear-Dunlop aux salariés de l'usine Amiens-Nord.

Fruit d'une longue enquête, ce film documentaire est avant tout le temps de la réflexion. Mourad Laffitte revient sur la lutte des ouvriers de l'usine Goodyear Amiens-Nord pour défendre leurs emplois. Une véritable plongée au cœur de ce conflit loin des discours et des images qui criminalisent et condamnent de manière hâtive.

Durant 9 ans, le réalisateur a accompagné les ouvriers tout au long de leur lutte - grèves, blocages d'usine, tribunaux, manifestations, réunions, comité de soutien - réalisant ainsi près de 11 000 photos et des centaines d'heures d'entretiens et d'images.

Dans le même temps, il met en parallèle le combat mené par 1200 ouvriers d'une usine Continentale situé à 80 km d'Amiens. Dans un cas comme dans l'autre, malgré l'invalidation de plusieurs plans sociaux par les tribunaux et des bénéfices colossaux, ces 2 multinationales ont délocalisé leur production, mettant sur le carreau 2500 ouvriers.

Ceci n'est pourtant pas une fatalité. Ce documentaire donne à voir et permet de comprendre les stratégies économiques qui se jouent réellement dernière la façade d'une crise prétendue , ainsi que le cynisme et l'arrogance d'une multinationale avec lesquels elle anéantit la vie des salariés pour toujours plus de profits.

"Liquidation", un film nécessaire !
René Vautier disait "Filmer ce qui est, pour agir sur le développement de cette réalité et mettre l’image et le son à disposition de ceux à qui les pouvoirs établis les refusent."
C'est dans cet état d'esprit que nous avons choisi de faire ce documentaire ; un ciné-tract pour dire, montrer ce que la voix du pouvoir tait ou travesti en laissant entendre que la violence et l'irresponsabilité appartiendrait à celles et ceux qui se mobilisent.

Vous pouvez soutenir la construction de ce projet et le faire vôtre en contribuant à la souscription que nous venons de lancer sur la plate-forme de financement participatif Touscoprod
En soutenant ce film, vous contribuerez à aider la production audiovisuelle indépendante. De plus, vous permettrez à chacun de saisir que si nous ne sommes pas tous des Goodyear, nous sommes tous concernés par la violence du libéralisme et par la destruction systématique des conquis sociaux.

On compte sur vous !!!

 

La bande annonce

 

Bande annonce © Images contemporaines

 

Le 18 mars 2016, le film sera projeté en avant-première, à la Bourse du travail de Saint-Denis (93) à l'occasion d'une soirée de soutien aux Goodyear, organisée par le Comité de soutien de Seine-Saint-Denis.
''Liquidation'',  film documentaire de 52 min
Auteur-réalisateur: Laffitte Mourad
Production : Images Contemporaines (le site)
Contact : contact@images-contemporaines.com / 06 76 48 61 35

 

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/laurence-karsznia

 

 

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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 17:52

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Loi sur le travail: une mobilisation jamais vue sur Internet
 
 
 

Une pétition en ligne qui frôle le million de signataires, un appel à manifester le 9 mars et une vidéo de « Youtubeurs » : ces trois initiatives ont débordé politiques et syndicats, faisant surgir sur le numérique une mobilisation inédite contre la loi sur le travail.

C’est une pétition sur Internet qui a mis le feu à la plaine. Une pétition qui rassemblait près de 800 000 signataires lundi 29 au soir, et qui fait office de symbole. Le net s'est invité dans le débat politique sur la loi sur le travail. Et à sa manière, il a imposé une tonalité politique et la réception, plus que froide, à laquelle doit faire face le texte porté par Myriam El Khomri, dont le gouvernement vient d'annoncer le report de quelques semaines. Des profondeurs du web sont aussi montés un appel à manifester le 9 mars, qui séduit les foules mais aussi la CGT, et un mot-clé ravageur -« On vaut mieux que ça », par lequel les travailleurs les plus précaires racontent leur quotidien désastreux. Trois initiatives, trois sévères attaques contre la future loi. Et trois surprises pour le gouvernement.

Pour la pétition, tout s'est décidé en 24 heures, suite à la parution dans Le Parisien des principales pistes de la loi sur le travail, le 17 février. En fin d’après-midi, la militante féministe Caroline De Haas reçoit un message de son amie Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de l'UGICT-CGT, camarade depuis les années Unef (elles étaient toutes deux au bureau de l’organisation étudiante pendant la mobilisation contre le CPE), qui l’alerte pour lui dire : « C’est Tchernobyl, ce projet ! Faut faire quelque chose. » La suite, raconte De Haas, est simple comme un gazouillis numérique : « Je vérifie ; comme tout ce qui vient du gouvernement est horrible ces derniers temps, il faut hiérarchiser… Je trouve ça en effet  horrible. Avant de me coucher, je fais une dizaine de tweets. Et au réveil, je vois des centaines de “retweet”, ce qui ne m’arrive jamais sur des sujets autres que le féminisme. Là, je me dis qu’il se passe un truc… »

Le lendemain, après des allers-retours avec Sophie Binet, le « designer politique » Elliot Lepers et des juristes du syndicat des avocats de France (SAF), un texte est prêt, des signataires ralliés (parmi des syndicalistes CGT, FO et Solidaires, ainsi que du syndicat des avocats de France, des responsables actuels ou passés d'organisations de jeunesse), un site Internet développé, et une pétition prête à être lancée. À 14 heures, le tout est mis en ligne sur Loitravail.lol et va battre très vite un grand nombre de records du genre, aidé par « la communication méprisante du gouvernement et ses réponses pathétiques, du genre :“Vous n’avez pas compris, on va mieux vous expliquer” », dit De Haas…

« C’est la pétition qui s’est lancée avec le plus grand nombre de signatures le jour de son lancement, avec près de 54 000 signatures en 24 heures, qui a connu le plus gros pic de signatures jamais vu en une journée en France (126 969 signatures le 23) et qui obtient le plus de signatures par jour, avec 73 000 signatures en moyenne », détaille Benjamin des Gachons, le directeur France de Change.org, site lancé en 2007 aux États-Unis et en 2012 en France, et qui côtoie We sign it et autres Avaaz.

Des Gachons ajoute que parmi les presque 620 000 pétitions recensées partout dans le monde sur ce site international, celle sur la loi sur le travail « est actuellement la plus virale », c’est-à-dire qu’elle est « la plus vue, commentée et partagée ». Pour l’activiste, le moment est « déjà historique », car « le gouvernement a déjà reculé alors que le mouvement ne s’est pas encore traduit par une mobilisation dans la rue ». Selon lui, « on est passé d’un moment d’indignation, lorsque le pré-projet de loi a fuité, à un mouvement de mobilisation, très horizontal ».

 

La pétition sur Change.org. La pétition sur Change.org.
 
 

Le texte est en passe de devenir la pétition la plus rassembleuse de la courte histoire de l’activisme online. Jusqu’ici, cette première place était occupée par la pétition contre le chalutage en eaux profondes, lancée par l’association Bloom en 2013, signée en quelques mois par environ 800 000 internautes, et presque 900 000 aujourd’hui. Plus récemment, Change.org s’enorgueillissait d’aligner 435 000 signatures en soutien de la demande de grâce de Jacqueline Sauvage, ou 510 000 noms en faveur de la pétition lancée en juin dernier par Élise Lucet contre la directive européenne sur le secret des affaires.

 

Il faut mesurer le poids de ces chiffres. Depuis 2010, si une pétition agrégeant 500 000 signatures est soumise au Conseil économique, social et environnemental (CESE), celui-ci est tenu de se prononcer sur une question. Les opposants au mariage pour tous ont utilisé cette procédure à l’été 2014, après avoir rassemblé 700 000 noms. L’avis du CESE, seulement consultatif, les avait d’ailleurs déçus.

Il existe un mécanisme similaire au niveau européen : si un million de personnes, réparties dans au moins sept pays, signent pour une initiative citoyenne européenne, la Commission européenne est tenue d'examiner cette pétition, et peut aller jsuqu'à proposer ce texte au vote du Parlement européen et des États membres. Le dernier mécanisme prévu dans l’Hexagone est plus engageant, mais presque hors d’atteinte : le référendum d’initiative partagée permet depuis le 1er janvier 2015 de soumettre au vote de tous les Français un texte de loi qui serait déposé par 185 députés et soutenu par un dixième du corps électoral, soit environ 4,5 millions de Français.

Le gouvernement a bien compris le danger venant du web. Dès jeudi 25, alors que la pétition passait le cap des 500 000 signatures, Myriam El Khomri a très officiellement répondu aux internautes, comme le site le permet. Le service d'information du gouvernement (SIG), rattaché à Matignon, a bien tenté d'influer pour que la réponse provienne du “gouvernement”, mais en vain, cela n'était pas prévu par le “processus” imaginé par Change. La ministre du travail s'est donc essayée à démontrer encore une fois toute la pertinence des choix de l'exécutif. Peine perdue…

La manifestation en ligne de mire

Les initiateurs du texte « Loi travail, non merci ! » ne veulent d'ailleurs pas en rester là et entendent utiliser le réseau pour convier leur bientôt un million de contacts à descendre dans la rue pour manifester, report ou non de la loi. Pour Caroline De Haas et Elliot Lepers, qui n’ont eu de cesse depuis un an de chercher, selon le vocabulaire consacré,  à « enflammer la toile » militante de gauche, désespérée par la situation politique française, dans le virtuel comme dans le réel, c’est un premier succès qui se matérialise.

L’une est une ancienne militante socialiste qui a travaillé comme attachée de presse pour Benoît Hamon, puis a fondé Osez le féminisme !, a rejoint en 2012 le cabinet de Najat Valaud-Belkacem sur les questions d’égalité homme-femme, avant de quitter le gouvernement et partir (relire son billet d’alors, sur son blog hébergé par Mediapart) pour tenter de participer à une “reconfiguration” de l’espace politique à gauche. Une volonté similaire se retrouve chez Elliot Lepers, un ancien “écologeek” de la campagne présidentielle d’Eva Joly.

Depuis leurs expériences politiques respectives, tous deux ont également choisi de créer une PME, l’une dans la formation et le conseil dans la promotion de l’égalité homme-femme dans les entreprises, l’autre dans l’ingénierie politique et la communication numérique. Chacun de leur côté, ils essaient. Caroline De Haas sera, par exemple, aux côtés de Clémentine Autain, à l’initiative des Chantiers d’espoir, qui feront flop après leur première réunion. Elliot Lepers imaginera, lui, une manifestation virtuelle nommée “Occupy Sivens”, en soutien à Rémi Fraisse, le jeune manifestant tué d’une grenade policière en marge d’un rassemblement contre le barrage du Testet (Tarn).

C’est sur Skype (un réseau de téléphonie gratuite par Internet) qu’ils se sont parlé pour la première fois, l’une à Paris, l’autre à Berlin. « Un coup de foudre militant, dit De Haas. Il venait de faire un site sur les “343 connards” (avec Clara Gonzales ndlr), dénonçant les éditorialistes soutenant la prostitution. Je lui dis : “Il faut faire pareil sur le sexisme.” » Cela donne Macholand, un site dénonçant les propos misogynes tenus par des personnalités publiques. Professionnellement, ils font aussi affaire, et la boîte de l'un réalisera le site de l'autre, Les expertes”, un annuaire de femmes “compétentes” dans les médias. Sur le plan militant, s’ensuivront des initiatives de riposte politique destinées aux sympathisants de gauche déboussolés voire en colère face à l'orientation d'un pouvoir qu'ils ont contribué à élire. Comme un “contre-référendum pour une politique de gauche”, qui réplique en moins de 48 heures à celui imaginé par Jean-Christophe Cambadélis et le PS à propos de l’union de la gauche aux régionales. Ou encore le site gueuledebois.fr, mis en ligne au lendemain du second tour des mêmes régionales.

« À chaque fois, on fonctionne de la même façon, s’amuse De Haas. Je dis “il faut faire un truc !”, et soit Elliot fait, soit il ne bouge pas. Du coup, je fais un truc moche et ça l’énerve tellement qu’il fait un truc super en une heure. » Ce duo d’activistes s’est aussi investi depuis un an, avec une quinzaine d’autres militants politiques et syndicaux (« Mais ce ne sont pas les mêmes bandes que pour la pétition sur la loi travail », assure-t-elle), pour imaginer ce que pourrait être une « primaire de gauche ».

Ils tiennent à dissocier cet engagement-là, sans le renier, de celui en cours contre le projet de loi El Khomri. « Pour nous, la primaire est l’outil le moins mauvais pour trouver une alternative à François Hollande. Mais là, il s’agit d’une riposte citoyenne à une attaque frontale du gouvernement, explique De Haas. Après, on ne va pas nier qu’un mouvement social a évidemment des implications et des conséquences politiques… » Toutefois, elle assure qu’il est hors de question de bénéficier du fichier des signataires de la pétition pour tenter de les embringuer dans leur souhait de primaires. « Ça, c’est la politique à la papa, dit-elle, et de toute façon, c’est Change qui détient les adresses électroniques, pas nous. »

L'appel à manifester parti de Facebook

Tout aussi loin des habituelles stratégies politiques ou syndicales, “Bea”, “Da Mien” et “Matthieu” n’en reviennent toujours pas. Ces trois trentenaires, qui se méfient des médias traditionnels et ne consentent à s'exprimer que sur Mediapart ou Rue89, n’imaginaient pas une seconde que leur cri de colère sur Facebook porte si loin. En appelant à une grève générale et à une manifestation dans les rues de France le 9 mars, jour où la loi sur le travail devait être présentée en conseil des ministres, ils ont soulevé l'enthousiasme, et des centaines de milliers de like.

Tout commence lundi 22 février, peu avant que les syndicats ne publient une déclaration commune a minima. “Bea”, depuis le sud de la France, “Da Mien” et “Matthieu”, depuis la région parisienne, bondissent de rage derrière leurs écrans d’ordinateurs en s’envoyant des messages privés où ils se répètent : « Ce n’est pas possible », « il faut se bouger sans attendre », « c’est la plus grosse attaque portée au code du travail depuis la Seconde Guerre mondiale ». Militants à la CGT, ils sont devenus « potes via Facebook et les groupes communautaires cégétistes ». “Da Mien” est conducteur de train, “Matthieu” travaille dans la téléphonie mobile et “Béa” dans l’enseignement.

Quand le communiqué extrêmement prudent des syndicats est publié, le trio tombe de sa chaise. « On s’est dit que c’était du foutage de gueule ! L’intersyndicale exige uniquement “le retrait de la barémisation des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif et des mesures qui accroissent le pouvoir unilatéral des employeurs”. Le reste, on en parle dans quinze jours et on fait une mobilisation le 31 mars », raconte “Da Mien”. Pour lui, “Bea” et “Matthieu”, il n’y a « rien à négocier » dans ce texte : « Il faut le retirer. Il y en a marre de ces réunions où on veut mettre tout le monde autour de la table et fédérer autour du plus petit dénominateur commun pour avoir la signature de la CFDT. Cela nous oblige à rabaisser nos exigences. »

Sur Facebook, le trio crée l’événement : « Appel à la grève générale contre “la loi Gattaz-Hollande-Valls-Macron-El Khomri”. » Un appel citoyen et militant, écrivent-ils. « Pour la convergence des luttes des salariés, des précaires, des chômeurs, des retraités, des jeunes, des personnes qui survivent avec des minimas sociaux en baisse. » Ils invitent toutes les générations à venir « défendre leur peau avec ou sans les directions syndicales ». Ils choisissent la date du 9 mars sans comprendre pourquoi les syndicats ont choisi celle du 31 : « Le 9, il y a un coup à jouer pour la convergence des luttes. C’est le jour où le projet devait être présenté en conseil des ministres, c’est le même jour que le préavis de grève à la RATP et à la SNCF, le lendemain, il y a les retraités. »

La machine est lancée. Elle sera virale, tout comme la pétition. Aujourd’hui, près de 400 000 personnes ont été invitées à leur grève générale. 70 000 personnes sont intéressées, 42 000 entendent y participer. Surtout, l’appel a fait des émules. À Paris, Strasbourg, Rouen, Lille, Angers, Marseille… et dans de nombreuses autres villes de province, des pages ont été créées par des internautes, des associations voire des syndicats. “Da Mien”, “Bea” et “Matthieu” s’avouent « dépassés ». « On est sollicités de partout mais ce n’est pas notre boulot d’organiser des manifestations et des services d’ordre. Aux citoyens, aux salariés, aux syndicats de prendre la main dans leurs entreprises, dans leurs départements, dans leurs régions », lance “Da Mien”. Cet appel à la grève, pour lui, « c’est un coup de pied dans la fourmilière, un sondage qui montre que les Français veulent en découdre ».

Un ancien collaborateur de Mélenchon s'invite dans la danse

Il reste à traduire la colère virtuelle dans les rues, et c'est un militant plus aguerri qui veut s'en charger. À Paris, Alex Tessereau et sa bande de copains de lutte, sur le net ou dans la vraie vie, entendent s’en charger. Ils ont créé leur page : « 9 mars Paris, tous/toutes dans la rue» Elle compte 29 000 invités, 4 000 intéressés, 3 000 participants à ce jour. Et lundi soir, la CGT a annoncé qu'elle se ralliait à cette date…

Le groupe veut faire de la place de la République « une agora de citoyens, sans étiquette, horizontale, démocratique », dit Alex. Il a 28 ans et l’expérience des manifs chevillée au corps depuis les années lycée au sein de l’Union nationale lycéenne, puis de l’Unef. Proche de la mouvance “antifa”, responsable associatif, à l’origine du mouvement des « fêtards éco-responsables du canal Saint-Martin », il sait « mobiliser », « obtenir des autorisations de manifester en préfecture », « monter des services d'ordre, des banderoles », « réagir face aux forces de l'ordre ». Ses premières armes, il les a faites contre la loi Fillon sur l’école en 2005, puis contre le CPE qui, il y a dix ans, faisait fléchir le gouvernement Villepin.

C’est lui qui a contacté les initiateurs de la grève générale sur Facebook et proposé de « monter une équipe » pour Paris avec son réseau militant. « L’austérité, la montée du FN, l’enchaînement des reniements de Hollande, les divisions de la gauche… Tous les ingrédients sont réunis pour que nous ayons un Podemos, un Syriza en France mais il ne se passe rien. Nos syndicats décident de faire une mobilisation après la bataille, le 31 mars. C’est ridicule, cela ne crée aucun rapport de force, aucune pression. Il faut une grève reconductible qu’on puisse étendre du lundi au samedi, occuper l’espace, le temps politique », s’enflamme le jeune homme, qui a été l’attaché parlementaire de Jean-Luc Mélenchon en 2008, quand celui-ci démissionnait du PS et créait le Parti de gauche. « C’était mon stage de fin d’études », raconte-t-il.

Depuis, il s’est éloigné du Parti de gauche et de la politique, dont il voulait faire son métier. DJ (son autre passion), il vivote grâce à des petits cachets sans avoir le statut d’intermittent. « J’avais la possibilité de travailler pour un sénateur socialiste, mais je n’allais pas gagner de l’argent sur des réformes, l’état d’urgence, la déchéance de nationalité, la loi El Khomri, qui me donnent envie d’aller manifester ! » poursuit celui qui a pour modèle Patrick Roy, le député socialiste mort en 2011, guitariste et fan de hard rock.

« On vaut mieux que ça », campagne virale des Youtubeurs

D'autres restent hostiles à toute tentation politicienne. Et il aurait été bien difficile de prévoir qu'ils soient à l'origine de la déferlante de témoignages qui s’abat sur les réseaux sociaux depuis quatre jours. Autour du mot-clé « On vaut mieux que ça », ces messages décrivent tous la façon dont les précaires sont mal traités. Le coup est parti d’un endroit inattendu, car peu réputé pour sa capacité de cohésion et d’action concertée : celui des « Youtubeurs », ces animateurs de chaînes YouTube qui proposent leurs vidéos à des communautés regroupant parfois des centaines de milliers d’internautes.

Aux commandes de l’initiative « On vaut mieux que ça », on trouve un collectif de Youtubeurs plutôt marqués à gauche, qui parlent régulièrement, mais pas uniquement, politique. Certains font figure de vétérans, comme Usul, ex-chroniqueur de jeux vidéo qui a versé il y a deux ans dans des présentations fouillées de figures intellectuelles ou de concepts qui occupent le débat public, ou Histony, qui livre des « réflexions critiques pour comprendre pourquoi l'histoire se raconte de la façon dont on la raconte ». D’autres, qui s’y sont mis plus récemment, comme le collectif Osons causer, qui met politique, sociologie ou philosophie à l’honneur depuis juin dernier (lire les présentations faites par Streetpress), ou Le fil d’actu, qui depuis octobre explique en profondeur les faits d’actu.

Ils se sont signalés par une vidéo, où une dizaine d’entre eux présentent leur projet. À l’initiative, au tout départ : Usul, Dany Caligula ou le Stagirite, vite rejoints par Osons Causer et par d’autres. « Tout s’est fait à l’arrache, et on avance en pédalant, rigole Ludo Torbey, d'Osons Causer. On a démarré samedi 20 au soir, juste après la parution des premières informations sur l’avant-projet de loi, entre ceux qui étaient disponibles sur un groupe Skype. »

 

 

© On vaut mieux que ça !

 

La première vidéo est prête moins d’une semaine plus tard. Elle regroupe des vidéastes aux tons très différents, certains étant les tenants d’un discours policé et grand public, d’autres revendiquant un ton bien plus rêche et provocateur. Par exemple, Matthieu Longatte, qui livre chaque semaine sur Bonjour Tristesse un billet (très) énervé contre le monde tel qu’il va. « Je me méfie en général des collaborations, mais pour cette fois, j’ai dit oui, notamment parce que j’avais déjà fait une vidéo sur la loi travail, dans laquelle j’incitais les gens à agir, explique-t-il. J’ai une formation de juriste et au début, je croyais que ce projet de loi était une blague. Pour moi, c’est la plus grosse régression sociale des 50 dernières années. »

« On parle de harcèlement, de discriminations, mais aussi de suicides »

L’idée : « Mettre à disposition nos compétences et nos audiences pour libérer ceux qui nous regardent. Nous voulons affirmer que nos témoignages, nos vies, sont légitimes », explique Ludo Torbey. « C’est une initiative noble, très intéressante, approuve Matthieu Longatte. Les divers acteurs du YouTube politique mobilisent leurs communautés et passent outre leurs divergences de style, voire même de perceptions politiques sur certains points, pour montrer que sur l’essentiel, tout le monde est d’accord. Aller chercher des centaines de milliers de témoignages, montrer que les gens dessinent tous ensemble une histoire cohérente, c’est très pertinent. »

Et très vite en effet, les témoignages affluent, y compris dans le Club de Mediapart. On y découvre un travail précarisé et flexibilisé à l'extrême, loin de l'image renvoyée par le Medef, avec, par exemple, le statut peu enviable des « extras », convocables à l’envi et sans préavis pour travailler au coup par coup dans le domaine de la restauration. Sur Twitter, les mots sont plus lapidaires et dénoncent le chantage au travail du dimanche, les marques de mépris parce « plein de chômeurs rêvent de ton job », ou la quête éperdue du paiement des factures lorsqu’on est freelance.

Les paroles reçues, par tweets, mails ou même vidéos, seront présentées dans les jours à venir via des sélections pensées pour circuler sur les réseaux sociaux, des podcasts et des montages vidéo, voire au travers d’émissions présentées sur YouTube. « Nous sommes contents que notre initiative rencontre un vrai écho, indique Torbey. Mais les témoignages que nous recevons sont

S’avouant débordés, les Youtubeurs entendent bien faire porter loin les paroles qu’on leur confie. Mais pas question pour autant de confondre leur action avec les initiatives plus classiques, comme la pétition ou la manifestation. Ils reconnaissent sans difficulté aucune entretenir « une certaine méfiance envers les formes traditionnelles de la politique ». Et veulent s’en tenir à bonne distance : « Il se trouve que l’avant-projet de loi du gouvernement est un élément déclencheur de notre action, mais notre propos est de faire vivre les témoignages, la parole, rappelle l’homme d’Osons Causer. Nous n’avons aucun agenda politique, nous n’attendons pas particulièrement que cette loi soit retirée, même si nous en serions ravis. »

Cette méfiance assumée, Caroline De Haas, à l'origine de la pétition, l’a bien perçue. Et a décidé d’en prendre son parti. « Ils sont hyper-flippés d'être récupérés, et on peut tout à fait comprendre leur méfiance vis-à-vis des organisations, convient-elle. Quand j'ai découvert le mot-clé “On vaut mieux que ça”, je me suis dit qu’ils auraient pu nous prévenir… Mais ça a duré trente secondes. Finalement, j'ai trouvé ça génial, car ça incarne bien l'irruption du monde du travail dans le monde politique. C’est comme pour ceux qui ont appelé à manifester sur Facebook : nous avons élaboré une “carte des appels à manifester” de notre côté, mais pas plus. Ça avance dans tous les sens, on est débordés, c'est désorganisé, et c’est tant mieux : personne ne pourra contrôler quoi que ce soit. »

 

 

 

 

 

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 17:38

 

Source : http://www.greekcrisis.fr

 

 

 
 
 
greek crisis
 
 

samedi 13 février 2016

La fin des Tsiprosaures ?
 

 


Temps de colère et de révolte. Vendredi matin (12 février), le pouvoir supposé politique pris de panique, avait tenté à bloquer les portes d’Athènes, dans une tentative désespérée d’empêcher l’arrivée motorisée des paysans, venus manifester depuis les quatre coins du pays. À plusieurs reprises, les... forces de la Police ont été d’abord violement repoussées par les agriculteurs, ailleurs des... négociations ont pu apaiser le ciel athénien. Monde... ambiant.


Agriculteurs du Péloponnèse... débloquant l'accès vers Athènes. Le 12 février


Les agriculteurs ont fait finalement leur entrée dans Athènes... d’où par la suite une petite bataille rangée devant le Ministère de l’Agriculture. Les rebelles de la version 2016, comme de l’histoire de la longue vie quotidienne sous l’Occupation du Mémorandum, ont installé leur campement à Sýntagma, nous n’avions pas vu cela depuis l’autre grand moment de notre... infortune, c’était durant le mouvement des Indignés Place de la Constitution (Sýntagma), en 2011.

Les paysans Crétois ont été les premiers à débarquer au Pirée, très tôt dans la matinée de vendredi ; ils ont aussitôt... investi la ville, mais c’est devant le Ministère de l’Agriculture que toute leur colère a éclaté lorsque leur camionnette remplie d’un échantillon de leurs productions avait été saisie par la Police... avant d’être libérée suite à un assaut réussi.

Devant le Ministère, devant l’absence du Ministre, surtout, devant le refus ministériel de recevoir une délégation Crétoise porteuse d’un texte récapitulant les décisions de leurs collectifs, à savoir le retrait du projet de loi sur les retraites et sur la fiscalité des exploitants agricoles, une nouvelle... attaque a été (spontanément ?) lancée contre les gardes... prétoriens du gouvernement mémorandaire SYRIZA/ANEL.
 

Au portes d'Athènes. Le 12 février 2016 (Photo presse grecque)

 

Crétois et paysans... au débarquement du 12 février. Le Pirée, (presse grecque)

 

Au portes d'Athènes. Le 12 février 2016 (photo presse grecque)

 

Au portes d'Athènes. Le 12 février 2016

 

Devant le ministère de l'Agriculture. Le 12 février


D’autres épisodes très violents aux portes d’Athènes se déroulèrent en même temps, lors du... contact entre les paysans du Péloponnèse et les forces de l’ordre. Bilan: dix policiers blessés et quelques interpellations. “Nous n'avons pas peur de la Police... venez voir...”, tel fut le message et le... geste charnel clairement affiché par certains agriculteurs et éleveurs du pays, immortalisé par un photographe. Inutile de dire que cette photo a aussitôt fait le tour des medias et surtout de l’internet grec.

Nous nous attendions à cette expression fort violente (pour l’instant certes contenue) de cette phrase au bout de toutes les lèvres car sans cesse répétée au pays réel de la mise à mort économique (impossibilité de travailler et d’entreprendre), sociale (droits sociaux des travailleurs) et nationale (souveraineté, agissements de type... FRONTEX, UE et OTAN dans les eaux territoriales de la Grèce après une nouvelle capitulation du gouvernement Tsipras), et tout cela en... accéléré, depuis la terrible trahison du ‘NON’ par les Tsiprosaures: “Cela ne peut plus durer” entend-on dire de manière unanime.

Ainsi, l’idée deviendrait désormais majoritaire en Grèce (indépendamment des piètres... familles politiques), à concevoir (à tord ou à raison) que cette violence devrait prendre un caractère ciblé et précis, autrement-dit, apte à faire chuter le gouvernement SYRIZA/ANEL, mieux encore, le système politique dans son ensemble.
 

Animaux innocents repeints... SYRIZA. Athènes, février 2016 (presse grecque)

 

L'esprit de la FRONTEX d'après une certaine idée grecque (Internet)

 

Le... geste clairement affiché des agriculteurs. Le 12 février

 

Animal innocent, “Notre patience a pris fin”. Athènes, février 2016 (presse grecque)


Cette semaine, j’ai participé à une émission radiophonique depuis le Pirée (90,1 FM), au thème de la situation grecque et de la géopolitique... bouillonnante actuelle autour de nous, au studio et joints par téléphone, on endentait des analystes de toutes les sensibilités politiques et aussi, deux militaires à la retraite ayant participé à de structures de commandement de l’OTAN.

Joint par téléphone, Leonidas Chryssanthopoulos (du mouvement EPAM), a livré sa version... alors eschatologique à très brève échéance quant à la situation: “Le gouvernement SYRIZA/ANEL va tomber sous la pression populaire, par la mobilisation conjointe de l’ensemble des secteurs économiques comme de l’immense majorité de ce qui reste de la société grecque. Sauf que cet effondrement concernera de toute évidence l’ensemble système politique, nous vivrons alors un événement analogue à la chute de la dictature des Colonels en 1974. Les ministères seront aussitôt occupés par des insurgés appuyés par l’Armée grecque et une Constituante démocratique sera organisée pour très bientôt”.

En même temps, toute cette pseudo-législation des mémoranda sera annulée, le Gouvernement Provisoire saisira l’ONU au motif que les procédures légales en vigueur n’ont pas été respectées, la dette implique comme on sait une faute grave de la part du créancier (cf. recours à la corruption, à la menace ou à l’abus d’influence) ; en violation du droit national ou international aux conditions contraires au droit international et à l’intérêt général”, (cité de mémoire).
 

Vue... d'Athènes le 12 février

 

Crétois et paysan. Sýntagma, le 12 février

 

La Liberté ou l'Euro. Sýntagma, le 12 février

 

Agriculteur et citadin. Sýntagma, le 12 février

 

Crétois et manifestants. Sýntagma, le 12 février

 

Réunion ouverte entre mouvements patriotes de gauche. Athènes, le 11 février 2016. Source Plan-B


Rêve, ou alors réalité naissante ? J’ai publiquement exprimé des réserves, non pas quant à l’idée exprimée mais pour ce qui concerne la faisabilité d’un tel projet, sans au préalable un minimum de concertation entre les mouvements, le terrain, voire, certaines institutions (syndicats, collectifs, Armée, Église...). Or, cette concertation n’a pas l’air de se concrétiser, à ma connaissance en tout cas, une idée publiquement aussi partagée par les autres invités présents en studio.

La réponse a été brève, et pour ainsi dire sibyllique: “Attendez voir !” Je rappelle que Leonidas Chryssanthopoulos, est un ancien diplomate, il fut entre autres, le premier ambassadeur de Grèce en Arménie en 1993, comme il a également servi à la Mission permanente de la Grèce auprès de l'ONU et l'Union européenne. Il a été nommé aussi directeur général des Affaires européennes au Ministère des Affaires étrangères et en tant que jeune diplomate déjà, il avait participé aux négociations d'adhésion de la Grèce à la... funeste CEE.

Je ne suis pas (toujours) au secret... des préparations grecques, je sais par contre qu’en ce moment, l’effervescence reprend ; par exemple, mes amis politiques issus du mouvement souverainiste de gauche, ceux du Plan-B d’Alékos Alavános, m’informent de la tenue de tant de réunions ouvertes qu’ont lieu à Athènes et ailleurs, dans le but de coordonner justement les actions sur le terrain. Attendons... voir et surtout agissons.

Place Sýntagma, l’ambiance... redevient ainsi enfin humaine. J’y ai rencontré d’ailleurs mon ami Yórgos Avgerópoulos, en train de filmer pour les besoins de son prochain documentaire sur les péripéties historiques de la Grèce post-mémorandaire, son film, ‘Agora II’, sortira dans deux à trois ans.
 

Yórgos Avgerópoulos en train de filmer. Sýntagma, le 12 février

 

Yórgos Avgerópoulos en train de filmer. Sýntagma, le 12 février

 

Manifestants à Sýntagma, le 12 février

 

Manifestants à Sýntagma, Tsipras-Juncker dehors, le 12 février


La presse mainstream note non sans effroi, cette rencontre fatale dans la rue, entre la sociologie du ‘NON’ entre celle du ‘OUI à l’Europe’, autrement-dit, entre les couches de la population aux intérêts supposés divergents, par exemple, les agriculteurs, les classes populaires, les cadres, les avocats, les ingénieurs ou les médecins.

C’est exactement ce que j’ai observé durant toute la journée du 12 février à Athènes, une manifestation des avocats (et concert de leur chorale), des médecins, et évidemment du monde paysan.
 

Type... anthropologique d'un paysan manifestant Crétois. Sýntagma, le 12 février (presse grecque)

 

Type... anthropologique d'un ministrion Syrizosaure. 'Parlement', le 12 février (presse grecque)


Ce qui ne veut pas dire que cette jonction soit complète et surtout opérationnelle, en vue évidemment de renverser ce régime de la junte qui nous gouverne... sous les habits maintenant déchirés de la pseudo-gauche radicale Syrisophorme.

Il y a tout de même certains signes qui démontrent combien ce pouvoir prétendument aux mains des anthropoïdes et ministrions actuels, agit sous l’emprise de la panique. Sur l’île de Kos (toujours cette semaine), des manifestants opposés à la création du hot spot local (censé accueillir les migrants, autre grand thème du moment terrible dans lequel nous avons été plongés par les élites de la mondialisation), ont attaqué les locaux de SYRIZA aux cris: “Salopards, l'heure est arrivée où on va vous faire la peau”. Sans commentaire!
 

Avocats et manifestants. Athènes, le 12 février

 

Avocats, choristes et manifestants. Athènes, le 12 février

 

Médecins et manifestants. Athènes, le 12 février


Ensuite, les animateurs des radios mainstream, à l’instar d’Alpha FM (soirée du 12 février), lacèrent des appels destinés aux auditeurs et plus particulièrement aux jeunes gens, “pour surtout éviter le centre d’Athènes, où le chaos des manifestants est en train de régner, et à préférer une promenade du côté des quartiers Sud près de la mer, pour par exemple boire son café”.

Tout comme ces étranges annonces sous la forme d’alerte météo pluies et vents, diffusées au même moment, et démenties par les faits pour ne pas évoquer l’évacuation... des députés SYRIZA, lesquels ont tous quitté le “Parlement” par une issue de secours donnant sur le Jardin botanique d’Athènes, resté fermé jusqu’à nouvel ordre par la Police, une pratique déjà utilisée lors du gouvernement Papandréou, au moment le plus paroxysmique du mouvement des Indignés en 2011.

Les engins agricoles (une vingtaine au total), ont en effet fait leur entrée dans Athènes, y compris Place de la Constitution (Sýntagma) dans la soirée. Certes, il y a eu un... arrangement entre la coordination paysanne de Thessalie (proche du PC grec - KKE) et le gouvernement avec à la clef leur retraite aussitôt quelques heures après. J’en sais directement quelque chose, puisque ces tracteurs proviennent tous de la bourgade Thessalienne de Palamas (département de Karditsa), d’où une partie de ma famille y vit toujours. N’empêche, cette entrée fut triomphante, les citadins ont accueilli les paysans en... libérateurs, tel fut en tout cas de l’instantané de la soirée du 12 février à Sýntagma.
 

Engins agricoles dans Athènes, le 12 février (presse grecque)

 

Les citadins ont accueilli les paysans en... libérateurs. Sýntagma, le 12 février (presse grecque)

 

Les citadins ont accueilli les paysans en... libérateurs. Sýntagma, le 12 février (presse grecque)

 

Les citadins ont accueilli les paysans en... libérateurs. Sýntagma, le 12 février (presse grecque)

 

Sýntagma, le 12 février (presse grecque)


Temps de colère et de révolte. Instantanés grecs du 12 février 2016.

Au passage des forces de l’ordre... nos animaux, tout comme nous autres êtres adespotes (sans maître), sortons enfin nos griffes. Attendons voir ?
 

Nos animaux adespotes... sortent leurs griffes. Sýntagma, le 12 février

 

 

Source : http://www.greekcrisis.fr

 

 

 

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 17:28

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Vous êtes salarié de Vinci, pourquoi êtes-vous contre les expulsions à Notre-Dame-des-Landes ?

17 février 2016 / par Marie Astier (Reporterre)
 

 

Francis Lemasson est secrétaire du syndicat CGT au siège de la société Vinci, à Rueil-Malmaison. Les syndicats CGT du groupe Vinci viennent de prendre une position critique sur le projet d’aéroport.

 

Dans une déclaration publiée le 15 février, le collectif des syndicats CGT du groupe Vinci ont pris position sur le projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Ils s’opposent aux expulsions des habitants de la Zad, demandent une étude indépendant sur l’aéroport existant de Nantes, et dénoncent la "criminalisation du mouvement social".

Ils ajoutent : « En tant que salariés de VINCI, nous refusons d’être associés en quoi que ce soit aux basses œuvres d’AGO, filiale du Groupe, qui entend faire ses profits grâce à la politique de privatisation des services publics développée par le gouvernement, politique que la CGT a toujours dénoncé. »

- Télécharger la déclaration :

PDF - 194.1 ko

- Ecouter Francis Lemasson :


Lire aussi : Notre-Dame-des-Landes : fin du procès, décision au 25 janvier



Documents disponibles

  Sans titre   Sans titre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 18:21

 

Source : http://reporterre.net

 

 

 

Le succès surprenant de la marche anti-pesticides à Bordeaux

15 février 2016 / par Baptiste Giraud (Reporterre)
 


 

Suite à la diffusion d’un documentaire télévisé sur les pesticides, les militants pour l’interdiction de ces molécules ont rassemblé un millier de personnes à Bordeaux. En Gironde, l’inquiétude se répand au sujet d’écoles installées au bord des vignes et du danger pour les enfants ainsi exposés.

- Bordeaux, correspondance

L’appel à marcher dans les rues de Bordeaux n’avait été lancé que le 6 février, sur les réseaux sociaux. Pourtant, en à peine plus d’une semaine, l’invitation des associations locales (Confédération paysanne Gironde, Générations futures Bordeaux, Vigilance OGM33, Allassac ONGF, les Amis de la Terre Gironde, Collectif Alerte Léognan et Info Médoc Pesticides) a bien été reçue. Et dimanche 14 février, tout le monde a été surpris par le nombre de personnes venues réclamer l’arrêt de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture.

Sous la pluie et dans le froid, environ 600 manifestants (1.000 à 1.500 selon les organisateurs) ont déambulé de l’hôtel de ville à la préfecture de la Gironde, en passant par le Conseil départemental. Dans le cortège, des militants écologistes, mais aussi beaucoup de parents inquiets pour la santé de leurs enfants.

« Électrochoc dans le grand public »

 

 

Cette marche blanche faisait suite à la diffusion sur France 2, le 2 février dernier, du documentaire Cash investigation, « Produits chimiques, nos enfants en danger » (toujours consultable en ligne, où la Gironde est décrite comme premier consommateur de pesticides cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) de France.

À l’initiative, deux femmes qui se battent pour faire reconnaître la responsabilité des pesticides dans la mort de leurs proches et demandent leur interdiction : Valérie Murat (qui avait participé à la Rencontre de Reporterre sur les pesticides donc le père viticulteur est décédé en 2012 d’un cancer lié à l’arsénite de sodium, et Marie-Lys Bibeyran, dont le frère est mort d’un cancer rare en 2009.

« Cela faisait longtemps qu’on voulait organiser une manifestation à Bordeaux. Là, après Cash Investigation, c’était l’occasion de profiter de l’émotion suscitée », explique à Reporterre Valérie Murat. « Car, si beaucoup de gens étaient déjà informés, l’émission a créé un électrochoc dans le grand public. »

 

JPEG - 153.2 ko
Valérie Murat, lors de la Rencontre de Reporterre, avec Générations futures, en mars 2015

Mais pourquoi la mobilisation prend-elle particulièrement en Gironde ? À cause de l’omerta, selon les deux femmes : « Il y a un déni profond entretenu par les institutions. Dès le lendemain de la diffusion du documentaire, Bernard Farges, président du Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), ainsi que la Chambre d’agriculture, ont lancé la machine à désinformer, avec un discours cosmétique » rappelle Valérie Murat.

 

Grosse inquiétude sur les enfants

C’est principalement la mise en danger des enfants, par le biais des écoles, qui fait réagir. Dans le département, pas moins de 130 écoles sont exposées aux pesticides car enclavées dans les vignes. Or, si des études épidémiologiques commencent à pointer la corrélation entre ces zones et des cancers pédiatriques, notamment des leucémies, aucune étude toxicologique ne permet pour l’instant d’établir de causalité directe.

« Arriver à rassembler autant, c’est pas anodin. Cela fait trois ans que je sollicite le CIVB, la Chambre d’agriculture, le président de région Alain Rousset, en leur disant : ’Attention, ça va vous péter à la gueule’. Ce soir, ils font moins les malins. Car quand les gens descendent dans la rue, c’est bon pour le rapport de force » assure Valérie Murat. « Et je crois que ça va essaimer » poursuit-elle.

Marie-Lys Bibeyran fait également preuve d’optimisme : « Je pense qu’il y aura un avant et un après 14 février, au niveau local. Les gens ont montré qu’ils étaient informés et capables de se mobiliser. Maintenant je ne vois pas comment les institutions pourraient ne pas bouger. »

Dimanche, par la voix de Dominique Techer de la Confédération Paysanne Gironde, les manifestants ont d’abord demandé la protection des écoles. « Nous voulons que les vignes situées à proximité des établissements scolaires soient obligées de passer en bio, dès maintenant » explique Marie-Lys Bibeyran. « On ne peut pas imaginer une nouvelle saison comme ça, avec des épandages autour des écoles. »

 

La région et la préfecture sommées de prendre des mesures

 

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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